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Chapitre 1 : Données techniques de la production Cours de GPAO IMI3

Chapitre 1 : Données techniques de la production



1. Définitions
Entreprise : un groupe de personnes organisé autour des moyens techniques et financiers
disponibles dans le but de satisfaire les besoins et attentes de ses clients.
Produit : "ce qui est (ou sera) fourni à un client pour répondre à son besoin ». Le « produit »
peut être un bien (physique) ou un service.
Production : c’est le processus conduisant à la création de produits par l'utilisation et la
transformation1 de ressources. Ces ressources peuvent être de quatre types : des équipements
(machines,...), des hommes (opérateurs,...), des matières (matières premières et composants) et
des informations techniques ou procédurales (gammes, nomenclatures, fiches opératoires).

2. Évolution de la production industrielle
Les débuts de l'industrie (à partir de la fin du 19 ème siècle). La production est proche de
l'artisanat : faibles quantités, grande diversité, personnel très qualifié.
De la première guerre mondiale à 1975, la demande est supérieure à l'offre. Les marges sont
confortables et les principales caractéristiques de la production sont: fabrication en très grandes
séries, faible diversité, personnel peu qualifié, travail découpé en tâches élémentaires simplifiées
et rapides pour garantir un enchaînement rapide des opérations (Taylor : organisation
scientifique du travail (chronométrage), Ford : standardisation, travail à la chaine). Dans ce
contexte, pour que l'entreprise existe, il suffit de PRODUIRE PUIS VENDRE.
De 1975 à 1985, l'offre et la demande s'équilibrent, le client a le choix du fournisseur. C'est
l'après-choc pétrolier, il est nécessaire de faire des prévisions commerciales, d'organiser les
approvisionnements, de réguler les stocks. Il faut alors PRODUIRE CE QUI SERA VENDU.
Depuis la fin des années 80, les marchés sont fortement concurrentiels et surtout se
mondialisent. L'offre est supérieure à la demande et de nouvelles contraintes apparaissent :
maîtrise des coûts, qualité, délais de livraisons courts et fiables, produits personnalisables et à
faible durée de vie,....Les séries sont très diversifiées. L'entreprise doit tendre à PRODUIRE CE
QUI EST DEJA VENDU. ("JUSTE A TEMPS" )

3. La fonction production
La gestion de la production est la fonction de gestion ayant pour objets la conception, la
planification, la conduite et le contrôle des opérations (activités composant le processus de
production).
§ Les activités de conception portent sur la définition des caractéristiques du système
productif (capacité, localisation, technologie, etc) et des produits.
§ La planification a pour objectif de coordonner la capacité disponible avec la demande
(Quand fabriquer ? Prévision -plan de production - planification - ordonnancement –
lancement).
§ La conduite des opérations de fabrication: Gestion de la qualité fabriquée, gestion des
coûts, gestion des hommes (formation, qualification, sécurité), gestion des moyens
(maintenance, évolution), gestion des délais et des alèas…
§ L’activité de contrôle s’efforce d’évaluer l’adéquation des résultats obtenus par rapport
aux plans.

1
Le terme « transformation » recouvre la modification de l’apparence, des propriétés physico-
chimiques, de l'emplacement (transport), etc.

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4. Données techniques de production
La gestion de la production a pour objet la maîtrise des flux physiques en s’appuyant sur un
système d’information (SI) qui donne une image virtuelle de la réalité physique de l’entreprise.
Elle doit gérer, d’une part, les produits, composants et matières premières et, d’autre part, les
charges et capacités. Les données nécessaires à cette activité sont de plusieurs types :
• les données de base décrivant le système de production et les produits (fichiers articles,
nomenclatures, postes de charges, gammes, outillages et fichiers fournisseurs, clients et
sous-traitants); Ces données sont relativement stables et n’évoluent qu’à la création ou à
la modification des produits, des processus ou des ressources.
• les données d’activité évoluant avec l’activité de l’entreprise (stocks et en-cours,
commandes clients, lancement et suivi des ordres de fabrication...) ;
• les données historiques résultant de l’activité passée (coûts de revient, livraisons,
historique des mouvements de stocks...) à contrôler et analyser l’activité.
Toutes ces données techniques sont fondamentales, car elles renferment le savoir-faire et la
mémoire de l’entreprise.
Remarque : il faut tout mettre en œuvre pour s’assurer de l’exactitude des données techniques
: des valeurs erronées ne peuvent conduire qu’à une planification ou programmation irréalistes
et à s’exposer à des ennuis lors de l’exécution.
Les quatre fichiers de base de la gestion de production : les fichiers Articles, Nomenclatures,
Postes de charge et Gammes sont détaillées ci-après.
Articles
PDP Commandes
Nomenclatures
Données
Techniques
Ressources
Calcul des Stocks
besoins nets
Gammes

Livraisons
Ordres de
Ordres d’achat
fabrication

Ordo Achats
Lancement Appro

Suivi de Réception
fabrication

1. Articles
1.1. Définition
Un article est un produit ou un élément entrant dans la composition d’un produit finis. C’est un
terme général correspondant à un produit fini (PF), à un sous ensemble ou produit semi-fini (SF,
produit stockable dans un état intermédiaire), à un composant ou une matière première (MP).

1.2. Codification
La plupart des entreprises manipulent des milliers d’articles, une identification sous forme de
code est alors indispensable. Ce système de codification doit alors répondre à trois objectifs :
• Etre sans ambiguïté : chaque article doit avoir une et une seule référence (identification
unique d’un article).
• Etre homogène : même nombre de caractères
• Etre capable d’accompagner l’évolution de l’entreprise dans le temps (augmentation du
nombre d’articles à gérer par exemple).

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Il existe trois principaux types de codification :
• Les systèmes séquentiels : le code est un nombre donné sans signification particulière
de façon chronologique ou aléatoire. Exemple : 001236
• Les systèmes analytiques : où chaque partie du code permet de décrire les
caractéristiques de l’article. Exemple : Famille (matériel électrique : code 01) ; catégorie
(pièce de rechange : code 23), article (disjoncteur triphasé : code DT) à 0123DT.
• Les codes mixtes : composés de parties significatives et de parties séquentielles.
Exemple : 0123DT02

1.3. Données d’articles
Les données utilisées pour décrire les articles peuvent être regroupées selon trois catégories :
Statiques Dynamiques
code / libellé ou désignation /unité - code responsable
Identification
d’achat / numéro de plan/ type d’article - code poste de production
délai d’obtention quantité en stock /demande
stock de sécurité -quantité en cours
Gestion
politique de réapprovisionnement -dates de dernière
entrée/sortie en stock
-prix de revient standard -prix de revient réel
Coûts -taux de détention en stock -temps unitaire d’exécution
-frais fixes imputés à l’article

2. Nomenclature
2.1. Définition
Une nomenclature est une liste hiérarchisée et quantifiée des articles entrant dans la
composition d’un article-parent. L’article-parent est le composé, les autres étant les composants.
Une MP ou fourniture (composant acheté) peut être un composant mais ne peut pas être un
composé.
Lien de nomenclature : On appelle lien de nomenclature, l’ensemble composé-composant.
Chaque lien est caractérisé par un coefficient indiquant la quantité de composant dans le
composé. Cette quantité est exprimée dans la quantité d’origine du composant. Ce coefficient
peut être entier ou fractionnaire (0,12 m ou 2,430 kg). Une nomenclature est ainsi un
ensemble de liens.
Niveaux de nomenclature : Une nomenclature comprend plusieurs niveaux. Par convention on
attribut au produit fini le niveau zéro. A chaque décomposition, on passe du niveau n au niveau
n+1. Le nombre de niveaux de nomenclature varie en fonction de la complexité du produit, du
nombre de composants, du processus de fabrication et de la finesse (niveau de détail) de gestion
demandée. La notion de niveau d’un composant dans une nomenclature est liée à ce lien de
nomenclature et non à l’article lui-même. Ainsi une même vis utilisée plusieurs fois dans
différents sous ensembles d’une nomenclature peut être de niveau 1 et de niveau 4 dans la
nomenclature.
Règle du plus bas niveau : Un article donné est toujours placé au plus bas niveau où il
intervient. Exemple : l’article B intervient aux niveaux 1 et 2, il est considéré de niveau 2.
A Niveau 0
A

Niveau 1
B C C

B B Niveau 2
B

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Cette règle offre un double avantage. Le calcul des besoins d’un article n’est effectué qu’une seule
fois, même si l’article apparaît plusieurs fois dans une nomenclature ou dans diverses
nomenclatures (rassembler tous les besoins d’un article à un même niveau). D’autre part, elle
permet d’allouer le stock disponible pour cet article au plus tôt dans le temps et non pas au
niveau le plus haut de la nomenclature.

2.2. Typologie des nomenclatures
Nomenclature arborescente (multi niveaux) : Présente la nomenclature d'un produit jusqu'à
son plus bas niveau, c'est-à-dire que chaque composant est lui-même décomposé dans ses
propres composants et ce, jusqu'au plus bas niveau de la nomenclature, c'est-à-dire jusqu'aux
produits achetés (qui n'ont pas de nomenclature).
Exemple :
Face avant équipée Niveau 0

(1) (1) (1) (1)


Face avant Cache CD Cache DVD Logo autocollant Niveau 1

(0.25) (0.01) (0.01)

Plastique blanc Plastique gris Plastique gris Niveau 2




Nomenclature cumulée : la liste de tous les composants des plus bas niveaux (composants
achetés)
Face avant équipée

(0.25) (0.02) (1)

Plastique blanc Plastique gris Logo autocollant



Nomenclature matricielle : Tableau à deux entrées avec les composants en lignes et les
composés en colonnes. Les coefficients de nomenclature à l’intersection ligne/colonne.

Face avant équipée Face avant Cache CD Cache DVD
Face avant
Plastique blanc
Cache CD
Cache DVD
Logo-autocollant
Plastique gris

2.3. Données d’un enregistrement de lien de nomenclature
Les données d’un enregistrement de lien de nomenclature comportent :
- la référence de l’article composé qui sert de clé d’accès à l’enregistrement ;
- la référence de l’article composant ;
- le coefficient de lien ;
- sa validité, définie par les dates de début et de fin d’utilisation de ce lien ;
- d’autres données de gestion comme la date de création du lien, le type de
nomenclature (fonctionnelle, fabrication...) ;
- le coefficient de rebut (pourcentage permettant d’augmenter le besoin brut pour
prendre en considération les pertes en production du composé concerné et ne
s’appliquant pas à toute utilisation du composant.

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2.4. Cas d’emploi
Il sert à déterminer pour un article donné la liste des composés pour lequel il est composant. Il
peut être direct ou indirect.
- Cas d'emploi directs (à un niveau) : Donne la liste des articles qui possèdent l'article de
référence comme composant direct.
- Cas d'emploi indirects (multi niveaux) : Donne les emplois de l'article en remontant jusqu’au
plus haut niveau de la nomenclature, c'est-à-dire aux articles qui n'entrent dans la composition
d'aucun autre article.
Exemple : cas d’emploi du plastique gris.
Cas d'emploi direct Cas d'emploi indirects
Plastique gris Plastique gris
.Cache CD .cache CD
.Cache DVD . .Face avant équipée
.cache DVD
. .Face avant équipée

Exercice d’application
Une lampe torche est constituée de 3 sous-ensembles : une tête, un corps et 2 piles. La tête
assemblée est constituée d’une tête en plastique équipée d’une lentille, d’un sous-ensemble
comportant l’ampoule (l’ampoule et porte ampoule), et d’un réflecteur. Le corps assemblé est
fait d’un ressort spirale, d’un support, d’un interrupteur et de 2 connecteurs. L’interrupteur est
assemblé à partir d’un bouton et de deux glissières métalliques. La tête requiert pour sa
production une unité de plastique orange, alors que le corps en consomme trois.
1. Développez la nomenclature arborescente de cette lampe en détaillant les différents
liens et niveaux de nomenclature.
2. Développez la nomenclature matricielle de cette lampe en détaillant les différents liens
et niveaux de nomenclature.
3. Développez la nomenclature cumulée de cette lampe en détaillant les différents liens et
niveaux de nomenclature.
4. Donner les cas d’emploi direct et indirect du plastique orange

















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3. Postes de charges
3.1. Définition
Un poste de charge est une unité opérationnelle de base que l’entreprise a décidé de gérer. A ne
pas confondre avec le poste de travail. Ce dernier est une unité physique qui entrera dans un
poste de charge, alors que le poste de charge est une entité qui résulte d’un choix d’organisation.
En général, le poste de charge résultera de la combinaison de plusieurs postes de travail associés
pour réaliser une action de production déterminée. Ainsi, selon le cas, le poste de charge peut
être une machine, ou un groupe de machines, un ou plusieurs opérateurs, une association
machine(s)-opérateur(s), une ligne de fabrication, un groupe de machines homogènes, un
atelier...

3.2. Données d’un enregistrement de poste de charge
Les données d’un enregistrement de poste de charge contiennent :
- la référence du poste de charge ;
- la désignation du poste de charge, c’est-à-dire son appellation ;
- l’indication de la nature du poste (machine, main-d’œuvre ou mixte) ;
- la capacité du poste de charge ;
- le poste de remplacement qui permet de réorienter la production vers ce poste en cas de
surcharge ou d’indisponibilité ;
- les données pour le calcul des coûts.
- La référence du poste de charge est normalement un code structuré ou un ensemble de
codes définissant la section, la sous-section et le poste, ou la machine.
- Le calendrier spécifique du poste qui donne les jours ouvrables du poste et le nombre
d’heures de travail par jour ouvrable ;
Remarque : La capacité du poste de charge est fonction du nombre d’opérateurs, du nombre de
machines, du temps d’ouverture du poste et de son coefficient d’efficacité. Le temps d’ouverture
du poste correspond à son ouverture théorique corrigée par le calendrier standard de l’usine ou
le calendrier spécifique au poste. La capacité réelle = capacité théorique x coefficient d’efficacité.
(Le coefficient d’efficacité = 100% si toutes les heures disponibles sont utilisées pour la
production. Il tient compte des indisponibilités statistiques non planifiées telles que les pannes
machines.)

4. Les Gammes opératoires
4.1. Définition
La gamme d’un article est l’énumération de la succession des opérations nécessaires à la
réalisation de cet article à partir de ses composants. Ainsi, à chaque niveau de nomenclature
correspond une gamme de fabrication.
- Si un article peut être fabriqué de différentes manières (il a plusieurs procédés de
fabrication), il dispose de plusieurs gammes dites gammes de remplacement.
- Si plusieurs articles, différents par la composition, sont fabriqués en utilisant le même
processus, ces articles partagent la même gamme dite gamme-mère.
Les gammes 1, 2 et 3 sont les gammes de remplacement de l’article 1. La gamme 2 est une
gamme-mère pour les articles 2 et 3.
Remarque : La gamme est une recette de Gamme 1 Article 2
cuisine qui peut être définie pour tout type de
travail (fabrication, usinage, assemblage, Article 1 Gamme 2
contrôle et même manutention pour des Article 3
pièces difficiles à déplacer ou à positionner). Gamme 3

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Une gamme de gestion de production est destinée à calculer la charge sur les postes de charge et
les délais d’obtention des articles. Elle doit donc indiquer un ensemble de données comme
l’ordre des opérations, le poste de charge concerné et les temps d’utilisation du poste.

4.2. Données
Une gamme est formée d’un en-tête et de lignes qui forment le corps de la gamme.
Entête de la gamme : elle comporte :
- La référence de la gamme qui est généralement la référence ou le code de l’article. Si la
gamme est commune à plusieurs articles (gamme-mère) ou l’article possède plusieurs
gammes (gammes de remplacement), on doit définir des références spécifiques des
gammes et rattacher la (ou les) gamme(s) à chaque article.
- La désignation.
- Les conditions d’emploi (taille maximale et minimale de lots, possibilité de
fractionnement de lot).
- Les outillages nécessaires (dispositifs qui se montent sur le poste de travail pendant la
fabrication d’un produit donné.).
- Les références des gammes de remplacement.
- Les dates de création de la gamme, de sa mise à jour, de sa validité …
Corps de la gamme est constitué d’un ensemble de lignes qui correspondent à la liste ordonnée
des opérations de la gamme. Chaque opération est décrite par :
- Un numéro d’ordre (par exemple 10, 20. 30..., permettant d’insérer de nouvelles étapes);
- Le libellé de l’opération ;
- Le code de poste de travail sur lequel est exécutée l’opération ;
- Le lot de l’opération (exemple : sur une presse à injecter, si le moule a 24 empreintes, le
lot est de 24 unités) ;
- les conditions de jalonnement (opérations parallèles, consécutives, chevauchement…
avec délai de jalonnement)
- les temps (ou durées) dans une unité de temps définie.
• temps de réglage ou de préparation : est le temps nécessaire à la préparation d’un
poste de travail en vue de la production d’une série d’articles différents de ceux qu’on
vient de produire sur le poste ;
• temps unitaire d’exécution (main-d’œuvre ou machine);
• temps technologiques comme un refroidissement ou un séchage ;
• temps de transfert vers le poste suivant : est le temps nécessaire pour effectuer le
chargement de poste par une série d’articles. Ce transfert peut faire appel à des
moyens de manutention (tel que les chariots, les tapis roulants) ou à des ressources
en personnel ;
• temps d’attente devant le poste.
• temps d’ouverture : correspond à la durée possible d’utilisation du poste de travail
liée au calendrier auquel il est rattaché ;
Le tableau suivant illustre un exemple d’une gamme de fabrication.
Code N° de phase Libellé Poste de Temps de Temps Temps de
Gamme charge réglage (h) machine(h) transfert(h)
DE100 - Découpe étagère 100
- 010 Découpe des etageres 100 0.25 0.0400 3
- 020 Usinage des etageres 200 0.50 0.0600 3

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