Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Principaux faits
Les requérants sont neuf ressortissants russes et Sovet Greenpeace, la branche russe de
l’organisation non gouvernementale internationale Greenpeace. Tous les requérants sont basés à
Moscou ou dans la région de Moscou. Les personnes physiques requérantes étaient toutes des
membres du personnel de Sovet Greenpeace.
Les neuf personnes physiques requérantes participèrent, au nom de Sovet Greenpeace, à la lutte
contre les incendies de forêt généralisés dans la région de Krasnodar en 2016. Elles étaient postées
dans le village de Beysug. Sur place, elles furent menacées par des inconnus non identifiés, puis
sommées de quitter leur logement par le propriétaire, qui avait été approché par des « personnes
influentes ».
Les requérants se réinstallèrent dans un camping du village de Sadki le 8 septembre 2016. Là-bas, un
groupe de personnes vêtues d’uniformes paramilitaires cosaques bloqua l’entrée du camping,
affirmant que les requérants « venaient de l’étranger » et étaient des « agents américains », et
exigeant qu’ils quittent la région de Krasnodar. La police ne prit aucune mesure contre les personnes
en uniforme paramilitaire.
Selon les requérants, dans la nuit du 9 septembre 2016, six personnes masquées, munies de
matraques, de couteaux, de sprays de gaz poivré, d’armes à feu et d’« explosifs artisanaux », les
agressèrent. Notamment, elles s’en seraient prises à certains requérants (MM. Kreyndlin, Kuksin,
Aksenov et Rebechenko) tandis que les autres requérants seraient allés se cacher ; M. Kreyndlin
aurait perdu connaissance ; ces individus auraient crevé les pneus de la voiture dans laquelle se
trouvait M. Kuksin, lui auraient donné des coups de pied et l’auraient menacé avec une arme à feu ;
1 Conformément aux dispositions des articles 43 et 44 de la Convention, cet arrêt de chambre n’est pas définitif. Dans un délai de trois
mois à compter de la date de son prononcé, toute partie peut demander le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre de la Cour. En
pareil cas, un collège de cinq juges détermine si l’affaire mérite plus ample examen. Si tel est le cas, la Grande Chambre se saisira de
l’affaire et rendra un arrêt définitif. Si la demande de renvoi est rejetée, l’arrêt de chambre deviendra définitif à la date de ce rejet.
Dès qu’un arrêt devient définitif, il est transmis au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe qui en surveille l’exécution. Des
renseignements supplémentaires sur le processus d’exécution sont consultables à l’adresse suivante :
http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/execution.
ils auraient jeté un « objet pyrotechnique » dans la voiture où dormait M. Aksenov, ce qui lui aurait
fait perdre connaissance ; ils auraient coupé la toile des tentes et y auraient aspergé du gaz ; ils
auraient fait irruption dans la maison où dormait Mme Kalinina et l’auraient menacée. Tout au long
de l’attaque, les agresseurs les auraient insultés, employant des termes péjoratifs pour les étrangers
avec l’accent de la région (selon les requérants, il s’agissait des mêmes individus qui les avaient
menacés plus tôt dans la journée). Le lendemain, les requérants auraient trouvé un panneau avec la
mention « Pindos » (Пиндосы – terme péjoratif employé pour désigner les Américains) sur la clôture
du site.
Dans le rapport qu’ils produisirent ultérieurement, les médecins relevèrent plusieurs blessures.
Trois procédures pénales furent ouvertes par la police locale. Selon les requérants, ces enquêtes ont
pour l’essentiel été vaines.
Le Gouvernement affirme que des poursuites pour hooliganisme en bande ont été engagées en mars
2021. Leur issue n’est pas connue.
Trois des requérants portèrent plainte au pénal pour des dommages à leurs biens. L’enquêteur
refusa d’engager des poursuites. Des recours en justice furent formés contre ce refus, en vain.
Le gouvernement ne conteste pas globalement ce récit des faits et il n’en présente aucun autre.
Décision de la Cour
La Cour se déclare compétente pour connaître de l’affaire, les faits à l’origine des violations
alléguées de la Convention s’étant produits avant le 16 septembre 2022.
Bien que la Fédération de Russie ne soit plus partie à la Convention, la Cour rappelle qu’elle reste
compétente à l’égard des faits survenus en Russie avant le 16 septembre 2022, comme ceux
constatés en l’espèce.
2
Estimant que Sovet Greenpeace ne peut pas se prétendre victime d’une violation au sens de
l’article 34 (droit de recours individuel), la Cour rejette la requête introduite par cette ONG.
Autres articles
La Cour juge qu’il n’y a pas lieu d’examiner les griefs tirés, sur le terrain de l’article 1 du Protocole
no 1 à la Convention et de l’article 14, des dommages allégués à leurs biens lors de l’agression,
compte tenu de la modicité du montant des dommages subis.
Rédigé par le greffe, le présent communiqué ne lie pas la Cour. Les décisions et arrêts rendus par la
Cour, ainsi que des informations complémentaires au sujet de celle-ci, peuvent être obtenus sur
www.echr.coe.int . Pour s’abonner aux communiqués de presse de la Cour, merci de s’inscrire ici :
www.echr.coe.int/RSS/fr ou de nous suivre sur Twitter @ECHR_CEDH.
Contacts pour la presse
echrpress@echr.coe.int | tel: +33 3 90 21 42 08
Les journalistes sont invités à privilégier les demandes de renseignement par courriel.
Neil Connolly (tel : + 33 3 90 21 48 05)
Tracey Turner-Tretz (tel : + 33 3 88 41 35 30)
3
Denis Lambert (tel : + 33 3 90 21 41 09)
Inci Ertekin (tel : + 33 3 90 21 55 30)
Jane Swift (tel : + 33 3 88 41 29 04)
La Cour européenne des droits de l’homme a été créée à Strasbourg par les États membres du
Conseil de l’Europe en 1959 pour connaître des allégations de violation de la Convention
européenne des droits de l’homme de 1950.