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La postmodernité est un concept philosophique et intellectuel de la fin du xxe siècle qui tente, après
l'effondrement des idéologies, de s'inscrire dans le prolongement du structuralisme et du déconstructivisme,
tout en critiquant l'héritage du freudisme et du marxisme.
La sociologie postmoderne donne une place centrale à l'imaginaire de l'ici et maintenant (Michel Maffesoli).
Culte du présent, bonne gestion et recherche du bien-être remplacent la volonté de transmission, propre aux
prémodernes, comme celle de transformation de la société, caractéristique des modernes (Peter Sloterdijk).
L’efficacité remplace la légitimité ; la gestion remplace le politique ; le contrôle, la propriété ; et nous nous
retrouvons finalement avec des organisations qui prennent des décisions avec de l’information. La
postmodernité ainsi entendue est un mode de reproduction sociale d’ensemble, régulée de manière
décisionnelle et opérationnelle plutôt que de manière politico-institutionnelle (Michel Freitag).
Ainsi, "à chacun sa vérité", comme la connaissance n'est pas certaine, objective et bonne, chacun est
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renvoyé à lui-même pour déterminer ce qui est vrai . Peu à peu, l’optimisme de la modernité va céder la
place au désenchantement et à la désillusion. La postmodernité va se présenter à la fois comme un rejet et
comme un dépassement de la modernité. Mais la postmodernité a coupé l'homme moderne de ses racines et
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de son identité, le plongeant dans une crise d'identité et une perte de direction .
Selon Jean-Pierre Le Goff, le management postmoderniste est un mode de gestion qui se développe à la fin
des Trente Glorieuses. Il traduit « la fin des grands récits historiques et du progrès », l'épuisement des
grands projets de modernisation économique et sociale remplacés par une rhétorique qui présente le
« changement » comme un but en soi, un « langage désarticulé » fait de « formules chocs réversibles (« le
changement au cœur du projet », « le projet au cœur du changement ») qui font violence à la raison ». Ce
discours caractérisé par une « obsession du quantitatif et du chiffre », tourné vers l'effet d'annonce, permet
au manager de se glorifier de ses résultats à court terme au détriment de la stabilité souhaitée par ses
employés : « les discours de la « motivation », de la « mobilisation » pour le « changement » ne cessent de
s’étendre dans tous les domaines d’activité dans le moment même où les thèmes de la « souffrance » et du
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« mal-être » au travail n’ont jamais été si prégnants » .
La culture postmoderne
La pensée postmoderne se situe dans la perspective de surmonter le désenchantement du monde, après la
désagrégation des repères culturels ou religieux résultant de la modernité, et l'échec patent des utopies
révolutionnaires qu'elle avait portées.
Postmodernité et hypermodernité
Dans Les Temps hypermodernes, Gilles Lipovetsky estime que la dissolution des structures propres à la
postmodernité a été, depuis le milieu des années 1980, supplantée par l'hypermodernité, du fait d'une prise
de conscience anxiogène de graves problèmes de dérégulations socioéconomiques, sanitaires et
environnementales. Le narcissisme, l'insouciance et l'euphorie postmodernes sont dès lors empêchés. On
passe de l'épanouissement de soi à l'obsession de soi (crainte de la maladie, de l'âge…).
Bibliographie
Perry Anderson, Les Origines de la postmodernité (1998, 2010)
Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne, éd. Minuit, 1979
Gilles Lipovetsky, L’Ère du vide : Essais sur l'individualisme contemporain
Le Crépuscule du devoir
Gilles Lipovetsky et Sébastien Charles, Les Temps hypermodernes
Michel Freitag, Dialectique et Société
Claude Dubar, La Crise des identités : L'interprétation d'une mutation
Michel Tort, La Fin du dogme paternel, Paris, Flammarion, coll. Champs 2007, 490 p.
(réédition de 2005, Aubier).
Le Désir froid : procréation artificielle et crise des repères symboliques, La
Découverte, coll. Textes À L'appui, 1992, 340 p.
Alain Ehrenberg, L'Individu incertain
Le Culte de la performance
La Fatigue d'être soi
Nicole Aubert, L'Individu hypermoderne
Le Culte de l'urgence : La société malade du temps
Zaki Laïdi, Le Sacre du présent
Peter Sloterdijk, La Mobilisation infinie
Michel Maffesoli, La Transfiguration du politique : la tribalisation du monde postmoderne
Imaginaire et postmodernité
Claude Javeau, Les paradoxes de la postmodernité
Néstor García Canclini, Cultures hybrides : Stratégies pour entrer et sortir de la modernité,
Presses de l'université de Laval, 2010
Jean-Pierre Le Goff, « Du management postmoderniste et de ses avatars », Inflexions,
2012/3 (https://www.cairn.info/revue-inflexions-2012-3-page-67.htm)
Littérature
Georges Perec, W ou le souvenir d'enfance
Notes et références
1. Caroline Laurent, Olaf Breuning, De la simplicité trash à la libération des signes : Mémoire
de Master 1 Homme, sociétés, technologies, Université Pierre-Mendès-France, Grenoble II,
UFR sciences humaines, 2006-2007 (lire en ligne (http://dumas.ccsd.cnrs.fr/docs/00/27/76/4
7/PDF/Olaf_Breuning_De_la_simplicite_trash_a_la_liberation_des_signes.pdf)), p. 65-66
2. Jean-Louis Lessard, Québécois, professeur de littérature en cégep pendant plus de trente
ans, a utilisé cette expression dans son cours sur le postmodernisme (vue 14) (http://www.litt
erature-quebecoise.org/Diaporama/Postmodernisme_2007.ppt), datant de l'hiver 2005.
3. Fernand Felix Schwarz, Le Sacré camouflé ou la crise du monde actuel, Bière, Suisse,
Cabedita, 2014, 114 p. (ISBN 2882957157), p. 9 et p. 96-97
4. Jean-Pierre Le Goff, « Du management postmoderniste et de ses avatars », Inflexions,
2012/3
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