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Pour une déclaration universelle

des droits des peuples


Identité nationale et coopération internationale
Ouvrage paru, en 1988, en italien sous le titre : La Carta di Algeri
La dichiarazione universale dei diritti dei popoli
Algeri, 4 luglio 1976
Edizioni Cultura della Pace
S. Domenico di Fiesole (Fi)

Couverture : Charles Maccio

Responsable des Editions : Charles Maccio

Correcteur : Simone Dutey


Relations avec l'imprimeur : Colette Huissoud
Imprimeur : Imprimerie des Monts du Lyonnais
69850 Saint-Martin-en-Haut

La reproduction partielle et à des fins non commerciales des textes publiés par
la "Chronique Sociale" est autorisée à la seule condition d'indiquer la source
(nom de l'ouvrage, de l'auteur et de l'éditeur et de nous envoyer un exemplaire
de la publication.

Chronique Sociale, Lyon, Dépôt légal : Mars 1990


Pour une déclaration universelle
des droits des peuples
Identité nationale
et coopération internationale

François _Rigaux

Collection "Synthèse"

Vie Ouvrière Chronique Sociale


Rue d'Anderlecht 4 7, rue du Plat
1000 Bruxelles 69288 Lyon Cedex 02
Belgique France
Tél. : (02) 512-50-90 Tél. : 78-37-22-12
Pour une déclaration universelle des droits des peuples
Préface 7

Chapitre 1 : L e p e u p l e , u n c o n c e p t p l u r i v o q u e 11
I - La polysémie du concept de peuple 11
II - Interprétation du concept dans le contexte normatif
de la Déclaration d'Alger 20
1. Introduction 20
2. Les relations externes des peuples 21
3. Les relations internes du peuple-nation et de l'Etat 23
4. Les droits des collectivités internes contre l'Etat 24

Chapitre 2 : D r o i t s d e s p e u p l e s e t d é m o c r a t i e 27
1 - Introduction 27
II - L'origine révolutionnaire des droits de l'homme
et des droits des peuples 30
III - L'identification de l'Etat, du peuple et du droit 33
IV - Considérations critiques 39
1. Peuples et Etats 39
2. Une approche pluraliste de la légitimité du droit 43

Chapitre 3 : S o u v e r a i n e t é n a t i o n a l e e t c u l t u r e s p o p u l a i r e s 51
1 - Introduction 51
II - Pauvres et riches ou pouvoir économique et souveraineté populaire. 53
III - Les sources populaires de la culture politique 60

Chapitre 4 : R é a l i s t e s e t u t o p i s t e s d a n s la d o c t r i n e
du droit international 65
1 - Des origines à la paix de Westphalie 65
1. L'Antiquité 65
2. La pensée chrétienne de l'Antiquité à l'âge moderne 71
3. Légistes et jurisconsultes à la fin du Moyen Age 72
4. Le droit des gens selon les théologiens espagnols
du XVIe et des premières années du XVIIe siècle 73
5. La synthèse de Grotius 75
II - De la paix de Westphalie au traité de Versailles 78
1. L'école du droit de la nature et des gens 78
2. L'état de nature et la philosophie de l'Etat 79
3. Les courants utopistes à l'époque de l'Aufklarung 85
4. Le directoire et le concert européens 87
5. Le positivisme doctrinal ...... 89
III - De la Société des Nations à l'Organisation des Nations Unies . 90
1. La consolidation de l'ancien ordre international
par le Pacte de la Société des Nations 90
2. Les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies 92
3. Le développement de la doctrine depuis la fin
de la seconde guerre mondiale 95
4. L'institution d'organisations internationales diversifiées.... 101
5. La décolonisation 103
6. Le nouvel ordre économique international 104

Chapitre 5 : D u d r o i t d e s g e n s a u d r o i t d e s p e u p l e s 109
I - La protection internationale des minorités 109
1. Introduction 109
2. La définition des minorités 112
3. Le rattachement d'un individu à une minorité 115
4. Nature et étendue de la protection accordée aux minorités . 115
II - La protection internationale des droits de l'homme 118
1. Le droit international universel 118
2. Difficulté d'assurer la protection des droits de
l'homme dans l'ordre interétatique 120
3. Les recours individuels d'après la Convention
européenne et la juridiction exercée par la Cour
européenne des droits de l'homme 122
4. Les autres instruments régionaux de protection
des droits de l'homme 123
5. La prétendue troisième génération des droits de l'homme . . 123
III - Vers un ordre transnational humanitaire ? 124
IV - La Déclaration universelle des droits des peuples 126
1. Introduction 126
2. Analyse des dispositions contenues dans la Déclaration . . 128
3. Actualité et nature de la Déclaration 139
4. Lelio Basso et le Tribunal permanent des peuples 142
Conclusion 149

Documents : 1. Bill of Rights du 13 février 1689 (extraits) 150


2. Déclaration de l'Indépendance des Etats-Unis
du 4 juillet 1776 (extraits) 152
3. Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789. 156
4. Déclaration universelle des droits de l'homme
du 10 décembre 1948 158
5. Déclaration universelle des droits des peuples du 4 juillet 1976.. 162

Sessions d u T r i b u n a l p e r m a n e n t d e s p e u p l e s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

Table alphabétique . . . . . . . ........................ 166


Préface
Il est possible de réduire à trois affirmations les lignes directrices du présent
ouvrage : les textes juridiques fondamentaux, telle une constitution ou une
déclaration de droits, ont une composante éthique et philosophique ; ils ne
sont porteurs d'une mutation sociétaire qu'à condition d'être accompagnés de
l'action de forces politiques qu'ils contribuent à rationaliser et à légitimer ;
même si les principes fondamentaux qu'ils contiennent sont accompagnés de
restrictions, le plus souvent implicites, la seule méthode d'interprétation cor-
recte consiste à faire prévaloir la généralité des termes utilisés sur l'effectivité
partielle qui leur avait été accordée à l'origine. Pareille évolution du sens des
concepts s'appuie à la fois sur le message éthique dont ils sont porteurs et sur
le développement des luttes populaires auxquelles ils encouragent.
L'interprétation de la Constitution américaine procure une illustration
convaincante de la triple thèse qui vient d'être esquissée. Ce sont des proprié-
taires d'esclaves qui affirment dans la Déclaration d'indépendance du 4 juillet
1776 que "tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur
de certains droits inaliénables : parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté...".
En 1857, la Cour suprême des Etats-Unis décide que les Noirs ne jouissent
pas de la protection constitutionnelle, qu'ils ne sont pas des "personnes" au
regard des textes utilisant ce mot. Solution qui se fonde notamment sur l'in-
tention restrictive qu'ont eue les rédacteurs de la Constitution eu égard aux
conditions socio-économiques de l'époque. Quelque quarante ans plus tard la
même juridiction réitère son erreur : le XIIIe et le XIVe amendement adoptés
après la guerre de Sécession, selon lesquels le principe d'égalité devant la loi
s'impose aux autorités fédérales et aux Etats, reçoit une signification purement
formelle : ce principe ne s'oppose pas à ce qu'une loi de la Louisiane prévoie
l'aménagement de compartiments séparés pour les Blancs et pour les Noirs
dans les voitures de chemin de fer circulant sur le territoire de cet Etat. (l) C'est
la separate but equal doctrine qui prévaudra durant plus d'un demi-siècle. Il
faut la guerre de Sécession pour qu'une révision constitutionnelle mette fin
aux discriminations formelles entre les races. Des actions populaires soutenues
et répétées sont nécessaires pour que s'exprime après la seconde guerre mon-
diale une culture favorable à la condamnation par la Cour suprême de toute
forme de ségrégation. (2)
Proclamée sous l'inspiration de Lelio Basso, deux siècles jour pour jour après
la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis, la Déclaration universelle des
droits des peuples a incorporé certaines règles fondamentales du droit interna-
tional et des droits de l'homme, tout en s'efforçant d'en élargir la portée et

(1) Dred Scott v. Sandforth, 60 U.S. (19 How.) 393 (1857) ; Plessy v. Ferguson, 163 U.S. 357 (1896).
(2) Brown v. Board of Education, 347 U.S. 483 (1954).
l'effectivité. Ainsi, le droit des peuples à l'autodétermination doit être
d é t a c h é d e s r e s t r i c t i o n s q u i l ' a c c o m p a g n e n t s e l o n la c o n c e p t i o n d o m i n a n t e
d u d r o i t i n t e r n a t i o n a l positif. L a f a c e i n t e r n e d u m ê m e droit, q u i inclut le
libre choix d ' u n r é g i m e é c o n o m i q u e et politique respectueux des libertés
fondamentales, fait la synthèse du droit collectif à l'autodétermination
et des droits d e l ' h o m m e , t r o p s o u v e n t p e r ç u s selon u n e perspective indivi-
dualiste et subjectiviste. Le Tribunal permanent des peuples offre aux
p e u p l e s d o n t l e s d r o i t s s o n t t r a n s g r e s s é s u n l i e u d e p a r o l e : q u a n d il s e p r o -
n o n c e s u r l e s f a i t s d o n t il e s t s a i s i , il c o n f è r e a u x n o r m e s m i s e s e n œ u v r e u n e
effectivité qui, p o u r être s y m b o l i q u e , n ' e n est p a s m o i n s réelle. L'effectivité
et la légitimité d'un tribunal d'opinion ont souvent été contestées. A la
v é r i t é , il n ' y a p a s d e d i s t i n c t i o n à f a i r e s u r c e p o i n t a v e c l e s o r g a n e s d e s E t a t s
o u d e l ' o r d r e j u r i d i q u e i n t e r n a t i o n a l . S a n s d o u t e les d e u x d é c i s i o n s a m é r i -
caines p r é c é d e m m e n t citées ont-elles e u u n e effectivité i m m é d i a t e : si e n
1857 la C o u r suprême avait r e t e n u u n e i n t e r p r é t a t i o n p l u s libérale d e la
C o n s t i t u t i o n , elle a u r a i t p e u t - ê t r e c o n t r i b u é à e m p ê c h e r le d é c l e n c h e m e n t d e
la g u e r r e d e S é c e s s i o n . S e u l le t e m p s é c o u l é p e r m e t u n j u g e m e n t s e r e i n d e s
actes juridictionnels. Les erreurs d u passé doivent aider à prévenir qu'il e n
soit c o m m i s d ' a u t r e s a u j o u r d ' h u i . D a n s u n e o p i n i o n dissidente sous l'arrêt d e
1 8 9 6 , le j u g e H a r l a n a n n o n c e a v e c c l a i r v o y a n c e q u e la s e p a r a t e b u t e q u a l
doctrine apparaîtrait à l'avenir aussi pernicieuse q u e la solution d e 1857.
T o u t e f o i s , la m a j o r i t é d e la C o u r n ' a v a i t p a s su faire à t e m p s la l e c t u r e d e ses
erreurs passées.

Si l ' o n a p p l i q u e la m ê m e m é t h o d e à q u e l q u e s d é c i s i o n s d e t r i b u n a u x d ' o p i -
n i o n , il e s t a i s é d ' o b s e r v e r a u j o u r d ' h u i q u e d e s j u g e m e n t s q u i o n t f a i t s c a n d a l e
a u m o m e n t o ù ils f u r e n t p r o n o n c é s o n t a p r è s p e u d ' a n n é e s a c q u i s u n e r e d o u -
t a b l e respectabilité. Q u ' i l s'agisse d e la g u e r r e d u V i e t n a m s u r laquelle le tri-
b u n a l international institué à l'initiative d e B e r t r a n d Russell et présidé p a r
J e a n - P a u l S a r t r e a t e n u d e u x s e s s i o n s , d u T r i b u n a l R u s s e l l II s u r l ' A m é r i q u e
latine ou du Tribunal permanent des peuples, dans la p l u p a r t des cas le
c o n t e n u d e s c o n d a m n a t i o n s p r o n o n c é e s e s t a u j o u r d ' h u i le b i e n c o m m u n d e
l'opinion p u b l i q u e éclairée. A l'époque où Duvallier et Marcos étaient des
chefs d ' E t a t courtisés et respectés, u n tribunal d'opinion a soumis à des inves-
t i g a t i o n s r i g o u r e u s e s les c r i m e s d o n t ils é t a i e n t a c c u s é s e t d o n t la r é a l i t é e t l a
gravité ne sont aujourd'hui plus contestées par personne.

Les conclusions de la session d u Tribunal permanent des peuples s u r les


politiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale
(Berlin-Ouest, 26-29 septembre 1988) n'ont cessé depuis d'être acceptées par
de larges courants d e l'opinion publique. Est-ce une impertinence ou une
incongruité que d'avoir eu raison un p e u trop tôt ? Les lacunes actuelles
du système juridictionnel international et d e la protection c o n t r e les p l u s
graves violations des droits de l'homme n e justifient-elles pas que, là o ù
il e x i s t e u n e s o c i é t é c i v i l e , c e l l e - c i o u v r e l a v o i e a u x i n s t a n c e s p o l i t i q u e s e t
diplomatiques ?
Comme l'a dit Jean-Paul Sartre dans le discours inaugural prononcé à
S t o c k h o l m le 2 m a i 1 9 6 7 , ce " q u e n o u s v o u l o n s c'est q u e (la l é g i t i m a t i o n d u
T r i b u n a l ) s o i t r é t r o s p e c t i v e , o u si l ' o n p r é f è r e a p o s t e r i o r i " . ( 3 ) Il y a d a n s c e t t e
parole d u philosophe u n e n s e i g n e m e n t d o n t juristes et h o m m e s politiques doi-
v e n t m e s u r e r l a p r o f o n d e u r : il f a u t a t t e n d r e d e l ' a v e n i r p l u t ô t q u e r e c h e r c h e r
d a n s le p a s s é le b i e n - f o n d é e t la p e r t i n e n c e d e s a c t e s j u r i d i c t i o n n e l s , q u e l s
qu'ils soient.

Les é v é n e m e n t s qui, d u r a n t l'année écoulée, ont, d ' u n e m a n i è r e p o u r l'essen-


tiel p a c i f i q u e , b o u l e v e r s é la g é o g r a p h i e politique de l'Europe, confirment
aussi la signification du droit des peuples et ses liens a v e c les droits de
l'homme. C e u x - c i s o n t le f r u i t d ' u n e c o n q u ê t e p o p u l a i r e : ils e x p r i m e n t l a
volonté collective d'instituer u n e société plus fraternelle, dans laquelle sont
e f f e c t i v e m e n t r e s p e c t é s les libertés i n d i v i d u e l l e s et les d r o i t s f o n d a m e n t a u x , ce
q u i inclut les d r o i t s é c o n o m i q u e s et s o c i a u x . L a s i t u a t i o n c a t a s t r o p h i q u e d e
n o m b r e u x pays d u tiers-monde qui n ' o n t pas réussi à conjuguer u n e f o r m e d e
d é m o c r a t i e p o l i t i q u e et la satisfaction d e s b e s o i n s essentiels d e la p o p u l a t i o n
est u n a v e r t i s s e m e n t p o u r l ' E u r o p e : les fragiles c o n q u ê t e s d e la l i b e r t é d ' e x -
p r e s s i o n et d u p l u r a l i s m e p o l i t i q u e d a n s les p a y s d ' E u r o p e c e n t r a l e e t o r i e n -
t a l e n e s a u r a i e n t s e c o n s o l i d e r si l ' E t a t n e r é u s s i s s a i t p a s à o r d o n n e r l e s f o r c e s
é c o n o m i q u e s au service d u peuple.

L e p r é s e n t o u v r a g e est le texte original, c o m p l é t é et m i s à j o u r , d e celui q u i a


p a r u e n 1 9 8 8 d a n s la t r a d u c t i o n i t a l i e n n e d e M a d a m e A n n a L o M o n a c o , a u x
Edizioni Cultura della Pace.

L o u v a i n - l a - N e u v e , le 1 5 j a n v i e r 1 9 9 0

F. R i g a u x

(3) Voy. un extrait plus étendu de ce passage, infra, n° 199.


Chapitre 1

Le peuple, un concept plurivoque*


I - La polysémie** du concept de peuple
1. La définition du concept de peuple est, d'entrée de jeu, une tâche insur-
montable. La difficulté est d'autant plus considérable qu'elle doit être
affrontée sur un triple plan : le temps, l'espace et la variété des méthodes
scientifiques.
Sans doute faut-il commencer par déblayer, si faire se peut, ce dernier as-
pect. Les notions fondamentales du langage usuel - l'homme, la liberté, la
volonté, le peuple, l'Etat - ont des significations très diverses selon qu'elles
sont saisies par chacune des multiples branches des sciences sociales. Le
peuple est une réalité collective qu'il devrait être possible de décrire selon
les critères de l'ethnologie, de la sociologie ou de la psychologie sociale. La
notion évoque l'appartenance d'une collection d'individus à un groupe,
dont l'originalité consiste précisément en ce que se laissent déceler certains
signes non individuels, mais qui ont, pour une large part, tenu lieu de ma-
trice socio-culturelle ayant socialisé la personne : c'est en ce sens qu'aucun
homme, aucune femme ne sauraient se concevoir - ni même exister - en
dehors de la collectivité qui leur a permis de nouer des relations intersub-
jectives. Parallèlement, et si diverses soient-elles, les écoles philosophiques
ont été attentives à l'originalité de l'être humain en tant que tel, qu'elles sai-
sissent et auquel elles proposent un projet qui entend transcender les diffé-
rences particulières acquises au sein d'une collectivité déterminée. De
même, les religions de salut portent un message universel auquel tout être
humain est invité à se convertir. Toutefois, ces religions elles-mêmes se
sont implantées dans des espaces territoriaux circonscrits, à l'intérieur des-
quels elles se transforment en forces collectives auxquels résistent difficile-
ment les individus qui y ont été engendrés. En outre, l'appartenance à une
religion de salut établit entre les fidèles un signe de reconnaissance qui
contribue à les distinguer de toutes les autres collectivités.
2. Il n'est de peuple qu'institué : la matière sociale est trop volatile pour résister
à l'émiettement, si certaines pratiques, des règles de conduite, des organes
aptes à réprimer les déviances individuelles ne contribuent à enfermer

* Plurivoque : susceptible de plusieurs interprétations.


** Polysémie : pluralité de sens d'un mot, d'une phrase.
les membres du groupe dans les voies que des institutions ont tracées pour
eux, auxquelles ils adhèrent sans doute mais dont il ne leur est pas permis
de s'évader. Les plus notables de ces institutions sont données à chaque
être humain dès le jour de sa naissance : selon un langage contemporain qui
établit des distinctions inadéquates pour des périodes plus reculées, elles
sont familiales, politiques, religieuses, culturelles.

3. Non seulement tout peuple s'inscrit dans l'espace et le temps, mais le


concept qu'on en peut avoir est atteint de la même relativité. La relation du
peuple au temps est, pour une part, ambiguë : sans qu'elle y parvienne tota-
lement l'institution défie la durée,P) elle porte une continuité qui est refu-
sée à l'individu ; les sociétés se consolident et se transforment, l'image
qu'un peuple donne de lui-même est à la fois plus stable et offerte à plus de
mutations que celle des individus qui en sont membres. Les peuples dont la
longue histoire nous est familière, le peuple romain, le peuple allemand, le
peuple français, ont-ils une identité distincte de celle qui leur est attribuée
en ce moment ? La plupart des éléments pertinents pour une définition du
peuple ne valent pas indistinctement pour tous les groupes sociaux méri-
tant une telle qualification et ils ne s'appliquent pas avec une égale force
aux phases successives de l'évolution du même peuple.

4. Selon la perspective diachronique* qu'il est nécessaire d'adopter, l'identifi-


cation d'un peuple est inséparable de son histoire. Encore faudrait-il
distinguer selon que la perception historique est l'œuvre d'un observateur
externe ou qu'elle participe à la conscience qu'un peuple prend lui-même
de son propre devenir. Nul doute que cette dernière ne renforce les institu-
tions que les membres actuels de la collectivité ont recueillies de ceux
qui les ont précédés. Est-il permis de distinguer les "peuples sans histoire"
de ceux qui ont eux-mêmes pénétré dans le champ de la connaissance de
leur propre devenir ? A la vérité, une certaine forme de connaissance du
passé et des liens qui unissent les unes aux autres les générations succes-
sives paraît inséparable de l'existence de tout peuple. Sans doute les faits
du passé sont-ils perçus dans leur actualité sans la mise à distance qui
caractérise les peuples entrés dans l'histoire. Mais la confrontation avec des
groupes voisins et les relations d'hostilité qui l'accompagnent suffisent à
convaincre chacun des groupes de son originalité : quand les colonisateurs
anglais ont "découvert" les aborigènes de l'Australie, ils ont constaté l'exis-
tence de peuples multiples observant des traditions distinctes, parlant des
langues sans parenté entre elles, se disputant les femmes et les

(1) Sur la relation de l'institution à la durée, voy. notamment : Jean Nabert, Éléments pour une éthique
(Aubier, Paris, 1962), pp. 135 et s.
* Diachronie : ensemble des faits considérés du point de vue de leur évolution dans le temps.
territoires. (2) C ' e s t le s e n t i m e n t d e s u p é r i o r i t é d e s e n v a h i s s e u r s q u i a a p l a t i
la p u i s s a n t e o r i g i n a l i t é d e p e u p l e s d i f f é r e n t s les u n s d e s a u t r e s , d e m ê m e
q u e l ' o r d r e i n s t a u r é p a r les e n v a h i s s e u r s a m i s fin a u x luttes i n t e s t i n e s et a
c o n t r i b u é à r a s s e m b l e r les m u l t i p l e s p e u p l e s v a i n c u s et à les i n t r o d u i r e à la
perception d ' u n e c o m m u n a u t é d'intérêts. L a G a u l e et la G e r m a n i e s o n t
des créations d e la p a x r o m a n a . A u n e é p o q u e plus r é c e n t e , c'est la résis-
tance à N a p o l é o n qui a édifié sur u n e c o m m u n a u t é linguistique et cultu-
relle le n a t i o n a l i s m e a l l e m a n d . L a p l u p a r t d e s g u e r r e s d ' i n d é p e n d a n c e et
des luttes d e libération coloniale appellent la m ê m e observation.

5. U n e d i s t i n c t i o n p l u s f o n d a m e n t a l e c a r a c t é r i s e les p e u p l e s d o n t les institu-


tions s ' a p p u i e n t sur trois v e c t e u r s q u i se p r ê t e n t u n m u t u e l a p p u i a u p o i n t
d'être indissociables : la famille, la religion et u n e forme d'organisation
p o l i t i q u e . L a cité g r e c q u e , la r é p u b l i q u e r o m a i n e s o n t les t é m o i n s les m i e u x
c o n n u s d e sociétés aujourd'hui qualifiées d e "holistiques"(3) p a r c e qu'elles
n e tolèrent p a s u n e telle d é c o m p o s i t i o n qui est à leur é g a r d a n a c h r o n i q u e .
Si l ' o n a j o u t e à ces t r o i s é l é m e n t s l ' u n i t é l i n g u i s t i q u e , o n a p p r é h e n d e u n e
c o n v e r g e n c e , a u j o u r d ' h u i d i s p a r u e , e n t r e les traits qui n ' o n t p a s cessé d ' ê t r e
significatifs p o u r la définition d u p e u p l e . Serait-il p a r a d o x a l d ' a f f i r m e r q u ' à
p a r t i r d u m o m e n t o ù a p p a r a î t l e c o n c e p t d e p e u p l e , il s e r t à q u a l i f i e r d e s
collectivités d é j à très h é t é r o g è n e s , a u x q u e l l e s fait d é f a u t l'unité originelle ?
D'où l'impossibilité actuelle d'avancer une définition opératoire de ce
concept.

6. L a n o t i o n d e p e u p l e paraît a u j o u r d ' h u i i n s é p a r a b l e d e celle d ' É t a t , f o r m e


d ' i n s t i t u t i o n p o l i t i q u e q u i a, d e la m a n i è r e la p l u s décisive, c o n t r i b u é à fixer
les collectivités p o p u l a i r e s à l ' i n t é r i e u r d e f r o n t i è r e s n a t i o n a l e s . L e s f i g u r e s
d e l ' É t a t n e s o n t g u è r e m o i n s d i v e r s e s q u e c e l l e s d u p e u p l e , e t il e s t é g a l e -
ment malaisé d'en procurer une définition qui satisfasse aux formes
diverses d'organisation du pouvoir sur un territoire. L'empire romain,
l ' e m p i r e chinois, étaient a s s u r é m e n t d e s E t a t s , et la d o c t r i n e a n t i q u e d e la
res publica a servi, d è s la fin d u M o y e n A g e , à c o n f é r e r u n e rationalité
n o u v e l l e a u x m o n a r c h i e s qui s'étaient édifiées sur les d é b r i s d e l ' e m p i r e
r o m a i n . Toutefois, à l'instar d e s g r a n d s e m p i r e s d e l ' A n t i q u i t é , les m o n a r -
chies d y n a s t i q u e s o n t a c c e n t u é la n a t u r e territoriale d u s y s t è m e d e p o u v o i r .
Les souverains parlaient de leurs peuples, sans d o u t e p a r c e qu'ils régnaient

(2) Voy. notamment Carl Lumholtz, Among Cannibals (London, John Murray, 1889) ; John Morgan, The Life
and Adventures of William Buckley (Australian National University Press, Canberra, 1979 ; Seeing the
First Australians, ed. by Tan Donaldson and Tamsin Donaldson (George Allen and Unwin, Sydney, 1985).
(3) Il s'agit d'une notion d'origine anglaise qui apparaît pour la première fois dans le titre de l'ouvrage de J.C.
Smuts, Holism and Evolution (1926). Voy. The English Oxford Dictionary, 2d ed. (1989), t. VII, Vis
Holism et Holistic. Comp. : Dictionnaire général des sciences humaines, sous la direction de G. Thinès et
A. Lempereur (Ed. Universitaires, Paris, 1975) V° Holisme, Holiste, Holistique. "En anthropologie, ce
terme est utilisé surtout par les anthropologues anglo-saxons pour qualifier l'approche de la réalité socio-
culturelle comme totalité" (p. 457).
sur u n a g g l o m é r a t d e p o p u l a t i o n s h é t é r o g è n e s mais aussi p a r c e que, n'étant
p a s à l'origine d u p o u v o i r , ces p e u p l e s étaient c o m m e tels privés d e t o u t e
signification politique. L e prince n e tirait a u c u n e légitimité d u c o n s e n t e -
m e n t d e s e s s u j e t s à l a f i d é l i t é d e s q u e l s il n e m a n q u a i t t o u t e f o i s p a s d e f a i r e
a p p e l a u x é p o q u e s d e crise. E n m ê m e t e m p s les p a r t i c u l a r i s m e s r é g i o n a u x
o u l o c a u x é t a i e n t p l u s e f f i c a c e m e n t respectés(4) qu'ils n e le s e r a i e n t d a n s les
Etats n a t i o n a u x ultérieurs.

7. A v a n t d ' a p p r o f o n d i r cette idée nouvelle, celle d e l'Etat national, essentielle


p o u r l a n o t i o n c o n t e m p o r a i n e d e p e u p l e , il c o n v i e n t d e c o n s i d é r e r u n i n s -
tant la s u r v i v a n c e à l ' a u b e d u X X e siècle d e d e u x e n s e m b l e s a r c h a ï q u e s -
s e l o n les critères e u r o p é e n s d e l ' é p o q u e - la d o u b l e m o n a r c h i e a u s t r o - h o n -
groise et l ' E m p i r e o t t o m a n . E n ce q u i c o n c e r n e la p r e m i è r e , l'institution e n
1867 d'un ensemble bicéphale - kaiserlich ( u n d / o d e r ) kÕniglich - avait
sapé l'idée m ê m e d e la m o n a r c h i e plurinationale. E n cédant aux revendica-
tions h o n g r o i s e s , F r a n ç o i s - J o s e p h avait d é t r u i t l'essence m ê m e d e sa légiti-
mité. En outre, u n e part notable des peuples slaves d e la m o n a r c h i e fut
livrée a u n a t i o n a l i s m e h o n g r o i s , tandis q u e la p o p u l a t i o n a l l e m a n d e d e Cis-
l e i t h a n i e p r e n a i t c o n s c i e n c e d e s e s l i e n s a v e c l ' E m p i r e voisin. (5) G r â c e à l a
tradition d e tolérance d e l'Islam, l ' E m p i r e o t t o m a n a relativement bien res-
pecté ses minorités chrétiennes dont la situation s'est progressivement
dégradée avec l'émergence d u nationalisme turc jusqu'à aboutir à l'horrible
m a s s a c r e des Arméniens. (6)

8. L'Etat national est une forme nouvelle d'organisation politique à laquelle


trois facteurs au moins ont contribué : la philosophie des lumières (Aufkla-
rung), les deux grandes révolutions du dernier quart du XVIIIe siècle et la
philosophie allemande. Les événements de l'histoire et les faits de culture
qui les préparent ou les justifient après coup s'entrelacent. La glorieuse ré-
volution de 1688 qui avait détrôné le souverain légitime est suivie un an
plus tard de l'ouvrage de Locke sur le gouvernement civil, qui rationalise le
fait accompli. Un siècle avant la France, l'Angleterre a aboli la monarchie
de droit divin, et tous les éléments de la démocratie moderne sont déjà pré-
sents chez Locke, avec ses points forts et ses faiblesses. Le peuple n'aban-
donne sa liberté primitive - et mythique - que pour bénéficier des bienfaits
de la société civile, à savoir l'éradication* de la violence privée et la consoli-
dation de la propriété acquise par le travail. Le pouvoir des gouvernants n'a
plus d'autre justification que l'intérêt des gouvernés. Les droits politiques
sont étroitement liés à la force de conservation sociale réclamée par la

(4) En vertu de ce qu'il est permis d'appeler le benign neglect de l'autorité.


(5) Voy. notamment C.A. Macartney, The Habsburg Empire 1790-1918 (Werdenfeld and Nicolson, London,
1968), qui adopte néanmoins une attitude moins critique à l'égard du dualisme (pp. 567-568).
(6) Voy. : Le crime de silence, le génocide des Arméniens (coll. Champs, Flammarion, Paris, 1984), conte-
nant les rapports présentés à la session du Tribunal permanent des peuples sur l'Arménie.
* Eradication : action de déraciner.
classe des propriétaires. La révolution américaine (1776) introduit une idée
nouvelle, celle de la lutte de libération coloniale, mais aussi tard qu'en
1857, la Cour suprême des Etats-Unis fera prévaloir le droit de propriété
des maîtres d'esclaves(7) sur l'affirmation, cependant péremptoire, de la
Déclaration d'indépendance, selon laquelle "tous les hommes sont créés
égaux (et) sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables". La
principale originalité de la Révolution française consiste à asseoir l'Etat sur
la nation, déduisant l'indivisibilité de la République de l'unité du peuple.
C'est toutefois la philosophie allemande postérieure à la résistance à l'en-
vahisseur français qui établira l'identification du peuple et de l'Etat (Staats-
volk),* que les publicistes du XIXe siècle introduiront dans la doctrine juri-
dique de l'Etat (voy. infra, n° 44).
9. Entre la doctrine de l'Etat élaborée par Locke et la conception allemande
du peuple-Etat, il existe une différence fondamentale. La première est,
dans son essence, utilitariste, même si les théories qui méritent proprement
ce qualificatif n'apparaîtront qu'à la fin du XVIIIe siècle, sous l'influence
du progrès de l'économie politique. Aujourd'hui encore, le principal argu-
ment avancé à l'appui de la supériorité de la démocratie occidentale sur les
régimes socialistes est que "le monde libre" a, de manière plus efficace,
assuré la production et la distribution des biens matériels. En revanche, et
bien que le nazisme ne puisse être imputé à Hegel, la doctrine du Staats-
volk a sans doute contribué à la constitution d'Etats pervertis poussant à
ses extrêmes conséquences le dogme de l'assimilation du peuple et de
l'Etat, l'appareil étatique ayant réussi à subvertir les droits fondamentaux
du peuple.
10. La philosophie des lumières a inspiré aux théoriciens de la Révolution fran-
çaise une doctrine jusnaturaliste ayant conduit à l'affirmation d'une
conception universelle des droits fondamentaux : proclamée le 26 août
1789, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen contient des prin-
cipes valables pour la totalité du genre humain et dont la fonction propre
est d'assurer la protection du citoyen contre l'Etat. Religion de salut qui
s'est largement appuyée à l'humanisme grec, le christianisme a déployé une
vision universelle et univoque de la destinée humaine qu'il fut aisé de sécu-
lariser : la liberté à conquérir est le salut du genre humain. Les différences
collectives - celles qui tiennent à la race ou à l'ethnie, à la langue, aux
croyances - sont abolies, tous les êtres humains étant appelés au même sa-
lut, à la même libération. C'est en effet l'individu qui est désormais hissé au
sommet du système, les collectivités intermédiaires, corporatives ou régio-
nales, sont perçues comme une survivance dangereuse de l'Ancien Régime.

(7) Dred Scott v. Sandford, 60 U.S. (19 How.) 393 (1857).


* Voir note page 22
Droit de la guerre : 116, 122. Voy. : Agression, Origine révolutionnaire : 39-42, 51
Guerre d'agression, Guerre nucléaire. Projet pour l'avenir : 39-42, 51
Droit international : Antiquité : 89, 94 Protection internationale par l'Organisation
des Nations-Unies : 162-166
Application directe dans l'ordre interne d'un
Etat : 166 Recours individuel auprès de la Commission
Conception socialiste : 132, 134 européenne des droits de l'homme : 167
Doctrine contemporaine : 130, 131 Troisième génération : 169
Force obligatoire : 106 Droit individuels
Moyen Age : 95 Connotation collective : 46
Origine européenne : 121
Egalité : 10
Peuples : 197
Sujets du - : 196, 197 Enseignement : 11, 12
Tiers-Monde : 133 Esclavage : 8, 97,176
Voy. : Aristote, Grégoire, Grotius, Hobbes, Etat : Constitution islamique : 36
Kant, Platon, Pufendorf, Rousseau, Spinoza, Doctrine absolutiste : 112
Suarez, Thomas d'Aquin, Vitoria Doctrine juridique de l' - : 8
Droit naturel : 58,68,93-98,100,101,103,111 Etat de droit (Rechtsstaat) : 45,47
Etat nazi : 127
Droit des peuples
Identification de l'- et du droit : 43,45, 65
Agression externe : 19, 202
Démocratie : 32 Identification du peuple et de l'- : 11, 18,
43-44, 51, 53, 65,172
Droit à l'autodétermination politique : Institution : 21
181-184
Droit à la culture : 173, 187-189 Légitimité : 58
Minorités : 192
Droit à l'environnement et aux ressources
communes : 190 Peuples de 1'-(Staatsvolk) : 8,9,12,17,19,44,51
Ordre juridique international : 65, 195, 201
Droits économiques : 185-186 Relations internationales : 17,20,21,44,195
Droit à l'existence : 173-180, 194
Résistance à l'- : 42, 56
Droit international : 18, 197
Société parfaite : 45
Droit public interne : 18, 197 Unité du peuple : 10
Droits de l'homme : 16,17,18, 24,183,
197 Etat-nation : 13, 15, 201
Minorités : 191-192 Voy. : Nation, Nationalités (Principes des)
Projet pour l'avenir : 42, 176, 187, 197 Etat de nature : 111, 115, 116, 121, 133
Voy. : Déclaration universelle des droits des Etat-providence : 11
peuples, Peuple Etats-Unis
Droit romain : 91-94, 98 Déclaration d'indépendance des : 8, 33, 40,
Droit de vote : 72-74, 82, 83 - 41, 69, 75, 205
Droits de l'homme Révolution américaine : 8, 33, 69
Tocqueville : 70
Communication par la victime d'une viola-
tion : 164 Europe centrale et orientale : 43, 51,136, 205
Convention américaine des droits de
l'homme : 168 Faim et malnutrition : 178, 184
Convention européenne : 167 Génocide : 26, 27, 28
Crime d'Etat : 163
Grégoire (abbé) : 119, 198
Droit des peuples : 16,17,18, 24,183,197
Expression de la volonté collective du Grotius : 35, 89,102-105,107,108,115,134
peuple : 41 Guerre d'agression
Organisations non gouvememantales : 170- Charte des Nations Unies : 128, 129, 181
171, 183 Pacte Briand-Kellogg : 124
Origine : 16 Guerre nucléaire : 179
Hegel : 9, 37, 45 Oligarchie : 76-79
Histoire : 82, 83 Ordre juridique non étatique : 51, 52, 55, 58-
Hobbes : 35,101,107,11-112,113,120,121 60, 170-171, 201
Holistique (société) : 5 Ordre transnational humanitaire : 170
Indépendance nationale : 69 Organisation des Nations Unies : 126-129,137,
162-166, 170. Voy. : Charte des Nations
Informatique : 188 Unies, Institutions internationales, Institu-
Institutions financières mondiales : 144, 145, tions financières internationales.
146,186, 202, 203
Organisations non gouvernementales : 170-
Institutions internationales : 89, 137, 138. Voy. 171,183,194
Cour internationale de justice, Cour perma-
nente de justice internationale, Organisation Pacte international sur les droits civils et politi-
des Nations-Unies, Société des Nations ques (1966) : 14, 40, 41,164,197, 201
Institutions supranationales : 139 Pacte international sur les droits économiques,
Jus gentium : 91, 92, 94-101, 103 sociaux et culturels (1966) : 40,41, 164,
197,201
Kant : 37, 101, 118, 120, 198 Pauvres : 74, 76, 80, 85, 204
Liberté : 10, 44, 46, 87 Pensée juridique occidentale : 32, 33
Locke : 72, 82 Peuple
Luttes de libération nationale : 197, 202 Charte des Nations Unies : 44, 162, 201
Voy. : Décolonisation Culture : 24,30
Luttes ouvrières : 48, 87 Déclaration universelle des droits des
Minorités peuples : 19
Décolonisation (en voie de) : 141
Caractère individuel des droits protégés : 161 Définition : 1, 29
Communauté : 155, 156 Etat : 6,17, 87
Cour permanente de justice internatio- Famille : 5
nale : 14,148-151,154,155,157,159-161 Histoire : 4
Culture propre : 54 Identification du - et de l'Etat : 11, 18, 43-
Déclaration universelle des droits des
44,51,53,65,172
peuples : 30, 191-192 Institution : 1
Définition : 152, 153, 154
Emigration volontaire : 150, 151, 192 Langue : 10,12
Homogénéité (absence d') de la population Multiplicité : 16
d'un Etat : 13 Peuple de l'Etat (Staatsvolk) : 8, 9, 12, 17,
Implantation de colons : 14, 176, 192 19, 44, 51
Non-discrimination : 149, 160 Protection à l'intérieur de l'Etat : 15, 26-32
Protection après la seconde guerre mon- Relations externes : 20-22, 182, 183
diale : 14 Relations internes : 19, 23-25, 202
Protection internationale : 149, 159-161 Religion : 5, 10
Rattachement d'un individu à une minorité Secteur le moins favorisé de la popula-
protégée : 157 tion : 190, 204. Voy. : Pauvres
Société des Nations : 14, 147, 148, 149 Temps : 3,175
Modernité : 180 Territoire : 6, 13, 15, 26, 175
Unité du- : 10, 19
Moyens de communication de masse : 187
Volonté collective : 25, 27
Nation : 12, 53. Voy. : Etat-nation Voy. : Déclaration universelle des droits des
Nationalités (principe des) : 13, 125 peuples, Décolonisation, Droit des peuples,
Nazisme : 9 Minorités
Non-alignement : 184 Platon : 45, 90, 93, 110
Nouvel ordre économique international : 142-146 Populations (échanges de) : 15, 150, 192

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