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CHAPITRE 3

LES FONDATIONS

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I- GENERALITES

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I- GENERALITES

1. Rôles des fondations


2. Fonctions des fondations
3. Différents types de fondations
4. Les tassements différentiels
5. Facteurs de choix du type de fondation
6. Qui envisage la fondation
7. Origines des accidents pouvant survenir aux fondations
8. Conclusion

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I- GENERALITES

1- Rôles des fondations


1-1- Définition
Un ouvrage quelle que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur un sol
d’assise. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le sol
s’appellent fondations. Ainsi, quelque soit le matériau utilisé, sous chaque élément
porteur vertical, mur, voile ou poteau, il existe une fondation.

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I- GENERALITES

1- Rôles des fondations


1-2- Rôle principal
La structure porteuse d’un ouvrage supporte différentes charges telles que :
• des charges verticales :
 comme les charges permanentes telles que le poids des éléments porteurs, le poids
des éléments non porteurs,
 comme les charges variables telles que le poids des meubles, le poids des
personnes…,
 le poids de la neige,
• des charges horizontales (ou obliques) :
 comme des charges permanentes telles que la poussée des terres,
 comme les charges variables telles que la poussée de l’eau ou du vent.

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I- GENERALITES

1- Rôles des fondations


1-2- Rôle principal

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I- GENERALITES

1- Rôles des fondations


1-2- Rôle principal
Il ne s’agit pas de calculer la charge globale que reprend l’ouvrage mais la charge
reprise par chaque fondation. En effet chaque fondation ne reçoit pas la même charge.
Cela dépend des éléments porteurs repris. La charge reprise par une fondation se
calcule au moyen d’une descente de charges.
Le rôle principal d’une fondation est donc d’assurer la transmission des charges
appliquées sur l’ouvrage au sol.

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I- GENERALITES
1- Rôles des fondations
1-2- Rôles secondaires

• La fondation doit résister elle-même aux charges et doit être calculée en


conséquence.
• L'ensemble ouvrage – fondation - sol doit être en équilibre stable. Il ne doit pas y
avoir possibilité de mouvement.
 pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les forces
horizontales (poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage horizontalement.
 pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer l’ouvrage car
elles créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les contrebalancer.
 pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour éviter
l’enfoncement du bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique (tassements différentiels
entre deux parties solidaires de l'ouvrage) et le bâtiment doit être suffisamment lourd pour
éviter les soulèvements dus à l'action de l'eau contenue dans le sol (poussée d'Archimède).

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I- GENERALITES
1- Rôles des fondations
1-2- Rôles secondaires

• Une fondation doit être durable. Toutes les précautions devront être prises dans les
dispositions constructives, le choix et l'emplacement des matériaux, ainsi que dans
la mise en œuvre.
• Une fondation doit être économique. Le type de fondation, les matériaux employés
et la mise en œuvre doivent être le moins coûteux possible.

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I- GENERALITES

2- Fonctions des fondations


C’est la partie de l’ouvrage en contact avec le sol auquel il va transmettre
toutes les charges permanentes et variables supportées par cet ouvrage. La
fondation est donc une partie importante de l’ouvrage car de sa bonne
réalisation résulte la tenue de l’ensemble.
Les fonctions des fondations sont essentiellement de deux ordres :
• Transmettre ces charges et surcharges au sol dans de bonnes conditions, de
façon à assurer la stabilité de l’ouvrage ;
• Reprendre les charges et surcharges supportées par la structure.

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I- GENERALITES
2-1- Assurer la stabilité de l'ouvrage et des fondations

• Les tassements du terrain d'assise ne doivent pas autoriser de désordres graves des
fondations et de l'ouvrage. Limitation des tassements compatibles avec l'utilisation de
l'ouvrage (ordre de grandeur: de 5 à 25 mm).
• Éviter ou limiter les tassements différentiels.
• Tenir compte de la présence d'eau dans le sol (poussée d'Archimède). Vérifier que les
poussées d'Archimède soient inférieures au poids de l'ouvrage (rare) sinon prévoir un
ancrage du bâtiment par tirants ou prévoir un lestage.
• L'ouvrage ne doit pas se déplacer sous l'action des forces horizontales ou obliques
appliquées à la structure (vent, poussées des terres, poussée hydrostatiques). Prendre
les dispositions constructives adaptées à chaque cas (utilisation de bêches, frottements
sol/béton suffisant, tirants ou clous,...).
• Éviter les glissements de l'ouvrage pour les constructions réalisées sur un terrain en
pente. Pente maximale entre semelles de fondations de 2/3 (env. 30°).
• Drainage périphérique.

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I- GENERALITES

2-2- Assurer la résistance des massifs de fondations


Les actions qui sollicitent les fondations ne doivent pas entraîner leur rupture. Respecter
les règles en vigueur et le dimensionnement correct des fondations en fonction du type
de l'ouvrage, des charges et surcharges supportées par la structure, de la nature du
terrain, du type de fondations et des matériaux employés.

2-3- Vérifier la résistance du terrain de fondations


Les actions qui sollicitent le sol de fondations ne doivent pas entraîner son
poinçonnement ni des déformations incompatibles avec l'utilisation de l'ouvrage
supporté
Respect des règlements en vigueur. L'étude des comportements du sol fait l'objet de la
mécanique des sols.

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I- GENERALITES

2-4- Assurer l’équilibre des massifs de fondation


Les massifs de fondation doivent être en équilibre sous :
• Les sollicitations dues à la superstructure; elles se manifestent mécaniquement en :
 Forces verticales ascendantes et descendantes ;
 Forces obliques ;
 Forces horizontales ;
 Moments de torsion ;
• Les sollicitations dues au sol; elles se manifestent mécaniquement sous la forme de :
 Forces verticales ascendantes et descendantes ;
 Forces obliques ;

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I- GENERALITES

2-5- S’assurer de la durabilité des fondations

La résistance des massifs de fondations doit être assurée pendant toute l'existence de
l'ouvrage
Les massifs de fondation doivent être protégés de l'oxydation, de l'érosion, de la
décomposition chimique, de l'action du gel.
Le sol devra être stable à l'érosion, au glissement de terrain, à la dissolution de
certaines particules dans l'eau (gypse,...), au gel.

2-6- Trouver la solution la plus économique

On recherchera des solutions qui seront les plus économiques en fonctions du type
d’ouvrage, des préconisations de l’étude de sols, de l’accessibilité au terrain (engins de
forage,…).
Réduire les coûts de mise en œuvre conduit à choisir avec prudence parmi les solutions
compatibles avec l'ouvrage et le sol celle qui sera la plus économique.

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I- GENERALITES

3- Différents types de fondations


Initialement, c’est la capacité de support du sol naturel qui oriente le choix du type de fondations.
Lorsque celle-ci est suffisante, il est avantageux et économique d’opter pour des fondations
superficielles telles que les semelles et les radiers. Ces éléments de fondation permettent de repartir
la charge afin que la pression appliquée soit inferieure à la capacité portante du sol. Par contre,
quand la faiblesse du sol commanderait l’usage de fondations superficielles démesurées ou
impossibles à construire, il est préférable de choisir des fondations profondes, c’est-à-dire des
pieux. Quel qu’en soit le type, les pieux reportent la charge en profondeur jusqu’à un sol de
meilleure capacité portante ou même jusqu’au roc.
Le choix définitif du type de fondations peut se faire dans un deuxième temps en fonction du
tassement admissible. Dans les argiles, une fondation superficielle peut fournir une assise suffisante
à un ouvrage pour repousser tout risque de rupture par cisaillement, ce qui n’empêchera pas le
tassement produit par la charge d’être excessif. Dans un tel cas, les pieux sont plus efficaces, surtout
s’ils rejoignent le niveau du roc.
Evidemment, chaque situation mérite une attention particulière et, dans le cas de projets importants
ou de grands bâtiments, les données nécessaires au choix du type de fondations et à leur conception
proviendront de la reconnaissance géotechnique.
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I- GENERALITES

3- Différents types de fondations


3-1- Les types de fondations
• Les fondations superficielles
Lorsque les couches de terrain capables de supporter l'ouvrage sont à faible profondeur :
semelles isolées sous poteaux, semelles filantes sous murs. Le sol ne doit cependant pas
être trop mou, et le niveau de la nappe ne doit pas être trop près du niveau des
fondations.
Habituellement de forme carrée ou rectangulaire, les semelles isolées supportent les
charges transmises par les poteaux et exercent leur tassement indépendamment les unes
des autres. La différence de tassement entre les semelles porte le nom de tassement
différentiel. Lorsqu’il est important, ce tassement nuit au comportement structural et
général des bâtiments, car il induit des torsions supplémentaires aux jonctions entre les
poteaux et les poutres, gauchit les cadres d’ouvertures et fissure les revêtements.
Pour éviter le tassement différentiel, on utilise les longrines, ou, lorsque les poteaux sont
alignés, ils peuvent être appuyés sur une semelle continue ou semelle filante.

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I- GENERALITES

3- Différents types de fondations

3-1- Les types de fondations

• Les fondations profondes


Quand la capacité de support du sol ne répond pas adéquatement à l’ampleur du
chargement d’un ouvrage, on doit utiliser des pieux. Cette situation peut se faire
présenter, par exemple, lorsqu’un bâtiment à ossature d’acier ou de béton repose sur un
sol à grains fins, ou qu’indépendamment de la nature du sol porteur on prévoit des
tassement excessifs. Pour transmettre les charges d’un ouvrage, il faut alors rejoindre en
profondeur un matériau plus résistant, soit un sol de forte compacité ou encore le socle
rocheux.

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I- GENERALITES

3- Différents types de fondations


3-1- Les types de fondations
• Les fondations surfaciques ou radier
Lorsque le chargement est tel que l’on doive utiliser des semelles plus larges que
l’espace qui les sépare, l’avantage économique de ce type de fondation devient
négligeable. Il vaut alors mieux appuyer l’ensemble de l’ossature verticale sur un
radier, sorte de vaste semelle unique qui transmet uniformément l’ensemble du
chargement au sol d’infrastructure. En reliant ainsi les poteaux aux murs porteurs et aux
murs de fondation, les radiers permettent de réduire le tassement différentiel au
minimum.
L'emploi d'un radier se justifie lorsque la contrainte admissible à la compression du sol
est faible, que le bon sol est situé en trop grande profondeur, les autres types de
fondations transmettraient au sol des contraintes trop élevées, l'aire totale des semelles
est supérieure à la moitié de l'aire du bâtiment, les charges apportées par l'ensemble du
bâtiment ne risque pas d'entraîner des tassements différentiels incompatibles.

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I- GENERALITES
3-2- La limite entre fondations superficielles et profondes
Ce passage s'effectue sans solution de continuité. Il fallait donc fixer une limite. Elle
dépend du rapport H/B (B : largeur de la fondation et H profondeur d’assise) et varie
suivant les auteurs.
Dans les recommandations SOCOTEC, cette limite est fixée à 4.
D’une manière générale cette valeur est communément admise par l’ensemble de la
profession.

Ou…

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I- GENERALITES
3-3- La diffusion des contraintes dans le sol : la notion de
BULBE
Lorsque la fondation est à l'équilibre, il existe, sous son assise et dans son
environnement proche, des zones d'égale contrainte.
• Immédiatement sous l'assise, la valeur de la contrainte est celle calculée
lors du dimensionnement de la fondation.
• En allant vers la profondeur, la contrainte effective diminue suivant un
diagramme en forme de bulbe.
• On remarque que la contrainte influence des zones situées au-delà de la
stricte emprise de la fondation. On voit ici la possible influence d'une
fondation sur un ouvrage voisin
Attention : La relation entre contrainte et déformation donne l'image des
tassements à attendre. On peut donc induire un tassement supplémentaire
pour une fondation ancienne en venant se fonder à proximité.

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I- GENERALITES

4- Les tassements différentiels


Les tassements différentiels entraînent des désordres dans des ouvrages. C’est pourquoi on
veillera à respecter les quelques règles qui suivent :
• Il est vivement déconseillé de réaliser des fondations sur un terrain remblayé. On
prendra les dispositions nécessaires pour descendre les fondations au bon sol.
• On ne fonde pas un ouvrage sur sol dont les caractéristiques sont très différentes.
• On prévoira un joint de dilatation dans un ouvrage composé de bâtiments de hauteur
différentes (immeuble haut et immeuble bas).
• Dans le cas d’un bâtiment avec deux types de fondations, on les divisera avec un joint
de dilatation.
• Dans le cas d’un bâtiment fondé sur un terrain incliné, la pente entre les fondations
voisines aura un rapport mini de 2/3. Si l’angle est supérieur à 2/3, il faudra donc
descendre la semelle la plus haute de manière à atteindre ce rapport.

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I- GENERALITES

4- Les tassements différentiels


Les différents croquis qui suivent expliquent quelques cas de tassements différentiels.

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I- GENERALITES
4- Les tassements différentiels

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I- GENERALITES

5- Facteurs de choix du type de fondation


• La nature de l'ouvrage à fonder : pont, bâtiment d’habitation, bât industriel,
soutènement,....
• La nature du terrain : connaissance du terrain par sondages et définition des
caractéristiques
• Le site : urbain, campagne, montagne, bord de mer,...
• La mise en œuvre des fondations : terrain sec, présence d'eau,...
• Le type d'entreprise : matériel disponible et compétences,...
• Le coût des fondations : facteur important mais non décisif.

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I- GENERALITES

6- Qui envisage la fondation


Les fondations sont le résultat de la collaboration de plusieurs personnes :
• L’architecte qui dessine l'édifice, les points d'appuis, son poids, sa forme
• Le bureau d'étude qui conseille un système de fondation en fonction du
terrain
• L’ingénieur en béton armé qui calcule les dimensions des fondations afin
qu'elles puissent supporter l'ouvrage sans risque de rupture ou de
mouvements.

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I- GENERALITES

7- Origines des accidents pouvant survenir aux fondations


Les accidents survenus aux fondations sont souvent liés aux mauvais choix du type de
fondations et même à l'entreprise qui les avait réalisé
Les fondations superficielles :
• Fondations assises sur des remblais non stabilisés / des sols trop compressibles
• Fondations ayant souffert de présence d'eau dans le sol (nappe phréatique,...)
• Fondations hétérogènes (terrain, type de fondation,...)
• Fondations réalisées à une profondeur trop faible
• Fondations réalisées sur des sols instables (terrain incliné, éboulement,...)
• Environ 85% des accidents sont dus à la méconnaissance des caractéristiques des sols ou à des
interprétations erronées des reconnaissances.

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I- GENERALITES

7- Origines des accidents pouvant survenir aux fondations


Les accidents survenus aux fondations sont souvent liés aux mauvais choix du type de
fondations et même à l'entreprise qui les avait réalisé
Les fondations profondes :
• L'essentiel des sinistres rencontrés sur ce type de fondations est une reconnaissance
des sols incomplète ou une mauvaise interprétation des reconnaissances.
• Erreurs lors de l'exécution.
• Détérioration des pieux ou puits (présence d'eaux agressives,...)

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I- GENERALITES

8- Conclusion
Il est vivement conseillé de faire réaliser une étude de sol avant de commencer
l'étude des fondations. L'étude de sol peut faire des économies sur le type de
fondations elle peut préconiser le déplacement du bâtiment vers une zone plus
saine du terrain. Il est bien entendu cette étude sera faite avant même le dépôt
de permis de construire et que la surface du terrain le permet et la majorité des
problèmes de sinistre des fondations est dûe :
• Bâtiment hors norme et construction anarchique ;
• Mauvais dimensionnement ;
• Nouveaux ouvrages adjacents ;
• Venue d’eau ; Remblai insuffisamment tassé…

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