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Domaine : Sciences de l’homme et de la Société

Etablissement : FSHS
Parcours : Licence fondamentale
____________________________________________________________________

SYLLABUS DE COURS

Intitulé du parcours : Licence fondamentale en Géographie

Semestre d’évolution : Harmattan 5

Code et intitulé de l’enseignement : GEO306-POPULATION ET DEVELOPPEMENT

Nombre de crédits : 2

Enseignant responsable de l’UE : FIAGAN Koku-Azonko, Maitre-Assistant, Tel : +228 99762908, E-mail :
fiagan1983@gmail.com

Public cible : Cette unité d’enseignement s’adresse aux étudiants inscrits au semestre 5 de Géographie de
l’Université de Lomé.

Prérequis : Aucun prérequis n’est exigé pour suivre cette UE. Il suffit d’être inscrit à l’UL.

Objectifs de l’UE

 Objectif général : Analyser la notion de population et de développement et les enjeux et défis que
représente une population nombreuse dans le processus de développement des pays africains.

 Objectifs spécifiques : L’apprenant au terme de cet enseignement doit être capable de :


- Définir les notions de population et de développement ;
- Comprendre les diverses politiques de population ;
- Mesurer le niveau de développement des pays à partir des indicateurs ;
- Comprendre les stratégies de développement ;
- Analyser l’impact de la croissance démographique sur l’économique, le social et
l’environnement ;
- Analyser les opportunités qu’offre le dividende démographique en Afrique.
Langue d’enseignement : Français

Cetdescriptif
Bref enseignement fournit aux étudiants
de l’enseignement : les bases conceptuelles sur les questions
de population et développement et les outille à une analyse critique des politiques
de population, des stratégies de développement et les enjeux que représente une
croissance démographique sur le développement économique des pays. Il est
organisé en quatre chapitres et s’adresse aux étudiants du semestre 5 de
géographie qui ont suivi des enseignements sur la géographie de la population, le
sous-développement, etc.

Organisation de l’enseignement
Séance Activités Formules et Matériel/
Objectifs N° d’enseignement/apprentissage techniques Support
pédagogiques pédagogique
Présenter le dispositif 1 -Expliquer le dispositif d’apprentissage Exposé interactif Syllabus, PC,
d’apprentissage -Présenter le syllabus aux étudiants Connexion,
(En présentiel) -Expliquer les concepts de base Vidéoprojecteur,
Glossaire
Définir les notions de Chapitre 1 : Définition de l’objet Exposé interactif -Lire le support de
population et de d’étude : les notions de population et cours p. 2- 7
développement de développement -Ecouter la vidéo
2
1.1 Définir la notion de population sur la transition
1.2. Définir le concept de démographique
développement
1.3. Définir la notion de Exposé interactif Lire le support de
développement durable cours p. 7- 11
3
Lire le document
sur les ODD
1.4. Expliquer les théories de Exposé et travail Lire le support de
4
développement économique en équipes cours p.11-14
Comprendre les Chapitre 2 : Politique de population et Exposé interactif Lire le support de
diverses politiques de stratégie de développement Travail individuel cours p.15 -19
population 2-1. Comprendre les politiques de et exercices
population répétitifs Lire le document
Mesurer le niveau de 5 sur le calcul de
2.2. Mesurer le niveau de
développement des l’IDH et le rapport
développement des pays à partir des
pays à partir des du PNUD 2019
indicateurs
indicateurs
Comprendre les 2.3. analyser les diverses stratégies Exposé interactif Lire le support de
stratégies de 6 de développement cours p. 19-20
développement
Evaluer les -Faire le bilan de mi-parcours avec les Exposé interactif Retour
enseignements en étudiants d’évaluation
7
ligne à mi-parcours -Echanger sur les activités effectuées
(En présentiel) en ligne
- Donner des consignes pour la suite
des activités en ligne
- Evaluer à mi-parcours (DST)
Analyser l’impact de Chapitre 3 : L’analyse de l’impact de Exposé interactif Lire le support de
la croissance la croissance démographique sur cours p.21-23
démographique sur l’économique, le social et
l’économique, le l’environnement
social et Ecouter la vidéo
8 3.1. Analyser l’évolution de la
l’environnement sur Démographie
population mondiale
mondiale
3.2. Analyser l’’impact de la croissance
démographique sur l’économie,
l’éducation et la santé
3.2. Analyser l’’impact de la croissance Exposé interactif Lire le support de
cours p.23-26
démographique sur l’économie,
l’éducation et la santé (Suite)
9 3.3. Analyser les effets de la
croissance démographique sur la
santé de reproduction et
l’environnement
Analyser les Chapitre 4 : Le dividende Exposé interactif Lire le support de
opportunités qu’offre démographique Et travail en cours p.27-30
le dividende 4.1. Expliquer le dividende équipes Voir les vidéos sur
démographique en 10 démographique et analyser en quoi il le dividende
Afrique représente une opportunité aux PED démographique
4.2. Analyser comment soutenir le Lire le support de
dividende démographique en Afrique cours
4.3. Analyser le Plan National de Exposé interactif Lire le support de
11 Développement (PND) 2018-2022 à cours p.31-32
partir de l’Outil SWOT Lire résumé PND
Evaluer les - Faire le bilan final avec les étudiants Exposé interactif Retour
enseignements - Echanger sur les activités effectuées d’évaluation
déroulés en ligne 12 en ligne
durant les 9 séances - Préparer l’évaluation finale
(En présentiel)

Évaluation
- Évaluation en cours d’apprentissage (50%) : Question à choix multiples (QCM)

- Examen final (50%) : Question à choix multiple (QCM)

Bibliographie
- Lecture obligatoire
Atlas de l'Intégration Régionale en Afrique de l'Ouest, (2007) : Les dynamiques démographiques.
CONTE B., (2004) : Le concept de développement, Bordeaux 4, 6 p. ttp://conte.u-bordeaux4.fr
DEUBEL P., (2008) : Analyse économique et historique des sociétés contemporaines. Pearson Education France,
Paris.
DUMONT R., (1962) : L’Afrique noire est mal partie. Edition Seuil, Paris, 287 p.
MALTHUS T-R., (1798) : Essai sur le principe de population. Web:
http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/Siteweb:
http://pages.infinit.net/sociojmt
PNUD, (2016) : Rapport sur le développement humain 2016 : Le développement humain pour tous. Washington
DC, 31 p. (http://hdr.undp.org)
ROSTOW W. W., (1963) : Les étapes de la croissance économique.
A- Lecture recommandée
ALBERTINI J. M., (1967) : Les mécanismes du sous-développement. Editions Economie et Humanisme, Paris,
343 p.
BRUNEL S., (1995) : Le Sud dans la nouvelle économie mondiale. PUF, Paris, 406 p.
LATOUCHE S., (1986) : Faut-il refuser le développement ? PUF, Paris.
SAUVY A., (1952) : « Trois mondes, une planète », L’Observateur, Paris, 14 août, 14 p.
Population et Développement

1|P a ge
INTRODUCTION

Le 21e siècle marque une étape inédite dans l’histoire du monde. La croissance de la
population est presque exclusivement concentrée dans les pays en développement
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. La dynamique de la croissance
démographique exerce une forte influence sur la demande d'aliments, de service
d'éducation, de santé, d'emplois, de logements et d'autres besoins sociaux. Il est
observé une montée significative de la demande en nourriture, en eau et en énergie
dans les pays en développement. Cette augmentation est en partie due à la croissance
des chiffres et en partie à l’augmentation du niveau de vie. On estime qu’une
croissance démographique rapide entrave le développement, en particulier dans des
pays disposant de peu de ressources financières face à la croissance démographique et
à la nécessité d’étendre les services sanitaires, éducatifs et sociaux. La limitation des
naissances et les investissements dans les secteurs productifs, et dans l’humain
pourraient mettre ces pays sur la voie du développement et favoriser l’atteinte du
dividende démographique.

Chapitre 1 : Définition de l’objet d’étude : les notions de population et de


développement

1.1 La notion de population

Le concept de population revêt un intérêt pluridisciplinaire (on parle de population


humaine, population statistique, de population biologique, etc.). En écologie (science
de la terre, étude de l’écosystème des êtres vivants), la population est l’ensemble des
individus appartenant à la même espèce vivant généralement dans des conditions de
milieu homogène, donc dans une communauté biologique à un moment donné. En
science sociale, la population est définie "comme un ensemble humain situé au sein
d'un espace géographique délimité et revêtu d'une certaine signification sociale. Cet
ensemble humain correspond le plus généralement à la population d'un pays ou d'un
ensemble de pays ayant certains traits communs d'un point de vue politique ou socio-
économique. Il peut également correspondre à la population d'une partie du territoire
d'un pays doté d'une signification politique, sociologique ou économique (provinces,
arrondissements, zones rurales, régions linguistiques, régions géographiques, etc.). La
clarification de certaines notions participe à la compréhension du vaste concept qui est
la population. Il s’agit de :

- Politique de population

Ensemble de mesures explicites ou implicites prises par un Etat afin d’exercer une
influence sur les effectifs, la croissance, la composition ou la répartition de la
population. C’est également un plan conçu par un gouvernement afin d’exercer une
influence sur l’effectif, la croissance ou la répartition de la population. Cette politique
peut aller dans le sens d’une population plus nombreuse, en favorisant la natalité ou
l’immigration, ou moins nombreuse, en limitant les naissances. Elle peut aussi viser à
modifier la répartition de la population dans un pays en encourageant les migrations
ou en déplaçant les populations.

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- Population économiquement active

Personnes de 15 ans et plus (15 ans à 64 ans) qui ont un emploi ou sont demandeurs
d’emploi ; également désignée par le terme " main-d'œuvre ".

- La transition démographique

La transition démographique est le processus par lequel une population passe d’une
croissance démographique faible résultant d’une forte natalité et d’une forte mortalité
à une croissance démographique toujours faible, mais cette fois du fait de l’association
d’une faible natalité et d’une faible mortalité. Cette transition est subdivisée en quatre
étapes :

- Etape 1 : les taux de natalité et de mortalité sont tous les deux élevés, et la
croissance démographique est quasi nulle ;
- Etape 2 : le taux de mortalité en baisse. Dans le même temps, le taux de natalité
reste très élevé, ce qui engendre une très forte croissance démographique ;
- Etape 3 : au fur et à mesure du développement du pays, le taux de natalité
commence à baisse de même que la mortalité. La croissance démographique
diminue ;
- Etape 4 : avec un taux de natalité et de mortalité faibles, la population se
stabilise.

3|P a ge
Trois zones seulement restent encore au cœur de la seconde phase de la transition en
se maintenant près du niveau « naturel », soit 6 à 8 enfants par femme :

- Quelques pays d’Asie, comme le Laos, le Cambodge et l’Afghanistan ;


- Les pays de la péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Oman) ;
- Et un grand nombre de pays d’Afrique subsaharienne.

Il convient cependant de noter que le concept de transition démographique est assez


controversé dans l’appréciation du niveau de développement des pays en
développement parce qu’il occulte la diversité des peuples et des cultures en rendant
compte de l’une de leurs dimensions les plus profondes et complexes. Il est fondé sur
l’hypothèse d’un système fermé d’entrées et de sorties « naturelles » liées aux
naissances et aux décès et néglige par conséquent les migrations internationales dont
l’importance s’accroît à l’échelle mondiale. L’équilibre envisagé en fin de transition
peut s’avérer être un déséquilibre, sous la forme d’un déficit démographique, c’est-à-
dire un excédent de décès sur les naissances.

1.2. Le concept de développement

Pour définir le développement, on se réfère souvent à la définition devenue classique


proposée par l’économiste français François Perroux en 1961 : c’est « la combinaison
des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire
croître cumulativement et durablement son produit réel et global ».

Cette définition implique deux faits principaux : si la croissance peut se réaliser sans
forcément entraîner le développement (partage très inégalitaire des richesses,
captation des fruits de la croissance par une élite au détriment du reste de la

4|P a ge
population), il y a tout de même une forte interdépendance entre croissance et
développement (le développement est source de croissance et nécessite une
accumulation initiale). Il est un processus de long terme, qui a des effets durables. Une
période brève de croissance économique ne peut ainsi être assimilée au
développement. En d’autre terme, le développement englobe des bouleversements
plus grands (valeurs et normes sociales, structure sociale, etc.) que le simple processus
de croissance économique. Le développement est par nature un phénomène qualitatif
de transformation sociétale (éducation, santé, libertés civiles et politiques…) alors que
la croissance économique est seulement un phénomène quantitatif d’accumulation de
richesses.

Ainsi, le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) définit le


développement comme le fait « d‘élargir l’éventail des possibilités offertes aux
hommes ». Le développement y est caractérisé par la disponibilité d’un minimum de
biens pour assurer la survie (alimentation, habillement, etc.) et de services de base
comme la santé ou l’éducation. Le PNUD propose quatre critères pour mesurer le
niveau de développement d’un pays :

- la productivité qui permet d’enclencher un processus d’accumulation ;


- la justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;
- la durabilité : les générations futures doivent être prises en compte
(dimension à long terme du développement) ;
- le développement doit être engendré par la population elle-même et non
par une aide extérieure.

Selon Yves Lacoste (1965) « Il n’y a pas de développement sans croissance économique,
mais une croissance économique mal gérée ne génère pas nécessaire le
développement ».

 Le développement, une notion critiquée ?

Derrière la notion de développement se cacherait le modèle économique de production


capitaliste. Ainsi, le souhait de voir se développer les pays pauvres participerait d’un
projet de normalisation capitaliste et libérale du monde. C’est la thèse défendue par le
courant de pensée anti-développement, proche du mouvement de la décroissance, et
représenté en France par Serge Latouche. Ce dernier assimile même le développement
à une religion, une croyance imposée à tous et encadrée par des rites (mode de
production capitaliste, rapports marchands, discours mettant en avant la notion de
progrès et de modernité sans les définir, etc.). Cette conception critique du
développement s’appuie sur les travaux d’anthropologues comme l’Américain
Marshall Sahlins. On voit alors émerger la critique du capitalisme : c’est le fait que le
système capitaliste crée de nouveaux besoins qui crée alors le sous-développement.
Une vie heureuse et accomplie serait donc possible en dehors du développement ?

Néanmoins, des variables comme la forte mortalité ou la sous-alimentation dans


plusieurs pays pauvres montrent que le développement peut avoir une portée
universelle d’amélioration des conditions de vie et que le sous-développement réduit
le champ des possibles de l’humanité. De plus, l’accumulation de richesses est un

5|P a ge
préalable nécessaire à l’amélioration des conditions de vie. Ensuite, le courant précité
oublie qu’une grande partie de l’économie du développement et des stratégies de
développement s’est construite contre le modèle capitaliste de marché. Certaines
notions participent à la compréhension du concept de développement. Il s’agit de la :

- La démocratie

Selon l’Encyclopédie Larousse du XXe siècle, la démocratie consiste dans l’exercice, soit
direct, soit indirect, du pouvoir par le peuple. Cette organisation politique implique
un état social caractérisé par le fait que tous sont égaux devant la loi, que tous
possèdent les mêmes droits. Les fonctions sont accessibles à tous, (...) les citoyens
devant être appelés à la vie intellectuelle et morale, et de plus en plus mis en état
d’exercer, d’une façon efficace et raisonnée, la part de pouvoir qui leur est attribuée.
L’Etat démocratique a l’obligation d’instituer des œuvres d’instruction et d’éducation,
et des œuvres de solidarité. Le régime démocratique a pour instrument, le suffrage
universel et pour cadre plus particulièrement approprié la forme républicaine ».

La démocratie est-elle nécessaire au développement ?

Il est très difficile de répondre de manière définitive à cette question du fait que la
mesure de la causalité entre démocratie et développement est compliquée (comment
mesurer la démocratie ? la tenue d’élections garantit-elle la démocratie ? Le processus
de démocratisation nécessite une dynamique culturelle et sociale qui peut être
extérieure à un processus de développement, et le processus de développement
nécessite des facteurs économiques d’accumulation, d’épargne interne qui ont peu à
voir avec la démocratie. Il y a donc un lien entre démocratie et développement, mais
leur relation n’est pas directe, elle implique la présence de variables supplémentaires
(structure, sociale, valeurs…). Néanmoins, il semble que se soit constitué aujourd’hui
un consensus sur l’idée de la nécessité qu’un processus de démocratisation
accompagne le processus de développement.
Il existe de causalité démocratie-développement pour trois raisons : le débat
démocratique permet le règlement pacifique des conflits sociaux et d’éviter qu’ils
entretiennent le sous-développement (guerres civiles à l’origine de famines…) ; les
démocraties gèrent mieux les catastrophes (circulation de l’information par la presse
libre, par exemple) ; la démocratie favorise l’éducation et la santé (le débat public
permet la circulation de l’information sur les maladies, l’hygiène…).
- La récession
En économie, une récession est une période de diminution passagère de l'activité
économique. La croissance devient inférieure à la croissance potentielle et l'écart de
production augmente, le phénomène inverse est une expansion. La définition est
variable d'un pays à l'autre. Pour certains, comme aux Etats-Unis, elle est définie
comme une période d'au moins deux trimestres consécutifs avec une baisse du PIB
(Produit intérieur brut). Dans d'autres pays, on parle de récession dès qu'il y a un
ralentissement de la croissance c'est-à-dire une baisse des taux de croissance, même
s'ils restent positifs.

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- L’inflation

L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une
augmentation générale et durable des prix. Il s'agit d'un phénomène persistant qui fait
monter l'ensemble des prix1, et auquel se superposent des variations sectorielles des
prix.

Il existe diverses théories et explications de la hausse des prix :

 l’inflation par la demande : elle est due à un excès de demande par rapport à
l’offre. Afin de rétablir l’équilibre, les prix augmentent ;
 l’inflation par les coûts : le prix d’un produit peut augmenter parce que son
coût de fabrication augmente ou parce que les produits qui le composent
augmentent. L’augmentation des salaires induit une augmentation des prix, qui
entraîne une revendication de hausse de salaire pour maintenir le pouvoir
d’achat ;
 la théorie monétaire : l’augmentation des prix provient d’une création de
monnaie excessive. Il est créé plus de monnaie que de richesse réelle dans le
pays, ce qui déprécie la valeur de cette monnaie, donc fait augmenter les prix
pour compenser cette dépréciation.

Les conséquences de l’inflation :

 les inconvénients : l’inflation pénalise les épargnants et d’une manière générale


toutes les personnes à revenu fixe ; l’inflation fait baisser le pouvoir d’achat ;
l’inflation pénalise le commerce extérieur en rendant les produits relativement
plus chers à l’étranger ; l’inflation entraîne des taux d’intérêt élevé, qui
n’incitent pas les ménages au crédit à la consommation ;
 et les avantages ; l’inflation profite aux emprunteurs car elle allège leur dette ;
les entreprises voient leur chiffre d’affaire augmenter ; l’inflation masque la
baisse du pouvoir d’achat, ce qui maintient la paix sociale.

- Plan d’austérité

Un plan d'austérité est une politique de rigueur visant à redresser l'économie d'un
pays. C’est une gestion rigoureuse de l’économie pouvant aller jusqu'à certaines
restrictions. Dans le cadre du capitalisme, il s'agit d'une politique visant à relancer
l'accumulation de profits à moyen terme en dévalorisant la force de travail.

1.3. Le développement durable

Le développement durable est une forme de développement économique ayant pour


objectif principal de concilier le progrès économique et social avec la préservation de
l’environnement. Avec la publication du rapport Brundtland (1987) (Médécin
Norvégienne Premier ministre, CMED et OMS, publié sous notre avenir à tous et conduit à la
réunion en 1992 à Rio de janéiro de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le
développement connue sous le nom de Sommet de la Terre) est apparu le concept de

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développement durable "sustainable development" ou développement soutenable.
Selon ce rapport, « Le développement durable répond aux attentes des générations
présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs ». Le développement durable postule qu’un
développement à long terme n’est viable qu’en conciliant trois aspects indissociable :
le respect de l’environnement, l’équité sociale et la rentabilité économique.

Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou


d’améliorer la qualité de l’environnement naturel, d’assurer la pérennité des
ressources, de réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser
l’autosuffisance des communautés, et de permettre le transfert des connaissances ou
des richesses d’une génération à l’autre. Il impose une évidence qui doit être rappelée
: tout développement futur des PED ne pourra être possible qu’à condition qu’il soit
soutenable humainement et écologiquement.

Le développement durable engage des enjeux spécifiques pour les PED. En


conséquence, les différentes tentatives d’imposer des normes environnementales au
niveau international sont contrecarrées par le refus des PED de « sacrifier » leur
développement, pour réparer les dégâts environnementaux globaux générés par les
pays développés depuis deux siècles : ils souhaitent préserver la dimension humaine
et sociale du développement durable, mais en reniant la dimension écologique. De ce
fait, les principaux accords internationaux sur l’écologie n’engagent actuellement que
les pays développés : protocole de Kyoto de 1997 instituant des quotas d’émission de
CO2 (par ailleurs non ratifié par le Congrès des États-Unis), accord de Bali en 2007 qui
relance les accords de Kyoto avec les États-Unis mais sans procédure contraignante
pour les PED concernant les émissions de gaz à effet de serre.

L’adhésion des PED au développement durable ne pourra donc se faire que dans le
cadre d’un nouveau partenariat international qui rompt avec la tradition de
l’ajustement structurel d’imposer un modèle de développement par le haut. Le
développement durable est d’ailleurs perçu par certains auteurs, comme l’économiste
et anthropologue français Serge Latouche ou l’économiste et géographe française
Sylvie Brunel, comme un moyen déguisé d’imposer encore une fois un modèle de
développement occidental aux pays du Sud et ainsi de perpétuer la domination des
pays développés sur les PED.

 D’OMD à ODD

Au début du nouveau millénaire, les dirigeants du monde entier se sont réunis aux
Nations Unies pour élaborer un projet ambitieux destiné à combattre la pauvreté sous
toutes ses formes. Cette vision, qui s’est traduite en huit objectifs du Millénaire pour
le développement (OMD), a constitué le cadre commun de développement mondial
lors des quinze dernières années. Les OMD ont permis de rassembler la planète autour
d’un programme commun pour lutter contre l’indignité de la pauvreté.

Objectif 1 : Éliminer l’extrême pauvreté et la faim

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L’extrême pauvreté a diminué de façon significative au cours des deux dernières
décennies. Au plan mondial, le nombre de personnes vivant dans une extrême
pauvreté a diminué de plus de moitié, passant de 1,9 milliard en 1990 à 836 millions
en 2015. La proportion de personnes sous-alimentées dans les régions en
développement a baissé de près de moitié depuis 1990, passant de 23,3 % en 1990-1992
à 12,9 % en 2014-2016.

Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous

Dans les régions en développement, le taux net de scolarisation dans l’enseignement


primaire a atteint 91 % en 2015, contre 83 % en 2000. Le nombre d’enfants non
scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire a été réduit quasiment de moitié dans
le monde, passant de 100 millions en 2000 à environ 57 millions en 2015. Parmi toutes
les régions, l’Afrique subsaharienne a obtenu les meilleurs résultats en ce qui concerne
l’éducation primaire depuis que les OMD ont été mis en place.

Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Dans leur ensemble, les régions en développement ont atteint la cible consistant à
éliminer la disparité entre les sexes dans l’enseignement primaire, secondaire et
supérieur. Entre 1991 et 2015, la proportion de femmes dans l’emploi précaire par
rapport à l’emploi total des femmes a diminué de 13 points de pourcentage. En
revanche, l’emploi précaire des hommes a diminué de 9 points de pourcentage.
Pendant les 20 dernières années, les femmes ont gagné du terrain dans la
représentation parlementaire dans près de 90 % des 174 pays disposant de données.

Objectif 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans

En dépit de la croissance démographique dans les régions en développement, le


nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans a diminué, passant de 12,7 millions
en 1990 à près de 6 millions en 2015 dans le monde. En Afrique subsaharienne, le taux
annuel de réduction de la mortalité des moins de cinq ans a augmenté plus de cinq fois
durant la période 2005-2013 qu’il ne l’avait fait lors de la période 1990-1995. La
vaccination contre la rougeole a permis d’empêcher près de 15,6 millions de décès
entre 2000 et 2013. Le nombre de cas de rougeole signalés dans le monde a diminué de
67 % pour la même période.

Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle

Depuis 1990, le taux de mortalité maternelle a diminué de 45 % dans le monde ; la plus


grande partie de cette diminution a eu lieu depuis 2000. En Asie du Sud, le taux de
mortalité maternelle a diminué de 64 % entre 1990 et 2013 ; il a chuté de 49 % en Afrique
subsaharienne. En 2014, plus de 71 % des naissances dans le monde ont été assistées
par un personnel soignant qualifié, en augmentation par rapport à 59 % en 1990. En
Afrique du Nord, la proportion de femmes enceintes qui ont reçu au moins quatre
visites prénatales est passée de 50 % à 89 % entre 1990 et 2014. Dans le monde, l’usage
de la contraception chez les femmes âgées de 15 à 49 ans, mariées ou en couple, est
passé de 55 % en 1990 à 64 % en 2015.

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Objectif 6 : Combattre le VI H/sida, le paludisme et d’autres maladies

Les nouvelles infections au VIH ont chuté de près de 40 % entre 2000 et 2013, passant,
selon les estimations, de 3,5 à 2,1 millions de cas. Dans le monde, en juin 2014, 13,6
millions de personnes vivant avec le VIH recevaient un traitement antirétroviral, une
immense augmentation par rapport à seulement 800 000 personnes en 2003. Plus de
6,2 millions de décès dus au paludisme ont été évités entre 2000 et 2015, principalement
chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne. Entre 2004 et 2014,
plus de 900 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été livrées aux
pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme est endémique. Entre 2000 et 2013, les
actions de prévention, diagnostic et traitement de la tuberculose ont sauvé environ 37
millions de personnes. Le taux de mortalité due à la tuberculose a diminué de 45 % et
le taux de prévalence de 41 % entre 1990 et 2013.

Objectif 7 : Assurer un environnement durable

Dans de nombreuses régions, les zones terrestres et marines protégées ont augmenté
considérablement depuis 1990. En 2015, 91 % de la population mondiale utilise une
source d’eau potable améliorée, contre 76 % en 1990. Parmi les 2,6 milliards de
personnes ayant obtenu un accès à une source d’eau potable améliorée depuis 1990,
1,9 milliard avaient l’eau courante. Au niveau mondial, 2,1 milliards de personnes ont
accès à un service d’assainissement amélioré. La proportion de personnes déféquant à
l’air libre a diminué de près de moitié depuis 1990. La proportion de la population
urbaine des régions en développement vivant dans des taudis est passée de 39,4 % en
2000 à 29,7 % en 2014.

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Les pays développés ont accru leur aide publique au développement de 66 % en termes
réels entre 2000 et 2014, atteignant 135,2 milliards de dollars. En 2014, le Danemark, le
Luxembourg, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède ont continué à dépasser la cible
des Nations Unies pour l’aide publique au développement de 0,7 % du revenu national
brut. Depuis 2015, 95 % de la population mondiale est couverte par un signal de
téléphonie mobile cellulaire. La pénétration d’Internet a augmenté, passant d’un peu
plus de 6 % de la population mondiale en 2000 à 43 % en 2015.

Le 25 septembre 2015, un nouvel ensemble d'objectifs mondiaux pour éradiquer la


pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous, a été adopté dans le
cadre d'un nouveau programme de développement durable. Chaque objectif a des
cibles à atteindre d’ici les 15 prochaines années. Les 17 Objectifs de développement
durable, et leurs 169 cibles ou sous-objectifs, forment le cœur de l’Agenda 2030. Leur
champ et leur ambition sont considérablement renforcés par rapport aux objectifs du
millénaire pour le développement qui avaient été adoptés en 2000. En effet, les trois
dimensions du développement durable sont désormais intégrées de manière
transversale. Les ODD couvrent l’intégralité des enjeux du développement durable
tels que le climat, la biodiversité, l’énergie, l’eau mais aussi la pauvreté, l’égalité des
genres, la prospérité économique ou encore la paix, l’agriculture, l’éducation, etc.

10 | P a g e
Tous les pays doivent mettre en œuvre l’intégralité de l’agenda, avec le même degré
d’ambition, tout en tenant compte de la variété des situations. Ils sont invités à rendre
compte annuellement de leurs progrès devant le Forum politique de haut niveau des
Nations unies. Cette enceinte des Nations unies, créée lors de la conférence Rio+20, se
réunit chaque année au niveau des ministres et tous les quatre ans au niveau des chefs
d’État et de gouvernement pour assurer le suivi des progrès vers les ODD. Les ODD
sont universels, inclusifs, et représentent un engagement ambitieux envers l’humanité
et la planète. Les OMD ont permis de rassembler la planète autour d’un programme
commun pour lutter contre l’indignité de la pauvreté. Les ODD sont plus ambitieux et
complexes, et ils renforceront les acquis des OMD.

1-4 Les théories de développement économique

La littérature d’après-guerre sur le développement économique a été dominée par 3


grands courants de pensée. Il s’agit :

- Les théories libérales (Théorie des étapes de la croissance) ;


- Les théories du changement structurel (Analyse Tiers-mondiste) ;
- Les théories de la dépendance internationale (les analyses néomarxistes).

Ces 3 grands courants de pensée ont inspiré les théories contemporaines de


développement.

1-4-1. Les théories libérales (Théorie des étapes de la croissance)

Au cours des années 1950, l’analyse libérale du sous-développement considère ce


dernier comme l’expression du simple retard des pays pauvres qui n’ont donc qu’à
copier le modèle de développement des pays riches. Cette analyse est représentée par

11 | P a g e
les travaux de l’économiste américain Walt Rostow qui, en 1960, dans Les Étapes de la
croissance, définit cinq étapes de croissance que les pays doivent connaître pour se
développer :

 La société traditionnelle

La « société traditionnelle » caractérisée par, l’économie de subsistance, sans


accumulation, spécialisée dans les activités agricoles. L’économie connaît donc un taux
de croissance très faible.

 Les conditions préalables au décollage

Les « préalables au développement » : inspirés de l’observation des sociétés


européennes des XVIe et XVIIe siècles, ils consistent en un changement des mentalités
vers l’accumulation et l’accroissement du taux d’épargne. Une structure économique
et sociale tournée vers la croissance économique se met en place (début de
l’industrialisation et émergence d’une bourgeoisie commerçante).

 Le décollage

Le « take-off » (décollage) est marqué par : l’apparition du progrès technique, le taux


d’investissement augmente fortement, ce qui lance la croissance économique. Cette
période est assimilée à la révolution industrielle des pays développés des XVIIIe et
XIXe siècles.

 Le progrès vers la maturité

La « marche vers la maturité » repose sur la diversification des secteurs de production


par la diffusion du progrès technique et l’accroissement des gains de productivité.

 L'ère de la consommation de masse

Caractérisée par l’accroissement des revenus de la population qui lui permet


d’atteindre un niveau de vie élevé basé sur la consommation de masse : biens
d’équipement, loisirs, etc. Cette thèse a fait l’objet de nombreuses critiques.
L’économiste américain Simon Kuznets, en 1972, met en cause le manque de données
empiriques qui aurait permis de valider les différentes étapes du développement, ainsi
que l’absence de précision sur les modalités de passage d’une étape à une autre.

L’économiste d’origine russe Alexander Gerschenkron montre qu’il est possible de


suivre d’autres voies de développement que les seules étapes de Rostow. De plus, le
caractère universel de cette théorie est remis en cause. Elle ne serait que l’interprétation
du processus historique de développement des pays occidentaux au cours de leur
industrialisation et ne saurait être appliquée aux PED actuels du fait du changement
de contexte (modalités du commerce international, existence de pays développés
aujourd’hui…).

1-4-2 Les théories du changement structurel (Analyse Tiers-mondiste)

Il résulte de la coexistence de deux systèmes économiques. L’analyse hétérodoxe (qui


s’éloigne de ce qui est habituel et établi ou non conformiste) explique le sous-

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développement par le dualisme (système fondé sur l’opposition de deux éléments) (un
secteur moderne, capitaliste, qui est la source d’une accumulation et de gains de productivité ;
un secteur traditionnel, de subsistance, qui pèse sur le secteur moderne à cause de faibles gains
de productivité) et par les relations de dépendance sur le marché mondial. Pour Lewis,
le sous-développement provient de l’utilisation sous-optimale de la main-d’œuvre.
Lewis (1954) décrit une vision du développement basée sur un transfert de ressources
de l’agriculture vers l’industrie. Lewis pense donc que le processus de développement
se déroulera par la rupture du dualisme.

L’analyse structuraliste considère que le sous-développement est la conséquence de la


division internationale du travail qui engendre la polarisation du monde entre un
centre (les pays riches) et une périphérie (les pays pauvres) : l’analyse « centre-
périphérie* ». L’avancée technologique et la position du centre lui permettent
d’organiser à son profit les relations avec la périphérie. En conséquence, les pays de la
périphérie se voient cantonnés à l’exportation des produits primaires pour le centre.
En conséquence, les prix de leurs importations augmentant par rapport à ceux de leurs
exportations, les pays de la périphérie s’appauvrissent en participant au commerce
international. C’est à une véritable mise en accusation de la théorie traditionnelle du
commerce international que se livre Prebisch.

L’économiste français François Perroux est l’autre représentant de l’analyse


structuraliste du sous-développement. Le monde s’organise selon lui dans des
relations inégales de pouvoir entre les pays, certains pouvant orienter les échanges et
la production à leur profit (« effet de domination »). L’économie mondiale est donc
structurée en pôles d’influence entretenant des relations asymétriques entre eux basées
sur des dominations.

Les analyses précédentes convergent sur un point fondamental : le sous-


développement n’a pas que des causes économiques, il a aussi des origines non
économiques. Ainsi, Arthur Lewis note « qu’une partie de la production et des
échanges [dans les PED] est régie non par le désir de maximisation du revenu mais par
d’autres considérations non économiques ». L’économie du développement doit donc
se tourner vers les apports de la sociologie et de l’anthropologie pour mieux
comprendre les blocages culturels au développement, comme les pratiques religieuses
ou traditionnelles dans certains pays qui réduisent les femmes à un rôle de mère.

1-4-3 Les théories de la dépendance internationale ou Analyse néo-marxiste : résultat


de l’expansion du capitalisme

L’analyse néomarxiste explique le sous-développement par l’exploitation des PI


envers des PED. A la dégradation des termes de l’échange (La notion de « termes de
l’échange » désigne le rapport de l’indice des prix des exportations à l’indice des prix des
importations d’un pays. Son accroissement (amélioration des termes de l’échange) peut
être interprété comme le fait que le pays voit le pouvoir d’achat de ses exportations augmenter
avec une unité de produit exporté, il pourra acheter une quantité plus importante de produits
étrangers. La diminution du rapport s’appelle la détérioration des termes de l’échange)
s’ajoutent les transferts du surplus économique des pays du Tiers monde vers les pays
développés par l’échange inégal. La dépendance vis à vis des pays du Nord est alors

13 | P a g e
considérée comme la source même du sous-développement et de sa reproduction.
Pour eux, il faut rompre les échanges avec les pays du Nord et favoriser les échanges
Sud-Sud. Les économistes néomarxistes vont radicaliser dans les années 1960-1970
l’analyse centre-périphérie en développant la notion de dépendance. Pour
l’économiste égyptien Samir Amin (Le Développement inégal, 1973), le modèle
économique capitaliste est à l’origine du sous-développement. C’est le développement
des pays riches qui nécessite le sous-développement des pays pauvres. Le rapport de
domination n’oppose plus des classes sociales, mais des pays à l’échelle mondiale. Ils
vont ensuite théoriser la nature de l’échange qui s’effectue entre le centre et la
périphérie : il s’agit de « l’échange inégal ». Ils considèrent donc que le sous-
développement est le produit du capitalisme et donc du développement. Ainsi, pour
assurer le développement de la périphérie, Samir Amin va prôner la déconnexion,
c’est-à-dire la rupture du lien de dépendance avec le centre par le protectionnisme, et
faire la promotion d’un développement autocentré* (basé sur le marché intérieur).
Mais cette déconnexion est aussi à l’origine de divergences au sein de l’école
néomarxiste.

14 | P a g e
Chapitre 2 : Politique de population et stratégie de développement

La croissance démographique et le développement économique et social sont


étroitement liés. D'une part, les facteurs socio-économiques agissent sur la
reproduction et la survie des populations et leur mobilité ; d'autre part, le bien-être de
la population, le niveau de vie des ménages et la répartition du revenu dépendent des
facteurs démographiques (taux de croissance, formation des unions, statut
matrimonial, répartition par âges et effectif relatif des générations, taille des ménages).

2-1. Les politiques de population

Les politiques de population sont l’ensemble des mesures (lois, règlements,


programmes) prises par les gouvernements, qui tentent d’influencer les facteurs de
changement en matière de population (naissances, décès et migration) dans le but de
promouvoir le développement social et économique. Elle est dite populationniste ou
nataliste quand elle tend à favoriser la croissance de la population (à augmenter la
natalité) ou à s’opposer à la dépopulation , c’est-à-dire à la décroissance de la
population. On qualifie d’antinatalistes 5 les politiques tendant à diminuer la natalité.
Lorsque la dépopulation est causée par la baisse de la natalité, on parle volontiers de
dénatalité. A la dépopulation peut succéder une nouvelle croissance de la population ;
on parle alors de repopulation.

L’un des partisans de la politique antinataliste est Thomas Robert Malthus (1766-1834).
Il fut l’un des premiers à s’intéresser aux questions de population. Il réalisa que les
populations et les ressources naturelles ne croissaient pas au même rythme. Il conclut
que cette tendance était l’une des principales raisons de la misère et de la pauvreté.
Alors, pour remédier à ces maux sociaux, Malthus préconisa que les familles qui
n’avaient pas les moyens de se nourrir n’aient plus d’enfants.

Pour les populationnistes comme Ester Boserup (1910-1999), la croissance


démographique est le facteur déterminant pour l’adoption de nouvelles techniques de
production : pression créatrice. ALFRED SAUVY (1898-1999), voit dans
l’augmentation de la population un facteur de croissance et de développement. Ils
s’opposent à Malthus et considèrent que la croissance de la population est le facteur
déterminant des changements technologiques survenus dans l’agriculture. La densité
démographique incite à augmenter la fréquence des récoltes sur une parcelle donnée.
Pour MAO ZE DONG (1893-1976) : « Une bouche, c’est deux bras » ; « La première richesse
de la Chine, c’est sa population . . . ». Pour Jean Bodin : « il n’y a de richesses que d’hommes ».

 L’évolution des politiques démographiques dans le monde ?

Les politiques démographiques ont souvent pour objectif d’améliorer la qualité de la


vie dans le cadre des ressources dont le pays dispose. Un grand nombre de pays a
élaboré, lors de la seconde moitié du XXe siècle, des politiques axées sur le
ralentissement d’une croissance démographique alors sans précédent. A l’aube du
XXIe siècle, la plupart avaient changé d’orientation afin qu’elles correspondent mieux
aux nouvelles perceptions et aux solutions appropriées aux problèmes de population.

15 | P a g e
Les premières réunions organisées par l’ONU ont tiré la sonnette d’alarme : cette
croissance rapide allait aggraver la pauvreté et bloquer le développement des pays aux
ressources limitées. La plupart tentait de ralentir la croissance démographique en
encourageant les couples à avoir moins d’enfants et en leur donnant accès à des
services de planification familiale (Planification familiale ou planning familial : la
planification familiale est l’ensemble des mesures destinées à informer les femmes, et plus
largement les couples, sur leurs droits en matière de sexualité, le contrôle des naissances, l’accès
aux contraceptifs et les suivis de grossesses sont au centre de ces démarches).

La Chine et l'Inde ont été tentées par une planification étatique des naissances, fondée
sur la contrainte. La République Populaire de Chine a connu entre 1950 et 1970, une
croissance démographique spectaculaire. Diverses mesures furent décidées et, en 1979,
la « politique de l’enfant unique » fut imposée. Suite à ces mesures, le taux de fécondité
baissa fortement, passant de 6,06 enfants par femme pour la période 1965-1970 à 1,64
enfant pour la période 2005-2010. Elle la justifie par la volonté de gérer l'explosion
démographique sans compromettre le niveau de développement.

En 2015, le gouvernement chinois a annoncé la fin de la politique de l’enfant unique,


fortement controversée en Chine depuis que la fécondité y est devenue l’une des plus
faibles au monde. La nouvelle « politique de deux enfants » permettra-t-elle une
remontée de la fécondité ? La nouvelle politique chinoise permet désormais à chaque
couple d’avoir deux enfants. Elle a été mise en place dans l’espoir de ralentir le
vieillissement mais aussi de remédier au déséquilibre des sexes à la naissance. Elle est
trop récente pour mesurer ses effets sur la fécondité. Mais la forte hausse du coût de
la vie, conjuguée à une précarité accrue sur le marché du travail, notamment pour les
femmes, dissuade la majorité des couples autorisés à avoir un second enfant de profiter
de ce droit.

La Chine est le pays le plus peuplé du monde avec 1,35 milliard d’habitants, suivie par
l’Inde, qui en compte 1,25 milliard. Mais l’Inde va dépasser la Chine en 2025 selon les
estimations, avec 1,5 milliard d’habitants contre 1,4 milliard. Pékin a lancé dès 1979 sa
politique de contrôle des naissances, dite de « l’enfant unique ». La méthode choisie a
été très contraignante, sans se préoccuper des droits humains. La décision politique est
venue du sommet de l’État, de façon autoritaire, sans demander aux gens leur avis et
sans les associer au processus. Même si elle a apporté des résultats concrets, on voit
qu’aujourd’hui les autorités chinoises assouplissent cette politique car le nombre de
personnes âgées augmente aussi très vite. Pour autant, on voit que l’amélioration du
niveau de vie chinois joue également aujourd’hui dans la baisse de la natalité. En ce
qui concerne l’Inde, le taux de fécondité global atteint aujourd’hui 2,5 enfants par
femme mais il existe d’énormes disparités à l’intérieur du pays. Dans certains États
déjà très peuplés, le taux de fécondité reste à quatre enfants par femme et dans
d’autres, moins peuplés, le taux est de 1,8 enfant par femme, même pas le taux de
remplacement qui est de 2,1 enfants par femme. On voit là que l’Inde n’a pas une
natalité contrôlée et que la population augmente. L’approche indienne n’a pas été aussi
coercitive qu’en Chine, en dépit d’une phase de stérilisation forcée qui a provoqué un
tollé et qui s’est arrêtée. Mais l’accès défaillant des femmes à l’éducation, à la santé et
au planning familial explique également cette difficulté indienne à maîtriser la
croissance de sa population ».
16 | P a g e
Mettre en place une politique de population sous-entend qu’il existe un effectif
optimal, lié aux quantités de ressources disponibles et d’autant plus élevé que les
techniques de production le permettent. Mais ces questions économiques sont
indissociables de la structure par âge de la population, l’évolution de l’espérance de
vie et l’amélioration des conditions sanitaires. Les programmes de limitation des
naissances comme ceux de soutien à la fécondité ont montré leurs limites, tout comme
ceux ayant pour objectif de maîtriser les flux migratoires.
Les Etats-Unis, la Suède et plusieurs autres pays industrialisés ont lancé au milieu des
années 1960 des programmes d’aide à grande échelle visant à soutenir les mesures
prises dans le domaine de la planification familiale par les pays moins avancés. Les
Etats-Unis sont devenus – et sont toujours – le plus important fournisseur d’assistance
en matière de population. L’ONU a créé en 1969 le Fonds des Nations Unies pour la
Population (FNUAP), dont la mission porte entre autres sur la promotion des
programmes de planification familiale. A l’occasion de la conférence internationale sur
la population et le développement (CIPD) en septembre 1994, l’accent est mis sur la
promotion de la santé féminine. Les nouvelles politiques de population portent
désormais sur le développement social au-delà de la planification familiale et une
responsabilité individuelle.
2.2. Les indicateurs de développement

La Banque mondiale mesure le niveau de croissance ou de développement par un


indicateur de richesse, le revenu moyen de la population assimilé au PNB/habitant.
Cela lui permet de classer les pays en trois catégories selon leur niveau de richesse :

- 53 pays à revenu faible (moins de 905 $/habitant) : on y retrouve en majorité


des pays pauvres africains et asiatiques comme le Mali, le Kenya, le Libéria, la
Mauritanie, le Bangladesh, le Cambodge, le Népal… mais aussi l’Inde ;
- 96 pays à revenu intermédiaire (entre 906 et 11 115 $/habitant) : devant la trop
grande hétérogénéité de cette catégorie, la Banque mondiale la structure en
deux sous-catégories depuis 1989.
 55 pays à revenu intermédiaire tranche inférieure (entre 906 et 3 595
$/habitant) : on y retrouve d’autres PED d’Afrique et d’Asie comme
l’Algérie, le Sri Lanka et surtout la Chine, mais aussi des PED
d’Amérique latine comme Cuba ou la Colombie et des pays d’Europe
centrale et orientale (PECO) en transition comme l’Albanie, la
Moldavie ou l’Ukraine ;
 41 pays à revenu intermédiaire tranche supérieure (entre 3 596 et 11
115 $/habitant) : on y retrouve encore des PED comme les grands pays
d’Amérique latine que sont le Brésil ou l’Argentine, et la majorité des
PECO comme la Hongrie ou la Pologne et surtout la Russie.
- 60 pays à revenu élevé (plus de 11 116 $/habitant) : ce sont les PDEM mais aussi
certains pays du Moyen-Orient comme le Qatar, les Émirats arabes unis ou le
Koweït, et des pays asiatiques comme la Corée du Sud, Hong Kong ou
Singapour.

17 | P a g e
Cette classification rencontre des limites. Elle ne tient pas compte par exemple de la
répartition et de l’utilisation des revenus, et n’est donc pas affectée par les inégalités
internes des pays. De plus, elle réduit le développement à la seule variable du niveau
de vie. Pour cela, d’autres indicateurs sont utilisés. Le PNUD a donc créé en 1990 un
indicateur synthétique, l’indicateur de développement humain* (IDH). Considérant
que le développement traduit l’extension des possibilités humaines, celle-ci nécessite
trois conditions : la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé, la possibilité de
s’instruire, et enfin les possibilités d’accès aux ressources permettant de vivre
convenablement. Pour représenter ces trois dimensions du développement (santé,
éducation, niveau de vie), l’IDH synthétise trois indicateurs mesurés de 0 à 1 (plus il
est élevé, plus le pays est développé) :

- un indicateur de longévité et de santé mesuré par l’espérance de vie à la


naissance ;
- un indicateur d’instruction mesuré pour deux tiers par le taux d’alphabétisation
des adultes et pour un tiers par le taux de scolarisation ;
- un indicateur de niveau de vie mesuré par le PNB/habitant.

L’IDH synthétise ces trois indices en un seul traduisant le niveau de développement.


Ainsi, en 2016, les pays à développement humain élevé ont un IDH supérieur à 0,700 ;
les pays à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,55 et 0,699 ; les
pays à développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,541.

Des différences significatives de classement apparaissent selon que l’on prend en


compte le PNB/habitant ou l’IDH, ce qui montre l’intérêt de ce dernier. L’exemple à
savoir : Cuba et l’Afrique du Sud. Pour illustrer les différences de classement selon le
PNB/habitant et selon l’IDH, deux pays présentent des situations opposées. Cuba est
à la 51 et place selon l’IDH, ce qui le classe dans le groupe des pays à développement
humain élevé, mais recule de 43 places dans le classement selon le PNB/habitant, ce
qui le situe dans le groupe des pays à revenu intermédiaire bas. À l’inverse, l’Afrique
du Sud occupe 65 places de moins au classement selon l’IDH par rapport au
classement selon le PNB/habitant. Ainsi, la croissance économique et le
développement ne riment pas forcément du fait de la répartition et de l’utilisation
différente du revenu national (IDH, 2011).

L’IDH selon les experts n’est pas non plus un indicateur parfait puisqu’il ne prend pas
en compte, par exemple l’inégale répartition des revenus dans un pays selon les sexes
ou les catégories sociales. Pour corriger la première de ces lacunes (revenus selon le
sexe), la Banque mondiale a créé en 1996 un nouvel indicateur, l’ISDH ou indicateur
sexospécifique de développement humain. Dans le même sens, d’autres progrès ont
été réalisés dans l’évaluation du développement. Le niveau de vie d’une population,
s’exprime par son pouvoir d’achat c’est-à-dire sa capacité à consommer qui dépend de
ses ressources et du coût des produits sur le marché national ou local ; le niveau de vie
d’une population est évalué par les Parités de Pouvoir d’Achat (PPA). Les PPA, sont
calculés en comparant la quantité de monnaie nécessaire, dans un pays, pour acheter
les mêmes biens qu’un dollar peut permettre d’acheter aux Etats-Unis. Dans le souci
de mieux apprécier le niveau de développement des pays, la Banque mondiale a créé
18 | P a g e
un indicateur pour évaluer l’ampleur de la pauvreté humaine dans chaque Etat :
l’Indicateur de pauvreté humaine (l’IPH). Au-delà des moyennes, l’IPH prend en
compte les inégalités dans la répartition des revenus au sein d’une population.

Le niveau de développement d’un pays ne se limite pas à son niveau de richesse


économique. Le développement ne se réduisant pas à la croissance économique. C’est
pourquoi d’autres indicateurs sont souvent utilisés. Ainsi, le taux de mortalité
infantile est l’un des plus pertinents puisqu’il est affecté par le niveau d’éducation des
femmes d’un pays, le niveau d’exposition aux maladies de la population et le niveau
du système de santé (hôpitaux…). On considère qu’un pays ayant un taux de mortalité
infantile supérieur à 5% est en sous-développement. Mais cet indicateur est encore trop
limité, car il ne prend pas en compte suffisamment de facteurs de développement.

 Calcul des indicateurs composites du développement humain

Les cinq indicateurs composites du développement humain utilisés dans le Rapport


mondial sur le développement humain permettent de mesurer le niveau de
développement des pays (Cf. support de cours Annexe 1 et 2).
2.3. Les diverses stratégies de développement
Plusieurs stratégies de développement se sont succédées à partir de la seconde moitié
du XXe siècle. Leurs fondements sont intimement liés au contexte diplomatique,
commercial et idéologique de leurs époques respectives : choix du libre-échange ou du
protectionnisme, de l’État ou du marché, inspirations libérales, etc.
2.3.1 Les stratégies de développement

L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des années 1950 jusqu’au début des
années 1980. Elles sont le fait de pays souvent nouvellement indépendants suite au
processus de décolonisation.
2.3.1.1 Les fondements des stratégies d’industrialisation

La plupart des pays du tiers-monde ont choisi de privilégier l’industrie au détriment


de l’agriculture. Un consensus se met en place pour lier de manière forte
développement et industrialisation. En effet, beaucoup de pays ont en mémoire les
dégâts provoqués par leur spécialisation dans les produits primaires. De plus, le
secteur industriel est supposé être facteur d’externalités positives par des effets
d’entraînement sur les autres secteurs de l’économie par l’intermédiaire de gains de
productivité, d’un accroissement de la qualification de la main-d’œuvre et en suscitant
du progrès technique. De l’autre côté, l’agriculture est considérée comme un secteur
archaïque, à faible potentiel de productivité, qui se développera grâce aux effets
d’entraînement de l’industrie.

Une autre voie, suivie en particulier par l’Inde dans les années 1950 et l’Algérie à partir
de 1967, est de construire une industrie par l’amont et non par l’aval (comme l’ont
réalisé les pays précédents), par une politique volontariste de l’État à travers une
planification publique (plans quinquennaux indiens à partir de 1948) : c’est la stratégie
des industries industrialisantes. Cette stratégie amène l’État à orienter les

19 | P a g e
investissements à la place du marché (la faible rentabilité initiale de ces
investissements découragerait des acteurs privés) dans les secteurs stratégiques pour
constituer des pôles industriels de croissance qui, par les effets d’entraînement
(industries « industrialisantes »), propageront le développement dans tous les autres
secteurs industriels en aval. Ces secteurs privilégiés sont ceux de l’industrie lourde
en amont du processus productif qui, en dégageant des gains de productivité,
favoriseront la croissance de l’économie tout entière (mécanisation de l’agriculture par
exemple…). Le secteur primaire, lui, doit fournir les biens de consommation
intermédiaires à l’industrie et des débouchés aux biens d’équipement qui y sont
produits.
2.3.1.2 Le développement autocentré
Cette partie fera l’objet de projet d’Exposé par les étudiants

2.3.1.3 Le développement extraverti


Cette partie fera l’objet de projet d’Exposé par les étudiants

2.3.2. Le tournant libéral des modèles de développement


Cette partie fera l’objet de projet d’Exposé par les étudiants
1. Les origines : la « crise de la dette »
2. Les politiques d’ajustement structurel des institutions internationales
3. La crise du modèle de l’ajustement structurel
4. La dévaluation du CFA en janvier 1994

2.3.3 Vers un nouveau paradigme du développement


Cette partie fera l’objet de projet d’Exposé par les étudiants

20 | P a g e
Chapitre 3 : L’analyse de l’impact de la croissance démographique sur l’économique,
le social et l’environnement

La croissance démographique est l’augmentation de la population. On la mesure par


le taux d’accroissement naturel (exprimé pour mille). Elle a souvent été perçue comme
une menace pour le développement ; pourtant elle peut aussi lui être favorable.

3.1. Evolution de la population mondiale

La population mondiale a atteint les 7 milliards d’habitants en 2011. La division de la


population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies,
prévoit une population mondiale de 9,3 milliards d’habitants en 2050 et de plus 10
milliards d’ici la fin de notre siècle. Une grande part de cette augmentation proviendra
vraisemblablement des pays à haute fécondité, à savoir 39 pays d’Afrique, neuf pays
d’Asie, six pays d’Océanie et quatre pays d’Amérique latine. L’Asie reste la région du
monde la plus peuplée au cours du XXIe siècle, mais l’Afrique gagnera du terrain, sa
population ne faisant plus que tripler et passera de 1 milliard d’habitants en 2011 à 3,6
milliards en 2100. En 2011, 60 % de la population du globe vivent en Asie et 15 % en
Afrique. Mais le taux de croissance démographique de l’Afrique se situe à environ 2,3
% par an, soit plus du double de celui de l’Asie (1 % par an). La population de l’Asie,
actuellement de 4,2 milliards d’habitants, parviendra selon les projections à son
maximum au milieu du siècle (5,2 milliards en 2052) et commencera alors à diminuer
lentement. Entre 2009 et 2050, la population des régions les plus développés
demeurera largement inchangée, soit 1,2 milliard d’habitants, et aurait chuté jusqu’à
1,15 milliard sans la migration nette en provenance des pays en développement. Par
ailleurs, la population des pays moins développés devrait plus que doubler, de 835
millions d’habitants en 2009 à 1,7 milliard en 2050. Par conséquent, 86 % de la
population mondiale devrait donc résider dans les régions en développement d’ici
2050, dont 18 % dans les pays moins développés, contre 14 % seulement dans les
régions développées.

21 | P a g e
3.2. L’impact de la croissance démographique sur l’économie, l’éducation et la santé

3.2.1. La croissance démographique, un frein à la croissance économique

 Les effets négatifs sur la croissance

La croissance de la population se traduit dans un premier temps par un rajeunissement


de la population, donc nécessite un certain nombre de dépenses liées à l’alimentation,
à la santé et à l’éducation, prises en charge par la collectivité et non immédiatement
productives. Elle oblige donc à des « détours d’investissement », freinant la croissance
économique. À plus long terme, une forte croissance démographique se traduit par
une augmentation corrélative de la population active. La demande de travail est plus
élevée que l’offre. Cette situation, se traduit par une expansion du chômage et du sous-
emploi, une baisse drastique des rétributions, ce qui limite la capacité contributive des
ménages à la production nationale de richesse, soit par une faible consommation, soit
une faible épargne nécessaire à la mobilisation des ressources internes utiles pour
impulser une dynamique au développement. Ce qui empêche aussi la fixation d’un
taux de salaire assez élevé pour développer le marché intérieur, donc limite la
croissance du niveau de vie et celle de la production.

 Le risque d’une croissance économique régressive

Lorsque la population augmente plus vite que la production, la croissance devient


régressive, c’est-à-dire que l’augmentation de la production ne peut empêcher une
réduction du PIB par habitant, en d’autres termes, de la richesse moyenne disponible
pour chaque habitant. En réalité, ce n’est pas la croissance démographique seule qui

22 | P a g e
enferme un pays dans cette spirale d’appauvrissement. Le plus souvent, elle aggrave
une situation déjà critique : équilibre alimentaire fragile, épuisement des terres
agricoles, impossibilité d’accroître la qualité des services de santé ou d’éducation du
fait d’une contrainte quantitative… Une (trop) forte croissance démographique
constitue un problème majeur lorsque les structures productives ne permettent pas de
la prendre en charge.

3.2.2. La croissance démographique peut aussi accélérer le développement

 La croissance démographique exerce une « pression créatrice »

Lorsque la croissance démographique est forte, la population est incitée à faire preuve
d’imagination pour prendre en charge les habitants supplémentaires. S’il n’est pas
possible de mettre en culture de nouvelles terres par exemple, il est sans doute possible
d’utiliser celles qui le sont déjà de façon plus rationnelle, en alternant les cultures de
façon à ne pas épuiser les sols. L’exemple de la Révolution verte en Inde montre que
les techniques de production peuvent s’améliorer sous la pression de la croissance
démographique.

 Une population nombreuse est aussi un atout à valoriser

Une forte croissance démographique se traduit par un rajeunissement de la


population, ce qui peut constituer un atout pour le développement, car la population
active potentielle représente une quantité de facteur travail peu coûteux. Dès lors,
certaines activités « gourmandes » en facteur travail comme l’industrie textile, les
activités de montage, voire de services peuvent être attirées par cet avantage relatif
que constitue une main-d’œuvre bon marché. Par ailleurs, une population nombreuse
est aussi le gage d’un marché intérieur de grande taille, permettant aux entreprises qui
y écoulent leur production, donc d’en tirer des profits. Une forte croissance
démographique peut présenter des avantages pour la croissance et le développement,
en équilibrant judicieusement l’impératif de bas salaire avec une répartition
relativement égalitaire des richesses créées. Les pays, comme la Corée du Sud, ayant à
peu près réussi cette combinaison sont ceux qui se sont le plus vite développés depuis
les années soixante-dix… et ceux qui ont connu un ralentissement de leur croissance
démographique du fait d’une réduction de leur fécondité.

3.2.3. La situation actuelle dans les PED : entre accroissement du niveau de vie et
ralentissement de la croissance démographique

On observe dans les PED une corrélation entre accroissement du niveau de vie et
ralentissement de la croissance démographique. En effet, l’augmentation des richesses
disponibles par tête agit sur les comportements collectifs et individuels et influence
ainsi la fécondité. Collectivement, l’enrichissement permet de prendre en charge des
dépenses de santé et d’éducation souvent sacrifiées précédemment. L’amélioration des
conditions sanitaires provoque une baisse de la mortalité infantile, donc une réduction
des « naissances de remplacement ». L’accroissement des dépenses éducatives permet
des progrès dans l’instruction, notamment pour les filles, avec pour conséquence, une
meilleure connaissance et compréhensions des pratiques contraceptives.

23 | P a g e
Individuellement, les ménages accèdent à une consommation élargie, prenant en
compte les loisirs, ce qui augmente le coût d’opportunité de l’enfant, en termes de
renonciation à un niveau de vie atteint auparavant. De plus, le statut de l’enfant se
transforme : il n’est plus considéré comme une ressource (de travail notamment) mais
comme une personne, concentrant l’affection de ses parents (« enfant-roi »).

Les entreprises, en accumulant du capital physique et technologique, vont pouvoir


innover et produire des biens ou des services répondant mieux aux besoins de la
population (l’automobile, le téléphone mobile, les grandes surfaces, les plats
surgelés…). Elle permet à l’Etat de prélever des ressources pour financer des
prestations d’assistance aux moins économiquement riches ou pour mettre en place
des infrastructures qui font reculer l’analphabétisme et l’espérance de vie.

3.2.4. La croissance économique n’assure pas toujours le bien-être des populations

Les richesses créées peuvent être très mal réparties et ne profite qu’à une petite
minorité. C’est le cas en Amérique Latine, en Afrique et dans une partie de l’Asie ou
des grandes fortunes s’accaparent une très grosse partie de la richesse produite.
L’agronome français René Dumont a caractérisé cette situation par la notion de « mal
développement ». Les richesses créées peuvent être de peu d’utilité pour la population.
La croissance peut reposer sur l’augmentation de production à faible utilité sociale
(l’armement, les cigarettes…) comme c’était le cas dans l’ex URSS, ce qui n’est pas
comparable avec une croissance reposant sur des biens à forte utilité sociale (électricité,
soins médicaux…).
3.2-5. L’impact de la croissance démographique sur l’éducation

D'après les statistiques de l'Unesco en 2008, 10 millions d'enfants en moyenne


abandonnent l'école primaire chaque année en Afrique subsaharienne. Le rôle joué par
la poussée démographique sur ce phénomène est indirect. Il s'opère à travers les effets
conjugués de la faiblesse des revenus et du découragement né des mauvais résultats
scolaires. Ces résultats sont influencés en grande partie par la qualité des
enseignements et l'insuffisance des infrastructures scolaires. Si l’on part d’une
situation de forte croissance démographique annuelle, il va en résulter chaque année
des générations plus nombreuses à scolariser. Ceci, en l’absence d’investissements
suffisant dans le budget de l’éducation, va entraîner un faible taux de scolarisation,
surtout des filles. Celles-ci vont se marier tôt, d’où une fécondité élevée, source d’une
croissance démographique rapide. Le cercle vicieux sera ainsi bouclé.

C’est en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et de l’Ouest que l’on enregistre les
plus importantes proportions d’analphabètes. En effet, la croissance démographique,
favorisée par une fécondité demeurée très forte, prend le pas sur les progrès réalisés
en matière de scolarisation. D’après les estimations, le nombre de jeunes non scolarisés
s’élèverait à 42,8 millions en 1999 et passerait à 230 millions en 2015 si la fécondité
maintient ses taux actuels (Ellison, 1999).

L’explosion démographique a de fortes conséquences sur les budgets des pays les plus
pauvres. Selon l’UNESCO (2005), les dépenses publiques totales d’éducation des Etats
de l’Afrique subsaharienne ont atteint, en moyenne, 3,2 % du Produit National Brut

24 | P a g e
(PNB) en 2003. Il faut, dans ces conditions, être en mesure de mobiliser les ressources
nécessaires pour créer les infrastructures aptes à l’accueil d’une population en âge
scolaire en croissance rapide. En outre, le défi ne consiste pas uniquement en la
création d’écoles supplémentaires, mais aussi à garantir la qualité de l’enseignement
dispensé. En effet, l’accroissement des taux de scolarisation a des répercussions sur la
qualité de l’enseignement.

3.3. Les effets de la croissance démographique sur la santé de reproduction et


l’environnement

3.3.1. Les effets de la croissance sur la santé et sur la santé de la reproduction

Les problèmes de santé étant, dans les pays pauvres, fortement concentrés dans les
couches les plus défavorisées de la population. Il y a au niveau microéconomique
comme au niveau macroéconomique un piège de pauvreté associé à la santé : une
famille frappée par la maladie de l’un de ses membres peut se retrouver durablement
appauvrie du fait de la perte de revenus associée à la maladie et du coût de l’accès aux
soins.

L’Afrique ne dispose pas d’un système de santé, public et privé, qui permette la
prévention et le soin des maladies, même de manière minimale. Les cliniques privées
sont réservées aux classes aisées. Dans beaucoup de pays, le système de santé est
sinistré. Les systèmes de santé souffrent de grandes insuffisances. Les OMD ont fixé
un objectif de 38 dollars de dépenses par an et par personne alors que l’on estime celles-
ci à environ 10 dollars en Afrique subsaharienne. Les écarts entre pays sont toutefois
considérables. Par ailleurs, les pays africains connaissent les indicateurs de mortalité
et de morbidité les plus élevés du monde. En ce qui concerne la mortalité maternelle
en particulier, 1 femme sur 16, en Afrique subsaharienne, décède à cause de sa
grossesse, contre 1 femme sur 2 800 dans les pays industrialisés.

L’efficacité des programmes de santé a été remise en cause dans les années 1980 par
les limites des ressources publiques et par les programmes d’ajustement structurel. On
note alors, dans l’ensemble, une dégradation des services de santé publique et une
réduction de la fréquentation avec un relais partiel par l’offre de services privés.
L’espérance de vie et la mortalité infantile, cependant, n’ont pas été corrélées à la baisse
des dépenses publiques de santé par tête à cause de réallocations des ressources, de
relais partiels par des financements privés et de certains progrès en termes d’efficience
(Hugon, 1998). Le système sanitaire centralisé de soins publics cède la place à des soins
de santé primaire et à une contribution des familles, lesquels ne sont pas à la hauteur
des enjeux. L’initiative de Bamako (1991) a préconisé le recouvrement des coûts. Plus
récemment, la mise en place de cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (CSLP)
a conduit à affecter aux secteurs sociaux une partie des fonds économisés par le
désendettement.

La santé de la reproduction est un état de bien-être général, tant physique que mental
et social, de la personne humaine pour tout ce qui concerne l’appareil génital, ses
fonctions et son fonctionnement et non pas seulement l’absence de maladies ou
d’infirmités. L’autonomisation des femmes est au cœur de cette approche. Malgré la

25 | P a g e
reconnaissance de ces liens, la santé de la reproduction a été initialement omise des
huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) que les gouvernements
ont adoptés suite au Sommet du Millénaire pour le Développement en 2000. Cinq ans
plus tard, cependant, les dirigeants mondiaux ont convenu qu’elle constitue une
composante essentielle pour l’atteinte de l’OMD 5 visant à améliorer la santé
maternelle. C’est donc logiquement que les gouvernements se sont engagés à réaliser
l’accès universel à la santé reproductive d’ici à 2015.

3.3.2 Les effets de la croissance sur l’environnement

La définition simplifiée du mot environnement correspond au cadre de vie, qu'il soit


d'origine naturelle ou construit par l'homme. Il fournit de nombreuses ressources dont
l'homme a besoin pour son existence et son bien-être, tout en étant simultanément une
source de nuisance et d'inquiétude pour ce qui touche de près ou de loin à sa santé et
à ses biens. Ceci concerne les pollutions d'origine diverses jusqu'aux cataclysmes
climatiques.

L’environnement est un bien public « gratuit » accessible à tout le monde. Cette «


gratuité » a abouti à un gaspillage des ressources naturelles et à des changements
climatiques (épuisement des matières premières, accumulation des déchets, nuisances
insupportables, menaces sur la vie) compromettant les possibilités de développement
durable. Etre conscient de ces faits est insuffisant, il est donc urgent que les autorités
publiques interviennent en utilisant, sans a priori, tous les instruments disponibles
pour préserver le milieu naturel.

Dr. Nafis Sadik, directrice exécutive du FNUAP, est explicite : « Par ses activités,
l’homme soumet la nature à des contraintes qui se traduisent par une ponction de plus
en plus lourde sur les ressources naturelles essentielles à toute vie : l’eau, l’air et la
terre ». Dans les pays en développement, un ralentissement de la croissance et une
répartition plus équilibrée de la population permettraient d’atténuer les pressions
économiques qui s’exercent sur les terres agricoles, les sources d’énergie, les bassins
versants et les forêts, qui présentent une importance capitale : alors les pouvoirs
publics, le secteur privé et la communauté internationale disposeraient du temps
nécessaire pour formuler des stratégies propres à garantir un développement
soutenable. Faute de quoi, nous transmettrons à nos enfants un héritage empoisonné.

26 | P a g e
Chapitre 4 : Le dividende démographique

Le dividende démographique est l’accélération de la croissance économique qui peut


résulter d’une baisse rapide de la fécondité d’un pays et l’évolution ultérieure de la
structure par âge de la population. Avec moins de naissances chaque année, la
population d’un pays en âge de travailler grandit par rapport à la population jeune et
dépendante. Avec plus de personnes dans la population active et moins de jeunes à
prendre en charge, un pays peut profiter de la fenêtre d’opportunité de croissance
économique rapide à condition de faire les bons investissements économiques et
sociaux et de mettre en place les bonnes politiques de santé, d’éducation, de
gouvernance et d’économie. Les investissements dans la population des jeunes
d’aujourd’hui peuvent placer un pays en position d’atteindre un dividende
démographique, mais les gains ne sont ni automatiques ni garantis.

4.1. Le dividende démographique : une opportunité aux PED

4.1.1 Définition du dividende démographique

L’on entend par dividende démographique la croissance économique résultant de


l’évolution de la pyramide des âges de la population d'un pays. Un dividende
démographique survient lorsque la baisse du taux de natalité entraîne des
changements dans la distribution par âge d'une population ; ce qui signifie que moins
d'investissements sont nécessaires pour répondre aux besoins des groupes les plus
jeunes et que les adultes sont relativement plus nombreux dans la population des
personnes actives. Ce phénomène crée une opportunité de croissance économique et
de développement humain plus rapide pour un pays, sachant que plus de ressources
sont disponibles pour être investies dans le développement économique et le bien-être
familial. Selon le PNUD, le dividende démographique est l’accélération de la
croissance économique qui peut résulter d’une baisse rapide de la fécondité d’un pays
et de l’évolution ultérieure de la structure par âge de la population.

4.1.2 Principe du dividende démographique

Le dividende démographique est le potentiel de la croissance économique résultant de


l’évolution de la pyramide des âges de la population d’un pays, caractérisée par une
augmentation de la part de la population en âge de travailler (de 15 à 64 ans), qui finit
par dépasser la part de la population n’ayant pas l’âge de travailler (de moins de 14
ans et de plus de 65 ans). Un dividende démographique est lié à une transition
démographique, qui débute par une diminution des taux de mortalité néonatale et
infantile due à une meilleure nutrition et à un meilleur accès aux vaccins, aux
antibiotiques, à l’eau potable et à l’assainissement. La transition démographique est
donc un moment critique du développement des opportunités pour les familles et les
pays. Si les pays parviennent à planifier et à effectuer les investissements nécessaires
dans les jeunes pendant la transition démographique, ils peuvent créer un cercle
vertueux consistant à améliorer l’éducation, le capital humain et la productivité
économique. C'est la voie qu’ont choisi les Tigres Asiatiques, puis plus tard, de
nombreux pays Latino-Américains pour sortir de la pauvreté. Des études ont montré
qu'aucun pays ne s’était développé sur le plan socio-économique sans une baisse

27 | P a g e
parallèle des taux de natalité. Les Tigres asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Hong
Kong, Singapour) affichaient le même profil et les mêmes statuts démographiques que
ceux affichés par de nombreux pays subsahariens africains aujourd'hui. Cet atout
démographique survenu dans les pays asiatiques est largement dû à la baisse de la
mortalité et de la fécondité, créant ainsi une pyramide des âges favorable avec une
proportion élevée de jeunes actifs par rapport au nombre de personnes dépendants,
jeunes ou âgées. Le bonus démographique s’est transformé en dividende
démographique parce que la population en âge de travailler était éduquée, qu’elle a
pu trouver un emploi et mener une longue carrière productive avant qu'elle ne
devienne à son tour âgée et dépendante.
Cependant, la croissance économique n’est pas systématiquement associée au
dividende démographique. En effet, l’obtention de revenus supérieurs dépend en
partie du développement du capital humain que représente la population jeune. Les
jeunes individus en bonne santé et instruits qui atteignent l’âge de travailler sont
potentiellement plus productifs que ceux qui ne bénéficient pas de ces atouts.
Pour pouvoir récolter le dividende démographique, un pays doit agir simultanément
sur cinq domaines en interrelation : structure de la population ; santé ; éducation ;
politique économique ; bonne gouvernance.

 Changer la structure par âge de la population par l’accélération de la


transition démographique

Le point de départ est la baisse rapide de la fécondité par des investissements dans la
planification familiale, la survie de l’enfant et l’éducation des filles.
La planification familiale permet aux hommes et aux femmes de décider du nombre
d’enfants qu’ils veulent et du moment de les avoir en les espaçant selon les normes.
Elle contribue à la survie de l’enfant. En effet, les bébés nés moins de deux ans après
leur aîné courent environ deux fois plus de risque de mourir que ceux nés après un
intervalle de plus de deux ans. De surcroît, cet aîné risque de mourir à cause d’un
sevrage précoce. La planification familiale est fondamentale dans tout le processus.
Les investissements dans la survie de l’enfant sont un facteur déterminant dans la
baisse de la fécondité. Quand les parents voient leurs enfants survivre et s’épanouir,
ils commencent à admettre qu’avoir moins d’enfants est bénéfique.
En ce qui concerne l’éducation des filles, il a été démontré que quand les filles restent
plus longtemps à l’école, elles sont moins susceptibles d’être mariées tôt et d’avoir des
enfants trop tôt. Les filles qui ont fait des études secondaires ont moins d’enfants et
ceux-ci sont en meilleure santé : en effet, la mortalité des enfants de moins de cinq ans
est plus faible quand la mère a achevé ses études secondaires que lorsqu’elle n’a fait
que des études primaires ou pas d’études du tout.

 Améliorer la santé des gens tout le long du cycle de vie


Des enfants en bonne santé et bien nourris réussissent mieux à l’école et cela contribue
à terme à constituer une force de travail hautement qualifiée. En entrant dans
l’adolescence, les besoins de santé des enfants changent et ils doivent avoir accès à

28 | P a g e
l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive pour éviter les
grossesses non désirées, les infections sexuellement transmissibles et le VIH, etc.
Des soins appropriés pendant la grossesse et l’accouchement sont nécessaires à la
réduction des décès maternels et des nouveau-nés. Maintenir les travailleurs en bonne
santé est fondamental pour la productivité. Le renforcement des systèmes de santé
pour qu’ils répondent aux besoins des populations est essentiel. Cela inclut du
personnel de santé qualifié et la sécurisation des produits de santé.
 Investir dans l’éducation des jeunes
Les systèmes éducatifs doivent fournir une éducation de qualité et amener beaucoup
plus de jeunes à achever leurs études – primaires, secondaires et même supérieures –
et acquérir les compétences pour s’adapter au marché du travail en évolution. On
assure ainsi la disponibilité de travailleurs qualifiés pour occuper des emplois dans
des secteurs clés. Compte tenu de l’écart dans la réussite scolaire entre les garçons et
les filles, il faut faire davantage pour accroître l’éducation des filles.

 Mettre en œuvre des politiques économiques et de gouvernance


appropriées
Les politiques économiques et de gouvernance doivent favoriser la création d’emplois
et l’investissement dans des secteurs intensifs en travail en faveur des grandes cohortes
de jeunes, soutenir le développement des infrastructures, promouvoir le commerce
pour assurer l’accès aux marchés internationaux et créer un environnement sécurisé
pour attirer les investisseurs. Pas de tolérance pour la corruption.
 La bonne gouvernance
Elle concerne également l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et les droits
humains pour un développement inclusif, profitable à tous.

4.1.3. Le dividende démographique a-t-il déjà été réalisé par des pays en
développement ?

Les « Tigres asiatiques » de l’Asie de l’Est sont les meilleurs exemples de pays qui ont
récolté avec succès le dividende démographique. Ainsi, entre un quart et deux
cinquièmes de la croissance économique de la Corée du Sud, de Singapour et de la
Thaïlande entre 1965 et 1995 est attribuée au dividende démographique issu de la
transition démographique (Bloom and Williamson, 1998 ; Mason, 2005). En Inde, 40 à
50% de la hausse du revenu par habitant depuis les années 1970 est attribuable au
dividende démographique en cours (Aiyer et Mody, 2011). Ce succès a été rendu
possible par des investissements soutenus dans l’éducation, la santé, la planification
familiale et des réformes économiques.
Le dividende démographique est également en cours de réalisation dans des pays de
culture musulmane comme l’Iran où la fécondité a baissé de 73 pour cent en 20 ans
seulement, entre 1986-2006, l’Indonésie et le Bangladesh. Le Bangladesh a fait des
progrès considérables en matière de santé et d'éducation. Un programme national de
planification familiale au niveau communautaire intégré à la santé maternelle et
infantile a contribué à réduire la fécondité de 6,3 enfants par femme dans les années

29 | P a g e
1970 à 2,3 en 2011. En Amérique latine, le Brésil et le Mexique font partie des pays
ayant tiré profit du dividende démographique. A l'inverse, on estime que des pays
comme le Pérou, n’ont pas su en profiter.

4.2. Comment soutenir le dividende démographique en Afrique

Les pays en développement et les pays donateurs doivent investir massivement et


durablement dans la santé, l'éducation, la création d'emplois et la prévention des
mariages précoces pour que l’Afrique atteigne un bonus démographique, et par la
suite un dividende démographique. Des investissements accrus dans la santé et la
planification familiale ainsi que dans l'éducation sont les points les plus critiques pour
atteindre un dividende démographique. Dans différents domaines, l’accent doit être
mis sur :

Santé : Les systèmes de santé dans leur ensemble doivent être renforcés, avec
l’élargissement des soins de santé primaires, y compris la vaccination. Les soins de
santé sexuelle et reproductive et l'information et l'éducation sur la sexualité et la
planification familiale doivent être améliorés ; une grande variété de méthodes de
planification familiale doit être rendue universellement accessible pour améliorer la
santé maternelle et infantile et réduire le nombre de grossesses non désirées.

Éducation : La quantité et la qualité de l'éducation doivent être améliorées. Les filles


doivent avoir les mêmes chances que les garçons. L'enseignement secondaire,
l’enseignement supérieur et la formation professionnelle ont tous besoin d'être élargis
et pertinents afin que les jeunes acquièrent les compétences requises pour trouver un
emploi productif.

Création d’emplois : Pour stimuler la création d’emplois, les secteurs où la demande


d’employés non qualifiés est élevée doivent bénéficier les premiers des
investissements. Des emplois doivent également être créés dans les secteurs fondés sur
un haut niveau de connaissances et une valeur ajoutée plus importante au fur et à
mesure que le niveau d'éducation augmente dans le pays. Le marché du travail doit
également être modernisé avec une souplesse accrue en matière d'embauche, de
mobilité professionnelle et d’investissements par le secteur privé dans la formation.
L’accès à l'emploi doit être égal, tant pour les hommes que pour les femmes.

Lutter contre le mariage précoce : Les lois contre les mariages précoces doivent être
promulguées et appliquées. Les filles qui se marient tôt ont aussi des enfants plus tôt
que leurs pairs qui restent à l'école et se marient plus tard. Le mariage précoce réduit
également la contribution économique des femmes.

Selon un proverbe africain, « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a


vingt ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant ». C’est pourquoi il est
indispensable d’augmenter les investissements dans la santé, la planification familiale,
l'éducation et la création d'emplois afin de pouvoir bénéficier d’un dividende
démographique à l’avenir.

30 | P a g e
4.3. L’analyse SWOT du Plan National de Développement (PND) 2018-2022

L’analyse SWOT, également appelée matrice SWOT, est l’un des outils d’analyse
marketing les plus utilisés. La méthode SWOT a pour objectif d’obtenir une vision
d’ensemble d’une situation actuelle, d’un projet à venir, d’un secteur, d’une
organisation, etc. Elle permet de réaliser un diagnostic stratégique comprenant : Forces
(Strenghts) ; Faiblesses (Weaknesses) ; Opportunités (Opportunities) ; Menaces
(Threats). La matrice SWOT peut par exemple être utilisée dans le cadre de la création
d’une nouvelle prestation, le lancement d’un nouveau produit, la mise en place d’un
plan d’action commerciale, ou simplement une réflexion sur des projets
entrepreneuriaux potentiels. La synthèse obtenue grâce à la matrice SWOT permet de
repérer les forces et les opportunités, afin de les maximiser ; les faiblesses et les
menaces, quant à elles, seront identifiées pour être analysées avec attention, afin de
réduire les risques. Le bilan obtenu est un tableau récapitulatif concis et pertinent,
servant d’évaluation de la situation et/ou de support de décision. L’Objectif général
du PND est de transformer structurellement l'économie, pour une croissance forte,
durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous et induisant
l'amélioration du bien-être social.

Axes stratégiques Axes d’intervention Résultats attendus


Axe 1 : Mettre en - Port autonome de Lomé Les performances
place un hub - Infrastructures et transport routier contribuent à
logistique - Transport et hub aérien l’amélioration de la
d’excellence et un - Infrastructures de chemin de fer compétitivité et de la
centre d’affaires de - Infrastructure pour une économie digitale productivité globale de
premier ordre dans et services digitaux l’économie et à la
la sous-région - Centre de tourisme d’affaires création d’emplois
- Centre financier et d’affaires durables
Axe 2 : Développer - Agropoles et filières porteuses La pauvreté est réduite
des pôles de - Parcs industriels à travers l’accélération
transformation - Secteur minier de la création de la
agricole, - Entreprises artisanales richesse et une
manufacturiers et - Secteur de l’énergie meilleure redistribution
d’industries - Activités commerciales des fruits de la
extractives - Sécurité des personnes et de croissance ainsi que la
l’investissement création d’emplois
- Services digitaux dédiés aux secteurs clés décents
Axe 3 : Consolider le - Formation professionnelle adaptée Le niveau de
développement - Soins de santé et nutrition développement humain
social et renforcer les - Employabilité des jeunes et femmes est amélioré notamment
mécanismes - Système de protection sociale et civile grâce à un meilleur
d’inclusion - Équité et égalité de genre accès aux services
- Eau potable et assainissement sociaux de base
- Services énergétiques domestiques
- Finance inclusive
- Cadre de vie et logements décents
- Infrastructures sportives et de loisirs
- Protection de l’environnement

31 | P a g e
CONCLUSION

La croissance et le développement s’entretiennent réciproquement. On aboutit ainsi à


un cercle vertueux entre croissance et développement. La croissance économique offre
les richesses qui permettent aux populations d'accéder à un bon niveau de santé, à un
meilleur niveau éducatif, à la participation politique...Une partie de ces richesses va
être prélevée par les Etats qui vont investir dans les infrastructures nécessaires à la
croissance (construction d'école, d'hôpitaux, de routes...). En retour, le système
productif et les populations seront plus efficaces ce qui accélérera la croissance. La
croissance n’assure pas toujours le bien-être des populations.

La population n’est pas simplement une variable exogène du développement, mais


elle est au cœur du processus, à la fois moyen et finalité, et il n’y aura pas
d’intégration véritable de la population au développement sans une valorisation de
toutes les ressources humaines et sans une réappropriation par l’homme de son
avenir et une maîtrise de son progrès à travers ses propres choix et ses propres
décisions : cette idée cruciale semble avoir beaucoup progressé au cours des
dernières années, notamment depuis la reconnaissance des difficultés sociales
provoquées par les politiques d’ajustement et de la nécessité affirmée par le PNUD.

Dans la pratique, on sait aussi que les politiques d’ajustement n’ont pas toujours
produit les effets escomptés et que ( si des résultats ont été obtenus au niveau des
déficits courants des balances des paiements et budgétaires ), elles n’ont pas réussi
à résorber les déséquilibres internationaux et n’ont produit que des résultats assez
médiocres en termes de croissance économique, tout en provoquant une détérioration
de la plupart des indicateurs sociaux, une récession dans la satisfaction des besoins
essentiels et une accentuation de la pauvreté.

La raison principale des échecs des politiques de développement tient probablement


au fait que la plupart des choix de développement n’ont pas résulté d‘analyses
(objectives). Comme ce modèle était essentiellement basé sur la croissance
économique, le progrès technologique et la quantification, c’est tout naturellement
cette même tendance qui a été transposée au reste de l’univers, sans autre
considération d’adéquation aux contextes spécifiques.

Le dividende démographique a une fenêtre définie et n'est pas automatique, le


moment propice pour passer à l’action politique est critique. Le financement accru des
programmes de santé, d'éducation et d'emploi doit survenir très tôt dans la vie des
individus. Des insuffisances dans la santé et la nutrition compromettent le bien-être
d’une génération, avec des effets négatifs, de la grossesse à l'enfance et jusqu’à l'âge
adulte. Améliorer l'accès à la planification familiale permet de réduire la mortalité
maternelle et infantile et ralentit la croissance du nombre de jeunes personnes à charge.
Des investissements plus significatifs dans l'éducation assureront également que les
cohortes plus petites de jeunes ont les compétences nécessaires pour occuper un
emploi productif.

32 | P a g e
NOTE TECHNIQUE 1
CALCUL DES INDICATEURS COMPOSITES DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN
Les diagrammes ci-dessous présentent un aperçu synthétique de la composition des cinq indicateurs composites du développement
humain utilisés dans le Rapport mondial sur le développement humain. Ils mettent ainsi en exergue leurs points communs comme
leurs différences. Le texte des pages suivantes fournit par ailleurs une explication détaillée de cette composition.

IDH Longévité Niveau de


DIMENSION et santé Instruction et accès au savoir vie décent
CRITÈRE Espérance de vie Taux d’alphabétisation Taux brut PIB par habitant
à la naissance des adultes de scolarisation (en PPA)
Indice d’alphabétisation Indice de
des adultes scolarisation

INDICE Indice d’espérance de vie Indice de niveau d’instruction Indice de PIB


DIMENSIONNEL

Indicateur du développement
humain (IDH)
IPH-1 DIMENSION Longévité Instruction et
et santé accès au savoir Niveau de vie décent
CRITÈRE Probabilité, à la naissance, Taux d’analphabétisme Pourcentage de la Pourcentage d’enfants de
de ne pas atteindre 40 ans des adultes population privée de moins de cinq ans souffrant
points d’eau aménagés d’insuffisance pondérale

Manques en termes de niveau de vie

Indicateur de la pauvreté humaine


pour les pays en développement (IPH-1)

IPH-2 Longévité Instruction et Niveau de


DIMENSION et santé accès au savoir vie décent Exclusion
Probabilité, à la naissance, Pourcentage d’adultes Pourcentage de la Taux de chômage
CRITÈRE de ne pas atteindre 60 ans ayant des difficultés à population vivant en deçà de longue durée
comprendre un texte suivi du seuil de pauvreté

Indicateur de la pauvreté humaine


pour certains pays de l’OCDE (IPH-2)

ISDH DIMENSION
Vivre longtemps Niveau de
et en bonne santé Instruction et accès au savoir vie décent
Espérance Espérance Taux Taux brut de Taux Taux brut de Revenu Revenu
CRITÈRE de vie de la de vie de la d’alphabé- scolari- d’alphabé- scolari- estimé estimé
population population tisation sation, tisation sation, du travail du travail
féminine à la masculine à la des femmes pop. fém. des hommes pop. masc. des des
naissance naissance femmes hommes
Indice Indice Indice de Indice de Indice de Indice de
INDICE d’espérance d’espérance niveau niveau revenu revenu
DIMENSIONNEL de vie de vie d’instruction d’instruction des femmes des hommes
des femmes des hommes des femmes des hommes

INDICE Indice d’égalité de la Indice d’égalité de la répartition Indice d’égalité de la


D’ÉGALITÉ répartition pour l’espérance de vie pour le niveau d’instruction répartition pour le revenu
DE LA
RÉPARTITION

Indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH)

IPF Participation et pouvoir Participation et pouvoir Maîtrise des


décisionnaire dans décisionnaire dans l’économie ressources économiques
DIMENSION
la vie politique
CRITÈRE Répartition des sièges de % d’hommes et de femmes % d’hommes et Part masculine et féminine
parlementaires entre occupant des fonctions de femmes du revenu estimé du travail
hommes et femmes de représentation occupant des postes
parlementaire, de direction d'encadrement et des
et d’encadrement supérieur fonctions techniques
POURCENTAGE PEER relatif à la PEER relatif à la PEER relatif au revenu
ÉQUIVALENT représentation participation économique
D’ÉGALITÉ DE parlementaire
LA RÉPARTITION
(PEER)
Indicateur de la participation des femmes (IPF)

252 RAPPORT MONDIAL SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2002


Calcul de l’IDH
L’indicateur du développement humain (IDH)
90
Maximum
L’IDH est un outil synthétique de mesure du dé- 85 ans 1,00
Pour illustrer le calcul de l’IDH, nous utiliserons des 80
veloppement humain. Il chiffre le niveau moyen données concernant la Côte d’Ivoire.
0,800
atteint par chaque pays sous trois aspects essen- 70
tiels : 1. Calcul de l’indice d’espérance de vie 0,600
60
• Longévité et santé, représentées par l’espérance L’indice d’espérance de vie mesure le niveau atteint par le
de vie à la naissance. pays considéré en termes d’espérance de vie à la naissance. 47,8
50
0,380 0,400
• Instruction et accès au savoir, représentées par Pour la Côte d’Ivoire, l’espérance de vie était de 47,8 ans en 40
le taux d’alphabétisation des adultes (pour deux 2000, soit un indice d’espérance de vie de 0,380. 0,200
tiers) et par le taux brut de scolarisation, tous 47,8 - 25 Minimum
30
niveaux confondus (pour un tiers). Indice d’espérance de vie = = 0,380 25 ans 0
85 - 25 20 Indice
• Possibilité de disposer d’un niveau de vie
Espérance d’espérance
décent, représentée par le PIB par habitant de vie de vie
(années)
(en PPA) 2. Calcul de l’indice de niveau d’instruction
Avant de calculer l’IDH lui-même, il faut éta- L’indice de niveau d’instruction mesure le niveau atteint par le
blir un indice pour chacune de ces dimensions. pays considéré en termes d’alphabétisation des adultes et
La détermination de ces indices dimensionnels d’enseignement (taux brut de scolarisation combiné dans le
– c’est-à-dire correspondant à l’espérance de primaire, le secondaire et le supérieur). La procédure consiste,
tout d’abord, à calculer un indice pour l’alphabétisation des 100 1,00
vie, au niveau d’instruction et au PIB – passe à 90
adultes et un autre pour la scolarisation. Ces deux indices sont
chaque fois par la définition d’une fourchette ensuite fusionnés pour donner l’indice de niveau d’instruction, 80 0,800
de variation, avec un minimum et un maximum. dans lequel l’alphabétisation des adultes reçoit une pondération 70
60 0,00
des deux tiers et le taux brut de scolarisation d’un tiers. En Côte
d’Ivoire, où le taux d’alphabétisation des adultes atteignait 50
46,8 0,439
40 0,400
46,8 % et le taux brut de scolarisation combiné 38 % en 2000, 38
Valeur maximale 1,00 30
l’indice de niveau d’instruction est de 0,439.
20 0,200
46,8 – 0
0,800 Indice d’alphabétisation des adultes = = 0,468 10
Valeur en 100 – 0 0 0
indice Taux Taux Indice de
Valeur de 0,600 38 – 0 d’alphabétisation brut de niveau
l’indicateur Indice de scolarisation = = 0,380 des adultes scolarisation d’instruction
100 – 0 (%) (%)
0,400

Indice de niveau d’instruction = 2/3 (indice d’alphabétisation des adultes) + 1/3 (indice de scolarisation)
0,200
= 2/3 (0,468) + 1/3 (0,380) = 0,439
100 000
Valeur minimale 0 3. Calcul de l’indice de PIB Maximum
Indice L’indice de PIB est calculé sur la base du PIB par habitant corrigé (en 40 000 1,00
Indicateur dimensionnel dollars
PPA). Le revenu est pris en compte dans l’IDH afin de rendre compte
de tous les aspects du développement humain qui ne sont pas 0,800
10 000
Les résultats obtenus dans chaque dimension représentés par la longévité, la santé et l’instruction. Son montant est
corrigé parce qu’un revenu illimité n’est pas nécessaire pour atteindre un 0,600
sont exprimés par une valeur comprise entre 0
et 1 selon la formule générale suivante : niveau de développement humain acceptable. Le calcul s’effectue donc à 1 630 0,466
0,400
partir d’un logarithme du revenu. Pour la Côte d’Ivoire, dont le PIB par 1 000

Indice valeur constatée - valeur minimale habitant était de 1 630 dollars (PPA) en 2000, l’indice de PIB s’établit à
0,200
dimensionnel = valeur maximale - valeur minimale 0,466.
Minimum
100 dollars 0
L’IDH correspond à la moyenne arithmétique PIB par Indice
log (1 630) – log (100) habitant de PIB
de ces indices dimensionnels. L’encadré ci- Indice de PIB = = 0,466
log (40 000) – log (100) (PPA)
contre illustre le calcul de l’IDH pour un pays- Echelle logarithmique
témoin.
4. Calcul de l’IDH Indices dimensionnels
IDH
Valeurs minimales et maximales pour le calcul de Une fois que les trois indices dimensionnels 1,00

l’IDH ont été calculés, il ne reste plus qu’à


0,800
Valeur Valeur déterminer leur moyenne arithmétique pour
Critère maximum minimum parvenir à l’IDH. 0,600
Espérance de vie à la naissance (années) 85 25
0,439 0,466 0,428
Taux d’alphabétisation des adultes (%) 100 0 HDI = 1/3 (indice d'espérance de vie) 0,380 0,400
Taux brut de scolarisation combiné (%) 100 0 + 1/3 (indice de niveau d'instruction)
0,200
PIB par habitant (en PPA) 40 000 100 + 1/3 (indice de PIB)
= 1/3 (0,380) + 1/3 (0,439) + 1/3 (0,466) = 0,428 0
Espérance Instruction PIB
de vie

NOTES TECHNIQUES 253


L’indicateur de la pauvreté humaine pour les
Calcul de l’IPH-1
pays en développement (IPH-1)
1. Mesure des manques en termes de niveau de vie
Les carences en termes de niveau de vie sont exprimées par une moyenne non pondérée de deux éléments :
Alors que l’IDH mesure le niveau moyen atteint par un
pays donné, l’IPH-1 s’attache aux carences ou manques Moyenne non pondérée = 1/2 (population n’ayant pas accès à des points d’eau aménagés)
observables dans les trois dimensions fondamentales + 1/2 (enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale)
déjà envisagées par l’indicateur du développement hu-
main : Exemple de calcul : République centrafricaine
• Vivre longtemps et en bonne santé : risque de dé- Population n’ayant pas accès à des points d’eau aménagés = 40 %
Enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale = 24 %
céder à un âge relativement précoce, exprimé par la
probabilité, à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans. Moyenne non pondérée = 1/2 (40) + 1/2 (24) = 32,0 %
• Acquérir un savoir et une instruction : exclusion du
monde de la lecture et des communications, exprimée La formule pour calculer l’IPH-1 est la suivante :
par le taux d’analphabétisme des adultes.
• Disposer d’un niveau de vie décent : impossibilité IPH-1 = [1/3 (P1a + P2 a + P3 a)]1/a
d’accéder à ce que procure l’économie dans son ensem- où :
ble, exprimée par le pourcentage de la population priv- P1 = probabilité, à la naissance, de décéder avant 40 ans (multipliée par 100)
ée de points d’eau aménagés et par le pourcentage P2 = taux d’analphabétisme des adultes
d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance P3 = moyenne non pondérée des pourcentages de la population n’ayant pas accès à des points d’eau aménagés
et d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale
pondérale. α=3

Le calcul de l’IPH-1 est plus simple que celui de l’IDH. Exemple de calcul : République centrafricaine
En effet, les critères utilisés pour mesurer ces carences P1 = 45,3 %
sont déjà normalisés entre 0 et 100 (puisqu’ils se P2 = 53,3 %
présentent sous la forme de pourcentages). Il n’est donc P3 = 32,0 %
pas nécessaire de passer par des indices dimensionnels.
IPH-1 = [1/3 (45,33 + 53,33 + 32,03)]1/3 = 45,2
Dans le rapport de cette année, le manque de données
récentes et fiables concernant l’accès aux services de
santé a réduit à deux les variables prises en compte pour
mesurer les carences en termes de niveau de vie : pour-
centage de la population privée de points d’eau Calcul de l’IPH-2
aménagés et pourcentage d’enfants de moins de cinq
ans souffrant d’insuffisance pondérale. Une moyenne La formule pour calculer l’IPH-2 est la suivante :
non pondérée de ces deux éléments sert ensuite de
donnée d’entrée au calcul de l’IPH-1 proprement dit. IPH-2 = [1/4 (P1a + P2a + P3a + P4a)]1/a
où :
L’indicateur de la pauvreté humaine pour P1 = probabilité, à la naissance, de décéder avant 60 ans (multipliée par 100)
certains pays de l’OCDE (IPH-2) P2 = taux d’illettrisme des adultes
P3 = population vivant en deçà du seuil de pauvreté monétaire (demi-médiane du revenu disponible des ménages)
P4 = taux de chômage de longue durée (au moins 12 mois)
L’IPH-2 mesure les carences sous les mêmes as- α=3
pects que l’IPH-1, en y ajoutant l’exclusion. Il
comporte donc quatre variables : Exemple de calcul : Royaume-Uni
• Vivre longtemps et en bonne santé : risque de P1 = 9,9 %
décéder à un âge relativement précoce, exprimé P2 = 21,8 %
P3 = 13,4 %
par la probabilité, à la naissance, de ne pas attein- P4 = 1,5 %
dre 60 ans.
• Acquérir un savoir et une instruction : exclu- IPH-2 = [1/4 (9,93 + 21,83 + 13,43 + 1,53)]1/3 = 15,1
sion du monde de la lecture et des communica-
tions, exprimée par le taux d’illettrisme des
adultes (âgés de 16 à 65 ans).
• Disposer d’un niveau de vie décent : exprimé Pourquoi α = 3 dans le calcul de l’IPH-1 et de l’IPH-2
par le pourcentage de la population vivant en deçà La valeur du coefficient α a une incidence considérable sur celle de l’IPH. Si α = 1, l’IPH
du seuil de pauvreté monétaire (demi-médiane du correspond à la moyenne de ses trois variables. En revanche, faire augmenter α revient à
revenu disponible des ménages). conférer un poids supplémentaire à la composante dans laquelle le manque est le plus important.
• Exclusion : exprimée par le taux de chômage Ainsi, à mesure que α tend vers l’infini, l’IPH se rapproche de la valeur de la variable la plus faible
de longue durée (au moins 12 mois). (pour la République centrafricaine, qui sert d’exemple pour le calcul de l’IPH-1, le chiffre
serait 53,3 %, valeur qui correspond au taux d’analphabétisme des adultes dans ce pays).
Dans ce rapport, α est fixé à 3, ce qui confère un poids supplémentaire, mais pas écrasant,
aux composantes dans lesquelles le dénuement est le plus criant. Pour une analyse détaillée
de la formulation mathématique de l’IPH, voir Sudhir Anand et Amartya Sen,
“Concepts of Human Development and Poverty: A Multidimensional Perspective”, ainsi que
la note technique du Rapport mondial sur le développement humain 1997 (et la bibliographie
succincte, à la fin de la présente note technique).

254 RAPPORT MONDIAL SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2002


L’indicateur sexospécifique du
développement humain (ISDH) Calcul de l’ISDH
Alors que l’IDH mesure le niveau moyen atteint Pour illustrer le calcul de l’ISDH, nous utiliserons des données relatives au Brésil.
par chaque pays, l’ISDH corrige ce niveau de
façon à refléter les inégalités sociologiques entre 1. Calcul de l’indice d’égalité de la répartition pour l’espérance de vie
femmes et hommes sous les aspects suivants : La première étape consiste à calculer des indices distincts pour l’espérance de vie des populations
• Aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, féminine et masculine, en utilisant la formule générale relative aux indices dimensionnels.
exprimée par l’espérance de vie à la naissance.
• Instruction et accès au savoir, exprimés par le
FEMMES HOMMES
taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut
Espérance de vie : 72,0 ans Espérance de vie : 64,1 ans
de scolarisation, tous niveaux confondus.
• Possibilité de bénéficier d’un niveau de vie Indice d’espérance de vie = 72,0 – 27,5 = 0,742 Indice d’espérance de vie = 64,1 – 22,5 = 0,693
décent, exprimée par le revenu estimé du travail 87,5 – 27,5 82,5 – 22,5
(en PPA).
Le calcul de l’ISDH s’effectue en trois étapes. On On combine ensuite ces deux résultats pour obtenir l’indice d’égalité de la répartition pour
commence par déterminer des indices concernant l’espérance de vie, en utilisant la formule générale relative aux indices d’égalité de la répartition.
les populations féminine et masculine pour chacune
des variables, selon la formule générale suivante : FEMMES HOMMES
Part de la population : 0,506 Part de la population : 0,494
Indice valeur constatée - valeur minimale Indice d’espérance de vie : 0,742 Indice d’espérance de vie : 0,693
=
dimensionnel valeur maximale - valeur minimale
Indices d’égalité de la répartition pour l’espérance de vie = {[0,506 (0,742–1)] + [0,494 (0,693–1)]}–1 = 0,717
On combine ensuite les indices obtenus pour
ces deux catégories concernant chaque variable, 2. Calcul de l’indice d’égalité de la répartition pour le niveau d’instruction
de manière à assigner une pénalité aux On calcule tout d’abord des indices relatifs au taux d’alphabétisation des adultes et au taux brut de scolarisation
différences de niveau entre hommes et femmes.
L’expression mathématique qui en résulte, combiné, du primaire au supérieur, en distinguant les populations féminine et masculine. Cette opération est
appelée indice d’égalité de la répartition, se assez simple, puisque ces éléments sont déjà normalisés entre 0 et 100 (étant exprimés en pourcentage).
calcule selon la formule générale suivante :
Indice d’égalité de la répartition FEMMES HOMMES
= {[part de la population féminine * (part indicielle de Taux d’alphabétisation des adultes : 85,4% Taux d’alphabétisation des adultes : 85,1%
la population féminine1–⑀)] Indice d’alphabétisation des adultes : 0,854 Indice d’alphabétisation des adultes : 0,851
+ [part de la population masculine * (part indicielle de Taux brut de scolarisation : 80,0% Taux brut de scolarisation : 79,3%
la population masculine1–⑀)]}/1–⑀ Indice de scolarisation : 0,800 Indice de scolarisation : 0,793

Il s’agit ensuite de déterminer l’indice de niveau d’instruction, dans lequel entrent pour deux tiers l’indice
Le coefficient ⑀ représente l’aversion pour d’alphabétisation des adultes et pour un tiers l’indice de scolarisation. Ce calcul s’effectue séparément pour les
l’inégalité. Dans le calcul de l’ISDH ⑀ = 2.
L’équation générale prend alors la forme suivante : populations féminine et masculine.

Indice d’égalité de la répartition Indice de niveau d’instruction = 2/3 (Indice d’alphabétisation des adultes) + 1/3 (Indice de scolarisation)
= {[part de la population féminine *
Indice de niveau d’instruction des femmes = 2/3 (0,854) + 1/3 (0,800) = 0,836
(part indicielle de la population féminine-–1)]
Indice de niveau d’instruction des hommes = 2/3 (0,851) + 1/3 (0,793) = 0,832
+ [part de la population masculine *
(part indicielle de la population masculine–1)]}–1 Enfin, on combine ces deux indices pour obtenir l’indice d’égalité de la répartition pour le
Cette équation aboutit ainsi à la moyenne niveau d’instruction :
harmonique des parts indicielles masculine et FEMMES HOMMES
féminine. Il reste à calculer l’ISDH en combinant Part de la population : 0,506 Part de la population : 0,494
les trois indices d’égalité de la répartition par Indice de niveau d’instruction : 0,836 Indice de niveau d’instruction : 0,832
l’établissement d’une moyenne non pondérée.
Indice d’égalité de la répartition pour le niveau d’instruction = {[0,506 (0,836–1)] + [0,494 (0,832–1)]}–1 = 0,834
Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l’ISDH
Valeur Valeur 3. Calcul de l’indice d’égalité de la répartition pour le revenu
Critère maximale minimale On estime tout d’abord, séparément, le revenu du travail (en PPA) des femmes et des
Espérance de vie à la naissance, hommes (pour plus de détails sur ce calcul, voir l’addendum à la présente note technique),
population féminine (années) 87,5 27,5 avant de calculer l’indice de revenu pour chaque sexe. Comme pour l’IDH, le niveau de
Espérance de vie à la naissance, revenu est corrigé par l’utilisation du logarithme du revenu estimé du travail (en PPA) :
population masculine (années) 82,5 22,5
log (valeur constatée) - log (valeur minimale)
Taux d’alphabétisation des adultes (%) 100 0 Indice de revenu =
log (valeur maximale) - log (valeur minimale)
Taux brut de scolarisation
combiné (%) 100 0 FEMMES HOMMES
Revenu estimé du travail Revenu estimé du travail (PPA) : 4 557 Revenu estimé du travail (en PPA) : 10 769
(en PPA) 40 000 100
log (4 557) – log (100) log (10 769) – log (100)
Note : Les valeurs maximale et minimales concernant
Indice de revenu = = 0,637 Indice de revenu = = 0,781
log (40 000) – log (100) log (40 000) – log (100)
l’espérance de vie sont supérieures de cinq ans pour la
population féminine, afin de tenir compte de l’avantage
biologique des femmes dans ce domaine. Suite du calcul de l'ISDH page suivante

NOTES TECHNIQUES 255


Calcul de l’ISDH (suite)

On combine ensuite les indices relatifs aux populations féminine et masculine pour obtenir
l’indice d’égalité de la répartition pour le revenu :
FEMMES HOMMES
Part de la population : 0,506 Part de la population : 0,494
Indice de revenu : 0,637 Indice de revenu : 0,781
–1 –1 –1
Indice d’égalité de la répartition pour le revenu = {[0,506 (0,637 )] + [0,494 (0,781 )]} = 0,701

4. Calcul de l’ISDH
Le calcul de l’ISDH, là encore, est aisé. Il s’agit simplement de la moyenne non pondérée des
trois variables : indice d’égalité de la répartition pour l’espérance de vie, indice d’égalité de la
répartition pour le niveau d’instruction et indice d’égalité de la répartition pour le revenu.
ISDH = 1/3 (indice d’espérance de vie) + 1/3 (indice de niveau d’instruction) + 1/3 (indice de revenu) =
= 1/3 (0,717) + 1/3 (0,834) + 1/3 (0,701) = 0,751

Pourquoi ⑀ = 2 dans le calcul de l’ISDH

La valeur de ⑀ correspond à l’ampleur de la pénalité assignée à un pays pour les inégalités qui y
règnent entre populations féminine et masculine. Plus cette valeur est élevée, plus les inégalités
sont jugées pénalisantes.
Un coefficient ⑀ égal à 0 signifierait que les inégalités sociologiques entre les sexes sont sans
incidence sur la note obtenue par le pays considéré (dans ce cas, la valeur de l’ISDH serait
identique à celle de l’IDH). A contrario, un coefficient ⑀ tendant vers l’infini conférerait un
poids sans cesse croissant au groupe sociologique dont les résultats sont les moins bons.
Le calcul de l’ISDH (comme d’ailleurs celui de l’IPF) utilise la valeur 2, qui revient à assortir
d’une pénalité modérée les inégalités entre femmes et hommes en termes de réalisations.
Pour une analyse détaillée de la formulation mathématique de l’ISDH, voir Sudhir Anand et
Amartya Sen, “Gender Inequality in Human Development: Theories and Measurement,”
Kalpana Bardhan et Stephan Klasen, “UNDP’s gender-related indices: a critical review,”
ainsi que la note technique des Rapports mondiaux sur le développement humain 1995 et 1999
(voir les références bibliographiques à la fin de la présente note technique).

256 RAPPORT MONDIAL SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2002


L’indicateur de la participation des Calcul de l’IPF
femmes (IPF)
Pour illustrer le calcul de l’IPF, nous utiliserons des données relatives au Venezuela.
L’IPF se concentre sur les opportunités ouver-
1. Calcul du PEER pour la représentation parlementaire
tes aux femmes, plutôt que sur les capacités qui
Le PEER relatif à la représentation parlementaire mesure le pouvoir relatif des femmes sous l’angle de
sont les leurs. Il s’attache aux inégalités femmes-
leur participation à la vie politique. Il se calcule à partir, d’une part, des pourcentages de population
hommes dans trois domaines essentiels :
masculine et féminine dans la population totale et, d’autre part, du pourcentage de sièges de
• Participation et pouvoir décisionnaire dans
parlementaires occupés par des hommes et des femmes, selon la formule générale suivante :
la sphère politique, exprimés par la répartition
des sièges de parlementaires entre hommes et FEMMES HOMMES
femmes. Part de la population : 0,497 Part de la population : 0,503
• Participation et pouvoir décisionnaire dans Représentation parlementaire : 9,7 % Représentation parlementaire : 90,3 %
l’économie, exprimés par deux éléments : pour- PEER pour la représentation parlementaire = {[0,497 (9,7–1)] + [0,503 (90,3–1)]}–1 = 17,60
centages respectifs d’hommes et de femmes oc-
cupant, d’une part, des fonctions de représen- Ce PEER initial est ensuite indexé en fonction d’une valeur idéale de 50 %.
tation parlementaire, de direction et 17,60
PEER indexé de représentation parlementaire = = 0,352
d’encadrement supérieur, et d’autre part, des 50
postes d’encadrement et fonctions techniques. 2. Calcul du PEER pour la participation à la vie économique
• Maîtrise des ressources économiques, mesu- A partir de la formule générale, on calcule deux PEER, concernant les pourcentages respectifs d’hommes et de
rée par la part masculine et féminine du revenu femmes occupant, d’une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d’encadrement
estimé du travail (en PPA). supérieur, et d’autre part, des postes d’encadrement et fonctions techniques. On obtient ensuite le PEER pour
la participation à la vie économie en déterminant la moyenne arithmétique de ces deux valeurs.
Pour chacune de ces trois dimensions, on cal- FEMMES HOMMES
cule un pourcentage équivalent d’égalité de la Part de la population : 0,497 Part de la population : 0,503
répartition (PEER), qui prend la forme d’une % de sièges de parlementaires, fonctions de % de sièges de parlementaires, fonctions de
moyenne pondérée par la population, selon la  direction et d’encadrement supérieur : 24,3 %  direction et d’encadrement supérieur : 75,7 %
formule générale suivante : % de postes d’encadrement % de postes d’encadrement
 et fonctions techniques : 57,6 %  et fonctions techniques : 42,4 %
PEER = {[part de la pop. féminine *
(part indicielle de la population féminine1–⑀)] PEER relatif à la représentation des femmes parmi les parlementaires et les fonctions de direction et
+ [part de la pop. masculine * d’encadrement supérieur = {[0,497 (24,3–1)] + [0,503 (75,7–1)]}–1 = 36,90
(part indicielle de la population masculine1–⑀)]}1/1–⑀
PEER indexé relatif à la représentation des femmes parmi les parlementaires et les fonctions de direction et
36,90
Le coefficient ⑀ mesure l’aversion pour d’encadrement supérieur = = 0,738
50
l’inégalité. Dans l’IPF (comme dans l’ISDH),
⑀ = 2, ce qui assigne une pénalité modérée à PEER relatif à la représentation des femmes parmi les postes d’encadrement et fonctions techniques =
l’inégalité. La formule devient alors : {[0,497 (57,6–1)] + [0,503 (42,4–1)]}–1 = 48,80

PEER = {[part de la pop. féminine * PEER indexé relatif à la représentation des femmes parmi les postes d’encadrement et fonctions techniques =
(part indicielle de la population féminine–1)] 48,80 = 0,976
+ [part de la pop. masculine * 50
(part indicielle de la population masculine–1)]}–1 On calcule alors la moyenne de ces deux PEER indexés, pour obtenir le PEER concernant la
Concernant la participation à la vie politique et participation à la vie économique :
économique, ainsi qu’aux décisions, on indexe 0,738 + 0,976
PEER concernant la participation économique = = 0,857
ensuite le PEER en le divisant par 50. Pourquoi ? 2
Parce que dans une société idéale, où la 3. Calcul du PEER pour le revenu
participation de chacun des deux sexes serait la On estime le revenu du travail (en PPA) séparément pour les femmes et les hommes, avant de procéder à une
même, les variables considérées par l’IPF indexation par rapport aux valeurs minimales et maximales, de la même manière que pour l’IDH et l’ISDH.
Pour l’IPF, toutefois, l’indice de revenu se fonde sur le revenu estimé du travail non corrigé, au lieu de
seraient égales à 50 %. En d’autres termes, la
s’appuyer sur son expression logarithmique. (Pour plus de détails sur l’estimation du revenu estimé du travail
part des femmes serait toujours égale à celle des
pour les hommes et les femmes, voir l’addendum à la présente note technique.)
hommes. FEMMES HOMMES
Part de la population : 0,497 Part de la population : 0,503
Il ne reste plus, alors, qu’à calculer l’IPF par la Revenu estimé du travail : 3 334 Revenu estimé du travail : 8 223
moyenne arithmétique des trois PEER indexés.
3 334 – 100 8 223 – 100
Indice de revenu = = 0,081 Indice de revenu = = 0,204
40 000 – 100 40 000 – 100

Ces deux indices sont ensuite combinés, pour obtenir l’indice d’égalité de la répartition :
PEER concernant le revenu = {[0,497 (0,081–1)] + [0,503 (0,204–1)]}–1 = 0,116
4. Calcul de l’IPF
Une fois le PEER calculé pour les trois dimensions considérées, la détermination de l’IPF est simple :
il suffit, là encore, d’établir la moyenne arithmétique des trois PEER exprimés en indice.
0,352 + 0,857 + 0,116
IPF = = 0,442
3

NOTES TECHNIQUES 257


ADDENDUM A LA NOTE TECHNIQUE 1
Revenu du travail des femmes et des Estimation du revenu du travail pour les femmes et les hommes
hommes Dans cet exemple de calcul du revenu du travail des femmes et des hommes, les données utilisées
sont celles relatives à l’Ethiopie en 2000.
Malgré l’intérêt des données sexospécifiques 1. Calcul du PIB total (en PPA)
concernant le revenu, il n’existe pas de mesures
Le PIB total (en PPA) est calculé en multipliant la population totale par le PIB par habitant
directes de cet aspect. Dans le présent rapport, les
estimations grossières du revenu du travail des femmes (en PPA).
et des hommes ont donc été calculées par dérivation. Population totale : 62 908 (milliers)
PIB par habitant (en PPA) : 668
Le revenu peut être envisagé sous deux angles : comme PIB total (en PPA) : 668 (62 908) = 42 022 544 (milliers)
une ressource pour la consommation et comme la 2. Calcul de la part des femmes dans les revenus salariaux
rémunération des individus. Il est difficile de faire la Etant donné la rareté des données sur les salaires dans les zones rurales et le secteur informel, le rapport utilise
distinction entre hommes et femmes concernant
le salaire non agricole et suppose que le rapport des salaires non agricoles féminins aux salaires non agricoles
l’utilisation de ce revenu car les deux sexes partagent
leurs ressources au sein de la cellule familiale. En masculins s’applique à l’ensemble de l’économie. La part des femmes dans les revenus salariaux est calculée à
revanche, il est possible de différencier ce que gagnent l’aide du rapport des salaires non agricoles féminins aux salaires non agricoles masculins et du pourcentage de
les différents membres de la famille car ils ont des femmes et d’hommes dans la population active. Lorsque les données d’un pays ne permettent pas de calculer
revenus du travail distincts. le rapport des salaires, nous avons retenu une valeur de 75 %.
Rapport des salaires non agricoles féminins aux salaires non agricoles masculins (Wf /Wm ) = 0,75
La mesure du revenu utilisée dans le calcul de l’ISDH
Pourcentage de femmes dans la population active (EAf)= 40,9 %
et de l’IPF correspond à la capacité d’un individu
Pourcentage d’hommes dans la population active (EAm) = 59,1 %
donné à obtenir un revenu. Dans l’ISDH, elle permet
de rendre compte des disparités entre hommes et Wf /Wm (EAf ) 0,75 (40,9)
Part des femmes dans les revenus salariaux (Sf) = = = 0,342
femmes dans l’utilisation des ressources et, dans l’IPF, [Wf /Wm (EAf )] + EAm [0,75 (40,9)] + 59,1
de l’indépendance économique des femmes. (Pour les
questions conceptuelles et méthodologiques relatives 3. Calcul du revenu du travail des femmes et des hommes (en PPA)
à cette approche, se reporter à l’ouvrage de Sudhir Il faut partir de l’hypothèse que la part des femmes dans les revenus salariaux est égale à la
Anand et Amartya Sen, intitulé “Gender Inequality part des femmes dans le PIB.
in Human Development”, ainsi qu’au chapitre 3 et
aux notes techniques 1 et 2 du Rapport mondial sur Part des femmes dans les revenus salariaux (Sf) = 0,342
le développement humain 1995 ; voir les références PIB total (en PPA) (Y) = 42,022,544 (milliers)
bibliographiques à la fin de cette note technique). Population féminine (Nf) =31,649 (milliers)
Sf (Y ) 0,342 (42 022 544)
Le revenu du travail des femmes et des hommes (en Revenu estimé du travail des femmes (en PPA) (Yf) = = = 454
Nf 31 649
PPA) est estimé à l’aide des données suivantes :
Population masculine (Nm) = 31,259 (milliers)
• le rapport des salaires non agricoles féminins aux
Y – Sf (Y ) 42 022 544 – [0,342 (42 022 544)]
salaires non agricoles masculins, Revenu estimé du travail des hommes (en PPA) (Ym) = = = 885
• le pourcentage de femmes et d’hommes dans la Nm 31 259
population active,
• les populations féminine et masculine totales,
• le PIB par habitant (en PPA).

Symboles Références bibliographiques Bardhan, Kalpana et Stephan Klasen, 1999.


Wf / Wm = rapport des salaires non agricoles féminins “UNDP’s Gender-Related Indices: A
succinctes
aux salaires non agricoles masculins
Critical Review”. World Development
EAf = pourcentage de femmes dans la population active
Anand, Sudhir et Amartya Sen, 1994. “Human 27(6), pp. 985-1010 (ISDH, IPF).
EAm = pourcentage d’hommes dans la population active
Sf = part des femmes dans les revenus salariaux Development Index: Methodology and Programme des Nations Unies pour le
Y = PIB total (en PPA) Measurement”. Occasional Paper 12. développement, 1995. Rapport mondial sur
Nf = population féminine totale Programme des Nations Unies pour le le développement humain 1995. Paris :
Nm = population masculine totale développement, Bureau du Rapport Economica. Notes techniques 1 et 2, et
Yf = revenu estimé du travail des femmes (en PPA) mondial sur le développement humain, chapitre 3 (ISDH, IPF).
Ym = revenu estimé du travail des hommes (en PPA) New York (IDH). ________ 1997 Rapport mondial sur le
________ 1995. “Gender Inequality in développement humain 1997. Paris :
Note Human Development: Theories and Economica. Note technique 1 et chapitre 1
Measurement”. Occasional Paper 19. (IPH-1, IPH-2).
Les résultats des calculs figurant dans la note Programme des Nations Unies pour le ________ 1999 Rapport mondial sur le
technique peuvent présenter de légères développement, Bureau du Rapport développement humain 1999. Paris,
variations dues à l’arrondissement des chiffres. mondial sur le développement humain, Bruxelles : De Boeck Université. Note
New York (ISDH, IPF). technique (IDH, ISDH).
________ 1997. “Concepts of Human
Development and Poverty: A
Multidimensional Perspective”. In :
Programme des Nations Unies pour le
développement, Human Development
Report 1997 Papers: Poverty and Human
Development, New York (IPH-1, IPH-2).

258 RAPPORT MONDIAL SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2002


Les indices de développement humain
Indice de
développement IDH Indice Indice Indice de pauvreté
humain ajusté aux inégalités de développement de genre d’inégalité de genre multidimensionnellea

Différence par
rapport Intensité des
Perte globale au rang Taux privations Année et
Valeur Valeur (%) de l’IDHb Valeur Groupec Valeur Rang Valeur (%) (%) enquêteb

Classement selon l’IDH 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2007-2018e 2007-2018e 2007-2018 2007-2018e
DÉVELOPPEMENT HUMAIN TRÈS ÉLEVÉ
1 Norvège 0,954 0,889 6,8 0 0,990 1 0,044 5 .. .. ..
2 Suisse 0,946 0,882 6,8 –1 0,963 2 0,037 1 .. .. ..
3 Irlande 0,942 0,865 8,2 –6 0,975 2 0,093 22 .. .. ..
4 Allemagne 0,939 0,861 8,3 –7 0,968 2 0,084 19 .. .. ..
4 Hong Kong, Chine (RAS) 0,939 0,815 13,2 –17 0,963 2 .. .. .. .. ..
6 Australie 0,938 0,862 8,1 –4 0,975 1 0,103 25 .. .. ..
6 Islande 0,938 0,885 5,7 4 0,966 2 0,057 9 .. .. ..
8 Suède 0,937 0,874 6,7 2 0,982 1 0,040 2 .. .. ..
9 Singapour 0,935 0,810 13,3 –14 0,988 1 0,065 11 .. .. ..
10 Pays-Bas 0,933 0,870 6,8 2 0,967 2 0,041 4 .. .. ..
11 Danemark 0,930 0,873 6,1 4 0,980 1 0,040 2 .. .. ..
12 Finlande 0,925 0,876 5,3 7 0,990 1 0,050 7 .. .. ..
13 Canada 0,922 0,841 8,8 –4 0,989 1 0,083 18 .. .. ..
14 Nouvelle-Zélande 0,921 0,836 9,2 –4 0,963 2 0,133 34 .. .. ..
15 Royaume-Uni 0,920 0,845 8,2 0 0,967 2 0,119 27 .. .. ..
15 États-Unis 0,920 0,920 0,797 –13 0,991 1 0,182 42 .. .. ..
17 Belgique 0,919 0,849 7,6 3 0,972 2 0,045 6 .. .. ..
18 Liechtenstein 0,917 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
19 Japon 0,915 0,882 3,6 15 0,976 1 0,099 23 .. .. ..
20 Autriche 0,914 0,843 7,7 3 0,963 2 0,073 14 .. .. ..
21 Luxembourg 0,909 0,822 9,5 1 0,970 2 0,078 16 .. .. ..
22 Israël 0,906 0,809 10,8 –3 0,972 2 0,100 24 .. .. ..
22 Corée (République de) 0,906 0,777 14,3 –9 0,934 3 0,058 10 .. .. ..
24 Slovénie 0,902 0,858 4,8 11 1,003 1 0,069 12 .. .. ..
25 Espagne 0,893 0,765 14,3 –13 0,981 1 0,074 15 .. .. ..
26 Tchéquie 0,891 0,850 4,6 12 0,983 1 0,137 35 .. .. ..
26 France 0,891 0,809 9,2 1 0,984 1 0,051 8 .. .. ..
28 Malte 0,885 0,815 8,0 6 0,965 2 0,195 44 .. .. ..
29 Italie 0,883 0,776 12,1 –4 0,967 2 0,069 12 .. .. ..
30 Estonie 0,882 0,818 7,2 9 1,016 1 0,091 21 .. .. ..
31 Chypre 0,873 0,788 9,7 1 0,983 1 0,086 20 .. .. ..
32 Grèce 0,872 0,766 12,2 –5 0,963 2 0,122 31 .. .. ..
32 Pologne 0,872 0,801 8,1 4 1,009 1 0,120 30 .. .. ..
34 Lituanie 0,869 0,775 10,9 –1 1,028 2 0,124 33 .. .. ..
35 Émirats arabes unis 0,866 .. .. 0,965 2 0,113 26 .. .. ..
36 Andorre 0,857 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
36 Arabie saoudite 0,857 .. .. 0,879 5 0,224 49 .. .. ..
36 Slovaquie 0,857 0,804 6,2 8 0,992 1 0,190 43 .. .. ..
39 Lettonie 0,854 0,776 9,1 3 1,030 2 0,169 40 .. .. ..
40 Portugal 0,850 0,742 12,7 –6 0,984 1 0,081 17 .. .. ..
41 Qatar 0,848 .. .. 1,043 2 0,202 45 .. .. ..
42 Chili 0,847 0,696 17,8 –14 0,962 2 0,288 62 .. .. ..
43 Brunéi Darussalam 0,845 .. .. 0,987 1 0,234 51 .. .. ..
43 Hongrie 0,845 0,777 8,0 8 0,984 1 0,258 56 .. .. ..
45 Bahreïn 0,838 .. .. 0,937 3 0,207 47 .. .. ..
46 Croatie 0,837 0,768 8,3 4 0,989 1 0,122 31 .. .. ..
47 Oman 0,834 0,725 13,1 –3 0,943 3 0,304 65 .. .. ..
48 Argentine 0,830 0,714 14,0 –4 0,988 1 0,354 77 .. .. ..
49 Fédération de Russie 0,824 0,743 9,9 1 1,015 1 0,255 54 .. .. ..
50 Bélarus 0,817 0,765 6,4 6 1,010 1 0,119 27 .. .. ..
50 Kazakhstan 0,817 0,759 7,1 4 0,999 1 0,203 46 0,002 f 0,5 f 35,6 f 2015 M
52 Bulgarie 0,816 0,714 12,5 0 0,993 1 0,218 48 .. .. ..
52 Monténégro 0,816 0,746 8,6 5 0,966 2 0,119 27 0,002 f 0,4 f 45,7 f 2013 M
52 Roumanie 0,816 0,725 11,1 2 0,986 1 0,316 69 .. .. ..
55 Palaos 0,814 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
56 Barbade 0,813 0,675 17,0 –10 1,010 1 0,256 55 0,009 g 2,5 g 34,2 g 2012 M
57 Koweït 0,808 .. .. 0,999 1 0,245 53 .. .. ..
57 Uruguay 0,808 0,703 13,0 0 1,016 1 0,275 59 .. .. ..

24 | RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2019


Indice de
développement IDH Indice Indice Indice de pauvreté
humain ajusté aux inégalités de développement de genre d’inégalité de genre multidimensionnellea

Différence par
rapport Intensité des
Perte globale au rang Taux privations Année et
Valeur Valeur (%) de l’IDHb Valeur Groupec Valeur Rang Valeur (%) (%) enquêteb

Classement selon l’IDH 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2007-2018e 2007-2018e 2007-2018 2007-2018e
59 Turquie 0,806 0,675 16,2 8. 0,924 4 0,305 66 .. .. ..
60 Bahamas 0,805 .. .. .. .. 0,353 76 .. .. ..
61 Malaisie 0,804 .. .. 0,972 2 0,274 58 .. .. ..
62 Seychelles 0,801 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
DÉVELOPPEMENT HUMAIN ÉLEVÉ
63 Serbie 0,799 0,685 14,4 –4 0,976 1 0,161 37 0,001 f 0,3 f 42,5 f 2014 M
63 Trinité-et-Tobago 0,799 .. .. 1,002 1 0,323 72 0,002 f 0,6 f 38 f 2011 M
65 Iran (République islamique d’) 0,797 0,706 11,5 5 0,874 5 0,492 118 .. .. ..
66 Maurice 0,796 0,688 13,7 0 0,974 2 0,369 82 .. .. ..
67 Panama 0,795 0,626 21,2 –13 1,005 1 0,460 108 .. .. ..
68 Costa Rica 0,794 0,645 18,7 –7 0,977 1 0,285 61 .. .. ..
69 Albanie 0,791 0,705 10,9 8 0,971 2 0,234 51 0,003 0,7 39,1 2017/2018 D
70 Géorgie 0,786 0,692 12,0 5 0,979 1 0,351 75 .. .. ..
71 Sri Lanka 0,780 0,686 12,1 4 0,938 3 0,380 86 .. .. ..
72 Cuba 0,778 .. .. 0,948 3 0,312 67 .. .. ..
73 Saint-Kitts-et-Nevis 0,777 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
74 Antigua-et-Barbuda 0,776 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
75 Bosnie-Herzégovine 0,769 0,658 14,4 –2 0,924 4 0,162 38 0,008 g 2,2 g 37,9 g 2011/2012 M
76 Mexique 0,767 0,595 22,5 –17 0,957 2 0,334 74 0,025 g 6,3 g 39,2 g 2016 N
77 Thaïlande 0,765 0,635 16,9 –4 0,995 1 0,377 84 0,003 f 0,8 f 39,1 f 2015/2016 M
78 Grenade 0,763 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
79 Brésil 0,761 0,574 24,5 –23 0,995 1 0,386 89 0,016 f,i,j 3,8 f,i,j 42,5 f,i,j 2015 N
79 Colombie 0,761 0,585 23,1 –16 0,986 1 0,411 94 0,020 i 4,8 i 40,6 i 2015/2016 D
81 Arménie 0,760 0,685 9,9 9 0,972 2 0,259 57 0,001 0,2 36,2 2015/2016 D
82 Algérie 0,759 0,604 20,4 –8 0,865 5 0,443 100 0,008 2,1 38,8 2012/2013 M
82 Macédoine du Nord 0,759 0,660 13,1 5 0,947 3 0,145 36 0,010 g 2,5 g 37,7 g 2011 M
82 Pérou 0,759 0,612 19,4 –5 0,951 2 0,381 87 0,053 12,7 41,6 2012 D
85 Chine 0,758 0,636 16,1 4 0,961 2 0,163 39 0,016 k,l 3,9 k,l 41,3 k,l 2014 N
85 Équateur 0,758 0,607 19,9 –4 0,980 1 0,389 90 0,018 f 4,5 f 40,0 f 2013/2014 N
87 Azerbaïdjan 0,754 0,683 9,4 13 0,940 3 0,321 70 .. .. ..
88 Ukraine 0,750 0,701 6,5 21 0,995 1 0,284 60 0,001 i 0,2 i 34,5 i 2012 M
89 République dominicaine 0,745 0,584 21,5 –8 1,003 1 0,453 104 0,015 i 3,9 i 38,9 i 2014 M
89 Sainte-Lucie 0,745 0,617 17,2 4 0,975 2 0,333 73 0,007 g 1,9 g 37,5 g 2012 M
91 Tunisie 0,739 0,585 20,8 –4 0,899 5 0,300 63 0,005 1,3 39,7 2011/2012 M
92 Mongolie 0,735 0,635 13,6 10 1,031 2 0,322 71 0,042 10,2 41,7 2013 M
93 Liban 0,730 .. .. 0,891 5 0,362 79 .. .. ..
94 Botswana 0,728 .. .. 0,990 1 0,464 111 .. .. ..
94 Saint-Vincent-et-les-Grenadines 0,728 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
96 Jamaïque 0,726 0,604 16,7 3 0,986 1 0,405 93 0,018 g 4,7 g 38,7 g 2014 N
96 Venezuela (République bolivarienne du) 0,726 0,600 17,3 1 1,013 1 0,458 106 .. .. ..
98 Dominique 0,724 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
98 Fidji 0,724 .. .. .. .. 0,357 78 .. .. ..
98 Paraguay 0,724 0,545 24,7 –14 0,968 2 0,482 117 0,019 4,5 41,9 2016 M
98 Suriname 0,724 0,557 22,7 –9 0,972 2 0,465 112 0,041 g 9,4 g 43,4 g 2010 M
102 Jordanie 0,723 0,617 14,7 11 0,868 5 0,469 113 0,002 0,4 35,4 2017/2018 D
103 Belize 0,720 0,558 22,6 –8 0,983 1 0,391 91 0,017 4,3 39,8 2015/2016 M
104 Maldives 0,719 0,568 21,0 –5 0,939 3 0,367 81 0,003 0,8 34,4 2016/2017 D
105 Tonga 0,717 .. .. 0,944 3 0,418 96 .. .. ..
106 Philippines 0,712 0,582 18,2 1 1,004 1 0,425 98 0,024 i 5,8 i 41,8 i 2017 D
107 Moldova (République de) 0,711 0,638 10,4 21 1,007 1 0,228 50 0,004 0,9 37,4 2012 M
108 Turkménistan 0,710 0,579 18,5 1 .. .. .. .. 0,001 0,4 36,1 2015/2016 M
108 Ouzbékistan 0,710 .. .. 0,939 3 0,303 64 .. .. ..
110 Libye 0,708 .. .. 0,931 3 0,172 41 0,007 2,0 37,1 2014 P
111 Indonésie 0,707 0,584 17,4 6 0,937 3 0,451 103 0,028 i 7,0 i 40,3 i 2012 D
111 Samoa 0,707 .. .. .. .. 0,364 80 .. .. ..
113 Afrique du Sud 0,705 0,463 34,4 –17 0,984 1 0,422 97 0,025 6,3 39,8 2016 D
114 Bolivie (État plurinational de) 0,703 0,533 24,2 –6 0,936 3 0,446 101 0,094 20,4 46,0 2008 D
115 Gabon 0,702 0,544 22,5 –4 0,917 4 0,534 128 0,066 14,8 44,3 2012 D
116 Égypte 0,700 0,492 29,7 –8 0,878 5 0,450 102 0,019 n 5,2 n 37,6 n 2014 D

Overview | 25
Indice de
développement IDH Indice Indice Indice de pauvreté
humain ajusté aux inégalités de développement de genre d’inégalité de genre multidimensionnellea

Différence par
rapport Intensité des
Perte globale au rang Taux privations Année et
Valeur Valeur (%) de l’IDHb Valeur Groupec Valeur Rang Valeur (%) (%) enquêteb

Classement selon l’IDH 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2007-2018e 2007-2018e 2007-2018 2007-2018e
DÉVELOPPEMENT HUMAIN MOYEN
117 Îles Marshall 0,698 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
118 Viet Nam 0,693 0,580 16,3 8 1,003 1 0,314 68 0,019 i 4,9 i 39,5 i 2013/2014 M
119 Palestine (État de) 0,690 0,597 13,5 16 0,871 5 .. .. 0,004 1,0 37,5 2014 M
120 Iraq 0,689 0,552 19,8 3 0,789 5 0,540 131 0,033 8,6 37,9 2018 M
121 Maroc 0,676 .. .. 0,833 5 0,492 118 0,085 f 18,6 f 45,7 f 2011 P
122 Kirghizistan 0,674 0,610 9,5 23 0,959 2 0,381 87 0,008 2,3 36,3 2014 M
123 Guyana 0,670 0,546 18,5 4 0,973 2 0,492 118 0,014 3,4 41,8 2014 M
124 El Salvador 0,667 0,521 21,9 1 0,969 2 0,397 92 0,032 7,9 41,3 2014 M
125 Tadjikistan 0,656 0,574 12,5 12 0,799 5 0,377 84 0,029 7,4 39,0 2017 D
126 Cabo Verde 0,651 .. .. 0,984 1 0,372 83 .. .. ..
126 Guatemala 0,651 0,472 27,4 –2 0,943 3 0,492 118 0,134 28,9 46,2 2014/2015 D
126 Nicaragua 0,651 0,501 23,0 1 1,013 1 0,455 105 0,074 16,3 45,2 2011/2012 D
129 Inde 0,647 0,477 26,3 1 0,829 5 0,501 122 0,123 27,9 43,9 2015/2016 D
130 Namibie 0,645 0,417 35,3 –14 1,009 1 0,460 108 0,171 38,0 45,1 2013 D
131 Timor-Leste 0,626 0,450 28,0 –5 0,899 5 .. .. 0,210 45,8 45,7 2016 D
132 Honduras 0,623 0,464 25,5 0 0,970 2 0,479 116 0,090 o 19,3 o 46,4 o 2011/2012 D
132 Kiribati 0,623 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
134 Bhoutan 0,617 0,450 27,1 –3 0,893 5 0,436 99 0,175 f 37,3 f 46,8 f 2010 M
135 Bangladesh 0,614 0,465 24,3 4 0,895 5 0,536 129 0,198 41,7 47,5 2014 D
135 Micronésie (États fédéraux de) 0,614 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
137 Sao Tomé-et-Principe 0,609 0,507 16,7 10 0,900 5 0,547 136 0,092 22,1 41,7 2014 M
138 Congo 0,608 0,456 25,0 2 0,931 3 0,579 145 0,112 24,3 46,0 2014/2015 M
138 Eswatini (Royaume d’) 0,608 0,430 29,3 –4 0,962 2 0,579 145 0,081 19,2 42,3 2014 M
140 République démocratique populaire lao 0,604 0,454 24,9 3 0,929 3 0,463 110 0,108 23,1 47,0 2017 M
141 Vanuatu 0,597 .. .. .. .. .. .. 0,174 f 38,8 f 44,9 f 2007 M
142 Ghana 0,596 0,427 28,3 –3 0,912 4 0,541 133 0,138 30,1 45,8 2014 D
143 Zambie 0,591 0,394 33,4 –6 0,949 3 0,540 131 0,261 53,2 49,1 2013/2014 D
144 Guinée équatoriale 0,588 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
145 Myanmar 0,584 0,448 23,2 3 0,953 2 0,458 106 0,176 38,3 45,9 2015/2016 D
146 Cambodge 0,581 0,465 20,1 12 0,919 4 0,474 114 0,170 37,2 45,8 2014 D
147 Kenya 0,579 0,426 26,3 0 0,933 3 0,545 134 0,178 38,7 46,0 2014 D
147 Népal 0,579 0,430 25,8 3 0,897 5 0,476 115 0,148 34,0 43,6 2016 D
149 Angola 0,574 0,392 31,8 –2 0,902 4 0,578 144 0,282 51,1 55,3 2015/2016 D
150 Cameroun 0,563 0,371 34,1 –6 0,869 5 0,566 140 0,243 45,3 53,5 2014 M
150 Zimbabwe 0,563 0,435 22,8 7 0,925 4 0,525 126 0,137 31,8 42,9 2015 D
152 Pakistan 0,560 0,386 31,1 –1 0,747 5 0,547 136 0,198 38,3 51,7 2017/2018 D
153 Îles Salomon 0,557 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
DÉVELOPPEMENT HUMAIN FAIBLE
154 République arabe syrienne 0,549 .. .. 0,795 5 0,547 136 0,029 f 7,4 f 38,9 f 2009 P
155 Papouasie-Nouvelle-Guinée 0,543 .. .. .. .. 0,740 161 .. .. ..
156 Comores 0,538 0,294 45,3 –22 0,888 5 .. .. 0,181 37,3 48,5 2012 D
157 Rwanda 0,536 0,382 28,7 –1 0,943 3 0,412 95 0,259 54,4 47,5 2014/2015 D
158 Nigéria 0,534 0,349 34,6 –5 0,868 5 .. .. 0,291 51,4 56,6 2016/2017 M
159 Tanzanie (République-Unie de) 0,528 0,397 24,9 7 0,936 3 0,539 130 0,273 55,4 49,3 2015/2016 D
159 Ouganda 0,528 0,387 26,7 4 0,863 5 0,531 127 0,269 55,1 48,8 2016 D
161 Mauritanie 0,527 0,358 32,1 1 0,853 5 0,620 150 0,261 50,6 51,5 2015 M
162 Madagascar 0,521 0,386 25,8 6 0,946 3 .. .. 0,453 77,8 58,2 2008/2009 D
163 Bénin 0,520 0,327 37,1 –6 0,883 5 0,613 148 0,368 66,8 55,0 2017/2018 D
164 Lesotho 0,518 0,350 32,5 3 1,026 2 0,546 135 0,146 33,6 43,4 2014 D
165 Côte d’Ivoire 0,516 0,331 35,8 –3 0,796 5 0,657 157 0,236 46,1 51,2 2016 M
166 Sénégal 0,514 0,347 32,5 2 0,873 5 0,523 125 0,288 53,2 54,2 2017 D
167 Togo 0,513 0,350 31,7 6 0,818 5 0,566 140 0,249 48,2 51,6 2013/2014 D
168 Soudan 0,507 0,332 34,6 1 0,837 5 0,560 139 0,279 52,3 53,4 2014 M
169 Haïti 0,503 0,299 40,5 –7 0,890 5 0,620 150 0,200 41,3 48,4 2016/2017 D
170 Afghanistan 0,496 .. .. 0,723 5 0,575 143 0,272 i 55,9 i 48,6 i 2015/2016 D
171 Djibouti 0,495 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
172 Malawi 0,485 0,346 28,7 5 0,930 3 0,615 149 0,243 52,6 46,2 2015/2016 D
173 Éthiopie 0,470 0,337 28,4 5 0,844 5 0,508 123 0,489 83,5 58,5 2016 D

26 | RAPPORT SUR LE DÉVELOPPEMENT HUMAIN 2019


Indice de
développement IDH Indice Indice Indice de pauvreté
humain ajusté aux inégalités de développement de genre d’inégalité de genre multidimensionnellea

Différence par
rapport Intensité des
Perte globale au rang Taux privations Année et
Valeur Valeur (%) de l’IDHb Valeur Groupec Valeur Rang Valeur (%) (%) enquêteb

Classement selon l’IDH 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2018 2007-2018e 2007-2018e 2007-2018 2007-2018e
174 Gambie 0,466 0,293 37,2 –8 0,832 5 0,620 150 0,286 55,2 51,7 2013 D
174 Guinée 0,466 0,310 33,4 –1 0,806 5 .. .. 0,336 61,9 54,3 2016 M
176 Libéria 0,465 0,314 32,3 2 0,899 5 0,651 155 0,320 62,9 50,8 2013 D
177 Yémen 0,463 0,316 31,8 5 0,458 5 0,834 162 0,241 47,7 50,5 2013 D
178 Guinée-Bissau 0,461 0,288 37,5 –5 .. .. .. .. 0,372 67,3 55,3 2014 M
179 Congo (République démocratique du) 0,459 0,316 31,0 7 0,844 5 0,655 156 0,389 74,0 52,5 2013/2014 D
180 Mozambique 0,446 0,309 30,7 4 0,901 4 0,569 142 0,411 72,5 56,7 2011 D
181 Sierra Leone 0,438 0,282 35,7 –3 0,882 5 0,644 153 0,297 57,9 51,2 2017 M
182 Burkina Faso 0,434 0,303 30,1 5 0,875 5 0,612 147 0,519 83,8 61,9 2010 D
182 Érythrée 0,434 .. .. .. .. .. .. .. .. ..
184 Mali 0,427 0,294 31,2 3 0,807 5 0,676 158 0,457 78,1 58,5 2015 M
185 Burundi 0,423 0,296 30,1 5 1,003 1 0,520 124 0,403 74,3 54,3 2016/2017 D
186 Soudan du Sud 0,413 0,264 36,1 –1 0,839 5 .. .. 0,58 0 91,9 63,2 2010 M
187 Tchad 0,401 0,250 37,7 –1 0,774 5 0,701 160 0,533 85,7 62,3 2014/2015 D
188 République centrafricaine 0,381 0,222 41,6 –1 0,795 5 0,682 159 0,465 f 79,4 f 58,6 f 2010 M
189 Niger 0,377 0,272 27,9 3 0,298 5 0,647 154 0,590 90,5 65,2 2012 D
AUTRES PAYS OU TERRITOIRES
Corée (République populaire .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
..
démocratique de)
.. Monaco .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. Nauru .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. Saint-Marin .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. Somalie .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
.. Tuvalu .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..
Groupes de développement humain
Développement humain très élevé 0,892 0,796 10,7 — 0,979 — 0,175 — .. .. .. —
Développement humain élevé 0,750 0,615 17,9 — 0,960 — 0,331 — 0,018 4,5 40,9 —
Développement humain moyen 0,634 0,470 25,9 — 0,845 — 0,501 — 0,135 29,4 45,9 —
Développement humain faible 0,507 0,349 31,1 — 0,858 — 0,590 — 0,344 62,3 55,2 —
Pays en développement 0,686 0,533 22,3 — 0,918 — 0,466 — 0,114 23,1 49,4 —
Régions
Afrique subsaharienne 0,541 0,376 30,5 — 0,891 — 0,573 — 0,315 57,5 54,9 —
Amérique latine et Caraïbes 0,759 0,589 22,3 — 0,978 — 0,383 — 0,033 7,5 43,1 —
Asie de l’Est et Pacifique 0,741 0,618 16,6 — 0,962 — 0,310 — 0,024 5,6 42,3 —
Asie du Sud 0,642 0,476 25,9 — 0,828 — 0,510 — 0,142 31,0 45,6 —
États arabes 0,703 0,531 24,5 — 0,856 — 0,531 — 0,076 15,7 48,4 —
Europe et Asie centrale 0,779 0,688 11,7 — 0,953 — 0,276 — 0,004 1,1 37,9 —
Pays les moins avancés 0,528 0,377 28,6 — 0,869 — 0,561 — 0,315 59,0 53,4 —
Petits États insulaires en 0,723 0,549 24,0 — 0,967 — 0,453 — .. .. .. —
développement
Organisation de coopération et de 0,895 0,791 11,7 — 0,976 — 0,182 — .. .. .. —
développement économiques
Monde 0,731 0,584 20,2 — 0,941 — 0,439 — 0,114 23,1 49,4 —

Overview | 27
Université de Lomé
Faculté des Sciences de l’Homme
Devoir sur Table
et de la Société
Département de Géographie GEO 306 : Population et développement Durée : 45 min

Nom : Note / 20 :
Prénoms : Appréciation :
N° carte d’étudiant :
Date : Signature :

DEVOIR
1. Quel lien peut-on établir entre croissance économique et développement ? (5 pts)
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2. Après avoir cité les piliers sur lesquels se fondent le développement durable, dites-en quoi il est contesté
par les PED dans leur processus de développement ? (5 pts)

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3. En quoi la transition démographique est considérée comme un indicateur de développement ? (5 pts)
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4-A partir de l’analyse des théories fondamentales de développement, proposez une voie de sortie du sous-
développement des pays africains. (5 pts)
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Université de Lomé Devoir sur Table
Faculté des Sciences de l’Homme
et de la Société
Département de Géographie GEO 306 : Population et Développement Durée : 2h

Nom : Note / 20 :
Prénoms : Appréciation :
N° carte d’étudiant :
Date : Signature :

DEVOIR

1- Quel sens revêt la notion de développement selon le PNUD ? (2 pts)


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2- Quelle différence faites-vous entre récession et plan d’austérité ? (4 pts)
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3- Pourquoi le développement ne se résume pas à la croissance économique ? (2 pts)
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4- En quoi le concept de transition démographique est-il un indicateur de développement ? Et pourquoi il est
controversé ? (4 pts)
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5- Pourquoi les PED forment un groupe très hétéroclite bien plus que celui des pays développés ? (2 pts)
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6- Dites en quoi, la dimension écologique du développement durable est contestée par un certain nombre de
PVD dans leur processus de développement ? (2 pts)
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7- Citez les 3 grands courants de pensée (théories) qui ont inspiré les théories contemporaines de
développement ? Analysez chacune des trois (03) théories. (4 pts)
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8- Dites en quoi, le potentiel humain peut-être un moteur de croissance économique voire de développement
durable pour les pays du Sud ? (2 pts)
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Université de Lomé Devoir sur Table
Faculté des Sciences de l’Homme
et de la Société
Département de Géographie GEO 306 : Population et développement Durée : 2h

Nom : Note / 20 :
Prénoms : Appréciation :
N° carte d’étudiant :
Date : Signature :

DEVOIR

1- Quel sens revêt la notion de politique de population ? (2 pts)


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2- Quel lien peut-on établir entre croissance économique et développement ? (2 pts)
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3- Après avoir défini la notion de transition démographique dites en quoi elle n’est pas un indicateur
fiable de mesure du niveau de développement d’un pays ? (3 pts)
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4- Quels sont les points de ressemblance et de dissemblance entre OMD et ODD ? (2 pts)
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5- Après avoir énoncé les théories de développement économique, dites laquelle explique mieux la
situation économique des PED. (3 pts)
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6- Sur quoi se reposent les théories de Thomas Robert Malthus et d’Ester Boserup sur la population ?
(2 pts)
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7. Compléter et analyser le tableau suivant. (6 pts)
Selon la Banque Selon le Catégorie et un (1) exemple de pays
Pays mondiale (PNB/ Hab) PNUD (IDH) PNB/Hab IDH 2015
A 904 $ 0, 57

B 4 000 $ 0, 34

C 20 000 $ 0, 62

- Analyser la situation du pays C.


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Université de Lomé 2018-2019
Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société Session Harmattan
Département de Géographie Semestre 3
Durée : 2 heures
EXAMEN
GEO 306 : Sous-développement
Exercice 1 : Choisir la bonne proposition (8 pts)
1. L’un des partisans de la politique antinataliste est Thomas Robert Malthus (1766-1834). Sur
quoi se repose sa théorie :
a. Il réalisa que les populations et les ressources naturelles évoluaient au même rythme.
b. Il conclut que cette tendance était l’une des principales raisons de la misère et de la pauvreté.
c. Alors, pour remédier à ces maux sociaux, Malthus préconisa que les familles qui n’avaient
pas les moyens de se nourrir n’aient plus d’enfants.
2. Pour Ester Boserup, la croissance démographique est le facteur déterminant pour l’adoption de
nouvelles techniques de production : pression créatrice. Il s’agit d’une théorie :
a. Populationniste
b. Antipopulationniste
c. Politique de l’enfant unique
3. L’évolution des politiques de population dans le monde sont influencées par :
a. Les guerres mondiales
b. Le bien-être de la population et la stabilité de l’économie
c. Les considérations socio-économiques et culturelles
4. La Banque mondiale mesure le niveau de croissance ou de développement par un indicateur
de richesse. Il s’agit du
a. Le taux de mortalité infantile
b. PNB/habitant
c. IDH
5. La population mondiale a atteint les 7 milliards d’habitants en 2011. Selon les estimations du
FNUAP, en 2050, elle évoluerait vers les 9,3 milliards d’habitants et de plus 10
milliards d’ici la fin de notre siècle. Quels sont les facteurs de cette évolution ?
a. Fort taux de natalité en Asie (chine, inde et Pérou)
b. Une forte fécondité en Afrique subsaharienne
c. Une forte migration
6. Le dividende démographique se définit comme
a. La croissance résultant de l’évolution de la pyramide des âges de la population d'un pays.
b. L’accélération de la croissance économique qui peut résulter d’une baisse rapide de la
fécondité d’un pays et de l’évolution ultérieure de la structure par âge de la population.
7. Le dividende démographique a déjà été réalisé par des pays en
développement. Lesquels ?
a. Corée du Sud et Singapour
b. Thaïlande, Brésil et le Mexique
c. Pérou, Chine et Inde
8. Le FNUAP est le :
a. Fonds des Nations Unies pour la population
b. Fonds des Nations Unies pour l’Aménagement et la population
Exercice 2 : Choisir les bonnes propositions (5 pts)

8. En quoi la croissance démographique est un frein à la croissance économique ?


a. Elle oblige donc à des « détours d’investissement », freinant la croissance économique.
b. À plus long terme, une forte croissance démographique se traduit par une augmentation
corrélative de la population active. La demande de travail est plus élevée que l’offre.
c. Cette situation se traduit par une expansion du chômage et du sous-emploi, une baisse
drastique des rétributions, ce qui limite la capacité contributive des ménages à la production
nationale de richesse, soit par une faible consommation, soit une faible épargne.
9. Qu’est-ce qui explique que l’accroissement du niveau de vie induit un ralentissement de la
croissance démographique ?
a. L’amélioration des conditions sanitaires provoque une baisse de la mortalité infantile, donc
une réduction des « naissances de remplacement ».
b. L’accroissement des dépenses éducatives permet des progrès dans l’instruction, notamment
pour les filles, avec pour conséquence, une meilleure connaissance et compréhensions des
pratiques contraceptives.
c. Individuellement, les ménages accèdent à une consommation élargie, prenant en
compte les loisirs, ce qui augmente le coût d’opportunité de l’enfant, en termes de
renonciation à un niveau de vie atteint auparavant.
10. Pour pouvoir récolter le dividende démographique, un pays doit agir simultanément
sur cinq domaines en interrelation. Il s’agit de :
a. Structure de la population ; santé ; éducation ; politique économique ; bonne gouvernance.
b. Changer la structure par âge de la population par l’accélération de la
transition démographique
c. Investir dans l’éducation des jeunes
d. Améliorer la santé des gens tout le long du cycle de vie
e. Mettre en œuvre des politiques économiques et de gouvernance
f. Toutes les propositions (a, b, c, d et f)
11. Pour soutenir le dividende démographique en Afrique, il s’agit de faire des investissements
dans certains domaines.
a. L’environnement, la santé, la commerce et la corruption
b. L’instruction, la santé, la création d’emplois et la lutter contre le mariage précoce
c. L’éducation, l’environnement, la santé, la création d’emplois, la lutter contre le mariage
précoce.
d. La santé, l’éducation, la création d’emplois, la lutter contre le mariage précoce
12. Le bonus démographique
a. C’est l’augmentation de la population active
b. C’est l’augmentation de la population dépendante
c. Se traduit par une augmentation de la population active au détriment de cette dépendante

Exercice 3 : Compléter ce tableau (3 pts)

Pays PNB/Hab IDH


Valeur en dollars Catégorie Indice Catégorie
A 899 0,4
B 6000 0,7
C 11 157 0,5

Exercice 4 : Compléter ce tableau (4 pts)

L’IDH synthétise trois indices en un seul sur une échelle de 0 à 1. Compléter ce tableau

IDH Indice de l’espérance Indice du niveau Indice du niveau de


de vie d’instruction vie (PNB/Hab.)
0,7 0,64 0,68
0 ,32 0,56 0,60
0, 8 0,8 0,7
0, 3 0, 6 0, 4

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