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TC 102
TC 102
102 TC
Évaluation et
prévention des risques
chez les aides
à domicile
Ce dossier est le fruit d’une action menée par le groupe « aides à domicile » (*) Éverest (Évaluation et veille des
risques dans les petites entreprises par un réseau santé au travail). Il est composé de plusieurs parties distinctes qui peuvent être
lues séparément suivant le degré de connaissance que l’on a de l’activité. Une première partie présente la profession, une seconde
les différentes tâches de l’aide à domicile, une troisième les risques liés à cette activité. La dernière partie donne des conseils pour
la prévention des risques.
En annexe sont proposés deux guides de visite destinés aux médecins du
travail. À l’heure où un projet de loi est présenté pour développer les services d’aide à la personne, ce dossier prend toute
son actualité.
LES STRUCTURES
D
ocuments pour
le Médecin
162
d’autres les moyens mis à disposition dépendent
intervenants essentiellement de la personne assistée.
(aides Certaines structures ont développé
soignantes, sous l’influence des caisses de retraite
kinésithéra- une démarche qualité portant sur
peutes, différents points : gestion
infirmières… ) administrative, gestion du personnel,
. Leurs qualité du service rendu. Mais,
gestionnaires aujourd’hui, seuls les aspects liés aux
peuvent être relations administratives ont
des véritablement abouti. La norme AFN
professionnels OR N FX 50-056 (septembre 2000) «
mais on trouve Services aux personnes à domicile »
encore fré- [8] prône le respect de la personne,
quemment des une intervention individualisée et une
bénévoles, relation triangulaire visant à protéger le
notamment client et l’intervenant.
dans les asso- Une synthèse résumant les
ciations dispositions s’appliquant aux
anciennes, différentes formes d’emploi des aides à
souvent domicile est présentée dans l’encadré 1.
teintées de
références
sociales ou
LA PROBLÉM ATIQ UE DU SUIVI M
militantes. ÉD IC AL
Elles sont
toutes en
permanence à La question du suivi médical des
la recherche de aides à domicile employées à temps
financement partiel par des particuliers, que ce soit
notamment directem ent ou dans un cadre
pour leurs mandataire, demeure très
actions tendant préoccupante. Ces salariées sont en
vers plus de effet assimilables à des employées de
professionnalis maison. Le règlement d’administration
ation (for- publique prévu à l’article 3 du décret n°
mation, 75-882 du 22 septembre 1975 [10]
prévention des concernant la surveillance médicale des
risques… ). C gardiens d’immeubles à usage
e contexte d’habitation et des employés de
explique les maison n’a jamais été publié. Ce
difficultés pour règlement devait établir les modalités
développer des de surveillance des employés à
actions de domicile à temps partiel, puisque le
prévention, décret cité ne concernait que les
d’autant plus employés de maison à temps complet ;
que la taille de en outre, ce même décret prévoyait des
ces associa- modalités d’habilitation des services
tions est petite. qui n’ont elles mêmes jamais été
Ces difficultés définies.
sont d’autant Les employeurs sont encouragés à
plus grandes adhérer à un ser- vice de santé au
que les lieux travail. Mais l’encouragement ne fait
d’intervention pas l’obligation... ; comment résoudre
sont multiples, la question de la cotisation d’adhésion à
en milieu un service interentreprises pour une
urbain ou personne aidée ayant de faibles
rural, avec des revenus,
déplacements employeur pour quelques heures par semaine ?
et des
conditions de
travail
variables, et
que la
configuration
des locaux et
162
Réglementation relative à l’emploi des aides à domicile. EN CADRÉ 1
Ressources Surveillance
Convention
tatut Modalités de financières Contrat Durée médicale
Employeur collective
rémunération possibles de du (médecine
de référence
pour travail travail du travail)
l’employeur
EMPLOI DIRECT PAR LE PARTICULIER
Le particulier Par le particulier, La personne aidée CD I ou CD D CCN n° 3180 du Maximum : O bligatoire seule-
sous la forme de : et les assurances, écrit, sauf 24 novembre 48 h en moyenne ment si temps
- salaire tradition- les caisses de chèque emploi- 1999 étendue le sur 12 semaines complet chez le
nel retraite, les collec- service inférieur 2 mars 2000 consécutives et même employeur
- chèque emploi- tivités territoriales, à 8 h (salariés 50 h maximum
service l’entreprise... hebdomadaires du particulier sur 1 semaine En pratique :
employeur) [9] exceptionnelle
N B : 1 heure de
« présence respon-
sable » = 2/3 d’1
h de travail effectif
(art. 3 de la
CCN )
Par convention rances, les 1999 étendue le 2 sur 12 semaines complet chez le
avec lui, l’associa- caisses de mars 2000 consécutives et même employeur
tion le met en retraite, les 50 h maximum
relation avec l’aide collectivités sur 1 semaine En pratique :
à domicile, accom- territoriales, rare
plit les démarches les comités
N B : 1 heure de
relatives à l’em- d’entreprise (titre « présence respon-
ploi, effectue les
sable » = 2/3 d’1
emploi-service…
h de travail effectif
calculs liés au bul- ), les (art. 3 de la
letin de salaire, fait entre- CCN )
éventuellement prises…
l’avance des
salaires puis fac-
ture le tout (ser-
vice + salaire) au
particulier
Le Centre com- Le CCAS La personne aidée Agent titulaire N éant. Maximum : 44 O bligatoire
munal d’action h en moyenne
sociale (CCAS) sur 12
Subvention, dota- Agent contrac- Statut de la semaines
tions d’heures tuel, contrats Fonction publique consécutives et
D ocuments
aidés, vacataire territoriale 48 h maximum pour le Médecin
horaire du Travail
sur 1 semaine N ° 102
2e trimestre 2005
163
Si nombre de services interentreprises, pourtant 157 travailleuses familiales dans la région lyonnaise.
non habilités du fait de la carence réglementaire, Dans les 6 mois précédant l’enquête, 50 % d’entre
acceptent de suivre ces salariés lorsque cela leur est elles ont eu un arrêt maladie pour des raisons
demandé par des particuliers ou par des variables : infectieuses (31 %), ostéo-articulaires (29
associations mandataires, force est de constater, en %), dépres- sion (20 %), chirurgicales (7 %), gynéco-
revanche, que d’autres ser- vices adoptent un obstétricales (grossesse pathologique, 4 %). C inq
mode de fonctionnement « a minima ». pour cent ont eu un accident de travail durant ce
On assiste dès lors à des situations médicalement même laps de temps. Près des trois-quarts prennent
et juridiquement inextricables, que les médecins un traitement au moment de l’enquête : 17 % pour
inspec- teurs connaissent trop souvent, lorsque ces le mal de dos, 11 % pour le sommeil, 6 % pour des
salariées deviennent inaptes à leur(s) poste(s)... Si maux d’estomac, 7,7 % pour une insuffisance
des solutions d’« expédient » peuvent être trouvées, veineuse.
l’accroissement numérique et le vieillissement de ces En 2000, Burel et coll. [13] ont effectué une
populations sala- riées devraient alerter les pouvoirs enquête auprès de 167 aides-ménagères dans la
publics pour qu’en- fin des dispositions soient prises région brestoise. Plus du tiers de la population de
et qu’elles bénéficient des mêmes droits que les l’étude a eu au moins un arrêt de travail au cours de
autres travailleurs en santé au travail. l’année écou- lée. Le tiers des arrêts est dû à une
pathologie ostéo- articulaire. Au second plan
viennent les pathologies broncho-pulmonaires et
LE PROFIL D ES AID ES À DOM IC ILE psychiatriques. Près de la moi- tié consommait des
médicaments, dont un quart de psychotropes.
165
Exemples de journées de travail d’aides à domicile.
EN CADRÉ 2
EX EMPLE EN MILIEU RURAL
7 h 20 – 7 h 40 :Trajet en voiture famille est souvent présente à ses côtés. L’aide Ensuite, elle redescend au rez-de-chaussée et
jusqu’au domicile de Mr X. est demandée deux fois par mois pour des tra- procède au nettoyage de la salle de bain et des
7 h 40 – 9 h 45 :Intervention chez Mr vaux de ménage que Mme Y. ne peut physi- toilettes. Elle discute un moment avant de
X. quement plus accomplir elle-même. À l’arrivée repartir.
(80 ans) de l’aide à domicile, elle offre un café, puis
15 h 30 – 15 h 45 :Trajet en
Mr X . bénéficie de l’assistance d’une aide à l’aide fait le ménage dans la chambre
voiture jusqu’au domicile de
domicile une fois par semaine depuis 17 ans. (aspirateur). Elle époussète les meubles dans
MmeW.
Il est muet mais autonome sur le plan l’habitation, puis secoue un tapis à l’extérieur.
physique. La communication avec l’aide à Elle ôte les toiles d’araignée au plafond. Elle 15 h 45 – 18 h 00 :Intervention
domicile est uniquement gestuelle. L’aide à passe l’aspirateur dans le salon, puis lave le chez Mme W.
domicile refait le lit et effectue le ménage sol. Elle range l’aspira- teur, et lave les Mme W . est une femme de 83 ans qui
dans la chambre. Elle termine en passant équipements électroménagers dans la cuisine. bénéfi- cie d’une assistance 3 fois par semaine
l’aspirateur puis balaie l’es- calier (chambre à Elle lave le sol de la cuisine et du hall d’entrée pendant
l’étage). Elle repasse le linge (elle ne dispose déplaçant les meubles. Elle aide ensuite Mme 2 heures depuis 4 ans. Elle est fortement
pas d’une planche à repasser et travaille sur Y. à remplir des documents admi- nistratifs et dépendante physiquement car elle se déplace
un drap plié posé sur la table de la cuisine). discute un moment avec elle. en fauteuil roulant. Elle vit avec son fils. Elle
Elle nettoie ensuite les appareils est également prise en charge par une aide
12 h15 – 13 h15 :Pause déjeuner (à
électroménagers dans la cuisine, puis les équi- soi- gnante et un kinésithérapeute. Une
son domicile)
pements sanitaires dans la salle de bains et infirmière passe une fois par semaine pour
les toilettes. Elle balaie ensuite le sol de 13 h 15 – 13 h 30 :Trajet en préparer les médicaments. L’aide a domicile
l’ensemble du rez-de-chaussée puis le lave. voiture jusqu’au domicile de Mr commence par nettoyer le poêle, puis
Elle fait la vais- selle. Enfin, elle prend un café et Mme Z. effectue des retouches sur deux pantalons.
avec Mr X . et l’aide dans le même temps à Elle balaie les sols. Elle aide ensuite la
13 h 30 – 15 h 30 :Intervention
remplir des docu- ments administratifs. personne âgée à se lever et à s’ap- puyer sur
chez Mr et Mme Z. (75 et 80
le déambulateur. Elle nettoie le fau- teuil. Elle
9 h 45 – 9 h 50 :Trajet en voiture ans)
aide Mme W . à se rasseoir, puis reprend ses
jusqu’au domicile de Mme Y. Mr et Mme Z. sont un couple de personnes
tâches ménagères :lavage des sols, nettoyage
âgées. L’aide à domicile intervient 2 fois par
9 h 50 – 12 h 15 :Intervention de l’électroménager, de la salle de bains, des
semaine depuis 3 ans. Ils sont assez
chez MmeY. (82 ans) toilettes, essuyage de la poussière. Il n’y a
autonomes physiquement mais ont besoin
Mme Y. bénéficie de l’assistance d’une aide à pratiquement pas de communication avec la
d’une assistance pour l’entretien de leur
domicile deux foispar moisdepuismoinsde 10 personne âgée, ni avec le fils. Les conditions
domicile. L’aide com- mence par le
ans. Elle est assez autonome physiquement. matérielles ne sont pas très bonnes (fer à
repassage. Puis elle nettoie un tapis, et va
La repasser ancien fonctionnant mal, etc.).
ensuite effectuer le ménage à l’étage (vitres,
aspirateur, poussière dans deux pièces).
Référentiel d’activité (annexe 1 de l’arrêté du 26 mars 2002 relatif au Diplôme d’État d’auxiliaire EN CADRÉ 3
de vie sociale) [ 5].
Fonctions clés Activités
d’aide aux
personnes
Accompagnement et aide ● Stimule les facultés intellectuelles, sensorielles et motrices par les activités de vie quotidienne
aux personnes dans les ● Aide à la mobilisation, aux déplacements et à l’installation de la personne
quotidienne ● Aide à la réalisation ou réalise l’entretien courant du linge et des vêtements, du logement
● Aide à la réalisation ou réalise le nettoyage des surfaces et matériels
●Aide ou effectue l’aménagement de l’espace dans un but de confort et sécurité
Accompagnement et aide ● Participe au développement et/ou au rétablissement et/ou au maintien de l’équilibre psychologique
aux personnes dans les activités ● Stimule les relations sociales
de la vie sociale et relationnelles ● Accompagne dans les activités de loisirs et de la vie sociale
● Aide à la gestion des documents familiaux et aux démarches administratives
Communication et liaison ● Ecoute, dialogue, négocie avec la personne en situation de besoin d’aide et les aidants naturels
● Sécurise la personne en situation de besoin d’aide
● Travaille en équipe
● Rend compte de son intervention auprès des responsables du service, fait part de ses observations,
questions et difficultés avec la personne aidée
D ocuments
● Repère ses limites de compétences et identifie les autres partenaires intervenants à domicile à solliciter pour le Médecin
du Travail
● Intervient en coordination avec les autres intervenants au domicile N ° 102
2e trimestre 2005
167
Les risques, modes tion, augmentation en cas d’aggravation de la
dépen- dance… ) ;
d’exposition et ● difficulté pour prendre les repas pouvant
Les aides à domicile sont soumises à un certain Les contraintes augmentant la charge
nombre de risques dont certains peuvent entraîner mentale :
des maladies professionnelles indemnisables (cf.
● consignes imprécises ou différentes selon
encadré 4).
l’interlo- cuteur, injonctions paradoxales (hiérarchie,
personne aidée, famille de la personne aidée… ) ;
● nécessité de s’adapter aux demandes de la
RISQ UES ORGANISATIO NNELS famille, de la personne aidée ;
ET DE SURCHARGE M ENTALE ● manque de reconnaissance professionnelle (y
compris par les soignants), de considération ;
● difficultés de communication ;
Les éléments organisationnels au niveau de
l’asso- ciation et la surcharge mentale peuvent être à ● stress lié à la gestion de situations d’urgence ;
l’origine de divers risques pour les aides à domicile. ● stress dû à la gestion du temps ;
Les contraintes organisationnelles : ● liens affectifs tissés avec les personnes aidées ;
● déplacements chez plusieurs personnes dans la social : l’adaptation à la personne aidée est
journée ; souvent fonction des caractères, des profils sociaux.
● contraintes horaires (amplitude, rythme), travail Une mau- vaise adéquation sera source de conflits et
parfois la nuit, le week-end ou les jours fériés, de tension (gestes déplacés, suspicion de vols… ) ;
impossi- bilité de prendre les jours de congés ; ● encadrement inadéquat, limité à la gestion du
Liste non exhaustive des tableaux de maladies professionnelles (régime général) pouvant
EN CADRÉ 4
concerner les aides à domicile.
● dégraissants (solvants).
170
Risque électrique
D
ocuments pour
le Médecin Il peut se manifester soit lors de l’utilisation d’appa- reils ou de
du
Travail simples interrupteurs, soit lors de petites
N ° 102
2e trimestre 2005
Produits corrosifs :
● détartrant
s acides
(acide
chlorhydrique,
acide
phosphorique,
acide
acétique…),
● désinfectants alcalins
(eau de Javel… ).
Produits inflammables :
● acétone, alcool, C onseils pour la
● butane, propane.
réduction des risques
Produits de combustion :
● risque de dégagement d’oxyde de carbone par La réduction des risques repose sur quatre niveaux
des appareils de chauffage mal réglés. d’actions.
gaz propulseur inflammable est également source mutua- liste de garantie de ressources ou
d’accident. L’utilisa- tion de produits sous forme de d’indemnisation en cas d’absence transitoire
bombe aérosol entraîne une augmentation de (hospitalisations, cures, voyages ou séjours hors
l’exposition par inhalation et donc des risques département) ou définitive (placement, décès) de la
d’allergie ou d’irritation respiratoire pour certains personne aidée ;
produits. ● le développement de l’accès pour tous à un
suivi médical en médecine du travail, en particulier
pour les employés à temps partiel dans un cadre
mandataire ou directement rémunérés par des
RISQ UE BIO LOG IQ UE INFEC TIEUX
particuliers…
173
l’hépatite B est recommandée, dans certains cas, Si une personne assistée contracte une maladie
selon les résultats de l’évaluation des risques. Il est contagieuse (tuberculose, notamment, zona… ), il est
conseillé également de vacciner contre la grippe. La nécessaire d’en avertir immédiatement le médecin du
pratique d’une intradermo-réaction à la tuberculine travail qui prendra les mesures nécessaires, ou en
initiale, de référence, est conseillée ; en fonction de l’ab- sence de celui-ci le médecin traitant.
l’évaluation des risques, la conduite à tenir sera Dans le cas de soins à domicile comportant des
adaptée conformé- ment aux recommandations du injections, il faudra s’assurer que l’équipe soignante
(5) C f. : Prévention
et prise en charge de la
Conseil supérieur d’hy- giène publique de France (5). uti- lise des conteneurs adaptés pour matériels
tuberculose en France - La prévention passe par le respect de règles piquants/ tranchants afin de prévenir le risque
Doc Méd Tral. 2004,
97 : 21-49 et www.dmt- d’hy- giène strictes. d’accident d’expo- sition au sang (AES) de l’aide à
prevention.fr Dans tous les cas : domicile par une aiguille traînante. L’aide à domicile
● lavage des mains fréquent, systématique après devra être informée de la conduite à tenir en cas de
cer- tains gestes ; survenue d’un tel accident (décontamination
● port de vêtements dédiés (blouse) au travail, net- immédiate et consultation d’un médecin référent
toyés régulièrement ; dans un service d’urgence, afin d’éva- luer le risque et
En fonction de la personne aidée : de déterminer la conduite à tenir et le suivi).
● utilisation de gants pour les soins, la
manipulation d’objets éventuellement contaminés,
la manipulation du linge sale, après une
LES FORMATIO NS
sensibilisation des aides aux risques et à leur
(6) Pour tout prévention et une information sur les sources de
renseigne- ment contamination possible et sur les règles de Les formations sont nécessaires au personnel en
complémentaire sur ces contact avec des personnes âgées ou des malades.
formations PRAP « bon usage » des gants ;
(prévention des risques ● désinfection du matériel utilisé (bassin… ) ; Peu- vent être abordées :
liés à l’activité phy-
sique), contacter l’IN RS ● utilisation de pinces pour les pansements, le cas ● la formation D EAVS en formation continue
(poste 01 40 44 30 07)
échéant, de sacs pour conditionner les déchets. pour les salariées non titulaires de cette formation ;
ou le service Prévention
des CRAM ou CGSS. Il est également nécessaire d’assurer une ● l’approche psychologique des personnes âgées
coordina- tion et des échanges entre l’aide à et/ou du vieillissement (développer l’aide psycholo-
domicile, le médecin et l’infirmière. gique, le soutien face à la mort, la vieillesse, la mala-
die) ;
●la formation à la prévention des risques liés à
EN CADRÉ 6 Besoins d’études l’ac- tivité physique (PRAP), voire prévention des
ou d’actions complémentaires
risques liés à l’activité physique en secteur santé ou
Vis-à-vis des associations option spé- cifique « personnes âgées »(6) ;
■ Amélioration du financement des associations qui ● la connaissance de certaines pathologies (maladie
remplissent une réelle mission de service public ;
d’Alzheimer… ) et du comportement à adopter ;
■ Prise en charge les transports (à la fois en tant que
frais et en tant que temps de travail) ; ● la formation à l’hygiène ;
■ Développement de la formation continue ; ●la formation aux soins palliatifs et l’aide aux
■ Développement de l’aide psychologique ; mou- rants ;
■ Développement de l’idée de plans de prévention ● la formation à la conduite à tenir en cas
inspirés de ceux qui sont applicables aux travaux effectués
dans un établissement par une entreprise extérieure (décret d’urgence (secourisme, incendie)…
n° 92-158) [15].
174
Cette nouvelle profession est née d’emblée sous concernant le statut des employés et les conditions
le signe de la précarité : précarité des structures de travail.
(simples associations, sans moyens financiers, L’évaluation des risques fait apparaître une
disposant d’un encadrement réduit), précarité des charge de travail, mentale et physique, très importante
personnes aidées (souvent en situation difficile que du fait des difficultés de statut, des modes de
ce soit au plan finan- cier, social ou de santé), rémunération, de l’environnement de travail, des
précarité des aides à domicile elles-mêmes (sans conditions de travail difficiles chez certaines
formation, sans statut, sans garantie de salaires, sans personnes aidées.
protection). Enfin, les possibilités d’évolution de carrière sont
L’évolution récente vers plus de rares et une réelle réflexion sur ce sujet devrait être
professionnalisme est donc un grand progrès. D e menée.
nombreuses améliora- tions sont cependant encore Les besoins d’étude ou d’action
nécessaires, notamment complémentaires identifiés lors de ce travail sont
résumés dans l’encadré 6.
Bibliographie
175
AN N EXE 1
GUIDE D’ENTRETIEN AVEC
L’ORGANISME ET GUIDE
DE REPÉRAGE DES RISQUES
L’évaluation des risques nécessite une étude Le premier – 1. G uide d’entretien avec
des conditions de travail réelles qui passe l’organisme – doit servir au préventeur pour son
obligatoirement par un entretien avec les salariés premier contact avec les responsables de
et une étude des postes et fonctions de travail sur l’organisme afin d’évaluer ses modes de
le terrain. fonctionnement, ses contraintes, sa méthode de
Dans le cadre des aides à domicile, il peut être gestion des risques professionnels et les améliorations
dif- ficile de pouvoir observer les conditions réelles possibles.
de tra- vail, du fait du caractère dispersé des postes Le deuxième – 2. G uide de repérage des risques
et surtout du caractère privé des habitations qui – pourra être utilisé soit lors d’un entretien avec
rend juridique- ment plus difficiles ces visites. l’aide à domicile (par exemple lors de l’examen
Pour faire face à cette difficulté, deux guides ont périodique de médecine du travail), soit lors de
été rédigés. visites au domi- cile des personnes aidées.
● la formation du
personnel.
Y-a-t-il un règlement Il peut y avoir des cha- Demander le
inté- rieur pour les pitres sur la médecine règlement intérieur
salariés ? du travail, les EPI, la pré-
vention des risques, les
conduites addictives…
Les salariés
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
N ombre de salariés Permet d’apprécier la
assu- rant l’aide à dimension de l’associa-
domicile ? tion et donc ses moyens.
178
Suite page suivante ���
Les salariés (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Les salariés doivent-ils Fatigue, stress, risque Recommander de
effectuer beaucoup de routier. ● limiter les déplacements,
en commun, préciser
dans le règlement inté-
rieur les conditions
d’utilisation des véhi-
cules personnels.
D ocuments
pour le Médecin
du Travail
N ° 102
2e trimestre 2005
179
Les personnes aidées
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Q uels sont les lieux Possibilités d’affecter
d’in- tervention (types des aides avec
de domicile, logement- restrictions médicales à
foyer, unité de vie… ) ? des loge- ments-foyers.
181
Suite page suivante
���
Le soutien des salariés (suite)
Question Pourquoi ? Réponse Recommandations
Quel est le matériel de Recommander de fournir
protection et les les équipements de
consignes de protection protec- tion individuelle
fournis aux salariés ? suivants :
Qui les achète ? ● gants de ménage, gants
et de désinfection des
mains,
● blouses,
● trousses de secours,
des courses,
● mallette de transport du
matériel fourni, …
Recommander de fournir
les documents suivants :
● consignes sur la
conduite à tenir en cas
d’accident,
● numéros d’appel d’ur-
gence.
C omment s’organise la Suggérer les possibilités
formation continue ? Sur de formation continue :
quels thèmes ? formation des salariés
non diplômés, formation
à la prévention des
risques liés à l’activité
physique (PRAP),
secourisme, contact
avec la mort, la
maladie…
Assurances (AT, respon- Assurances permettant Conseiller de prendre en
sabilité civile… ) ? un maintien des salaires charge l’assurance des
L’association prend elle en cas de vacance de la véhicules pour les dépla-
en charge l’assurance personne aidée. cements
des déplacements Assurance responsabilité professionnels, de
profession- nels des civile de la personne fournir un véhicule de
salariés ? aidée. service, de prendre en
Assurance responsabilité charge la responsabilité
civile de l’aide si elle civile.
casse quelque chose au
domi- cile.
Assurance du véhicule.
182
2.Guide de repérage des risques
N OM ET COORDONNÉES DE L’ASSOCIATION :
RENSEIGNEMENT DIVERS :
DATE DE LA VISITE :
C
ONTENU ET NATURE DU TRAVAIL
: ❒ Accompagnement social (sorties,
loisirs… )
❒ Ménage courant ❒ Soins de confort et d’entretien de la
❒ Préparation des repas vie (toi- lette, habillage… )
❒ Aide à la prise des repas ❒ Aide au déplacement, au lever, au
❒ Entretien du linge coucher
❒ Aide aux démarches administratives
l’aide) l’encadrement
● Agression s ( verb a
le , physique)
● Encombrements,
finan- cière de
travaux l’assurance
● Route dangereuse
automobile
● D isponibilité des
équipe- ments de
secours (roue de
D
ocuments pour secours, triangle de
le Médecin
du
signalisation… )
Travail ● Sensibilisation des
N ° 102
2e trimestre 2005 aides à domicile au
184 risque routier
● Respect du code de la
Route
Risques particuliers chez les personnes
Ce qui peut Pourquoi ? Dommages possibles Axesde prévention
créer un
risque
Manutention manuelle, ● Manipulation de ● Douleurs dorsales, ● Aménagement du
postures, matériel volumineux lumbagos, sciatiques domicile de la personne
gestes répétitifs (lit, lève-malade, ● Troubles musculo- aidée dans la mesure
fauteuil roulant, squelettiques des du possible
chariot, meubles, membres ● Acquisition de matériel
verre ébréché
OTES
D ocuments
pour le Médecin
du Travail
N ° 102
2e trimestre 2005
N
les accrocher
● Limiter les
intervention en
hauteur
● Interdire l’utilisation de
« moyens de fortune
» (chaises, caisses… )
● Porter des
chaussures adaptées
à semelles
OTES
N
chimique : gestes à ne
pas faire, reconditionne-
ment ou mélanges
intem- pestifs, conduite
à tenir en cas
OTES
N
D
ocuments pour
le Médecin
du
Travail
N ° 102
2e trimestre 2005
sacs pour
conditionner les
déchets
N
- utilisation de conte-
neurs pour matériels
piquants/tranchants
si nécessaire
● Si une personne assis-
appareils électroporta-
tifs endommagés
● Interdire aux aides
ménagères toute
intervention personnelle
sur les installations
électriques
OTES
N
D ocuments pour
le Médecin
du Travail N ° 102
2e trimestre 2005
188
Produits chimiques (fiche récapitulative)
Produits Etiquetage Substance Utilisation EPI Présence de
s substance(s)
dangereus cancérogène(
es dansla s),
compositio mutagène(s),
n toxique(s)
pour la
EN TA IRES
COMM
189