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Ce long texte est un mémoire sur les mouvements de la mâchoire inférieure écrit en 1744

par Antoine FERREIN pour l’Académie royale. Antoine FERREIN est un médecin et anatomiste
français du 18e siècle membre de l’Académie de sciences de Paris. FERREIN a disséqué des
crânes afin d’étudier l’anatomie de l’ATM et ses mouvements.

MANDIBULE :
La mandibule est 1 seul et même os formé de deux pièces qui étaient séparées dans
l’enfance par un périoste : l’une antérieure, horizontale de l’angle au menton ; l’autre
postérieure, la branche montante. Ces deux parties sont reliées par un angle de 120 degrés
environ. La branche de la mandibule est en son sommet séparée en deux : le condyle
mandibulaire en arrière et le l’apophyse coronoïde en avant. Nous allons surtout nous
intéresser au condyle qui joue un rôle majeur dans l’ATM.

OS TEMPORAL ET CONDYLE :
La cavité glénoïde du temporal est creusée dans l’os temporal et loge le condyle
mandibulaire. Cette cavité est selon lui divisée en deux parties par la « fêlure glénoïdale »,
terme que l’on n’utilise plus puisque l’on appelle maintenant « scissure du Glaser ». En
arrière de cette fêlure se trouve des tissus mous qui sont en réalité des tissus appartenant à
l’os tympanal, ce que Ferrein n’avait pas encore décrit ; et en avant se trouve la partie
articulaire logeant la tête du condyle. Cette cavité est terminée antérieurement par
l’éminence transversale du temporal, enduite de cartilage sur sa partie postérieure et
inférieure, cartilage que l’on appelle désormais cartilage hyalin, à l’époque Ferrein ne
différenciait par les types de cartilage.

ATM :
Le condyle est donc articulé avec la cavité glénoïde mais aussi avec l’éminence transversale.
Ferrein explique qu’au fond de la cavité glénoïde, on dirait du cartilage mais ce n’est qu’un
périoste ou une membrane, mais maintenant on sait que c’est la membrane synoviale qui
tapisse le fond de la cavité qui a cet aspect, et que le tubercule articulaire est recouvert de
fibro-cartilage.
Ferrein décrit l’articulation temporo mandibulaire comme une « articulation avec moyen ». Il
décrit cela comme deux corps séparés par une lame inter-radiculaire ligamenteuse. On sait
maintenant que la lame inter-radiculaire dont il parle est le disque articulaire, que ce disque
est cartilagineux et non ligamenteuse, et que l’on appelle cela une articulation synoviale.

LIGAMENTS :
Il a observé « 2 cordes ligamenteuses » de chaque côté de la mandibule : l’une partant de
l’éminence transversale jusqu’à l’extérieur du condyle, qu’on appelle maintenant « ligament
latéral externe ou temporo-mandibulaire », l’autre de l’éminence transversale à l’intérieur
du condyle appelé « ligament latéral interne ». Il n’avait pas encore pu observer le ligament
stylo mandibulaire partant du processus styloïde jusqu’à l’angle de la mâchoire, ni le sphéno-
mandibulaire partant du sphénoïde jusqu’à la branche montante de la mandibule.

Parlons maintenant des MOUVEMENTS DE LA MANDIBULE :


On commence par le mouvement d’arrière en avant, qu’il appelle mouvement horizontal en
avant et que l’on appelle maintenant propulsion. Le condyle sort de la cavité glénoïde de
haut en bas puis suit le contour de l’éminence du temporal jusqu’à se placer sous elle.
Le mouvement d’avant en arrière est un mouvement peu considérable, puisque son étendue
et minime et que l’articulation ne le permet pas, les ligaments s’y opposent car leur attache
temporale est en devant et que l’attache condylienne est en arrière. En effet en Anatomie,
on ne compte que les mouvements naturels et non forcés.

Pour le mouvement de diduction, qu’il appelle latéral du milieu vers les côtés, c’est plus
compliqué car selon les anatomistes de l’époque : l’un des condyles sort de l’articulation,
l’autre rentre en dedans. Mais pour Ferrein il est impossible que les condyles fassent un tel
mouvement car le condyle est d’une taille trop élevée et rencontrerait le rebord cavitaire, et
que les ligaments retiendraient les condyles. Il dit donc que le mouvement latéral est un
mouvement circulaire horizontal autour du condyle travaillant. Effectivement, Ferrein avait
raison : on a prouvé que lors d’un mouvement de diduction, le condyle du côté de la
diduction est le condyle pivote sur lui-même autour d’un axe vertical, et que l’autre condyle
que l’on appelle orbitant effectue un mouvement en bas en avant et en dedans.  Ferrein
s’est opposé au consensus des anatomistes à l’époque afin de faire évoluer la science

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