Module: Nutrition Carbonée et Azotée des Plantes & Ecophysiology

Stress Abiotiques
chez
les Plantes

Pr. Cherki GHOULAM

LST-BioP 2020-2021
Effets du Changement Climatique

Le dérèglement climatique, par l’altération des conditions

climatiques du milieu telles que l’humidité, la température, la
pluviométrie ou la teneur en gaz carbonique, entraîne un
déplacement géographique des habitats dans lesquels peuvent
vivre les espèces animales et végétales.
Ce changement modifie donc le type d’élevage ou de culture
possible dans chaque région. Toutes les zones géographiques
seront-elles menacées de la même manière par le changement
climatique ?
Les effets sur les rendements des cultures

En fonction des conditions existentes, le réchauffement global et

l'enrichissement en CO2 peuvent avoir des impacts positifs ou négatifs.
Les accroissements des rendements simulés aux latitudes moyennes et
hautes sont essentiellement expliqués par:

Les effets de l'allongement de la saison de croissance et l'amélioration

·
des effets de températures froides sur la croissance. Dans certains sites
aux limites des latitudes élevées de production agricole actuelle, une
hausse des températures étend la saison de croissance sans gel et met
en place des régimes plus propices à une plus grande productivité des
cultures.
Les causes essentielles des réductions des rendements simulés sont:

- Le raccourcissement de la période de croissance. Des températures

plus élevées pendant la période de croissance hâtent les cultures
annuelles dans leur développement.

- Une diminution de la disponibilité en eau. Celle-ci est due à une

combinaison de hausses des flux d'évapotranspiration en climat plus
chaud, de pertes accrues d'humidité du sol

- Une vernalisation médiocre. La vernalisation est une exigence de

certaines cultures de céréales tempérées, par ex., le blé d'hiver, de subir
une période de basses températures hivernales pour initier ou accélérer
la floraison.
 Figure: Effets positifs et négatifs du changement climatique et le rechauffement du globe sur les
cultures et l’humanité
(Raza, A et al. . 2019, Plant)
Fig : influence de la concentration en CO2 sur la photosynthèse de
plantes en C3 et en C4. (Bernard SEGUN, INRA)
 Stress abiotiques chez les plantes

Notions de stress abiotique

Le stress abiotique correspond à une contrainte imposée par un

facteur environnemental et qui cause un déséquilibre dans le
fonctionnement normal du métabolisme de la plante.

En conséquence, la capacité d’une plante à survivre à un facteur

défavorable est appelée la résistance ou la tolérance au stress.
Les plantes doivent faire face aux stress abiotiques

Les plantes supérieures sont sessiles et par conséquent ne peuvent fuir les
facteurs abiotiques stressants. Elles sont exposées à ces facteurs sans
aucune protection. Par contre, les animaux sont mobiles et peuvent fuir les
conditions sévères.

Le caractère immobile des plantes nécessite plus de protection ce qui leur

impose de développer des mécanismes pour pallier aux différents facteurs
stressants. Ainsi, des variations au niveau des mécanismes de tolérance et
certaines caractéristiques morphologiques peuvent aider les plantes à éviter
le stress.
La seule option pour les plantes est de changer leur physiologie,
métabolisme, l’expression des gènes et les activités de développement
pour surmonter les effets du stress. Par conséquent, les plantes qui ont
des mécanismes de tolérance, de protection et d’acclimatation sont les
seules qui vont survivre alors que les autres ne le peuvent pas.

Les stress abiotiques sont généralement causés par la sécheresse,

salinité, hautes ou basses températures, lumière, déficit ou excès de
nutriments, métaux lourds et polluants soit individuellement ou en
combinaison (Fig. 1), .
Effets généraux des stress abiotiques sur les plantes
 Effets des stress abiotiques sur le système membranaire

La plupart des stress abiotiques ont

des effets communs sur les plantes
mais chaque stress pourra avoir ses
effets spécifiques. Les cibles
communes pour les stress sont les
systèmes membranaires qui, sous
conditions normales assures plusieurs
fonctions vitales. Ainsi, toutes les
fonctions impliquant les membranes
seront affectées sous stress.
STRESS HYDRIQUE chez
Les Plantes

Déficit Hydrique
Le stress hydrique a été défini comme une baisse de la disponibilité
de l'eau, traduite par une réduction de la croissance de la plante et/ou
de sa reproduction par rapport au potentiel du génotype.

Sécheresse:

De manière générale, il s'agit d'un phénomène climatique défini

comme un manque d'eau au cours d'une période prolongée qui
concerne exclusivement des plantes localisées en plein champ.

Sécheresse = déficit épisodique de pluviométrie ≠ Aridité =

déficit récurrent
Effets de la sécheresse sur la production des cultures

Jamie Haase,2020
Many parts of the world face water shortage and drought. As a result, farms and
orchards are losing their capacity to produce food. According to the Food and
Agriculture Organization (FAO), drought cost the world 29 billion USD in 2018;
therefore, it is imperative for governments, crop consultants, and farmers to be
proactive. Technology is already available for risk assessment, planning, and
adapting land to drought. Among them are many small, inexpensive, and portable
tools that can help make agriculture and forestry sustainable in these difficult times.
Fonctions mécaniques et physiologiques nécessitant
de l’eau chez les plantes
Circulation de l’eau dans le système Sol-Plante-Atmosphère
Effet du déficit hydrique sur la physiologie de plante :

L'effet du stress dépend de son degré, sa durée, le stade de

développement de la plante, le génotype et son interaction avec
l'environnement (YOKOTA et al., 2006)

Effets précoces:
Les feuilles ferment leurs stomates dès qu'elles sentent une
augmentation de la pression de vapeur de l'air.
La fermeture des stomates est une des réponses précoces au déficit
hydrique, elle se fait en quelques minutes et elle a pour but la
protection de la plante contre la déshydratation mais cause en même
temps une diminution de l'assimilation du carbone ce qui perturbe la
photosynthèse
-Arrêt de croissance, fermeture des stomates, arrêt de la transpiration
et de la photosynthèse, abscission des feuilles. Cavitation, stress
thermique, stress osmotique

- Mise en œuvre de mécanismes pour augmenter la capacité de

pompage, ou de stockage de l’eau dans la plante, et éviter les dégâts
occasionnés sur le métabolisme par la perte en eau des tissus.
 Impacts Agronomiques du Déficit Hydrique

L’effet du DH varie selon les espèces et les variétés de la même espèces

(variation génotypique)
 Champ de Mais soumis à une sécheresse prolongée

Sous stress sévère on peut assister à une perte totale de la production

Sensibilité de réponse des processus vitaux au déficit hydrique
Réaction différentielle entre la croissance et la photosynthèse

Haute sensibilité de l’expansion

foliaire se traduisant par une
chute brusque suite à la
moindre variation du Potentiel
hydrique.
Par contre la réduction de la
photosynthèse est progressive
Le maintien de la stabilité et l’intégrité des membranes sous déficit hydrique est
un critère de tolérance (évaluée par la perte d’électrolytes et la peroxidation des
lipides membranaires)
Impact du Déficit hydrique sur la Nutrition des Plantes

- La faible disponibilité en eau entraine une réduction de l’absorption

des éléments minéraux et leur faible concentration dans les tissus

- Le faible flux de transpiration réduit le flux entrant dans la plante en

éléments inorganiques

- Chez certaines espèces l’absorption du N et P est entravée par le

déficit hydrique

- Sous stress hydrique les teneurs en P et PO3-4 sont réduites et cette

réduction pourrait être causée par la faible mobilité duPO3-4 à cause
du manque d’humidité dans le sol.

- La deshydratation réduit l’activité de la nitrate réductase

Donc le déficit hydrique affecte négativement la disponibilité,

l’absorption, la translocation et le métabolisme des éléments nutritifs
 Statut hydrique des plantes

Le Contenu Relatif en Eau (RWC : relative water content)

RWC = [(PF-PS)/(PFsat.- PS)]x100

PF : poids frais, PS : poids sec,

PF sat: Poids frais à saturation

RWC feuilles qui transpirent normalement : 85 %

Seuil critique : environ 50% : mort

Potentiel hydrique

ψw = ψs + ψ p
ψ s : potentiel du aux solutés et il est lié au nombre de particules solubles
dissoutes dans l’eau

[solutés] ↑ : ψs diminue, donc ψw diminue

ψ p : potentiel de pression (Turgescence)

Forces physiques exercées par l’eau sur l’environnement

L’absorption de l’eau s’effectue si : ψ w racines < ψ w milieu extérieur

Ajustement osmotique:

L'ajustement osmotique a été défini comme un abaissement du

potentiel osmotique par l'accumulation de solutés dans les cellules
en réponse à un stress osmotique. Les solutés accumulés sont très
variés et appartiennent à diverses familles biochimiques comme les
acides aminés (proline, arginine, citruline, ornithine, etc.), les amides
(glutamines et asparagine), les polyamines, les acides organiques
(citrate, malate, lactate, etc.), les sucres (saccharose, pinitol, sorbitol,
mannitol, glycérol, etc.), les amines quaternaires (glycine-bétaine) et
les sels minéraux (K+, Na+ , Cl- )
Les Osmolytes
Rôle des osmolytes compatibles dans la protection contre le déficit
hydrque