Vous êtes sur la page 1sur 33

CAPTEURS INDUSTRIELS ET CHAINE DE MESURE

LICENCE ET-GEI
Plan du Cours
Propriétés générales des capteurs
 Notion de mesure
 Notion de capteur : principes, classes, caractéristiques générales
 Caractéristiques en régime statique
 Caractéristiques en régime dynamique
 Conditionnement et électronique de mesure
 Conversion numérique
 Transport, perturbations, protection, Isolation des signaux

P a g e 1 | 33
I. Notion de Mesure
 Définition:
Une grandeur est mesurable si on sait définir l’égalité, la somme et le
rapport entre deux valeurs de cette grandeur.

 Exemple:
la température exprimée en Kelvin est une grandeur mesurable,
correspondant à un niveau d’énergie : l’entropie S d’un système varie
comme sa température en Kelvin ; à 600K, elle vaut deux fois plus qu’à
300K.

la température exprimée en Celsius est une grandeur repérable : on sait


définir l’égalité, comparer (A est plus chaud que B), mais le rapport n’a
pas de sens : à 40°C, il ne fait pas deux fois plus chaud qu’à 20°C

a. Rôle du capteur

P a g e 2 | 33
Le capteur est le premier élément de la chaîne de mesure

Le capteur réagit aux


variations de la grandeur physique que l’on
veut étudier
(mesurande), en général en délivrant un
signal électrique donnant une image du
mesurande

Le transducteur est
l'élément fondamental qui permet de passer du
domaine physique du mesurande au
domaine électrique [optique,pneumatique...]

b. Structure des capteurs

 Le corps d'épreuve a pour fonction de transformer la grandeur à mesurer


(mesurande) en une grandeur physique secondaire (mesurande
secondaire) plusfacile à mesurer
P a g e 3 | 33
 Pour de nombreux capteurs, il peut y avoir plusieurs corps d'épreuve
avant la mesure électrique
c. Classes de capteurs :
 Capteurs passifs
La sortie est équivalente à un dipôle passif dont l’impédance (R, L, ou C)
varie avec le mesurande ;
Exemples résistifs

Le mesurande est évalué grâce à la mesure de la résistance


Autres exemples

 Les capteurs passifs ont besoin d’une source d'excitation pour


fournir un signal électrique de mesure
 Certains capteurs passifs ont besoin d’un circuit complexe pour
fournir un signal électrique de mesure
 Capteurs actifs
exemples :

P a g e 4 | 33
 Ces capteurs actifs ont besoin d’un circuit d'adaptation pour fournir
un signal électrique de mesure utilisable
Capteurs passifs/actifs

II. Caractéristiques statiques des Capteurs


 Etendue de mesure
L'étendue de mesure est la zone nominale d’emploi
Zone dans laquelle les caractéristiques du capteur correspondent aux
spécifications de fonctionnement normal ; elle est bornée par la limite
inférieure et la limite supérieure (portées)

Exemple 2

P a g e 5 | 33
 LA REPONSE STATIQUE
 La réponse statique est la réponse du capteur en régime permanent,
c’est à dire quand les grandeurs d’entrée (mesurande) et de sortie
du capteur (mesure) n’évoluent plus dans le temps (dérivée des
grandeurs d'entrée et de sortie nulles).

La réponse statique est déterminée pour l'étendue de mesure du


capteur (zone nominale d'emploi)

L’évaluation du régime statique suppose que le mesurande est constant et


que le capteur n'est plus dans son régime transitoire

Exemple:
un thermomètre indique la température du
milieu dans lequel il se trouve quand il est
en équilibre thermique avec ce milieu, c’est
à dire quand leurs températures sont
égales

 COURBE D'ETALONNAGE
P a g e 6 | 33
La caractéristique statique est la courbe qui représente la réponse statique en
fonction du mesurande
On l’appelle aussi courbe d’étalonnage.

 La courbe d’étalonnage. Permet aussi de connaître la relation


inverse entre le mesurande et la mesure.

 La courbe d'étalonnage peut être définie par un tableau représentatif de


points discrets de mesure
 La courbe d'étalonnage peut être définie une relation fonctionnelle
Cas 1 : la loi est connue physiquement
Exemple d'une sonde de température type thermistance
P a g e 7 | 33
Cas 2 : la loi est une approximation polynomiale déterminée par
régression
Exemple d'une sonde de température type PT100

SENSIBILITE EN REGIME STATIQUE


 La sensibilité 𝜎 en un point de mesure 𝑀0 s'exprime par le quotient de la
variation de la réponse par la variation du mesurande :

 La sensibilité peut se déterminer graphiquement à partir de la courbe


d'étalonnage. La sensibilité est la pente de la courbe au point 𝑀0

 Lorsque la loi physique 𝑆 = ∅(𝑀) reliant la réponse au mesurande est


connue, la sensibilité 𝜎 se déduit par dérivation :

 Evaluation graphique de la sensibilité:

P a g e 8 | 33
Un capteur est dit "linéaire" lorsque sa sensibilité est constante sur l'étendue
de mesure
 Sensibilité calculée à partir du modèle physique :

Exemple 1 :
pour un capteur à loi quadratique

Exemple 2:
Pour une thermistance ayant pour résistance R0 à la température
absolue T0, l’équation d’état est

1 1
𝑅(𝑇) = 𝑅0 . 𝑒𝑥𝑝𝐵( − )
𝑇 𝑇0

La sensibilité de ce capteur est donc :

Sensibilité moyenne sur l'étendue de mesure

P a g e 9 | 33
 RESOLUTION
 La résolution est la plus petite variation de la mesure qu'il est
possible d'observer

Attention : la résolution n'est pas la précision

 TYPE D'ERREURS
Définitions :

P a g e 10 | 33
 Une erreur [systématique] est une différence entre la valeur «
vraie » de la mesure et celle obtenue à partir de la réponse du
capteur.
 L'erreur absolue est caractérisée par une valeur absolue et un
signe
Une erreur présente un caractère systématique et répétitif.
 L’erreur relative est le quotient de l’erreur absolue par la
valeur « vraie » L'erreur relative n'est généralement pas signée.
 Une incertitude est un écart évalué statistiquement par rapport à
la valeur vraie . Généralement, on suppose que la distribution des
résultats est « normale », c’est à dire gaussienne. On parle
d’incertitude [absolue], d’incertitude relative, ou de précision
sur les résultats de la mesure

Il est fréquent que les incertitudes soient appelées "erreurs" (non-signées)

 Les erreurs systématiques sont celles qui n'ont aucun caractère


aléatoire. La mesure dans des conditions identiques donne toujours
la même erreur par rapport à la valeur vraie.
 Les sources usuelles d'erreurs systématiques sont:
- mauvais étalonnage du zéro, de la pleine échelle
- prise en compte d'un facteur de gain erroné
- erreur liée au principe même du capteur (non-linéarité
intrinsèque...)
- erreur liée à l'emploi du capteur (par exemple, mauvaise jonction
thermique d'un thermomètre avec le corps à mesurer)
 Les erreurs systématiques peuvent être éliminées par

- un ré-étalonnage périodique du capteur


- un meilleur choix de capteur
- une utilisation optimale du capteur
 L’erreur d'offset ou décalage est la différence entre la valeur « vraie
» de la mesure et celle obtenue à partir de la réponse du capteur
pour la borne inférieure de l'étendue de mesure

P a g e 11 | 33
 Les erreurs absolues s'évaluent soit dans l'unité du mesurande, soit dans
l'unité de mesure.
 L’erreur de gain est l'erreur de pente de la courbe caractéristique du
capteur; elle est visible essentiellement pour la borne supérieure de
l'étendue de mesure.

 Certains capteurs intègrent une procédure interne de ré-étalonnage (étalon


interne) du zéro et de la pleine échelle
 L’erreur de linéarité est l'erreur entre la courbe caractéristique du capteur
et la droite théorique de réponse.

P a g e 12 | 33
L'erreur de linéarité maximale sur l'étendue de mesure est souvent appelée
erreur de linéarité intégrale.
Les erreurs aléatoires peuvent être dues :
 aux caractéristiques intrinsèques (présence de bruit thermique, frottement,
seuil...)
 au mode d'emploi de l'appareil (erreur de lecture sur un appareil à
aiguille,numérisation de la sortie, ..)
 à des signaux parasites d'origine électriques
 aux grandeurs d'influence (température, tension d'alimentation, pH...)

Même si leur origine est connue, on ne peut pas connaître leur valeur ni
leur signe ; pour les évaluer, on fait appel à des méthodes statistiques

 ERREURS ALEATOIRES

P a g e 13 | 33
Un capteur est fidèle si l’écart-type sur les réponses à une même valeur du
mesurande est faible

P a g e 14 | 33
Un capteur est juste si la réponse moyenne est proche de la valeur « vraie

Un capteur est précis s'il est juste et fidèle

P a g e 15 | 33
 Répétabilité et Reproductibilité
 Réversibilité et Hystérésis

FINESSE
 La finesse permet d'évaluer la perturbation introduite par le dispositif de
mesure

III. CARACTERISTIQUES EN REGIME DYNAMIQUE


Réponse dynamique

La réponse temporelle d'un capteur s'évalue pour une variation du mesurande de forme donnée, liée
à l'usage typique du capteur :

P a g e 16 | 33
 Variation du mesurande

signal périodique décomposition du signal en une somme de sinusoïdes

 Temps de réponse
Définition : le temps de réponse à x% d'un capteur soumis à un échelon du mesurande est le
temps mis pour passer d'une valeur initiale S0 à une valeur de x% de valeur finale S1

Le temps de réponse permet d'évaluer la temps total de réaction d'un capteur à un échelon
de position . C'est un indicateur global.

Le temps de réponse à x% s'évalue par référence à la courbe de réponse seule, en tenant

compte du décalage initial S0 éventuel

Temps de montée

Définition : le temps de montée d'un capteur soumis à un échelon du mesurande est le


temps mis pour passer d'une valeur de x1% de la réponse depuis la valeur initiale S0 à x2% de

P a g e 17 | 33
Le temps de montée permet d'évaluer la vitesse de réaction d'un capteur à un échelon de
position, indépendamment de la notion de retard pur. C'est un indicateur global.

Il permet d'apprécier le comportement du capteur pour une succession d'échelons

 Traînage

Définition : Le traînage est l'écart de temps entre la réponse à la rampe et la droite idéale
caractérisant cette réponse pour atteindre une même valeur de la sortie.

La mesure de l'erreur de traînage est indépendante des caractéristiques de la rampe appliquée


pour un système linéaire

Réponse du 1er ordre


Exemple d'un capteur de température

P a g e 18 | 33
Equation de fonctionnement

 Solution de l'équation
Détermination de la constante K par les conditions initiales : on suppose
que le capteur est à la température à l'instant t = O

la solution générale de la réponse à l'échelon s'écrit donc :


P a g e 19 | 33
 Analyse de la solution

Réponse du 1er ordre à une rampe

P a g e 20 | 33
 Analyse de la réponse

Réponse fréquentielle du 1er ordre

P a g e 21 | 33
 Réponse à une entrée sinusoïdale

P a g e 22 | 33
 Bande passante d'un capteur

Remarque importante: une atténuation de -3db représente une


erreur de 30% par rapport à la valeur nominale .
CONDITIONNEMENT ET ELECTRONIQUE DE MESURE
Problématique
 Les signaux électriques issus de capteurs (thermocouples, ponts, jauges de
contrainte...) sont généralement de faible niveau. Il est donc nécessaire de
les amplifiers pour atteindre des valeurs compatibles avec les outils de
mesure modernes (chaîne de mesure numérique)
 La mesure du signal électrique doit se ramener à une tension continue,
seule grandeur matériellement prise en compte.
 La mesure ne doit pas perturber le phénomène étudié (modification
électrique, modification thermique...)
P a g e 23 | 33
 La mesure doit être significative, même en environnement perturbé
(perturbations électriques, thermique, lumineuse, autre grandeur
d'influence...). La technique de conditionnement peut participer au rejet
des perturbations et grandeurs d'influence.

 Les capteurs actifs fournissent un signal électrique par définition même


Les grandeurs usuelles sont :
 tension généralement de qlques millivolts
 courant en uA ou mA
 charge électrique

La mesure est une conversion de la grandeur en tension sans perturbation du phénomène source.

 Les capteurs passifs demandent une source d'excitation (continue ou alternative) pour
mettre en évidence la propriété électrique (variation de résistance, de capacité,
d'inductance, de couplage...)

Amplificateur opérationnel
L'amplificateur opérationnel est la base du conditionneur.
Il permet de réaliser les principales fonctions de la mesure électronique
des capteurs.
 Représentation symbolique :

P a g e 24 | 33
 Modèle en régime linéaire :

L'amplificateur opérationnel est l'outil de base pour amplifier les signaux


de mesure. Son gain doit être adapté pour les usages en instrumentation.
CAPTEURS ACTIFS

P a g e 25 | 33
 Capteur source de tension (exemple : thermocouple)
La fonction à réaliser par le conditionneur est une amplification de tension. La source Ec
présente généralement une impédance de sortie Zc . Le conditionneur charge cette source
par sa propre impédance d'entrée. Par application de la règle du diviseur de tension, on
obtient :

Le conditionneur doit présenter une impédance d'entrée importante devant celle de la


source. Le choix dépend de la précision souhaitée. Pour une précision 1/1000, il faut un rapport
d'impédance de même valeur

Le montage à retenir est le suiveur avec gain

 Capteur source de courant (exemple : phototransistor)

 Capteur source de charge (exemple : capteur piézo-électrique

P a g e 26 | 33
CAPTEURS PASSIFS
 Capteur résistif (exemple : sonde température PT100
Mesure par générateur de courant

P a g e 27 | 33
Capteur résistif (exemple : sonde température PT100)

Montage dit "potentiométrique" (diviseur de tension)

 Capteur résistif (exemple : sonde température PT100)


Montage en pont (double diviseur de tension)

P a g e 28 | 33
Montage en pont (double diviseur de tension)

Mesure de la tension
 Problématique de la mesure de tension

Les signaux issus de capteurs sont généralement de faible niveau et doivent être amplifiés. Le signal
utile est généralement une différence de potentiel entre deux points, alors que les outils de mesure
usuels (amplificateur opérationnel) évaluent le potentiel par rapport à une référence imposée
appelée masse .

P a g e 29 | 33
La tension de mesure Vc issue d'un capteur est la différence de potentiel entre les deux conducteurs
A et B:

La tension de mode peut être très importante devant la tension de signal (plusieurs volts pour un
signal de quelques millivolts). Elle peut être stable , mais le plus souvent, elle est perturbée par des
grandeurs externes (sources de bruits, couplages...)

 Amplification différentielle

 Amplificateur d'instrumentation
L'amplificateur d'instrumentation est l'amplificateur différentiel idéal .
 Caractéristiques souhaitées :

P a g e 30 | 33
 La réalisation de l'amplificateur d'instrumentation est souvent basée
sur un ou plusieurs amplificateurs opérationnels .
 Montage à Amplificateur opérationnel sommateur/soustracteur (idéal)

Ce montage présente l'inconvénient de présenter une impédance d'entrée de l'ordre de grandeur de


R1. Ce montage n'est donc adapté que si Ve1 et Ve2 sont des sources de tension pures (sorties
d'autres amplis)

 Amplificateur d'instrumentation à 3 amplis

P a g e 31 | 33
Exemples de montages
 Jauges de contraintes

P a g e 32 | 33
 Mesure de température par thermocouple
Un thermocouple est une jonction entre deux matériaux conducteurs de nature différente
porté à une température non-nulle. Ce couple est le siège d'une tension ayant deux origines
distinctes qui se superposent.
La soudure produit une tension liée à la nature des conducteurs et à la température absolue .
C'est l'effet thermoélectrique découvert par Seebeck en 1821

 L'effet inverse de l'effet Seebeck est l'effet Peltier : le passage d'un courant dans une jonction
de deux matériaux provoque la diminution ou l'augmentation de température de cette
jonction.
 l'effet Thomson est l'apparition d'une fem le long d'un conducteur lorsque celui-ci est soumis
à un gradient de température.

L'effet thermoélectrique est la somme des tensions de Seebeck et de Thomson . La sensibilité


globale est entre 1 et 70 µV/°C pour des combinaisons de métaux standards.

P a g e 33 | 33

Vous aimerez peut-être aussi