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CHAPITRE 1
LA GEOTECHNIQUE ROUTIERE
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Plan du cours
• Chapitre 1 : Géotechnique routière

• Chapitre 2 : Structure de chaussée et matériaux


constitutifs
• Chapitre 3 : Dimensionnement des structures de
chaussées
• Chapitre 4 : Conception routière

• Chapitre 5 : Hydraulique routière


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Module 1 : Contexte et Finalités


1. Objectifs :

Ce module va vous permettre :

• d'appréhender la géotechnique routière

• de découvrir des exemples d'application

• de connaître les différentes couches constitutives d'une

route
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Module 1 : Contexte et Finalités


2. Introduction – Mission du géotechnicien
• Définir les contraintes géotechniques du site « s'exerçant » sur le

projet d'infrastructure (contraintes de stabilité) :


Dans un premier temps, le géotechnicien réalise un état des lieux de la
nature du sol afin de préciser ses caractéristiques et les difficultés
susceptibles d'être rencontrées. Ce travail permet de définir les principes
techniques compatibles avec les caractéristiques géotechniques et de
stabilité des matériaux (pente des talus,...), les contraintes
hydrogéologiques, mais aussi avec la géométrie du projet (profil en long
et en travers).
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Module 1 : Contexte et Finalités


2. Introduction – Mission du géotechnicien
• Caractériser les matériaux (sols, roches) en proposant leur valorisation
dans l'ouvrage routier (remblais, couche de forme, voire structure de
chaussées):
Dans un deuxième temps, le géotechnicien contribue à l'étude du projet de
terrassements proprement dit. Les volumes de terrains générés en déblais et les
volumes créés en remblais doivent, dans l'idéal, s'équilibrer. L'étude de
terrassements doit proposer « des destinations privilégiées » au sein de
l'ouvrage routier (en remblais, partie supérieure des terrassements, en couche
de forme, en aménagements paysagers...). Ces déplacements de matériaux
constituent le mouvement des terres.
Toute opération modifiant l'équilibre des terres a une conséquence directe sur le
coût des travaux de terrassement et sur le parti d'aménagement général.
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Module 1 : Contexte et Finalités


2. Introduction – Mission du géotechnicien

Le géotechnicien doit ainsi répondre à un double défi, assurer la stabilité à long


terme du projet routier et optimiser la valorisation des matériaux du site. Le
mouvement des terres constitue l'aboutissement de l'étude géotechnique et un
document de base pour l'élaboration du projet de terrassements.
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Module 1 : Contexte et Finalités


EXERCICE
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Module 1 : Contexte et Finalités


EXERCICE
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Géotechnique :
La géotechnique est une discipline qui étudie le
comportement des terrains constitutifs de notre planète en
relation ou non avec la construction d'ouvrage par
l'homme.
La géotechnique s'appuie, entre autre, sur les différentes
sciences de la terre que sont :
• la géologie
• la géophysique
• la mécanique des sols et mécanique des roches
• l'hydrologie et l'hydrogéologie.
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Géotechnique routière:
La géotechnique routière est l'application de la
géotechnique au domaine routier.
Elle concerne :
• les travaux de terrassement (utilisation du sol comme
matériaux de construction en déblai/remblai)
• les soutènements et stabilisation de talus
• les fondations des ouvrages d'art
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Déroulement d'un projet géotechnique routier
Un projet géotechnique se déroule de la façon suivante :
• les reconnaissances géotechniques
• la classification des sols
• les études
• condition de mise en place des matériaux
• contrôle qualité et réception de la plate-forme sur chantier
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Les termes de l’ensemble d’une chaussée :
• Les terrassements :
Les terrassements recouvrent l'ensemble des travaux de fouille,
transport et mise en place de terres, pratiqués pour modifier le relief
d'un terrain, permettre de réaliser ou renforcer certains ouvrages.
Les sols sont extraits d'un déblai puis transportés et mis en œuvre
en remblai.
Les terrassements interviennent dans la construction :
• Des infrastructures linéaires : Routes, canaux chemin de fer,
digues, ...
• mais également les plates-formes (bâtiments, ...)
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Les termes de l’ensemble d’une chaussée :
• Economie des terrassements :
Le domaine des terrassements est économiquement très important
dans les infrastructures de transport (route, voie ferrée) : il est d'usage
de dire que les terrassements constituent environ 20 à 30% du coût
des travaux.
Il est donc nécessaire d'optimiser les mouvements de terres afin
d'équilibrer les volumes de déblai (excavations de terres) et de remblai
(apports de terres).

Mouvement des terres ... c'est vérifier que les bosses rentrent dans les
creux
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Les termes de l’ensemble d’une chaussée :
• Economie des terrassements :

Mouvement des terres ... c'est vérifier que les bosses rentrent dans les
creux
Lors des études, les choix réalisés auront des conséquences majeures sur
l'économie du projet.
Une mauvaise option concernant le réemploi des terres mènera à des surcoûts
importants dus à la nécessité d'un traitement non prévu, à la recherche d'un
nouveau gisement, au transport des matériaux, et au dépassement des délais.
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Les termes de l’ensemble d’une chaussée :

Chaussée: constituée
des couches d'assise
et de la couche de
surface
couche faisant la
liaison entre les
terrassements et la
chaussée
mètre supérieur des
terrassements
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Module 1 : Contexte et Finalités


3. Définitions
Les termes de l’ensemble d’une chaussée :

En fonction de la durée de
vie de la chaussée et du
trafic (commande du Maître
d'Ouvrage), le Maître
d'Œuvre devra
dimensionner les
épaisseurs des couches de
forme et de chaussée.
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Souci du concepteur :
Les premières préoccupations du concepteur et du Maître d'Ouvrage
seront :
• la pérennité de l'ouvrage
• le rapport « Qualité / Prix »
• le respect de l'environnement

C'est aussi dans le domaine des terrassements que :


• l'on rencontre le plus de litiges « Maître d'Œuvre / Entreprises »
• les prévisions sont le moins bien respectées (on est beaucoup plus
tributaire des conditions météorologiques)
• l'on trouve le plus grand nombre de paramètres à prendre en compte
(géométrie de l'ouvrage, formations géologiques, nature et états des
sols, météorologie, hydrologie, matériels ......)
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Module 1 : Contexte et Finalités


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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Pathologies:

Affaissement de terrain
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Pathologies:

Affaissement de chaussée
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Pathologies:

Affaissement de chaussée
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Pathologies:

Venues d'eau
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Pathologies:

Compactage insuffisant
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Limiter l’aléa géotechnique :
Généralement, les terrassements représentent 20-30% du coût global d'un projet
routier. Les pathologies présentées auparavant démontrent l'existence d'un aléa
géotechnique qu'il convient de maîtriser par :
• des reconnaissances géotechniques poussées
• des études qui prennent en compte l'analyse du risque géotechnique
• le respect des conditions de mise en place des matériaux
• des contrôles qualité adaptés tout au long des travaux jusqu'à la réception de
la plate-forme sur chantier
60 à 80% des dépassements des coûts des travaux proviennent d'aléas
géotechniques.
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Module 1 : Contexte et Finalités


4. Maitrise des risques en géotechnique
Limiter l’aléa géotechnique :

Cout de l’étude rapporté au cout du projet


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Module 1 : Contexte et Finalités

Ce graphe démontre que :


• au plus on réduit le montant des études par rapport au coût global de
l'opération ...
• au plus le surcoût est important.
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Aménagement des territoires avec la vision DD :
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Aménagement des territoires avec la vision DD :

1- satisfaire les
préoccupations sociales pour les
générations présentes et futures

2- disposer d'une économie saine pour


produire des biens et des services

3- intégrer la notion
"d'environnement limité" comme condition
de durabilité : limité à la fois par ses
ressources (eau, nourriture, matériaux,
énergie, espace...) mais également par ses
capacités à absorber, dégrader nos rejets
(pollution, déchets..).
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Exemple sur le thème de l’eau :
Quand la route perturbe les eaux superficielles ou souterraines
La création d'une route perturbe doublement les eaux superficielles et les eaux
souterraines : par la modification des écoulements due à la présence
d'ouvrages.
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Exemple sur le thème de l’eau :
Les données à recueillir préalablement à l'élaboration d'un projet routier sont :

• les caractéristiques hydrographiques (eaux superficielles) et


hydrogéologiques (eaux souterraines)
• le fonctionnement hydraulique des cours d'eau et des nappes souterraines
(importance, débit, variations saisonnières, profondeur, classement)
• la présence de zones humides
• la présence de captages d'eau potable et leurs périmètres de protection
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Exemple sur le thème de l’eau :
Les impacts liés à la géométrie de l'écoulement peuvent être de nature très
différente :

• débordements et inondations des terrains agricoles ou des zones


urbaines par exhaussement (remontée de la ligne d'eau) en amont de
l'ouvrage,
• poussées de l'eau sur le remblai routier,
• dégâts causés par l'érosion des berges sur les bâtis en bord de cours d'eau,
• déstabilisation des ouvrages hydrauliques en aval par affouillements ou
transports solides ..).
• incidence forte des calibrages de cours d'eau sur les écoulement avals (cas
de construction de routes en berge).
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Ces perturbations sont introduites, notamment :
par création de déblais routiers qui interceptent les nappes souterraines et
perturbent les AEP (Alimentation en Eau Potable) :
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Module 1 : Contexte et Finalités


5. Développement durable
Ces perturbations sont introduites, notamment :
plus rarement par la présence d'un remblai de grande hauteur qui, par son
propre poids, peut pincer la nappe et contrarier son écoulement naturel en
modifiant la perméabilité horizontale du sol :
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Module 1 : Contexte et Finalités


6. Questions
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Module 1 : Contexte et Finalités


6. Questions
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


1. Objectifs :

Ce module va vous permettre :


• d'expliciter les étapes clés des reconnaissances géologiques

• de percevoir l'intérêt :

- du repérage de la nature géologique et des caractéristiques


des terrains
- de la localisation éventuelle des risques
• d'énumérer les méthodes d'investigation couramment utilisées

• de connaître la pertinence de chacune des méthodes par rapport au


contexte.
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Module 2 : Les reconnaissances de sols

2. Reconnaissance des sols:


Démarche d'étude
La nomenclature et le déroulement des procédures fluctuent suivant les
maîtres d'ouvrages et suivant l'importance du projet. Cependant, on
distingue généralement trois grandes étapes :

• les études d'opportunités (ou étude préliminaire): Mettre en évidence

les éventuels points sensibles

• les études d'avant projet: Chiffrer / Pré-dimensionner (précèdent

l'enquête d'utilité publique)

• les études de projet: Dimensionner / Écrire les pièces du marché


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Module 2 : Les reconnaissances de sols

2. Reconnaissance des sols:


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Module 2 : Les reconnaissances de sols

2. Moyens de reconnaissances géotechniques:


Introduction:

Les moyens utilisés pour les reconnaissances


géotechniques de tracé sont adaptés aux différentes
phases d'étude.
Il s'agit :
• de l'analyse de la géologie (reconnaissances terrain,
analyse des documents existants)
• de la géophysique
• des sondages
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Module 2 : Les reconnaissances de sols

2. Moyens de reconnaissances géotechniques:


Analyse de la géologie:

L'analyse de la géologie débute par une reconnaissance terrain et se


poursuit par l'analyse de documents existants (cartes géologiques,
sondages, photos aériennes, ...).
Elle permet ainsi de définir :
1. les étages géologiques :
classification du sous sol en fonction de son origine et de son âge
2. la lithologie
description en fonction de la nature du terrain
3. la tectonique
présence de plissements, failles, érosions
Soit la géomorphologie : relation entre les formes du relief et la
géologie
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Reconnaissances terrain par l’observation visuelle
Première étape de l'analyse géologique, les reconnaissances visuelles permettent
les premières identifications du terrain qui devront être confirmées avec l'examen
des cartes géologiques.
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Analyse des cartes géologiques
• description des terrains (lithologie)
• contexte général (organisation spatiale, tectonique, accidents)
(échelle de travail le kilomètre)
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Photo interprétation
• fracturation,
• zones humides ou déprimées,
• morphologie des terrains (moutonnements,
replats,..)
(échelle de travail : le km à 100 m)
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Cartographie de terrain :
Réalisation de relevés in-situ et report sur fonds cartographiques précis (1:5 000
à 1:100) :
• nature des terrains,
• observation des affleurements,
• état d'altération ou de fracturation,
• orientation des structures
(échelle de travail : de 100 m à 10 m)

Données d’archives
En début de projet, l'analyse de données d'archives apporte des informations sur
le contexte prévisible, notamment :
les sondages archivés
• dans les services de l'Etat (CETE, DDT, DREAL, DIR, etc..)
• dans les services des collectivités territoriales (Conseils Généraux, ...)
Les études et reconnaissances antérieures provenant
• d'autres projets, mêmes très anciens
• des phases antérieures du projet
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
Quelle méthode ?
La méthode doit être adaptée au problème et au site.
L'Association pour la qualité en Géophysique Appliquée (AGAP) et l'Union
Française des Géologues (UFG) proposent un code de bonne pratique de la
géophysique appliquée :
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
Méthodes de Surface
• Sismiques
• Électriques
• Électromagnétiques
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
Sismique
La sismique étudie les variations de la vitesse sismique du sous-sol, variations qui
sont en relation avec la dureté, le degré de consolidation et la saturation. Avec cette
méthode on peut distinguer la roche compacte du terrain meuble, la roche compacte
et la roche altérée, les zones fracturées dans une roche saine, le niveau de la nappe
phréatique.
Parmi les méthodes géophysiques la sismique est de loin la méthode la plus
importante tant du point de vue de l'argent dépensé que du point de vue des
géophysiciens employés.
En recherche pétrolière il s'agit essentiellement de sismique réflexion alors que dans
les travaux relevant de la géologie de l'ingénieur (construction de routes, barrages,
tunnels, hydrogéologie,...), il s'agit le plus souvent de sismique réfraction.
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
Électrique
La prospection électrique implique la détection en surface d'effets produits
lorsqu'un courant électrique traverse le sous-sol. Il existe une grande variété de
techniques utilisant les méthodes électriques, on peut mesurer par exemple :
• une chute de potentiel
• un courant
• un champ électromagnétique
Par ailleurs, dans un domaine envisagé, il existe de nombreuses techniques de
mesure. Les méthodes fondées sur la mesure du paramètre "résistivité" sont
actuellement les plus répandues, les plus développées et les plus diversifiées.
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Géophysique:
Méthodes électromagnétiques
Ce type de méthode exploite le principe d'induction électromagnétique dans les
matériaux conducteurs. Cette méthode est dite "active" car on émet
artificiellement un champ magnétique primaire, qui est conduit par le sous-sol, et
dont les modifications mesurées en surface nous renseignent sur les propriétés
du terrain.
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Sondages:
1. pelle mécanique : échantillons remaniés à faible profondeur (3 à 4m), très
rapides, très peu chers
2. sondages tarières : échantillons remaniés à grande profondeur et terrains
meubles ou tendres, rapides, peu chers en petit diamètre
3. sondages destructifs : échantillons remaniés à grande profondeur et
terrains durs, rapides, peu chers
4. sondages carottés : échantillons non remaniés à toutes profondeurs et toute
dureté, lents, chers
5. sondages avec hydrogéologie : essais lefranc (sol) ou lugeons (roche),
tubes piézométriques
6. sondages avec essais mécaniques : pressiométriques, pénétrométriques,
scissométriques, inclinométriques
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Sondages:

Sondages à la tarière
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Sondages:

Sondages carottés
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Sondages:

Sondages destructifs
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Sondages:

Sondage pressiometrique
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Reconnaissance de tracés :
Les 3 méthodes de reconnaissances (géologique -> géophysique -> sondages)
s'imbriquent avec une adaptation de l'échelle (étendue pour la géologie et
localisée pour les sondages).
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Module 2 : Les reconnaissances de sols


2. Moyens de reconnaissances géotechniques:
Reconnaissance de tracés :
Modèle géotechnique
• répartition dans l'espace (3D) des terrains
• géométrie traduisant l'histoire géologique du site et notamment son évolution
au Quaternaire (4 millions d'années)
• regroupés par nature et état (altération, fracturation,..)
• circulations d'eau et nappes : position, fluctuations, débits
Modèle conceptuel du comportement prévisible des sols
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QUESTIONS
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Module 3 : La classification des sols


1. Objectifs :
Ce module va vous permettre :

• d'exprimer le besoin d'une classification pour hiérarchiser le

comportement des sols

• d'identifier les paramètres régissant les comportements des sols

comme clés de classification

• d'énumérer les essais d'identification courants


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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Terminologie:

Un sol, c’est:
• produit de la décomposition des
roches sous l'action d'agents
atmosphériques (air, eau)
• mélange en proportions variables de
particules de toutes dimensions
• matériaux de comportement complexe
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Terminologie utilisée en géotechnique routière
Sols :
• constitués de grains plus ou moins gros facilement dissociables
• comprennent moins de 3 % de matière organique
Matériaux rocheux :
• matériaux naturels compacts
• dégagement avec moyens puissants (explosifs, engins puissants)
Sols organiques :
• comprennent plus de 3 % de matière organique
Sous produits industriels :
• produits de l'activité humaine (cendres volantes, matériaux de démolition et
haut-fourneaux, ...)
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Caractéristiques d’un sol:

Un sol est un mélange de 3


éléments :
• solide (squelette)
• eau (libre ou non)
• gaz (air)
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Caractéristiques d’un sol:

Phase gazeuse :
• air + gaz de décomposition ou vapeur d'eau
Un sol est saturé lorsque les vides sont remplis.
Phase liquide :
• eau absorbée : constitue un film entre les grains jouant ainsi un rôle de
lubrifiant.
Ne s'écoule pas, s'élimine par chauffage très intense (>300°).
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Classification des particules solides d'un sol
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Différence entre sols fins et sols grenus

Les forces d'attractions intergranulaires (force électrique, force de Van Der


Waals , etc.) influencent le comportement des sols pour les grains de dimension
très petite. Dans ce cas, le sol présente de la cohésion.

On distingue deux catégories de sols :


• les sols fins (ou sols cohérents) d < 20 µm avec cohésion (argile,
limon) : comportement très différent en fonction des teneurs en eau (état
solide, plastique ou liquide)
• les sols grenus d > 20 µm sans cohésion (sable, gravier, etc.) :
comportement régi par les propriétés du squelette solide (peu influencé par
l'eau)

Dans la réalité, les sols sont constitués d'un mélange de particules de


différentes dimensions, soit un état intermédiaire entre les sols grenus et les
sols fins.
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Propriétés des sols grenus (pulvérulents)

• forces de frottement entre les grains


sont :
 dépendants de la forme, l'angularité
et la compacité des grains
 indépendants de la teneur en eau
• résistance au cisaillement
• aucune résistance à la traction
• perméables
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Propriétés des sols fins

• cohésion assurée par frottements et


forces d'attraction entre les grains
 dépendants de la forme,
l'angularité, la compacité et de
l'effet de surface des grains
 dépendants de la teneur en eau
• résistance au cisaillement et à la
traction
• imperméables et gélifs
• sensibles à l'eau (gonflements ou
retraits)
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :

Pour conclure ...

• Un sol est un assemblage hétérogène de particules ou de


cristaux aux propriétés très variables : dimensions, formes,
propriétés physico-chimiques, etc...
• Un sol contenant de l'argile sera influencé par la teneur en eau,
c'est une question centrale en géotechnique.
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Paramètres dimensionnels et adimensionnels
Paramètres dimensionnels
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Paramètres dimensionnels et adimensionnels
Paramètres adimensionnels
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Module 3 : La classification des sols


2. Généralités :
Paramètres dimensionnels et adimensionnels
Relations entre les paramètres
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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :
Introduction

La réalisation des remblais et des couches de forme nécessite d'étudier, pour


des raisons économiques, la possibilité de réutiliser les matériaux de déblais
extraits du sol avant de rechercher des matériaux d'emprunts.
L'utilisation du guide technique pour la réalisation des remblais et des couches
de forme (GTR) permet de :
• déterminer les caractéristiques des matériaux
• définir leurs conditions de mise en œuvre en tenant compte de la
météorologie au moment des travaux
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Module 3 : La classification des sols

2. Classification des matériaux :


Classification GTR

On distingue 3 familles :
• les SOLS de classe : A, B, C et D
• les MATÉRIAUX ROCHEUX de classe : R
• les SOLS ORGANIQUES et SOUS PRODUITS INDUSTRIELS de
classe : F
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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :
Classification des sols et des roches pour travaux de terrassement :
Sols : II s´agit de matériaux naturels, constitués de grains pouvant se séparer
aisément par simple trituration ou sous l´action d´un courant d´eau. Ces grains
peuvent être de dimensions très variables, allant des argiles aux blocs. Ils
correspondent aux classes A, B, C et D. Leur pourcentage de matières organiques
est inférieur ou égal à 3 %.
Matériaux rocheux : Il s´agit des matériaux naturels comportant une structure qui
ne peut être désagrégée par simple trituration ou sous l´action d´un courant d´eau
; leur utilisation implique une désagrégation mécanique préalable par minage ou
emploi d´engin d´extraction de forte puissance. Les matériaux rocheux
correspondent à la classe R ; ils ont pour origine l´ensemble des roches
sédimentaires, magmatiques et métamorphiques.
Sols organiques : II s´agit de sols ayant un pourcentage de matières organiques
supérieur à 3 %.
Sous-produits industriels : Il s´agit de matériaux, produits de l´activité humaine,
d´origines diverses pouvant être utilisés en remblais et en couches de forme. Les
sols organiques, les sous-produits industriels correspondent à la classe F.
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Module 3 : La classification des sols

2. Classification des matériaux :


Classification GTR

Les 4 classes de sols (famille 1) :


• Classe A : sols fins
• Classe B : sols sableux et graveleux avec fines
• Classe C : sols comportant des fines et des gros éléments
• Classe D : sols insensibles à l'eau
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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :
Identification des sols (famille 1)

Les paramètres retenus pour l'identification des sols sont :


• les paramètres de nature, dont les caractéristiques sont :
 granularité
 argilosité
• les paramètres de comportement mécanique, dont les caractéristiques
sont :
 résistance à la fragmentation
 résistance à l'usure
 friabilité
• les paramètres d'état hydrique :
 état hydrique

Chaque caractéristique sera déterminée à l'aide des essais de laboratoire...


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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :

Paramètres de nature :
Ce sont des paramètres intrinsèques ; ils ne varient pas, ou peu, ni dans
le temps ni au cours des différentes manipulations que subit le sol au
cours de sa mise en œuvre.
• Granularité qui permet de déterminer la distribution des tailles de
particules :
1. Analyse granulométrique
• Argilosité qui permet d'identifier la fraction argileuse :
1. Limites d'Atterberg
2. Essai au bleu
3. Equivalent de sable
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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :
Paramètres de comportement mécanique:
Ces essais sont basés sur l’usure du matériau engendré par la présence
de pièces métalliques mobiles (billes d’acier placées avec une fraction
granulométrique du matériau dans un tambour tournant selon une
vitesse et un temps normalisés); on mesure les modifications
granulométriques dues à ces sollicitations dynamiques.
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Module 3 : La classification des sols


2. Classification des matériaux :
Paramètres d'état hydrique :
• Etat hydrique :
1. Teneur en eau
2. Essai Proctor
3. Essai CBR
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Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Introduction
Essais d'identification pour déterminer les paramètres de
nature (granularité et argilosité) :

• Analyse granulométrique
• Limites d'Atterberg
• Essai au bleu
• Equivalent de sable
85

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Analyse granulométrique
But de l'essai
Déterminer la répartition des grains de sol suivant leur dimension dans
un échantillon. Représentation de la répartition de la masse des
particules à l'état sec en fonction de leur dimension.

Termes à retenir :
• d : dimension nominale d'ouverture d'un tamis
• tamisat : partie du matériau passant à travers les mailles d'un tamis
• classe granulométrique : ensemble des éléments dont les dimensions sont
comprises entre deux ouvertures de tamis définissant un intervalle (ex: 0
/50mm)
• courbe granulométrique : représentation graphique du pourcentage
massique
86

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Analyse granulométrique

Paramètres pour terrassements (données d'entrée pour la


classification) :
• Dmax
• le pourcentage de passants < 2 mm
• le pourcentage de passants < 80 µm (pourcentage de fines)
87
88

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Analyse granulométrique
- Le Dmax
Dimension maximale des plus gros éléments contenus dans le sol
Seuil retenu : 50 mm
Cette valeur permet de distinguer les sols fins, sableux et graveleux (classe A, B
et D) (≤ 50 mm), des sols grossiers comportant des éléments blocailleux
(Classe C) (> 50 mm).

Pour les sols de la classe C (sols comportant des fines et des gros éléments,
deux sous-classes sont distinguées selon l´importance de la fraction 0/50 mm :

- la sous-classe C1 qui rassemble les matériaux à éléments «anguleux»


possédant une importante fraction 0/50 mm (≥ 60 à 80 %) et l´ensemble des
matériaux à éléments «roulés».
- la sous-classe C2 qui comprend les matériaux à éléments anguleux
possédant une faible fraction 0/50 mm (≤ 60 à 80 %).
89

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Analyse granulométrique
- Le tamisat à 80 m (ou pourcentage de fines)

Ce paramètre permet de distinguer les sols riches en fines des sols sableux et
graveleux

Seuils retenus :

35% : au-delà de 35 % de tamisât à 80 m, les sols ont un comportement


assimilable à celui de leur fraction fine.

12% : c´est un seuil conventionnel permettant d´établir une distinction entre les
matériaux sableux et graveleux pauvres ou riches en fines.
90

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Analyse granulométrique
- Le tamisat à 2 mm

Ce paramètre permet d´établir la distinction entre les sols à tendance sableuse


et les sols à tendance graveleuse.

Seuil retenu :

70% : Ce seuil permet de distinguer les sols sableux (plus de 70 % de tamisât à


2 mm) des sols graveleux (moins de 70 % de tamisât à 2 mm).
91

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Limites d’Atterberg - Indice de plasticité
Selon sa teneur en eau, un sol sensible à l'eau peut se présenter sous trois
états :
état solide - état plastique - état liquide
But de l'essai :
Déterminer les teneurs en eau remarquables situées à la frontière entre ces
différents états sont les « Limites d'Atterberg » :
• limite de Liquidité : WL (frontière entre état plastique et liquide)
• limite de Plasticité : WP (frontière entre état solide et plastique)
92

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Limites d’Atterberg - Indice de plasticité
93

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Limites d’Atterberg - Indice de plasticité

A partir des limites d'Atterberg, on peut calculer les indices suivants qui
expriment la sensibilité à l'eau du sol (Ip) et sa consistance (Ic) par
rapport à sa teneur en eau (Wn) :
indice de plasticité : 𝑰𝑷 = 𝑾𝑳 – 𝑾𝑷
𝑾 −𝑾
indice de consistance : 𝑰𝑪 = 𝑳𝑰 𝒏
𝑷
94

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Limites d’Atterberg - Indice de plasticité
- L’Indice de Plasticité (IP)

Seuils retenus :

12 : limite supérieure des sols faiblement argileux


25 : limite supérieure des sols moyennement argileux
40 : limite entre les sols argileux et très argileux.
95

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Valeur au bleu du sol
But de l'essai :
Evaluer la richesse en argile d'un sol en mesurant sa capacité d'adsorption de
molécules de bleu de méthylène.
96
97

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Valeur au bleu du sol

- La Valeur de Bleu de Méthylène (VBS)

Seuils retenus :
0.1 : en dessous duquel sols insensibles à l’eau
0.2 : au dessus duquel apparaît la sensibilité à l’eau
1.5 : seuil distinguant les sols sablo limoneux des sols sablo argileux
2.5 : seuil distinguant les sols limoneux peu plastiques des sols limoneux
moyennement plastiques
6 : seuil distinguant les sols limoneux des sols argileux
8 : seuil distinguant les sols argileux des sols très argileux
98

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Equivalent de sable
But de l'essai :
Déterminer, dans un sol, la proportion de sol fin et de sol grenu.
99

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
Equivalent de sable
100

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de
nature
101

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de nature
102

Module 3 : La classification des sols


3. Les essais de laboratoire : paramètres de nature
103

Module 3 : La classification des sols


4. Les essais de laboratoire : paramètres de
comportement mécanique
Introduction
Essais d'identification pour déterminer les paramètres de comportement
mécanique (résistance à la fragmentation, résistance à l'usure et
friabilité) :
• Los Angeles (LA)
• Essai Micro Deval en présence d'Eau (MDE)
• Friabilité des Sables (FS)
104

Module 3 : La classification des sols


4. Les essais de laboratoire : paramètres de
comportement mécanique
Los Angeles
Le coefficient LA mesure la résistance à la fragmentation par chocs des granulats
sur la fraction 10/14 mm. C’est la proportion exprimée en pourcentage d’éléments
inférieurs à 1,6mm produite sous les chocs de boulet

But de l'essai
Evaluer la résistance à la fragmentation de la matrice d'une roche.
Expression des résultats :

LA = 100 (m/M)
m : masses des éléments < 1,6mm après essai
M : masse totale du matériau
Le seuil retenu est : 45
105

Module 3 : La classification des sols


106

Module 3 : La classification des sols


4. Les essais de laboratoire : paramètres de
comportement mécanique
Micro Deval en présence d'Eau
Le MDE mesure la résistance à l’usure des granulats et leur sensibilité à l’eau.

But de l'essai :
Evaluer la résistance à l'usure par frottement des granulats et leur sensibilité à
l'eau.

Le MDE est la proportion exprimée en pourcentage d’éléments inférieurs à


1,6mm produite sous une charge abrasive de billes.
MDE = 100 (m/M)
m : masses des éléments < 1,6mm après essai
M : masse totale du matériau
Le seuil retenu est : 45
107
108

Module 3 : La classification des sols


4. Les essais de laboratoire : paramètres de
comportement mécanique
-Essai de friabilité des sables FS
Il permet de mesurer l’évolution granulométrique des sables ( fraction 0/1 ou 0/2
mm) produite par fragmentation dans un appareil micro Ŕ Deval.

Le coefficient FS est la proportion exprimée en pourcentage d’éléments inférieurs à


0,1mm produite sous une charge abrasive de billes.
FS = 100 (m/M)
m : masses des éléments < 0,1mm après essai
M : masse totale du matériau

Le seuil retenu est : 60


109

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état
hydrique
Introduction
Il s´agit des paramètres qui ne sont pas propres au sol, mais fonction de
l´environnement dans lequel il se trouve.
Pour les sols, le seul paramètre d´état considéré dans la présente
classification est l´état hydrique ; son importance est capitale vis-à-vis
de tous les problèmes de remblai et de couche de forme.
Essais pour déterminer les paramètres d'état hydrique :
• Teneur en eau
• Essai Proctor Normal
• Essai CBR
Cinq états considérés :
• état très sec (ts)
• état sec (s)
• état moyen (m)
• état humide (h)
• état très humide (th)
110

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Teneur en eau :
Les paramètres retenus sont :

Pesée Séchage
111

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Détermination optimum Proctor:

Le principe de l’essai est de déterminer la teneur en eau optimale w pour


obtenir la plus grande compacité sous une énergie donnée. Suivant l’énergie de
compactage on obtiendra, pour la plus faible énergie l’Optimum Proctor Normal
(OPN) et pour la plus forte énergie l’Optimum Proctor Modifié (OPM). On utilise
l’essai Proctor normal pour les remblais et les couches de forme et l’essai
Proctor modifié pour les couches de chaussée.
L’essai consiste à mesurer, sous une énergie de compactage constante, les
variations de la densité sèche d’un sol en fonction de sa teneur en eau. En
pratique on utilise un moule métallique dans lequel le matériau est mis en place
en plusieurs couches, chaque couche étant compacté à l’aide d’une dame en
un nombre de coups fixés.
112

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Détermination optimum Proctor:
On effectue au moins 5 essais qui permettent de tracer l’évolution de la masse
volumique sèche ρd en fonction de la teneur en eau w. La courbe Proctor permet de
déterminer la teneur en eau optimale wOPN ou wOPM qui permet d’obtenir le meilleur
compactage ρdOPN ou ρdOPM sous une énergie donnée pour un certain type de sol Sur
cet exemple on obtient ρdOPN = 1,8 Mg / m 3 pour une teneur en eau wOPN = 15%.
113

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Essai CBR (California Bearing Ratio) :
Il est effectué sur des éprouvettes de sol issues de l’essai Proctor normal
( remblai) ou modifié (chaussée), l’éprouvette est immergée ou non et subit un
poinçonnement statique. Autour du piston une surcharge annulaire composée
de deux demi anneaux de plomb peut être placée pour simuler une surcharge.
But de l'essai :
Evaluer l'aptitude du matériau à supporter
la circulation des engins.
Pour les sols sensibles à l'eau, il permet
également de définir les états hydriques du
sol (h et th).
L'essai est réalisé à l'aide d'une presse
équipée d'un poinçon cylindrique de 49,6
mm de diamètre.
Les essais sont réalisés sur les
éprouvettes PROCTOR préalablement
confectionnées.
114

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Essai CBR :
Cet essai est réalisé sur les sols, matériaux non rocheux et sous
produits industriels.

Pour réaliser un essai conforme, la quantité de matériaux de


Diamètre > à 20 mm doit être < à 30%.

L’essai consiste à mesurer la résistance à l’enfoncement d’un


piston normalisé dans un matériau compacté dont on connait la
teneur en eau.
115

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Essai CBR :
Le poinçonnement est réalisé à la vitesse de 1.27 mm / min
jusqu’à un enfoncement de 10 mm L’indice CBR est
conventionnellement la plus grande des valeurs suivantes:

Effort de pénétration à 2.5 mm d’enfoncement (en KN) x 100


13.35 kN

Effort de pénétration à 5 mm d’enfoncement (en KN) x 100


19.93 kN

Les valeurs 13.35 et 19.93 kN correspondent aux


enfoncements de 2.5 mm et 5 mm mesurés sur un matériau de
référence.
116

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Essai CBR :
On distingue 3 types d’essais CBR.

1- L’Indice CBR après immersion : Il est utilisé pour caractériser un sol en tant
que support ou constituant une structure de chaussée. Il correspond au
poinçonnement, avec la surcharge annulaire, d’une éprouvette confectionnée à
l’aide d’un matériau mis en œuvre à sa teneur en eau naturelle et immergée dans
l’eau durant 4 jours.

Lorsque le poinçonnement est réalisé pour toutes les teneurs en eau de l’essai
Proctor, on peut tracer la courbe de l’indice CBR en fonction de la teneur en eau
w ; sa forme correspond à une hyperbole qui caractérise bien la sensibilité du sol
à l’eau.

C’est ainsi que l’on constate la grande sensibilité à l’eau des limons pour lesquels
un excès de 2 ou 3 points de teneur en eau par rapport à wopn fait chuter
considérablement sa portance.
117

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique
Essai CBR :
On distingue 3 types d’essais CBR.

2- L’Indice CBR immédiat :

Il correspond au poinçonnement, avec la surcharge annulaire, d’une éprouvette


confectionnée à l’aide d’un matériau mis en œuvre à sa teneur en eau naturelle.

3- L’IPI ( Indice Portant Immédiat) :

Il est utilisé pour caractériser un sol à supporter directement la circulation des


engins de chantier. Il correspond au poinçonnement, sans la surcharge annulaire,
d’une éprouvette confectionnée à l’aide d’un matériau mis en œuvre à sa teneur
en eau naturelle et compacté à l’énergie du Proctor Normal.
118

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique

L’état hydrique :

- La position de wn par rapport à wOPN : exprimé par le rapport wn / wOPN

- L’indice de consistance IC : exprimé par le rapport IC = (WL Ŕ wn) / Ip

- L’Indice Portant Immédiat IPI : CBR immédiat sans surcharge ni immersion


119

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique

L’état hydrique :
120

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique

Classification des sols :

Classe Type de sol Sous-classe

La classe A les sols fins (silts, A1, A2, A3 et A4


Dmax  50 mm et tamisat à 80m limons, argiles, Suivant l’importance de la plasticité
> 35% etc….)
les sols sableux ou B1, B2 B3, B4, B5, et B6
La classe B
graveleux avec Suivant l’importance et les
Dmax  50 mm et tamisat à 80m fines caractéristiques des fines et
 35%
l’importance de la fraction sableuse

La classe C Matériaux C1 et C2
d’éboulis, Tv CiAi ou CiBi ou CiDi
Dmax > 50 mm grossiers,..
La classe D Sables et graves D1 (Sables propres)
Dmax  50 mm et tamisat à 80m propres D2 (Graves propres)
 12% VBS < 0.1
121

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique

Classification des sols :


122

Module 3 : La classification des sols


5. Les essais de laboratoire : paramètres d'état hydrique

Classification des sols :


123

Module 3 : La classification des sols


6. Classification des roches
Introduction :

Paramètres de classification des matériaux rocheux :


• Classification des matériaux rocheux d'après la nature pétrographique de la
roche

• Classification d'après les caractéristiques mécaniques : Dureté Los Angeles,


Usure MICRO-DEVAL Humide

• Pour les matériaux évolutifs : classification suivant la fragmentabilité (FR) et


la dégradabilité (DG).
124

Module 3 : La classification des sols


6. Classification des roches
Introduction :
Classification des matériaux rocheux d'après la nature pétrographique de la roche
- Craies R1
- Grès calcaire R2
- Calcaires marneux
Roches carbonatées
- Calcschistes
- Calcaires durs
- Calcaires dolomitiques
Roches argileuses - Marnes R3
- Schistes sédimentaires
Roches Sédimentaires - Argilites
- Pelites
Roches siliceuses - Grès argileux R4
- Grès siliceux
- Poudingues
- Brèches
Roches salines - Gypse R5
- Gypse marneux
- Sel gemme
- Granite R6
Roches Magmatiques et Métamorphiques
- Basalte
- Quartzite
125

Module 3 : La classification des sols


6. Classification des roches
Introduction :
Classification d'après les caractéristiques mécaniques : Dureté Los
Angeles, Usure MICRO-DEVAL Humide
126

Module 3 : La classification des sols


7. Synthèse
127

7. Synthèse

Classification synthétique GTR (source CETE)


128

EXERCICE
Classifiez les sols suivants

Dmax > 50 mm < 2mm < 0,080mm WL WP VBS w wopn IPI


6,3 0 89 77 32 21 4,5 8,5
100 19 76 8 0,18
100 10 80 65 27 13 0,8 9
63 42 50 18 0,16 18
20 0 82 10 0,08
85 0 85 28 35 18 8
35 0 47 11 1,8 10,3 10,8
129

EXERCICE

Sol n° Classe
1 A1ts
2 C 1B 1
3 C1A2ts
4 C 2B 5m
5 D1
6 C 1B 6h
7 B 4m
130

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
INTRODUCTION

Les campagnes de reconnaissance :

Si les sondages classiques (carottages, pressiomètres etc...) permettent de dresser


le modèle géotechnique et d'effectuer les études de mécanique des sols, il
conviendra d’effectuer une reconnaissance spécifique concernant la géotechnique
routière. Les outils utilisés sont les suivants :

- < 10 m de profondeur: pelle mécanique et tarière simple


- jusqu’à 15 m de profondeur, tarière continue de gros diamètre ( 300 mm). On
note que la précision de positionnement des échantillons prélevés par cet outil est
assez aléatoire en profondeur
- pour des terrassements dont la profondeur est supérieure à 15 m, les carottages
restent le bon outil (possibilité de réaliser des essais de nature et d’état)
- les mesures géophysiques seront de bons outils pour évaluer certains paramètres
( en particulier la sismique réfraction pour les terrassements rocheux).
131

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
1. Objectifs :
Ce module va vous permettre :

• d'acquérir la méthodologie pour l'utilisation des matériaux en remblai

et en couche de forme
132

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Pourquoi une structure de chaussée ?
133

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Parce que le sol support ne peut pas supporter les charges sans se
déformer.
134

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Aptitudes recherchées pour une chaussée
Le sol support ne peut pas supporter les charges sans se déformer, d'où la
nécessité de construire une structure permettant de répartir les charges au
sol : la chaussée.
135

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Besoins à satisfaire

Les exigences de l'usager se traduisent par :

• des caractéristiques techniques :


 performances structurelles
 durabilité de l'ouvrage
 développement durable
C'est à dire des caractéristiques de la structure de chaussée.

• et par d'autres exigences pour l'usager :


 confort : uni (irrégularité de surface) et bruit
 sécurité : adhérence
C'est à dire des caractéristiques de la couche de surface.
136

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Structure de chaussée

Une structure de chaussée se décompose en 2 éléments :


1. la partie terrassement : sol support (partie supérieure de terrassement ) et
couche de forme
2. la structure de chaussée : couche d'assise et couche de surface

On distingue 2 plate-formes :
• l'arase (AR)
• la plate-forme (PF) support de chaussée

Partie Supérieure des Terrassements ou PST :Zone supérieure d'environ 1


mètre des terrain en place (déblais) ou des matériaux rapportés (remblais).

Arase ou AR : Plate-forme de la Partie Supérieure des Terrassements (PST).


137

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
2. Aptitude de la chaussée en fonction de la circulation :
Structure de chaussée
138

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
3. Principe retenu
Les conditions de mise en œuvre des matériaux en remblai et en couche de forme
se font par application du GTR92.
Ce document, intitulé « réalisation des remblais et des couches de forme » est
organisé en deux fascicules.

Le fascicule I présente, commente et justifie si besoin


les principes sur lesquels repose l'ensemble du
document. Sa connaissance est nécessaire à la
compréhension de la démarche d'ensemble. Il
s'articule autour de quatre chapitres: classification,
conditions d'utilisation en remblai, conditions
d'utilisation en couche de forme, modalités de
compactage et de réglage.
139

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
3. Principe retenu
Les conditions de mise en œuvre des matériaux en remblai et en couche de forme
se font par application du GTR92.
Ce document, intitulé « réalisation des remblais et des couches de forme » est
organisé en deux fascicules.
Le fascicule II est constitué d'une série de quatre annexes
:
• les tableaux de la classification des sols, des matériaux
rocheux et des sous produits industriels
• les tableaux des conditions d'utilisation des matériaux
en remblai
• les tableaux des conditions d'utilisation des matériaux
en couche de forme
• les modalités de compactage des remblais et des
couches de forme
C'est précisément dans ces annexes que les
responsables, chacun à leur niveau, trouveront les
éléments techniques nécessaires à la définition des
études de reconnaissance géotechnique.
140

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Conditions d'utilisation
Pour chaque classe ou sous-classe de matériaux définie dans la classification du
guide technique, (réalisation des remblais et des couches de formes-fascicule II), ils
sont indiqués les conditions de mise en œuvre à respecter en fonction de la
situation météorologique constatée au moment où le matériau est mis en remblai et
des conditions d'utilisation.
141

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Exemple: Exemple illustrant les conditions d'utilisation des matériaux en
remblais pour un sol de classe A2 (classification GTR).
142

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Exemple:

Le guide technique GTR


présente sous la forme de 3
colonnes :
• les conditions
météorologiques durant
l'extraction et la mise en
en remblai
• les conditions d'utilisation
du remblai
• les codes correspondants
143

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Conditions météorologiques :

Situation météorologique durant l'extraction et la mise en remblai

++ pluies fortes : augmentation importante de la teneur en eau


+ pluies faibles : augmentation de la teneur en eau
= ni pluie, ni évaporation importante : teneur en eau stable
- évaporation importante : diminution de la teneur en eau (température élevée
ou temps sec ou vent)

Ces symboles ne correspondent pas à des seuils quantifiables décrivant la


situation météorologique (hauteur ou intensité de pluie par exemple) car les effets
de la pluie ne sont pas indépendants du vent, de la température et du sol lui-
même. C'est au géotechnicien du chantier qu'il appartient de caractériser la
situation météorologique au moment de la mise en œuvre avec tout le « métier »
qui s'impose.
144

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Conditions d'utilisation des matériaux en remblai :

7 rubriques :
Les conditions d'utilisation des matériaux en remblai sont définis en 7
rubriques :

1. E : Extraction
2. G : Action sur la granularité
3. W : Action sur la teneur en eau
4. T : Traitement
5. R : Régalage
6. C : Compactage
7. H : Hauteur de remblai
145

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
E : Extraction

Le mode d'extraction des déblais peut interférer sensiblement sur la qualité des
remblais.
L’extraction par couches d’un sol d’humidité «h» est favorable en période de forte
évaporation. A l’inverse, l’extraction frontale, en période humide, permet de
conserver au mieux la teneur en eau initiale d’un matériau « m ».

Extraction en couche :
L'extraction en couche (épaisseur 0,1 à 0,3
m) permet une bonne fragmentation et un
tri relatif des différentes couches de
matériaux.
Motor scraper
(décapeuse)
146

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
E : Extraction

Le mode d'extraction des déblais peut interférer sensiblement sur la qualité des
remblais.
Extraction frontale :
Pour l'extraction frontale, on
observe des effets exactement
opposés. Elle offre en plus la
possibilité dans des formations
stratifiées, de sélectionner le niveau
présentant la meilleure portance
pour le réserver à la circulation des
engins de transport.
147

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
G : Action sur la granularité

On distingue deux actions qui permettent d'agir sur la granularité :

élimination des éléments :


> 800 mm :
Cette valeur constitue une limite maximum des blocs admissibles dans
le corps d'un remblai compte tenu des performances des compacteurs
les plus puissants actuellement.
< 250 mm :
Cette valeur constitue la dimension maximale des blocs permettant
encore un malaxage du sol avec un agent de traitement

fragmentation complémentaire après extraction


Cette modalité s'applique aux matériaux rocheux
évolutifs.
148

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
W : Action sur la teneur en eau
C’est la difficulté majeure des chantiers de terrassement dans la mesure ou un
remblai formé par des terres trop humides sera instable et intraficable. A l’inverse
des terres trop sèches seront difficilement compactables ( énergie de compactage
excessive, compacité insuffisante) et nécessiteront un arrosage.

l'aération l'humidification
149

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
T : Traitement
Le traitement T, lorsque les terres sont trop humides il sera possible d’agir à l’aide, entre
autres, d’un traitement à la chaux qui, outre la diminution de wn, déplacera favorablement
wOPN

Charrues

Traitement à la chaux Traitement avec d'autres réactifs (ciments,


cendres volantes, laitiers ou autres sous
produits industriels)
150

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
T : Traitement
Le traitement d'un sol consiste à mélanger différents produits tels que la chaux
(éventuellement sous forme de lait de chaux), des liants hydrauliques (ciment,
cendres volantes, laitiers, ...) ou des correcteurs granulométriques, pour conférer
aux matériaux des performances mécaniques supérieures à celles qu'ils
possèdent à l'état naturel, et durables tout au long de la vie de l'ouvrage.

Dans le cas du traitement avec de la chaux ou des liants hydrauliques, il convient :

• de déterminer par une étude de laboratoire le choix du produit de traitement,


les dosages nécessaires, pour atteindre les performances mécaniques
recherchées et la plage de teneur en eau du mélange sol-liant.
• de s'assurer de la pérennité des liaisons engendrées par le traitement
• les modalités de traitement pour une couche de forme seront beaucoup plus
rigoureuses que celles acceptables pour un traitement en remblai
151

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
R : Régalage
Sous cette rubrique est donnée une indication sur l’épaisseur des couches
élémentaires
à mettre en œuvre.
Indique l’épaisseur des couches élémentaires de remblai.
Pour fixer les idées, on peut retenir :
- qu’une couche “mince” a une épaisseur de 20 à 30 cm,
- qu’une couche “moyenne” a une épaisseur de 30 à 50 cm.
152

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
C : Compactage
Il s'agit d'une donnée qualitative sur le niveau de compactage requis par les différents
matériaux.
Son intensité est précisée et sera une fonction croisée de la classe du matériau, de
l’épaisseur de la couche, de son état hydrique et de la position de la couche dans
l’édification du remblai (couche de forme par exemple).
3 niveaux d'énergie :
• faible
• moyen
• intense
De manière générale le compactage "faible"
doit être appliqué aux matériaux humides
pour éviter leur mise en saturation et le
compactage intense aux matériaux secs.
153

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
4. Conditions d'utilisation des matériaux en remblai
H : Hauteur du remblai
L'utilisation des matériaux est fonction de la hauteur du remblai.

On considère les remblais :


• de faible hauteur,
limités à 5 m
• de hauteur moyenne,
limités à 10 m
• de grande hauteur,
supérieurs à 10m
154

Tableau récapitulatif
155
156

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Structure de chaussée (rappel)

1. Chaussée (couches de roulement, base et fondation)


2. Accotements
3. Couche de forme
4. Partie supérieure des terrassements PST : épaisseur d'environ 1m de sol
naturel (section en déblai) ou de matériau rapporté (section en remblai).
157

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Couche de forme (définition) :

La couche de forme est une structure permettant d'adapter les caractéristiques


aléatoires et dispersées des matériaux de remblai ou du terrain en place, aux
caractéristiques mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques prises
comme hypothèses dans la conception de la chaussée.

Plate-forme support de chaussée (définition)


:
La plate-forme support de chaussée (PF) est la surface supérieure de la couche
de forme.
158

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Selon les cas (nature des sols, climat, environnement hydrogéologique, trafic de
chantier...) la couche de forme se présentera sous des formes différentes.

Elle peut être :


• inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en
place ont eux-même les qualités requises.
• limitée à l'apport d'une couche de matériaux ayant les caractéristiques
nécessaires
• constituée d'une superposition de couches de matériaux différents répondant à
des fonctions distinctes, incluant par exemple un géotextile, des matériaux
grossiers, un enduit gravillonné, ...
159

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Fonctions de la couche de forme

La couche de forme répond à la fois à des objectifs :


• à court terme (vis-à-vis de la phase de réalisation de la chaussée)
• à long terme (lorsque l'ouvrage est en service).
Selon le cas de chantier, on cherchera à assurer, avec la couche de forme,
l'ensemble ou certaines des fonctions suivantes :
160

Fonctions à court terme


161

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Fonctions à long terme

• homogénéiser la portance du sol :


... permettant ainsi de concevoir des chaussée d'épaisseur constante
• assurer le maintien dans le temps :
... en dépit des fluctuations de l'état hydrique des sols supports sensibles à
l'eau
• améliorer la portance de la plate-forme :
... afin d'optimiser le coût de l'ensemble "couche de forme structure de
chaussée"
• assurer la protection thermique des sols supports gélifs
• contribuer au drainage de la chaussée
162

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Critères associés à la construction de la chaussée

En premier lieu, pour que la couche de forme puisse être exécutée de manière
satisfaisante, il est nécessaire que l'orniérage de l'arase des terrassements soit
limité, ce qui amène à rechercher à ce niveau une portance minimale à court
terme.
L'expérience montre qu'une couche de forme en matériaux traités sera exécutée
sur une arase ayant un module équivalent à 35 MPa alors que pour une couche
de forme en matériaux granulaires il suffira d'avoir 15 à 20 MPa.

* L’orniérage est une déformation permanente longitudinale de


la chaussée caractérisée par un tassement de celle-ci qui se crée sous le passage
répété des roues. Ce phénomène — évident sur un chemin boueux où un véhicule
laisse immédiatement les traces de ses pneus — intervient sur tout type de route.
163

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
164

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Exigences minimales

Pour la réalisation des couches de chaussées, les exigences minimales à


satisfaire sont les suivantes :

• nivellement de la plate-forme support de chaussée avec une tolérance


de +/- 3 cm
• pour la traficabilité, dans le cas des sols sans cohésion, un IPI au moins
égale à 35
• déformabilité de la plate-forme, au moment de la mise en œuvre des
couches de chaussée telle que :
 module EV2 supérieur à 50 MPa
 déflexion sous essieu de 13 tonnes inférieure à 2 mm
165

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Critères à prendre en considération :

Le respect de l'ensemble de ces critères est impératif dans le cas de grands


chantiers, dans les autres cas, certaines exigences peuvent être tempérées.

• insensible à l'eau :
le matériaux de couche de forme doit avoir les caractéristiques mécaniques
indépendantes de son état hydrique, soit à l'état naturel, soit par traitement à
la chaux ou avec des liants hydrauliques.
• dimension des plus gros éléments :
la dimension des plus gros éléments doit permettre d'assurer un nivellement
de la plate-forme dans les tolérances requises, en général +/Ŕ 3 cm
166

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
5. Conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme

Critères à prendre en considération :

Le respect de l'ensemble de ces critères est impératif dans le cas de grands


chantiers, dans les autres cas, certaines exigences peuvent être tempérées.

• résistance sous circulation d'engins de chantier :


un matériau de couche de forme, utilisé sans traitement avec un liant
hydraulique, doit être suffisamment résistant à la fragmentation pour ne pas
donner lieu, sous l'effet du compactage et du trafic, à la formation d'éléments
fins en surface qui le rendraient sensible à l'eau.
• insensibilité au gel, le cas échéant :
l'incidence néfaste du gel s'apprécie sous deux aspects :
 la dégradation des roches et des matériaux traités à la chaux ou aux
liants hydrauliques par gélifraction
 le gonflement au gel des sols
167

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

Les techniques considérées se rangent en quatre rubriques :


G : Action sur la granularité
W : Action sur l'état hydrique
T : Traitement
S : Protection superficielle
168

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

G : Granularité

Les actions envisageables sur la granularité sont :


• élimination de la fraction fine sensible à l'eau 0/d par criblage
• élimination de la fraction grossière
• élimination à la fois de la fraction fine sensible à l'eau et de la fraction
grossière
• fragmentation de la fraction grossière pour produire une certaine quantité
d'éléments fins
169

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

W : Etat hydrique

Les actions envisageables sur l'état hydrique sont :


• un arrosage (superficiel)
• une humidification (changement d'état hydrique)
170

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

T : Traitement

Les traitements envisageables sont :


• liant hydraulique
• chaux
• correcteur granulométrique
• mixte

Le traitement des sols constitue une technique attrayante pour constituer des
couches de forme performantes à condition de "réaliser le traitement selon des
modalités beaucoup plus rigoureuses que celles acceptables pour un traitement
en remblai".
171

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

T : Traitement

La nécessité de réaliser le
réglage des plates-formes de
couche de forme en sols
traités exclusivement par
rabotage constitue également
une garantie de satisfaction
des exigences de
nivellement.
172

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

S : Protection superficielle

Suivant les matériaux de couche de forme utilisés, les techniques de


protection superficielle pouvant être appliquées sont :
• réalisation d'un enduit de cure gravillonné ou éventuellement clouté
• réalisation d'une couche de fin réglage
173

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

S : Protection superficielle
174

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

S : Protection superficielle
175

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
6. Techniques de préparation et de protection des
matériaux pour emploi en couche de forme

Tableau récapitulatif des techniques de préparation des matériaux

Ces techniques sont répertoriées et codifiées dans le tableau suivant


extrait des fascicules I et II de la GTR. Ce tableau est à l'image de celui
relatif aux conditions d'utilisation des sols en remblai, mais ne comporte
pas de rubrique sur les conditions de compactage. Le compactage pour
une couche de forme sera toujours poussé pour obtenir une très bonne
qualité.
176
177

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
7. Introduction au dimensionnement de la couche de
forme

Méthodologie de dimensionnement

La Maîtrise d'Ouvrage demande un niveau de portance de la plate-forme


(PF) en fonction de la durée de vie souhaitée et du trafic.

L'assistance à maîtrise d'ouvrage (Laboratoire) en déduit :


• la classe de PST
• puis la classe d'arase
• et l'épaisseur nécessaire de la couche de forme
178

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
7. Introduction au dimensionnement de la couche de
forme
Méthodologie de dimensionnement

Le dimensionnement de la couche de forme débute par la prise en compte des


besoins de la Maîtrise d'Ouvrage :
-> 4 classes de plate-forme en fonction des portances à long terme :
 PF1 (20 MPa)
 PF2 (50 MPa)
 PF3 (120 MPa)
 PF4 ( 200 MPa)
179

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
7. Introduction au dimensionnement de la couche de
forme

Méthodologie de dimensionnement

Laboratoire : analyse de la PST en fonction de la classification géotechnique


des sols et des conditions hydriques
 7 cas de PST avec 1 ou 2 classes de portance à long terme de l'arase AR
180
181

Module 4 : Conditions d'utilisation des


matériaux en remblai et en couche de forme
7. Introduction au dimensionnement de la couche de
forme
Méthodologie de dimensionnement

Le croisement de la PF demandée et de l'AR permet de déterminer l'épaisseur de


la couche de forme suivant le matériau choisi.
Les épaisseurs de couches de forme sont données dans l'annexe 3 du Fascicule
II "Réalisation des remblais et des couches de formes" du SETRA
Exemples de conditions d'utilisation de la couche de forme pour les matériaux A1
et A2 avec l'épaisseur préconisée correspondante :
182

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