Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
SÉANCE 5 : LA SUBROGATION
III. Exercice : Commentez l’arrêt de la chambre commerciale du 5 mai 2021 (document 8).
Page 1 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt attaqué (Paris, 11 mai 2004), d'avoir écarté toute subrogation de la
SPCP dans les droits du CCF, alors, d'une part, qu'il aurait ainsi dénaturé la quittance subrogative
délivrée par cette banque le 20 mai 1994 rappelant que par lettre du 9 octobre 1990 elle lui avait
donné quittance comme conséquence du remboursement effectué, de sorte que la subrogation
conventionnelle était survenue dès cette date, et d'autre part, violé l'article 1251 3 du code civil, la
subrogation légale prévue par ce texte pouvant être invoquée par l'obligé solvens même si sa dette
demeure virtuelle au moment du paiement, telle étant la situation de l'associé d'une société civile au
regard des dettes de celle-ci ;
Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt d'avoir dit la SPCP en conséquence de sa subrogation
conventionnelle régulière dans les droits de la BPT, fondée à conserver la somme perçue de la SCI à
ce titre, alors qu'en lui permettant d'éviter de concourir avec les autres associés à l'occasion du
règlement du passif social, et de jouir ainsi d'un droit préférentiel, il violerait l'article 1832, alinéa 3,
du code civil et la règle "fraus omnia corrumpit" ;
Page 2 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Mais attendu que la cour d'appel, qui a relevé que le remboursement de la dette sociale effectuée
auprès de la BTP par la SPCP avait eu pour fin de sauvegarder, outre ses propres intérêts, ceux de la
SCI en lui permettant d'éviter la saisie d'un immeuble puis de le céder ultérieurement de gré à gré
pour un prix non critiqué, en a souverainement déduit l'absence de toute fraude ; que le moyen n'est
pas davantage fondé ;
(…)
ATTENDU QUE LE B.R.G.M. FAIT GRIEF A LA COUR D'APPEL D'AVOIR AINSI ADMIS LA
SUBROGATION CONVENTIONNELLE, ALORS QUE, D'UNE PART, LE MAITRE DE
L'OUVRAGE N'AYANT PAS RECU DE LA COMPAGNIE D'ASSURANCE LE PAIEMENT D'UNE
CREANCE NE POUVAIT PAS LA SUBROGER DANS SES DROITS ET ACTIONS CONTRE UN
DEBITEUR INEXISTANT ;
Page 3 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
QU'ENFIN, DES LORS QUE LES DIVERS REGLEMENTS FAITS PAR L'ASSUREUR AUX
ENTREPRENEURS POUR LE COMPTE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE, L'AVAIENT ETE
NON AU TITRE DE CREANCES DISTINCTES, MAIS D'UNE CREANCE GLOBALE NE
POUVANT ETRE ESTIMEES ET DETERMINEE QU'A L'ACHEVEMENT DES TRAVAUX, LA
COUR D'APPEL EN A JUSTEMENT DEDUIT QUE LA SUBROGATION AVAIT LIEU
VALABLEMENT BIEN QU'ELLE SOIT INTERVENUE NON A L'OCCASION DE CHACUN DES
REGLEMENTS PARTIELS, MAIS LORS DU REGLEMENT DU SOLDE ;
(…)
Attendu, selon l'arrêt infirmatif attaqué, que, le 26 juin 1986, la Société européenne des mélasses
(société SEM) a acheté des mélasses à la société Jean Lion et compagnie (société Jean Lion), livrables
le 15 novembre 1986 ; que, le 14 octobre 1986, elle a constaté la pollution de ces mélasses avec
d'autres lui appartenant déjà, dans les bacs de la société Sotrasol où elles étaient entreposées ; que la
société Jean Lion, informée du sinistre a fait connaître à son acheteur, le 22 octobre 1986, que
l'exécution du contrat entraînerait à son profit subrogation dans ses droits et actions contre l'auteur
de la pollution ; que la société SEM qui s'est acquittée du prix des marchandises achetées à la société
Jean Lion, a assigné en réparation de la totalité de ses préjudices la société Sotrasol et ses assureurs,
la compagnie Abeille-Paix et la compagnie La Concorde ; que la société Sotrasol et ses assureurs ont
soutenu que la subrogation consentie par la société Jean Lion et la société SEM n'était ni valable ni
opposable aux tiers et ont demandé que leur garantie soit limitée à la valeur des marchandises
entreposées appartenant au jour du sinistre à la société SEM ; que cette dernière a aussi assigné la
société Jean Lion en vue d'obtenir d'elle subsidiairement l'indemnisation du préjudice ; que la société
Jean Lion a appelé en garantie la société Sotrasol et ses assureurs ;
Attendu que, pour limiter l'indemnisation de la société SEM par la société Sotrasol et ses assureurs,
et mettre hors de cause la société Jean Lion, l'arrêt retient que, faute de produire un document et, en
particulier, une quittance subrogatoire concomitante au paiement, la société SEM ne rapporte pas la
preuve de la subrogation envisagée par la société Jean Lion à son profit dans la correspondance
qu'elle lui avait adressée ;
Page 4 sur 10
TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Attendu que la condition de concomitance de la subrogation au paiement, exigée par l'article 1250,
1°, du Code civil, peut être remplie lorsque le subrogeant a manifesté expressément, fût-ce dans un
document antérieur, sa volonté de subroger son cocontractant dans ses créances à l'instant même du
paiement ; que, dès lors en statuant comme elle a fait, après avoir relevé que dans sa lettre du 22
octobre 1986, la société Jean Lion avait écrit que le paiement emporterait subrogation dans ses
droits, la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences légales de ses constatations ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du pourvoi : CASSE ET
ANNULE (…)
Attendu qu'il résulte de ce texte que celui qui s'acquitte d'une dette qui lui est personnelle peut
néanmoins prétendre bénéficier d'une subrogation conventionnelle s'il a, par son paiement et du fait
de cette subrogation, libéré envers leur créancier commun celui sur qui doit peser la charge définitive
de la dette ;
Attendu que, par suite d'une faute professionnelle commise par leur avocat, les sociétés " Fisseau et
Cochot " et " Mécaniques de Précision Fisseau Cochot et Carlotto " ont été écartées de la vente sur
saisie-arrêt de parts sociales appartenant à M. X..., leur débiteur, qui avait été condamné pour
détournement commis à leur préjudice ; que la Mutuelle générale française accidents, assureur de
l'avocat en cause, auquel ces sociétés avaient intenté un procès y a mis fin en leur versant, à titre
transactionnel, la somme de 77 000 francs ; qu'en délivrant à cette compagnie d'assurances quittance
de cette somme elles ont précisé qu'elles la subrogeaient dans tous leurs droits et actions à l'encontre
de M. X... ; que la cour d'appel a estimé que cette subrogation n'avait pu s'opérer ; qu'en effet la
Mutuelle générale française accidents avait payé la dette de son assuré consécutive à sa faute
professionnelle et non la dette de M. X... née de ses détournements ; qu'il n'y avait donc pas
subrogation mais tentative de substitution d'une créance à une autre inopposable au débiteur qui n'y
avait pas consenti ;
Attendu qu'en statuant comme elle a fait la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la deuxième branche du moyen : CASSE ET
ANNULE (…)
Page 5 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Attendu que M. X..., forain, a, le 13 octobre 1980, acheté un manège à un collègue qui l'avait acquis
de la société Bakker Denies ;
que ce manège avait fait l'objet, le 22 septembre 1980, d'un contrôle technique par M. Y..., préposé
de la SA Association des industriels de France services (AIF) ; que, le 14 juin 1981, le manège a
accidentellement provoqué la mort d'une personne et les blessures de deux autres ; qu'un jugement
du 28 février 1985 a déclaré M. X... responsable de l'accident, sur le fondement de l'article 1384 du
Code civil, et l'a condamné, in solidum avec son assureur, la SA Les Mutuelles du Mans assurances
(l'assureur), aux droits de la Mutuelle générale française accidents, à en réparer les conséquences
dommageables ;
qu'un autre jugement, du 27 août 1991, a débouté cet assureur et son assuré des demandes qu'ils
avaient dirigées, sur le fondement délictuel, contre la société Bakker Denies et la société AIF ; que
l'assureur a ensuite assigné en paiement cette dernière société sur le fondement de l'article 1147 du
Code civil ;
Attendu que la société AIF fait grief à l'arrêt attaqué (Limoges, 23 mars 2000) d'avoir accueilli les
demandes de l'assureur, alors, selon le moyen :
1 / qu'en accueillant l'action des Mutuelles du Mans, dirigée contre les mêmes parties et tendant aux
mêmes fins, dès lors qu'une telle action, bien que qualifiée de contractuelle, reposait sur la
démonstration d'un manquement de la société AIF à son obligation de moyen de sécurité et d'un
lien de causalité avec le dommage, de sorte qu'elle avait strictement la même cause que la première, la
cour d'appel aurait violé l'article 1351 du Code civil ;
2 / qu'en se plaçant sur le terrain de la responsabilité contractuelle pour faire droit au second recours
exercé par l'assureur, qui ne pouvait pourtant disposer de plus de droits que les personnes subrogées
-à savoir, les victimes- la cour d'appel aurait violé l'article L. 121-12 du Code des assurances,
ensemble les articles 1251 et 1351 du Code civil ;
3 / qu'en condamnant la société AIF services sur le terrain de la responsabilité contractuelle, bien
que cette dernière ne fût liée par aucun contrat avec M. X..., dans les droits duquel la compagnie
Mutuelles du Mans se prétendait subrogée, la cour d'appel aurait violé les articles 1134, 1147 et 1165
du Code civil ;
4 / qu'en retenant l'existence d'un prétendu acquiescement de la société AIF pour se placer sur le
terrain contractuel, la cour d'appel aurait dénaturé les écritures de cette dernière, en violation de
l'article 1134 du Code civil ;
Page 6 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Mais attendu, d'abord, que c'est à bon droit que la cour d'appel, après avoir relevé que le jugement
du 27 août 1991 avait précisé que c'était sur le seul fondement de la responsabilité délictuelle que les
demandeurs avaient formé les prétentions dont il les déboutait, a écarté la fin de non-recevoir tirée
de l'autorité de la chose jugée sur le constat de ce que les actuelles prétentions de l'assureur étaient
fondées sur la responsabilité contractuelle jusque là exclue des débats ; que le deuxième grief du
moyen est mal fondé dès lors que l'assurance de responsabilité est une assurance de dommage,
comme telle soumise à l'article L. 121-12 du Code des assurances qui permet à l'assureur qui a payé
l'indemnité d'assurance d'être subrogé dans les droits de son assuré ; qu'ensuite, il est de principe que
le sous-acquéreur jouit de tous les droits et actions attachés à la chose qui appartenait à son auteur de
sorte qu'il dispose, le cas échéant, de l'action en responsabilité contractuelle dont son vendeur aurait
bénéficié s'il avait conservé la propriété de ladite chose ; que c'est donc encore à bon droit que la
cour d'appel a mis en oeuvre les règles de la responsabilité contractuelle contre la société AIF, après
avoir relevé que l'assureur était subrogé dans l'action contractuelle que pouvait exercer son assuré en
sa qualité de d'acquéreur du manège ;
que le dernier grief du moyen est, par voie de conséquence, inopérant et que le moyen, qui est mal
fondé en ses trois premières branches, ne peut donc être accueilli ;
Attendu qu'à la suite d'un partage de communauté et de succession, M. X..., notaire, a été condamné
à réparer le dommage subi par Mme Y..., épouse Z..., du fait de l'inaccomplissement des formalités
d'inscription des sûretés qui devaient garantir le paiement d'une soulte de 58 919,03 euros due par
M. René Y... ; qu'ayant versé à l'intéressée une indemnité de 48 879, 02 euros, l'assureur de
responsabilité du notaire, les MMA, a exercé un recours subrogatoire contre le débiteur ;
Attendu que pour condamner M. Y... à payer à l'assureur la somme de 58 919,03 euros, l'arrêt attaqué
retient que les MMA étaient légalement subrogées dans les droits du créancier de la soulte ; qu'en se
prononçant ainsi, la cour d'appel a violé, par fausse application, le texte susvisé ;
Page 7 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
Faits et procédure
1. Selon l'arrêt attaqué (Pau, 12 mars 2019), suivant offre acceptée du 3 février 2011, la Banque CIC
Sud-Ouest (la banque) a consenti à M. et Mme [W] (les acquéreurs) un prêt, garanti par la société
Crédit logement (la caution), destiné à l'acquisition d'un bien immobilier en l'état futur d'achèvement
vendu par la société foncière la Vénétie (le vendeur), bénéficiant de la garantie d'achèvement de la
Compagnie européenne de garanties et cautions (le garant).
2. Invoquant un non-respect des délais d'achèvement, les acquéreurs ont assigné le vendeur, la
banque et le garant en résolution de la vente en l'état futur d'achèvement et du contrat de prêt. Le
vendeur ayant été placé en redressement, converti en liquidation judiciaire, son mandataire judiciaire,
la SCP Dollet Collet, a été assigné en intervention forcée.
3. Par une décision devenue irrévocable, le premier juge a prononcé la résolution de la vente et du
prêt.
4. En application de l'article 1014, alinéa 2, du code de procédure civile, il n'y a pas lieu de statuer par
une décision spécialement motivée sur ce moyen qui n'est manifestement pas de nature à entraîner la
cassation.
Enoncé du moyen
5. Les acquéreurs font grief à l'arrêt de les condamner solidairement à payer à la banque la somme
de 116 330,05 euros, outre intérêts au taux légal pour chaque règlement intervenu à compter de sa
date jusqu'à parfait règlement, alors « que le paiement effectué par la caution libère le débiteur et
entraîne, de plein droit, sa subrogation dans les droits du créancier à l'encontre de ce dernier, qu'elle
a dès lors seule qualité pour exercer ; qu'en condamnant toutefois solidairement les acquéreurs à
rembourser à la banque la somme de 116 330,05 euros outre les intérêts au taux légal, « nonobstant
le remboursement effectué par la caution pour le compte des acquéreurs à la banque de la somme de
141 180,45 euros, tel que cela résulte de la quittance du 20 juillet 2015, à raison des échéances
impayées à compter du 15 août 2013 et jusqu'au 15 décembre 2014, outre les pénalités de retard », la
cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations, a violé, par refus
d'application, l'article 122 du code de procédure civile, ensemble l'article 2306 du code civil. »
Réponse de la Cour
Page 8 sur 10

TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
6. Selon le second de ces textes, constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire
déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel
le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée. Selon le premier,
la caution qui a payé la dette est subrogée à tous les droits qu'avait le créancier contre le débiteur.
7. Il s'en déduit que la caution, qui a payé la banque, est subrogée à tous ses droits et que celle-ci n'a
plus intérêt à solliciter de l'emprunteur la restitution du capital prêté par suite de la résolution du prêt
affecté, en conséquence de celle du contrat de vente.
8. Pour rejeter la fin de non-recevoir soulevée par les emprunteurs et condamner ceux-ci à payer à la
banque la somme de 116 083,05 euros, l'arrêt retient que la résolution du contrat de crédit
consécutive à la résolution de la vente emporte l'obligation pour les emprunteurs de rembourser à la
banque le capital emprunté et relève que celle-ci justifie avoir versé cette somme auprès du vendeur à
la suite des appels de fonds intervenus entre les 8 février 2011 et 29 mars 2012.
9. En statuant ainsi, après avoir constaté que la caution avait, selon quittance du 20 juillet 2015, payé
à la banque la somme de 141 180,45 euros, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences légales
de ses propres constatations, a violé les textes susvisés.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le second moyen, la Cour : CASSE ET
ANNULE (…)
1. Selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 21 juin 2018), par un acte du 5 août 2003, la société Caisse d'épargne
Languedoc Roussillon (la banque) a consenti à Mme [O] deux prêts de 72 000 euros et de 35 000
euros, garantis par l'engagement de caution solidaire de M. [J]. Mme [O], ayant été défaillante dans
l'exécution de ses obligations, la banque a mis en demeure le 22 juin 2010, M. [J], qui lui a ensuite
payé la somme 63 233,06 euros contre remise d'une quittance subrogative, le 13 décembre 2010.
Ayant vainement mis en demeure Mme [O] de le rembourser, M. [J] a assigné cette dernière le 5
décembre 2015.
Examen du moyen
Enoncé du moyen
2. Mme [O] fait grief à l'arrêt de déclarer l'action introduite par M. [J] recevable, de la condamner à
payer la somme de 68 233,63 euros avec intérêts au taux légal à compter du 13 décembre 2015 et de
rejeter le surplus de ses demandes, alors « que l'action subrogatoire de la caution est soumise à la
prescription applicable à l'action du créancier contre le débiteur ; que par suite, la prescription de
l'action subrogatoire commence à courir au même moment que la prescription de l'action
principale ; qu'en l'espèce, l'action de la banque était soumise à une prescription quinquennale qui a
couru à compter du jour où elle a connu les faits lui permettant d'exercer son recours ; qu'en
Page 9 sur 10


TD de régime général de l’obligation - L3 Droit - cours de Sandrine Tisseyre, Professeur des Universités. Année universitaire 2022-2023
retenant, pour juger recevable le recours de M. [J], que la prescription de son action subrogatoire
n'avait couru qu'à compter de la délivrance de la quittance subrogative, soit le 13 décembre 2010,
alors que ce délai avait commencé à courir dès que la banque avait eu connaissance de la défaillance
du débiteur, soit le 22 juin 2010 au plus tard, la cour d'appel a violé l'article 2306 du code civil,
ensemble l'article 2224 du même code. »
Réponse de la Cour
3. Aux termes du second de ces textes, la caution qui a payé la dette est subrogée à tous les droits
qu'avait le créancier contre le débiteur et il résulte du premier que le créancier dispose, pour agir
contre ce dernier, d'un délai de cinq ans à compter du jour où il a connu ou aurait dû connaître les
faits lui permettant d'exercer son action.
4. Pour déclarer l'action de M. [J] recevable et condamner Mme [O] à lui payer la somme 68 233,63
euros, l'arrêt retient que l'action subrogatoire exercée par M. [J] est une action personnelle soumise à
une prescription de cinq ans en application de l'article 2224 du code civil à compter du jour où il a
connu les faits lui permettant de l'exercer, soit après le paiement effectué en exécution du contrat de
cautionnement, à compter de la date de délivrance de la quittance subrogative, le 13 décembre 2010.
5. En statuant ainsi alors que la caution qui est subrogée dans les droits du créancier ne dispose que
des actions bénéficiant à celui-ci, de sorte que l'action subrogatoire de la caution contre le débiteur
est soumise à la même prescription que celle applicable à l'action du créancier contre le débiteur,
laquelle ne commence à courir que du jour où le créancier a connu ou aurait dû connaître les faits lui
permettant de l'exercer, la cour d'appel a violé les textes susvisés.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour : CASSE ET
ANNULE (…)
Page 10 sur 10