CRÉDI'TS
Auteurs: Brian Campbell et Nicky Rea
Matériel supplémentaire: Jackie Cassada
Conception supplémentaire: Justin Achilli
Développement: Justin Achilli
Révision : Cary Goff
Direction artistique: Lawrence Snelly
Maquette et mise en page: Katie McCaskill
Ulustrations : Andy Bennett, Pia Guerra, Fred Harper, Chuck
Regan, Andrew Ritchie
Cartes: Robby Poore, Conan Venus
Ulustration de couverture: Andrew Ritchie
Conception de couverture : Katie McCaskili
REIHERC IKYŒNTS
Mike "Sportif' Tinney, pour s'être encore une fois estropié
dans les buts.
Rob "Ginger" Hatcb, pour avoir été le plus malin du groupe.
Justin "Terrifiant" Achilli, pour la langue (même s'il voulait
être Posh).
Greg "Posh" Fountain, pour cette affreuse veste piquée au
groom de la GAMA.
Andrew "Baby" Bates, pour avoir requis l'attention concer-
nant son expérience de Trinity , franchement.
Et, bien entendu, à Madonna. Voulez-vous m'épouser?
REMERClEY1ENT 5 DE N1 CKY
À 1 Commensali - on devrait vraiment se rencontrer plus sou-
vent qu ' une fois par siècle pour le dîner.
Aux auteurs des Giovanni Chronicles pour l'utilisation des
Fondateurs et à Daniel Greenberg pour les personnages de
Children of the Inquisition .
Nombreux remerciements à Rob Hatch pour sa patience et à
Justin Achilli pour ses intuitions au cours de notre quête de la
vérité parmi les mensonges à une époque il1uminée unique-
ment par les flammes tremblotantes du Jyhad.
VE:RS ION FiRANÇAlSE
Titre original : Transylvania Chronicles TI Son of the
Dragon
Traduction: Luc Masset
Maquette: D.P.I.
© Hexagonal 1999
Achevé d'imprimer en septembre 99 par l'imprimerie
FABRÈGUE à Saint-Yrieix-La-Perche (87500).
Édité par HEXAGONAL - 94-96, rue Faidherbe - 93700
Drancy
Dépôt légal: septembre 1999.
© 1998, 1999 White Wolf Publishing, Inc .. Tous droits réser-
vés. Toute reproduction sans permission écrite de l'éditeur est
expressément refusée, sauf dans un but de présentation. White
Wolf, Monde des Ténèbres, Mage : L'Ascension, Vampire: La
Mascarade, Loup-Garou : L' Apocalypse, Wraith : The
Oblivion, Changeling the Dreaming, Werewolf the Wild West,
Vampire : l'Âge des Ténèbres, The Last Supper, Giovanni
Chronicles, Children of the Inquisition, Liber Transylvania,
Chronica Transylvania 1 : Marées de ténèbres et Chronica
Transylvania II : Le Fils du Dragon sont tous des marques
déposées par White Wolf. Tous les noms, titres, personnages et
textes ci-inclus sont des marques déposées de White Wolf - à
moins qu 'il n' en soit précisé autrement.
Avertissement: Les personnages et événements
décrits dans ce livre sont imaginaires. Une ressemblan-
ce quelconque entre les personnages et toute personne,
vivante ou morte, serait pure coïncidence.
La mention ou la référence à une quelconque com-
pagnie ou un quelconque produit dans ces pages n'est
pas une atteinte aux marques déposées concernées.
En raison de la nature des thèmes présentés ici , le
lecteur est invité à exercer son sens du discernement.
Plus particulièrement, nous l'avertissons que certains
des points de vue exposés ici pourraient choquer les
sentiments religieux ou la sensibilité morale de cer-
taines personnes. Considérez que les personnages
décrits dans ces pages ont des points de vue radicale-
ment déviants qui leur sont propres et auxquels n'adhè-
re pas l'éditeur.
l
 T ABLE DES MATITÈRES
ll N TR ODUCT:tON .... ... .. ...... . . .... . .. . . .. . 7
L'appel de la nuit . .. . . . ... .... . . . ........... . 8
Nouvelles légendes du Vieux Pays .. .. . .......... 9
Comment utiliser ce livre . .. . . . . .... .. .... ... . 10
Inspirations et révélations .. .. . . . .. .... ... . ... Il
C HAPITRE F REl\é[]E:R :
L .E S OYlBRES DE TRANSYL VANΠ.. ... ... . ... 13
L'aube d'un nouvel âge . .. ........... .... ... ..
Résumé des épisodes précédents . ...... . .. .. ..
Caïnites célèbres . ... ..... ...... .. .. .. .. . ..
Les Caïnites des sept domaines . .. ..... . ... . ..
Autres régions importantes . ..... . . . . .. .. . ...
Alliances de sang .. . . . .. . .. . . . . . ..... . ....
Histoire et politique des Caïnites ............... 23
Débats politiques . . . . . ...... .. .. . . ........ 24
Les réactions transylvaniennes à
la proposition d ' Hardestadt. . .. ... . .. . ... . 24
La révolution de Bobolna et
le Mouvement Anarch . . . .. . .. . ..... . . .. 25
La chute de Constantinople et
autres conspirations caïnites . . . .. . . .. ..... 25
Autres considérations . . ... ..... . ... . . . . ...... 28
Les armes à feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Les armures . .. . . . . ........ .. .... .. ..... . 29
Les voyages .... . .. . . ... . . ... .... .. ...... 29
L'écoulement du temps .... .. . .. .... ... ..... 30
C[-IA PHRE 5E~O'ND :
LE SAN G APPELLE L E SANG . .. .... .... ..... 33
Contexte de l'histoire ...... ... ... . . .. ... .. . .. 34
Actel: L'antre du serpent (1472) ... . . .. . .. . .... 34
Scène 1 : Une invitation du comte Radu . .... .. . 34
Scène 2 : Le Château d'Hermanstadt attend ... . . 38
C BRONICA 'ïCANSYl VAN]A n
Scène 3 : Des pièces sur un échiquier . ... . . .... 38
Scène 4 : Une discussion animée ........ . .... 41
Scène 5 : Une altercation embrasée . ... ..... .. 42
Scène 6 : Retour à Bistritz ....... . .. . ....... 44
Scène 7 : La volonté des anciens .. . .. . ... . ... 45
Scène 8 : La Cathédrale de Chair . ... ... . .. ... 45
Le dénouement ..... . . .... . .. .... .. ....... 49
C r-:1 APiITR E T jROIS LE',ME :
lh1ACE:LDE1VIA . ... . .. ....... . ..... .. . . ....... 51
14
14 Contexte de l'histoire . . . . . . . . ... . . ... . ... .. .. 52
14 Acte II: Du servage caïnite (1493) ....... . . .. . . . 53
14 Scène 1 : Quelques élus ....... . . . . ..... ... . 53
17 Scène 2 : Les courants de la fortune . . : . .... .. . 57
18 Scène 3 : Les trajets terrestres . . . . .. .. .... ... 58
Scène 4 : Questions essentielles . .. . .. .. .... . . 58
Scène 5 : Paix et châtiment. .. ....... ........ 68
Scène 6 : Le champ de sang .. . . ... . .. . . . . . .. 69
C H APITRE QUf\'T"R [È:~Y!\!E :
l:AMBRE P jROPl IÉ:T :J QUE ..... . . .. . . . ..... ... 73
Contexte de l' histoire ........... .. . .. . . .... .. 74
Acte III : Dans l'antre du Dragon (1495) .. . ..... 76
Scène 1 : Invités dans la mOlt . ... ...... . .. ... 77
Scène 2 : Le château de Dracula ........ . . .... 78
Scène 3 : La morsure du Dragon .. . .. . . . . . ... 80
Scène 4 : ~ntrée dans la non-vie .. . . . . . . .... .. 82
Scène 5 : Retour à Brasov ............. . .... 83
Au cœur de l'ambre . . ... ... ..... . ....... . . 83
Répercussions .. .. . ...... . . . .... . ...... . .... 83
C HAPfTRE CI:\IQUU~:lYΠ:
L E,S P:R o~r~L\ GON JSTES . . ...... .. . .. ... .. . .. .. 87
Un Assamite . ... .. .. . . . . . ... .. . . ........... 88
Des Brujahs ... ... .... . ............. . ... .. . 89 O HAPj[TRiE mX ] lG~l\IliE :
Des Gangrels . .. .. . . .. .. . ......... ... ...... 90 CO.iYIMENT .JOUE,:R UN E, :ÉPOFÉE .. . ... ... ... 103
Une Lasombra ...... ... . . ... . . .. . .. . .. .. . . . 91 Les interludes .. .. . .. . .... . .. . . .... .... . .. . 104
Des Malkaviens . . . ........... .. . .. ... .... .. 92 Maturation et expérience . . . ................ . 104
Des Nosferatus .... ... . . .. ... . ... . ..... . .... 93
Une Ravnos . .......... ... .... .. . . . . .. ..... 95 ApPiEN D1CE:
Des Toréadors . . . ............ . .. .. . .... . . ... 95 LiE', :RÜLiE DE il:HISTOIRE ET DU DESTU'\ ..... 111
Une Tremere .......... . ... . . ........ .... . . . 96 Brève histoire de Transylvanie
Des Tzimisces .... . . . .... . . .. . ..... . ...... . . 97 (XIV'-XVI' siècles) ..... .... .. .. . . . . ........ 112
Des Ventrues . . . . .... .. . . . ... . .. . . . . .. . ... . . 98 L'héritage de Dracula . . .... .. ..... . .. .. . .. . . 114
Dracula: une énigme ... ... . ... . . .. . .... .... . 99

TABLE DES Ylf"\'TIÈRES

<;venn bte ~obten reiten scfjne((

<tar (es morts 'Ooyagent 'Oite.

- <!3ottfiieb cÀugust ~urger "....L....~rIL~1

cÀ(ors que (es infants be

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~ntto'uctton

JJci je suis un noble. Je suis boyard.

(e peuple me connaît, et je suis le maître.
- Sram Stoker, l)racula

lI'\"TRDDUCTI DI'\"
 Les dernières années du Moyen-Âge constituent l'une des
périodes les plus tumultueuses de 1' histoire vampirique, en
particulier dans le voïvodat de Transylvanie.
Dans les "terres au-delà de la forêt", des meutes de nou-
veau-nés rôdent. Elles pervertissent les coutumes du Clan
Tzimisce en établissant le premier ritus du Sabbat. Au cœur
des chambres secrètes des Ventrues allemands, des vampires
assoiffés de pouvoir exaltent les vertus de la Camarilla. Ils
s'organisent contre le chaos qui les ronge. À quelques lieues
de là, alors que des paysans rebelles incendient les demeures
des seigneurs féoda ux, les anarchs portent le premier coup
contre la rigide oligarchie de la nuit. Les sectes politiques que
les Caïnites du XX, siècle connaissent si bien trouvent leur ori-
gine à cette époque.
La fin de la Révolte Anarch s'enchaîne en camaïeu avec le
début d 'un nouvel âge. Le Clan Tremere a été scandalisé par
les actes du traître Goratrix. Maintenant qu'il rejette leur ordre
et fonde le sien propre, les Sorciers sont menacés par ses
infants les plus jeunes. En manipulant et en sélectionnant les
dirigeants mortels de la Transylvanie, ils recrutent de nou-
veaux chefs dans leurs rangs. L' un des plus prometteurs est
Vlad l'Empaleur, le mortel que l'on appelle Fils du Dragon.
Mais il déjouera les tentatives de domination des Démons.
Chez tous les clans, le début de la Renaissance apporte de
nouvelles idées ... et engendre de nouvelles horreurs . La saga
de la Transylvanie continue.

L A PPEL DE LA NUIT
Dans notre monde comme dans celui du Moyen-Âge
sombre, le simple nom de la Transylvanie évoque les images
classiques des légendes de vampires. En ces sombres contrées,
la Mascarade est rarement honorée. Le Silence du Sang n'a ici
aucune signification, car le bétail de Transylvanie est doulou-
reusement conscient de la présence des morts-vivants. Les
gens du peuple barricadent leurs fe nêtres et leurs portes
lorsque le soleil se couche den·ière les sommets brumeux des
Carpates; car la Transylvanie est le théâtre d'une guerre noc-
turne - une guerre d'une brutalité éhontée et sanglante. Les
paysans murmurent des histoires de bruits terrifiants entendus
la nuit. La superstition est chose courante ici : la légende
devient réalité et ceux qui découvrent de sombres secrets
apprennent à vivre dans la crainte.
Les anciens Caïnites ont également beaucoup à craindre.
Les plus jeunes des infants de Caïn se rebellent contre un mil-
lénaire d'oppression. Ils s'unissent contre la tyrannie des sei-
gneurs et des princes vampires. Consumés par la rage et l'am-
bition, ils massacrent leurs sires pour acheter leur liberté. Des
coteries nomades de morts-vivants défendent les frontières de
leurs domaines traditionnels ; mais ils ne peuvent échapper
aux meutes d'anarchs et d'antitribus qui traq uent les anciens
de leur propre clan. Le Clan Tzimisce, en particulier, est pris
dans les affres de sa violente révolution. Des nouveau-nés
démoniaques rôdent dans les ombres de châteaux jadis gran-
dioses ; ils ne luttent pas pour la terre ou pour 1'honneur, mais
pour l' assouvissement de leurs désirs bestiaux.
À la fi n de ce siècle (et au terme de cette seconde partie des
Chronica Transylvania), les infants de Caïn auront complète-
ment restructuré la société vampirique. Ceux qui se pressent

8
dans le camp de la nouvelle Camarilla tentent vainement de se
raccrocher à leur humanité tout en se cachant derrière la socié-
té humaine. Face à eux, les plus bestiaux des Caïnites - dont
les infants de Goratrix , les anarchs tzimisces et ceux qui ont
détruit Lasombra - rejettent la morale et les soucis des
humains; ils créent un monde violent qui deviendra une nuit
le Sabbat. Entre ces deux extrêmes, Tyler du Clan Brujah
conduit les déshérités et les révoltés contre les chefs des deux
sectes; elle entame ainsi la guerre éternelle des anarchs.
La Transylvanie reflète cette division. C'est un pays où la
pourriture sévit. Ici, le sol lui-même est souillé par un mal
ancien et innommable. Les rugissements effrayants des
Gargouilles dans les airs, les hurlements de terreur des inno-
cents torturés - voilà l' appel de la nuit. Alors que le reste du
monde oublie les histoires du Vieux Pays, le sang versé en
Transylvanie est un sinistre témoignage qui ne connaîtra
jamais de fin. Une époque de ténèbres s'en va, mais une autre
de désespoir s'en vient dans son sillage.

NcOUVELLES
LÉGENDES DU VREUX
PAYS
Ceci est le second ouvrage de la sene des Chronica
Transylvania, une épopée vampirique qui s'étend sur huit
siècles. Alors que les vampires modernes sont aisément dis-
traits par des intrigues quotidiennes, des Caïnites plus vieux
savent que pour survivre à 1'horreur de la malédiction de Caïn
il faut élaborer des projets sur des décennies . Les soucis poli-
tiques d ' une cité pâlissent devant une saga qui peut se déve-
lopper en plusieurs siècles sur une nation entière. Grâce à
votre narration des légendes vampiriques , les Caïnites de votre
chronique peuvent eux-mêmes devenir des légendes.
Chaque histoire de cette série peut être utilisée seule et
pour elle-même. Toutefois, notre chronique dépeint des "ins-
tantanés temporels" qui illustrent l'évolution du voïvodat.
Chaque acte de ce drame est séparé des autres par des décen-
nies d'histoire humaine. Il y a des chances que la saga de votre
troupe ne se limite pas à quelques événements répartis sur seu-
lement quelques années : nous avons réuni 800 ans de
légendes pour servir de décor à votre histoire. Ce livre détaille
des conflits caïnites situés entre 1450 et 1500, l'une des
périodes les plus dangereuses de 1'histoire vampirique.
Prenez ici ce que vous voulez, et modelez-le en fonction de
vos sinistres projets. L'histoire est à vos ordres.

LlE T H ÈlYKlE IOlE LiIVI ]ViORTALiTÉ

CORRUPTRi ClE
Cette chronique marque lentement les protagonistes de la
société caïnite. Le temps est le pire ennemi du vampire. Les
nouveau-nés blasés de l'époque moderne font trop peu de cas de
la malédiction de Caïn; ils ne peuvent pas comprendre la véri-
table menace qu'elle représente. La soif de sang, le mépris des
mortels, les distractions de la politique - ce ne sont après tout
que des détails mineurs de la non-vie. Le plus grand fardeau que
doit supporter un vampire c'est l'immortalité elle-même.
[::'\fTRODUCTIOS

'9
 .'
Les vampires sont des créatures figées. Mais le monde
autour d'eux est en changement permanent. Il déforme et
détourne leurs grandes ambitions. L'idéalisme devient honte.
Le triomphe devient disgrâce. De simples combines transfor-
ment les scélérats en conquérants ; alors que des Caïnites
altruistes créent d'eux-mêmes leurs propres cauchemars. Le
temps déforme tout. La répercuss ion des actes des vampires
sur l' histoire reflète l'aspect le plus sinistre de la malédiction
de Caïn. Si votre coterie survit, elle ne fait que prolonger la
fo lie du désespoir et encourager l'accomplissement de ter-
ribles prophéties. Le destin attend, pour le meilleur ou pour le
L: . ~/[lB[ NeE DE LA
T R l'. SYlLV ' N IE LÉGE1\fD. IRE
Deux ambiances dominent en Transylvanie - aussi diffé-
rentes que le jour et la nuit. Les journées sont relativement
calmes et sûres. Les mortels sont fortement influencés par les
actions des créatures surnaturelles qu'ils côtoient ; et pourtant,
dans toute l'Europe de l'Est, la plupart sont parfaitement
capables de créer leur propre saga. Les vampires pensent
qu'ils contrôlent tout; ils transforment l 'histoire conformé-
ment à leurs grands projets, mais, en Transylvanie, le fait que
le peuple connaisse la nature véritable de ses seigneurs inter-
dit cette grossière manipulation. Les ombres sont longues dans
les terres au-delà de la forêt; mais les Enfants de Caïn doivent
tout de même y rester cantonnés dans l'attente du coucher du
soleil et du lever de la lune.
C}:lRO~]CA TRr\. TSYU'A::\flA ri
JlO
Une fois le soleil couché, les Caïnites gouvernent la nuit.
Ne craignez pas d'en faire trop dans votre version nocturne de
la Transylvanie. Beaucoup de passionnés d'horreur associent
cette contrée aux plus vivaces des clichés du genre vampi-
rique. Votre tâche est de surmonter leurs superstitions pour
mieux les recréer. Les archétypes des légendes vampiriques
pullulent dans votre inconscient. Nourrissez-les à la mamelle
corrompue de cette contrée. Reprenez le terrifi ant château sur
la colline, les hurlements des loups sous la lune ou les cryptes
oubliées où des adeptes gardent des secrets qui détruiraient la
raison du commun des mortels. Les enfants de la nuit prolon-
gent leur saga de désespoir dans un cauchemar sans fin.
C (OMMEN T UTITLITSER
CIE LITV RE
Bienvenue chez moi. Entrez librement. Repartez sain et
sauf
- Comte Dracula dans le Dracula de Bram Stoker
Tous les livres de cette série partagent la même structure.
Le chapitre premier de celui-ci décrit les personnages princi-
paux et les événements de l'épisode précédent, Marées de
ténèbres. Vous y trouverez une description des domaines et tir-
sas, des Caïnites de Transylvanie et une brève histoire des trois
sectes principales de cette époque.
Les chapitres deux, trois et quatre présentent trois histoires
pour votre chronique. D'abord, votre troupe al' occasion d'entrer
en relation avec Vlad l'Empaleur. li est pris dans une toile de traÎ-
trise et de conspiration caïnites. Votre coterie a le choix: elle peut
sectionner les fùs qui le retiennent ou assister à sa ... destruction.
Ensuite, elle participera à l'un des événements les plus impor-
tants de l'histoire caïnite: la Convention de Thorns (que certains,
oubliant que Thorns est une ville, appellent la Convention des
Épines dans leur langue natale). Une fois là, ses membres auront
l'occasion de discuter des idées qui mènent à la formation de la
Camarilla ... et qui inspirent la vengeance du Sabbat. Enfin, votre
coterie doit partir pour le château d' Arghes en Valachie, où un
anarch traque l'un des plus immondes personnages de l'histoire
caïnite. Le destin qui se joue entre les murs de ce château dépend
des actions de votre coterie.
Le chapitre cinq décrit les protagonistes de ces histoires et
vous donne plus d ' idées pour les employer dans votre chro-
nique. La guerre des clans fait rage en Transylvanie, mais l'es-
sentiel de l'histoire caïnite est façonné par les individus que
votre coterie rencontrera. Le chapitre six donne au Conteur
quelques outils pour gérer une épopée, notamment ses inter-
ludes et les temps morts entre les histoires.
Enfin, pour ceux qui ont le goût de 1'histoire avec un grand
"H", l'appendice décrit certains événements majeurs de cette
époque pour les mortels. En regard, vous trouverez quelques
considérations sur des Caïnites importants de la fin du XV,
siècle. Les plus marquantes de toutes concernent les origines
de Vlad Tepes, le Fils du Dragon.
Parcourez les sinistres châteaux que nous avons édifiés pour
vous. Perdez-vous dans leurs sombres couloirs. Et ressortez
enrichi par les mystères du Vieux Pays. Entrez librement et
repartez sain et sauf. Car une fois votre exploration terminée,
vous emmènerez les contes de la Transylvanie des légendes.
i NSPIRATIONS ET
RÉVÉLATIONS
Le Conteur possède plusieurs possibilités pour démarrer sa
chronique du bon pied. S'agira-t-il d' une recréation historique
ou d'un écho des sombres légendes vampiriques? Nous préfé-
rons un peu des deux . En gardant cela à l'esprit, nous avons
consulté diverses sources. Les chroniques transylvaniennes ne
peuvent pas survivre de 1'histoire seule. L' histoire mortelle
sert d'inspiration; les archétypes de l'horreur lui donnent la
vie. Les ouvrages suivants - outre l' indispensable Dracula de
Bran Stoker - peuvent aider le Conteur anglophone à
construire sa chronique.
Stephen Pascu, A History of Transylvania
HistOly of Transylvania, compilé par Lazslo Nikai
History of the Late Medieval Balkans, compilé par John
Fine
William Manchester, A World Lit Only By Fire
McNally et Florescu, Vlad Dracula : Prince of Many
Faces
McNally et Florescu, ln Sem·ch of Dracula
Stoiescu, Vlad Tepes
Et en français :
Matei Cazacu, L'Histoire du prince Dracula en Europe
centrale et orientale (XVe siècle) : Présentation, édition cri-
tique, traduction et commentaire
AUTRES SOURCES
Plusieurs des vampires influents de cette époque sont pré-
sentés dans Children of the Inquisition. Ce livre donne d'autres
idées pour des chroniques situées au XV' siècle, ainsi que des
essais détaillés sur Vlad Tepes, Durga Syn, Etrius, Lambach,
Tyler, Rafael de Corazon et beaucoup d 'autres . Nous en
sommes reconnaissants à son auteur, Daniel Greenberg, qui a
en grande partie inspiré le présent ouvrage.
Malheureusement, Children of the Inquisition est en
anglais et depuis longtemps épuisé. Pour ceux d'entre vous qui
ont accès à Internet, cet ouvrage est archivé et peut être télé-
chargé gratuitement au site web de White Wolf :
http ://www.white-wolf.com. Ceux qui n'ont pas accès à
Internet sont invités à le chercher dans les rayons d ' occasions
des magasins de jeu, ou à improviser (la brigade chargée de la
cohérence du Monde des Ténèbres ne viendra pas frapper à
votre porte, promis).
L iE PRIX DE LA LIBKR.TÉ ...
... n'est pas la vigilance éternelle, mais la volonté
de modifier l' histoire telle qu'on la raconte.
Les Chronica Transylvania sont enracinées dans
1'histoire vampirique, laquelle établit que la Camarilla
mit fin à la Révolte Anarch en 1493 et que Dracula fut
Étreint par Lambach. Nous supposons donc que 1'his-
toire se prolonge sans changement. Les personnages
sont là pour recueillir amis et ennemis, et pour préparer
le terrain aux siècles de non-vie qui les attendent.
Et alors? Si cela ne vous convient pas, changez-le.
Si votre coterie finit par saboter la Convention de
Thorns et que la Révolte Anarch se poursuit, ainsi soit-
il. Si jamais des personnages astucieux de la coterie
finissent prisci ou cardinaux du Sabbat, tant mieux pour
eux (façon de parler. .. ). Ne vous sentez pas contraint
par 1'histoire exposée ici - ce n'est que de l'argile
entre vos mains . Faites du Monde des Ténèbres ce que
vous voulez.
JNTROD1.J CTIOi'\
11
-.-.-lj "pître
premîer :
te~ om6re~
6e
~rnn~ul1lanîe
J'ai déclaré que c'était un endroit fort solitaire. 11 vous de juger
si je dis vrai.
- 51)eridan l(efanu, "lCarmilla"

LES 01\1BRES DE TRA::\SYU'A::\Œ


LAUBE 09 UN N(OUVEL
ÂGE
À la fin du XV' siècle, l'Europe de l'Est vit de nombreux
changements. Les carrosses remplacent les chars à bœufs ; les
trajets entre deux villes distantes demandent ainsi beaucoup
moins de temps. Après l'amélioration de la poudre à canon, la
brutalité du mercenaire de la Renaissance remplace la cheva-
lerie médiévale. La responsabilité féodale change lentement
comme les paysans résistent au joug de l'oppression. Le jour,
des hommes et des femmes industrieux luttent pour repousser
les ténèbres du Moyen-Âge.
Une fois le soleil couché cependant, même les mortels les
plus optimistes fuient les ombres qui s'allongent. Saisis de
crainte, ils laissent ronfler les feux dans leurs cheminées et se
barricadent chez eux. Le voile qui sépare les vivants et les
morts est mince. Quand il s'écarte, les horreurs qui en résul-
tent rendent fous les plus sages. D ' antiques entités gouvernent
la nuit en Europe de l' Est, même dans les plus grandes des
cités.
R ÉSU1\tKlÉ DES ÉPITSODES
PRÉCÉDENTS
Avant de nous laisser emporter par le tourbillon des chan-
gements survenus en Transylvanie, résumons quelques points
importants des derniers épisodes des Chronica Transylvania.
Si vous n'avez pas découvert les secrets du premier volume de
cette série, Marées de Ténèbres, ce chapitre devrait vous aider
à comprendre où nous nous situons. Si, d'un autre côté, votre
coterie a survécu a tout ce que les deux derniers siècles ont
apporté, cette section peut vous serv ir de rappel des aspects
majeurs de la chronique .. . et vous donner quelques surprises,
Chaque épisode des Chronica Transylvania se construit
sur certains détails du précédent; l 'histoire se développe ainsi
sur des siècles entiers. D'anciens rivaux reviennent, des
infants nouveau-nés apparaissent, des secrets oubliés engen-
drent de nouvelles horreurs. Si vous présentez cette chronique
à de nouveaux joueurs au sein de votre troupe, le résumé qui
suit devrait leur permettre de se mettre au courant.
Le Conteur est autorisé à photocopier le résumé de la
chronique pour son usage personnel.
C RNITTES CÉLÈBRES
Devant le décor de l'histoire mortelle, les morts-vivants
jouent un drame éternel. Les guerres interclans sont de plus en
plus courantes ; la principale raison en est la faculté des
Caïnites les plus anciens à dresser leur lignée contre leurs
ennemis. Dans les années qui suivent, les plans des individus
s'effacent lentement devant les alliances traîtresses des clans
transylvaniens.
Les nouveau-nés peuvent bien parler de leurs anciens avec
mépris, il n'en reste pas moins que les noms des Aïeux de
Transylvanie évoquent la crainte et le respect. Qui serait assez
fou pour injurier Tremere, le chef antédiluvien du clan des
Usurpateurs? Seuls les suicidaires s'aventureraient sans invi-
tation dans les profondeurs du labyrinthe de Yorak, la
Cathédrale de Chair, où des Tzimisces fanatiques apprennent
les secrets oubliés de leurs ancêtres.
Des nouveau-nés rebelles complotent pour usurper le pou-
voir de ces deux Mathusalems, mais d 'autres Aïeux ont le
même objectif. Michel du Clan Tollés à la frontière de
l' Europe de l'Est - regrettent que Bulscu, un Inconnu de leur
clan, soit tombé en torpeur. Mais la possibilité d'exploiter ce
qu'il a construit en Hongrie existe encore. Les Ventrues saxons
sont bien connus en Transylvanie, à la fois pour leur rapacité
et pour leur ténacité.
D iES VAGABONDS DANS LA NUllT
Beaucoup de Caïnites hantent et protègent les mêmes
domaines pendant des siècles, mais ils ne peuvent pas
contraindre les morts-vivants qui vont où ils veulent. Anatole
est l' un de ceux-revenu à Alamut où il attend sa prochaine mis-
sion. Fariq, c'est autre chose; il contrôlait jadis la partie mar-
chande de Buda-Pest, mais on ne lui a jamais demandé de
mener sa mission à terme. En revanche, il a sympathisé avec
les mortels de Transylvanie et s'est depuis enfui vers leur
royaume.
Les familles nomades et mortelles du Clan Ravnos ont
subit les violences, les persécutions et les préjugés des
Européens comme des Turcs. À l'origine, les Ravnos espé-
raient trouver en Europe une nouvelle patrie, mais leur rêve a
été cruellement détruit. Vassily TaItos était jadis un diplomate
pour les Ventrues ; il influence maintenant plusieurs meutes
d'autres Ravnos. Il est bien au fait des souffrances des gitans
nouvellement arrivés en Hongrie orientale, et il finira par créer
un infant, Vladislav Taltos, pour servir d'instrument à sa ven-
geance.
Enfin, il y a Zelios, un visionnaire nosferatu bien connu. Il
est devenu célèbre en concevant beaucoup de châteaux impor-
tants dans toute l'Europe. Malheureusement, il y a gagné
quelques ennemis retors, parmi lesquels un culte de Séthi tes
assoiffés de pouvoir.
L ES CAllNITTES DES SEPT
DO lo/KAIT '\ ES
Malgré l'impasse où se trouvent actuellement les incur-
sions des Ventrues en Orient, les Patriciens se sont trouvés
bien près de la domination totale de la Hongrie, y compris la
Transylvanie. Après avoir pleinement corrompu les dirigeants
mortels de Hongrie occidentale, ils ont organisé le Conseil des
Cendres, une coterie de dirigeants vampires qui supervisait les
sept domaines des Siebenbürgen en Hongrie orientale.
Depuis, ces dirigeants sont tombés en disgrâce. Des infants
se sont dressés contre eux pour tenter d ' usurper leur position
et leur puissance. On dit que lorsqu'un monarque est corrom-
pu, sa terre reflète les tourments de son âme. C'est doublement
vrai chez les morts-vivants, car ils ont des siècles devant eux
pour plonger dans le désespoir. Les dirigeants caïnites de
Transylvanie éprouvent une forte loyauté envers leurs terres.
Maintenant que leur autorité décline, celles-ci souffrent enco-
re plus. Comme des bêtes affamées dans une cage, les princes
déchus reportent leur frustration les uns sur les autres.
 R ÉSUl'VIÉ DE LA CFllRON1QUE
Pour quiconque est déterminé à simplifier la légende de
Transylvanie médiévale sombre, elle tient en peu de mots:
l'essentiel des troubles dans ce pays provient du conflit entre
l' Orient et l ' Occident. Au XII' siècle, les clans occidentaux
essayent d 'organiser leurs domaines en Hongrie afin de
mieux servir leurs objectifs égoïstes. Les Seigneurs orientaux
des Ventrues sont les plus ambitieux. Avec avidité, ils our-
dissent un plan pour étendre leur influence sur le voïvodat de
Transylvanie.
Leurs desseins ne sont pas totalement dépourvus de
mérites. L' un de leurs plans contribue à coloniser l'une des
régions les plus reculées de la Hongrie orientale et de la
Transylvanie. Après que le roi Géza II de Hongrie a encouragé
la colonisation de la Transylvanie par la proclamation de 1141,
l'aristocratie de Hongrie occidentale encourage des Saxons du
Saint Empire à édifier un réseau d'établissements en
Transylvanie. Le plus important de tous est composé des
Siebenbürgen, une alliance entre les sept cités les plus pros-
pères de la région. Les Caïnites occidentaux reconnaissent
bientôt ces endroits comme les sièges d'importants domaines.
Il existe toutefois une complication majeure dans ce plan
ambitieux. Depuis l'époque de la Rome antique, le peuple de
Transylvanie a construit sa propre civilisation. Les familles
roumaines qui descendent des colons de l'ancienne Dacie
rejettent les prétensions des envahisseurs occidentaux. Dans la
même veine, les Caïnites orientaux ignorent les ordres des
dirigeants vampiriques occidentaux.
Les Tzimisces offrent la résistance la plus passionnée
aux plans des Seigneurs orientaux. Les Démons ont toujours
défini leurs propres frontières - qu'elles soient politiques
ou morales. Les knezi, princes estimés de leur clan, engagent
constamment des Guerres Judiciaires pour redéftnir les
limites de leurs domaines. Ils luttent violemment pour
conserver le contrôle de leurs terres ancestrales, négligent
avec ferveur les ordres des Patriciens et affrontent sans pitié
ceux qui mettent en doute leur autorité. Alors que les
Tzimisces résistent aux projets des vampires d'Europe de
l'Ouest, ils sont confrontés à un autre ennemi mortel: les
Usurpateurs du Clan Tremere . Les Démons et les
Usurpateurs entretiennent leur haine depuis des années. Le
Clan Tremere a connu les secrets du vampirisme en capturant
de faibles Démons et en les utilisant dans des expériences
diaboliques. Les Usurpateurs d'Orient ont érigé en quelques
siècles une structure basée sur les pouvoirs thaumaturgiques.
Uni , leur ordre a massacré de nombreux Tzimisces.
Durant le Moyen-Âge, les seigneurs féodaux du Clan
Tzimisce sont trop divisés pour détruire les Tremeres ; mais
ensuite, des Tzimisces plus jeunes apprennent à former des
meutes de morts-vivants à la loyauté fanatique. Enfin unis,
ils répondent aux menaces des Usurpateurs et des Ventrues.
Le sang appelle le sang, et les liens du Vinculum ont rendu
ces infants très dangereux. Des vampires mécontents
d'autres clans se rallient à leur cause; ils donnent ainsi nais-
sance à une armée de la nuit alignée contre les anciens.
Les soldats de cette armée ont une haine bien ancrée de
leurs anciens ; ils menacent et massacrent parfois les sei-
gneurs caïnites d 'Europe de l'Est. Par leur fanatisme et leur
désir insatiable de pouvoir, les anarchs aident même d'autres
nouveau-nés à se retourner contre leurs maîtres. Les
domaines féodaux se fragmentent, et les infants rebelles
gagnent rapidement en puissance. En 1450, ils se baptisent
toujours du nom d'anarchs ; au cours de la décennie qui suit,
beaucoup de ces rebelles déclarent que leur meute est antitri-
bu , ou anti-clan. Le Mouvement Anarch a commencé. En
seulement quelques années, la Transylvanie est affligée d ' un
autre ennemi. Les forces du sultan Mehmet II avancent sur
l'Europe de l'Est. En réponse à la volonté d'Allah, l'armée
turque conquiert Constantinople, l ' une des plus puissantes
cités de la chrétienté. Les Assamites surveillent les Turcs, à
l'affût d'une occasion d 'étendre leur domaine d'influence.
Toute l' Europe de l'Est est à la merci des Sarrasins. Les
terres de Transylvanie ne sont qu'un obstacle mineur à leur
conquête .. . pour l'instant.
À la fm du XV, siècle, les Tzirnisces et les Tremeres com-
battent à l' avant-garde de deux terribles sectes: la Camarilla
et ce qui deviendra bientôt le Sabbat. Les anarchs forment une
troisième faction qui cherche à détruire les deux camps. Si
votre coterie est unie, elle a de meilleures chances de survivre
à cette folie; sinon, les mêmes forces qui déchirent les Enfants
de Caïn mettront sa cohésion à l'épreuve - peut -être jusqu 'au
point de rupture.
Le décor est planté. Les infants massacrent leurs sires.
Les Tremeres et les Tzimisces sont pris dans l'étau d ' une
guerre mortelle. L'armée turque avance pendant qu ' Alamut
envoie ses espions et ses assassins. De nouvelles structures
luttent pour émerger du chaos. Les Caïnites choisissent de
nouveau leur camp, et votre coterie est prise au milieu de tout
cela. Voilà le monde violent dans lequel vos vampires vont
devoir survivre.
L ORrrGH TE DE lLA RÉVOLTE, ANAlRCH
En 1395, une Brujah impétueuse nommée Patricia
Bollingbroke ouvre la porte à ce qu ' on appellera quelque
temps après la Révolte Anarch. Après son Étreinte, Patricia
prend le nom de son amant mortel, Wat Tyler, un réformateur
anglais, en hommage à sa cause passionnée.
Tyler alias Patricia réunit une force hétéroclite de
Brujahs et d'autres "anarchs" insurgés pour monter une
attaque symbolique contre la société des anciens qui oppres-
se les jeunes CaÏnites. La cible de son attaque n 'est nul autre
que le fondateur de la Camarilla, le Ventrue Hardestadt. À la
lumière du succès de Tyler, les anarchs se joignent à sa
cause: l'élimination de l'oppression des anciens . Ils déclen-
chent ainsi la guerre civile nocturne qu'est la Révolte
Anarch.
Presque un siècle après pourtant, " Hardestadt" appelle à
la Convention de Thorns. Entre l'attaque de Tyler et la
convention, l'infant d'Hardestadt a pris l'identité de son sire,
espérant ainsi préserver l'œuvre de celui-ci en faveur de la
société de " la Famille" . Tyler, embarrassée au-delà de toute
descri ption et discréditée aux yeux de ses disciples anarchs,
jure de se venger. ..
LES OYŒIŒS DE TRA\'SYilXA::\' lE
15
lL1ES DOMA IN ES DU NO H.D DIE LA
T :RJ-\ N5YLV}'1.NIE
En Transylvanie du nord , la menace de la guerre
Tremeres{fzimisces n'est pas aussi importante qu 'au sud.
D 'autres conflits sont beaucoup plus préoccupants toutefois .
Les antitribus se réjouissent du déclin d ' anciens respectés. Les
dirigeants du Conseil des Cendres perdent leur pouvoir, et de
jeunes révolutionnaires les traquent avec ferveur et fanatisme .
Les vagabonds fuient à la recherche d'endroits exempts de la
folie qui les entoure. Bientôt, pour le meilleur ou pour le pire,
ces royaumes seront mûrs pour la conquête de jeunes vampires
plus compétents. Dans les deux siècles à venir, le pouvoir du
Sabbat grandira en Transylvanie du nord.
LE, DONA[N E DE KLAU5ENBUR G
Dans le premier acte des Chronica Transylvania, un diri-
geant brutal a attaqué une coterie de nouveau-nés qui traver-
sait le territoire de Klausenburg. Cet assaillant est Mitru le
Chasseur, un Gangrel d'humble origine qui a quitté
Klausenburg pour imposer sa loi à un vaste domaine. Après
l'invasion mongole, Mitru est traqué par d' autres Gangrels
parce qu ' il n'a pas réussi à repousser les forces de son sire,
Arnulf.
Les déplacements sont maintenant particulièrement diffi-
ciles à travers tout le nord-ouest de la Transylvanie. Des
conflits constants, surtout entre les meutes de Gangrels et de
Tzimisces, prémunissent les vampires locaux contre les com-
bats nocturnes . Mitru a Étreint trop d'infants, et ils se déchaî-
nent comme des bêtes les uns contre les autres pour le statut
--
--
.-
--
~,'I"I)l}!flllllllf/fII""'H T R AN SYLVA N 1 E
C}'!Ro. T]CA T:Ri\~SYL\rAi'\ ] A LI
16
d'alpha de la meute. Quiconque traverse ce royaume doit être
prêt à combattre.
Loin à l'est, le comte Vikto Danislav du Clan Tzimisce
gouverne le domaine Danislav. Alors qu ' il est géographique-
ment isolé, les soucis politiques des Tzimisces en Tara
Maramasului entrent parfois en conflit avec les désirs de
Mitru . Malgré le plan de ce dernier pour convaincre les féaux
Danislav de détruire leur maître le comte Florescu, Vikto a
trahi sa propre famille et reçut l'Étreinte en récompense et en
châtiment.
LE OOMAIN E DE MKDIASCI-I
Au XII' siècle, le prétendu chef du Conseil des Cendres
était Nova Arpad. Elle servait de représentante des Ventrues
du Saint Empire. Depuis, elle a été déposée en tant que prin-
cesse de Mediasch et s'est enfuie à Ceoris. Elle espère sauve-
garder sa réputation en renforçant l ' alliance entre Ventrues et
Tremeres. Ses ennemis sont anciens , toutefois, et n'oublient
pas si aisément le passé.
Le domaine de Nova se trouvait à Mediasch. Même après
son départ, il était facile de superviser les événements de la
région . Depuis, beaucoup de jeunes Tzimisces ont utilisé l'É-
treinte ou d'autres moyens pour dominer les dirigeants mortels
de Mediasch. Les Tzimisces hongrois et szeklers envisagent
de progresser vers l'ouest pour y obtenir plus de pui ssance.
L :E: DOMA INE DE lBlSTRlTZ
Le membre le plus estimé du Conseil des Cendres était le
comte Radu, un diplomate de talent qui est devenu depuis un
anachronisme de la pire espèce. Pris entre les soucis des
RANSYLVANIE
"Ir ",,,,,, , fI"'''''''''~
Caïnites occidentaux et les ambitions des Tzimisces orientaux,
il a gagné de nombreux ennemis. Des nouveau-nés antitribus
ont depuis envahi sa capitale de Bistritz. Le comte s'est replié
sur une forteresse dans la passe de Tihuta. Les Saxons nom-
ment ce lieu délabré le château de Birkau.
La Transylvanie du nord-est abrite désormais plusieurs
alliances de Tzimisces belliqueux. Les meutes et les knezi de
deux territoires tzimisces luttent maintenant pour le contrôle
de l'ancienne demeure de Radu. Tara Maramasului est le
premier champ de bataille. Il est gouverné par le comte Vikto
Danislav, un tyran qui veille sur un domaine de féaux issus de
Parents de loups-garous. Le second, Tara Hategului, contient
un certain nombre de tirs as plus petites ; aucun dirigeant ne
s'est présenté pour les gouverner toutes.
LES DOJ\lAJNES DU SUD
Les Ventrues ont conféré le principat de trois des domaines
restants en Transylvanie à d'ambitieux jeunes Caïnites. Si
votre chronique a débuté par les histoires du précédent ouvra-
ge de cette série, certains de vos vampires ont sans doute
atteint ces postes illustres. En fonction de l'évolution de la
saga, votre coterie est peut-être en position d' aider les vam-
pires de la Camarilla à étendre leur influence dans les
domaines du sud ou de les trahir en faveur de la croisade du
Sabbat. Dans les deux cas, les Caïnites de votre saga ont pro-
bablement des rivaux puissants, ainsi que plusieurs ennemis
moindres parmi les anarchs et les antitribus.
LE DOi\'!AHNE D'HElRMANSTA!DT
Au sud du domaine de Mediasch, Marushka utilisait jadis
ses disciplines de Nosferatu pour diriger des légions de loups
depuis son refuge d 'Hermanstadt. Elle a depuis été convoquée
par Yorak et amenée à sa Cathédrale de Chair où elle a reçu
son enseignement. Les Seigneurs orientaux ventrues ont choi-
si de la remplacer par le Ventrue Othon. L' infante de
Marushka, Ruxandra, a toutefois appris à se faire passer pour
Othon et elle dirige à sa place.
En tant que prince d'Hermanstadt, elle contrôle de nom-
breux espions de Marushka. Une conspiration de Nosferatus
observe tout ce qui se produit dans ce domaine. Les créatures
bestiales contrôlées par la Tzimisce Marelle dans la tirsa de
Tara Fagarasului au sud-est sont leur plus importante source
d ' inquiétude. Marelle est une sinistre Démone qui déforme les
os et les chairs de meutes entières de loups.
LE DOMAINE DE KROI ST'f\.DT
C'est un territoire difficile à contrôler, surtout en raison de
la proximité de Ceoris. Une meute de Gargouilles patrouille
fréquemment par ici, et les voyageurs ont plus de chances de
tomber sur des escarmouches entre Us urpateurs et Démons
que dans toute autre région du voïvodat. Les occultistes bien
informés craignent également les secrets cachés sous l'Église
Noire de Kronstadt.
La région est entourée par trois tirsas tzimisces qui fo nt la
guerre à Ceoris et entre elles : Tara Fagarasului à l'ouest,
Tara Bisei à l'est et Tara Romanilor au nord . Plus au sud se
trouve Tirgoviste, la capitale temporaire de la Valachie, où
Vlad l'Empaleur gouvernera un jour - et une nuit - les
mortels de Tara Romaneasca.
Les mortels connaissent la lutte actuelle d ' un certain
nombre de communes paysannes indépendantes dans cette
région. Pour les morts-vivants, Mulbach est ainsi devenu un
terrain d'entraînement militaire pour les nouveau-nés brujahs
et d'autres Caïnites rebelles . Ce domaine abrite également
quelques communautés saxonnes qui vivent dans la peur d'une
attaque turque. Les habitants saxons de Mulbach ont érigé des
murs de bois pour protéger leur ville que l'on considère désor-
mais comme l' une des mieux protégées du voïvodat.
L E DONAllNE iDE lBALGlRAD
Un domaine plus petit au sud de la Transylvanie est dirigé
par la cité de Balgrad. L'un des aspects les plus marquants de
cette ville est la nécropole romaine toute proche. Les quelques
Cappadociens qui restent connaissent la signification des lieux
pour les fantômes des morts; d'autres Caïnites ne sont sans
doute pas au courant. C'est également le royaume du tristement
célèbre Dragomir Bessarab, un diaboliste de la pire espèce.
CEOlRIS
La région la plus mortelle et effrayante de Transylvanie
n'est pas du tout un domaine, mais le refuge indépendant et
férocement défendu des plus anciens Tremeres. Depuis leur
forteresse des Alpes de Transylvanie, les Usurpateurs envoient
leurs Gargouilles pour surveiller plusieurs domaines du voïvo-
dat. Ils ont de bonnes raisons de prendre ces dispositions
défensives.
À Ceoris, l'Antédiluvien Tremere est en torpeur. Etrius y
fait office d ' intendant en son absence. Goratrix a rejeté son
clan ; il a Étreint des mages qui ont rejoint sa croisade contre
les Tremeres. Malgorzata continue à faire progresser les plans
secrets de son sire Goratrix en complotant avec des factio ns de
conspirateurs et en attirant des Tremeres dans les rangs des
antitribus. Celestyn est un mage loyal qui travaille dur pour
étendre la bibliothèque occulte de la fondation.
Au XVI' siècle, les Tremeres établissent un plus important
refuge en Autriche ; ils se détournent de la guerre ouverte
propre à leurs origines transylvaniennes. Etrius a décidé que le
tumulte autour de Ceoris met en danger la torpeur impie de
l'Antédiluvien, et il déplace le siège de la puissance des
Tremeres à sa fondation de Vienne. Au cours de ce déplace-
ment, un astucieux Ravnos réussit à voir l'Aïeul endormi et se
brûle les yeux au fer rouge après ce spectacle. Des histoires
horribles sur le fo ndateur des Usurpateurs et sur sa ... méta-
morphose diabolique circulent dans la communauté ravnos et
se répandent bientôt dans toute la société caïnite.
A UTRES RÉG KONS
KlVIPORTANTlES
Quelques autres régions intéressent particulièrement les
Chronica Transylvania. Chac une offre d 'autres possibilités
pour étendre votre saga. Si vous êtes curieux de l'histoire des
pays voisins, cela pourrait vous inciter à ajouter une nouvelle
dimension à votre campagne en explorant d 'autres conspira-
tions en Europe de l'Est.
LES OYlRRES DE TRA:::\'SYLVA:'\JE
17

Oü SOl\Il\1lES-NOUS ? La géographie est l'un des moyens les plus directs de clas-
Le plus difficile à retenir concernant la géographie
transylvanienne c'est le processus de modification des
noms de lieux. Les Saxons et les Roumains ont des
noms différents pour beaucoup de villes du voïvodat.
Dans cet ouvrage nous utilisons les noms saxons des
villes des Siebenbürgen. Dans le suivant, le concept de
"sept villes saxonnes" devient moins important, surtout
au cours de l' indépendance de la Transylvanie. Les
noms roumains deviendront ensuite prééminents.
Au cours des cinq prochains siècles, certains de ces
noms de lieu changeront trois ou quatre fois. Le débat
concernant l'usage correct reflète les conflits culturels
en Transylvanie. Il peut être embarrassant d'utiliser le
mauvais nom en présence d'un groupe ethnique donné ;
c'est encore pire de se tromper devant un Ventrue ou un
Tzimisce. Nous avons tenté de grandement simplifier
ce dilemme. Le tableau qui suit devrait aider le Conteur
qui tente de gérer ce genre de complications.
Nom saxon Nom roumain
Bistritz Bistria
Kronstadt Brasov
Klausenburg Napoca
Mediasch Medias
Mulbach Sebes
Hermanstadt Sibiu
Balgrad Alba Iulia
L A H ONGRnlE OCCIDENTALE
Les Ventrues dominent la Hongrie occidentale. Ven cel
Rikard est encore prince de Buda-Pest. Il occupe une suite de
salles sous le château qui surplombe Buda. Dans ce labyrinthe,
des valets gardent le chef de guerre Bulscu, toujours en tor-
peur. Le serviteur obséquieux de ce dernier, Roland, attend
son retour en entretenant un réseau d' influence et de contacts
dans les quartiers pauvres de la ville.
L A lB OJrJÊ:l\1E
À cette époque, la Bohême conserve son indépendance.
Josef Zvi du Clan Nosferatu s' attaque aux chrétiens qui
oppriment le quartier juif de Prague. Un golem élaboré par un
Kabbaliste oublié a jadis terrorisé les rues de cette ville. Il
attend maintenant en rêvant dans un musée. Un jour peut-être,
un sinistre occultiste le contrôlera à nouveau. Shaagra du
Clan Tzimisce est un autre danger. Bientôt, elle dev iendra un
terrible adversaire pour les vampires de la Camarilla à Prague.
Cette ville, appelée Sighishoara par les Roumains, joue un
rôle important dans les coulisses de ce drame. En 1430, Vlad
Dracu} est désigné comme le dirigeant mortel de l'essentiel de
ce domaine ainsi que des duchés valachiens d' Amlas et
Fagaras au sud. Son fils, Vlad Dracula, le Fils du Dragon,
hérite de sa charge.
Cl-IRONICA TRJ.\NSY L\TA~IA n
Jl.8
A LLKA1\JCES DE SANG
ser les CaÏnites de Transylvanie; mais au cours des deux pro-
chains siècles, les fractures entre morts-vivants se creusent
encore plus. Plusieurs sectes importantes vont lutter pour le
contrôle d' infants talentueux, dont les protagonistes de votre
chronique. La Camarilla, le Sabbat et le Mouvement Anarch
deviennent beaucoup plus puissants que n' importe quel prince.
Jusqu 'à la Révolte Anarch déclenchée par l'assassinat
d' Hardestadt fomenté par Tyler, chaque prince contrôlait son
domaine (qu ' il s'agisse d ' une grande ville, d' un unique châ-
teau , d' un bourg ou d' un vi llage) ; les petits cousins se conten-
taient d'une place dans l'Église, l'armée ou au côté d' un diri-
geant mortel. Certains anciens créaient des ignées d ' infants
pour les servir ou leur donner de la compagnie au cours des
longues nuits . L'appartenance au clan tenait lieu d'alliance (ou
de déclaration d ' hostilité), les clans eux-mêmes étaient de
vagues associations de Caïnites du même sang plutôt que des
groupes soudés tendant vers un but commun (c'est encore le
cas d'une certaine manière). Même quand des compagnons de
clan s' alliaient, les princes les plus puissants continuaient de
diriger leur territoire à leur gré, quels que fussent les plans
"officiels" du clan pour la région. Les Caïnites étaient en géné-
rai plus visibles dans leurs actions - certains que les craintes
des mortels les dissuaderaient d ' affronter des êtres qu ' ils ne
pouvaient espérer battre.
À la fin du XII' siècle, l' Inquisition met au jour de nom-
breux foyers d 'hérésie caïnite parmi toutes les hérésies inhé-
rentes aux premières nuits de l'Église. Ces cellules mènent les
Inquisiteurs aux refuges de nombreux Caïnites ; ces derniers
rachètent leur non-vie en révélant l'existence de certains de
leurs congénères. En fuite devant les forces des Inquisiteurs,
beaucoup d'anciens paniquent : ils jettent leurs infants aux
bourreaux - et au bûcher - en leur ordonnant de rester com-
battre pendant qu 'eux-mêmes s'échappent. Aiguillonnés par
les révoltes de paysans qui secouent l'Europe, et sachant que
leurs sires n'ont aucune intention de partager leurs richesses
ou leurs privilèges, de jeunes Caïnites désabusés se rassem-
blent et attaquent leurs anciens. Ils prennent le nom
d '''anarchs'' pour exprimer leur aspiration à l'autonomie, mais
d'aucuns pensent que l'origine se trouve dans le terme caïnite
"autarkis". Le conflit, qui débute en Angleterre avec l'attaque
de Tyler contre Hardestadt avant de s'étendre, devient la
Révolte Anarch.
En réponse au besoin de se cacher de l' Inquisition , mais
aussi de coopérer pour repousser les attaques des anarchs,
beaucoup d'anciens Caïnites reconnaissent la nécessité d' une
congrégation de leur cru. Ils discuteraient ainsi de leurs choix
et envisageraient des réponses à la menace représentée par
leurs infants. Dans les quelques années qui suivent, des
Caïnites de même disposition d'esprit se réunissent en une fac-
tion info rmelle. Chacun a ses propres convictions, chacun n' a
pas la même puissance, mais tous ont un rôle à jouer dans les
siècles à venir.
COl\Il'yIlENT INTRODUIRE LJE,S SECT ES
Les diverses factio ns détaillées ici apparaissent à l'époque
où se déroulent les histoires de ce livre. L' Inconnu fait excep-
tion : la rumeur dit que la secte existe depuis la chute de
Rome; on n 'apprend toutefois son existence que maintenant.
La naissance du Mouvement Anarch, de la Camarilla et du
Sabbat est un point fort de l'histoire de la Famille. Avant cette
époque, les Caïnites étaient unis par au moins une chose: leur
existence en tant que créatures surnaturelles. Après la Révolte
Anarch et la Convention de Thorns, les choses changent défi-
nitivement. À partir de 1493, le Conteur peut se retrouver avec
une troupe qui contient des personnages de différentes sectes.
Il est difficile d'intégrer dans une seule histoire des person-
nages du Sabbat, de la Camarilla et des anarchs, mais ce n 'est
pas impossible. En fait, il peut devenir extrêmement intéres-
sant de créer des histoires où les frictions à l' intérieur du grou-
pe de personnage ont leur part; en outre, le jeu de rôles ne peut
en sortir que grandit.
Les quelques suggestions qui suivent peuvent vous aider.
• Il est possible que chaque personnage ignore exactement
quelle faction les autres soutiennent (s' ils en soutiennent une).
À l' exception des Tremeres antitribus (qui n'existent pas enco-
re sous ce nom), l'affi liation à une secte ou une faction n 'est
pas marquée sur le front d'un vampire.
• Tous les vampires n'appartiennent pas à une secte.
Certains veu lent seulement qu'on les laisse tranquilles. Les
indépendants peuvent coopérer avec qui ils veulent et inter-
rompre cette coopération quand cela leur chante. (Bien enten-
du, les membres d'une fac tion peuvent faire de même, mais
c'est une autre histoire.)
• Souvenez-vous que le Sabbat et les anarchs ne sont pas
nécessairement ennemis ; non plus que les anarchs et la
Camarilla (sauf pendant la Révolte elle-même).
• Les Caïnites de la Camarilla peuvent coopérer avec ceux
du Sabbat quand c'est à leur avantage et vice versa.
• Différents groupes peuvent avoir le même objectif pour
différentes raisons; ils voudront peut-être laisser de côté leur
inimitié jusqu'à ce que cet objectif soit atteint.
• Ce n 'est pas parce que les gens rejoignent des partis poli-
tiques différents qu 'ils jettent aux orties les amitiés ou les rela-
tions d' affaires qu'ils ont nouées dans le passé. Les vampires
sont assez malins pour conserver leurs anciens alliés, même
s'ils ne les comprennent plus. On ne sait jamais quand une
vieille connaissance s'avérera utile.
• On peut ne pas s ' apercevoir qu'un membre d 'un groupe
a changé de camp ou s'est joint à un nouveau mouvement.
Quel meilleur moyen d'espionner les adversaires que de leur
faire croire qu'on est des leurs?
• À l' occasion, une secte peut envoyer un de ses membres
accomplir une action manifestement contre ses intérêts.
Généralement, cela permet d'avancer vers un autre objectif, à
moins que la secte se débarrasse ainsi en douce d' un membre
peu fiab le. Les personnages peuvent ainsi agir contre des
sectes rivales sans agir contre la leur.
Le Conteur trouvera sans doute des douzaines d 'autres rai-
sons pour que des personnages de différentes sectes voyagent
ensemble. Une troupe expérimentée pourrait même se séparer
selon les sectes ou les fac tions: en jouant une partie de l'his-
toire selon un point de vue, puis l'autre partie dans l'autre
camp. À la fi n, les deux groupes se rencontreront et décideront
s' ils doivent s'opposer et utiliser la force pour atteindre leur
but. En outre, même s' il est improbable que des Inconnus par-
LES ü:\'lBRES DE TRr\~SYIXAXlE

19
ticipent aux histoires du Fils du Dragon, c'est au Conteur d 'en
décider au cas où lui et ses joueurs trouvent une bonne raison.
lLA CAMARllLLA
Demandez à n'importe quel membre de la Camarilla com-
ment et pourquoi la secte s'est formée et il vous répondra
qu'elle a été créée pour cacher les vampires aux yeux des mor-
tels et de l'Inquisition. C'est l'explication la plus répandue
mais elle ne représente qu'une partie de la vérité. En substan-
ce, la Camarilla est née des ambitions déçues des jeunes
Caïnites et des peurs de leurs anciens .
Dans la société humaine, les anciens finissent par succom-
ber aux infirmités de la maladie, des blessures et de l'âge, lais-
sant ainsi la place à des mortels plus jeunes et plus forts aptes
à prendre le pouvoir. En revanche, la société caïnite reste
figée. Les Caïnites les plus vieux sont généralement de géné-
ration plus basse, ils sont ainsi plus forts que leur progéniture.
Même les vampires de génération plus récente restent souvent
plus forts que les nouveau-nés grâce à des décennies ou des
siècles d' expérience et de ruse.
Les us et coutumes de l 'époque jouent également un rôle.
Les siècles qui nous intéressent voient l'émergence d'une nou-
velle classe moyenne et permettent quelques déplacements
d'un rang social à un autre, mais la société dans son ensemble
a conditionné les gens à accepter leur sort. Les nobles gouver-
nent pendant que les paysans travaillent; la vie, l'éducation et
le mariage d' un enfant sont décidés par ses parents ou son
tuteur. Même avec les pouvoirs grisants que les Caïnites
acquièrent au moment de l'Étreinte, beaucoup d'infants satis-
font d'abord les désirs de leurs anciens; ils acceptent loyale-
ment le rôle qu'on leur a donné et reçoivent ce que leur sire
veut leur enseigner. De leur côté, les anciens resserrent les
rangs face au jeune Caïnite qui oserait douter que leurs siècles
de survie leur donnent le droit de gouverner les nouveau-nés.
L ESSOR DE LA CAMARILLA
En fin de compte, il est clair qu'il n'y a pas assez de
domaines disponibles pour les jeunes générations. Comme les
jeunes fils des familles nobles, les jeunes Caïnites se taillent
des domaines en terre étrangère ou choisissent l'Église ; mais
même ces débouchés ne suffisent pas à diminuer le nombre
des postulants dans les régions les plus peuplées d'Europe. En
outre, les anciens manipulent leurs infants : ils les utilisent
comme des pions dans des parties complexes et des querelles
sans fin , ou ils les sacrifient pour conserver leur position et
leur existence.
Finalement, les infants se rebellent. En 1394, les anciens
des sept clans qui finiront par former la Camarilla (ainsi que
beaucoup d'autres) se mettent d'accord pour se rencontrer afin
de discuter de l' attitude à adopter face aux soi-disant anarchs.
Au début, ils les considèrent comme des infants ingrats et
désobéissants ; mais ils se rendent compte ensuite que leur
progéniture représente une menace pour leur existence.
Plusieurs des vampires présents à cette rencontre reconnais-
sent la nécessité de formaliser les traditions des Caïnites et de
travailler au mieux des intérêts des Enfants de Caïn. Ils pen-
sent qu ' une telle organisation rassemblera tous les Caïnites, ce
qui ramènera les infants au bercail et mettra fin aux destruc-
tions.
20
Sept des plus fervents partisans de cette proposition se
réunissent pour formuler la structure et les lois de la nouvelle
organisation. On les appellera les Fondateurs. Il s'agit
d' Hardestadt du Clan Ventrue, du Gangrel Milov Petrenkov,
d 'Adana de Sforza des Brujahs, de Camilla Banes pour les
Malkaviens, Rafaël de Corazon des Toréadors, le Nosferatu
Josef von Bauren et Madame Fanchon du Clan Tremere. Les
Fondateurs représentent de nombreuses factions politiques de
la société vampirique ainsi que les intérêts particuliers de leurs
clans. Ils parviennent finalement à établir une base de coopé-
ration pour les Enfants de Caïn et une liste de règles qui lieront
tous les Caïnites.
Un an plus tard, lorsque Tyler attaque Hardestadt, les
anciens sont encore plus disposés à sacrifier un peu de pouvoir
individuel au nom d'une autorité supérieure. Ils prévoient
d'écraser les anarchs grâce à des alliances interclans. En 1435 ,
les Fondateurs se sont mis d ' accord, et la nouvelle organisa-
tion, appelée la Camarilla (pour indiquer qu'il s' agit à la foi s
d'une réunion de pairs ou de camarades et qu 'elle se réunit à
l'insu des mortels), naît. En espagnol, le mot camarilla signi-
fie également qu'on se gratte mutuellement le dos, un sens qui
trouvera son expression dans les agissements tortueux internes
à la secte.
La Camarilla allègue que tous les Caïnites font partie de la
nouvelle organisation, mais tous n' acceptent pas cet honneur.
Les Séthites et les Ravnos sont trop occupés par leurs propres
projets pour la rejoindre en tant que clans ; quant aux
Lasombras et aux Tzimisces, ils sont en pleine bataille contre
leurs membres les plus jeunes. Les Cappadociens ne trouvent
guère d'intérêt à la nouvelle organisation et succomberont
bientôt sous les coups de leurs infants, les Giovanni. Ces der-
niers se soucient plus de renforcer leurs positions et leur supré-
matie usurpée.
Les Fondateurs endossent la responsabilité de traquer les
Caïnites qui n' acceptent pas les diktats de la Camarilla, mais
leur influence ne va guère plus loin. Quand un Caïnite agit
contre les intérêts de la Camarilla, les châtiments infligés par
eux vont de l'ostracisme à la Mort Finale en passant par la
confiscation du domaine selon le préjudice. Beaucoup de
Caïnites n'apprécient guère ce qu'ils considèrent comme de la
démesure chez les Fondateurs ; beaucoup refusent carrément
de reconnaître l'autorité de la Camarilla. Ayant choisi les
Fondateurs comme leurs représentants, la plupart des princes
et des anciens reprennent leurs anciennes habitudes.
L'Inquisition perd quelque peu de son feu alors que la menace
de la sorcellerie s' éloigne brièvement; les chasses aux sor-
cières se calment et la crise semble terminée. Beaucoup de
vampires soutiennent l'idée de la Camarilla - surtout dans
son ambition de calmer les fauteurs de troubles et d'empêcher
l'Église de les traquer - , mais la plupart des anciens n'en
tiennent pas vraiment compte.
L A R ÉVOLTE ANARC H §'IN T ENSIFŒ
Puis, en 1458, 1'Église diffuse le Mal/eus Maleficarium (le
Marteau des Sorcières). Partout en son sein, les prêtres et les
paroissiens sont alarmés par l' idée que des sorcières se trou-
vent à nouveau parmi eux, et l'Inquisition repart de plus belle.
Déterminés à écraser la sorcellerie et les signes du Malin par-
tout où ils se présentent, les Inquisiteurs traquent et détruisent
à nouveau les vampires. Comme les anciens sacrifient leurs
infants pour s'échapper, de plus en plus de jeunes Caïnîtes se
rebellent ; ils se mettent du côté des anarchs et leur livrent
leurs poltrons d'anciens pour les punir de les avoir abandon-
nés. La Révolte Anarch prend un nouvel élan, et les anciens
comprennent que leur réplique doit être plus sévère et plus
soudée s'ils veulent survivre aux attaques de leurs infants.
À la première convocation générale de la Camarilla en
1486, les représentants des sept clans débattent de leur riposte
face aux anarchs. Temporairement, ils accordent des pouvoirs
radicaux permettant aux Fondateurs de punir tout Caïnite cou-
pable d 'entorse aux Traditions (telles qu'énoncées par la
Camarilla). En particulier, quiconque se rend coupable de dia-
blerie sur un autre Caïnite recevra les châtiments les plus
sévères possibles, suivis de la Mort Finale. Désormais nom-
més justicars (en raison de leur rôle de juges), les sept
Fondateurs ont le pouvoir de nommer des justiciers (appelés
archontes) pour les aider à appréhender et punir les fautifs. Les
anciens présents se mettent d'accord pour se rencontrer à nou-
veau sept ans plus tard afin d'examiner leurs progrès. Durant
ce temps, les justicars, les archontes et les forces appartenant
aux anciens de la Camarilla remportent deux grandes victoires
(contre les anarchs et les Assamîtes) qui plantent le décor de
l'un des événements majeurs de l'histoire caïnite : la
Convention de Thorns (qu'on dénommera plus tard la
Convention des Épines).
lLE F ROBL È ME A5SAl\'lIT E
En plus de la Révolte Anarch, les anciens d'Europe affron-
tent un autre problème : les Assamites. Les Sarrasins ont suivi
les Turcs; ils ont balayé l'Europe et ont commis la diablerie
sur tous les anciens qu'ils ont pu capturer. Si des bandes
d'anarchs décidées à brûler leurs manoirs et à inciter les pay-
sans à la révolte ne suffisaient pas à les mobiliser, la menace
de la destruction sous les crocs d' Assamîtes assoiffés pousse
les anciens à déclarer la guerre aux Sarrasins.
La bataille dure plusieurs années, mais la Camarilla est
incapable de prendre l'avantage jusqu'à ce qu'une armée de
mortels (et un Nosferatu avec eux) découvre où se trouve
Alamut, la forteresse des Assamîtes. Renforcée par cette nou-
velle certitude, la Camarilla réussît à capturer plusieurs chefs
assamites influents et menace de démonter pierre par pierre
Alamut même. Leur demeure et leur clan étant menacés de
destruction, les Assamites signent la paix.
Peu après, les anarchs admettent qu'ils ne peuvent plus se
permettent de combattre les anciens; le prix a payer est trop
élevé. Ils acceptent également de cesser les hostilités et de ren-
contrer la Camarilla afin de discuter des termes de la paix.
L A CONVE NTION DE T iHOiRNS
Les Fondateurs convoquent la Camarilla ainsi que des
représentants des Assamîtes et des anarchs à une réunion qui
doit se tenir le 23 octobre 1493 au petit hameau de Thorns, sis
près de la ville de Silchester du royaume neutre d'Angleterre.
Une Camarilla raffermie émerge de cette assemblée; ses
traditions sont acceptées comme la norme et la Mascarade est
définie comme l'attitude qui détermine la survie des Caïnites.
En conséquence de cette Mascarade, les Caïnites décident de
ne plus se définir ouvertement comme les Enfants de Caïn. En
revanche, pour renforcer l'idée que tous les vampires sont liés
par le sang, ils seront désormais la Famille. L' autorité des
générations ainsi que des valeurs conservatrices (comme la
prestation de serment) deviennent synonyme de la Camarilla.
Dans les siècles qui suivent, elle dominera l'Europe et s'éta-
blira au cœur de l'Amérique du Nord aux dépens du Sabbat,
qui, pourtant, aITive le premier là-bas.
Malgré une coopération apparente entre les clans et les
individus qui constituent la Camarilla, l'animosité personnel-
le, les jeux de pouvoir flagrants, les manœuvres de clan et les
intrigues complexes restent la norme.
Le Jyhad se poursuit sous une surface apparemment pai-
sible.
En outre, la Camarilla ne manque pas d'ennemis. D'autres
factions poursuivent la résistance face à son arrogance ou sur-
gissent des cendres de la Révolte Anarch pour continuer la
bataille qui s' est apparemment achevée avec la Convention de
Thorns.
lLlES ANAJRCiDIS
On en a déjà beaucoup dit concernant les anarchs ; inutile
d'insister. On pourrait croire qu'ils n'ont plus de raison d 'être
après la Convention de Thorns, mais c'est loin d'être la vérité.
Le Mouvement Anarch a commencé avec les Brujahs qui ont
sympathisé avec les révoltes paysannes à travers toute
l'Europe. Beaucoup de Lasombras et de Tzimisces parmi les
plus jeunes, las de toujours lutter pour obtenir un statut impor-
tant, les ont rejoints.
Les anarchs revendiquaient des domaines à eux et le droit
de prouver leurs compétences. Ayant échoué, ils cherchèrent à
couper les ficelles des serments de sang qui permettaient à
leurs sires de les manipuler ; ils voulurent saper le pouvoir et
les alliances de leurs anciens. Dans l'espoir d'y parvenir, ils
encouragèrent la rébellion chez ceux qui n'avaient rien à
perdre et réussirent à créer chaos et difficultés pour les puis-
sants. Du discours à l'action il n'y a qu'un pas; de l'action à
la violence, il n 'yen a qu 'un seul autre.
La Révolte Anarch commença avec l'assassinat
d'Hardestadt et balaya l'Europe en allumant la rébellion chez
les Caïnites sans aucun pouvoir de décision. Deux fondateurs
de clan, Lasombra et Tzimisce, ont succombé sous les crocs de
leurs infants les plus faibles alors que les anarchs cherchaient
un moyen d'augmenter leurs pouvoirs afin de combattre leurs
anciens . La diablerie de leurs fondateurs exprimait la frustra-
tion des anarchs et leur intention de s'emparer de ce que les
anciens leur refusaient. Leur habitude de boire le sang les uns
des autres pour renforcer leurs liens (une amélioration d'un
ancien rituel tzimisce) possède l'avantage supplémentaire d' en
libérer beaucoup de l'esclavage de leur sire provoqué par les
Serments du Sang qu'ils ont subits lors de leurs prernjères
nuits de Caïnites. Découverte par les Tzirnisces, la Vaulderie
(qui peut briser les liens du sang et les remplacer par des liens
de loyauté envers ceux dont le sang a été utilisé dans le rituel)
permit aux infants de se rebeller contre ceux qui les avaient
auparavant asservis.
Les anarchs ont perdu la guerre et durent accepter leur place
dans la Camarilla à la suite des négociations de paix de la
Convention de Thorns, ils n'ont jamais abandonné leur droit de
rébellion. Leur violence ouverte était temporairement apaisée,
LES Q;\TBRES DE TRr\::\"SYLVA0TE
21
pourtant les anarchs gardaient vivant l'esprit de révolte et de
liberté qui venait de se faire jour chez les mortels et qui inspirait
les soulèvements paysans de cette époque. En outre, alors que
beaucoup d'anarchs acceptaient les restrictions que leur impo-
sait la convention, d'autres rejetaient violemment ce rôle et ils
coupèrent les ponts pour fOimer le Sabbat. Il est intéressant de
constater que le Sabbat adorerait recruter les anarchs, mais la
plupart attachent trop de valeur à leur liberté individuelle et à
leurs projets pour se livrer à ses objectifs et à sa cause.
ILE SA BBAT
L'assertion selon laquelle le Sabbat est né du Mouvement
Anarch est à la fois vraie et abusive. Le Sabbat trouve son ori-
gine chez les jeunes Caïnites qui refusaient de céder à la
Camarilla, dans leur colère et leur rejet des anciens. Il a égale-
ment grandi quand ils ont compris quelle place leur était réser-
vée dans le Jyhad. Il est déjà assez mauvais de recevoir l'im-
mortalité pour n'être que l'esclave d'un ancien; quand on
découvre ensuite qu ' on n'a aucune chance d' obtenir le pouvoir
et que des Caïnites plus vieux et plus puissants dorment dans
leur tombeau en attendant de se gorger du sang des plus
faibles , c'en est trop .
En réalité, le Sabbat est né des suites de la Convention de
Thorns. Mis au monde par les anarchs qui refusaient de signer
le pacte, nourri de ses premières nuits de rébellion sanglante
par de jeunes Caïnites et quelques anciens mécontents , le
Sabbat submergea les puissances dressées contre lui, il survé-
cut pour devenir le plus grand rival de la Camarilla.
Pour l'heure, le Sabbat n'a qu'une existence rudimentaire ;
la secte ne se constitue vraiment qu ' au milieu du XVIe siècle.
Après la Convention de Thorns, ceux qui poursuivent la rébel-
lion contre la Camarilla forment des meutes indépendantes
d' anarchs antitribus. Leurs croyances et leurs agissements fini-
ront par constituer le cœur de la philosophie du Sabbat et la
meute en restera la cellule de base. Bien qu'ils ne se désignent
pas encore sous le nom de Sabbat (généralement), nous les
appelons ainsi pour éviter toute confusion.
La Camarilla considère le Sabbat comme son ennemi et
œuvre à sa destruction, mais ce dernier pense que ses véri-
tables ennemis ne sont pas les pions de la Camarilla, mais leurs
maîtres, les Antédiluviens. Si les laquais de la Camarilla se
mettent en travers de leur chemin et refusent de bouger, cepen-
dant, le Sabbat est prêt à détruire les malheureux vampires
pour atteindre ses objectifs.
Alors que la Camarilla s'inquiète du maintien du pouvoir
et de l' autorité des générations et que les anarchs étreignent
jalousement leur liberté individuelle, le Sabbat agit pour la
sauvegarde de tous les Caïnites contre la menace que repré-
sentent les Antédiluviens en torpeur. La Camarilla opère
comme une alliance branlante de princes et de vassaux féo-
daux. Les anarchs se comportent comme des marchands et des
artisans réunis par les intérêts communs d'une guilde. Le
Sabbat forme tout d' abord une armée; et il fonctionnera tou-
jours ainsi . Fondamentalement, la motivation qui sous-tend le
Sabbat n'est pas le pouvoir ou la liberté de l'individu, mais
l'accomplissement de ces deux objectifs à l'intérieur de la
structure d'un groupe. Le Sabbat tient par la loyauté entre ses
membres (plutôt qu'envers un prince ou un dirigeant) et le
besoin de se raffermir en vue du Jyhad à venir (dont le com-
mencement se fait déjà sentir).
 Craignant l' Inquisition, la Camarilla choisit la clandesti-
nité' de cacher l'existence des vampires derrière une
Mascarade complexe. Les membres du Sabbat, tout en recon-
naissant qu'il est pour l'instant nécessaire de se cacher des
Inquisiteurs, refusent de passer complètement pour des
humains. Ils pensent que cette comédie rend les vampires
faibles alors qu'ils doivent être forts . Loin des regards scru-
tateurs des mortels, les membres du Sabbat acceptent pleine-
ment leur Bête intérieure ; ils se réjouissent ostensiblement
de leurs pouvoirs, tels des anges noirs élevés loin au-dessus
de leur condition passée de mortels - même si leur âme est
damnée pour l'éternité.
Au lieu de reculer devant les serments de sang, le Sabbat
les adapte ; ses membres boivent leurs sangs combinés pour
forger des liens solides au sein du groupe. Combinée à la
Vaulderie, cette pratique al' avantage supplémentaire de bri-
ser les anciens serments du sang ; les membres du Sabbat
sont ainsi libérés du contrôle des anciens Caïnites. Ces der-
niers ne peuvent plus les manipuler ni les sacrifier aux
Antédiluviens. En outre, la Vaulderie créer un lien réciproque
(appelé le Vinculum) qui fait que chaque participant est loyal
envers les autres . Comme la Vaulderie se répand, le Sabbat
est libre de s'entraîner pour l'avènement du Jyhad et de se
raffermir en vue de défendre tous les Caïnites dans leurs der-
nières nuits.
Naturellement, "l'altruisme" s'accompagne de certains
inconvénients. Se considérant comme damnés ou séparés des
humains, la plupart des membres du Sabbat voient les mor-
tels comme des instruments utiles ou des sources de nourri-
ture commodes. Au sein du Sabbat il est rare qu'on apprécie
ou dorlote les humains. Bien entendu, à l'époque médiévale
sombre, l'existence est brève, brutale et soumise aux lubies
du prince ou de l'Église. En traitant les humains sans consi-
dération pour leurs sentiments ou leur vie, le Sabbat est en
accord avec son temps - mais il n'a pas changé de point de
vue pour autant lorsque la Renaissance a modifié les menta-
lités ...
Le fait que les membres du Sabbat épousent leur nature
implique qu ' ils conduisent des rituels horribles et se permet-
tent des actes monstrueux. Les nouvelles recrues sont vidées
de presque la totalité de leur sang puis enterrées, contraintes
à se frayer un chemin hors de leur tombe. Cette pratique fait
pleinement prendre conscience aux membres du Sabbat
qu'ils sont des créatures mortes-vivantes qui subissent une
renaissance infernale, des monstres qui doivent s'attaquer à
d'autres créatures pour survivre. Cela les rend également
forts. Les candidats faibles échouent et doivent passer l'exis-
tence qui leur reste enterrés, assoiffés ou en torpeur éternel-
le. La diablerie est une pratique acceptée, car en dérobant le
pouvoir de Caïnites plus forts, le Sabbat supprime des enne-
mis potentiels tout en augmentant ses chances dans la bataille
à venir.
Beaucoup de membres du Sabbat s'égarent dans l'excès et
deviennent des bêtes démentes qui ravagent la campagne. En
raison d' une part de leurs rites de création et d'autre part de
l'abandon soudain de toute restriction d'action, la folie empor-
te beaucoup de nouveau-nés du Sabbat. Ceux qui s'en sortent
reconnaissent qu'il faut donner à la Bête quelque chose pour
expliquer ou atténuer l 'horreur de son existence. Les Voies de
l'Illumination sont nées de la nécessité d'empêcher les nou-
veaux membres de se détruire eux-mêmes et la meute dans
leur délire. Le vampire dément recouvre la raison en adoptant
une Voie pour guider son existence maudite après l'abandon
des faibles préceptes de l'Humanité.
À l'époque qui nous intéresse, les meutes qui finiront par
se rassembler pour former la secte tâtonnent à la recherche
d'une raison d'exister; elles essayent ainsi de formuler les
Voies de l 'lIIumination tout en se raffermissant pour l'inévi-
table combat.
Que ce soit à l'époque médiévale ou plus tard, de nom-
breux vampires de la Camarilla n'ont jamais compris que le
Sabbat ne se définit pas par ses déments, mais qu'il incarne
une cause compréhensible pour laquelle ses membres sont
prêts à mourir. Les actes de cruauté ignobles et les guerres san-
glantes rendent le Sabbat totalement inacceptable pour la
Camarilla. Comme le Sabbat considère la Camarilla comme
un instrument des Antédiluviens, il ne s'en inquiète guère.
JL:ITNCONNiU
L'Inconnu n'est pas une secte "officielle". On dit qu'il
s'agit de Caïnites romains, carthaginois et daces qui ont déci-
dé de se retirer du Jyhad. S'ils existent, les Inconnus représen-
tent une faction de puissants vampires (dont de nombreux
Mathusalems) qui ne veulent pas se quereller avec d'autres
Caïnites. On dit qu 'ils ont atteint Golconde et qu 'ils peuvent
enseigner à d'autres les moyens d'y parvenir.
D'autres rumeurs parlent de leur pacte avec Satan ou de
leur habitude d'envoyer des agents espionner divers Caïnites.
La plupart des vampires ne croient pas à l'existence de
l'Inconnu, cependant. Quelques dissidents prétendent qu 'il
existe et que les vampires plus jeunes devraient traquer et dia-
bleriser ces faibles anciens pour en tirer leur sang puissant. Les
Inconnus ne répondent à aucune spéculation.
L ES lINiD1ÉPENDANT S
Quelque part entre la Camarilla et le Sabbat se trouvent de
véritables indépendants. Il s'agit de clans comme les Séthites,
les Ravnos et les Giovanni qui ne font partie d'aucune des deux
sectes. En dehors de ces clans cependant, des individus apparte-
nant à des clans affiliés à la Camarilla ou au Sabbat revendi-
quent l'indépendance. Les antitribus lasombras et tzimisces
peuvent être en désaccord avec leurs congénères du Sabbat,
mais ce n'est pas pour autant qu'ils adhèrent aux principes de la
Camarilla. Certains membres des lignées les plus rares ont les
mêmes sentiments. Même les clans les plus loyaux de la
Camarilla (comme les Ventrues) ont leurs rebelles, des Caïnites
qui n'ont jamais signé la Convention de Thorns, mais qui ne
rejoignent pas le Sabbat non plus. La plupart des indépendants
restent discrets concernant leur absence d'affiliation; ils laissent
généralement les autres croire qu'ils appartiennent à un groupe
quelconque alors que ce n'est pas le cas.
HKSTOKRE ET POLK=
TKQUE DES CAKNKTES
Alors que le Moyen-Âge approche de son terme, les
Enfants de Caïn retravaillent entièrement la structure de leur
LES 02Y1BRES DE TRA:\TSYLVAN:l:E
23i
société clandestine. Comme nous l'avons vu , la naissance d'un
nouvel âge apporte de nouvelles idées. Au cours d'assemblées
qui se tiennent dans toute l'Europe, les anciens et les nouveau-
nés débattent de nombreux sujets politiques: comment réagir
à l'Inquisition , comment affronter la Révolte Anarch, s'il faut
accepter la proposition des Fondateurs concernant la
Camarilla, et ainsi de suite. Bien trop souvent, des réunions de
vampires protocolaires tournent au débat animé autour de ces
sujets clefs. Les idées débattues sont mises à l'épreuve de
l 'histoire. Chaque événement majeur qui se produit en Europe
de l'Est amène les politiciens locaux à utiliser ce qu'ils savent
pour décider d'un soutien ou d'une condamnation de la
Camarilla et du Mouvement Anarch.
D ' ici la fin du siècle, l'Europe de l'Ouest se sera adaptée à
ces deux concepts, mais la Transylvanie continue de préserver
de nombreuses traditions du Vieux Monde. Alors que
Tremeres et Tzimisces poursuivent leur guerre sans fin, le voï-
vodat reste un champ de bataille pour leurs sectes respectives.
Les partisans de la Camarilla influencent les grandes villes,
mais ils sont encerclés par des domaines soumis aux anarchs
et aux antitribus . Il y a des raisons à cela, des raisons dont on
peut trouver l'origine dans les premières propositions
d'Hardestadt concernant la Camarilla en 1435 .
L'histoire et la politique sont inextricablement liées. Les
événements politiques majeurs ont un effet notable sur les
luttes politiques des morts-vivants. La conquête de
Constantinople, les révoltes de Bolbona en 1437, les croisades
anti-Turcs - ces circonstances majeures et des événements
similaires en Europe de l'Est façonnent la société que les vam-
pires modernes connaissent si bien. Les mortels relèguent ces
événements aux livres d'histoire, mais les Caïnites en ont des
souvenirs plus personnels - souvent de première main.
D ÉBATS POLITIQUES
L'effet de l'histoire sur l'idéologie n'est pas seulement
théorique. Les trois prochains actes des Chronica
Transylvania mettront à l'épreuve le discernement politique et
le sens diplomatique des membres de la coterie. Qu ' elle se
réunisse dans le boudoir du comte Radu ou au cours de la
Convention de Thorns, la coterie rencontre beaucoup de
Caïnites qui tiennent particulièrement à connaître leur position
concernant les événements actuels. Il n' est pas toujours facile
d'identifier quelqu'un comme un anarch idéaliste, un fantoche
de la Camarilla ou un laquais du Sabbat. Parlois, des débats
politiques et un jeu de rôles intense sont les seuls moyens de
déterminer le camp de quelqu 'un.
Les informations contenues dans ce chapitre peuvent
aider un Conteur ambitieux à étoffer la plupart des débats qui
ont lieu dans ce livre. En outre, n ' importe quel Transylvanien
doit être capable de citer les événements politiques récents
afin d ' illustrer ses opinions politiques. Si les personnages
survivent au Fils du Dragon, ils ne se joindront pas aux
anarchs, à la Camarilla ou au Sabbat pour des raisons gros-
sières. Ils devront prendre une décision soigneusement pesée
après avoir évalué chaque camp au cours de nombreux débats
politiques.
CJ-:1RONJCA TRANSYiLNAl'\i(A :r i[
24
TRANSYLVANIENNES A LA
9
PROPOSITION D H ARDlESTADT
Comme nous l'avons vu, Hardestadt du Clan Ventrue a
d'abord avancé l'idée d ' une société des vampires unifiée en
1435. Beaucoup de Transylvaniens l' ont rejetée au premier
abord. Certains ont fait remarquer que le concept avait été
expérimenté et rejeté dans le voïvodat il y a des siècles. Au
XII' siècle, les dirigeants théoriques de la Transylvanie for-
maient une coterie appelée le Conseil des Cendres pour super-
viser les vampires de leurs sept domaines.
Bien entendu, le Conseil échoua lamentablement. Des
princes qui pensaient apporter l'ordre au voïvodat permirent à
des luttes intestines et des différends politiques de briser leur
alliance. Les nouveau-nés qu ' ils gouvernaient se dressèrent
contre eux. Après la destruction de cette société ratée, ces
mêmes vampires ne montraient guère d'enthousiasme à l'idée
de laisser les anciens se reconstituer sous un autre nom. L'idée
d ' une "société unifiée" était amusante en théorie, mais au pays
derrière la forêt les vampires transylvaniens la remarquèrent à
peine.
Des voyageurs venus d'autres régions d'Europe décla-
raient avec insistance que cette union politique serait différen-
te. La Camarilla pourrait offrir des avantages que jamais le
Conseil n'a fournis. Le projet de Nova Arpad n'était guère
plus qu'une coterie de sept vampires contraints d'en référer
aux Ventrues saxons ; mais la Camarilla permettrait à des cen-
taines de princes de superviser l'activité caïnite dans les
grandes villes d'Europe . Ils feraient respecter les Six
Traditions et encourageraient les valeurs de la courtoisie qui
pourraient empêcher les disputes entre les infants de Caïn.
L'idée était largement en avance sur son temps, surtout en
Transylvanie. Pour de nombreuses raisons, elle était trop dan-
gereuse pour prendre racine. Pour commencer, l'idée de la
Camarilla dépendait de princes qui pourraient souligner et
faire progresser les concepts mortels de courtoisie et d 'huma-
nité. Historiquement, les princes transylvaniens n' ont jamais
eu le contrôle absolu de leurs domaines . Au pays derrière la
forêt, beaucoup de princes locaux gouvernent en théorie, pas
en pratique.
Dans certains cas, tel le domaine de Klausenburg, la seule
qualité qui sépare le prince des vampires qu'il dirige est sa
capacité à les battre au combat. À la cour du prince Mitru par
exemple, l'ordalie reste le moyen le plus courant de résoudre
les disputes. Les dirigeants vampiriques font d'excellents sym-
boles dans de poignantes cérémonies, mais pour faire respec-
ter leurs convictions, c'est une tout autre affaire.
Les partisans de la Camarilla affrontent un autre obstacle
d ' importance. Dans toute l 'histoire de la Transylvanie, les
sociétés occidentales ont constamment tenté d'imposer leurs
lois et leur culture à l'Europe de l'Est. De même, beaucoup de
Caïnites transylvaniens maudissent les Ventrues saxons en tant
que société monolithique conçue pour priver les vampires rou-
mains de leur indépendance. La Camarilla donnait ainsi j ' im-
pression d 'être un cheval de Troie des Ventrues allemands et
d'autres clans occidentaux pour prendre le contrôle des terres
roumaines. La Transylvanie a ses propres traditions , et elles ne
meurent pas aisément. Les événements des quelques années à
venir en seront une illustration plutôt colorée.
L A RÉVOL UTION DE JBOBOLNA
ET LE MOUVE1VllENT ANARCH
Tous ces arguments découragèrent les Transylvaniens
d'accepter volontiers l'idée de la Camarilla, mais un événe-
ment radical les força à y repenser. En 1437, les paysans de
Transylvanie s'unissent pour renverser les maîtres de l'État.
Les livres d'histoire nous racontent qu'ils se sont révoltés pour
obtenir des droits que les Szeklers et les Saxons possédaient
déjà. Les Caïnites se souviennent que les paysans ne se sont
pas soulevés uniquement contre leurs dirigeants mortels.
Beaucoup des Roumains qui ont combattu dans les
révoltes de Bobolna soupçonnaient que leurs taras et tirs as
étaient menacés par des créatures surnaturelles. Le Silence du
Sang n'était rien d'autre qu 'une façade en Transylvanie, la
plus insignifiante des Six Traditions. Alors que les maisons des
dirigeants mortels étaient incendiées, les flammes s'étendaient
aux refuges des maîtres caïnites de ces nobles. À une époque
où les chasses aux sorcières étaient monnaie courante, des
foules de paysans transylvaniens prenaient les torches et les
fourches pour détruire les refuges de ceux qu ' on soupçonnait
de vampirisme.
En réponse, la noblesse mortelle de Transylvanie écrasa
rapidement et brutalement la rébellion de Bobolna. Les diri-
geants mortels se réunirent à Hermanstadt pour discuter de la
souveraineté des trois nations de Transylvanie. Les suzerains
hongrois reconnurent les Saxons et les Szeklers en tant que
nations indépendantes, mais les Roumains n'eurent jamais les
mêmes privilèges. En revanche, la noblesse augmenta les taxes
sur les terres roumaines ; elle demanda plus de travail de force
"volontaire" de la part des serfs et réduisit le nombre de com-
munes indépendantes où les Roumains pouvaient posséder
leur propre domaine. En bref, les riches devinrent plus riches
et les pauvres plus pauvres.
Les rebelles mortels ne pouvaient plus agir contre la
noblesse, mais les morts-vivants n'avaient pas ce genre de
contrainte. Dans toute la Transylvanie, beaucoup de Caïnites
roumains étaient scandalisés du fait que les vampires diri-
geants puissent admettre ce genre d'injustice. Comment la
noblesse européenne pouvait-elle tirer profit des récoltes plan-
tées par les Roumains ? Les Roumains étaient installés en
Transylvanie depuis plus d'un millénaire ; comment pou-
vaient-ils avoir moins de droits que les Saxons et les Szeklers
venus prendre leurs terres? Et n'était-il pas étrange que ce
soient les anciens vampires qui profitent le plus de cette situa-
tion ?
L'analogie était évidente. Les "princes" qui revendiquaient
l'autorité sur les villes mortelles utilisaient les mêmes tac-
tiques que la noblesse hongroise. Les nobles hongrois
employaient le pouvoir politique pour exploiter leurs sujets
dans un but d'enrichissement financier. Les princes transylva-
niens se considéraient comme les gardiens légitimes des Six
Traditions, mais les vampires qui avaient survécu en
Transylvanie depuis des siècles savaient que les dirigeants
étaient corrompus par une telle autorité. Les princes jugeaient
les nouveau-nés afin d'opprimer et exploiter ceux qui ne s'in-
clinaient pas devant eux. Chaque fois que les dépossédés
revendiquaient les mêmes droits que les riches, la politique et
une morale imposée devenaient les instruments de la soumis-
sion des masses .
Les anciens indifférents à ces vitupérations incitèrent les
anarchs roumains à d'autres actes de violence. Alors que les
infants les plus jeunes continuaient d'accuser les anciens de
conspiration, de nombreuses personnes réalisaient que la
Camarilla n'était qu'un autre moyen d ' imposer la volonté d ' un
petit nombre au plus grand nombre. Le destin des Roumains,
descendants des colons originels de la Dacie, mit en évidence
les intentions réelles des Occidentaux pour la Transylvanie.
Les vampires n 'étaient pas si différents que ça.
La réponse des anciens était que les révoltes de Bobolna
illustraient la nécessité implacable d'un gouvernement plus
fort en Transylvanie. Si les Caïnites ne pouvaient pas raffermir
leur prise sur la société mortelle, il était bien trop facile aux
humains de les déraciner à nouveau. Les révoltes de Bobolna
avaient commencé en raison d' une absence d ' autorité caïnite,
pas d'une injustice. En outre, si les Caïnites de Transylvanie
avaient respecté le Silence du Sang avec plus de rigueur, la
révolution ne se serait pas transformée en chasse aux maîtres
vampires cachés. Les idées d'Hardestadt encourageaient une
manipulation subtile de l 'histoire mortelle ; ce n 'était pas le
cas des idées anarchistes de liberté absolue. Dans le sillage de
la rébellion, le conflit entre anciens et nouveau-nés s'intensi-
fia.
L A CHUTE DE
CONSTANTINOPLE ET AU'"'f RES
CONSPiRATiONS CAÏNrTES
De tels débats se poursuivirent de longues années dans tout
le voïvodat. Mais ces théories restèrent de simples divertisse-
ments intellectuels pour la plupart des Transylvaniens. Puis, en
1453, l'un des événements les plus importants de l'histoire
caïnite arracha les vampires d' Europe de l'Est à leur autosatis-
faction. Cette année-là, les armées de l'empire ottoman enta-
ment leurs assauts incessants sur Constantinople. Constantin
Paléologue, le dirigeant mortel de la ville, observe avec terreur
depuis son palais des milliers de soldats fracasser les portes de
la cité pour piller, massacrer et détruire. L'impensable s'était
produit - les hordes déferlantes des païens avaient dévasté la
première ligne de défense de l'Europe chrétienne. L'empire
ottoman avançait vers la Bulgarie, menaçant la sécurité de
l'Europe de l'Est.
Les vampires sont des créatures égocentriques, impatientes
de distribuer louanges et blâmes à leurs semblables pour les
plus grandes réussites des mortels. Dans toute la société caïni-
te, beaucoup d' anciens se demandèrent quels vampires étaient
responsables de la chute de Constantinople. Ceux qui connais-
saient l'existence du Jyhad -la lutte éternelle entre les Aïeux
- pensaient qu'une puissance ténébreuse avait manigancé
cette croisade pour se venger de Michel, le Mathusalem toréa-
dor qui veillait sur la ville.
LES OYlBRES DE TRA::\'SYU'A.l'\ IE
25
 D'autres rendaient responsables les Assamites, prétendant
que les maîtres d' Alamut avaient des desseins pour le reste de
l'Europe. Après tout, beaucoup savaient que des vampires
arabes voyageaient dans le sillage de l'armée turque. Alors que
des royaumes mortels succombaient aux incursions ottomanes,
les Sarrasins utilisèrent l' occasion à leur avantage en traquant
les dirigeants morts-vivants des domaines adjacents. La mena-
ce mortelle des Turcs comme celle invisible des Assamites
obligèrent les Enfants de Cal·n à agir.
Quand les nouvelles de la progression de l'empire ottoman
atteignirent la Transylvanie, les dirigeants du voïvodat furent
troublés. Pendant des siècles, ils avaient pensé que les véri-
tables menaces contre leur liberté venaient des Ventrues du
Saint Empire et des autres clans occidentaux. Désormais, une
nouvelle menace se présentait au sud. Ventrues, Tzimisces et
Tremeres se posaient tous la même question: l'Europe de l'Est
pourrait-elle se défendre contre le prochain assaut?
Les partisans de la Camarilla tirèrent parti de cette situa-
tion. La menace d'un ennemi commun rendait l'idée d'une
société unie des Caïnites beaucoup plus acceptable. Les
infants de Caïn ne pouvaient plus se permettre d'être isolés par
la distance et l'idéologie. Jusqu 'en 1453, personne ne croyait
que Constantinople puisse tomber. Mais elle est tombée. De
même, personne ne croyait qu'une force unique puisse détrui-
re les sociétés secrètes des Caïnites. Désormais, un unique
empire menaçait toute l'Europe. Si les Enfants de Caïn pou-
vaient former une alliance, ils pourraient empêcher une telle
atrocité de se reproduire. Dans cette optique, il est clair que les
Sarrasins étaient une menace qu'il fallait stopper.
D' autres répliquèrent que le véritable problème n'était pas
le Clan Assamite, mais que les Aïeuls. En fait, certains suggé-
rèrent que les Assamites avaient eu la bonne idée. Les
Sarrasins détruisaient les princes bulgares et leurs laquais,
mais ils menaçaient également les Inconnus et les autres. Dans
d' autres régions d'Europe, les anarchs ne détruisaient pas la
hiérarchie vampirique uniquement pour assurer leur propre
liberté, mais aussi pour empêcher les manipulations des
anciens. Si la destruction de Constantinople était un résultat du
Jyhad, la formation d'une société de vampires européens
n'empêcherait pas pareille atrocité de se répéter. En fait, en
agissant comme les esclaves des plus vieux Caïnites on ne
ferait qu 'encourager d'autres incidents.
LES DÉBATS ÉTJ-i1nQUIES ET
L'lÉGiU 5E O:RT i[-i[ODOXE
Un autre débat concernant la Camarilla repose sur des
questions éthiques. Censément, les princes de la Camarilla
pourraient juger les croyances soi-disant "morales" des
Caïnites en leur appliquant les principes moraux humains. La
courtoisie était prétendument un moyen de préserver "1' huma-
nité". Cela devint rapidement un sujet extrêmement personnel
et brûlant. Les Caïnites de Transylvanie avaient suivi de nom-
breuses Voies différentes au cours de l'Âge des Ténèbres. Il
n'est pas facile d'abandonner une philosophie qui vous a gardé
sain d'esprit pendant des siècles - on ne sacrifie pas aisément
son confort spirituel à un agrément politique.
Une fois encore, 1'histoire transylvanienne raffma ce problè-
me politique. D'autres cultures ont essayé d'imposer des stan-
dards moraux extérieurs en Transylvanie bien avant les idées des
Fondateurs. Quiconque a survécu des siècles dans le voïvodat
peut se souvenir du conflit entre l'Église catholique romaine à
Rome et l'Église orthodoxe orientale à Constantinople.
II y a des siècles, l'étendue du catholicisme fut utilisée
dans une tentative d'unification de l'Europe de l'Est avec le
reste de l'Europe chrétienne. Pour les Roumains, la religion
devint un moyen d'éroder la culture transylvanienne et d'édic-
ter une idéologie. L'Église orthodoxe agissait comme une
force contraire qui tentait de faire progresser la tradition mys-
tique orientale afin de définir une culture commune dans l'Est.
Rien d'étonnant à ce que les Occidentaux pensent que le vam-
pire transylvanien typique recule devant une croix.
Les Transylvaniens étaient blasés. Ils avaient déjà vu ça.
Un autre gouvernement tentait d'obtenir le soutien du voïvo-
dat en contestant les anciennes coutumes et les usages tradi-
tionnels. La Transylvanie avait déjà sa propre culture, sa
propre religion et sa propre loi. Beaucoup d'anciens faisaient
remarquer qu'ils n'avaient pas besoin des clans occidentaux
pour venir leur prêcher la nécessité d'un gouvernement exté-
rieur pour les "civiliser" une fois encore. Les vieilles coutumes
ont perduré.
LE,5 T Zti\'1I5CE,s E:T LA QUERELLE
ENTRE DRACULESTI ET DANESTI
La résistance la plus affirmée face à la Camarilla venait du
Clan Tzimisce. Alors que d 'autres pays d'Europe respectaient
l'idée d'une société où les anciens pourraient utiliser des enga-
gements pour échanger des faveurs , les Tzimisces la rejetaient
totalement. Le clan le plus ancien et le plus puissant de
Transylvanie n'avait pas besoin de reconnaître une idée aussi
arbitraire. Leurs propres traditions concernant la résolution des
différends avaient évolué. Ils utilisaient des méthodes qui ne
dépendaient pas des princes reconnus par les Caïnites
d' Occident.
Parmi les Démons, c'est le plus fort qui dirigeait. La
Guerre Judiciaire et l'Ordalie étaient d'usage courant. Les
Tzimisces pratiquaient ces traditions ouvertement. Depuis les
premières nuits de la Hongrie, lorsque les Arpad et d'autres
nobles tentèrent de soumettre la Transylvanie, les Tzimisces
complotaient pour les dresser les uns contre les autres. Dans
les régions les plus reculées de la Transylvanie orientale, ils les
écrasaient ou les incorporaient dans leur clan. Les Démons uti-
lisaient les lignées de la noblesse mortelle comme troupeau
d'élevage. Certains étaient tellement bien dressés qu ' ils com-
posèrent les nombreuses familles de féaux que l'on connaît
maintenant.
Avec le temps, la politique mortelle et la politique tzimis-
ce en Transylvanie devinrent une même chose. Les nobles
transylvaniens avec des siècles d'éducation derrière eux deve-
naient des pions dans les conflits tzimisces. La manipulation
de la lignée des Bessarab est une magnifique illustration de ce
procédé. Pendant des siècles, deux familles - les Draculesti
et les Danesti - luttèrent pour le contrôle de la Valachie et de
la Transylvanie méridionale. La lutte était particulièrement
brutale car les dirigeants de Valachie ne reconnaissaient pas la
primogéniture. Une fois un dirigeant mortel décédé, rien ne
garantissait que son fils lui succède. En revanche, des dou-
zaines de boyards luttaient pour soutenir - ou devenir - le
prochain prince.
 Le contrôle des nobles et des boyards nécessitait que les
Tzimisces développent une tradition en manipulant les diri-
geants mortels d 'une génération à l'autre. Les mortels qui
étaient capables d'employer la traîtrise et les menaces de vio-
lence atteignaient des positions d'autorité . Leurs ennemis
étaient torturés, exilés ou simplement tués. Quand Vlad
l'Empaleur, un noble Draculesti, devint une menace pour les
Tzimisces, les Démons Danesti maintinrent leur ancienne que-
relle contre sa maison. Selon les Démons, les autres clans
n'avaient aucun droit d' intervenir dans de telles disputes.
Les Démons n 'avaient pas l'intention non plus de se terrer
comme de faibles créatures. Ouvertement, ils élevaient les
mortels comme du bétail et orchestraient des conflits entre eux
pour massacrer ces troupeaux . Les troupeaux humains étaient
élevés à l'ombre des châteaux pendant des générations. En
outre, les Tzimisces corrompaient et subornaient la noblesse
mortelle de Transylvanie de manière plus profonde que n'im-
porte quel autre clan, y compris les Ventrues. L'idée d'une
séparation entre le monde des vivants et celui des morts-
vivants leur était ridicule.
n n 'y avait pas de place pour le Silence du Sang dans la
philosophie des Tzimisces transylvaniens. Ainsi, les argu-
ments visant à se cacher derrière la société mortelle et à ériger
les miroirs de la Camarilla tombaient dans l'oreille de sourds.
Les anciens du Clan Tzimisce ne voyaient aucune raison d'ac-
cepter les standards de courtoisie appréciés dans d'autres par-
ties de l'Europe. Leur opposition était tellement sévère que les
Ventrues ont abandonné tout espoir d' obtenir leur soutien à la
société caïnite des Fondateurs.
VLAD LE DRAGOC iET
LiE S[lLiENCE DU S ANG
Par contraste, l'idée de vampires qui cachent leur nature
véritable aux yeux des mortels était cruciale pour les partisans
de la Camarilla. La "Mascarade" qu'ils proposaient avait son
précédent dans le Silence du Sang. Avec la menace grandis-
sante de l'Inquisition, l'idée de "cacher sa présence à ceux qui
ne sont pas du sang" devint un simple instinct de survie. En
Transylvanie et en Valachie cependant, le Silence du Sang
n'était qu'une simple formalité. De nombreux Caïnites tran-
sylvaniens préféraient montrer ouvertement leur force de
morts-vivants devant les dirigeants locaux. Dans le secret des
chambres de la noblesse, ils obligeaient ses membres à se sou-
mettre à leur volonté.
L'accord entre Durga Syn du Clan Ravnos et Vlad le
Dragon, le prince mortel de Valachie, est un excellent exemple
historique de ce type d 'alliance.
Au début du XV, siècle, des incursions répétées des
anarchs en Tara Romaneasca n'ont pas seulement terrifié les
paysans locaux, mais elles ont menacé les alliés de la rusée
ancienne Ravnos. Pour mettre fin à cela, Durga Syn informa
Vlad le Dragon de l'existence des morts-vivants. La Ravnos
devint son conseiller le plus précieux (si ce n' est le plus
fiable). Avec les indications de la Caïnite, les armées de Vlad
repoussèrent aisément les guerriers anarchs. Vlad s'agenouilla
devant Durga Syn pour recevoir son savoir immortel. C 'était
un précédent dangereux, mais en Europe de l'Est, rares sont
ceux qui oseraient contester les motivations d ' un vampire
aussi puissant.
lLE.5 ASSAl\'tlTE:3 ET LA DERN;lÈRE
CROll5A DE lD'HUNYADE
Bien entendu, la menace des Turcs demeurait. Aucune
nation ne résistait à la progression de l'empire ottoman avec
plus de ferveur que la Transylvanie. Alors que les partisans des
Fondateurs utilisaient "la progression des païens" pour justifier
une société unie en Europe de l'Est, les vampires de ce domai-
ne se lassèrent vite de cet argument condescendant. Il y avait
une bonne raison à cela. Les mortels de leurs domaines avaient
fait de leur mieux pour résister aux Turcs. Leurs échecs de 1444
et 1456 avaient totalement démoralisé l'Europe de l'Est.
Il ne fallut pas beaucoup d'influence vampirique pour
lever une armée contre les envahisseurs turcs. Jean Hunyade
(Janos Hunyadi), un riche marchand entraîné par certains des
esprits militaires les plus brillants d' Europe, atteint cet objec-
tif sans aide caïnite. Avec l'armée transylvanienne sous ses
ordres, Hunyade se précipita à la rencontre des troupes du sul-
tan. Malheureusement, sa campagne fut un désastre. En plus
de ses tactiques bien mal choisies, l'armée d' Hunyade avait
gravement sous-estimé la force des Turcs.
Au cours du procès d 'Hunyade pour son incompétence avé-
rée, Vlad le Dragon indiqua que le sultan ottoman était en fait
"parti simplement en expédition de chasse avec plus de troupes
que ce que les chrétiens avaient aligné pour la bataille." Les
forces turques repoussèrent aisément les croisés d'Europe de
l'Est. Hunyade s'enfuit; ce n'est que grâce à l'assistance de
paysans valachiens qu'il put se retrouver en sécurité.
Vlad le Dragon essaya de rendre Hunyade responsable de
l'échec de la campagne, mais le soutien répandu à celui-ci en
tant que "Chevalier blanc de la chrétienté" empêcha le scandale
d'éclater. En 1456, Hunyade réunit une armée à Hunedoara et
prépara une autre croisade anti-Turcs. Son allié, Jean de
Capistran, leva une armée de paysans transylvaniens pour l'ai-
der. Indépendamment, les armées de Jean de Capistran et
d'Hunyade se déplacèrent vers Belgrade. Le fanatisme s'avéra
une meilleure arme que la simple force, car l'armée de Jean de
Capistran s'en sortit mieux que celle d'Hunyade. Le triomphe
de 8.000 paysans armés d'outils de ferme contre la horde turque
n'était rien moins que miraculeuse.
La croisade d'Hunyade rétablit la frontière méridionale de
la Valachie, mais en quelques mois il n'était pas possible d'al-
ler plus loin. Le climat et la maladie étaient les adversaires les
plus mortels pour les deux armées . Des nuées de rats porteurs
d 'épidémie suivirent le carnage infligé par l 'armée turque.
Hunyade lui-même mourut de la peste non loin de Belgrade.
L'idéal du croisé mourut avec lui.
n n'y avait aucune raison pour les Transylvaniens de
reprocher l'avance turque au Clan Assamite. Les vampires
d'Europe de l'Est savaient que les Turcs n'avaient pas besoin
d'alliés surnaturels pour les conduire au combat. Ces Caïnites
n'avaient que peu d'espoir que les nations d' Europe de l'Ouest
s'unissent pour accourir à leur aide. Si les clans étaient unis,
cela ne ferait pas la moindre différence pour l'empire ottoman.
L'argument pour l'unité caïnite contre les Assamites et les
Turcs fonctionnait dans d 'autres parties du monde, mais il
semblait déplacé pour des vampires qui avaient vu échouer des
croisades humaines de leurs propres yeux.
LES OYLBRiES DiE TRASSYL\lA='I IE
27
ILE JP:ROBlLÈl\IE JI) lRACULA ET LA
CONVOCATION ID'HElRNAN5TA D'T
Alors que les Caïnites modernes sont familiarisés avec les
débats généraux concernant la Camarilla, ces sujets sont biai-
sés de façon unique en Transylvanie. L'Inquisition est souvent
citée comme étant une raison de la fonnation de la Camarilla.
Quand les Transylvaniens parlent des chasses aux sorcières, ils
citent souvent la traîtrise d'un seul homme: Vlad l'Empaleur.
Comme nous l'avons déjà dit, Vlad le Dragon, l'un des
princes mortels de Valachie, connaissait bien des choses sur les
morts-vivants. Son fils, Vlad l'Empaleur, est devenu encore plus
tristement célèbre. Durant son règne, on savait qu'il exprimait
son autorité par des actes d'une brutalité sévère. Avant de
conduire sa croisade contre l'empire ottoman, par exemple, il
consolida sa frontière nord en massacrant des milliers de
Transylvaniens. Sa garde d'honneur, les Haches, empala des
dizaines de milliers de mortels et les laissa pourrir en guise
d'exemple pour tous ceux qui contestaient son autorité.
Les Caïnites soupçonnaient que le Fils du dragon avait une
autre motivation. Vlad l'Empaleur était un noble de la lignée
des Draculesti. Plusieurs nobles Danesti, membres d ' une mai-
son ennemie, reçurent le soutien d'invisibles vampyrs.
Lorsque l'Empaleur en découvrit les preuves, il conduisit un
pogrom pour détruire ces immondes créatures, tout comme
son père l'avait fait avant lui.
Lorsque le voile entre vivants et morts-vivants s'écarte, le
résultat est une horreur sans nom. Manifestement, les
Tzimisces du sud de la Transylvanie avaient peu de considéra-
tion pour le Silence du Sang. Cette inquisition menaça donc
tous les vampires de la région. Dans les années qui suivirent,
les bourreaux de l'Empaleur exécutèrent des centaines de
vampires. Finalement, des histoires de Vlad l'Empaleur et de
ses boucheries se répéteront dans tout le Saint Empire. Elles
devinrent la base de la légende du comte Dracula, le boucher
assoiffé de sang descendu de la lignée des Draculesti.
Les nombreuses facettes du "problème Dracula" devinrent
un sujet courant parmi les vampires transylvaniens. En fait, la
convocation d'Hermanstadt en 1472 (qui se déroule à l'Acte 1
de ce livre) a été largement faite pour régler ce problème. Les
Tzimisces assurèrent qu ' ils avaient le droit de le régler eux-
mêmes; d'autres clans n'étaient pas prêts à se fier au sens de la
justice des démons. La Camarilla n'était pas assez importante
pour instruire un véritable procès contre ce mortel, mais les
arguments concernant l' intervention des Caïnites dans la socié-
té mortelle se poursuivent de nombreuses années par la suite.
ILE PA !L.A JS IDES G LACE S
Au XV, siècle, la valeur de la Camarilla devint le sujet de
débat le plus dangereux parmi les Caïnites transylvaniens. En
raison de nombreux événements de l'histoire caïnite - la
chute de Constantinople, la rébellion de Bobolna, la querelle
Draculesti/Danesti et l'inquisition de Vlad Tepes -l'histoire
transylvanienne continuera à marquer ces discussions pendant
encore des siècles.
Au début de l' acte suivant des Chronica Transylvania,
cette société n'était rien de plus qu ' une théorie politique. Les
quelques mesures prises par les Caïnites pour l'établir ne suf-
firent pas à repousser le chaos et les rébellions comme le pen-
saient beaucoup d'anciens. La Camarilla n'était guère plus
qu ' un palais des glaces qui reflétait à l'infini les diverses phi-
losophies des morts-vivants . Cette analogie était plus vraie
encore en Transylvanie, un royaume où l'histoire et la poli-
tique vampiriques reflétaient le Jyhad malveillant des Caïnites.
AUTIRES
C(ONSKDÉIRATKONS
Les améliorations technologiques peuvent affecter l'exis-
tence des vivants et des morts-vivants de manière radicale. Les
joueurs qui connaissent bien les autres jeux de rôles voudront
certainement exploiter ces développements le plus rapidement
possible; ils voudront que leurs armes soient plus puissantes,
que leurs armures protègent mieux et que les transports soient
plus rapides entre les villes éloignées. Une familiarité de base
avec ces innovations devrait permettre à votre chronique de se
dérouler plus aisément.
LES ARNIES A FEU
Les vétérans du monde de l'Âge des Ténèbres ont appris à
conquérir en utilisant des armes relativement simples, telles
que les épées, les dagues et les arbalètes. S'ils survivent à la
fin de la Longue Nuit, ils devraient pouvoir améliorer leur
arsenal. Les indications qui suivent devraient vous aider à
représenter le rôle des armes à feu dans votre jeu sans que vous
deviez devenir un expert en technologies obsolètes. Les carac-
téristiques pour les armes à feu les plus couramment utilisées
sont présentées à la fin de cette section.
Techniquement, les personnages peuvent utiliser les armes
à feu dès le milieu du XIV' siècle, mais ces engins sont telle-
ment primitifs qu 'ils sont quasi inutiles. La couleuvrine était la
première forme de haquebute. Elle se composait d ' un court
canon à main avec une crosse et une lumière où un fer chauf-
fé ou une mèche pouvait allumer la poudre à l'intérieur.
Dangereux pour la cible, ce type d'armement était loin
d 'être fiable. Une personne utilisant une couleuvrine doit
employer une main pour maintenir l'arme tout en allumant la
poudre de l'autre. Il est donc quasi impossible de viser, et c'est
même un coup de chance si on touche quelque chose. (En
termes de jeu, quand un personnage attaque avec une haque-
bute, la difficulté pour toucher est toujours d'au moins 9 !) Au
début du XV' siècle, cet engin devient complètement obsolète.
Les armes à feu médiévales ne purent pas viser avant que
quelqu'un invente un moyen mécanique d 'allumer la poudre à
l'intérieur. C'est ainsi qu'apparut la platine à mèche, étape sui-
vante de l'évolution des armes à feu. Le premier schéma de ce
type d'armes apparaît en 1411. En tirant une détente rudimentai-
re (appelée serpentine), un tireur pouvait amener une mèche lente
en contact avec la lumière. Des schémas plus tardifs comportent
une crosse et un couvre-bassinet pour protéger la poudre à canon.
Il faut un tour entier pour armer la platine en tirant sur la ser-
pentine, avec un jet réussi de Dextérité + Armes à feu. (Cette
dernière aptitude doit être acquise en tant que nouveau talent;
on ne peut se servir de l'archerie par défaut.) Une fois cela fait,
on peut viser. Après trois tours de visée, le jet final est fait avec
une difficulté à -1. En général, il faut environ 60 secondes d ' ef-
forts ininterrompus pour recharger une couleuvrine ou une pla-
tine à mèche. Il est futile de tenter cela durant un combat; le per-
sonnage qui possède une telle arme a tout intérêt à "décharger
puis oublier" son engin au début de la bataille.
La platine à mèche est le type d' armes à feu principal
employé jusqu'à la fin du XVIII' siècle. On connaît des pisto-
lets, des arquebuses, chargés par la culasse ou par le canon,
puis, après 1475, des carabines. En outre, il existe des méca-
nismes divers qui permettent plusieurs coups, mais la grande
majorité des platines à mèche sont des armes à un coup. Pour
simplifier, nous avons indiqué deux spécimens à un coup.
Une platine à mèche est difficile à manier, l'innovation sui-
vante repose donc sur un moyen d' allumer la poudre sans mèche
ni source de flamme externe. Les premières armes à allumage
automatique, les platines à rouet, furent inventées au début du
XVIe siècle. Ce type d'armes pouvait "retenir son propre coup
de feu". Une roulette striée frottait contre un morceau de fer
pour produire des étincelles dans la chambre. Certaines régions
d'Europe ont interdit la platine à rouet pour cette raison même.
Le rouet interne est armé en tournant une petite clef amovible,
ces pistolets sont donc faciles à camoufler.
Le talent d'archerie ne donne pas une connaissance inhé-
rente de ces armes . En revanche, les personnages qui veulent
connaître les haquebutes ou d'autres armes à feu doivent
investir des points d'expérience dans le talent d'armes à feu .
Pour chaque point dans ce talent, le joueur doit déclarer une
spécialisation dans un des types d' armes indiqué.
Les Conteurs et les joueurs qui recherchent des détails et
une plus grande sélection d' armes à feu (y compris quelques
armes qui remontent au XVI' siècle) devraient consulter
GURPS: High-Tech de Michael Hurst. C'est un peu "bourrin"
pour notre système, mais beaucoup plus complet pour ceux qui
veulent plus de détails.
L ES ARlWIURES
Une fois que vos joueurs savent que les bandits de grand
chemin peuvent employer des armes à feu, leur première réac-
tion peut être d' acheter des armures. Les jeux de rôles ont ten-
dance à être très indulgents concernant l'usage des armures.
Dans beaucoup de jeux médiévaux fantastiques par exemple, on
considère comme normal que des héros se baladent en armures
de plates complètes jour et nuit. Aux joueurs qui préfèrent que
leur personnage ressemble à un tank à deux pattes, nous ferons
remarquer deux choses. À la première question que se posent les
joueurs: oui l'armure de plates appartient à notre période. En
réponse à la seconde question : non, la plupart des joueurs ne
voudront sûrement pas que leur personnage en utilise une.
ILlF,§ AiRMJE:§ A FEU DU
Arme Difficulté Dégâts
Haquebute 8 8
Pistolet à platine 7 5
Mousquet à platine 7 6
Pistolet à rouet 6 5
Carabine à rouet 6 6
À cette époque, l' armure de plates est utilisée dès le début
du XV, siècle - essentiellement par les chevaliers qui mon-
tent à la bataille. Une créature de la nuit doit oublier toute vel-
léité de discrétion dès qu'elle commence à parcourir les bois
de Transylvanie harnachée jusqu ' aux dents pour un assaut
contre le domaine voisin .
Pour un Caïnite en armure de plates, les groupements de
dés de dextérité et de perception sont réduits de 3. Les mou-
vements sont sévèrement limités. Même un Caïnite qui use de
Célérité est considérablement ralenti. La furtivité est impos-
sible sans utiliser de discipline; le port d ' une armure de plates
augmente la difficulté des jets de furtivité de 2 points. La cotte
de mailles donne trois dés de plus pour neutraliser les dégâts,
et pour un encombrement bien moindre. L'armure de plates
donne cinq dés, mais ça n' en vaut pas la peine.
Le spectacle d ' un guerrier en armure de plates qui che-
vauche à travers un domaine peut être considéré comme un
acte d ' agression et résulter en une contre-attaque immédiate.
Si vous jouez à l'Âge des Ténèbres, vous avez déjà condi-
tionné vos joueurs à ne pas amener des armes d 'hast dans les
tavernes ou trimballer des balistes dans les petites villes. Les
mêmes conseils s'appliquent ici.
L ES VOYAGES
Avec autant de dangers sur les routes, les personnages vou-
dront traverser le plus rapidement les domaines ennemis. Les
modèles de chariots utilisés dans l'Âge des Ténèbres sont bien
entendu disponibles à l'époque couverte dans ce livre ; mais ils
sont notoirement lents - presque aussi lents que la marche à
pied ! Dès le prochain acte de notre histoire, un riche vampire
préférera se déplacer en carrosse. En tant que seigneurs de la
nuit, il est tout à fait légitime que les membres de votre coterie
choisissent ce mode de transport entre deux villes. En outre, les
carrosses peuvent être isolés de la terrible lumière du soleil.
Si l'une de vos histoires située à cette époque dépend d'un
trajet entre deux villes, considérez qu 'un carrosse peut couvrir
environ 50 kilomètres en 10 heures. Il est possible de pousser
un attelage au-delà de 10 heures, mais ce n 'est pas conseillé ;
les chevaux renâclent et finissent par s 'épuiser.
Le voyage à dos de cheval est un peu plus rapide, mais un
vampire doit trouver un abri avant le lever du soleil. Considérez
que les personnages peuventr parcourir 65 kilomètres en 10
heures de voyage. La marche peut être difficile entre les grandes
villes; il est généreux de partir du principe qu'une coterie peut
parcourir 30 kilomètres en 10 heures à pied. Les chars à bœufs
parcourent approximativement la même distance.
XV E §]ÈC LE,
Portée Délai de rechargement Dissimulation
20 1/6 N
30 1/5 C
35 1/5 N
30 1/4 C
35 1/4 N
LES m l BRES DE T Rr\~SY LN.r\ XIE
:29
 ~, Il!' 1111 II \ 1! , 11111111 .
L ÉCOUILElo/IENT DU TElo/IlPS
Avec le temps, même des Caïnites figés subissent des
changements subtils, si ce n'est significatifs. Beaucoup de
conventions de l' Âge des Ténèbres sont dépassées, surtout si
on considère l'essor des nouvelles technologies et des nou-
velles philosophies.
Le Conteur qui veut illustrer l'évolution temporelle est
invité à intégrer certains systèmes appartenant à Vampire : La
Mascarade dans sa chronique en laissant derrière les systèmes
de Vampire: L'Âge des Ténèbres.
Les disciplines vampiriques changent peu à peu avec le
temps, que ce soit par leur nom ou leurs effets. D' autres vam-
pires que les personnages rencontrent peuvent utiliser la "nou-
velle" terminologie concernant leurs pouvoirs mystiques; quant
aux effets "modernes" du XX, siècle, ils commencent à appa-
raître dès la fin du XV' siècle. Les membres des clans dont la
discipline de prédilection change radicalement -les Assamites
par exemple - feraient bien d'apprendre leurs nouveaux pou-
voirs s'ils ne veulent pas devenir des anachronismes notoires.
À la suite de la formation de la Camarilla, beaucoup de
vampires ont décidé de soutenir la Via Humanitatis, qu'ils
appellent simplement l'Humanité. C'est un changement sans
effort pour ceux qui se trouvent déjà sur cette Voie, mais
d'autres qui veulent se joindre à la Camarilla peuvent avoir des
choix moraux à faire - une excellente occasion de jeu de
rôles en profondeur.
Beaucoup des Égarés (les clans et les lignées destinés à dis-
paraître) ressentent alors le poids inexorable du temps et de la
destinée. Les Lhiannans et les Salubriens doivent affronter des
menaces de diverses origines presque chaque nuit, et l'existen-
ce d 'un Cappadocien devrait être des plus inconfortable. Les
C HROj\T]CA TRA::\SnVr\l'\'I}\ H
30
joueurs de ces clans devraient en profiter pour rencontrer la
Mort Ultime de manière spectaculaire - c'est leur récompen-
se pour avoir joué un membre d' une lignée condamnée. Je sup-
pose que si vous le voulez vraiment, vous pouvez amener un
Égaré jusqu'au monde moderne, mais cela diminue la valeur de
leur disparition. Laissez-moi vous dire que dans ma chronique,
on ne trouve pas ce geme de sornettes à la "Je suis le dernier
Cappadocien". (En plus, les Cappadociens qui restent au XX,
siècle sont vraiment. .. oh, c'est sans importance.)
Enfin, certaines aptitudes changent pour s'adapter à
l' inexorable passage du temps. Comment on l'a déjà mention-
né, la connaissance des armes à feu devient prééminente.
Comme la vitesse de communication grandit, la simple aptitu-
de au vol est moins importante et l'entretien de contacts cri-
minels devient essentiel (donc, le larcin laisse la place à l'ex-
périence de la rue). La sagesse populaire subit une véritable
déshérence : les mentalités classiques et humanistes de la
Renaissance excluent presque totalement la superstition de la
conscience collective. Ouf, on dirait presque que ça sort d'un
supplément pour Mage . ..
Les Caïnites de l'Âge des Ténèbres sont sur la bonne voie
pour devenir la Famille des temps modernes - voyez le glos-
saire en encadré pour le jargon des vampires de cette époque.
Les Conteurs sont invités à intégrer ces modifications pour
illustrer la manière dont l'époque change et comment les vam-
pires doivent lutter pour maintenir leur nouvelle Mascarade.
Pour se cacher parmi les humains, on doit leur ressembler; on
risque d' attirer l'attention à se balader dans la rue avec un arc
et des flèches alors que ceux qui ont le droit de porter des
armes ont des pistolets. Vous pouvez parier que les forces de
l 'Inquisition sont attentives à ce geme de choses.

GLOSSAIRE
Alors que les nuits du Monde des Ténèbres moderne s'en-
chaînent à celles de l'Âge des Ténèbres, des changements inévi-
tables emportent la société caïnite - qui devient vite la Famille.
L' un des plus courants est le langage des morts-vivants. De nou-
veaux mots sont à la mode alors que les anciens disparaissent
complètement. Certains termes existants prennent aussi une
signification nouvelle et plus sinistre. Utilisez ces nouveaux
termes pour symboliser l'importante marée qui emporte les
Caïnites - ou pour jauger l' âge et les pouvoirs éventuels de vos
rivaux. Après tout, un Caïnite qui ne connaît rien de la "Famille"
est certainement très vieux, ou très éloigné des crocs assoiffés
des anarchs.
Anarch : Un vampire qui s'oppose au gouvernement des
anciens en faveur d ' un système de domaines plus égalitaire.
Antitribu : Un vampire qui rejette les traditions de son clan.
La plupart des antitribus veulent activement la destruction de
leurs anciens et de ceux des autres clans. Ils les considèrent
comme des serviteurs du Jyhad et des Aïeux. Au milieu du XVI'
siècle (hors de portée de ce livre), les antitribus s'uniront sous la
bannière du Sabbat (voir plus loin).
Élysiurn : Un concept mis au point par les partisans de la
Camarilla ; un Élysium est une "zone neutre" où les Caïnites met-
tent de côté leurs inimitiés et acceptent d'agir de manière civilisée.
L'Élysium est un concept radical pour beaucoup de Caïnites, qui
considèrent avec malaise et animosité ceux qui pénètrent dans leur
domaine. Pour l'essentiel, l'Élysium prescrit qu 'on ne s'abaisse
pas à la violence physique dans une zone ainsi désignée ; les vam-
pires seront toujours des monstres asociaux qui se poignardent
dans le dos, brisent leurs promesses et commettent d'autres traî-
trises innombrables.
~-
LA
TRANSYLVANIE
DU XII· AU
XV· SIÈCLES
Famille: L'ensemble des vampires. Selon la Camarilla, tous
les vampires font partie d' une vaste société ; tous les Caïnites
sont parents. Beaucoup d'anciens considèrent le terme com me
risible, alors que les partisans de la Camarilla pensent qu ' il amè-
nera une nouvelle période de prééminence vampirique.
Sabbat: Le terme de Sabbat n'atteint pas son sens politique
en tant que nom de secte avant le milieu du XVI' siècle, mais de
nombreux anarchs et antitribus ont pris l 'habitude de se désigner
ainsi en raison des accusations apeurées des paysans qui les
croient sorciers, démons ou autres monstres sortis des Enfers.
Cela devrait être terrifiant de le rencontrer pour la première fois
- il signifie que ceux qui font partie du "Sabbat" ont complète-
ment tourné le dos à l' humanité.
Vaulderie : Une pratique basée sur un ancien rituel koldu-
nique des Tzimisces, où des vampires accomplissent une céré-
monie impliquant un mélange de leurs sangs qu 'ils boivent
ensuite. La Vaulderie, quand elle est correctement accomplie, a
le pouvoir de briser les liens du sang; mais elle les rempl ace par
des Vinculums (voir plus loin). La Vaulderie n'est pas (contrai-
rement à ce que croient beaucoup d'anarchs) un simple mélange
de sang de vampires - c'est un rituel mystique dont le partage
des sangs n'est qu ' une partie. Beaucoup de jeunes Caïnites,
presque exclusivement parmi les anarchs et les antitribus, prati-
quent la Vaulderie qui assure leur loyauté mutuelle.
Vinculum : Une sorte de serment du sang à facettes multiples.
Il s 'applique à plusieurs individus au lieu d ' un seul. Chaque vam-
pire dont le sang est mêlé par la Vau Ide rie reçoit une loyauté mys-
tique de ceux qui boivent. Inutile de préciser que les pratiquants de
la Vaulderie s'assurent que tous ceux qui ont donné leur sang pren-
nent une gorgée.
LES 02\-1BRES DE T RJ.\..::\5YL\'Ai'\TE
31
----ljQpftte
~econ6 :
te ~QRg
appelle
le ~nRO
"Vites-moi, mes amis, qui vit dans le cbâteau sur la colline?
- Silence, étranger. Vieu nous préserve s' il entendait."
- frederick 1[owles, "le Vampire de j{aldenstein"

LE SA?\G AJPPELLE LE, SA::\'G


CONTEXTE DE
LHKSTOKRE
À la fin du XV, siècle, l'un des plus importants conspira-
teurs parmi les Caïnites transylvaniens est loin d'être un vam-
pire. Son infamie est telle qu'il deviendra un jour une légende
chez les mortels. Quand 1'histoire de ses traîtrises est racontée
en Allemagne, c'est une histoire d 'horreur. Cet exemple gros-
sier d'une "littérature de gare" médiévale tardive est à la base
de beaucoup de stéréotypes concernant les morts-vivants en
Europe de l'Est. Dès 1471, les feuilles à scandale viennoises
décrivent la cruauté et le vice d ' un noble transylvanien appelé
Dracula.
Curieusement, Dracula a existé. "Vlad Dracula" est le fils
de Vlad le Dragon, un dirigeant retors qui était haï de ceux
qu ' il opprimait et adulé des Roumains qu ' il défendait. Sa
famille, la lignée des Draculesti, a été élevée à la noblesse en
1431 lorsque, en tant que prince de Valachie, il fut promu à
l' Ordre du Dragon. En roumain, le mot "dracul" signifie "dra-
gon" ; pour les ennemis de la lignée des Draculesti, il signifie
également "démon".
Vlad le Dragon avait trois fils. L'aîné, Mircea, conduisit de
nombreuses croisades contre les Turcs en Valachie. Le cadet,
Radu, était un jeune attirant qu 'on finit par appeler Radu le
Bel. Vlad, le benjamin, était le plus sombre des trois enfants.
Dans les années 1450, ses ennemis l'appelaient Vlad Tepes :
Vlad l'Empaleur. Chez les Roumains qui l'adulaient, on s'en
souvenait comme le fils de Vlad Dracul. C'est pourquoi ils
l'appelèrent Vlad Dracula, "le Fils du Dragon".
Ce terrible personnage joue un rôle majeur dans "Le sang
appelle le sang". Une certaine familiarité avec la vie de Vlad
l'Empaleur peut vous aider à faire jouer cette histoire. Pour ce
faire, un résumé de sa vie mortelle est présenté dans l'appen-
dice. Même si vous ne connaissez pas l' histoire du Moyen-
Âge tardif, ce scénario devrait familiariser vos joueurs avec les
dangers politiques et les plans perfides dans le voïvodat et les
préparer aux autres chapitres des Chronica Transylvania.
ACTE li ~
LA TRE JOU SERPENT
(1472)
La Transylvanie est encore une fois assiégée, cette fois par
les armées de l'empire ottoman. Dix-neuf années ont passé
depuis que les Turcs ont conquis Constantinople. Durant cette
période, le sultan Mehmet II a constamment envoyé ses
armées en incursion contre l'Europe de l'Est, préparant les
Bulgares, les Transylvaniens et les Hongrois à la conquête et à
la soumission.
L'Europe de l'Ouest est trop démoralisée pour lancer une
autre croisade contre les Turcs, surtout après les désastreuses
campagnes anti-ottomanes. La dernière fois que les Européens
ont attaqué le Moyen Orient, cela s'est traduit par la mort de
Jean Hunyade, par la peste et la défaite de Vlad Tepes, le Fils du
Dragon. En fait, Vlad fut capturé par les Hongrois et abusive-
ment emprisonné pour avoir soi-disant aidé la cause du sultan.
Nous sommes maintenant en 1472, et le mortel Dracula a
été libéré de sa captivité. Son allié de confiance, le prince
Étienne de Moldavie, a marchandé sa liberté. Le roi Mathi as
Corvin de Hongrie, fils de Jean Hunyade, pense maintenant
que Vlad Dracula pourrait être le dernier espoir de l'Europe de
l'Est dans la reconquête de Constantinople. Emprisonné dans
la forteresse de Visegrad, Dracula a eu l'occasion de rencon-
trer les visiteurs du roi en son palais d'été. Certains nobles
hongrois professent que 1' homme connu jadis sous le nom de
"Vlad l'Empaleur" a changé. Il s'est converti au catholicisme
et a même épousé la sœur du roi.
L' automne approche rapidement, et Vlad est en route pour
sa demeure de Mediasch. De là, il al' intention de conduire une
nouvelle croisade contre l'empire ottoman. Il a changé effecti-
vement - plus que le roi ne le réalisera jamais. Il a trouvé des
alliés puissants et, grâce à eux, des connaissances que même le
roi ne possède pas. Tout comme son père fut mis au courant
par Durga Syn il y a des années des activités des anarchs tran-
sylvaniens, Vlad est maintenant au courant des conflits entre
les Assamites du Moyen Orient et les Caïnites transylvaniens.
Malheureusement pour lui , la découverte des secrets du
Silence du Sang a un prix terrible. Vlad en sait trop, et plu-
sieurs Caïnites complotent pour changer le cours de son des-
tin. Une faction de Tzimisces veut l'Étreindre pour l'aider
dans sa croisade et lui permetù'e de prendre la Bulgarie et
Constantinople. Une autre faction veut se venger de la des-
truction de ses congénères, Dan III et Vlad le Moine au cours
de l' inquisition de 1460. Alors que certains Démons veulent
utiliser Dracula comme facteur d'unification de leur clan,
d'autres knezi veulent le détruire. Comme d 'habitude, les
membres du clan ne peuvent pas se mettre d'accord sur une
ligne de conduite.
La coterie de vos joueurs est sur le point d'être entraînée
dans ce tourbillon politique. Un de leurs anciens alliés, le
comte Radu , a ses propres projets pour Dracula. Bien entendu,
il ne peut pas les mener à bien sans leur aide .. .
S CÈNE l g
U N E KNVKTATION DU CO]\r[ TE
RAnu
Notre histoire commence dans une forteresse de la passe
de Tihuta. En 1197, une vaillante coterie de Caïnites a lutté
longtemps et durement pour poser ses fondations.
L'accomplissement du projet a été financé par Myca Vykos, un
Tzimisce de Constantinople. Depuis lors, il a utilisé son
influence financière pour aider les Démons à prendre le
contrôle du domaine. Le comte Radu se sert maintenant de la
forteresse comme refuge. La nuit, il rôde sur les parapets,
observant le domaine qu ' il protégeait jadis.
La coterie des joueurs est invitée à une audience avec le
comte Radu. S'ils ont survécu aux événements du précédent
ouvrage, Marées de Ténèbres, il y a de bonnes chances que les
personnages soient en bons termes avec lui. Sinon, il vous fau-
dra peut-être trouver une raison pour que la coterie lui doive
une faveur. En dernier recours, Radu offre une récompense en
échange de la coopération des personnages.
 Bien entendu, le voyage vers Bistritz n'est pas facile; en
particulier si les vampires de la coterie ont été séparés depuis
le précédent chapitre de la chronique. Heureusement, Radu
peut garantir que ses invités arriveront sains et saufs. Il envoie
son laquais gangrel, Tiberiu, les chercher en carrosse. Tiberiu
a parcouru les sombres forêts de Transylvanie pendant des
siècles, souvent sans rien de plus que ses Griffes du Loup et sa
ruse pour Je protéger. Désormais, il voyage en carrosse, avec
un équipage de bêtes féroces qu'il contrôle par sa maîtrise
impitoyable de l'Animalisme et le dard de son fo uet.
Vous pouvez choisir de composer un message quelconque
pour exprimer l'intention de la convocation de Radu.
Autrement, contentez-vous de dire que Tiberiu se présente au
refuge de chaque vampire l'un après l'autre pour les inviter au
château de son maître. Où qu 'aille votre préférence, la pre-
mière scène commence avec nos protagonistes qui voyagent
en calTosse sur la route du Château de Bistritz. La voie qui
mène à la forteresse de montagne est aussi traître et sinueuse
que dans les souvenirs séculaires des personnages. Un abysse
sans fond attend avidement à seulement quelques pouces de la
fenêtre du calTosse. Des loups hurlent dans le lointain, et la
vallée en contrebas est cachée dans les ténèbres .
Le voyage au XV, siècle est très semblable à ce qu'il sera
au XIX' . C'est la même route qu 'un autre voyageur, Jonathan
Harker, empruntera au début du roman de Bram Stoker. Les
Conteurs qui aiment employer d 'autres médias au cours de
leurs parties peuvent montrer l'une des versions cinématogra-
phiques de ce voyage pour mettre les joueurs dans l 'ambiance.
La lecture du passage correspondant de Dracula véhicule éga-
lement la bonne atmosphère.
penche légèrement dans les virages serrés; les passagers sont
sans doute surpris, mais le cocher pratique cette route depuis
des siècles. Avant longtemps, le carrosse arrive devant les for-
midables portes de fer du Château de Bistritz. Tiberiu fait
encore claquer son fo uet au-dessus de ses animaux mons-
trueu x alors qu'ils chargent dans la cour. Lorsque le cocher
gangrel tire finalement sur les rênes, la coterie voit le comte
Radu illuminé par les torches devant la porte de sa demeure.
Ses vêtements sont légèrement démodés et correspondent à la
tenue d'un comte saxon ou d ' un burgrave d'il y a un siècle.
"Bienvenue, dit-il. Bienvenue dans ma demeure, dernier refu-
ge des anciennes traditions des Tzimisces . Bienvenue au
Château de Birkau."
Radu donne aux voyageurs l'occasion de récupérer de leur
long voyage en leur offrant 1'hospitalité. Si des gou les sont
présentes, elles sont faci lement conquises par son offre, sur-
tout après avoir été conduites à un somptueux banquet. Le
comte Radu a également préparé quelques ... calices ... pour la
coterie. Une incursion récente sur un village de Bucovine a
permis d'acquérir quelques esclaves que les voyageurs peu-
vent vider de leur sang s'ils le désirent.
Une fois les invités à leur aise, le comte Radu en profite
pour bavarder avec les personnages de leur voyage. Assis dans
un fauteuil antique et luxueux , il arbore un air insouciant. Il est
impatient de parler des événements actuels. (S i l' un de vos
joueurs est du genre à narrer les exploits de son personnage,
encouragez-le. Radu adore écouter.) Il est capable de disserter
d'une grande variété de sujets, y compris les incurs ions les
plus récentes des antitribus sur Bistritz, la menace croissante
LE SA~G A.PPELLE LE SA:\'G
 L E CF1Â'TEAü D1E IBlSTRITZ
Il est possible que certains personnages s'offensent
de la présence de Radu au Château de Bistritz, surtout
s' ils ont contribué à sa construction il y a plus de deux
siècles. S'ils en font la remarque et insistent sur le sujet,
Radu tente d'être aussi diplomate que possible. Il fait
remarquer que le château n 'aurait jamais été terminé
sans le financement de Myca Vykos. En outre, il
indique que les Tzimisces contrôlent encore théorique-
ment ce domaine, même s'il a été pris par leurs infants
rebelles. Enfin, il fait une remarque plutôt surprenante:
le château appartient également au mortel Vlad Tepes,
qui l'a reçu en cadeau du comte Mihaly Szigaly de
Bistritz. Il mentionne en passant que le clan négocie
actuellement avec Dracula pour le contrôle du territoi-
re environnant.
Si le fait que la forteresse soit possédée par les
Tzimisces contredit fortement l'histoire que vous avez
développée jusqu ' ici , n'hésitez pas à trouver une autre
raison pour que le comte Radu se cache ici. Le château
a pu changer de main depuis le dernier interlude, ou le
comte tzimisce est peut-être allié à la faction de
Caïnites qui le possède dans votre chronique. Peu
importe la justification, Radu ne quitte jamais la sécu-
rité de sa forteresse, surtout depuis que les antitribus
ravagent la campagne en dessous.

d 'une autre invasion turque et les scandales habituels concer-

nant les aspirations politiques d'Hardestadt.
Cela plante le décor pour sa proposition. La conversation
porte sur les dangers présents dans le voïvodat et, peu après ,
Radu montre ostensiblement qu'il va leur faire une confiden-
ce. Théâtralement, il se lève et remarque que la Transylvanie
est à un tournant de son histoire. Il s'avance vers un tableau
accroché au mur. C'est un portrait de Vlad Dracula, l'ancien
prince mortel de Valachie.
(Des siècles pus tard, le portrait sous lequel il se tient sera
connu comme le portrait d ' Ambras et exposé dans une galerie
d 'Innsbruck. Vingt minutes dans une bibliothèque et trente
secondes devant une photocopieuse devraient vous permettre
de le montrer à vos joueurs.)
"J'ai à discuter avec vous d 'un sujet grave, déclare-t-il.
Nous devons faire quelque chose concernant ce parvenu de
Dracula." La conversation qui suit ne devrait pas être à sens
unique : donnez aux joueurs de nombreuses occasions de
demander des détails et de contester les intentions de Radu. Le
comte comprend parfaitement le " problème Dracula" et il
résume les points saillants aux personnages.
Brièvement, peu de Tzimisces sont d'accord concernant
Dracula, surtout maintenant qu'il a été libéré de prison.
Certains pensent que sa croisade doit être soutenue. Même les
Ventrues veulent repousser les invasions turques (et les
Assamites qui les accompagnent) , car la progression de l'em-
pire ottoman menace la sécurité de toute l'Europe. D'autres
Tzimisces sont horrifiés par les actions de Dracula. Ils veulent
se venger de ses atrocités, surtout de ses attaques sur les
CFCROXICA. TR.-\SSYL\';-:\ XL-\ 1:1

36
Démons nouvellement Étreints. En fait , plusieurs Tzimisces
dans les knezats de l' ouest ont demandé sa destruction. En tant
que diplomate, Radu peut argumenter pour les deux camps du
débat.
Le premier argument procède ainsi : chaque fois que les
Turcs attaquent la Transylvanie, les anarchs et les antitribus
utilisent la situation à leur avantage. Les villes souffrent, et les
princes transylvaniens doivent utiliser leurs ressources pour
reconstruire au lieu de contrôler les anarchs. Si les mortels ne
peuvent pas défendre la frontière méridionale de la
Transylvanie, tout ce que les Caïnites ont soutenu depuis les
300 dernières années pourrait être détruit. Le dernier espoir
pour stopper la progression de l'empire ottoman est Vlad
Dracula. Pour cette raison, les Caïnites doivent lui offrir tout
le soutien possible dans sa prochaine croisade. Avec le pouvoir
maudit de l'Étreinte, il pourrait même reprendre
Constantinople - pour le compte des Caïnites orientaux, bien
sûr. Un homme d'un tel talent pourrait devenir un formidable
instrument. .. heu, chef.
L' argument contraire est plutôt direct: Dracula est trop
retors pour être contrôlé par quiconque. S'il avait un tel pou-
voir, explique Radu, ses actions passées indiquent qu ' il en
abuserait. C'était un excellent chef, sans nul doute, et il incar-
ne beaucoup des traits qui sont précieux aux Tzimisces ; mais
ce ne serait pas sûr d'Étreindre un tel tyran. Sans la malédic-
tion de Caïn, il a déjà tué plusieurs Tzimisces. S'il pouvait dia-
bleriser un ou deux anciens, qui sait ce qu ' il pourrait faire? On
ne peut confier le pouvoir de la malédiction de Caïn à un
homme qui a massacré des dizaines de milliers de
Transylvaniens.
Bien entendu, il existe des variantes de ces deux idées.
Certains disent que si Dracula venait au pouvoir dans la socié-
té caïnite, il aurait l'autorité pour soumettre les anarchs et les
antitribus de Transylvanie, tout comme il a démontré son auto-
rité sur ses domaines mortels. D 'autres font remarquer que si
les Tzimisces ne l'Étreignent pas, un autre clan peut le faire.
La pensée des Ventrues saxons ou des Assamites obligeant le
Fils du Dragon à un serment de sang pour l'utiliser comme
pion est trop horrible pour être envisagée.
Radu insiste sur le fait que le débat n 'est pas purement rhé-
torique. En fait , la question va devenir cruciale dans quelques
semaines. Une fête exclusive doit se tenir dans la ville
d'Hermanstadt. L' occasion promet d 'être mémorable, car
beaucoup de princes et de courtisans caïnites importants y sont
attendus. Il donne cette information comme s'il faisait une
faveur à la coterie, même si un prince parmi eux a pu déjà en
entendre parler (au gré du Conteur).
L'hôte, le Prince Othon d ' Hermanstadt, a réussi un coup
diplomatique significatif. Radu a appris qu ' il y aura au moins
quinze Caïnites présents. Le Prince Othon, qui a toujours eu
une attitude plutôt libérale vis-à-vis du Silence du Sang, a
encouragé ses invités à amener les mortels qu'ils désiraient
introduire dans la société caïnite. Une st simple: qu ' ils aillent
à Hermanstadt, qu'ils parlent à Dracula et qu'ils le ramènent
au Château de Bistritz.
Tiberiu s'est employé à convaincre plusieurs des
Tzimisces de Transylvanie orientale de se ranger aux côtés de
Radu pour résoudre le problème Dracula. Les démons occi-
dentaux ont trop de soucis personnels en jeu. Quand la coterie
reviendra, l'assemblée des Tzimisces orientaux au ra décidé
s' il faut Étreindre Dracula ou le tuer. Si la coterie a des opi-
nions tranchées sur le sujet, surtout après avoir voyagé avec lui
pendant deux semaines, les Démons sont prêts à les entendre.
Jusque-là, la coterie doit employer tous les moyens à sa dispo-
sition pour convaincre le Fils du Dragon des avantages de l' É-
treinte. En fait, les personnages peuvent dire que le comte
Radu lui-même lui a offert un poste de haut rang au sein du
Clan Tzimisce. Si Vlad Dracula accepte, sa conquête de la
Valachie est assurée.
Radu offre à la coterie une chance de se préparer au voya-
ge. En plus de son hospitalité, il leur propose d'utiliser son
bureau. Ils peuvent faire toutes les recherches qu ' ils estiment
nécessaires à la préparation de leur périple. Son expérience
politique est également à leur disposition . Il offre de leur dire
tout ce qu ' il sait des affaires courantes, des factions impliq uées
en Transylvanie, des éventuels invités et des débats qui peu-
vent se présenter. Certains Caïnites peuvent considérer cette
occasion comme une motivation suffisante d ' accepter l'offre
de Radu et faire ce qu ' ils peuvent pour l'aider.
Il devrait être évident maintenant que la discussion désin-
volte qu ' a eue Radu plus tôt concernant les événements actuels
était une manière de déterminer à quel point les personnages
étaient versés en politique. Si vos joueurs se sentent quelque
peu submergés à ce stade, il leur faudra peut-être faire
quelques jets de politique plus tard. S 'ils doivent survivre à un
voyage aussi hasardeux, ils auront besoin de tout leur sens
politique.
BREFIN~~RLUDEDANSLEBUREAU
Radu se retire dans son bureau pour donner à la coterie le
temps de décider de la façon de se préparer. Laissez les per-
sonnages discuter à loisir de leurs choix. Ont-ils confiance en
lui ? Ont-ils besoin d'autres garanties ? Auront-ils besoin
d'autres recherches pour se préparer?
Quand ils sont prêts à parler à nouveau au comte Radu , ils
découvrent qu 'il ne se trouve pas dans la bibliothèque comme
il l'a laissé entendre. En revanche, ils rencontrent la szlachta
Cierna, qui devine que son maître est dans le bureau. Avec un
peu d ' encouragement, elle les amène là-bas . Assez brusque-
ment, elle ouvre la porte à toute volée: "Maître ! Vos invités
désirent vous parler !"
Le comte Radu se détendait en pensant aux problèmes de
la Transylvanie. Son dernier divertissement intellectuel en date
est la sculpture. Radu n'utilise pas l'argile cependant. Un
infortuné jeune homme se tient sur un tabouret, absolument
immobile. Le comte est en train de sculpter avec soin les os de
son visage. Sur le mur opposé est accroché un portrait de Jules
César. Radu n ' a pas fait un très bon travail , mais il lutte admi-
rablement. Le comte Radu sursaute : "Ciema ! crie-t-il. Tu
dois frapper quand tu entres dans cette pièce !" Il se tourne
ensuite vers ses invités: "Pardonnez-moi, dit-il. J'étais sim-
plement en train de méditer." Il jette un drap sur son modèle
puis escorte les personnages à la bibliothèque.
Une fois là, il est prêt à discuter des termes de leur arran-
gement, à bavarder, à leur parler de la politique locale et à faire
tout ce qui est nécessaire pour arriver à un accord . Une fois
que Radu a répondu aux soucis de la coterie, il souhaite bonne
journée à ses invités.
LE SA'\' C; APPELLE LE SA'\' C
37

L E CH" T EAU
n HERlo/iANSTADT
9
AT TEND
Le début de la scène deux voit les personnages terminer
leurs préparatifs pour la tâche qui les attend. Radu se tient
devant les portes de son château avec le plus important des
membres de la coterie. Les termes de l'arrangement ont été
discutés et on est tombé d'accord. Tiberiu attend à côté du car-
rosse. Des chevaux sauvages d'une force incroyable martèlent
le sol et mâchonnent leur licou dans leur hâte d'étirer leurs
muscles pour le long voyage qui les attend.
Le trajet depuis le Château de Bistritz jusqu'aux abords de
la ville la plus proche prend l'essentiel de la soirée. Les pre-
mières heures du voyage sont sans surprise, mais alors que les
personnages approchent de Bistritz, ils remarquent des signes
d' activité antitribu. Le spectacle occasionnel d'un édifice en
flammes, les silhouettes entraperçues d'une meute de vam-
pires qui crucifient un ennemi sur un arbre monstrueusement
déformé ou les restes d'un paysan à la chair façonnée aban-
donnés sur le bord de la route, tout cela devrait suffire à faire
comprendre aux personnages pourquoi Radu ne s'aventure pas
hors de chez lui.
Si vous voulez, un groupe d'anarchs peut arrêter le carros-
se sur une sombre route tout près de la ville. Une meute de
quinze antitribus forme une barricade à travers la voie pous-
siéreuse et pointe ses armes à feu sur l'attelage. À moins que
cela ne mène à un combat brutal (et inutile), les anarchs
demandent ce que les voyageurs font sur "leur domaine". Si
nécessaire, ils vont jusqu'à fouiller le carrosse pour voir si le
comte Radu s 'y trouve. Si personne ne fait quelque chose de
stupide, ils laissent repartir le carrosse. Si vous choisissez de
jouer cet interlude, n'y passez pas trop de temps -la véritable
histoire attend la coterie à Hermanstadt.
Le reste du voyage de Bistritz à Hermanstadt prend en gros
deux semaines et se poursuit sans incident. Alors que le car-
rosse approche de la ville, les personnages peuvent voir une
forteresse au sommet d'une grande colline dans le lointain.
Dessiné sur la lune nacrée, le château défend une contrée qui
a été envahie par les Romains, les barbares, les Mongols et les
Turcs. Certains Caïnites peuvent considérer que le château est
beaucoup plus qu 'une partie des défenses de la ville. C'est un
symbole que les Enfants de Caïn ont survécu à l' Âge des
Ténèbres et que leur puissance perdurera.
La forteresse est un vestige du XIII" siècle. Les mortels
pensent que les Saxons l'ont érigée pour protéger leurs intérêts
dans la région. Les Caïnites sont peut-être plus familiers avec
son histoire secrète. Zelios, le maître architecte nosferatu a été
le maître d'œuvre de sa construction. Les humains qui y rési-
dent ont été profondément Dominés par les Caïnites locaux, et
ils savent peu de chose des salles et passages secrets de la for-
teresse.
Tiberiu descend du carrosse et ouvre la portière. Alors
qu'il conduit la coterie à la porte principale, il fait une
remarque en passant sur le fait que le château est en Élysium.
Le concept est plutôt récent, mais il a déjà rencontré ce type de
situation auparavant: quiconque commet un acte de violence
CF1 RONICA T iRA T5YL \TANIA I iI
38
risque des représailles. Et si quelqu 'un tente d' utiliser des dis-
ciplines de manière trop évidente . .. et bien, c'est une fête
prestigieuse avec des invités qui ne le prendront sans doute pas
très bien. Il leur souhaite bonne chance puis guide les chevaux
à une écurie voisine.
S CÈNE 3) ~
DES PXÈCES SUR UN ÉCHXQUXER
Deux goules attendent sur le seuil du hall d'entrée du
Château d'Hermanstadt. Ces huissiers sont obséquieux à l'ex-
trême. Quand les vampires de la coterie approchent, les goules
leur demandent humblement leurs noms. À moins qu'un prin-
ce ne se trouve parmi eux, les goules sont plutôt étonnées. Une
brève mention de Tiberiu ou du comte Radu suffit à les faire
entrer. L'un des deux huissiers saute même sur l'occasion de
conduire les personnages à la salle de bal. S' introduire à la fête
semble un peu trop facile. L'un des personnages peut com-
prendre que la sécurité n'est pas très sévère.
Le chemin de la salle de bal est quelque peu byzantin; il
emprunte deux escaliers en spirale, une porte derrière une
bibliothèque et plusieurs couloirs sinueux. Si quelqu'un
indique qu'il fait soigneusement attention au chemin, montrez
bien que vous l'avez noté. Après un labyrinthe de passages
mal éclairés et l'écho des bruits de pas, la goule ouvre une
énorme porte à double battant en bois. Mettez en contraste le
vide des couloirs et l'opulence de la fête . Cachée derrière un
labyrinthe d'inquiétants corridors se trouve une salle de bal
grandiose. La goule qui a conduit les personnages annonce
leur arrivée d'une voix de stentor en ajoutant toute sorte d'em-
phase si l'un des personnages est un prince. Quinze Caïnites
interrompent leur conversation pour examiner brièvement la
coterie.
Le comte Radu a grossièrement sous-estimé la grandeur de
cette réunion. Une richesse d' impressions différentes assaille
les sens des personnages. Sur une estrade surélevée à proximi-
té, un groupe de musiciens parisiens démontre sa virtuosité
artistique. Une sculpture de glace fabuleuse fond lentement au
milieu de la pièce. Des tapisseries et des peintures d'un coût
obscène décorent les murs. Un banquet somptueux a été dres-
sé pour les invités mortels, mais personne n'ose y toucher.
Toutes ces distractions enveloppent brièvement la coterie,
jusqu'à ce qu'une impression submerge toutes les autres sen-
sations : il y a un vampire monstrueusement puissant dans la
salle. Quand un Caïnite de cinquième génération utilise la
Majesté, c'est sacrément évident pour tout le monde. Une aura
de peur et de respect pour cet antique vampire imprègne l'at-
mosphère. Il se tient dans un coin éloigné de la salle, dans la
posture anachronique d'un centurion romain. II est pourtant
beaucoup plus que cela. Avec les siècles, il a pris l'habitude
que les puissants mortels s'agenouillent devant lui.
Selon les clans représentés au sein de la coterie, la pro-
chaine sensation peut être celle de l'imminence du danger. Le
noble mystérieux est un parangon de la puissance caïnite. Il
n'a même pas besoin de regarder les personnages: il est évi-
dent qu'il a le verbe avisé d'un Inconnu. Les Mathusalems ne
se déplacent pas simplement pour un petit bonjour: il y a des
chances que quelque chose aille très, très mal.
 Avant que les personnages réagissent à cela, dites-leur que
leur attention est immédiatement attirée par le comte Vladimir
Rustovitch dans le coin opposé. Il n'a pas besoin de la Présence;
son charisme naturel et un entourage de Démons lui suffisent
pour compenser cela. Le pilier de glace se dresse entre le suppo-
sé Inconnu et le voïvode des Tzimisces. Aucun des deux ne
regarde jamais l'autre, mais la tension qui en résulte dans la salle
est insupportable. Les deux chefs sont comme des pôles magné-
tiques, ils se repoussent l'un l'autre et affectent les réactions de
tous ceux qui se trouvent dans leur sphère d'influence.
Si vous le voulez, demandez des jets de Manipulation
+ Étiquette ou Perception + Empathie. Quiconque est attentif
dans les situations sociales peut se rendre compte que la
convocation ne fait que commencer. Quant au reste des
impressions de la coterie, on n'a pas besoin d'avoir cinq points
en étiquette pour remarquer que la fête ne se déroule pas bien.
L'atmosphère polarisée de la pièce a encouragé les invités à
rester près des individus auxquels ils se fient le plus. Cela
demande du courage et de la diplomatie pour traverser le no
man 's land entre le côté ventrue de la salle et le côté tzimisce.
Des personnages avisés peuvent ignorer cela et repérer
directement leur objectif. Vlad Dracula se tient à deux pas du
comte Rustovitch . Il ne semble pas vouloir s'éloigner du voï-
vode et il est évident qu'il apprécie sa protection. Dans l'en-
semble, les Démons ne semblent pas particulièrement concer-
nés par les autres vampires dans la salle. En fait, ils débattent
calmement entre eux. Ils semblent continuellement sur le point
de se jeter les uns sur les autres, mais ils continuent à lutter
intérieurement pour montrer de la solidarité. Dracula ne
semble pas particulièrement impressionné par cela.
lPiRii CE OTJ'i[O' J 1
Au début de la soirée, le Prince Othon doit paraître
très influent. .. et très stupide. La fête est un désastre en
gestation. S' il a de la chance, les Ventrues et les Tzimisces
trouveront une raison de s'offenser d'un événement
mineur quelconque et en concevront une idée de ven-
geance a posteriori, loin du château. Si, d'un autre côté,
quelqu'un se rapproche de la frénésie, il peut y avoir du
sang sur les murs en quelques minutes. Pourquoi le Prince
Othon ferait une telle chose? Pourquoi en effet. ..
Si vous avez lu le premier livre de la série, vous
vous souvenez peut-être que la Caïnite qui répondait
jadis au nom de Ruxandra, Maîtresse du Déguisement,
a pris la place d' Othon. Elle est allé au-delà de l' utili-
sation de la discipline d'Occultation. Elle a arraché le
visage d'Othon à son corps et l'a greffé sur le sien. Plus
que jamais, il est maintenant un pantin.
Ruxandra dresse chaque extrémité contre le centre.
Tant que les Démons et les Patriciens ont de bonnes rai-
sons de se haïr, elle peut réunir plus d'alliés parmi les
Ventrues en jouant le rôle d'Othon. Après cela, elle
envoie ses espions offrir plus de secrets aux Tzimisces.
Quel meilleur moyen d'aviver la haine entre clans que
de les mettre dans la même pièce? Le "Prince Othon"
a hâte de présenter des Caïnites de factions radicale-
ment différentes les uns aux autres, mais, secrètement,
elle est du côté de ses espions nosferatus, des Tzimisces
et de tous les antitribus qui sont prêts à les soutenir.
39
 Pour réduire l'appréhension des personnages , l 'hôte de la
soirée, le Prince Othon d'Hermanstadt, s' approche d 'eux et
leur souhaite personnellement la bienvenue. Il est attristé d'ap-
prendre que le comte Radu rechigne toujours à quitter son
domaine et fait une remarque désobligeante sur certains
Tzimisces qui ont du mal à contrôler les leurs. Sa morgue de
Ventrue est à la limite de l'insulte, mais il est prompt à offrir
son aide à la coterie si elle en a besoin. Il fera volontiers les
présentations si nécessaire.
Les Caïnites combattants peuvent se trouver des plus mal
à l' aise dans cet environnement. Il y a une bonne raison à cela.
Ils n'ont certainement eu aucun problème pour affronter des
foules de mortels ou des inquisiteurs fanatiques. Tu parles . Les
joueurs devront réaliser une chose s'ils survivent à cette soi-
rée : quand des vampires puissants se réunissent quelque part,
le danger est beaucoup plus grand que n' importe quel ennemi
qu ' ils affronteraient avec crocs et griffes.
LA T OUR PREND L E lPl[ON DU ROI
Curieusement, les dalles de la salle de bal forment une
sorte d'échiquier. Cela peut nécessiter un peu d ' effort pour
comprendre qui contrôle réellement les pièces de l'échiquier.
Dès que les personnages s'aventurent hors de leur case de
départ, la tension dans la salle monte lentement.
D Ol\IINUS , KNCONNU VENTRUE
Dressez le portrait de cet Aïeul à grand traits. Il parle
peu, préférant imposer sa magnificence aux créatures
inférieures qui lui font obséquieusement leurs rapports
bégayants. Son utilisation de la Majesté ce soir est une
petite entorse au concept d'Élysium, mais qui osera le lui
dire? Dominus fait 1 m 93, avec une peau d' albâtre
acquise durant un millénaire loin du soleil. En tant que
créature princière, aristocratique et immensément riche, il
parle avec l'autorité d'un empire jadis puissant. Bien que
ses décisions soient prises avec l'aide d'une petite cabale
d 'autres Inconnus et maîtres de glferre, il revendique le
crédit de plus de mille ans d 'histoire occidentale.
Voici un bon conseil pour incarner une créature
d'une telle stature : les personnes qui ont vraiment du
pouvoir n'ont pas besoin d'en faire étalage. En consé-
quence, n ' utilisez aucune de ses disciplines cachées à
moins qu'elles soient vraiment nécessaires. Quand un
vampire millénaire se trouve dans une situation où il
doit montrer sa force, quelque chose s 'est vraiment mal
passé. Dans ce cas , le fait de jeter les dés est une perte
de temps. La divinité doit régler le problème rapide-
ment et de manière décisive, puis s' en aller pendant que
les inférieurs réalisent lentement qu ' un tel pouvoir
aurait pu les détruire tous. Encore une fois, ne faites pas
cela si l'histoire n ' en dépend pas.
Aucune caractéristique n'est fournie pour Dominus.
Laissez-le faire ce qui est nécessaire. Quiconque est
assez idiot pour le combattre (en supposant qu'il sur-
monte sa Majesté) , hem, meurt . . . de manière spectacu-
laire. L' aura de menace irrépressible de Dominus
devrait suffire d ' avertissement aux mal intentionnés.
CBROXI CA TR.-\N5Y:LYAXI.!-\ ]]
40
L'état de l'échiquier au début de la réunion est résumé ci-
dessous. Il restera tel pendant environ 20 minutes de temps de
jeu. Dix minutes après, chaque faction envoie des "éclaireurs"
pour livrer des platitudes diplomatiques aux autres Caïnites.
Une fois les présentations faites et les discussions politiques
entamées, les différentes factions commencent leurs disputes
enflammées. Elles se réunissent au centre de la salle, mais les
lignes de front restent clairement dessinées .
Pendant l'essentiel de la soirée, Dominus, l'Inconnu ven-
true, n ' a pas besoin de quitter son coin de la salle. Quiconque
désire l'approcher doit le faire avec une courtoisie extrême. Il
irradie la certitude que tous en Transylvanie seront un jour
sous la domination d'un nouvel empire romain.
Quelques pas plus loin, deux Tremeres discutent avec
Nova Arpad. Nova pèse ses mots avec soin, car elle sait qu'un
Ventrue extrêmement puissant l'observe de près . Elle exprime
la ligne du parti du mieux qu'elle peut. Son principal objectif
est de s'assurer que les Tremeres sont satisfaits de ce que
disent les Ventrues. Quant au reste des gens dans la salle, ce
sont des ennemis potentiels pour les Ventrues comme les
Tremeres. Nova se pose en alliée loyale des Sorciers, mais
c'est une ruse (cf. chapitre cinq).
Si vous possédez le Liber Transylvania, sachez que les
deux Tremeres avec qui elle parle sont Malgorzata et Celestyn.
Si vous ne possédez pas ce livre, alors taillez deux Sorciers sur
mesure. Quiconque connaît la politique des Tremeres devrait
remarquer quelque chose concernant ces mages: mêmes s'ils
sont importants pour le clan , les Usurpateurs ne sont pas assez
stupides pour envoyer quiconque de vital à une réunion aussi
dangereuse. Etrius avait un "autre rendez-vous".
L' attitude des Usurpateurs suggère qu'ils sont presque
prêts à servir de gardes du corps. Quiconque réussit à utiliser
l' Auspex (ou mieux encore, l'empathie) sent que les tremeres
anticipent une explosion de violence. Celui qui envoie des ten-
tacules psychiques dans leur esprit a de gros problèmes cepen-
dant : imaginez deux anciens Tremeres et un Mathusalem
Ventrue qui se tournent pour regarder le coupable à l' unisson .
Si cela arrive, Dominus avance d ' une case vers les Tzimisces
et la tension dans la salle monte de quelques crans.
Plus près de la sculpture de glace, Arianne du Clan
Toréador observe ce qui l' entoure d'un regard froid. Elle se
fiche manifestement de la politique - elle trouve simplement
le spectacle de tant de Caïnites mal à l'aise dans une seule salle
hautement divertissant. Si quelqu ' un peut la charmer par son
astuce ou en se gaussant du malheur d'autrui, elle est capable
d ' indiquer précisément qui déteste qui. Elle fait même
quelques suggestions sur le meilleur endroit pour déclencher
une dispute (ou une bataille rangée).
À l'opposé d'Arianne, Stanislas du Clan Brujah semble
largement déplacé. Il est manifestement présent pour satisfai-
re symboliquement son clan . Il semble entretenir son courage,
prêt à charger en territoire ventrue et à leur donner le meilleur
de lui-même. Si quiconque lui parle assez longtemps, il fait
remarquer que les Tremeres semblent se préparer à la bagarre
et que Dominus paraît vouloir tirer quelque chose de l'occa-
sion. Avant qu ' il puisse avoir son moment de gloire, les évé-
nements de la scène suivante l' humilient.
Si vous avez lu le Liber Transylvania, Gutka du Clan
Nosferatu marche silencieusement d'un axe de la pièce à
l'autre. Elle possède puissance et prestige, et elle n' a pas peur
de le montrer. Son statut en dehors de la Transylvanie lui per-
met de faire des généralisations grossières concernant la poli-
tique locale. Son statut dans son clan lui permet d'être simple-
ment Gutka. Des rumeurs terribles de sa préférence pour le
sang de Caïnite circulent parmi les invités. Les Conteurs qui
n'ont pas le Liber Transylvania doivent créer un émissaire suf-
fisamment grotesque pour le Clan Nosferatu .
Zelios est également là. Le fait de J'inviter était un moyen
facile et le moins insultant possible d'inclure plus de
Nosferatus. il est la personne la plus polie dans la salle; et sa
réputation lui permet d' approcher courtoisement tous ceux qui
sont présents. D'un autre côté, le seul sujet qui l'intéresse vrai-
ment est l'architecture, et il en parle toute la nuit.
Anatole et Lucita se baladent ; ils sont surtout là pour
observer. Anatole, le seul Malkavien de la salle, est assez
audacieux pour faire des remarques à tout le monde. Il com-
mence toujours ses conversations en paraissant raisonnable,
mais son dialogue devient offensif: quand il entreprend de
parler des plans de Dieu pour les Cajnites, cela commence à
dépasser les bornes. Lucita semble inquiète pour sa sécurité.
Son premier souci est de s'assurer que son ami possède une
échappatoire. La réputation de Lucita en tant qu 'assassin la
précède toutefois, et les autres Caïnites lui laissent du champ.
Si vous aimez causer des problèmes, un ou deux espions
nosferatus sont Occultés dans la salle pour écouter les
conversations privées. S'ils ne sont pas détectés, le "Prince
Othon" les réunira pour recueillir leurs informations. Sinon,
Gutka et Zelios subiront les accusations des autres Caïnites.
Ruxandra s'en fiche tant que tous les Nosferatus sortent de la
salle en vie.
Le Clan Tzimisce tient ostensiblement sa propre réunion
dans sa partie de la salle. Quiconque approche le comte
Rustovitch doit d 'abord réussir à traverser la meute de
Démons. Razkoljna de Cracovie est sans doute la plus objecti-
ve des Tzimisces présents. (Encore une fois, ceux qui n'ont
pas le Liber Transylvania devraient créer un Démon anti-alle-
mand adéquat.) Elle est en faveur de l'Étreinte de Dracula
mais n'exprime pas son opinion trop haut. Elle apprécie J'idée
que le comte Rustovitch puisse prendre Vlad sous son aile
pour utiliser le Fils du Dragon afin d'arrêter le flux de l'in-
fluence occidentale en Orient. Si les Tzimisces sont unis, après
tout, il lui est plus facile de les comprendre.
Vintilla, un Tzirnisce mineur que les personnages n'ont
jamais rencontré auparavant, évite Razkoljna. Il semble pou-
voir à peine contrôler sa rage. Si quelqu'un gagne temporaire-
ment sa confiance, il régale avec joie son auditoire de l 'histoi-
re des boucheries de Vlad Dracula. Il raconte avec fougue les
massacres de Dracula à Kronstadt, la décapitation de Dan III
et l'empalement de Tzimisces sur des forêts de pieux. Parfois,
il jette un regard haineux à Dracula, mais il est rapidement
repoussé par un coup d'œil de Rustovitch.
Quelques autres Tzirnisces mineurs sont également là.
Amusez-vous avec. Ils ne se mêlent pas vraiment au reste de
la foule, ils discutent constamment les uns avec les autres et ils
lancent quelques remarques amusantes sur ce qu ' ils vou-
draient faire des deux Tremeres. Le Prince Othon les surveille
étroitement. Il n'y a aucune chance qu'ils manquent de respect
aux Ventrues ou aux Tremeres.
Finalement, la coterie doit approcher le comte Rustovitch,
le voïvode du clan. Il garde constamment Dracula dans son
champ de vision. Son principal intérêt est que le Fils du
Dragon en apprenne autant que possible aussi vite que possible
sur la société caïnite. Il montre bien à tous ceux qui en doute-
raient que cette carte est sous son contrôle. À l'occasion, il
murmure des remarques à propos de ce qui se passe dans la
salle.
Plusieurs mortels errent çà et là, parfaitement inconscients
de qui déteste qui. Ils sont tous des candidats à l'Étreinte ou à
J'existence de goule. L'un d'eux est un marchand saxon; un
autre est un vieux sage d 'une commune roumaine ; un troisiè-
me est un politicien d'Hermanstadt. Débrouillez-vous pour
que l'un d'eux bavarde un moment avec l' un des personnages.
Une diversion intéressante peut intervenir lorsque son futur
sire s'en offense.
Si les personnages foncent droit dans la partie tzimisce de
la salle dès le début de la réception, il leur sera plus difficile
d'acquérir la sympathie des Caïnites qui rôdent du côté oppo-
sé. S ' ils sont malins , ils se sépareront immédiatement. Quoi
qu'il en soit, les lignes de front ont été tracées, et d'autres
Caïnites veulent dresser les factions les unes contre les autres.
Que la partie commence. Les pièces commencent à
manœuvrer en position.
SCÈN E ~ ~
U NE D[SCUSS[ON ANlllYIÉE
Les personnages peuvent se sentir plutôt nerveux dans
cette réunion avec tant de Caïnites importants; surtout s'ils ont
assisté à ce genre d'événements ces dernières années. Les
conversations vont du trivial au profond. Les membres de la
coterie se retrouveront peut-être à parler à des Caïnites très dif-
férents de sujets diversement essentiels : les plans
d'Hardestadt pour la Camarilla, la menace de la Révolte
Anarch, les activités des antitribus transylvaniens, les dangers
des voyages dans le voïvodat, et ainsi de suite. Consultez le
chapitre premier pour les sujets qui impliquent actuellement la
Transylvanie - il est là pour ça.
La plupart des invités ont des réactions plutôt épider-
miques concernant les événements en Transylvanie, mais la
plupart sont assez prudents pour jauger les positions des jeunes
Caïnites - en particulier s'ils sont déjà princes. Chacun des
anciens présents a ses propres projets. Si les personnages veu-
lent vraiment circuler, ils peuvent réunir rapidement des infor-
mations avec de nombreuses occasions de jeu de rôles.
L'expérience devrait être nouvelle pour eux. Les vampires
du XX, siècle ont l'avantage de moyens de transport et de
communication qui leur permettent de se réunir pratiquement
quand ils le veulent; a contrario, rares sont les Caïnites du
XV, siècle qui ont l'habitude de ce genre de soirée. Un petit
conseil pour gérer tout cela : improvisez autant de sous-
intrigues que vous le voulez, mais assurez-vous que les per-
sonnages se sentent au milieu de l'action. Cédez à leur envie
de s'aventurer en territoire dangereux, mais s'ils décident de
se planquer, manœuvrez une autre pièce de l'échiquier pour
menacer leur position. Si un joueur se laisse prendre à la
conversation sur la politique locale, mentionnez la soirée de
LE SAJ.'\G APPE,LL E LE, SA:.'\G
son personnage dans le bureau du comte Radu. Si tout le reste
échoue, plus le personnage a de points en politique, plus il se
souvient de sa préparation.
L' objectif ultime de la coterie, Dracula, ne s'aventure
jamais loin des Tzimisces. Il est taciturne, il observe beaucoup
plus qu'il ne parle. En fait, quiconque possède l'Auspex ou
une familiarité avec le talent d'empathie peut sentir qu'il
essaye de cacher sa peur. Il est habitué à être en position de
pouvoir absolu, mais il est maintenant la plus faible créature
de la salle.
Finalement, les personnages vont arriver au moment de
vérité: ils feront l'offre de Radu à Dracula. D'abord, ils doi-
vent demander à Rustovitch s'ils peuvent parler à Vlad seuls à
seul. S' ils n'ont pas cette politesse, le comte rôde à proximité
et pose une chape de plomb sur la conversation. Si , d' un autre
côté, au moins un membre de la coterie a pu survivre aux dis-
cussions animées des Tzimisces, les Démons leur accordent
l'honneur de parler à leur invité.
Quand vous jouez le rôle du Fils du dragon, soyez poli,
mais bref. Amenez la coterie à parler plus que vous ne le faites.
Il y a une raison à cela. Tant que l'offre est raisonnablement
polie, Dracula surprend la coterie en acceptant volontiers.
Quiconque sait lire entre les lignes verra qu'il veut sortir d' ici
aussi vite que possible.
Comme la soirée se poursuit, les personnages peuvent
remarquer que la fête commence à dégénérer. Les conversa-
tions meurent juste avant de sombrer dans la violence phy-
sique. Bien que personne ne soit assez maladroit pour utiliser
des disciplines ou l' intimidation lors d' une réunion de ce
genre, la division dans la pièce est sur le point de mettre fin
à la soirée. Certains joueurs détestent poursuivre trop long-
temps ce genre de discussions. Ils pourraient même essayer
de remuer la soupe en montant à la tribune ou en faisant
quelque chose d'idiot avec leurs disciplines. Si les person-
nages ont eu leur conversation avec Dracula, attendez un
moment où l'enfer est prêt à se déchaîner. Puis envoyez-leur
la scène suivante.
S C ÈN E 5> g
U N E ' LTERCATION Elo/H3RASÉE
Plusieurs invités élèvent la voix dans leurs conversations.
La tension monte. Elle éclate finalement lorsqu'une meute de
cinq vampires ouvre brusquement les portes. L'un d'eux tient
au bout d'une pique la tête de la pauvre goule qu i a amené la
coterie ici. La meute charge dans la pièce en hurlant des cris
de guerre. Avec les armes sorties, ils surgissent dans l'assem-
blée et se séparent immédiatement. En un instant, la violence
éclate alors que la bande attaque les autres invités.
Alors que cela se produit, Dominus se tient à l'extrémité la
plus éloignée de la salle et ne fait rien. Il n'éprouve pas l'en-
vie de se jeter dans la mêlée ; en revanche, il s'amuse en
voyant comme réagissent les Caïnites inférieurs. Si un
membre de la coterie est près de la porte, cet infortuné per-
sonnage est aussi l'un des premiers attaqués. Vintilla, notre
Tzimisce mineur, est une victime idéale. Enlevez-lui quelques
morceaux avant de le laisser saigner.
LES IN T RUS ANA RClHS
Nature: Fanatique
Attitude: Rebelle
Génération : Il'
Physique: Force 3, Dextérité 3, Vigueur 3
Social : Charisme 2, Manipulation 2, Apparence 2
Mental : Perception 2, Intelligence l, Astuce 3
Talents: Vigilance 3, Bagarre 3, Esquive 3
Compétences : Mêlée 3
Connaissances: Politique 1
Disciplines: Pour chaque anarch, répartissez trois points entre
Célérité, Puissance et Endurance
Vertus : Conscience ou Conviction 3, Maîtrise de soi ou
Instinct 2, Courage 4
Voie: Voie de l 'Humanité ou de la Bête 6
Volonté: 6
Remarques: Bien entendu, les anarchs ont d'autres carac-
téristiques que celles-ci. Toutefois, il n 'y a aucune chance
qu'elles soient utilisées lors de cette rencontre.
La mêlée ne dure pas longtemps. Donnez à la coterie
quelques tours pour lutter avec les anarchs (juste assez pour lais-
ser les bourrins faire leur numéro). Un des mortels est grave-
ment blessé dans la rixe. Cela enrage les Caïnites les plus
anciens dans la pièce. Grâce à la Thaumaturgie, la Célérité et
d'autres moyens vampiriques, les anarchs sont rapidement mas-
sacrés. L'un d'eux s'enflamme; un autre est soulevé de terre et
écrasé contre un mur ; un troisième observe horrifié sa chair
déchiquetée par des apparitions ténébreuses, et ainsi de suite.
Peu après, Othon ordonne aux goules présentes de nettoyer
les morceaux de viande et les cendres qui souillent le sol de sa
salle de bal. Un silence tombe sur la pièce. Donnez aux per-
sonnages une chance de lancer une raillerie quelconque s' ils
en ont l'audace. De l'autre côté de la salle, Dominus rit à gorge
déployée. Le spectacle de rebelles anarchs utilisant des tac-
tiques aussi frustres l'amuse au plus haut point. Après cette
démonstration macabre, les autres Caïnites se moquent égale-
ment.
Il semble que la tension dans la salle se soit évaporée,
même brièvement. Les conversations reprennent, et cette fois-
ci, tout le monde parle de la Révolte Anarch. ("Si c'est là
l'idée qu ' ils se font d'une révolution, se moque un Caïnite, je
crois que la Camarilla d'Hardestadt n'a rien à craindre !")
L' attitude générale dans la pièce correspond à un sentiment de
supériorité. Pendant un bref moment, tout le monde est d'ac-
cord sur une chose: on doit remettre les anarchs à leur place.
Stanislas se précipite hors de la pièce, choisissant ainsi le repli
stratégique.
Cela conduit à un débat animé sur l'idéologie caïnite : tous
sont d'accord sur Je fait que les anarchs doivent être écrasés,
mais avant longtemps, les points de détails de la question
enflamment l'assistance. Certains sont en faveur de leur
extinction; d'autres demandent leur soumission ou des ser-
ments de sang ; quelques-uns les considèrent comme une
menace insignifiante. La conversation, bien entendu, augure
du schisme à venir entre la Camarilla et le Sabbat. Encouragez
les personnages à participer au débat. Les anciens présents ten-
tent de déterminer aussi rapidement que possible la position de
la coterie sur le sujet.
Dominus continue de montrer son mépris pour le
Mouvement Anarch ; il écarte le sujet en riant: pour lui c'est
une simple diversion face à des sujets plus importants.
L' attitude du Patricien, toutefois, change visiblement lorsqu'il
renifle l' atmosphère avec dédain.
"Puis-je avoir votre attention, s'il vous plaît ?" demande le
Romain avec une nonchalance glacée. À ces simples mots, la
salle sombre dans un silence mortel. "En ce moment, je me
dois de remarquer que le château est en feu. Il me faut prendre
congé. Merci pour cette amusante soirée."
Laissez ces paroles en suspens quelques instants. Dominus
disparaît négligemment en utilisant sa discipline d ' Occultation
pour échapper gracieusement à une situation déplaisante. La
foule est abasourdie. Il n 'y a aucun indice d'incendie.
Quelques anciens font des remarques superficielles avant de se
diriger lentement vers la porte. L'un d'eux rit nerveusement,
manifestement inquiet pour son existence. Vintilla, notre
Tzimisce mineur blessé, est le plus jeune Caïnite présent. Il
court vers la porte aussi vite que possible.
Si les personnages hésitent, c'est à leurs propres risques et
périls. Dès le moment où le premier vampire sort dans le cou-
loir, il voit que le feu est plus dangereux que ce qu'on pouvait
craindre. Le couloir est un enfer ronflant. Vintilla a déjà suc-
combé au Rotschreck, et dans sa fuite frénétique il lacère
comme un dément les invités qui passent près de lui. Ce spec-
tacle est plutôt démoralisant; augmentez la difficulté des jets
de frénésie et de Rotschreck d'un point.
Vlad Tepes ne sait pas trop comment considérer ce danger
immédiat. Il attend de voir si quelqu'un l'escorte en dehors de
la salle. La coterie doit agir rapidement. S'ils ne pensent pas
tout de suite à sauver Dracula, l'un des Tzimisces offre son
assistance en premier. Si cela se produit, les personnages
devront convaincre le Démon de la pressante nécessité pour
eux de conduire Vlad en sûreté. Laissez-les gagner, mais qu'ils
réalisent aussi qu'ils se sont fait un ennemi. Dans tous les cas,
Dracula sort de l'édifice.
L E BRi'\ Sl !ElR
Le corridor juste derrière la salle de bal est entièrement en
flammes ainsi que toutes les sorties évidentes autour d'eux .
Demandez à tous des jets d'Astuce + Vigilance (difficulté 4).
Cela pourrait étonner les joueurs; ils s' attendront peut-être à
un combat dans un château en flammes. Ce n' est pas le cas
cependant : le personnage qui a le plus de succès remarque une
personne plutôt inhabituelle qui sonde les pierres le long d'un
mur. Si on examine son aura, on se rend compte qu'il s'agit
d'une goule. Le temps presse toutefois, alors donnez-lui une
seule chance de parler.
"Je sais qu ' il y a un autre passage pour sortir du château,
déclare-t-il calmement. J'ai aidé à sa construction. Pour trois
fioles de votre sang, je vous sors d ' ici sans risque. Cela vous
semble-t-il raisonnable ?"
La goule, Nicholre Olahaus, peut effectivement montrer
aux personnages une sortie secrète du château. S'ils refusent,
ils ont le choix de sauter dans les flammes, sans doute en fai -
sant plusieurs jets de neutralisation (s'ils ont l'Endurance) et
en chevauchant leur frénésie en descendant l'escalier en feu.
Ne vous sentez pas obligé de tuer toute la coterie; mais qu ' ils
n'en sachent rien - ils pourraient choisir de tenter le diable.
LE SAi'..;' G APPELL E LE SAI\' G
43
 Dans tous les cas, la scène se termine avec la coterie qui
regarde le Château d'Hermanstadt en flammes depuis la cour
qui l'entoure. Beaucoup de serviteurs meurent dans le brasier.
Au matin, les habitants d'Hermanstadt devront reconstruire
leur château. Avec Zelios dans le voisinage, cependant, ça ne
devrait pas être trop difficile.
S CÈN E 6 "Je dois vous parler en privé, dit-il. La décision a été prise
RlETOUR A BISTRITZ
Il est quatre heures du matin. L'aube est dans une heure. Le
château est éventré. Il n'y a aucun bâtiment à des kilomètres à
la ronde. Et un homme qui a massacré des dizaines de milliers
d'innocents se tient devant votre coterie. Aucun problème. Ils
ont connu pire.
Si les personnages ont été diplomates, ils ont déjà convain-
cu Dracula des avantages d'une rencontre avec Radu. Vlad
s'est dirigé vers Mediasch ces dernières semaines. Il a profité
du spectacle de son pays natal après des années d'emprisonne-
ment. Il est tout à fait d'accord pour retarder son voyage.
Tiberiu a rassemblé les chevaux (les siens ou d'autres qu ' il a
trouvés) et il est prêt à escorter Vlad Dracula et les person-
nages triomphants jusqu'au domaine de Radu.
Après un trajet de plusieurs jours d'interlude, Dracula
aborde avec les personnages un sujet qui leur est familier: les
avantages de l'Étreinte. Il veut tout savoir. Si les personnages
le rencontrent dans quelques siècles, ils pourraient trouver sur-
réaliste qu'ils en aient un jour su plus que lui sur la malédic-
tion de Caïn. Il est avide de tout connaître, et il traque les
réponses comme un prédateur chasse sa proie.
Si vous connaissez bien la vie de Dracula, c'est également
une excellente occasion pour qu'il raconte une anecdote sur sa
carrière. Il peut relater la fois où il a cloué les turbans d'émis-
saires turcs sur leur tête, celle où il a fait bouillir vivant un
espion gitan, son bonheur de festoyer devant des forêts de vic-
times empalées, comment il a ouvert le ventre d' une servante
pour prouver qu 'elle n'était pas enceinte - tout ce qui
démontre son sens de 1'humour plutôt violent. Puis faites
remarquer qu'il est silencieux et renfermé le reste du voyage,
et qu'il glousse parfois à la pensée d'un souvenir de cette espè-
ce. Apparemment, son mariage et sa conversion au catholicis-
me ne l' ont pas beaucoup changé. Il est important toutefois
d'entretenir le charisme féroce de Dracula dans toutes ses his-
toires de dépravation. C'est un homme cruel avec un code de
l'honneur inaltérable et le sens du devoir.
Ne tardez pas trop à annoncer que la passe de Tihuta est
visible au loin. Dracula est enchanté par le paysage. Observant
le château en hauteur, il est étrangement impressionné par
l'édifice. Bien qu'il le possède techniquement, il n'a pas enco-
re eu la chance de le visiter. Il a hâte de parcourir ses couloirs.
Votre description des portes qui s' ouvrent, des loups qui hur-
lent ou du sinistre clair de lune a probablement perdu de son
effet dramatique à ce stade, mais n 'hésitez pas à vous attarder
sur le moment où Dracula franchit les portes du Château de
Birkau pour la première fois.
Radu l'accueille chaleureusement en lui montrant de la
déférence tout en exprimant des platitudes. Sans surprise, il
remarque combien son clan attend le jour où Constantinople
C}lRON ICA, TRANSYL\'ANIA rI
sera reprise, et cœtera. Il est évident toutefois que quelque
chose diminue son enthousiasme. Un bref échange se produit
dans le hall d'entrée. Le comte Radu invite Dracula dans la
pièce suivante pour une discussion rapide. Radu dit qu'il va
revenir bientôt, puis es corre l'Empaleur dans la bibliothèque.
Quelques minutes plus tard, Radu revient en disant que sa
conversation avec Vlad doit attendre quelques moments. La
coterie devrait en être surprise.
à notre place." Des joueurs astucieux peuvent alors remarquer
qu'il n'y a pas d'autre vampire dans le château. "Quelqu'un de
plus puissant que les Tzimisces orientaux décidera du destin
de Dracula. Tiberiu doit partir dans 1'heure pour lui amener
Vlad Tepes. Je vous encourage à les accompagner dans ce
voyage, par mesure de sécurité. Je devine que vous n'avez
jamais eu l'honneur de voir l'intérieur de la Cathédrale de
Chair."
Si ce n'est pas la première histoire de votre chronique, les
mots "Cathédrale de Chair" ont pu surgir dans la conversation
auparavant. Si ce n'est pas le cas, un jet d'Intelligence
+ Occultisme (difficulté 8) permet de les identifier immédiate-
ment. C'est l'antre de Yorak, un Mathusalem tzimisce.
Plusieurs Caïnites importants sont entrés dans le refuge de ce
"H lÉ, R A DU ?
J 'AI ETRE:IN T D RACUlLA 1"
Si un joueur hyperactif veut Étreindre Drac et
essaye de détourner toute l'histoire, c'est possible mais
guère conseillé. Pour commencer, Vlad l'Empaleur a
quelques contacts puissants dans le Clan Tzimisce qui
n'apprécieraient pas. Cochez quelques douzaines d'en-
nemis tzimisces dès maintenant. Ensuite, Radu sculp-
tait un féal dans son bureau. (Vous vous souvenez ?) Si
c'est absolument nécessaire, il peut lui donner l' appa-
rence de Dracula. Vlad peut demander à l'esclave de
jouer son rôle le jour et poursuivre sa carrière mortelle
par procuration.
Si la coterie Étreint Dracula dans le carrosse, pour-
suivez l'intrigue comme prévu. Au château de Radu, ce
dernier révèle que Yorak insiste pour être le mentor de
Vlad. Leur petit jouet a hâte d'y aller. Une fois cela fait,
vous pouvez: a) tuer Dracula à la scène 8 pour que le féal
profondément conditionné le remplace ou, b) les ren-
voyer tout deux à Mediasch pour suivre les événements
de l'interlude. Aucun des deux choix n'est aussi satisfai-
sant - ou raisonnable - que 1'histoire présentée ici.
Oh, et n'oubliez pas le troisième point important :
Dracula sera plus tard fasciné par l'idée de la diablerie.
Si Vlad termine cette histoire en tant qu'infant de l'un
des personnages, tôt ou tard il aura sa propre coterie.
Ses membres adoreront l 'aider à absorber j' âme de son
sire. Impossible d'échapper à son destin ...
Si l' un de vos personnages doit absolument
Étreindre Dracula, allez-y. Préparez-vous simplement à
gérer les incohérences et les concessions à l'intrigue
qui en découlent. C'est votre chronique.
Transfigurateur, nul n'en est ressorti. Les mots "Enfer sur
Terre" devraient leur venir à l'esprit.
Le comte Radu demande à la coterie de l'attendre une
dizaine de minutes. Il déclare que ses mains sont liées dans
cette affaire. Soit Yorak a choisi son infant, soit il a décidé de
son mode d 'exécution, et il l'appliquera, d'une manière ou
d ' une autre. Radu peut s'opposer à la volonté des Tzimisces
qui veulent le détruire, mais il ne peut rien contre Yorak. En
fait, il déclare être surpris qu ' une créature d' une telle puissan-
ce ne se contente pas de le Dominer à distance.
Alors même que ces paroles quittent sa bouche, le comte
Radu interrompt sa phrase. Il serre les poings et incline la tête.
Il tremble imperceptiblement. Un verre de vin éclate sur une
table proche. Puis, en un instant, la pression disparaît.
"Les légendes concernant les prouesses de Yorak, dit
Radu, sont des plus impressionnantes." Brusquement, il quitte
la pièce pour entamer sa conversation avec Dracula.
SCÈNlE 7 ~
L VOL OI<. TÉ DlES ANCKlENS
Dix minutes passent. Radu revient à nouveau. Il remarque
en manière d'excuses que Yorak sera sans doute reconnaissant
à la coterie de son aide pour escorter son invité d'honneur. Il
semble quelque peu découragé, comme s' il s'était résigné à
son destin. D'une voix basse, il explique qu ' une invitation à
la Cathédrale de Chair est un grand honneur - un honneur
qu'on ne peut pas refuser. Le temple entretient les antiques
coutumes des anciens cultes de Transfigurateurs . Bien que le
démon Kupala tente de répandre les vrilles de sa corruption
dans toute la Transylvanie, les ritus de la religion des kolduns
ont entretenu la pureté de la terre. Radu est impassible lors-
qu'il parle ainsi, comme si son opinion n'avait pas vraiment
d 'importance.
La coterie peut répondre à cela de diverses manières. Ils
peuvent décider que la Cathédrale est le dernier endroit où ils
désirent aller. Si c'est le cas, ils peuvent s'enfuir maintenant et
essayer d'atteindre une maison de Bistritz avant l'aube. Ils
n'ont pas beaucoup de chances de réussir. Ils peuvent décider
que c'est une bonne chose que d'avoir la gratitude de Yorak.
Si c'est le cas, ce sont des imbéciles, carYorak se fiche totale-
ment de leur existence. Une autre possibilité est que les per-
sonnages veuillent avertir Dracula ou peut-être l'accompagner
à la Cathédrale pour veiller sur ses intérêts et les leurs.
Si l'un des personnages est de Kronstadt ou Mediasch, il
est peut-être en train de rire dans son for intérieur. Vlad Tepes
a massacré là-bas des milliers de gens, et tout ce que pourrait
faire Yorak est sans doute pire que n'importe quelle vengean-
ce qu'il pourrait imaginer. Si c'est le cas, il voudra probable-
ment l'escorter pour le voir souffrir.
Radu semble devenir de plus en plus paranoïaque. Il glisse
une remarque au moindre Tremere ou Malkavien dans le grou-
pe : "Protégez votre esprit, mes amis, car Ses pouvoirs sont
puissants." Le comte lutte pour maintenir ses défenses contre
l' assaut psychique. Quiconque est assez stupide pour sonder
son esprit y rencontre de la rage, de la peur et autant de volon-
té que nécessaire avant que Radu s'enfuie de la pièce.
Espérons qu'une telle honte lui sera épargnée.
situation dans la pièce suivante. Quand ils reviennent de leur
conversation privée, vous saurez comment leur vendre l'idée
d'accompagner Dracula au lieu de les y obliger. Quelle que
soit la motivation qu'ils se choisissent, Dracula est enthou-
siaste concernant ce voyage. Il remercie Radu de son aide et
demande à la coterie de l'accompagner. Le carrosse se dirige-
ra vers la Cathédrale de Chair dès la nuit suivante.
Vlad semble considérer la suggestion de Radu avec séréni-
té. Il a hâte de se mettre en route, et déclare qu 'il serait très
reconnaissant si les personnages l'accompagnaient. Il est cer-
tain de pouvoir trouver le moyen de les .. . dédornmager. .. pour
leur aide. Si cette offre est bien présentée, les personnages
seront trop curieux pour refuser.
À ce stade, les relations des personnages avec Dracula
deviennent cruciales. S 'ils lui confient que Radu n'a pas le
choix, et qu 'ils agissent sur ordre plutôt que selon leurs désirs ,
Dracula peut les croire. Il les considérera comme des alliés
impliqués par le destin. Si la coterie l'accompagne avec joie à
la Cathédrale cependant, il peut s'interroger sur leurs motifs et
ne jamais oublier leur attitude. Ce n'est pas pour inquiéter les
personnages : le Fils du Dragon est sur le point d 'être mis hors
jeu, non ? Possible. Mais les choses ne sont pas ce qu 'elles
semblent être ...
SCÈNlE 8
LA CATHÉDRALlE DlE CHAKR
L'attelage de Tiberiu roule dans un paysage morne du sud-
est de la Transylvanie, non loin de la ville de Deva. Les gens
du cru ont une légende concernant cette brande désolée : une
sinistre sorcière y combattit jadis un antique démon, et la
bataille souilla le sol pour toujours. À quelques kilomètres de
là se trouve un cône de cendres volcaniques. Là, les esprits de
la terre ont soi-disant combattu les esprits de l'air. Les deux
histoires ne sont pas loin de la vérité. Quiconque s'y connaît
en occultisme tzimisce sait que Kupala, l'antique démon de la
corruption, a profané l'essentiel de la contrée.
La légion d 'esprits qui sert Kupala empoisonne la terre, la
ravageant pour apporter plus de puissance à leur seigneur et
maître. Bien que les Tzimisces doivent reposer dans leur terre
natale le jour, celle qui a été profanée par les serviteurs de
Kupala ne leur apporte aucun réconfort. Grâce à la sorcellerie
koldunique, les Tzimisces ont appris à repousser cette infec-
tion en préservant la pureté de leur terre natale en
Transylvanie. La nuit la plus sacrée pour cette tâche est la Nuit
de Kupala (qui peut avoir une autre signification pour des per-
sonnages qui ont suivi l'acte III de Marées de Ténèbres). La
cérémonie est accomplie chaque mois. Près de la Cathédrale
toutefois, la force de Kupala est incroyablement puissante.
L'attelage de Tiberiu atteint le sommet d'une grande colline,
révélant une misérable vallée au sol stérile. Les chevaux s'arrê-
tent immédiatement. Ils sont manifestement effrayés et n'iront
pas plus loin. La brande désolée s'étend sur plusieurs kilomètres
dans toutes les directions. Au centre se trouve une caverne béan-
te comme les mâchoires de l'enfer. Tiberiu n'ose prononcer une
parole. Il descend de son siège, ouvre la portière pour les per-
sonnages et leur montre l'entrée de la caverne. Quiconque l'ob-
LE SAl\'G APPE,LLE LE SAl\'G
45
 serve peut voir qu'il essaye désespérément d'utiliser
l'Animalisme pour empêcher les chevaux de s'enfuir.
Dracula s'approche calmement de l'entrée de la caverne,
sans montrer aucune crainte. "Yorak ! crie-t-il. Vous me cher-
chez! Me voici !" La coterie peut choisir de trembler comme
Tiberiu ou de suivre Dracula. (Les choix concernant les per-
sonnages qui restent en dehors de la caverne sont décrits à la
fin de cette scène.) Si nécessaire, Vlad se tourne vers eux et
dit: "Mes amis, vous êtes des vampires, n'est-ce pas? Venez
avec moi."
Si les personnages persistent à agir comme des couards
lamentables, un Yorak étonnamment anthropomorphe se
montre à l'entrée de la caverne pour les accueillir chaleureu-
sement. Il leur offre sa bénédiction, leur apporte un mer-
veilleux cadeau qu'ils ne peuvent refuser - un petit cercueil
doublé de peau d'enfant souple - et fait signe aux bêtes de
tirer le carrosse vers la caverne. Si malgré tout cela personne
dans la coterie n'a le courage d'entrer dans la Cathédrale,
envoyez Tiberiu et les goules à leur place pour leur faire honte.
Une fois éjecté (voir plus loin) le Gangrelleur décrira tout, en
s'attardant sur les détails immondes. Ce n 'est pas très excitant,
mais c ' est ce que les personnages méritent pour avoir laissé le
sale boulot au pauvre Tiberiu.
Espérons que l'un d'eux a quand même des tripes.
Quelques pas à l'intérieur de la caverne, les visiteurs remar-
quent que quelque chose pousse sur les murs de pierre. La
masse amorphe semble être végétale, mais elle paraît frisson-
ner légèrement. Des veines dans le mur acheminent paresseu-
sement du fluide avec une faible lueur. Quiconque possède une
expérience médicale peut voir divers ... organes ... illuminés
dans les fragments de tissu vivant. Comme le suggère le sur-
nom du lieu, les murs sont en fait sculptés à partir de chair
humaine, façonnés et déformés pour former une tapisserie de
viscères. Les fluides immondes sont brassés dans un réseau
complexe de capillaires, d'artères et de veines en diffusant leur
faible lueur.
Les personnages qui passent dans ces tunnels faiblement
luminescents ne peuvent que discerner les indistinctes sil-
houettes qui se trouvent dans les parois. Ils devraient en être
heureux.
Des yeux rouges percent les ténèbres. Quiconque fait
usage du Témoin des ténèbres détecte deux silhouettes défor-
mées qui cavalent vers eux. Ces silhouettes sont des serviteurs
de Yorak. Ils ne parlent pas, mais sifflent dans un langage
oublié. Une vrille d'énergie psychique bondit d' un esprit à
l'autre alors que les serviteurs parlent, ce qui provoque des
maux de tête douloureux et éprouve les limites de la volonté
des personnages.
Six mètres plus loin, la masse de tissus s'étend également
sur le sol. Elle absorbe les pas des personnages avec des bruits
de succion répugnants. Certaines formes sculptées dépassent
du mur, mais toutes les parties du corps représentées ici ne
sont pas identifiables .. . ni même humaines. La tapisserie de
chair frémit périodiquement en une brève vibration péristal-
tique. À n' importe quel moment, les restes d'une tête ou d'un
visage peuvent surgir de la surface, tordus par une glorieuse
expression d'extase mêlée d'horreur.
Les Transfigurateurs ont eu des millénaires pour sacrifier
des victimes à la tapisserie. Désormais, toutes celles qui res-
CHRON ICA TR/ü\'SYL\'ASIA n
tent sont sustentées par de petites quantités de vitre, piégées
dans une vénération éternelle de l'immonde Yorak. Les deux
serviteurs conduisent les visiteurs plus avant; ils les escortent
jusqu'à une porte de chair en forme d'énorme orifice humain.
Le seuil est gardé par deux guerriers szlachta monstrueux. Il
est difficile de dire où commencent les gardiens et où se ter-
minent les parois.
Les serviteurs murmurent dans une langue oubliée, puis
lèchent les parties les plus douces de la peau des Szlachta pour
les apaiser. En passant entre les deux sentinelles, les serviteurs
plongent leurs doigts dans un bénitier plein d ' un fluide sau-
mâtre, puis laissent goutter ce liquide gélifié sur le sol. La
tapisserie de chair absorbe avidement sa nourriture, et y
répond par des éclairs de luminescence satisfaite. D'autres
horreurs grognent d'une faim éternelle dans les murs. Si du
sang est répandu près d'elles, la tapisserie l'absorbe vorace-
ment - en se gonflant même pour ce faire - et exsude une
aura de satisfaction.
Des milliers de corps ont été mêlés dans la tapisserie, et les
esprits qui y sont piégés se sont entortillés entre eux. Ils mon-
trent leurs sentiments rudimentaires par les différentes cou-
leurs de leur lueur. Quiconque use d' Auspex peut détecter des
centaines d ' esprits qui partagent la même joie et la même peur.
Avec un peu plus d'efforts, les pensées de ces esclaves peuvent
être entendues en écho dans leurs esprits: "Yorak . .. Yorak . . .
Yorak .. ."
Alors que le trajet dans les abysses se prolonge, les invités
peuvent encore entendre le sourd grondement de la vitre bras-
sée dans les murs autour d'eux. Le son hypnotique devient
plus fort au fur et à mesure de leur progression; quelque chose
de bestial y fait écho en eux. Le sang appelle le sang.
Quiconque veut blesser la tapisserie d' une manière ou d ' une
autre doit surmonter ce chant de la vitre. (Le joueur doit faire
un jet de volonté avec une difficulté de 9.) Toutefois, person-
ne ne devrait prévoir de sitôt un combat contre ce village de
damnés stygiens.
La pensée de tant de sang à proximité sature la soif éter-
nelle des personnages. Si un Caïnite est proche de la frénésie,
il a un gros problème; il se précipitera sur les protubérances
dans un abandon orgiaque en se gorgeant de ce sang capiteux.
Si cela se produit, l' infortunée victime est occupée pendant le
reste de la scène. Ne faites référence à son extase que de temps
en temps - elle continuera à boire même après avoir dépassé
sa dose: le sang en excès suintera par ses pores et les murs de
chair commenceront lentement à l'engloutir.
Quiconque peut voir dans les ténèbres remarque l'expres-
sion du visage de Vlad. Il est crispé en un rictus de vénération
et de joie. Il est submergé, et il n'a pas le moindre scrupule à
poursuivre. Alors que le battement sanguin devient plus fort,
les personnages constatent qu 'ils entrent dans une salle plus
grande. Les artères dans les murs ont plusieurs pieds de dia-
mètre. Des câbles bleus et rouges s'enroulent vers le plafond.
Suspendu à la toile de veines et d'artères au milieu de la
Cathédrale, Yorak attend. Il se complaît dans une biologie obs-
cène et exprime sa satisfaction par un mélange de formes ata-
viques. Il y a longtemps que l'évolution a rejeté les milliers de
formes de Yorak. Des parties de son corps forment des
membres que la nature n' a jamais prévus. Graduellement, les
viscères ondoyants se transforment, se ratatinent et prennent
LE SA:\' Cr APPELLE LE SAi\' Cr

47
un aspect vaguement anthropomorphe. Quand la métamorpho-
se est enfin achevée, un homme d'âge mûr se tient au centre
du narthex de la Cathédrale.
Yorak étend largement les bras. Dracula obéit. Vlad
marche lentement vers son nouveau maître, comme une épou-
sée va à l' autel. La tapisserie de chair frissonne d'expectative.
Yorak rejette en arrière sa tête ridée, montrant des crocs ophi-
diens. Alors que Vlad trébuche sans défense entre les bras de
l'Aïeul, Yorak s'étire amoureusement pour atteindre sa gorge.
La pointe d' un croc perce la peau de Dracula. Le Mathusalem
hésite. Quelque chose ne va pas. Une unique goutte du sang de
Dracula tombe au sol.
La chair de la Cathédrale ne peut pas résister plus long-
temps à cette excitation. Les murs ondoient en un frisson
orgasmique. Des fluides bilieux s' écoulent de tous les orifices ,
couvrent le sol d' un marais de liquides visqueux. Le sol
devient instable. Quiconque rate un jet de dextérité (difficulté
8), trébuche alors que la tapisserie est secouée par les premiers
spasmes de la régurgitation.
Pendant des siècles, Yorak a lié les milliers de corps de la
Cathédrale de Chair dans des tourments éternels. Chaque fois
que du sang a été versé, la tapisserie l'a avidement absorbé.
Maintenant, après d' innombrables rituels, la masse de corps a
formé un énorme organisme et une intelligence instinctive.
Elle a vu sans pouvoir rien faire de puissants Caïnites sacrifiés,
mais son esprit en éveil ressent l'aura du destin qui entoure
Vlad Dracula. Alors que Yorak est distrait par la délivrance
d' avoir acquis un humain aussi prometteur, la Cathédrale de
Chair décide d'exploiter l'occasion.
L'entrée du narthex se referme comme un étroit sphincter.
Yorak hurle. Il lève la tête et siffle devant le piège qui s'est
déclenché. Un millier de lésions buccales jaillissent de son
corps ; elles exhalent une odeur chamelle et émettent des cris
de rage suraiguë. Il est terrifié lorsqu'il comprend que la
Cathédrale de Chair est prête à frapper, qu'elle rassemble sa
volonté en un seul acte de rébellion massive contre la créature
divine qui l'a torturée pendant des millénaires. De toutes les
directions, des vrilles crochues jaillissent des murs de la
Cathédrale et se fixent sur diverses parties de l'anatomie de
Yorak. Des mâchoires de crocs canins dévorent ses muscles
tressautants, des lianes sinueuses comme des anguilles entou-
rent ses membres , un arsenal de pinces de crustacé mordille
l'os exposé et des trompes tubulaires bardées de filaments
avides aspirent sa vitee.
La diablerie de Yorak a commencé! Bon sang, vous avez
intérêt à demander un jet de Rotschreck (difficulté 8), et tout
de suite ! Tous ceux qui ratent se voient épargner les pensées
conscientes alors que leurs sens sont assaillis par la myriade de
formes de la tapisserie. Les Caïnites qui se laissent aller à cet
état second sanglotent en célébrant la gloire de la Cathédrale
par une extase blasphématoire. Voyez l'encadré pour les
détails.
Quant à ceux qui réussissent, il leur reste assez de raison
pour être assaillis par une horrible révélation : Combien de
corps ont été sacrifiés ici ? Se sont-ils alliés contre leur
maître ? Puis la réalité continue à les bousculer : les murs
ondoyants de la Cathédrale ont formé un esprit ruche rudi-
mentaire et sont devenus un unique vampire assoiffé de l'âme
de Yorak!
C}'IR ON:lCA TRA.:.'\'SYL\TAX IA Il
48
lFOLIE TIElVIPORA[RE
Il semblerait que la folie induite par la diablerie de
Yorak empêche les personnages de réagir adéquatement
à cette scène. En fait , l'inverse est vrai. Laissez les
meilleurs joueurs de votre troupe décrire les réactions
les plus extrêmes de leur vampire. La folie temporaire
ne doit pas inhiber l'action - elle encourage une liber-
té absolue et permet de ne pas se laisser contraindre par
la simple raison.
Les vampires peuvent penser qu'ils luttent pour leur
existence. Encouragez-les à faire un usage instinctif de
leurs disciplines et pervertissez cela pour obtenir les
pires réactions que vous puissiez imaginer. Si un per-
sonnage veut déchiqueter la tapisserie, il peut le faire en
arrachant couche après couche de chair molle. Mais
cela ne sert à rien. Si l'un d'eux essaye d 'atteindre la
terre sous les murs de chair avec la Fusion dans la terre,
il éprouvera le reste de la scène depuis l 'intérieur des
murs de la Cathédrale.
L'un d'eux veut enflammer tout cela? La déflagra-
tion carbonise tout un mur de chair crue. Tout le monde
est submergé par une odeur écœurante de viande
grillée. Célérité? En un instant, le Caïnite en fuite se
jette dans un gigantesque diaphragme en effondrement.
En quelques instants, il se tortille et vibre aussi vite
qu'il peut dans les chairs souples et humides . Ne refu-
sez pas aux vampires une chance d'employer des
mesures radicales - mais détournez-les pour amuser
les victimes de la Cathédrale au lieu de saper leur
moral. Si quelqu'un hurle d'une terreur feinte, c'est que
ça marche.
La tapisserie vomit encore et précipite la coterie dans un
œsophage de la Cathédrale. Si un personnage veut lutter contre
le flot de bile, il peut le faire, mais il remarquera bientôt que
les sphincters de la Cathédrale continuent de s'ouvrir et se
f erme!: Les entrailles s 'agitent et les propulsent vers le haut
pour les évacuer à la sU/face!
La coterie est recrachée des chambres supérieures de la
Cathédrale. Après avoir été éjectés d' innombrables corridors,
les vampires sont envoyés à 3 ou 6 en l'air avant de tomber sur
le sol. Tiberiu est derrière eux, frénétiquement plongé dans la
prière. Le seul spectacle de la chose était trop pour lui . Il
s'agenouille sur le sol devant l' entrée de la Cathédrale, les
yeux ouverts, la bouche couverte d' une écume sanglante. Il
murmure un seul mot encore et encore: " Kupala ... Kupala .. .
Kupala ... "
Tous ceux qui se sont enfuis ou qui ne sont pas entrés dès
le début ont manqué la fête. En revanche, ils ont vu leurs
camarades recrachés par le massif tunnel intestinal. Ils peuvent
assaillir la Cathédrale, courir en hurlant, appeler la foudre ...
tout ce qui leur passe par la tête. Il est totalement futile d' atta-
quer un Tzimisce de quatrième génération aussi vaste que le
dernier château de Zelios . La chair est faible , mais
l'Endurance de la Cathédrale est incroyable.
 Une fois l 'horreur achevée, les Caïnites doivent faire un jet
de Rotschreck pour éviter une frénésie rétrospective. Ceux qui
gardent leur raison assez longtemps peuvent se précipiter au
secours des blessés. L'entrée du temple est murée par une chair
chitineuse qui rejette toute autre tentative de pénétration.
Yorak a atteint la Mort Ultime. La Cathédrale est désormais un
unique organisme malsain, un vampire incroyable, totalement
inhumain. Elle possède un esprit, un corps et un millier de
formes différentes. La diablerie de Yorak est achevée.
Une fois la frénésie apaisée. Donnez à chacun une chance
de respirer à fond et de s'essuyer. Plusieurs des vampires pré-
sents ne peuvent voir qu'une brume rouge devant leurs yeux.
Il faut quelques instants pour que ça passe. Après que tout le
monde a récupéré, la prochaine impression qui les frappe c'est
que Dracula n'est pas là. Laissez-les chercher frénétiquement
le corps. Et ne soyez pas trop surpris s'ils vont à l'entrée du
labyrinthe pour se lamenter sur la mort de l'Empaleur. Une
fois que la curiosité chez les joueurs est aussi épaisse qu 'un
brouillard londonien, dites-leur que quelqu'un derrière eux rit
doucement.
Avançant vers les personnages depuis le sommet de la col-
line, Dracula est souligné par le clair de lune. Ses vêtements
dégouttent de vomissures et de viscères. Il conduit l'un des
chevaux de Tiberiu par ses rênes sectionnées. Même si les per-
sonnages sont d 'humeur inquisitrice, Vlad Dracula tente
désespérément de garder son impassibilité.
"C'est terminé, déclare-t-il. Si je décide de me joindre à
votre espèce, ce sera à mes conditions. Mais pas comme cela."
Ses prochaines paroles sont essentielles pour présager de l'ac-
te ill. Il remercie sincèrement les personnages de leur aide. Il
utilise même les mots suivants: "Vous m'avez protégé lors
d'un voyage dangereux. J'ai une dette envers vous. Je vous
remercie." Les joueurs sont peut-être étonnés. C'est vrai que
certains peuvent ne pas le croire, mais le légendaire Dracula a
une dette envers eux. Ils auront peut-être besoin de le lui rap-
peler à l'avenir. Dracula enfourche sa monture impie et se pré-
pare à repartir seul.
À ce moment-là, les personnages peuvent prendre diffé-
rentes décisions. Considérons les décisions stupides. Si quel-
qu'un décide de se venger du Boucher de Brasov à ce stade, le
cheval infernal défend son cavalier. S'il y en a un qui utilise la
Célérité pour sauter sur Vlad Tepes, il reçoit un sabot dans la
figure, juste avant que Dracula ne s'enfuie dans la nuit.
Quiconque cherche à le Dominer peut éventuellement réussir,
mais la bête s'enfuie tout de même. Après tout, les person-
nages ont passé plusieurs semaines avec Vlad, alors s'ils atten-
dent le dernier moment pour faire quelque chose d' idiot ils ne
devraient pas se sentir trop frustrés.
Nul doute que vos joueurs ont plus de tact et un meilleur
sens du théâtre. Alors que Dracula s'éloigne de la Cathédrale
de Chair, ils lui disent adieu. Le Fils du Dragon chevauche
vers sa destinée.
LE DÉNOUEMEl~ T
Il y a un autre événement qui doit se produire avant la fin
de cette histoire. Quiconque possède l' Auspex, l'occultisme
ou autre peut sentir quelque chose de sinistre s'agiter au sein
de la Cathédrale. Ils peuvent ne pas le réaliser immédiatement,
mais c'est la présence de Kupala. S'ils ont l'occasion d'éprou-
ver plus tard la même sensation, faites-leur remarquer que cela
ressemble à la malfaisance qu'ils ont ressentie à la fin de cette
histoire. À ce moment-là, les personnages devraient être prêts
à faire ce qu'il faut pour le chasser du voïvodat de
Transylvanie. Jusque-là, Kupala contrôle la Cathédrale de
Chair. Pour une fois, le démon a eu sa petite victoire.
Faites passer les carnets de suggestions si vous le voulez, et
donnez aux joueurs une chance de décider de leurs réactions à
tout cela. Pendant l'interlude, l'un des personnages peut décider
de donner l'assaut à la Cathédrale. Comme on peut s'y attendre,
c'est une tâche phénoménale. La Cathédrale de Kupala devient
un bassin de reproduction pour des choses horribles dont les
moindres sont des monstruosités métamorphiques. Dans l'année
qui suit, une garde d'honneur de rejetons démoniaques de
Kupala (voyez le Liber Transylvania ou improvisez des carac-
téristiques adéquates) occupe la région alentour.
Avant que ne commence l'acte suivant, les joueurs ont
mérité une description de ce qui se passe entre les deux his-
toires. Dans l'année qui suit, le comte Radu aide effectivement
Vlad Tepes dans sa croisade. Avec l'aide du prince Étienne de
Moldavie, Vlad retourne en Valachie, mais il n 'y règne pas
longtemps ...
 ljapître
troî~îtme ••
~Qcel'ema
113acddema est le c~amp du Sang, le c~amp du potier des lÉcri-
tures que le grand prêtre a ac~eté avec l'argent donné à Judas pour
la tra~ison du l[~rist ... (l['est] un c~amp de c~âtiment et de ven-
geance.
- p .l[. 1Do~ert\', 11 ~ournament of ll1urders

HACELDEMA
 Ce scénario place les personnages à un moment clef de
1'histoire caïnite. Il leur permet de participer aux événements
de la Convention de Thorns - ou de simplement les observer.
Le 23 octobre 1493, près du village de Thorns dans le comté
de Southampton en Angleterre méridionale, des membres de la
nouvelle Camarilla et les Caïnites rebelles du Mouvement
Anarch se rencontrent dans le but de mettre fin à la Révolte
Anarch. Les décisions qui découlent de cette réunion ne se
contentent pas de faire de la Camarilla un organisme de
contrôle de la société caïnite, ils finissent également par indui-
re la formation du Sabbat en tant que son adversaire principal.
En outre, la Convention de Thorns marque un profond chan-
gement dans la nature du Clan Assamite et crée un gouffre
irrévocable entre les partisans de la Camarilla et ceux qui choi-
sissent de rester en dehors .
C (ON TJEXTJE
DJE LHKST (OKRJE
La Révolte Anarch est terminée. Submergés par la force de
leurs anciens, les vampires rebelles qui ont osé essayer de
changer l'ordre établi de la société caïnite affrontent mainte-
nant la perspective du prix à payer pour leurs actes. La
Camarilla victorieuse, âgée d ' à peine 50 ans (et donc jeune
selon les critères caïnites), aspire à consolider ses fondations;
elle espère mettre en marche son plan pour protéger les
Caïnites aux yeux des mortels. Certains Caïnites, comme tou-
jours, restent en marge du conflit. Malgré leur position offi-
cielle de neutralité, ces indépendants reconnaissent que la fin
de la Révolte Anarch inaugure une nouvelle ère pour tous les
Caïnites.
Dans le monde mortel, un XIV' siècle de révoltes pay-
sannes a transformé la nature des monarchies européennes.
Vers la fin du XV' siècle, les nombreux duchés et principautés
d' Allemagne sont mûrs pour la conquête des Habsbourg des
Pays-Bas, alors que les cités-États d'Italie luttent pour résister
(avec peu de succès) aux envahisseurs espagnols. En France et
en Angleterre, des monarques puissants ont réussi à établir un
pouvoir stable, alors qu'à l'est l'empire ottoman menace d'être
l' une des factions politiques les plus puissantes au monde. Les
divers États d'Europe de l'Est (dont la Transylvanie) perdurent
dans une atmosphère d' incertitude permanente, vulnérables
aux ambitions des Turcs ottomans comme des Moscovites. À
la veille de la Renaissance, l'Église et l'État se préparent à une
grande lutte de puissance.
Cette tendance à la croissance des petits États et à l'émer-
gence de gouvernements temporels plus forts face à l'autorité
de l'Église reflète les événements de la Convention de Thorns.
LE DÉCOR
L' essentiel de cette histoire se déroule en un lieu relative-
ment circonscrit (les villes de Thorns et Silchester, ainsi que
l'abbaye contrôlée par les Toréadors qui se trouve entre les
deux), mais elle couvre en fait une vaste zone de l'Europe. Les
premières scènes impliquent la préparation du voyage et le
voyage lui-même de Transylvanie en Angleterre. Ce n'est pas
une mince affaire des siècles avant les transports rapides . Les
personnages ont la possibilité de voyager par terre à travers
l'Europe (avec un court trajet maritime sur la Manche), de
voyager par mer entre la Transylvanie et la côte anglaise ou de
combiner les trajets terrestres et marins de diverses manières.
Chacun a ses avantages et ses inconvénients, mais toutes les
méthodes offrent diverses expériences aux personnages.
Le Conteur a besoin de connaître le décor dans son
ensemble (l 'Europe du XV, siècle), mais les scènes les plus
détaillées se déroulent dans le sud de l' Angleterre. Vous trou-
verez ici de brèves descriptions de Silchester, Thorns et l'ab-
baye de la Sainte Couronne qui vous donneront une idée de
l'environnement de l'histoire.
SIT LCIr'IJE,ST ER
Le bourg de Silchester, situé approximativement à 50 kilo-
mètres au nord de la côte sud de l'Angleterre, était à l'origine
une ville romaine appelée Calleva Atrebatum. Érigée sur une
structure défensive celtique antérieure, la ville se dresse sur
une légère éminence (90 mètres) qui offre un panorama sur les
plaines densément boisées des alentours. Une série de routes
étroites serpentent dans les forêts jusqu'à la ville où elles
conduisent aux rues principales. Il reste des vestiges des murs
de Calleva Atrebatum qui délimitent des portes aux quatre
points cardinaux de la ville. Une place centrale (jadis un
forum) sert de marché principal aux habitants. Des maisons et
de petites boutiques irradient au hasard depuis la place du mar-
ché. L'édifice le plus remarquable de Silchester est son église,
qui se trouve à l'extrémité orientale de la ville. La situation
idéale de Silchester en matière de terrains agraires et d' appro-
visionnement en eau lui permet une population d'environ
l.000 habitants - essentiellement des paysans et des fermiers.
T IPJOlRNS
Le hameau de Thorns se trouve à 6 kilomètres au sud-ouest
de Silchester. Comme ce dernier, Thorns se dresse sur les
ruines d'un ancien établissement romain, dans ce cas un avant-
poste jadis relié à Calleva Atrebatum. Plus petit que Silchester,
Thorns accueille un peu plus de 300 habitants. Le nom de la
ville vient de la prolifération de buissons d' épines ("thorns" en
anglais) dans son voisinage. Les villageois récoltent les épines,
depuis les plus souples qui peuvent servir d'aiguilles, jus-
qu'aux plus épaisses capables de servir d'outils. Débarrassées
de leur armement naturel, les branches souples des épineux
font un excellent matériau de base pour la vannerie. Ainsi,
malgré sa petite taille et la proximité de Silchester, Thorns a
réussi à prospérer sans se trouver assimilée par sa voisine plus
grande.
JL:ABBAYE DE lLA SAINTE COUIRONNE
À mi-chemin de Silchester et de Thorns, l'abbaye de la
Sainte Couronne se situe sur une petite élévation (50 mètres)
dans une clairière entourée de bois et de massifs épineux (cer-
tains aussi hauts que des arbustes) . Construite au début du XII'
siècle, l'abbaye se compose de plusieurs bâtiments entourés
d'un solide mur de pierre; une porte marque l'entrée princi-
pale et une petite poterne s'ouvre sur l'arrière. Dans l'encein-
te, une église, un dortoir, un réfectoire, le logis abbatial, les
cuisines et la maison d 'hôtes entourent un cloître qui jouxte un
potager. Malgré sa taille réduite, l'abbaye possède plusieurs
avantages qui en font un site idéal pour la Convention de
Thorns.
Sa caractéristique la plus accueillante est une série de cel-
lules souterraines situées sous le bâtiment principal. Ces
petites pièces, conçues pour la méditation ou la pénitence,
offrent des quartiers de repos adéquats pour des Caïnites en
visite. L' abbaye est assez proche de Silchester et Thorns pour
donner aux vampires accès à une source suffisante de nourri-
ture, mais son isolation relative assure que les activités de ceux
qui s'y trouvent restent privées. Enfin, l'abbé, le père Aymar,
est un Toréador et fait office de "prince" de Southampton. y
voyant un avantage (des contributions possibles aux coffres du
monastère et une chance de parler avec plusieurs Caïnites
influents, érudits et talentueux), le père Aymar a proposé son
abbaye comme site des négociations entre la Camarilla et les
anarchs.
L'abbaye de la Sainte Couronne tire son nom d'une légen-
de qui attribue l'origine des buissons d' épines à l'arrivée de
Joseph d 'Arimathie en Angleterre au premier siècle. L' un des
premiers disciples du Christ, propriétaire du tombeau qui a
contenu son corps, Joseph est devenu l' un des premiers mis-
sionnaires chrétiens dans les confins de l'empire romain. La
croyance populaire dit qu'i l avait avec lui la couronne d 'épines
que le Christ portait sur la croix ; la tradition locale prétend
que certaines de ces épines, ravivées par le sang du Christ, ont
pris racine dans le sol près de la colline où se trouve mainte-
nant l'abbaye.

C ONl\](EN lr A DA PTER L iHIISTü]!RE

Cette histoire suppose que les personnages ont joué
les événements de la précédente et se situent en
Transylvanie ou ailleurs en Europe de l'Est. S ' ils vien-
nent d ' une autre région d'Europe ou n'ont participé ni
à l'Acte l ni aux événements de Marées de Ténèbres , le
Conteur doit adapter les premières scènes en fonction
de cela. En particulier, elles impliquent un voyage qu 'il
faudra peut-être ajuster pour prendre en compte la
situation géographique des personnages au début de
l' histoire.

A CTE lili g
IDu SERVAGE CAÏN liTE
(JL~93)

S C ÈN E 1 ~ (QUELQUES ÉLUS
Pendant plus d ' un siècle, la guerre entre les anciens et leur
progéniture rebelle a jeté une ombre sur les affaires caïnites en
Europe. L'essentiel des massacres s'est déroulé sous le couvert
des révoltes paysannes et des guerres intestines, mais la vio-
lence latente a suffisamment percé pour attirer l'attention de
l'Inquisition. Déjà à l' affût d' indices de sorcellerie, hérésie et

FIA CELDD.lA

53
diablerie, l'Église s'est sensibilisée à la possibilité que des
forces surnaturelles étaient à l'œuvre et sapaient la hiérarchie
établie du pouvoir temporel.
La menace de la divulgation a finalement amené les
Caïnites des deux camps à la table des négociations . Après des
mois de discussions animées entre leurs émissaires, les chefs
de la Camarilla et des anarchs sont tombés d'accord pour ces-
ser les hostilités. Pour les anarchs, c'est l'équivalent d'une red-
dition. Pour la Camarilla, le fait que les anarchs aient accepté
la nécessité de pourparlers signifie que la victoire est à portée.
Les Caïnites qui ont pu rester à l 'écart des hostilités savent que
la fin de la Révolte Anarch augure d'une nouvelle ère pour les
Enfants de Caïn.
Cette scène commence dans les premiers mois de 1492,
lorsque les personnages apprennent que la convention envisa-
gée aura lieu dans le village de Thorns.
Si le Conteur a un moyen plausible de rassembler tous les
personnages , Anatole et Lucita annoncent leur arrivée immi-
nente par un messager et les rejoignent le soir suivant. Dans ce
cas, le Conteur devrait lire ou paraphraser les paroles
d'Anatole et Lucita. S'ils ne sont pas ensemble, chacun reçoit
une lettre de Lucita délivrée par messager là où il se trouve.
Dans ce cas, passez le dialogue et donnez aux personnages des
copies de la lettre (pas le simple message) présentée ci-des-
sous .
L ES !PERSONNAGES SONT RË.: UNm
Si les personnages sont ensemble, et alors qu'ils discutent,
un messager se présente avec un mot à la main :
J'espère que cette missive vous trouve en bonne santé.
Anatole et moi parcourons à nouveau les contrées voi-
sines. Nous avons l'intention de vous rejoindre là où vous vous
trouvez demain soir. Nous avons des nouvelles ! Si vous ne
voulez pas nous voir, faites-le nous savoir par le messager.
Sinon, nous arriverons quelques heures après le lever de la
lune demain soir.
Lucita
Les personnages ont une soirée pour spéculer sur les infor-
mations qu'apporte Lucita. Ils peuvent aussi échanger des
nouvelles s'ils ne se sont pas vus depuis un certain temps.
Le soir suivant, trois ou quatre heures après le lever de la
lune, Anatole et Lucita arrivent. Anatole semble encore plus
distrait que d'ordinaire; il caresse ses vêtements en murmu-
rant : "Du sang, du sang entre nous et parmi nous !" S ' ils se
sont séparés en bons termes la dernière fois, Lucita s'adresse à
eux chaleureusement. Si l'occasion a été moins cordiale, elle
s'excuse pour le malentendu et dit qu'elle espère que de nou-
veaux rapports découleront de leur visite. (Lu cita est actuelle-
ment une partisane loyale de la Camarilla et elle étouffera par-
tiellement ses propres désirs pour encourager des Caïnites à se
trouver à une convention qu 'elle estime d ' une importance vita-
le pour l'avenir des Enfants de Caïn.)
"Nous sommes venus vous parler d'une grande réunion de
Caïnites qui se tient en Angleterre. Je sais ce que vous allez
penser: c'est tellement loin, quelle importance ? Mais vous
auriez tort. Les problèmes causés par les anarchs et les antitri-
bus sont presque terminés! Une assemblée de Caïnites bapti-
sée la Camarilla essaye de mettre fin à cette guerre civile des-
tructrice entre les nôtres. Cette convention est la clef de cette
CBJRON 1CA TRANSYLVAN1A 1ll
entreprise. Nous sommes menacés par tellement de forces
extérieures -l'Inquisition et les superstitions des mortels, les
guerres qui nous balayent de temps à autre; la Camarilla com-
prend la nécessité d'éliminer la menace que nous pOUVOIlS
contrôler, celle que pose le conflit interne.
"Vous avez certainement été les témoins de certaines des
destructions que cette lutte a occasionnées parmi nous.
Beaucoup de nuits se sont écoulées depuis que nous avons dis-
cuté ensemble la dernière fois; je ne connais pas votre avis sur
les anarchs et les anciens. Il se peut que vous souteniez vous-
même la cause des anarchs. Que vous soyez maintenant
princes ou antitribus, vos voix sont attendues à la convention.
Tout ce que nous faisons, tout ce que nous devenons dès main-
tenant sera teinté par les décisions prises par cette assemblée.
Je sais que c'est un voyage long et ardu, mais comme vous
pouvez le voir, Anatole et moi voyageons fréquemment
d'ouest en est ainsi que dans les contrées nordiques. Ce n'est
pas si difficile. Vous serez présents? Dites oui."
Si les personnages sont d 'accord, elle peut leur donner
d 'autres détails.
"Je suis venue vous voir dès maintenant pour que vous
puissiez vous préparer au voyage. La convention se tiendra la
troisième semaine d'octobre 1493 . Près de Silchester, en
Angleterre, se trouve le hameau de Thorns, lequel possède
l'abbaye de la Sainte Couronne. Son abbé est un Toréador et il
nous a promis des refuges sûrs durant le jour et toute l' intimi-
té requise pendant la nuit. "
À ce moment, Anatole l'interrompt; sa voix monte sou-
dain en volume au-delà de ses grommellements incompréhen-
sibles :
"Voyez ! Le Dragon, revient, couronné de sang ; et après
lui , un torrent rugissant de flammes et de destruction. La terre
ne peut le porter, ni les feux du soleil contenir sa fureur. Les
ténèbres revendiquent tous ceux qui défient la volonté du
Dragon. Sa colère se dresse dans les montagnes orientales ;
une marée de malheurs noie les fidèles de Byzance et les
ravages de la guerre mettent fin à l'antique cycle.
"Trop de carnage ! Attention au champ de sang . Que le
jeune se courbe devant le vieux, sinon le Dragon les consume-
ra tous sans distinction !"
Manifestement, Lucita n'est pas à son aise durant cette
tirade. Quand il a fini, Anatole ne semble pas se rendre comp-
te qu 'il a parlé à haute voix. Si on le questionne, il ne se sou-
vient de rien de ce qu ' il a dit; il ne comprend pas non plus le
sens de sa déclaration.
Lucita reprend l'initiative pour pousser les personnages à
assister à la Convention de Thorns. Elle use de toute sa puis-
sance de persuasion. Une fois que les personnages ont dit
qu'ils venaient ou qu'ils ne désiraient absolument pas y assis-
ter, elle et Anatole passent à d'autres questions: les Turcs, les
rumeurs qu ' ils ont entendues et d 'autres sujets. Après une visi-
te d'une nuit et une journée loin du soleil, ils prennent congé
en expliquant qu ' ils doivent rallier d'autres Caïnites.
DES l\'lESSAGES SÉPARÉS
Si les personnages ne sont pas réunis, chacun reçoit une
copie de la lettre suivante:
 Salutations, vieux compagnon,
Nous n'avons pas parlé depuis longtemps, mais j'espère
que vous vous souvenez d 'Anatole et de moi-même. Je vous
écris cette nuit pour vous engager à assister à une grande
assemblée qui promet de changer pour toujours l'existence de
notre espèce. Vous connaissez tous les problèmes causés par la
lutte entre les anarchs et les anciens. Vous en avez certaine-
ment vu des manifestations dan s votre propre pays. Peut-être
même soutenez-vous la cause des anarchs.
Cependant, les ennuis causés par les anarchs et les anti-
tribus sont presque terminés! Une assemblée de Caïnites bap-
tisée la Camarilla essaye de mettre fin à cette guerre civile
destructrice entre les nôtres. Cette convention est la clef de
cette entreprise. Nous sommes menacés par tellement de
fo rces extérieures - l 'Inquisition et les superstitions des mor-
tels, les guerres qui nous balayent de temps à autre ; la
Camarilla comprend la nécessité d 'éliminer la menace que
nous pouvons contrôle/; celle que pose le conflit interne.
Que vous soyez maintenant prince ou antitribu, votre voix
est attendue à la convention. Tout ce que nous faisons, tout ce
que nous devenons dès maintenant sera teinté par les déci-
sions prises par cette assemblée. Je sais que c'est un voyage
long et ardu, mais comme vous le savez, Anatole et moi voya-
geonsfréquemment d 'ouest en est ainsi que dans les contrées
nordiques. Ce n'est pas si difficile. Dites que vous serez pré-
sent. Que vos pensées seront connues.
La convention se tiendra la troisième semaine d'octobre
1493. Près de Silchester, en Angleterre, se trouve le hameau de
Thorns, lequel possède l'abbaye de la Sainte Couronne. Son
abbé est un Toréador et il nous a promis des refuges sûrs durant
le jour et toute l'intimité requise pendant la nuit. Même si le
voyage demande des mois, je pense que vous voudrez avoir votre
mot à dire dans la direction de notre espèce à partir de cette nuit.
Si vous choisissez de venir, il me semble utile de voyager
avec d'autres afin d 'être mutuellement protégés. Anatole n'est
pas toujours à l'aise avec des compagnons de voyage, pour-
tant il ne m 'a jamais fait défaut dans les ennuis.
Que votre voyage se passe en toute sécurité, j'ai hâte de
vous voir à l'assemblée . .
Lucita
Post-scriptum : Anatole m'a demandé de vous avertir de
l'essor du dragon dans les montagnes orientales. Il sera suivi
d 'une pluie de sang et de destruction, dit-il. Il vous demande
de faire attention au champ de sang et dit que le jeune doit se
courber devant les anciens. Comme notre but est d'apporter
une fin à ce conflit, l'aug ure est peut-être bon pour nous.
Quant au dragon .. . je dois avouer que je ne puis discerner sa
signification. Ses paroles contiennent peut-être des instruc-
tions qui vous sont destinées et dont je ne connais pas les
tenants et les aboutissants.
Le Conteur doit décider lui-même de la meilleure façon de
pousser les personnages à se présenter à la Convention. Peut-
être que leurs sires ou leurs vassaux le leur demandent; peut-
être ont-ils d'autres affaires à traiter en Angleterre et qu ' ils uti-
lisent la convention comme une excuse pour y aller. Quelle
que soit la raison qu 'ils utilisent pour justifier leur voyage, les
personnages doivent savoir qu ' ils ont besoin de plusieurs mois
pour aller de Transylvanie en Angleterre. Par exemple, un tra-
jet maritime de Venise à Alexandrie en Égypte (une simple tra-
MOTIVATITü §
Il est intéressant que ce soit une Caïnite qui les
invite à la convention, mais certains personnages peu-
vent penser qu 'ils n ' ont pas de vraie raison d 'y aller ni
rien à dire pour l'avenir. Le Conteur peut vouloir leur
dorer la pilule en utilisant l 'une des méthodes ci-des-
sous - pourvu qu'elle semble cohérente (il est impro-
bable - mais pas impossible - qu'un prince reçoive
une convocation pour défendre ses penchants anarchs,
mais il est raisonnable qu 'on lui demande de représen-
ter son clan). Le bon sens doit déterminer l'utilité de la
méthode.
• Les personnages reçoivent une convocation (ou
une invitation) à la réunion en tant que représentants de
la Transylvanie (ou de la région qu ' ils habitent actuel-
lement).
• Les personnages qui soutiennent les anciens ou
qui ont atteint un certain statut dans la Camarilla peu-
vent participer à la convention pour présenter les
demandes des anciens victorieux.
• Les personnages anarchs reçoivent une demande
de leurs pairs pour représenter le Mouvement Anarch ;
ils porteront des instructions pour une dernière tentati-
ve afin d 'obtenir les meilleurs termes possibles quand
leurs camarades rebelles céderont à la volonté de la
Camarilla.
• Certains anarchs peuvent anticiper la demande de
reddition des vainqueurs ; ceux qui assistent à la
Convention sans intention d 'admettre totalement la
défaite peuvent conserver un certain espoir de rallier un
soutien de dernière minute à leur cause. (Ces anarchs
coriaces formeront le cœur du Sabbat qui deviendra une
secte distincte opposée à la Camarilla peu de temps
après la Convention de Thorns.) Ces sentiments pour-
raient ne jamais être ex.primés si les personnages ne
sont pas présents pour ce faire.
• Comme les clans non affiliés à la Camarilla réali-
sent l'importance de cette réunion pOUT tous les
Caïnites, ils'cherchent aussi à envoyer des observateurs
et, peut-être, des délégués à la convention. Les person-
nages qui appartiennent à ces clans peuvent y être des
observateurs ou des fauteurs de troubles,
• Certaines personnes présentes sont peut-être sim-
plement de véritables indépendants poussés par leur
curiosité (ou celle de leurs anciens),
• Dans une réunion d'une telle importance, des per-
sonnages neutres, surtout s'ils ont atteint un haut statut
dans la société cainite, peuvent servir de conciliateurs
et d 'arbitres. Ils ont la responsabilité de conduire les
débats, de recommander des jugements et de faire res-
pecter les décisions.
• En plus de représenter les anciens ou les anarchs,
les personnages peuvent représenter leur propre clan,
leur région ou une faction comme les Seigneurs orien-
taux.
HACELDEYlA
55
versée de la Méditerranée, mer plutôt calme) demande généra-
lement 65 jours à un navire marchand . La distance de l'Europe
de l' Est au sud de l' Angleterre représente un formidable obs-
tacle pour des mortels ; pour les Caïnites, le problème des
longs trajets recèle des incertitudes et des dangers particuliers.
L ES PRÉ;PARA1['][FS
Peu de Caïnites voyagent sans une suite. Les personnages
peuvent réunir un groupe de serviteurs, de goules et de domes-
tiques en utilisant les points d 'expérience comme indiqué dans
le chapitre six à "Maturation et expérience" ; ils peuvent aussi
employer leurs "ressources" pour acquérir les services de ser-
viteurs et gardes mercenaires. S'ils n'ont pas de goules, il leur
faut tout de même quelqu ' un pour veiller sur eux dans la jour-
née, quel que soit leur moyen de transport. Ainsi, les person-
nages qui n'ont pas leurs propres domestiques peuvent (au gré
du Conteur) acquérir le personnel nécessaire auprès de leur
sire (ou de leur mentor ou de leurs alliés). En plus des serv i-
teurs et du personnel de sécurité, les personnages peuvent
comprendre qu'il est sage d 'emmener un garde ou deux pour
les protéger de leurs ennemis ou de mortels curieux (qui vou-
draient savoir ce qu'il y a dans la grande boîte). Des person-
nages avisés pourraient avoir l'idée d'envoyer quelqu'un en
avant pour préparer des logements, des chevaux frais, des
réserves de sang et d 'autres aménagements. Il serait malheu-
reux que les personnages atteignent l'Angleterre pour s'aper-
cevoir qu ' ils n'ont pas de voiture couverte pour continuer et
que le soleil doit se lever dans cinq minutes .. .
En outre, une fois que les personnages font savoir qu ' ils
vont à Thorns, ils reçoivent un sauf-conduit des partisans de la
=-' '" ~ l~ il ~ 1t Il ~ l (i Illll j III il~ , ~ 1j j Il ~ l \ }\ , Illi \ ,1IIIIlill i Il 'Jill JI! lill i , l, J'Il, J Il III jJ(( l~ l ~
~,n' )l}ltl tH II/mil", " VOIES COMMERCIALES EUROPÉENNES 1r '1"'" ,! "1f1 '" HU ~
56
Camarilla pour la traversée de domaines caïnites qui leur sont
normalement hostiles. Bien entendu, si les personnages se sont
nommés délégués sans prévenir personne, ils doivent s'occu-
per eux-mêmes de leur sécurité. Que ces promesses soient
valables ou non - en particulier pour des Tremeres qui tra-
versent des territoires tzimisces ou inversement, ou bien des
Séthites qui traversent le territoire de n'importe qui d'autre-
c'est au Conteur d 'en décider. En général cependant, l' impor-
tant est d' amener les personnages à la Convention de Thorns ,
pas de les assaillir en route à tel point qu 'ils la ratent totale-
ment.
Von:E;S ET NOYE T:3
Les personnages doivent choisir la mer, la route ou les
deux méthodes combinées. Depuis la Transylvanie, la plupart
de ceux qui veulent prendre la voie terrestre doivent aller à
Cracovie ou en Russie pour partir vers l'ouest. Même si cela
s'avère plus long, les personnages pourraient profiter d'un
voyage moins ardu en allant par voie de terre à Constantinople
pour prendre la mer vers l'Italie et, de là, traverser l'Europe
pour passer de France en Angleterre. Bien entendu , une fois en
Italie, ils peuvent prendre la route de l' Allemagne puis des
Flandres et s' y embarquer. Consultez la carte des voies de
commerce ci-dessous.
Plus tard dans l'année, les mers - surtout les plus septen-
trionales - deviennent plus difficiles et périlleuses à cause
des tempêtes et des banquises. La navigation limite également
l'alimentation en sang des personnages, à moins qu 'ils ne
voyagent avec un troupeau conséquent ou fassent des arrêts
fréquents. Par la terre, même si on a plus d' occasion de se
-
nourrir, il est plus facile pour d'éventuels ennemis de localiser
les personnages. Quelle que soit la manière de l'envisager, le
voyage est de toute façon long et difficile.
Après que les personnages ont préparé leur voyage et déci-
dé de la route et du moyen de transport, le Conteur doit passer
à la scène deux (si les personnages voyagent par mer) ou à la
scène trois (s'ils se décident pour un voyage terrestre). S ' ils
combinent les deux types de trajet, le Conteur peut utiliser les
parties adéquates des deux scènes.
UNE RlEMARQUE
Les joueurs qui semblent réticents à impliquer leur person-
nage dans ce scénario peuvent avoir besoin de plus de motiva-
tions que d ' ordinaire. Pour gagner leur coopération, on peut
par exemple faire intervenir des requêtes personnelles de leurs
alliés ou leurs sires, le remboursement d 'une faveur ou l'idée
que la position de leur clan en sortira renforcée s'ils assistent
à la convention. Le chantage (sous la menace de révéler
quelques squelettes dans le placard), les promesses de récom-
penses ou même la flatterie ("il faut que vous y soyez; votre
sens politique est légendaire . .. ") peuvent être utilisés pour
attirer des personnages réticents dans l'histoire. Si tout le reste
échoue, prenez les membres de la troupe qui veulent le faire et
écartez les autres du jeu le temps de jouer le scénario. Ne pen-
sez pas devoir donner autant de points d'expérience à ceux qui
refusent de participer; ils ont simplement perdu une chance de
jouer. Peut-être que la prochaine fois ils seront plus coopéra-
tifs - même si cela sort leur personnage d'un environnement
familier et l'expose aux dangers d'un long voyage au XV,
siècle.
ACC:ÉLf:!RlER LE VOYAGlE
Rien ne fait plus baisser l'intérêt d'un joueur que des nuits
et des nuits de voyage fastidieux. Afin d'éviter l'ennui, le
Conteur doit compresser le temps en utilisant des instantanés
pour donner l'impression d' un voyage plein d'événements
sans courir le risque d' abréger le périple. En outre, quelques
descriptions des sites remarquables peuvent ajouter à l'illusion
d'un long voyage. Les livres de voyage qui montrent les
régions que traversent les personnages sont précieux - sur-
tout s'ils montrent des images du relief ou des côtes. Une lec-
ture rapide permet au Conteur de savoir ce qui se trouvait dans
la région à l'époque (généralement des châteaux, des ruines
romaines et ce genre de choses). Bien évidemment, les bâti-
ments modernes, les autoroutes et autres n'existaient pas, mais
même une petite photo ou la description d'un petit village sur-
monté d'un château peut rendre le voyage plus vivant.
Le Conteur peut également saupoudrer quelques événe-
ments susceptibles de conduire à des combats ou à un jeu de
rôles intéressant. Si les personnages choisissent de voyager en
compagnie de mortels qui ne connaissent pas l'existence des
Caïnites, les habitudes nocturnes de ces compagnons de voya-
ge peuvent éveiller la curiosité de l'un de ces ignorants.
Quelqu'un peut tomber par hasard sur un personnage en train
de se nourrir. Un marchand insolent peut prendre ombrage
d' un grief imaginaire (ou réel) et provoquer un personnage en
duel. Les personnages peuvent être embarqués dans toutes
sortes de complications intéressantes par les intrigues et les
histoires d' amour qui surgissent sur les navires ou dans les
caravanes. Plusieurs petites guerres territoriales affligent
l'Europe à cette époque; elles peuvent embarquer les Caïnites
dans d'autres manigances et projets. Même les rivalités entre
barons peuvent causer des problèmes pour des groupes qui
vont d'une région à une autre ("Des espions , mess ire !
Devons-nous leur tirer dessus d'abord puis questionner les sur-
vivants 7"). N 'hésitez pas à rendre la non-vie intéressante pour
les voyageurs, mais pas suffisamment pour leur faire oublier le
but du voyage.
S CÈNE 2
L ES COURANTS DE LA FORTUNE
Il existe deux routes maritimes principales à la fin du XV,
siècle: la hanséatique (au nord) et la vénitienne (au sud). Si les
personnages veulent voyager par mer, ils doivent prendre l' une
des deux pour aller d'Europe de l'Est en Angleterre. Chacune
possède ses avantages et ses inconvénients, et le Conteur doit
laisser le choix aux personnages ou s'arranger pour qu ' une
seule route soit praticable.
lLA ROUTE }JANS:É:l{T'J QUE
Les marchands de la Hanse (basés en Hollande) contrôlent
l'essentiel du trafic maritime sur les côtes nord de l'Europe.
Leur coopération avec les marchands vénitiens du sud de
l' Europe assure un flux constant d'épices rares, de soies pré-
cieuses, de vins et de fruits d'Europe méridionale en échange
des métaux, des fourrures et des textiles qui dominent en
France, dans le Saint Empire et en Europe de l' Est.
Pour tirer parti de la route du nord, les personnages doivent
d'abord voyager par terre jusqu 'à Danzig ou l'un des autres
ports de la Baltique. Un tel voyage demande au moins un mois
(si ce n'est plus). Depuis Danzig, le voyage vers l'Angleterre
emmène les personnages le long de la côte nord de l' Europe
avec des arrêts éventuels à Stralsund , Wismar, Rostock, Oslo,
Hambourg, Kampen et Bruges avant d'arriver finalement sur
la côte anglaise à Southampton ou à Londres le long de la
Tamise. La fréquence de ces arrêts dépend du vaisseau des per-
sonnages : un navire marchand aura besoin de visiter plusieurs
ports pour charger et décharger des marchandises. Si les per-
sonnages ont affrété un navire de la Hanse pour leur usage
exclusif, ils peuvent faire l'économie de quelques escales
(mais il leur faudra s' arrêter tout de même pour se nourrir) .
Les personnages doivent connaître les inconvénients de la
route nord, en particulier durant les derniers mois de l' année.
Par temps froid , les mers septentrionales sont soumises à de
grandes tempêtes et leurs eaux sont dangereuses, sans parler
des icebergs et des banquises qui peuvent bloquer le passage
des navires pendant des mois. La meilleure époque pour utili-
ser cette route est la fin du printemps , l' été et le début de l' au-
tomne. Au mieux, l'ensemble du voyage entre l' Europe de
l'Est et la Baltique (par terre) et de là jusqu'à Londres (par
mer) doit prendre entre 60 et 90 jours.
lLA ROUTE V 1É:NIT l lEl~NE
Les personnages peuvent plutôt choisir les routes commer-
ciales utilisées par les marchands vénitiens. Depuis la
Transylvanie, ils doivent voyager par la voie terrestre jusqu 'à
FIACELDE)IA
67
Constantinople ou faire un trajet encore plus ardu à travers
toute l'Europe de l'Est (et ses montagnes) jusqu'à Venise
même. Les Conteurs peuvent partir du principe que cette route
terrestre prend environ quatre semaines sans tenir compte des
différences de délai entre le trajet plus court par
Constantinople et le plus long par Venise.
Un navire de Constantinople suit tout le littoral de
l'Europe méditerranéenne en faisant escale dans les ports de
Grèce avant de traverser l'étroit passage vers la botte italien-
ne. Certains navires remontent la côte de l'Italie jusqu'à
Venise avant de redescendre pour continuer le long de son ver-
sant occidental vers la France méridionale et les ports de Nice
et Marseille. La prochaine étape du voyage suit la côte espa-
gnole, avec des escales à Barcelone et Valence avant de passer
le détroit de Gibraltar et de jeter l' ancre à Cadiz. La dernière
partie remonte la côte occidentale de l'Espagne, abandonnant
le calme relatif de la Méditerranée pour l'imprévisible Océan
Atlantique. Le voyage se termine sur la côte sud de
l'Angleterre à Southampton.
Cette route ne subit pas la sévérité du climat nordique,
mais les eaux de la Méditerranée peuvent parfois devenir tur-
bulentes. Le passage entre l' Espagne et l' Afrique est une étape
difficile car les Maures venus d'Espagne se vengent sur les
Européens par la piraterie. La dernière partie du voyage, qui
suit les côtes atlantiques de l'Espagne et de la France, peut
s'avérer tout aussi périlleuse dans les mois les plus froids que
la Baltique. La longueur du voyage varie avec le nombre d'es-
cales, mais, en général , le Conteur peut supposer que les per-
sonnages passeront environ huit semaines en mer en plus du
trajet de quatre semaines sur terre.
COl\1l\IlENT SlE NOUR lR'[ !R
Le principal problème pour les Caïnites qui voyagent par
mer est la difficulté d 'obtenir du sang de manière régulière. À
moins que les personnages n'emmènent une suite importante
de mortels pour se nourrir, ils doivent s'en remettre à l'équi-
page (ce qui peut s'avérer désastreux) ou à des escales fré-
quentes. Se nourrir au port ne devrait pas causer de difficulté
à la plupart des personnages. S'ils décident de s' en prendre
aux membres d'équipage, leurs actes vont sûrement révéler
leur véritable nature; les marins manquent peut-être de subti-
lité, mais ils ne sont pas stupides.
Bien entendu, au cas où l'équipage réalise que leurs passa-
gers sont des vampires, ils ne peuvent pas faire grand-chose
pour se protéger quand les personnages sont éveillés. Quand
les vampires se retirent à l'aube, toutefois ... Éventuellement,
quand ils atteignent un port, les survivants alertent les autori-
tés - y compris l' Inquisition - s' ils en ont la possibilité. En
dehors de ces considérations, cela n'a aucun sens pour les per-
sonnages de vider leur propre équipage jusqu'à l'épuisement
ou l'évanouissement; s'ils font subir cela à plus d'un marin,
plusieurs membres d'équipage sauteront du navire au prochain
port pour fuir la mystérieuse maladie qui se trouve à bord. Le
retard et les problèmes pour remplacer les marins manquants
devraient convaincre les personnages qu'il n'est pas sage de
dîner à bord.
Une fois que les personnages ont atteint la Manche, le
Conteur peut passer à la scène quatre.
CBR O:.\flCA TRA ~SY L\ ·A:.\f ] A LI
58
LES T RAJETS T E RRESTRES
Les personnages peuvent décider de voyager par voie de
terre sur tout le trajet (sauf pour la traversée nécessaire de la
Manche). Depuis la Transylvanie, la route la plus facile en
fonction du terrain implique d'aller à Cracovie et, de là, à tra-
vers l'Europe centrale (au nord des Alpes) jusqu'aux côtes
nord de la France. Ce voyage prend environ huit semaines.
Cela semble plus court qu'un voyage par mer, mais les per-
sonnages qui prennent la voie des terres doivent tenir compte
de la teneur politique des diverses régions traversées. En outre,
le climat (en particulier dans les régions montagneuses) peut
rendre les déplacements quasi impossibles à certaines périodes
de l' année. Les personnages qui voyagent en caravane ou en
petite troupe sont également vulnérables aux attaques des bri-
gands, des Caïnites rivaux et des terribles Lupins des forêts
européennes. En bref, cher Conteur, le voyage s'écoule sans
incident ou avec quelques rencontres qui conviennent aux
goûts de votre troupe.
SCÈN E ~ ~
(Q UESTIT ONS ESSE JTITELLES
Cette scène en recouvre plusieurs car elle embrasse les
diverses réunions et discussions qui donnent naissance à l'ac-
cord connu sous le nom de Traité de la Convention de Thorns.
La convention se divise en une série de conseils auxquels
assistent les délégués, suivis par des périodes de discussions
où chaque personne présente essaye d'imposer son point de
vue. Le Conteur peut changer le nombre de réunions (peut-être
en résumant certaines des moins importantes) si les joueurs
semblent s'impatienter à la perspective de "trop de parlotte et
pas assez d' action". D'un autre côté, si la troupe apprécie de
jouer les conflits d' idées qui amèneront finalement au traité de
paix, le Conteur doit permettre aux joueurs de se laisser aller.
Après tout, cette assemblée est un point focal de l'histoire caï-
nite, et les personnages ont l' occasion rare de contribuer à
façonner leur propre destinée.
Les personnages ont une chance de débattre et, s'ils sont
délégués, de voter sur plusieurs sujets. Si leur vote ne corres-
pond pas à l'issue déterminée par Vampire : La Mascarade
et ses suppléments, les autres délégués obtiennent tout simple-
ment la majorité contre eux. Dans tous les cas, l'opinion et le
vote des personnages sont remarqués par leurs alliés comme
par leurs rivaux . Si le Conteur le désire, il peut permettre au
vote des personnages de "changer" 1'histoire vampirique. Une
telle chose altère l'avenir de façon significative, mais après
tout, c' est votre monde. Le reste de ce livre part du principe
que le Conteur ne permet pas aux personnages de bafouer des
événements préétablis.
Durant les réunions, les personnages peuvent rencontrer
des chefs importants de la Camarilla et du Mouvement Anarch
ainsi que les individus qui sont destinés à fonder le Sabbat. La
présence de tant de Caïnites influents offre aux personnages
l'occasion de se faire des ennemis tenaces ou des contacts pré-
cieux.
 Vous n'avez pas besoin d'adhérer de trop près au script.
Sans aucun doute, les personnages s'intéresseront à certains
protagonistes et voudront les rencontrer plus longtemps ou
plus souvent. La convention peut donner lieu à des discussions
philosophiques, des réunions de salon, des messes de minuit,
des parties de chasse (après un cerf ou ce genre de chose), des
parties de cartes ou d'autres jeux et d' innombrables activités
(dont des hi stoires d ' amour et des "duels amicaux"). Même les
vampires ne peuvent pas passer leur temps à se nourrir et dis-
cuter. Essayez de varier les activités pour maintenir l'intérêt
sans perdre de vue la raison de la présence ici des personnages.
Le Conteur doit prévoir l' arrivée des personnages pour le
17 octobre 1493 ou juste avant. Cela tient compte de plusieurs
mois de voyage et du temps passé pour le préparer. Les délais
dus au mauvais temps, aux changements d'itinéraires en raison
de guerres locales ou d' obstacles naturels (cols bloqués par des
avalanches, coulées de boues, rivières en crue, etc.) peuvent
contribuer à retarder l'arrivée des personnages et leur éviter
d 'attendre que les choses se passent.
Les personnages qui s'étonnent du fait que la convention se
déroule dans un lieu saint voient leurs soupçons balayés presque
immédiatement en arrivant dans l'enceinte de l' abbaye. Deux
moines les accueillent au nom de leur "maître", le prince de
Southampton ; ils offrent de mettre leurs chevaux à l'écurie et
de s'occuper de leurs bagages. Un autre moine les guide à leurs
quartiers dans le réseau de cellules souterraines sous le dortoir
et demande si les honorables invités ont besoin de se sustenter.
Si les personnages ont besoin de sang, les moines leur fournis-
sent des gobelets de fluide. Si l'un des Caïnites s'enquiert de
l'origine du sang, ils répondent qu 'il vient de dons librement
consentis par les occupants du monastère ou de la saignée de
quelques paysans (une pratique médicale courante). En outre, du
sang animal en provenance des troupeaux est amplement dispo-
nible pour ceux qui préfèrent du fluide non humain .
Une foi s les personnages installés, ils sont amenés en pré-
sence du père Aymar, l'abbé du monastère, également prince
de Southampton.
U N ACCUEnl, PRJNCJER
Le père Aymar reçoit les personnages dans une petite salle
au rez-de-chaussée d'un logis sur deux niveaux qui lui sert de
résidence. Un serviteur (mais pas un moine) les introduit dans
une petite salle d 'attente et les informe que l'abbé les verra
aussitôt qu'il en aura terminé avec un précédent visiteur.
Après quelques minutes, la porte d'une autre pièce s' ouvre
et le visiteur de l'abbé prend congé. Les personnages peuvent
reconnaître Myca Vykos qu ' ils ont déjà rencontré, même s ' il a
modifié son apparence par Vicissitude. Vykos semble énervé et
ne daigne pas reconnaître les personnages ni leur parler à
moins qu 'eux aussi soient des anarchs. (Il vient juste d ' avoir
une dispute avec le père Aymar concernant la sécurité des délé-
gués anarchs, et il craint que la Camarilla n 'ait des intentions
hostiles malgré la trêve actuelle.) Si les personnages font par-
tie du Mouvement Anarch, Vykos indique avant de s'en aller
qu 'il leur parlera plus tard. Une fois Vykos parti, les person-
nages sont autorisés à voir le père Aymar.
BACELDK\.L-l
59
 Le prince les accueille chaleureusement. Il s'enquiert de
leur voyage et demande si leurs chambres semblent adéquates.
Il les informe ensuite qu ' ils peuvent se nourrir discrètement
soit dans le hameau de Thorns soit dans la ville de Silchester,
mais il leur enjoint de pratiquer la frugalité car le nombre de
délégués suffit à poser des problèmes d'approvisionnement. Il
les avertit d'éviter les dépenses inutiles de fluide et de se res-
treindre dans leurs relations avec des délégués qui pourraient
avoir des points de vue radicalement opposés. Il leur rappelle
que c'est une réunion de paix, pas une autre étape dans la guer-
re entre les anarchs et les anciens.
Il a offert d 'accueillir l'assemblée car - même s'il
applique ostensiblement les principes de la Mascarade - il
n' est affilié officiellement ni à la Camarilla ni aux anarchs. Sa
neutralité dans le conflit lui a donné la possibilité d' offrir un
endroit sûr pour la convention et il a l'intention de s'assurer
que rien ne vient violer la trêve. Le père Aymar termine l'en-
trevue par un avertissement : les individus qui font preuve
d 'obstruction systématique ou de frénésie fréquente seront
empalés entre les sessions afin d'assurer la sécurité des autres
délégués. Il leur souhaite encore une fois la bienvenue et les
congédie pour accueillir les prochains arrivants.
LE F ÈRE ' Yl\IAR 9 ABBÉ DE LA § A UN T E
COU:RONNE 9 PRINCE DE §OUTBA\IPTON
Toréador ascétique mais bien fait de sa personne, le père
Aymar s'est entouré d ' une coterie de moines fanatiquement
dévoués - des domestiques goules - ainsi que d'une petite
armée de soldats pour le protéger de ses ennemis. Il conserve
son pouvoir et son influence dans la société caïnite en jouant
60
les diplomates et en offrant son monastère pour servir de refu-
ge aux Caïnites de la région. Il s'est allié avec d'autres princes
caïnites d'Angleterre et espère que cela l'aidera à éviter ses
ennemis (caïnites ou ecclésiastiques).
Aymar est un homme grand et hâve qui semble approcher
la cinquantaine. Sa pâleur accentue les traits ascétiques de son
visage - des lèvres minces, des yeux noirs perçants et des
pommettes hautes. Ses cheveux sombres arborent une tonsure.
Il porte des robes brun sombre retenues par une ceinture de
corde tressée. Malgré son aspect délibérément modeste, l'os-
sature fine et le port aristocratique d'Aymar lui donnent une
apparence belle et presque royale. Ses vêtements conviennent
à un moine, mais ils sont faits de matériaux luxueux et sa cein-
ture est en fait composée de fils de lin.
COYlNENT lD:lRI GER LA CONVEI JTI0N
DE T:nIORNS
La Convention de Thorns se déroule en six soirées, depuis
le 18 octobre (où l'assemblée est convoquée) jusqu'au 23
octobre (quand les articles de paix sont proclamés devant l'as-
semblée). Les grandes lignes qui suivent doivent vous aider à
organiser les événements de la convention. Le Conteur peut
utiliser la technique des instantanés pour éviter d'accabler de
répétitions les joueurs qui ne veulent pas interpréter chaque
débat.
• 18 octobre : Première réunion. Éléanor de Valois (la
conciliatrice choisie pour la convention) explique les sujets
aux délégués assemblés. Les Fondateurs sont présentés par
leur nom et leur clan. L'attitude qui domine est une prudence
curieuse des positions de l'ennemi tout en se préparant à l'at-
taque. On sent que la violence est à peine contrôlée; l'odeur
de la suspicion accompagne des indices ténus de confiance.
Après coup, l'assistance se divise en petits groupes qui discu-
tent de ce qu'ils ont entendu. Alors que chaque groupe se
détend quelque peu, chacun discute plus volontiers avec des
étrangers.
La Convention de Thorns commence officiellement la nuit
après l'arrivée des personnages . La première réunion se dérou-
le au soir du 18 octobre, dans le cloître de l'abbaye (qui est le
seul endroit assez grand - en dehors de l'église - pour
accueillir tous les délégués, leur suite et les observateurs). Les
sept Fondateurs sont présents ainsi que Myca Vykos et
d 'autres chefs du Mouvement Anarch. C'est peut-être la plus
grande assemblée de Caïnites à ce jour : elle réunit 50 indivi-
dus représentatifs de tous les clans, factions et régions.
Une fois tous les délégués assemblés (les partisans de la
Camarilla se trouvent d' un côté du cloître et les anarchs de
l ' autre), une mince jeune femme s'avance sur l'estrade prévue
pour les orateurs au centre du cloître. Elle se présente comme
Éléanor de Valois du Clan Brujah ; elle déclare l'ouverture
officielle de la Convention de Thorns et trace les grandes
lignes des trois sujets qui attendent les délégués. D ' une voix
claire qui commande l'attention de tous ceux qui l'entendent,
elle expri me les buts de la convention . Le Conteur peut utili-
ser ce texte tel quel ou l' adapter.
"La première décision qui nous attend concerne le retour
au bercail des Caïnites qui se sont déclarés anarchs. Comment
pouvons-nous le réaliser de manière pacifique ? Devons-nous
permettre aux croyances qui ont conduit à cet état de guerre
entre générations de proliférer ? Et si c'est le cas, comment
cela peut se faire sans continuer à verser le sang? Doit-on exi-
ger des serments de sang de ceux qui abjurent leur rébellion ?
Et dans ce cas, qui doit recevoir ces serments? Quelles garan-
ties doit accepter la Camarilla pour assurer le comportement
futur de ces anciens rebelles?
"Il ne peut y avoir qu ' une seule autorité parmi les Caïnites,
et cette autorité c'est la Camarilla. Votre présence ici témoigne
de votre accord sur ce point." (Des murmures de dissension se
font alors entendre chez la délégation anarch car certains
d 'entre eux sont en fait venus pour exprimer leur désaccord
concernant les débats.)
"Une amnistie générale doit-elle être accordée à ceux dont
les actions en ont égaré d 'autres? Ou bien les chefs doivent-
ils se soumettre au jugement des Fondateurs de la Camarilla et
de leurs archontes?
"Des mesures sévères sont requises pour mettre fin aux
actions du Clan Assamite." (Elle hoche la tête en direction des
quatre délégués assamites qui se tiennent à l'écart des groupes
principaux.) "Leur pratique de la diablerie doit cesser.
Récemment, la Camarilla a découvert l'emplacement de leur
forteresse d'Alamut, un fait qui a convaincu le Clan Assamite
de s'engager dans des négociations concernant leur statut dans
la société caïnite.
"Le Clan Assamite doit-il rester indépendant de la
Camarilla et refuser de se soumettre à ses règles? S ' ils restent
à part, comment pouvons-nous être certains que leurs pra-
tiques ne constituent pas une menace future pour nous? Nous
devons trouver une sanction ou un moyen de contrôle sur les
Assamites s' ils ne se joignent pas à la Camarilla.
"Enfin, les Fondateurs de la Camarilla (elle indique les
sept personnes conduites par Hardestadt) ont été ses justicars
et ont pris des assistants en tant qu ' archontes. Ce système de
gouvernement doit-il se prolonger ? Si nous acceptons le juge-
ment d' un conseil de justicars, les détenteurs actuels de cette
charge doivent-ils la conserver? Sinon, qui seront les nou-
veaux justicars ? Comment choisirons-nous les futurs justicars
et quels seront leurs devoirs et leurs responsabilités ?
Nommerons-nous un conseil pour les superviser ou seront-ils
la plus haute autorité de la Camarilla?
"Pendant les quatre nuits à venir, nous entendrons les argu-
ments de toutes les parties en présence. Vos voix sont les bien-
venues dans le cadre de débats paisibles. Chaque soir, nous
récapitulerons les discussions de la nuit précédente. Par la
suite, vous pourrez débattre entre vous et tenter d ' atteindre un
consensus. Dans cinq nuits, la vingt-troisième nuit d 'octobre
de l'an de grâce 1493, nous devons avoir pris notre décision
sur chacun des problèmes présentés. Merci de votre attention."
Quand elle a fini de parler, Éléanor de Valois quitte l'es-
trade et retourne à sa place parmi la suite des Fondateurs.
L'assemblée se divise en petits groupes : les Caïnites des deux
camps essayent de trouver des alliés pour leur point de vue et
commencent à solliciter l'opinion des autres personnes pré-
sentes .
• 19 octobre : Seconde réunion. Le résultat des discus-
sions de la nuit précédente est résumé pour l'assemblée. Myca
Vykos fait un discours passionné en faveur des objectifs des
anarchs : "Depuis trop longtemps nous subissons le joug de la
direction dépassée des anciens. Nous ne sommes pas des
enfants à qui on doit constamment répéter d' écouter leurs
anciens et donner des punitions quand ils dépassent les limites
que ceux-ci ont établies. Nous sommes des êtres pensants, des
êtres puissants, et si on ne nous accorde pas ce que nous méri-
tons, nous le prendrons par la force."
Hardestadt contre en insistant sur la nécessité de la disci-
pline parmi les clans et demande un retour à la hiérarchie de
l'âge et des générations: "Que les chiots comme Vykos jap-
pent et prennent des poses. C'est l'âge et la sagesse qui méri-
tent de gouverner. Il n 'est bon qu 'à se courber devant nous,
mendier notre pardon pour oser contredire ses supérieurs et
recevoir une bonne bastonnade pour son impertinence! Nous
sommes ici parce que nous avons déjà écrasé le misérable
mouvement des anarchs. Ils ont demandé la paix parce qu'ils
ne peuvent pas tenir devant nous. Il y aura un châtiment, car
les anarchs ont agi comme des enfants désobéissants et des-
tructeurs. Certes ils restent nos infants, et nous devons leur
pardonner - mais seulement quand ils accepteront des répa-
rations adéquates et la cessation de leur rébellion imbécile !"
Il continue en vociférant son mépris des mortels :
"Certains ici ont avancé que nous sommes réunis parce que
nous avons peur de ce que les mortels pourraient nous faire
avec leur Inquisition et leurs superstitions. Des Caïnites pour-
tant intelligents ont proposé que nous prenions la responsabi-
lité de guider les mortels. Pour ma part, je n 'en ferai rien !
Pourquoi devrions-nous améliorer leurs existences? Ne me
chassent-ils pas ? Ne me frappent-ils pas à la moindre occa-
sion ? Je ne leur dois rien d'autre que des cendres et de la ran-
cune, et je ne m 'abaisserai pas à les aider même si nous y
gagnions plus de sécurité !"
H A.CEL DE.:vlA
51
 • 20 octobre : Troisième réunion. Après un résumé des
progrès de la nuit précédente, Husayn al Fatin, un délégué
assamite, parle pour son clan. Une discussion animée s'ensuit,
durant laquelle Madame Fanchon et les autres Tremeres, en
particulier, demandent de sévères mesures pour empêcher la
pratique persistante de la diablerie. Myca Vykos et certains de
ses compagnons anarchs accueillent ces paroles avec des com-
mentaires moqueurs et sournois à propos de la diablerie de
Saulot par Tremere et de l'ascension des Giovanni dans le
Clan Cappadocien.
Alors que la bataille des mots fait rage, le chef anarch
Tyler jaillit de la délégation assemblée dans une tentative
désespérée contre la non-vie d'Hardestadt. Les anarchs se ral-
lient et lancent un cri passionné et collectif pour soutenir le
geste de Tyler de toute la ferveur qu'ils ont tirée de son attaque
contre lui un siècle plus tôt. Cependant, cet assaut échoue. Elle
vient sur lui de côté, rejetant sa capuche et son manteau pour
brandir une paire de pistolets alors qu , Hardestadt démonte
l'argument de Vykos. En sautant vers lui , elle hurle: "Que ton
cœur noir bouffi d'arrogance éclate et que l'Enfer aspire ton
âme, Hardestadt ! Et cette fois-ci , reste mort !" Tyler pointe les
deux pistolets à bout portant sur son cœur et tire. Deux déto-
nations se font entendre. Hardestadt trébuche et tombe en
arrière sons l'impact des deux balles qui entrent dans sa poi-
trine à un pied de distance. De la fumée s'envole. Au début,
Tyler est transportée de joie ; elle croit que cette nouvelle arme
a tué son ennemi. L'assemblée de la Camarilla est en état de
choc; tout semble bouger au ralenti. Les personnages peuvent
faire quelque chose, mais Tyler réussit à leur échapper.
Après un instant, Hardestadt s'assied en serrant sa poitrine
blessée. Manifestement, il ne risque pas la Mort Ultime. Tyler
jure et s'enfuit du cloître. Quelques délégués commencent à la
poursuivre pour se retrouver (comme les personnages) bloqués
par une ligne d'anarchs. Si les personnages souhaitent parler à
Tyler plus tard, ils peuvent organiser cela par l'intermédiaire
de l' un des anarchs qui accompagnent Myca Vykos.
Malheureusement pour Patricia, les pistolets sont tellement
nouveaux pour les Caïnites qu'elle n'avait aucune idée qu ' ils
auraient si peu d'effet sur Hardestadt : ils en ont tellement
contre les mortels !
• 21 octobre: Quatrième réunion. Un compte-rendu de
la progression des débats ouvre cette assemblée. L'ancien
malkavien Unmada demande la coopération de tous et avertit
qu ' un désastre se produira si cette initiative échoue: "Je vois
une pluie de sang et de feu qui nous consume tous si nous ne
nous unissons pas. Mon clan, les Enfants de Malkav, disparaî-
tra totalement si nous ne faisons pas cause commune avec
ceux qui veulent mettre fin à des guerres et des destructions
insensées . Nous devons surmonter notre haine aveugle et
déraisonnable pour ceux qui sont différents de nous et accep-
ter que nos infants reviennent dans nos cœurs; sinon nous les
détruirons et nous nous détruirons nous-mêmes par notre
cruauté irréfléchie envers nos frères plus jeunes."
Un débat ouvert donne aux personnages l'occasion de faire
leurs déclarations à tous les délégués. (En dehors de cette
chance de parler, les personnages qui souhaitent s'adresser à la
convention doivent demander le droit de le faire et être ajoutés
sur le rôle des orateurs. Les joueurs qui font cet effort mais ne
réussissent pas à organiser leurs idées sous forme d'arguments
62
brefs et cohérents seront hués par des délégués impatients ou
on leur demandera de laisser la place à d 'autres orateurs.)
Rafaël de Corazon fait partager à tous sa vision de l'im-
portance de la Mascarade et de la nécessité de la Camarilla. Au
début, il est ridiculisé et presque contraint de se retirer. Ses
arguments passionnés font des convertis toutefois, et la
Mascarade est adoptée: "La Cinquième Tradition nous com-
mande: Tu ne révéleras point ta véritable nature à ceux qui ne
sont pas du sang. Tu ne révéleras point ta véritable nature à
ceux qui ne sont pas du sang! N'essayez pas de me faire des-
cendre de l'estrade! Vous les anciens, qui cherchez à m'impo-
ser le silence, vous êtes à blâmer pour l'abandon de nos tradi-
tions sacrées. C'est votre faute si les mortels cherchent à nous
massacrer en nous injuriant pour nos excès! Vous êtes à blâ-
mer également Hardestadt. Nous sommes à blâmer. Nous
avons perdu notre droit au sang en vivant aussi ostensiblement
parmi les mortels. Le fait de vivre ouvertement parmi eux a
causé notre perte! Nous avons violé l'esprit de la Cinquième
Tradition, et nous le payons en sang!
"Combien d'entre nous ont perdu un infant ou un allié dans
les feux de l'Inquisition ? Combien ont dû fuir en laissant der-
rière eux tout ce qui leur était précieux? Les mortels sont trop
nombreux et jaloux de nos pouvoirs. Ils essaieront de nous
détruire tant qu ' ils connaîtront notre existence. Nous devons
nous cacher de leurs regards envieux. Dès maintenant, nous ne
devons plus vivre ouvertement, mais rester cachés et prétendre
n'être rien de plus que des mortels lorsque nous les côtoyons.
Nous devons adopter une Mascarade, prétendre que nous ne
sommes pas des vampires, ridiculiser l'idée qu ' il ait jamais
existé des créatures telles que nous. C'est le seul moyen de
survivre aux incursions de l' Inquisition. Nous devons dispa-
raître si nous voulons continuer à exister."
À la fin de la discussion, Etrius et plusieurs Tremeres hauts
placés s'excusent pour entamer le rituel qui empêchera les
Assamites de boire du sang caïnite. Si le Conteur le souhaite,
des rumeurs circulent disant que les anarchs ou les Assamites
eux-mêmes vont essayer d'interrompre ou de profaner le
rituel, ce qui rend nécessaire d'établir une garde autour des
Tremeres. Si les personnages se portent volontaires, on leur
assigne un tour de garde (environ quatre heures). C'est au
Conteur de décider si cette veille est ennuyeuse ou si quel-
qu ' un est vraiment prêt à déranger les Tremeres. (Il peut même
s'agir de Tzimisces qui essayent d'embarrasser les Tremeres
en perturbant leur rituel.)
• 22 octobre: Cinquième réunion. Durga Syn est déjà sur
l'estrade des orateurs quand le reste des délégués arrive. Elle
plaide pour la non-intervention: "Rafaël de Corazon a propo-
sé que nous nous cachions des mortels et que nous leur fas-
sions oublier notre existence. Beaucoup d'entre vous estiment
maintenant avec lui que c'est la meilleure chose à faire.
D'autres pensent qu ' il nous faut écraser l'opposition mortelle.
Je propose une troisième issue. Laissons les mortels tran-
quilles. Ne nous cachons pas d 'eux, ne profitons pas de la peur
qu ' ils ont de nous. Vous qui voulez avoir leur obéissance,
quels idiots vous faites ! Vous ne pouvez même pas gouverner
vos propres infants, encore moins des milliers de mortels. Et
vous qui cherchez à ensevelir la connaissance de notre espèce
et à vous cacher de la curiosité des mortels, vous aussi êtes des
idiots! Ce qui jadis était connu est aisément redécouvert. Mais
jouez à votre petit jeu, votre mascarade. Elle vous servira bien
- pour un temps - et ce sera encore pire lorsque votre natu-
re véritable sera révélée. Aucun masque ne dure toujours .
Faites attention qu'une fois la Mascarade terminée les mortels
ne vous traquent pas de nouveau - pas parce qu'ils ont peur
de vous, mais parce que vous leur avez menti et les avez fait
passer pour des imbéciles. Je demande qu'on laisse les mortels
à leurs affaires, mais je ne suis qu'une femme seule, et une
Ravnos qui plus est. Nul doute que vous vous êtes lassés il y a
longtemps d'écouter les gitans."
Une fois que Durga Syn a quitté l'estrade, le sujet des jus-
ticars et de leur succession occupe la première moitié des
débats. Les délégués présentent leurs derniers arguments à
l'assemblée et procèdent au vote. L'assistance se disperse.
Certains vont mettre au propre le Traité de la Convention de
Thorns et d'autres (les anarchs impénitents) finalisent leur
déclaration de protestation. Les Tremeres poursuivent leur
rituel.
• 23 octobre: Sixième réunion. L'assemblée écoute la
lecture du traité (voyez la scène sept). Les délégués qui sont
d' accord avec ses termes signent le document. Les Tremeres
poursuivent le rituel commencé trois nuits plus tôt et terminent
juste avant le lever du soleil. La convention se termine.

I NTERLUDES
Les personnages peuvent maintenant se mêler aux autres
délégués. Même s'ils discutent avec les Fondateurs, ces bas-
tions de la Camarilla ont peu de chances de changer d'avis de
manière significative. (En outre, à moins que les personnages
soient particulièrement bien connus, les Fondateurs n ' ont rien
à leur dire ; ils ne sont simplement pas du même monde.) De
même, Myca Vykos reste fermement opposé à la reddition des
anarchs; mais il peut tenter d'enrôler des personnages anarchs
pour son projet de "grand spectacle" destiné à embarrasser les
anciens de la Camarilla et à démontrer le mépris des anarchs
pour cette organisation. Il se montre peu communicatif avec
des personnages qui tentent de le convaincre d'accepter l'au-
torité de la Camarilla.
D 'autres Caïnites présents peuvent changer d'avis en rai-
son de leurs relations avec les personnages ou influencer ceux-
ci par la force de leurs arguments. Le Conteur peut utiliser tout
ou partie des saynètes qui suivent (et ne pas hésiter à en inven-
ter d'autres) entre les réunions pour donner aux personnages
un bon échantillon des arguments avancés par les délégués à la
Convention de Thorns. La paraphrase des discours les rendra
plus naturels, et le Conteur doit essayer d'introduire ces say-
nètes naturellement plutôt que de les présenter l'une après
l'autre comme des scènes programmées. La description des
personnages du chapitre cinq devrait vous donner une meilleu-
re idée des délégués et vous permettre de les présenter par des
scènes appropriées au lieu de les faire aller vers des Caïnites
inconnus (en l'occurrence les personnages) pour bavarder.

ILES !PACIF ISTES

Un couple de délégués, l'un qui porte les robes distinctives
d ' un dominicain et l'autre habillé comme un noble français,
viennent voir les personnages après la réunion du 18 octobre.
Le prêtre se présente comme le père Jean-Marc du Clan
Toréador ; il indique que son noble compagnon est son cousin,
B ACELDE;\.LA

63
Gilbert d'Harfleur du Clan Ventrue. Tout deux souhaitent dis-
cuter de certains des sujets abordés avec des Caïnites qu'ils
n'ont pas déjà rencontrés. Les personnages remplissent cette
condition. S'ils paraissent raisonnables et semblent soutenir la
Camarilla, Jean-Marc et Gilbert les abordent dans un esprit de
solidarité. Ils espèrent trouver des Caïnites de même opinion
qui partagent leurs vues sur la protection de l'humanité contre
la domination vampirique. Si les personnages semblent être
des anarchs, le prêtre et le guerrier veulent les sonder pour
découvrir leurs griefs et les enjoindre à accepter l'initiative de
paix afin que tous puissent en profiter. Ils ne disent pas qu'ils
sont des archontes à moins qu'on le leur demande. Le père
Jean-Marc ouvre la discussion :
"Nos sires nous ont Étreints dans l' urgence, et nous
sommes déterminés à ne pas laisser nos différences de clan
altérer notre lien familial. Nous sommes venus ici avec l'en-
tourage des Fondateurs et cherchons votre soutien pour une
paix durable entre les Caïnites."
Gilbert hoche la tête pour saluer les personnages avec res-
pect quoique de manière distante.
"Mon cousin et moi espérons vous convaincre d'aborder
les sujets discutés dans un esprit de charité et de compassion
- que vous soyez avec les anarchs ou la Camarilla. Nous
avons besoin des mortels dont les vies dépendent souvent de
nos lubies. Ils doivent pouvoir profiter de ce qui nous a été
refusé, sans craindre d'être enlevés dans la nuit pour servir nos
appétits. Trop de mortels sont morts pendant que nous réglions
nos différends politiques. Le temps est venu de mettre fin à
tout cela et de chercher un autre terrain pour débattre de nos
croyances."
Le père Jean-Marc demande si l'un des personnages
éprouve le besoin de confesser ses péchés.
"Je crois que Dieu ne nous a pas totalement abandonnés et
qu ' il existe encore un espoir de rédemption finale . Je reste un
prêtre, et ma foi s'est raffermie depuis mon Étreinte. Avant
cela, je recherchais le pouvoir et l'influence ; désormais je ne
suis plus en quête que de la volonté de Dieu, car je ne vois pas
d'autre raison au prolongement de mon existence."
Si l'un des personnages souhaite profiter de l'offre du père
Jean-Marc, il peut l'emmener dans l'église et entendre sa
confession. Il n'insiste pas cependant. Si un personnage est
d'origine templière, il peut reconnaître les manières de Gilbert
et comprendre que ce Caïnite appartenait à l' ordre du Temple
désormais disparu.

LE lPR[X DE lL:JI0NNEUR
Après la réunion du 20 octobre, un Caïnite à la peau
sombre approche les personnages et se présente comme
Husayn al Fatin, membre du Clan Assamite. Si les person-
nages l 'ont déjà rencontré (voyez le Liber Transylvania et la
deuxième histoire de Marées de Ténèbres), ses salutations
tiennent compte de ces circonstances passées. Si lui et les per-
sonnages se sont quittés bons amis ou sous le signe du respect,
il s'adresse à eux avec amabilité, en tant que sympathisants
éventuels. Sinon, il exprime ses arguments avec prudence et
fait précéder son discours de la requête que les personnages
l'écoutent d'un esprit ouvert.
Il demande une minute de leur temps et résume la position
de son clan concernant la "question assamite".
 "Ce discours concernant le comportement de mon clan
souffre d'une exagération grossière. Nous ne faisons qu'ac-
complir une tâche nécessaire au service de nos congénères qui
ne veulent pas souiller leurs mains avec du sang caïnite. Nos
traditions sont à la fois antiques et honorables, et nous nous
gouvernons par une discipline rigoureuse pour empêcher les
meurtres faux et non autorisés. Nous ne souhaitons pas nous
soumettre à une autorité que nous ne reconnaissons ni ne com-
prenons. Pouvez-vous nous blâmer de demander un paiement
en sang pour les services que nous rendons? Nous considérons
qu 'un tel prix est approprié en regard des risques que nous pre-
nons ; et c'est un moyen de montrer du respect pour l'essence
d'un adversaire de valeur.
"Notre position est pourtant précaire. La survie de notre
clan dépend de notre acceptation des termes édictés par cette
assemblée. Je demande votre assistance pour obtenir la déci-
sion la plus favorable possible. Voudriez-vous que nous
soyons placés sous l'autorité de ceux qui pourraient se servir
de nous dans un but personnel? Ne vaudrait-il pas mieux que
nous conduisions nos propres affaires sans que la politique et
les soucis de la Camarilla nous affectent ? Un jour viendra
peut-être où vous aurez besoin des services d'un membre de
mon clan. Serez-vous satisfait de craindre que l'un de vos
ennemis a peut-être barre sur nous?
"Nous ne sommes pas contre votre Camarilla. Nous sou-
haitons cependant rester en dehors. Voulez-vous vraiment
avoir une armée de tueurs sacrés sous les ordres de vos
maîtres ? Réfléchissez à mes paroles et considérez-les soi-
gneusement avant d'exprimer votre opinion devant l'assem-
blée."
Si les personnages semblent sympathiser avec la cause
assamite, Husayn continue à expliquer la position de son clan
en insistant sur les règles qui gouvernent les contrats d'assas-
sinat et la discipline absolue de ses membres. li ne révèle
aucun des secrets du clan, sauf à un autre Assamite.
Avant qu ' il termine son discours toutefois, un second
Assamite rejoint Husayn et ajoute son opinion. Karif est un
délégué très colérique. Il se joint à la discussion pour tenter de
faire comprendre à d'autres Caïnites qu ' ils sont responsables
des attaques des Assamites contre eux, mais il ne croit pas
vraiment que ses paroles seront comprises, et encore moins
qu 'elles gagneront un Caïnite occidental à son point de vue.
"Excusez mon interruption, honorables délégués, mais je
ne puis entendre d 'aussi maigres paroles exprimées par mon
compagnon de clan sans ajouter mes propres exhortations à ses
lamentables supplications. Comprenez cela : je suis venu ici
sous la contrainte et je n'ai pas l'intention d'accepter que les
décisions de cette assemblée d'infidèles viennent me lier." Il
s'interrompt et observe les personnages, comme s'il gravait
leurs visages dans sa mémoire. "Mon nom est Karif al Numair.
J'ai servi mon clan avec loyauté pendant sept siècles et je n'ai
pas l'intention de voir les murs de notre forteresse sacrée
s'écrouler sous le poids d'exigences étrangères. Nous n' avons
pas commencé le combat, mais c'est vous, les Européens, qui
êtes venus sur nos terres pour massacrer notre peuple au nom
de votre Dieu. Nous ne faisons que répondre à cet affront.
"Si vous ne voulez pas être les prochaines victimes du
désir qu 'ont vos chefs d' un pouvoir illimité sur tous les
Caïnites, vous nous soutiendrez dans notre volonté de conser-
ver toute liberté dans la conduite de nos affaires. Vous deman-
derez que la Camarilla retire ses forces de nos terres et ne
cherche plus à se mêler de nos traditions et de nos coutumes.
Il ne peut y avoir aucun compromis entre vos dirigeants et
notre clan."
Il lance un regard acerbe à Husayn et repart vers les deux
autres délégués assamites .
Husayn hausse les épaules : "Même nous, nous avons nos
dissidents et nos têtes brûlées. Espérons que votre Camarilla
comprenne les dangers qu 'elle affronte en traitant trop dure-
ment avec nous."
L'É,TE JRN ElL. CYN~ QUE
À moins que les personnages l' aient remarqué et cherché à
le rencontrer auparavant, peu après la réunion du 21 octobre
un délégué nosferatu vient les voir. li ne semble pourtant pas
plus monstrueux que les moines de l'abbaye grâce à son dégui-
sement façonné par sa discipline d'Occultation.
Il peut s'adresser à eux en raison de quelque chose qu 'ils
ont dit pendant les débats ou parce qu'il les a entendus parler
entre eux pendant qu'il était Occulté. Il est peut-être simple-
ment curieux de leur identité et de leur origine.
Le Nosferatu se présente comme Federico. Les person-
nages peuvent remarquer qu'il paraît être l' un des archontes
qui voyage avec les Fondateurs. S ' ils le lui demandent, il dit
que Josef von Bauren est son commanditaire. Bien que
Federico serve les Fondateurs, il a ses propres idées et n 'hési-
te pas à les exprimer. Il fait office d'agent provocateur pour les
Fondateurs, mais il comprend également la colère des anarchs
concernant les excès des anciens. Il essaye d'établir la position
des personnages et, s'ils soutiennent la Camarilla, il les met en
garde contre le fait de placer trop de pouvoir entre les mains
des justicars.
"Les Fondateurs font de jolis discours, n'est-ce pas ? J'ai
entendu Hardestadt devenir poétique quand il parlait de ses
réussites, et nous venons d'entendre de Corazon louer l'excel-
lence de sa Mascarade. Tant de paroles et si peu de choses
dites. Pourtant, cela vaut mieux que pas d' organisation du tout.
Lorsque j'étais mortel, j'étais soldat - mercenaire en fait. Je
comprends la nécessité de l'ordre et de la méthode, même au
sein de notre existence sordide. Mais les bons soldats savent
aussi comment penser par eux-mêmes. Je soutiens la
Camarilla, mais je ne me soumets pas à ses lubies. Mesurez
chaque chose à l'aune de vos propres critères avant de l'ac-
cepter. Écoutez également les anarchs. Ils ont un point de vue
à faire passer. Nous ne pouvons pas profiter de la loyauté de
leurs infants puis les utiliser comme des pions dans nos projets
mesquins. Nous ne pouvons pas frapper -les mortels au hasard
sans diminuer la part d'humanité qu'il nous reste. Les
Fondateurs ont fait le premier pas, mais n'espérez pas qu'ils
endossent toute la responsabilité. L'esclavage nous menace-
rait."
Si les personnages sont des anarchs, il cherche à soulager
leur colère en conseillant la patience et la subtilité dans leurs
actions.
"Je n'ai pas demandé le don de l' immortalité ; il m'a été
imposé pour créer une diversion afin que ma dame puisse sur-
vivre. Je ne le lui ai jamais pardonné, mais je me suis réconci-
lié avec mon infernal destin. Ne vous laissez pas aller à la colè-
}:lACELDE)lA
re. Vous vous êtes faits comprendre en refusant de ramper
devant vos anciens . Ils ont demandé cette assemblée par res-
pect pour votre point de vue. Ils peuvent bien jouer la comédie
et dire qu'ils ont gagné, mais c'est vous qui détenez la véri-
table victoire. Jamais plus ils n'ignoreront leur progéniture,
cela grâce à votre lutte pour être reconnus. Si les termes sont
durs , souvenez-vous qu'ils le sont en mesure de votre force -
pas de votre faiblesse.
"Il y a de nombreuses manières d' exprimer votre opposi-
tion ; considérez d'abord les plus subtiles, car elles vous seront
utiles dans les longues années à venir. J'ai entendu dire que
certains anarchs projettent de faire démonstration de leur
mépris. Je vous conseillerai de rester à l'écart d'une telle pro-
vocation. Elle ne peut que desservir votre cause et compro-
mettre tout ce pour quoi vous avez travaillé si durement. Ne
vous laissez pas aller à vos instincts les plus primaires. Le des-
tin a fait de nous des monstres, mais nous ne sommes pas obli-
gés de nous soumettre volontairement à notre Bête intérieure.
Et puis après tout, qui suis-je pour que vous me fassiez
confiance? Faites ce que vous devez faire. Gardez seulement
à l'esprit que vos propres chefs sont tout autant avides de pou-
voir que n'importe lequel des Fondateurs. Demandez-vous qui
profite réellement des actions précipitées que vous pourriez
entreprendre. "
UNiE RÉBElLL'lON :RlEFOULlÉJE
Après la réunion du 19 octobre, une jeune femme vient
voir les personnages - surtout si l'un d'eux est une femme ou
s'ils ont fait la moindre réflexion en faveur des anarchs. Elle
veut connaître leur réaction au discours de Myca Vykos. En
outre, elle a remarqué (si c'est bien le cas) que l'un des per-
sonnages semble particulièrement intelligent ou réfléchi et elle
veut discuter avec un érudit qui se trouve dans les mêmes dis-
positions d 'esprit qu'elle-même. Elle est totalement loyale
envers Federico, Gilbert et Jean-Marc, mais elle aspire parfois
à posséder des compagnons profanes qui sont également ver-
sés en philosophie et en diverses choses savantes. Elle se pré-
sente sous le nom de Lilika et dit qu'elle est l'archonte
d'Adana de Sforza.
"Ils me disent que j'appartiens à un clan de philosophes,
mais je constate une tendance regrettable à la violence bestia-
le qui affleure chez mes compagnons de clan. Toute ma sym-
pathie va à ceux qui désirent la liberté ; c'est quelque chose de
très important pour moi également. Mais je ne peux pas
admettre l' imprudence ou les comportements brutaux.
"Quand j'étais mortelle, j'ai eu à souffrir de nombreuses
indignités de la part de ceux qui croyaient qu'une femme ne
peut pas être cultivée. Je comprends donc les arguments des
anarchs qui ont l'impression que leurs sires ne leur accordent
pas le respect qui leur est dû. Même avant mon Étreinte je
cherchais ce respect, et j'ai lutté pour cela ensuite tout aussi
vigoureusement que les anarchs maintenant. J'ai la réputation
de me rebeller uniquement pour qu'on sache que j'ai le droit
d'être en désaccord avec mes anciens. Pourtant, je vous
conseillerai la prudence.
"J'ai lu les œuvres des philosophes grecs et romains, ainsi
que les écrits des théologiens et des mathématiciens. Tous les
penseurs conseillent la modération et la maîtrise de soi de pré-
férence au simple nombrilisme et aux comportements extré-
mistes. Je ne vois aucune de ces deux vertus naître de l'anar-
chie. Je crois sincèrement que la Camarilla est une tentative de
maîtrise de soi et que la Mascarade nous fournit un moyen de
suivre le milieu de la route tracée par Aristote. J'espère que
vous aussi vous pouvez voir la vertu inhérente à la retenue et
à la mise en place d'un gouvernement responsable."
LŒlER'fÉ lET RESPONSABILTT'É
À l'approche des dernières nuits de la convention, le 22
octobre, un délégué des anarchs se présente aux personnages
sous le nom de Gabriel Baruch, Lasombra. Si les personnages
sont du côté de la Camarilla, il reconnaît gracieusement leur
"victoire" tout en espérant les gagner à sa cause par un rappel
supplémentaire des valeurs de la diversité.
"Je concède que vous avez amplement démontré votre
pouvoir en nous dictant vos conditions. Cependant, vous
devez comprendre que certains d 'entre nous ne s'inclineront
pas devant vous. Nous ne voulons pas tracer une ligne irrévo-
cable entre nous, mais si cela est nécessaire pour préserver
notre liberté, nous prendrons toutes les mesures nécessaires
pour rester en dehors de votre autorité. Il existe des enjeux que
vous ne comprenez pas totalement ; les plus importants sont la
nécessité de briser les chaînes qui nous relient à ceux qui dor-
ment, les anciens fondateurs de nos clans. Les dangers inhé-
rents à une organisation comme la Camarilla, qui essaye de
garder les jeunes caïnites sous le joug de leurs anciens, ne peu-
vent être sous-estimés. Vous faites une erreur en croyant trou-
ver la sécurité dans une telle organisation de pantins.
"Je vous en prie, reconsidérez les raisons qui vous ont
amené à réprimer les actions de ceux qui ne sont pas d'accord
avec vous. Vos actions à vous sont guidées par qui ? Savez-
vous qui sont vraiment vos maîtres? Pensez-y avant de détrui-
re votre seule chance d'être vraiment libres."
Si les personnages sont des anarchs, Gabriel les salue
comme des frères et des sœurs. S'ils sont encore soumis à des
liens de sang, il leur offre une chance d'y échapper. Même s'il
ne le dit pas carrément à ce moment-là, il espère également les
avertir de ne pas se mêler à des "spectacles" qui servent les
buts d' autrui plutôt que les véritables objectifs de la liberté
(selon son point de vue).
"Ils croient qu'ils peuvent détruire ce que nous avons
construit. Nous ne devons pas les laisser faire. Préparez-vous
à rejeter leurs conditions, en particulier si elles impliquent de
livrer votre volonté à un serment de sang. Certains d'entre
nous se sont déjà mis d' accord pour ne pas se soumettre aux
décisions de ces soi-disant justicars. Quelle justice représen-
tent-ils ? Certainement pas la nôtre, mais la leur.
"Nous avons appris comment briser les serments de sang;
alors si vous pensez devoir feindre la soumission , venez nous
voir plus tard et nous vous débarrasserons du joug des anciens
de la Camarilla. La loyauté ne peut être achetée, eJle doit être
gagnée. C'est une des leçons que nous avons apprises dans
cette guerre coûteuse. L' autre leçon, bien entendu, c 'est que
les esclaves ne font pas les meiJleurs guerriers. Nous cher-
chons à former une fraternité de francs soldats, prêts à com-
battre nos anciens lorsque le moment viendra. Si vous croyez
à la liberté et à la loyauté, retrouvez-moi avec mes camarades
lorsque cette farce sera terminée."
I NVi[T AT:lO:\f A UN SPlECTACLE
Si les personnages n'ont pas encore tenté de contacter
Myca Vykos , il les rencontre également après la réunion du 22
octobre. À ce moment, il devrait être clair que la Camarilla a
l'intention d'extorquer aux anarchs des conditions de reddition
sévères. Beaucoup de Caïnites rebelles ont fait savoir qu'ils
n'accepteraient pas les décisions de la Camarilla. Si les per-
sonnages soutiennent celle-ci, Myca leur livre l'avertissement
suivant.
"Ne croyez pas que vous nous avez conquis uniquement
parce que vous nous avez amenés à la table des négociations.
Nous sommes là parce que nous voulons en finir avec cette
lutte imbécile, pas parce que nous abandonnons notre convic-
tion de la justesse de notre cause. Si vous nous traitez avec
mépris, nous vous répondrons dans des termes que vous ne
pourrez ignorer."
Si les personnages appartiennent au Mouvement Anarch
ou sympathisent avec sa cause, Myca les salue chaleureuse-
ment et exprime ses sentiments comme suit.
"Quelle plaisanterie ! Ces paons qui se pavanent pensent
vraiment qu 'en imposant leur Mascarade et en dirigeant les
actes de leurs infants avec une poigne de fer ils peuvent ame-
ner le monde à ignorer notre existence. Ou croient-ils qu'en
prétendant être mortels ils peuvent retrouver leur statut ? Ce
sont des idiots et des imbéciles à tout le moins !
"Quoi qu'il en soit, notre cause est perdue. Ils chercheront
à briser notre moral et à dompter nos actions pour que nous
soyons à nouveau des prolongements de leur pouvoir. Nous
leur montrerons à quel point ils se trompent. Comment pour-
rions-nous rentrer dans le rang alors que nous avons connu la
gloire de l'existence de prédateurs qui est la nôtre ?"
Si les personnages expriment un intérêt pour la cause de
Myca et souhaitent se libérer de la Camarilla, il continue en
exposant ses plans pour la soirée après la convention - pour-
vu que les événements tournent comme il le croit et que les
anarchs perdent leur indépendance face aux anciens.
"Certains d'entre nous ont prévu un grand spectacle pour
célébrer notre refus de leurs décrets. Nous allons démontrer la
fragilité de leur lamentable Mascarade et les glacer de terreur
aux dépens de quelques vies de mortels. Si vous souhaitez
vous joindre à nous, venez à Silchester demain soir et partici-
pez à nos réjouissances. Nous ne nous rendrons jamais! Nous
sommes des buveurs de sang et des monstres déments. Demain
soir, tout le monde connaîtra la réalité de notre existence dans
toute son horrible splendeur."
§ J8: NOUJRRIR iDUH.ANT LA CONVENTION
À moins que les personnages n'aient amené leurs propres
calices, ils doivent se nourrir sur la population locale. Les
villes de Thorns et Silchester sont à une heure de marche cha-
cune de l'abbaye (c'est plus rapide à cheval). Comme le père
Aymar a donné la permission aux délégués d' utiliser les habi-
tants des deux villes, les personnages peuvent le faire sans
grande difficulté. Comme la plupart des paysans et des arti-
sans, les villageois ont tendance à rester à l'intérieur le soir,
sauf pour visiter les tavernes locales.
Les Caïnites qui fréquentent le "Stinging Thom" à Thorns
ou le "Six, Eight and Eighty" à Silchester peuvent y trouver
V ONT ,.IJL5 l\'1f\NGlEiR L E MORCEAU ?
S ' ils ont joué les autres parties des Chronica
Transylvania, les personnages possèdent certaines
informations concernant l'un des joueurs principaux du
Jyhad. Ils peuvent vouloir faire connaître cette infor-
mation à l'assemblée, surtout si l'un des délégués men-
tionne (comme le fait Gabriel) les Antédiluviens endor-
mis. S 'ils révèlent publiquement ce qu 'ils savent, la
réaction globale des délégués de la Camarilla est l'in-
crédulité et l'ironie. Comment de simples pions pour-
raient-ils posséder une information aussi importante?
Même si la plupart des délégués réagissent ainsi,
quelques-uns réalisent ce sur quoi les personnages sont
tombés. Au moins l'un des délégués de la Camarilla
(Malthéas, un observateur Mathusalem Ventrue qui pré-
tend être beaucoup plus jeune qu'en réalité) note tout ce
que font et disent les personnages dès cet instant. Il
essaye de leur parler lui-même en jouant le rôle d' un
jeune Caïnite provincial appelé Malthéas et qui est
impressionné par tous les puissants vampires présents
- y compris les personnages. Une fois qu'il s'est
accroché à eux, il ne les lâche plus comme s'il avait
besoin de leur protection, et il attend d'eux le moindre
des conseils qu'ils peuvent lui donner.
À partir de ce moment - même s'ils n'en sont pas
conscients - , les personnages sont constamment sur-
veillés par les agents du Mathusalem. Naturellement,
ils perdront parfois leur trace, mais il est certain que le
Mathusalem connaîtra leurs moindres projets et dépla-
cements dans le futur à moins qu'ils ne remarquent les
espions, qu'ils les traquent et qu'ils les exécutent. Pour
l'heure, le Mathusalem se contente simplement d'ob-
server ; ce ne sera pas toujours le cas. Malthéas est à la
recherche de Caïnites qu 'il puisse gagner à sa cause si
le Jyhad vient jusqu'à lui. Visiblement membre des
mystérieux Inconnus, il a tenté d'influencer pendant
des siècles les événements en Europe de l'Est depuis
son refuge secret en Allemagne.
En outre, certains anarchs qui s'attachent à savoir
toutes choses possibles concernant les Antédiluviens
tenteront de questionner les personnages sur ce qu ' ils
savent. S'ils se montrent réticents , les anarchs (qui
deviendront bientôt le Sabbat) n'auront aucuns scru-
pules à user de coercition et de violence. Finalement, ils
laisseront aller les personnages, mais seulement dans
l'espoir qu'ils leur en apprendront plus dans le futur.
Bien entendu, les personnages peuvent toujours choisir
de partager librement l'information, surtout s'ils se joi-
gnent au Sabbat. Inversement, le proto-Sabbat pourrait
regretter amèrement ses actes en découvrant que les
personnages sont plus forts que prévu ; cela occasion-
nerait une diversion bienvenue face à tous ces discours
(une chance de quelques coups de pied au cul bien
mérités) lorsque les personnages montreront à tous ces
parvenus ce que valent des vampires centenaires quand
on les embête.
HACELDK'\-lA
67
 quelques autochtones pour étancher leur soif; sinon ils peu-
vent rencontrer un vagabond ou un mendiant. La présence
d'animaux sauvages dans la campagne fournit une excuse pour
quelques morts accidentelles, mais un trop grand nombre
pourrait éveiller la méfiance des villageois.
Le Conteur doit noter les habitudes alimentaires des per-
sonnages afin de décider qu'ils restent dans les limites de la
discrétion ou si leurs actions trahissent leurs origines surna-
turelles. En général, si les personnages n ' ont pas quelques
points de sang en moins ou s ' ils se nourrissent chaque soir,
c' est trop. La plupart des délégués se nourrissent juste assez
pour empêcher la frénésie et pour conserver une petite réser-
ve en cas de besoin. Les anarchs qui préparent leur démons-
tration essaieront de rester aussi pleins que possible. Une
délégation de villageois soucieux peut se présenter à l'ab-
baye pour exprimer leurs inquiétudes concernant le nombre
de "disparitions" - ce qui ajouterait un peu d'intérêt et de
suspense à la Convention.

S CÈNE 5> g

PA liX ET CIH ~ T ITlwlEN T

Cette scène se place au soir du 23 octobre 1493 et décrit
l'issue des débats . Les problèmes ont été abordés et tout ce qui
reste à faire c'est annoncer les décisions et leurs moyens d' ap-
plication. Éléanor de Valois lit à haute voix le document du
Traité de la Convention de Thorns et place le parchemin sur
une table afin que les délégués le signent pour entériner leur
accord de ces décisions.
Les termes du traité requièrent que tous les anarchs qui
acceptent de cesser les hostilités boivent le sang de tous les
anciens présents (y compris celui des personnages s'ils peu-
vent être considérés comme des anciens de la Camarilla). Si
les personnages sont des anarchs, ils doivent décider s' ils boi-
vent le sang mêlé des anciens ou refusent et restent séditieux.
En outre, les anciens expliquent que le Clan Assamite est
contraint de subir un rituel thaumaturgique pour empêcher sa
pratique de la diablerie. Si l' un des personnages est un
Tremere, il a peut-être déjà participé au rituel collectif qui
maudit les Assamites. Si un personnage est un Assamite, il doit
décider avant la fin du rituel s'il accepte la malédiction de son
clan ou s'il rompt avec celui-ci afin de poursuivre la rébellion
avec les anarchs qui refusent d'être disciplinés.

IL. FIN DE lJ\ CONVEN'fIOl\'

m~; T:HO:RNS
Après la signature du traité et la malédiction des
Assamites, les délégués se dispersent. Comme les cérémonies
ont pris presque toute la nuit, la plupart des Caïnites prévoient
de partir le soir suivant.
Si les personnages réussissent un jet de Perception
+ Vigilance (difficulté 7), ils remarquent que tous les délégués
anarchs n'étaient pas présents à la signature et à la collation
forcée du fluide des anciens, témoignage de leur soumission à
la Camarilla. Trois succès ou plus permettent aussi aux per-
sonnages de remarquer que seulement trois des quatre délé-
gués assamites sont présents; Karif al Numair a disparu .
C:l-lROXICA TR..:l,.:\'SYU'.-\Xl r\ LI

68
 Des membres de la Camarilla parmi les personnages peu-
vent souhaiter rapporter ces observations aux Fondateurs ou à
l'un de leurs archontes. Ils peuvent localiser Gilbert, Jean-
Marc ou Lilika parmi les délégués, mais Federico reste introu-
vable. Les Fondateurs écartent les personnages, débordés par
diverses affaires; ils disent qu'ils sont au courant de la situa-
tion et qu'on s'en occupe. À moins que les personnages eux-
mêmes ne fassent partie de la suite des Fondateurs, ils n'ob-
tiendront aucune autre information des sept anciens de la
Camarilla.
Les trois archontes qu 'ils ont rencontrés sont plus acces-
sibles. Ils écoutent attentivement ce que les personnages ont à
dire et leur demandent de rester dans le coin au cas où leur aide
soit nécessaire. Ils laissent entendre que Federico est en train
d'exercer les talents de son clan pour l' intrigue et qu ' ils espè-
rent qu ' il revienne avec des nouvelles des anarchs manquants
et de leurs projets. En entendant le rapport de leurs archontes
concernant ce problème, les Fondateurs demandent qu 'aucun
autre délégué ne quitte le monastère - sous peine de chasse
au sang.
L' aube approche ; Federico n'est pas encore revenu et
aucune autre information ne se présente.
Si les personnages souhaitent se joindre aux anarchs pour
leur "grand spectacle", ils sont abordés par l'une de ceux qui a
ostensiblement accepté les exigences de la Camarilla. Elle
demande aux personnages de l' accompagner à son refuge
caché, une cave camouflée sous une maison de Silchester. Une
fois là, les personnages peuvent dormir dans la journée. La
scène six est alors une occasion pour eux de se laisser aller à
des saccages vampiriques ou de s'abstenir d' un tel acte.
§ clÈ ~~lE 6 ~
LE C H AlYI]P DE SA.<G
Cette scène, plutôt que la signature du traité, est le véri-
table point culminant de "Haceldema". Elle offre une expli-
cation plausible à l' une des énigmes de 1' histoire: la dispari-
tion de la ville de Silchester à la fin du XV, siècle. Les per-
sonnages qui sont des anarchs impénitents ou qui se sont
ligués pendant la convention avec les délégués anarchs enco-
re rebelles se réveillent dans la cave et sont mis au courant
par Myca Vykos. Il explique que Si1chester doit être détruit
pour servir de leçon à l'arrogante Camarilla; les personnages
peuvent choisir ou non de faire partie de l'assaut contre la
ville. Ceux qui refusent peuvent tenter de sauver des mortels
ou s'en aller. S'ils s'en vont, ils entendront plus tard un
compte rendu détaillé de ce qui s'est passé à Silchester cette
nuit-là. D'autres personnages - ceux qui n'ont pas été
contactés par les anarchs - découvrent l'attaque contre le
village après qu 'elle a commencé.
Dès le coucher du soleil le soir du 24 octobre, les anarchs
qui ont refusé de signer le traité et qui ont quitté la Convention
de Thorns avant la clôture des cérémonies saccagent les rues
de Silchester. Ces vampires du Sabbat avant la lettre se déchaî-
nent dans la ville en massacrant tous les mortels qu ' ils ren-
contrent - dans certains cas ils ne boivent même pas leur
sang. En montrant leurs crocs, leurs griffes, des yeux rouges et
tout autre signe de leur nature (certains Tzimisces prennent des
figures vraiment horribles, alors que des Nosferatus montrent
simplement leur vrai visage), les attaquants dévastent la ville.
69
 ILE T IRJ-,\[T IÉ: DE L A CONVENTllON DE T :f--IORL'fS
Le Conteur peut vouloir présenter le document que
l'on nomme le Traité de Thorns - ou Convention des
Épines - à leur joueur pour mener cette scène à son apo-
gée. Le Sabbat: Le Manuel du Conteur contient le texte
du traité, mais nous le reproduisons ici pour qu'il soit plus
facile d'accès. Les accessoires peuvent grandement
contribuer à l'ambiance d ' une partie. Si vous copiez le
document sur un papier brun clair avec une encre sépia
vous ferez pleinement aocéder vos joueurs à sa réalité.
Voici le texte de la Convention des Épines :
Beaucoup d 'années ont passé depuis le début du
conflit actuel, maintenant appelé le Mouvement Anarch.
Que l'on sache qu'en cette nuit du 23 octobre 1493, le
Jyhad a pris fin. Le temps de l'autodestruction est ré-
volu.
Cette Convention, liée à la Congrégation de Caïn par
serment sacré, représente une trêve ferme et définitive
entre les membres de la Famille se reconnaissant eux-
mêmes comme les anarchs, le Clan Assamite et les
Caïnites de libre obédience regroupés sous l'appellation
de la Camarilla. En conséquence, les parties seront distin-
guées comme des factions : les Anarchs, les Assamites et
la Camarilla.
Chaque faction accepte la responsabilité de maintenir
la paix. Chacune a le pouvoir et le devoir de juger qui-
conque tourne le dos ou s'oppose à cet accord sacré. Des
comptes seront demandés à qui violera ce Traité aussi
bien par la lettre que par l'esprit. Ce document est légale-
ment lié à la Lextalionis acceptée par tous les Caïnites,
ainsi qu 'il en a toujours été à travers les âges. Tous les
membres de la Famille sont priés d'accepter cet accord de
paix et de s'en réjouir.
La Camarilla, désormais proclamée fédératrice, prend
sous son aile les Anarchs. Elle espère de ces derniers
qu'ils travaillent en paix à l'aboutissement de leurs
propres objectifs. Ils doivent être les défenseurs de tous et
il leur sera attribué les mêmes droits et les mêmes privi-
lèges que ceux dont jouit tout membre de la Camarilla.
Tous les Anarchs devront à nouveau être acceptés par les
anciens et leur clan autrefois dénoncé sans crainte de
représailles. Seules les atrocités les plus horribles ne
seront pas pardonnées. Elles devront être notifiées aux
Justicars dans un délai d' un an, après quoi aucune alléga-
tion ne sera recevable. Les Anarchs devront revendiquer
Les personnages qui participent à la sauvagerie perdent
automatiquement au moins un point d'Humanité ou de Voie à
moins qu'ils ne suivent la Voie de la Bête ou celle du Diable.
Ils doivent aussi faire un jet de maîtrise de soi pour éviter la
frénésie, à moins qu'ils ne choisissent délibérément de libérer
leur Bête. S'ils envisagent de se joindre à ce qui deviendra le
Sabbat, les personnages ne seront sans doute pas inquiets de
leur perte d'Humanité ou de leur frénésie.
S'ils appartiennent à la Camarilla - en tant qu 'anciens ou
anarchs qui sont revenus au bercail et ont accepté les directives
70
les biens qui leur appartiennent de droit, dont ils ont été
spoliés et qui subsistent encore. lis devront en contrepar-
tie rendre le butin de guerre dont ils se sont emparés au
cours du conflit en le restituant à leurs sires ou à n'impor-
te quel ancien d' un clan reconnu.
Toute guerre déclenchée contre les Anarchs entraînera
la seule responsabilité de l'assaillant quant à la rupture de
la paix. Les Anarchs peuvent agir librement sans risque
d'être inquiétés par les adeptes non actifs de la Camarilla.
La liberté d'action leur est garantie, excepté pour ce qui
risquerait de briser la "Mascarade", imposée pour la pro-
tection de tous les vampires face au bétail.
Notez également que tous les membres d'une autre
secte auto-proclamée doivent déclarer ouvertement cette
appartenance devant leurs aînés et y renoncer. Le non-res-
pect de cette règle entraînera la destruction de tous ceux
qui seront jugés coupables. Aucun vampire ne devra être
sciemment exécuté par un ancien ou un sire sans que la
sécurité d'un clan ou de la Camarilla ne le justifie.
À partir de cette nuit, les Assamites ne devront plus
par conséquent commettre des actes de diablerie envers
les membres des autres clans. Il sera exigé des Assamites,
en gage de leur bonne foi, qu'ils se soumettent à l'accep-
tation d'une limitation thaumaturgique. Dorénavant, ils ne
pourront plus boire librement le fluide vital d'autres vam-
pires. De plus, ils devront verser mille kilos d'or de ran-
çon aux anciens des Brujahs d' Espagne pour les cinq
anciens assamites capturés alors qu'ils commettaient la
diablerie. En outre, ils ne pourront plus participer à des
Chasses au Sang.
Que l'on sache encore qu ' une indépendance totale
vis-à-vis des requêtes de la Camarilla est garantie aux
Assamites. Leur forteresse, Alamut, ne devra plus être
attaquée. Il leur est aussi accordé, sans que cela n'ait
valeur de respect pour leurs croyances, le droit de s'adon-
ner sans restriction à la diablerie dans leur propre clan,
ainsi que sur tous les vampires qui ne sont pas membres
de la Camarilla.
Il est entendu que toutes les parties représentées ici, et
se prêtant mutuellement allégeance, s'engagent à respec-
ter tous les termes de la Convention énoncée en ce lieu,
dans le Royaume neutre d' Angleterre, à proximité du
hameau de Thorns, près de la ville de Silchester. Puisse
Caïn nous accorder la confiance et la paix.
de la Camarilla - le premier indice de ce qui se passe à
Silchester se présente avec l'un des archontes (le Conteur doit
choisir celui envers lequel les personnages sont le mieux dis-
posés).
"Federico est revenu de Silchester. Les rebelles sont en
train de massacrer les villageois. Nous aiderez-vous à sauver
ceux qui peuvent encore l'être ?" Sans attendre de réponse, les
archontes vont vers la ville. Les personnages peuvent les
accompagner s'ils sont rapides, ou aller en ville par eux-
mêmes.
 D'un autre côté, si les personnages n'ont pas rencontré
les archontes et n'ont pas promis leur aide, une petite délé-
gation de villageois arrive à l'abbaye. Ils semblent hagards et
désespérés. Hors d ' haleine, ils crient à tous ceux qui peuvent
entendre que "des démons sont descendus sur Si1chester et
massacrent toute la ville !" Ils supplient les moines - et tous
ceux qu ' ils rencontrent - d'aider leurs familles et leurs
amis.
Lorsque les personnages arrivent en ville, le "sabbat des
démons et des sorcières" se poursuit depuis près de trois
heures. Si1chester même est en ruines; l'incendie fait rage
dans plusieurs maisons aux toits de chaume et se répand rapi-
dement dans toutes les rues. Dans toute la ville, les gens fuient
de terreur, certains chargés de leurs biens, d'autres avec de
petits enfants sur leur dos et dans leurs bras. Des créatures bes-
tiales avec des yeux brillants et de longs crocs et des griffes
poursuivent des victimes sans défense dans les rues ; elles les
abattent et les égorgent pour boire le sang qui jaillit de leurs
artères.
Si les personnages arrivent avec le contingent de la
Camarilla, ils peuvent essayer de sauver des gens en les ras-
semblant en un lieu sûr en dehors de la ville; ou bien ils peu-
vent tenter d 'arrêter les attaquants ou encore de les tuer (il y a
peu de chances, vu les circonstances, qu 'ils subissent des
représailles pour avoir tué d'autres Calnites). Ils peuvent
reconnaître Myca Vykos parmi les chefs de l'assaut (du moins
tant qu'il n'a pas pris sa forme de Zulo), mais ils ne trouvent
pas Gabriel ni ses compagnons. (Gabriel a déjà quitté la
région, estimant que le projet de Myca était un exercice nom-
briliste et inutile.)
Le Conteur devrait laisser aux personnages l'occasion de
combattre ou de sauver des gens selon leur inclinaison.
Hardestadt et les autres Fondateurs arrivent peu après et se joi-
gnent aux tentatives pour réprimer l'assaut. Cependant, à la
fin, Si1chester est rasé et les attaquants restants fuient dans la
nuit. Myca Vykos est parmi eux. Si les personnages ont parti-
cipé au massacre, ils peuvent fuir avec leurs alliés ou être cap-
turés par les forces de la Camarilla (mais nous engageons le
Conteur a leur donner au moins une chance de s'échapper).
Les prisonniers sont exécutés après une séance de torture qui
révèle qu 'ils ne connaissent pas la cachette des autres anarchs
impénitents.
Hardestadt et Rafaël de Corazon prennent en charge les
mortels survivants ; ils utilisent leurs disciplines combinées
pour effacer le souvenir de "démons" des esprits des humains
dans l'intérêt de la Mascarade. Une fois cela fait, Hardestadt et
Adana de Sforza jurent de poursuivre les attaquants. Si les per-
sonnages offrent leur aide, Hardestadt "demande" qu 'ils
retournent chez eux et répandent la nouvelle de ce que la
Convention de Thorns a accompli.
Ceci dit, lui et les autres Fondateurs prennent congé de
Haceldema - le champ de sang. Les personnages sont libres
d'obéir aux ordres d' Hardestadt ou de monter leur propre
traque de Vykos et des autres anarchs. À moins qu ' ils n'aient
l'intention de se joindre au Sabbat, cette chasse sera pour
l' heure un échec. Ils peuvent choisir de rester en Angleterre
pendant quelque temps; s'ils s'attardent trop, ils recevront des
visites de Caïnites anglais qui n'ont vraiment pas besoin de la
concurrence de buveurs de sang étrangers.
Les personnages peuvent repartir chez eux en Transylvanie
par la route maritime méridionale uniquement. L'hiver 1493
s'avère rude ; il ferme la route maritime septentrionale et la
plupart des cols de la route terrestre. Ce chapitre de 1'histoire
camite est refermé - pour l'instant.
J-JA CELDE) lA
71
 ljapftre
quatrfème ••
t am6re
l

propljètfque
Ouel besoin y a-t-il d'interpréter lorsque les lÉcritures sont tota-
lement claires? mais si elles sont tellement claires, pourquoi tant de
personnages éminents ont-ils tâtonné aveuglément pendant des
siècles sur un sujet d' une telle importance, comme le disent nos
adversaires ? Si les lÉcritures sont e,temptes de toute ombre, quel
besoin était-il d'avoir des propbéties dans les temps apostoliques?
r... ] ~ 'ignore si, comme le don de guérison et le don des langues, ce
don de propl)étie n'a pas totalement disparu. S'il n'a pas disparu, on
doit se demander qui le possède désormais.
- lÉrasme, Vu libre arbitre

:L:A:>1BRE PROPI-:l:ÉTIQVE
CONTEXTE
DE LHliST(OliRE
Nous sommes en 1495, deux ans après la Convention de
Thorns. À cette époque, le monde découvre (par les voyages
de Christophe Colomb) qu ' il existe un nouveau passage à tra-
vers les océans. On croyait qu ' il s'agissait du légendaire rac-
courci vers l' Inde, mais il conduit en fait à une contrée totale-
ment nouvelle qui deviendra l 'Amérique. Inaugurant une ère
d 'exploration, cette découverte fournit également à une
Europe surpeuplée un débouché pour ses fils et ses filles qui
veulent se tailler de nouvelles existences dans les contrées sau-
vages. Cet esprit pionnier donne naissance à un nouvel esprit
d' indépendance et de liberté.
De la même façon , les anarchs impénitents qui ont refusé
de signer le traité se sont ligués avec d 'autres Caïnites rebelles
pour former des meutes indépendantes qui finiront par se don-
ner le nom de Sabbat. Officiellement, la Camarilla nie l'exis-
tence des Antédiluviens; les rebelles qui formeront le cœur du
Sabbat se consacrent à la lutte contre ces mêmes Aïeuls. Ils
sont une force qui s'entraîne à jouer son rôle dans le Jyhad.
Malgré leurs différends, les deux camps recherchent des
exemplaires du Livre de Nod en espérant y trouver les signes
qui conduisent à la Géhenne et, ainsi, se préparer aux dernières
nuits.
Si les personnages ont joué les précédentes histoires de
Marées de Ténèbres (premier livre des Chronica
Transylvania), ils savent déjà quelque chose que la plupart des
Caïnites ignorent : il existe d 'autres prophéties que celles du
Livre de Nod. Plusieurs de leurs aventures les ont mis en
contact avec ces prophéties. L' un de ces contacts s'est produit
il y a près de cent ans, lorsqu'ils ont essayé d 'accomplir un ser-
vice pour Nova Arpad, alors princesse de Mediasch. Chargés
de récupérer plusieurs bijoux volés par des gitans, ils en ont
sans doute ramené certains, mais pas tous. Ils ont peut-être
ramené un pectoral d'or qui portait des caractères gravés qu 'ils
ont pu traduire avec une clef qu ' ils avaient en leur possession
(et qu ' ils ont encore, espérons-le).
Ils ne l'ont pas réalisé à l'époque, mais un autre bijou -
qui accompagnait le pectoral- contenait également d' impor-
tantes informations. Celui-ci, une broche d' or sertie d' un mor-
ceau d' ambre, peut être ouvert, même si ce n'est pas évident
sans de bons yeux et un examen attentif de l'objet. À l'inté-
rieur, sur chaque moitié, on peut voir de légères égratignures
impossibles à lire. Si on dessertit le morceau d 'ambre et qu 'on
regarde les marques à travers (surface plane vers le bas), elles
paraissent beaucoup plus grandes et considérablement plus
lisibles.
Nova Arpad ne s'est jamais rendue compte que la broche
s'ouvrait et il y a peu de chances que les personnages l' aient
compris. Après avoir perdu le contrôle de Mediasch et s'être
enfuie chez les Tremeres, Nova a éprouvé le besoin de vendre
une partie de ses bijoux. Achetée par un marchand saxon de
Brasov, la broche est devenue l'un de ses plus grands trésors.
Au cours de l' une des actions punitives de Dracula contre les
marchands saxons, les Disciples de Seth - dont jamais
Dracula ne soupçonna la présence - "libérèrent" une grande
partie des richesses des marchands. Une fraction se retrouva
CJ-:1RO. ~JCA TRA:\'SYL\'AX[A 1:[
74
BRÈVE REMARQUE C ONCEIRN.A:.\fT
:L'EXAC'JTfU DE }i[~SI['ORITQUE
D'après les sources historiques, Dracula a été assassi-
né en 1476. Sa tête a été coupée et envoyée au sultan, et
son corps enterré près de l' autel du monastère de Snagov.
Puis, Bram Stoker a fait de lui un mort-vivant actif au col
de Borgo dans les années 1800. Notre histoire à nous
raconte comment Dracula est devenu un vampire en
1495. Comment pouvons-nous concilier tout cela ? Pour
commencer, on ne le peut pas vraiment. Si Dracula est
Étreint après la Convention de Thorns c'est qu'ainsi les
occasions de jeu de rôles sont meilleures. Deuxièmement,
à moins que vos joueurs soient des historiens patentés, ils
ne verront sans doute pas la différence et s'en ficheront
tant qu'ils passeront un bon moment à jouer. Si vous avez
besoin d'une approche rationnelle, toutefois, voilà deux
des meilleurs bobards qu'on ait trouvés.
L'explication "rôlistique"
Dracula a vécu jusqu'en 1495 pour être Étreint parce
que l'homme tué 20 ans auparavant n'était pas Vlad
Dracula mais un féal façonné à son image et envoyé par
Radu pour prendre sa place. Ayant appris que son double
venait d'être assassiné, Vlad a laissé les gens croire qu 'il
était mort et a utilisé l'occasion pour échapper aux assas-
sins tzimisces et disparaître. C'est donc la tête du féal qui
a valsé et Dracula a survécu pour subir l'Étreinte un autre
jour. .. heu, une autre nuit. Même a plus de 60 ans, la
condition physique de Dracula était bonne ; en tant que
féal, le sang caïnite dans ses veines lui permit de rester
actif plus longtemps que les mortels normaux.
L'explication "réaliste"
La Transylvanie et la Valachie usaient du calendrier
orthodoxe plutôt que du calendrier romain. Des diver-
gences de plusieurs décennies n'étaient pas rares à une
époque où la communication était souvent une question
de recevoir une lettre en seulement quelques mois - si
jamais elle arrivait. En fait, c'est un double bobard car
les calendriers orthodoxe et romain étaient surtout uti-
lisés pour suivre les fonctions liturgiques (comme la
date de Pâques) et n'exprimaient pas de différence
d 'opinion sur le mois en cours. Mais il y a des chances
que vos joueurs ignorent la différence entre un calen-
drier séculier et un calendrier canonique. Si l'explica-
tion leur convient, c'est tout ce qui compte.
Cela vaut mieux que le traitement accordé à la
femme de Dracula, la princesse qui s' est jetée dans la
rivière (un événement porté aux nues dans le Dracula
de Coppola) plutôt que d 'affronter les Turcs qu 'elle
croyait à sa porte. L'histoire n'a pas de nom pour elle.
Dans le film elle s'appelle Elizabeta et les joueurs qui
l'ont vu peuvent s'étonner que nous lui donnions celui
de Livia. Comme personne ne connaît son vrai nom,
nous avons décidé de l'appeler Livia parce que c'est un
nom roumain d'origine dace (ou romaine) et donc plus
adéquat qu'un nom hongrois comme Elizabeta.
Maintenant, allez-y, faites-nous un procès.
dans les coffres du prince de Valachie, mais les Séthites ont
gardé la broche. L' ayant étudié, ils ont découvert ses particu-
larités, mais ils n 'ont pu comprendre la langue utilisée. Ainsi
la broche est-elle restée oubliée dans une forteresse séthite
pendant de nombreuses décennies. Elle redevient maintenant
un élément important du Jyhad car les Séthites l'ont donnée à
Zelios, avec un grimoire qu'ils ont découvert en Égypte, dans
l'idée d'influencer le grand architecte nosferatu.
L' histoire qui suit part du principe que les personnages ont
joué les épisodes précédents des Chronica Transylvania - en
particuliers ceux de Marées de Ténèbres où ils ont découvert
la clef de traduction dans la tour de la passe de Tihuta et où
leurs sires les ont envoyés récupérer les bijoux de Nova Arpad
chez les gitans qui les avaient volés. S'ils n 'ont pas joué ces
histoires , le Conteur devra faire quelques changements impor-
tants à ce scénario. TI lui faudra fournir au groupe un moyen de
traduire les marques de la broche et expliquer pourquoi Zelios
leur demande leur aide et leur donne livre et broche en paie-
ment.

LE ViRA I DRACULA lET lUE DRACULA

RO)IANTIQUE
Les marchands saxons que Dracula assaillait et les boyards
de Transylvanie et de Valachie craignaient la fureur du Fils du
Dragon ; pourtant, beaucoup de gens du peuple l'acclamaient
comme leur champion et leur sauveur. Les histoires qui parlent
de sa cruauté glacée, mais aussi de sa grande intelligence et de
son charme incontestable se côtoient.
Alors, quel Dracula vont rencontrer les personnages ?
Cela dépend de leur attitude face à l ' histoire. Vlad Dracula a
grandi dans un climat d' intrigues politiques innombrables
créé par le double jeu de son grand-père et de son père. Tout
deux ont fait alliance avec les chrétiens comme avec les
Turcs; tout deux ont renié ces alliances quand cela les arran-
geait. Dracula a été envoyé en otage à la cour du sultan
Mourad alors qu ' il était un enfant; là, il subit la coutume
cruellement sophistiquée des Turcs qui veut que des hommes
plus vieux dressent les jeunes garçons. Ces hommes font
d 'eux leurs amants et les entraînent à la guerre et au com-
mandement. En tant qu 'otage étranger (et chrétien), Vlad fut
traité plus durement que d ' ordinaire. Ses expériences ont
sans doute modelé son intérêt pour des tortures comme l'em-
palement et l'écartèlement (des pratiques courantes chez les
Turcs) . Pourtant, chez les Turcs, il en apprit également beau-
coup sur l'art de la guerre, la philosophie, le gouvernement
et les arts de l'amour.
Dracula n ' est pas un personnage de dessin animé, mais
un homme complexe, profondément passionné ; un homme
poussé à revendiquer le trône qu ' il considère comme le sien
de droit, à expulser les Turcs de son pays natal et à punir les
boyards qui ont assassiné son père et son frère. Pour se main-
tenir au pouvoir, il sait qu'il doit constamment déséquilibrer
les autres . Ainsi, il joue avec les gens, il cherche à les piéger
par des mots. Ceux qui ont le malheur de trébucher à ses
questions incisives se retrouvent fermement assis sur un pieu
émoussé, à descendre lentement jusqu'au sol, les entrailles
lentement transpercées. Ceux qui montrent un esprit vif ou
reconnaissent que Dracula est le maître incontesté de tous
ceux qui pénètrent dans son domaine s'en portent bien.
L'AYlBJm PROPJ-IÉ:TIQ'CE

75
Devant ces invités-là, Dracula fait montre d'un grand charme
et de son magnétisme; il bavarde longtemps avec eux et leur ACTE RRR g
offre la meilleure nourriture, le meilleur vin et le confort de
son château. Dracula ne tolère aucun manque de respect ni JDANS LANTRE DU
défi à son autorité. Ceux qui s'en abstiennent trouveront
leurs relations avec le personnage stimulantes et guère plus
JDRAG(ON (1495)
dangereuses que, disons , quelques pas entre deux cobras Dans l'idéal, le Conteur devrait introduire l'acte III par
prêts à frapper. un court prélude avant de commencer 1' hi stoire véritable. Le
Un détail que les personnages ignorent peut-être est que prélude prend la forme d ' un messager apportant une lettre
Dracula fait partie de la famille féale des Bessarab. Né avec du qui informe les personnages que Zelios souhaite tous les ren-
sang de Caïnite dans ses veines, le prince de Valachie a tou- contrer à Brasov (en fait, loin dans les entrailles du château
jours été plus fort que la normale, plus féroce au combat, pous- de Bran). Si les personnages sont déjà ensemble, ils n'ont
sé par des passions plus profondes et plus difficile à tuer que besoin que d'aller au château et suivre les indications de
les autres humains. Comme il a été séparé de sa famille avant Zelios pour entrer. S'ils ne sont pas ensemble, cependant, ils
que son héritage ne lui soit expliqué, il ne sait pas ce qu'il est. reçoivent chacun une lettre ce qui leur permet de se retrouver
Il ne découvre à quel point il peut être puissant qu'en buvant au château et d'entrer sans perdre beaucoup de temps en tra-
le sang d' un Caïnite prisonnier. jets et distractions annexes. D' un autre côté, si chaque joueur
mérite (et désire) un peu d 'attention pour son personnage, le
L E D RACULA !RÉCENT Conteur peut la lui accorder par une saynète en cours de
Depuis la mort de sa femme Livia, Dracula est devenu éga- route.
Iement très solitaire. Il cherche la compagnie de quelqu ' un qui Que ce soit tous ensemble ou individuellement, les per-
puisse vraiment le comprendre - et qui mieux qu'un vampi- sonnages reçoivent la lettre suivante par porteur :
re, une créature dont l'arrogance et la solitude rivalisent avec
celles du Fils du Dragon? Au contraire de ceux qu'il gouver-
ne, Dracula est sophistiqué et voluptueux dans sa manière
d'aimer. Il n'est pas contraint par la morale qui gouverne les t)0"~ iJf"'~MJe~ a.id.é J"A-t.. Le pA4tJé et re f'~ -tt.cu.ve.. â
paysans transylvaniens; en revanche, il tire son plaisir de qui I«>uv ........ ..... • ~üc-14 ""'- v".u.6 de<~" vei"", ~....
l'attire, qu ' il s'agisse d'un homme ou d'une femme. Si l'un c.e.. Ue~ ='.......:...e~ f<rd I.w... ~ ~ 'lue i'''<' tu....u d'ew;.-
des personnages stimule son intérêt, le prince de Valachie
C<H''1''Û<- p"'u" ",,,?,,êc4e.,, te ~,."".,... ~"?''''''{.ç.. ""'- .e tev",,,.
cherchera à développer une relation amoureuse entre eux.
C'est au personnage et donc au joueur de décider si ses atten- e ... ""'-1A-.i.ew ,,,,,,,ü,, i'''<' ~u.v;wi 'Ju''':'''' du de.~ ""'- .,,,...
tions sont les bienvenues. ...d..ivel•....,.....i ... t..".u.ve .uL~w. Ve.v".u.o de<,~~ {.ç..
Le principal souci de Dracula à cette étape de son existen-
ce est sa quête de l'immortalité par l'Étreinte. Formé par
Durga Syn, Dracula sait qu'il veut devenir un vampire; pour-
,.....,.....t A-V"",, c-e.u.;< 'lui. .",....t ~J.à. ,......."'J.d<>.
tant il ne veut aucune liaison qui l'obligerait à céder son pou- po-ut- v~tt.e pW'\.4!., . fe VO"(..(.6 + c:;.e ,ui 6ui-t : tLe:u.x.
voir à son sire. Il veut être indépendant des liens du sang O'I.~to d'...,...", 6........U et d'...,..... v ...t ....." ..;<c-c-'Püc-,.........~. 'Jui.
comme de la nouvelle Camarilla. S'il tombe amoureux de l'un c-c.""üel~t AU6.,i du iM..1c'-t.n'1;4tic~ U\.o t.eLa.ticrl'" a.ve~ LA.
des personnages, Dracula hésite : il veut que son amant lui
def de t"...cLu.c.ae'.... ~ée 'Jue ...".u • ...... e~ é..".uvée il ~ ....
donne le sang qui le transformera, mais il ne veut pas compro-
mettre ce qu'ils vivent ensemble. Les supplications de ta.....t d'....,...,~eo cL........ {.ç.. 'P ...... ~ ""'- ti4u.t.... Ve v"u' ~"
Dracula, qui désire du sang et l'Étreinte, combinées à son kl4"""- t~"e"....,.,...é d"" .... t'e.'PO'~" 'lue "'O'u. t",,, l"O'uve"e~
insistance qu'il n'y ait aucun des liens sire-infant habituels, uate•.
peuvent détruire l'amour fragile qui s'est développé entre eux .
C'est au joueur et au Conteur de décider si le personnage et le
Ve vO'u.o 'P~ ""'- v~ e'..... ",c:."",é A.U '~t~ de. .

Fils du Dragon poursuivent leur histoire d'amour après l'É- ~ ......... .....-d....u.o de {.ç.. vdte ""'- ~".;,.cv, 0'' ' i'" VO'U>
treinte de Dracula. Finalement, comme toute chose avec le
temps, l'amour peut disparaître. Inversement, il peut demeurer ~te..... ;
.
...Uou....cL.. U"''''';"6-

U
d-:- t'.,....ù,. . é
vO'u.' t"""'V"''''''"6-
ou. . f...i.6 .......é f~e .....
"14 ... ~"e ')-U..t 'Jui. Y'O'u.o.c.
et devenir une des trames sous-jacentes des Chronica
.....-deo.". d'''' .... ted ..e c.d.tu. feea"",~ {.ç.. ~ 'Jui.
Transylvania. Quoi qu 'il en soit, Dracula finit par quitter son
amant et partir de son côté. "".""'".. {.ç.. éc,....I.", - ' ~ Y' .... ~""t.. ,.~ ... UI4 ~.,.,.tù" 'lui. •
Inutile de préciser que c'est un concept d'avant-garde qui deo" ......cL ,L........ tf'- ..".c4e. .u.... L.. "~é,,...... tui.-, ....ê4 •...e.
ne sera pas au goût de toutes les troupes. N'utilisez Dracula 8~e"6--t.. ru.'J"-'''' ...tte-ü...cL..c. te fc.wf ..t vc.... ,.~'~ t"",f"'"v,,-
amoureux que si vos joueurs et leur coterie semblent réceptifs.
t.e~ ~ "\.Ch- "Wrf~e 1!un'pc--t..A-it,.e.
Sinon, laissez cela de côté plutôt que de risquer d'offenser ou
de mettre mal à l'aise quiconque. ~:~.~te ""'- ....cu. """",ci,, Û""",têt.
~~: ... vc",,,, ;;l,..Ûc-. du. et....~ nc"fe-""-éu,
m...cé.... A...,k:tect..

S CÈ N E JL g
I NVITÉS DANS LA Jo/KORT
Le château de Bran est l'archétype même du château tran-
sylvanien. Des douzaines de représentations abondent et on
l'indique (faussement) aux touristes du XX, siècle comme le
château de Dracula. Une image des tours élancées de l'édifice
parmi les sommets des Carpates plantera mieux le décor que
n'importe quelle description. On peut voir ce genre de photo
dans les guides touristiques sur la région.
Une fois au château, les personnages n'ont besoin que de
suivre les instructions de la lettre de Zelios pour trouver le
tertre et atteindre son refuge. S'ils veulent approcher secrète-
ment, personne parmi le petit effectif du château ne les
remarque.
Les personnages doivent prévoir un moyen d'éclairage
ou user du Témoin des ténèbres de la discipline de Protéisme
pour se repérer dans le tertre. S'engager dans les escaliers
sans lumière est possible, mais on se retrouve désorienté. Il
semble que l'escalier tourne indéfiniment dans les ténèbres
humides, avec un gouffre béant du côté droit. Les cailloux
que l'on pousse du pied dans le vide tombent sans bruit, et
une brise glacée souffle des profondeurs. Plusieurs marches
ont grandement besoin d'être réparées, et si les personnages
n'ont pas un moyen de voir, il leur faut faire au moins deux
jets de Dextérité + Athlétisme (difficulté 7) en descendant.
C 'est nécessaire pour rester sur les marches au lieu de bas-
culer du côté ouvert et de tomber de plusieurs centaines de
pieds jusqu'à la salle en contrebas. Ceux qui tombent subis-
sent tant de dégâts qu'ils se retrouveront probablement en
torpeur pendant très très longtemps (cf. les règles de chute
dans le livre de règles). Bien entendu, un personnage qui peut
se transformer en chauve-souris a largement le temps de le
faire ...
En se rapprochant du fond, les personnages peuvent dis-
cerner une faible lueur qui en émane. Elle provient d' une dou-
zaine de chandelles dans des récipients de verre. Elles sont dis-
posées au hasard autour d'une vaste salle où se termine l'esca-
lier. Zelios est assis derrière une table à regarder les person-
nages descendre. Le maître architecte est entouré de ce qui res-
semble à un tapis de fourrure mouvant. Un examen attentif
révèle qu'il s'agit de centaines de rats.
Zelios hèle les personnages: "Avez-vous dîné? Mes petits
compagnons sont pleins de fluide qu 'ils sont prêts à partager,
si vous le désirez."
Si l'un des personnages désire se nourrir, il peut attraper
assez de rats pour gagner deux points de sang. Si personne ne
veut boire, Zelios fait un geste silencieux et les rats se disper-
sent.
Après des salutations agréables, Zelios explique pourquoi
il a demandé aux personnages de venir.
"J'ai récemment découvert un autre lieu clef dans mon
grand motif pour lier le démon Kupala. Il ne se trouve pas en
Transylvanie, mais en Valachie, dans un château jadis occupé
par Vlad Tepes, le prince mortel de ce pays. On dit qu'il est
mort sous les flèches d'un assassin, mais je crois que le Fils du
Dragon vit encore, et qu'il réside à nouveau entre les murs du
château d' Arghes.
"Des sources de confiance m'ont informé que vous avez eu
des relations avec ce prince jadis et qu'il vous connaît donc.
Ces mêmes informateurs m'ont averti qu'il est des plus dan-
gereux pour des étrangers d'approcher l'ancien prince de
Valachie car il les considère comme des ennemis, les empale
d'abord et s' informe de leurs motivations ensuite. J'espère
donc que vous acceptiez d'aller là-bas et de convaincre
Dracula de vous permettre de placer sur les pierres de fonda-
tion du château des runes similaires à celles que vous avez tra-
cées par ailleurs.
"Je ne sais pas si vous vous êtes quittés comme des enne-
mis, mais j'espère que mon offre de service futur envers le
prince ainsi que ce petit coffret d'or pour l'assurer de ma pro-
messe le persuaderont d'accepter. Peut-être même sera-t-il
d'accord si vous lui parlez de la destination de ces runes. Elles
sont là pour le protéger comme nous tous des saccages de
Kupala. Mais j'ai entendu dire que Dracula est appelé le Fils
du Démon aussi souvent que le Fils du Dragon. S'il a des liens
avec les enfers, il serait plutôt dangereux de lui expliquer tout
cela. Vous devez vous en remettre à votre jugement et décider
de ce que vous lui direz. Je vous déconseillerai de tenter de les
placer là en secret, car j'ai appris qu'une ancienne prophétes-
se l'informe de l'avenir, et vous seriez découverts. Ce serait
très mauvais pour vous certainement.
"En échange je vous offre deux trésors. Une broche d'or
sertie d'ambre et un manuscrit en or."
Zelios sort une bourse de cuir marron juste assez grande
pour tenir dans la paume de la main. Dans la bourse, emballé
dans un carré de soie, se trouve un bijou. Toute en or, la broche
ovale possède un morceau d'ambre serti en son centre.
L'ambre a été soigneusement poli en un dôme sur le dessus
alors que le dessous est plat.
Même si ce n'est pas évident, la broche s'ouvre en deux
moitiés. À moins que les personnages ne recherchent l'ouver-
ture, ils ne la remarqueront pas avant d'avoir parlé avec Zelios.
Celui-ci leur montre la broche ambre et or.
"Curieusement, ce bijou a appartenu à Nova Arpad. Mes
informateurs m'ont dit que vous l'avez récupéré pour elle jadis
alors qu'il était détenu par des gitans. Quand elle a éprouvé le
besoin de vendre une partie de ses bijoux, la broche est deve-
nue la propriété d'un marchand de Brasov, et de là, elle est
arrivée en ma possession.
"Vous comprendrez que j'ai discuté avec beaucoup d'éru-
dits de valeur et appris ainsi beaucoup de choses concernant ce
trésor. Peut-être le savez-vous déjà, mais si ce n'est pas le cas,
voici:
"J'attire votre attention sur la jointure sur le côté. Si on la
fait jouer, la broche s'ouvre en deux; chaque moitié porte de
légères et minuscules inscriptions. On ne peut pas les lire sauf
en sortant l'ambre de son sertissage pour le placer sur les
marques. Quand cela est accompli, l'écriture est agrandie tout
comme le ferait une lentille grossissante d'Orient. Même si
l'écriture devient ainsi claire, je dois avouer que je n'ai pas pu
trouver un sens à ces caractères étranges. Peut-être que la clef
de traduction que vous avez trouvée dans la passe de Tihuta il
y a si longtemps pourrait vous servir."
Zelios lance un regard rusé aux personnages pour voir s'ils
réagissent à ce qu 'il sait.
l:AYlBRE PROPF1ÉT1OUE
77
 "Une fois que vous aurez inscrit les runes sur le château, je
le saurai. Revenez ici et je vous donnerai la broche et le gri-
moire qui l' accompagne. Au lieu de petites marques, le gri-
moire contient un texte beaucoup plus long. Outre leur valeur
et leur beauté évidentes, je pense que ces objets peuvent conte-
nir des informations concernant les prophéties qui entourent
Kupala. Je vous les donne. Les acceptez-vous en paiement de
la tâche que je vous propose ?"
Si l' un des personnages demande où se trouve le livre,
Zelios répond qu'il est ailleurs. "J'ai pensé qu ' il valait mieux
le garder à part de la broche. J'irai le chercher à votre retour,
n'ayez pas peur."
Si les personnages sont d'accord, ils peuvent aller en
Valachie et au château d' Arghes. Zelios leur fournit des des-
sins précis des runes qu'ils doivent tracer.

S C È1'\fE 2 g

L E CHÂTEAU DE JDR CULA

Pour atteindre le château d'Arghes, les personnages doi-
vent aller en Valachie en traversant les Alpes de Transylvanie,
les plus hauts sommets des Carpates, sculptés par le vent et
l'eau en des formations rocheuses torturées . Plusieurs passes
sinuent entre ces montagnes sinistres, parmi lesquelles la passe
de Bran, route principale entre la Transylvanie et les plaines de
Valachie. Le voyage par la passe de Bran devrait être assez
facile (c'est une voie de commerce importante). Puis on suit la
route jusqu'à Tirgoviste, on remonte la rivière Arghes jusqu 'à
atteindre les petites villes de Curtea d'Arghes ou Arefu.
Depuis chacune d'elles, le château menaçant est visible au
sommet des falaises, comme tapi pour se jeter dans la rivière
des centaines de pieds plus bas.
Le château lui-même est un petit peu plus difficile à
atteindre. Une volée de 1.400 marches est taillée dans la roche
de la montagne pour y mener. Les marches doivent être
empruntées par une seule personne à la fois si on ne veut pas
tomber. Une chute envoie l' infortuné plusieurs centaines de
pieds plus bas dans la rivière. Même s' il ne tourne pas, cet
escalier rappelle fortement celui que les personnages ont
emprunté pour descendre dans le refuge de Zelios sous le châ-
teau de Bran. Certains pourraient se demander s'il ne s'agit
que d'une coïncidence. C'est bien le cas, mais si les person-
nages veulent spéculer, laissez-les faire. Quiconque utilise une
torche dans les escaliers est visible à des kilomètres et facile-
ment repérable depuis le château.
Celui-ci est dans le style architectural roumain plutôt que
teuton . Il possède cinq tours qui se dressent dans le ciel noc-
turne, reliées par des murailles épaisses. Il semble surgir de
l'ossature même de la montagne.
Dès que les personnages atteignent le sommet, plusieurs
hommes d'armes bloquent le passage et demandent ce qu ' ils
viennent faire au château d' Arghes. S' ils répondent poliment
qu'ils viennent rendre visite au maître des lieux , on leur accor-
de l'accès, mais un soldat est chargé de les surveiller. On peut
aussi réussir à Dominer les gardes ou à arrondir les angles en
usant de Présence. Une réponse impolie amène les gardes à
iO!(, .

~,.- , utiliser leurs lances pour déloger les personnages de leur pré-
caire position sur les marches. Chaque personnage ainsi tou-

78
ché doit faire un jet de Dextérité + Athlétisme (difficulté 8)
pour garder pied ou tomber dans le vide. Que les personnages
gagnent ou perdent, Dracula est fort contrarié par leur grossiè-
reté et cherche à les prendre pour les empaler aussi tôt que pos-
sible à moins qu'ils ne fassent rapidement amende honorable
et expriment leurs sincères regrets.
En supposant que les personnages se tiennent correcte-
ment, on les admet dans le château et on les emmène s'entre-
tenir avec Dracula.
LE lFn,s DU DRAGON
Le maître du château d' Arghes reste l'image même de la
santé et de la vigueur malgré son grand âge. Son sang de féal
lui donne une espérance de vie supérieure à la normale.
Dracula est plus grand que la moyenne. Il a de longs cheveux
noirs ondulés, une moustache noire, un front haut, le nez aqui-
lin et de très grands yeux verts perçants. Bien que mortel, il
possède une aura indéfinissable de dignité et de puissance qui
ferait l'envie de bien des princes vampires.
Qu'ils se soient séparés amis ou ennemis, Dracula
accueille poliment les personnages chez lui et demande s'ils
ont soupé. S'ils indiquent qu'ils ne se sont pas sustentés, le
prince appelle plusieurs hommes d'armes et leur demande de
s'offrir. Les hommes obéissent sans poser de questions, mani-
festement plus inquiets de contrarier Dracula que d'offrir leur
cou ou leur bras à des vampires. S'ils acceptent son hospitali-
té, Dracula observe avidement leur manière de se nourrir en
remarquant leur technique et la lassitude orgasmique qui bou-
leverse les victimes une fois la première gorgée bue.
S ' ils refusent, il se contente de hausser les épaules et les
invite dans son sanctuaire pour s'asseoir à l'aise en parlant.
Même s' ils se sont quittés ennemis, Dracula est curieux de
savoir pourquoi les personnages sont venus à lui. Alors que sa
survie et sa présence dans le château ne sont pas totalement
secrètes, il espère également apprendre qui est au courant et
qui a dit aux personnages qu'il serait là. Il souhaite aussi qu 'ils
l' aident dans sa quête de l'immortalité. S'il peut convaincre
l'un d'entre eux de l'Étreindre sans user des liens entre sire et
infant, il est prêt à les aider quels que soient leurs besoins.
Il existe quelques complications cependant: Durga Syn l'a
averti de ne pas accepter l'Étreinte d'un Nosferatu ou d'un
Malkavien. Dracula ne veut pas devenir un monstre ou un
dément. Il ne veut pas non plus rejoindre la Camarilla ou les
bandes d' anarchs qui s' opposent à elle ; il veut une indépen-
dance stricte et totale.
Avec cet objectif à l'esprit, cependant, Dracula commence
à courtiser les personnages en jouant les hôtes parfaits, en les
régalant d'histoires amusantes, en écoutant attentivement ce
qu'ils lui disent à leur tour et en pourvoyant à tous leurs
besoins. Il concentre également son charme indéniable sur "un
des personnages en particulier, le couvrant de son attention et
en exprimant clairement son intérêt sexuel pour lui ou elle.
Il n'est pas aussi intéressé qu ' il y paraît cependant.
Dracula a été très seul depuis la mort de sa femme Livia. Il
peut leur raconter la triste histoire de son suicide en sautant
dans la rivière depuis les murailles alors qu ' il semblait que les
Turcs prendraient le château. Aspirant à un amour tel celu i
qu'il éprouvait pour sa femme, Dracula recherche quelqu'un
qui l'aimera en retour, sans restriction.
Cette relation peut grandir naturellement durant le cours du
jeu, sinon le Conteur peut avoir besoin de vamper (excusez le
jeu de mot) quelque peu le personnage en jouant les attentions
de Dracula et en insistant sur son charme irrésistible. Si le
joueur dudit personnage n'est pas trop embarrassé par les
égards de Dracula, le Conteur peut pousser les choses aussi
loin que possible. Le prince s'assied à côté du personnage, en
caressant son bras, en plongeant son regard dans le sien et en
poussant l'érotisme aussi loin que possible en public (dans
l' intimité de la chambre à coucher, c'est une autre histoire). Si
le personnage essaye de profiter du fait que Dracula le regar-
de dans les yeux il risque d'être déçu: il possède une invulné-
rabilité mystique inexplicable à la Domination.
DRO:lT A U :BUT
Les personnages souhaiteront sans doute expliquer à
Dracula la raison de leur présence. Cela l'amuse qu ' ils aient
fait tout ce chemin pour graver des runes sur les murs de son
château, mais il ne refuse pas le sérieux de leur demande. Au
contraire, il leur dit qu ' il souhaite les accompagner pendant
plusieurs nuits et les invite à rester; il refuse de discuter de la
chose plus avant jusqu ' à ce qu'ils puissent à nouveau avoir le
plaisir de se revoir.
Leur séjour forcé n' est pas désagréable. Chacun se voit
attribuer une chambre somptueuse donnant sur les murs inté-
rieurs du château (il n ' y a donc pas de fenêtre pour laisser pas-
ser la lumière). Les serviteurs de Dracula veillent à tous leurs
désirs. Il leur donne de beaux vêtements s'ils n'en ont pas et
leur offre de délicieux mortels pour dîner (tant qu'ils s' abs-
tiennent de les tuer). Bien versé dans certaines choses concer-
nant les Caïnites, Dracula sait ce qui leur plaira sans doute le
plus et leur donne le sentiment d'être des invités honorés.
Il passe les quelques soirées qui suivent à apprendre tout ce
qu'il peut des personnages et de leur existence vampirique. Il
ne leur révèle pas qu'il a un captif vampire empalé dans ses
geôles (un espion envoyé par Lambach pour dénicher ses
secrets et l'obliger à se joindre à leur meute, qu ' ils nomment
un Sabbat). Il a envisagé de le réveiller et de l'obliger à l'É-
treindre, mais il sent qu ' il a besoin d'abord d' en savoir plus.
Ce qu ' il apprend des personnages (même s' ils ne lui disent
rien, c 'est un observateur attentif) l'a décidé à poursuivre son
projet. À ce stade cependant, il est peut-être amoureux de l'un
des personnages et désire que cette personne l'Étreigne ; mais
il est peu enthousiaste, car il sait que le sire possède un lien de
sang avec son infant et il craint que cela ne détruise son amour
- et ses ambitions.
Au cours des nuits qui suivent, il propose des jeux de
hasard, des duels d'entraînement, des concerts ou des spec-
tacles de mimes amenés des villes en contrebas - tout ce qui
est nécessaire pour distraire ses invités et les faire rester un peu
plus longtemps. Selon le degré d'indifférence des person-
nages, il organise des saynètes érotiques, des parties de sado-
masochisme et d'autres divertissements sophistiqués. Lors de
ces réjouissances, il renforce les liens entre lui et son amant,
en le touchant sans cesse, en lui offrant des cadeaux particu-
liers et en dominant et se laissant dominé tour à tour quand ils
font l'amour.
Finalement, Dracula donne l'autorisation aux personnages
de marquer son château. La sculpture des glyphes prend plu-
L:A.:'I1BRE PROPl-IÉT 1QUE
79
sieurs heures et se termine juste avant le lever du soleil. À l'in-
verse de ce qui s'est produit lorsqu ' ils ont marqué le château
des Bessarab en Transylvanie, la terre ne tremble pas et il n'y
a aucune indication que quoi que ce soit ait changé. En termi-
nant de marquer le château, ils remarquent un homme qui tente
de se surpasser en grimpant les innombrables marches qui y
mènent depuis la vallée. Les gardes de Dracula le remarquent
également et avertissent le prince. L'étranger arrive environ 10
minutes avant le lever du soleil. Les personnages nerveux se
sont sans doute déjà retirés dans leurs chambres du château.
S CÈNE 3) ~
LA lo/IORSURE DU DRAGON
Si les personnages ne restent pas pour entendre les nou-
velles du messager, elles leur sont simplement données quand
ils se réveillent le soir suivant. Une meute de vampire qui se
nomme un "Sabbat" est en route pour le château. Les person-
nages qui sont prêts à braver le soleil apprennent ce qui suit:
l'un des agents de Dracula, l'homme qui monte les escaliers,
arrive porteur d'un message urgent pour son maître, message
qu 'il délivre entre deux respirations sifflantes.
"Une bande de démons et de sorcières a pénétré en
Valachie, monseigneur. Ils se dirigent vers le château."
D 'après la description que fait le messager des actes des
envahisseurs, les personnages - ainsi que Dracula - peuvent
être certains que ce sont des Caïnites. L'agent estime que le
groupe arrivera au château le lendemain soir.
Outre les questions de Dracula, les personnages peuvent
avoir les leurs concernant la nature des intrus. Le messager
informe son maître - et les personnages - que le groupe ne
se déplace que de nuit et qu ' ils semblent posséder une force et
une rapidité surnaturelles. Il les appelle des monstres, décla-
rant qu ' il a vu leurs yeux d ' un rouge sanglant et leurs crocs
hideux.
"Ils se nourrissent du sang des gens en égorgeant leurs vic-
times et en buvant alors que leur cœur bat encore. J'ai enten-
du dire qu ' ils se donnent le nom de Sabbat et qu'ils disent
n'accepter aucun maître," déclare le messager d'une voix
emplie d'horreur. Il ajoute qu ' il n'a entendu mentionner que
les noms de Lambach et Tabak et suppose que ce sont les deux
chefs de la bande.
Plutôt que d'envoyer tout de suite une force intercepter le
groupe, Dracula ordonne que son agent le suive et lui rappor-
te ses activités. Il invite les personnages à rester dans son châ-
teau jusqu 'à ce que l' affaire soit résolue. S'ils insistent pour
partir, Dracula ne les en empêche pas, mais il montre claire-
ment qu'ils l'ont déçu. Dans tous les cas, l'heure tardive
empêche les personnages de s'en aller immédiatement.
Le lendemain soir, les personnages se réveillent au bruit
d'un combat juste devant les portes du château sur le petit pla-
teau au sommet de la montagne. Le Sabbat est arrivé et la
bataille a commencé.
COi\j(PLITCAT IONS
À moins que les personnages ne décident de se joindre
immédiatement à la bataille, ils ont quelques instants pour
observer la scène qui se déroule devant le château. La meute
80
du Sabbat se compose de 10 vampires. En plus, un second
groupe de vampires a rejoint la bagarre ; ils ont tendu une
embuscade au Sabbat alors qu ' il arrivait en haut de l'escalier.
Les forces de Dracula sont ostensiblement absentes.
Si les personnages ont assisté à la Convention de Thorns,
ils peuvent reconnaître deux des huit individus du second
groupe: ce sont des justicars. Avec un peu de jugeote on peut
déduire que les six autres sont des archontes. Un jet réussi de
Perception + Vigilance (difficulté 7) révèle la présence de
Lucita parmi ces derniers.
Les vampires de la Camarilla ont manifestement le dessus
sur le Sabbat mal organisé. Alors que les personnages regar-
dent, trois membres de la meute tombent sous l'assaut disc i-
pliné des archontes aguerris au combat que conduit Lucita.
Milov Petrenkov, le justicar gangrel, s'avère particulièrement
impressionnant au combat et abat un autre membre du Sabbat
en déchiquetant de ses griffes l'infortuné en deux morceaux.
Sans avertissement, les forces de Dracula font une sortie ;
les soldats font virer leurs montures pour assaillir le flanc des
forces de la Camarilla. La bataille change de cours presque
immédiatement alors que le Sabbat profite d ' un répit inespéré.
Depuis sa position au milieu de la bataille, Dracula appelle les
personnages pour qu 'ils se joignent à lui.
"La Valachie ne permet à personne de violer ses fron-
tières ! Joignez-vous à moi. Glanez honneur et gloire !" les
exhorte-t-il d 'une voix qui domine la clameur de la bataille.
LE, DI!LJ!',l'y[l\'IE
Une fois que Dracula s' est impliqué dans la bataille, les
personnages ont quatre possibilités. Ils peuvent rester dans le
château et observer la bataille entre l'armée de Dracula, les
justicars et le Sabbat se conclure par une victoire décisive -
mais coûteuse - pour le prince de Valachie. Ils peuvent se
joindre à Dracula, en attaquant les justicars - et assurer ainsi
la victoire de leur hôte - , se mettre du côté des justicars (et
donc de la Camarilla) ou bien aider la meute du Sabbat.
Si les personnages choisissent de rester neutres, ils peuvent
observer l'Empaleur en action alors qu ' il massacre ses enne-
mis avec ses troupes.
Le Conteur devrait ne pas hésiter à décrire la sanglante
bataille dans toute son horreur. Dracula fait honneur à sa répu-
tation de guerrier talentueux et impitoyable en coupant les
têtes, les bras et les jambes, et en utilisant sa monture pour pié-
tiner ses ennemis après leur chute. Les justicars et Lucita
échappent au carnage et s'enfuient de la bataille une fois qu ' il
est clair qu ' ils n'ont autrement aucun espoir de survie, mais le
reste des forces de la Camarilla succombe aux troupes de
Dracula. Deux membres du Sabbat, Lambach et Tabak, sont
littéralement transpercés de pieux de bois et emportés, immo-
bilisés mais encore conscients, dans le château.
Si les personnages aident Dracula, ils le font en sachant
pertinemment que leurs actes pourraient fort bien détruire
leur réputation aux yeux de la Camarilla. Cela ne posera
peut-être pas de problème à certains, surtout s'ils sont des
sympathisants anarchs ou s' ils ont des ennemis parmi les
chefs de la Camarilla. Il est également possible qu'un per-
sonnage ou plus se joignent à la bataille pour donner l' im-
pression de soutenir Dracula pendant que, en fait, ils aident
les forces de la Camarilla à s'échapper. Comme il est impé-
ratif que Lucita survive à cette rencontre, le Conteur peut
laisser les personnages l' aider en faisant semblant de se
battre contre elle pour lui permettre de s ' enfuir. À moins
qu ' ils ne fassent quelque chose de ce genre, Lucita remarque
leur présence parmi les forces de Dracula et les considère
désormais comme des ennemi s.
Si les personnages ne voient pas d'autre solution que de
soutenir les justicars, ils doivent accepter les conséquences de
leur répudiation par leur hôte. De toute façon, les forces de
Drac ula surpassent en nombre les justicars, même si les per-
sonnages se joignent à eux. Au mieux peuvent-ils les aider à
faire une retraite judicieuse avec ce qui reste de leurs forces.
S'ils s'opposent ainsi un Drac ula, cependant, ils ont intérêt à
fuir avec les justicars, car Dracula est impitoyable pour les
traîtres - même ceux qu ' il a appris à aimer.
Si les personnages décident d'aider le Sabbat (et si jamais
ils sont membres de cette secte naissante ils se sentiront sans
doute obligés d ' agir ainsi) , ils se retrouvent largement surpas-
sés en nombre et doivent combattre la Camarilla et l'armée de
Dracula. Même s'ils survivent, ils ne peuvent empêcher
Dracula de capturer Lambach et Tabak ni le massacre des
autres membres du Sabbat. Le Conteur doit faire une tentative
pour encourager les personnages à se replier une fois qu ' il est
clair qu ' ils n 'ont aucun espo ir de survie (sauf en tant que pri -
sonniers de leur ancien hôte) . S' ils ignorent cette possibilité,
ils doivent affronter le destin qui les attend - et il n'est sûre-
ment pas bien agréable.
Quoi qu ' ils décident, les justicars et Lucita s' enfu ient sains
et saufs alors que Dracula fait prisonniers Lambach et Tabak.
Les caractéristiques qui suivent serviront à simuler n' im-
porte quel archonte ou membre du Sabbat que les personnages
peuvent affronter. S'ils sont particulièrement puissants, le
Conteur peut endurcir ces types. Souvenez-vous seulement
qu'ils sont de la chair à canon, destinés à la Mort Ultime.
AR CiPJONTEr SABBAT"
Nature: Défenseur/Dév iant
Attitude: Tyran/Rebelle
Génération : 8'
Physique: Force 4, Dextérité 3, Vigueur 4
Social: Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 2
Mental: Perception 4, Intelligence 3, Astuce 4
Talents: Vigilance 3, Bagarre 3, Esquive 3, Commandement
2, Intimidation 2
Compétences: Armes à fe u l , Mêlée 3, Équitation 2, Furtivité
2, Survie 2
Connaissances: Linguistique 1, Occultisme 2
Disciplines: Le Conteur est invité à utiliser toute discipline ou
pouvoir occulte qui el1lichirait l'atmosphère dramatique de la
scène. Que les règles aillent au diable!
Vertus: Conscience/Conviction 2, Maîtrise de soi/lnstinct 3,
Courage 3
Voie: Humanité ou ChevalerielBête, Humanité ou Diable 7/6
Volonté: 7
I.:A)1BIŒ PROPBÉT1O"CE
81
 Lambach et Tabak n'ont pas de caractéristiques car ils
n'auront pas de relations avec les personnages. Ils sont empor-
tés loin du combat et empalés.
Milov Petrenkov et Madame Fanchon (les deux justicars)
sont détaillés au chapitre cinq, tout comme Lucita. Les justi-
cars n' ont pas de caractéristiques car ils sont trop puissants
pour succomber aux personnages et devraient échapper au car-
nage, sans doute en laissant des victimes dans leur sillage.

CE QUI SE ipAS~m EN COUU 55E,;S

Même si les personnages l'ignorent, le premier pri-
sonnier de Dracula est un membre de la meute qui est
venue attaquer le château. L'inimitié de ce Sabbat
envers lui vient de son habitude de capturer des
Tzimisces en les empalant avant de boire leur sang puis
de les détruire. Les Tzimisces ont soutenu le prétendant
Danesti au trône de Valachie plutôt que Dracula et ils
ont comploté contre lui durant son règne. Ses actions
contre eux sont des représailles pour leur traîtrise.
Dracula peut choisir de le révéler ou non aux person-
nages . Cela les aiderait certainement à comprendre
pourquoi la meute attaque le château d' Arghes .
Alors que les Démons isolés que Dracula a tués
n ' avaient pas d'alliés assez intéressés pour tenter de les
sauver, son dernier prisonnier possède un Vinculum
avec Tabak et sa meute. Lui et Lambach espèrent
prendre le château de Dracula, libérer leur compagnon
de meute et utiliser la fOlteresse pour leur usage.
Malheureusement pour eux, ils sont pris entre un grou-
pe de justicars et d'archontes déterminés à les détruire
et Dracula, qui considère leur arrivée comme une
réponse à son dilemme concernant l'Étreinte.
Personne (sauf le prince et son messager de
confiance) ne sait que Dracula a tout manigancé. Averti
longtemps avant l'arrivée de son "messager" qu'une
meute d'anarchs déchaînés venait le tuer, il a envoyé
des messages secrets aux justicars pour leur dire où ils
pouvaient trouver le "Sabbat". Après avoir attendu que
les justicars fassent l'essentiel du boulot, Dracula pré-
voyait de sortir, de détruire les justicars et de prendre
les membres du Sabbat pour son usage personnel. Qui
a dit que les mortels ne pouvaient pas être aussi retors
que les vampires?

SCÈNE -41
]ENTRÉE DANS LA NON~ VIE
Après le combat, les personnages auront fui ou seront libres
d'aller et venir. Si l'un d'eux s'est mis du côté de Dracula et ne
l'a pas trahi durant la bataille, il est libre de rester avec le prin-
ce ; ce dernier toutefois demande plusieurs nuits de solitude
pour conclure ses discussions avec ceux qui l'ont attaqué. Si le
personnage n'accepte pas ces conditions, il peut aider le prince
à devenir mort-vivant. Si tous les personnages ont prouvé leur
loyauté envers Dracula, tous peuvent l'assister à leur gré.
CFIROXICA TRANSYLVA1\,] f:\ III

82
 Les personnages ne le savent peut-être pas, mais Vlad a
échappé aux manipulations des Tzimisces et conservé son
trône grâce à l' incompétence de Lambach. Le prisonnier vam-
pire est l'un des espions de ce dernier. Maintenant, Dracula
tient Lambach et son chef de meute plus puissant, Tabak. Deux
nuits après la bataille, il donne le choix à Lambach: l'É-
treindre et renoncer à tout contact futur ou mourir. Le lâche
individu accepte. Sous la surveillance de quelques serviteurs
loyaux (ou des personnages), Dracula oblige Lambach à l'É-
treindre. Il se tourne ensuite vers le chef de Sabbat sans défen-
se et le diablerise, devenant ainsi de la même génération que
son sire. Fidèle à sa promesse, Dracula permet à Lambach de
partir et ce triste sire s'enfuit dans la nuit. Le Conteur doit
insister sur l'aspect dramatique de cette scène en décrivant l'É-
treinte de Dracula par Lambach et la diablerie de Tabak. Jouez
1'horreur du vampirisme; que les horribles cachots du château
d ' Arghes dictent l'ambiance de cet acte blasphématoire.
Une fois Étreint, Dracula paraît changé. Alors qu'il est
encore attentionné envers les personnages (s' ils restent au châ-
teau), il paraît plus distant. Il prévoit de partir et de se faire
bientôt connaître des autres Tzimisces. Comme il a beaucoup
à faire, le prince demande que les personnages s'en aillent
maintenant - même son amant. Il les assure qu ' il est encore
leur allié (et amant), mais il explique qu ' il doit désormais
suivre une autre route. Si le personnage qui est devenu son
amant ou sa maîtresse refuse de s'en aller, il peut rester avec
suffisamment de supplications. Les autres doivent accéder au
désir de Dracula et s'en aller. Ce n'est pas la dernière foi s
qu ' ils entendront parler de lui .
SCÈNE 5> g RETOUR À IBRASOV
Une fois que les personnages en ont terminé avec le Prince
Dracula, ils peuvent retourner au tertre sous le château de Bran
pour y trou ver leur récompense. Fidèle à sa parole, Zelios les
attend avec la broche et le grimoire. Il ne mentionne pas le fait
qu ' il ne possédait pas le livre auparavant puisqu ' un groupe de
Disciples de Seth ne le lui avait pas encore donné. Zelios suit
le fil du rasoir : il veut retenir le démon mais en même temps
il pactise avec ceux qui ne sont guère mieux que les instru-
ments dont il a besoin pour terminer son rituel géomantique.
Une fois dans la chambre intérieure, Zelios leur donne la
broche et le grimoire. Il répète ce qu ' il a dit de la broche à la
scène 2 pour leur rappeler comment l'ouvrir. S'ils ne com-
prennent pas qu'ils doivent glisser l'ambre sur les pages d 'or
du livre, il peut le leur expliquer. Si les personnages ont avec
eux la clef de traduction , ils pourront lire le texte de la broche
et du grimoire dès maintenant. Sinon, ils doivent attendre. Dès
lors, ils découvriront ce qui suit.
Au CŒUR DE LAlWH~RE
Une foi s que les personnages ouvrent la broche et glissent
l'ambre sur les caractères à l'intérieur, ils peuvent les traduire
en utilisant la clef découverte dans la tour de la passe de
Tihuta. Le texte dit ce qui suit :
Je suis la clef Au cœur de mon jumeau je révélerai la véri-
té. Plus jamais les mensonges de notre père ne nous piégeront.
Tous connaîtront désormais la noire pourriture derrière son
beau visage. Lisez sa trahison et pleurez pour nous tous.
Le livre lui-même est un grimoire rond. Sa couverture
semble faite de deux minces feuilles d 'ambre avec de mul-
tiples inclusions qui lui donnent un aspect tacheté. Les pages
sont d 'or battu. Un lourd bandeau de métal entoure le grimoi-
re et le maintient fermé. Au centre du bandeau se trouve une
dépression ovale. En y plaçant la broche on déverrouille le
bandeau, ce qui permet au livre de s'ouvrir. Les pages d 'or à
l'intérieur ont été profondément gravées.
Les marques sur l'or peuvent être lues en passant l'ambre
dessus . Quand l'ambre les grossit, les lettres semblent rem-
plies d ' une sorte de liquide rouge sang, ce qui donne l' impres-
sion qu 'elles sont en feu . La clef de traduction des person-
nages sera à nouveau nécessaire pour déchiffrer 1'histoire qui
suit, page 84.
R ÉJPERCUSS[(ONS
Les personnages ont le journal de Javaniel et le savoir qu ' il
contient. Ils doivent maintenant décider de ce qu'ils vont faire
d ' un tel savoir. Dans les nuits à venir, plusieurs personnes peu-
vent les contacter pour acheter le grimoire ou l'échanger
contre quelque chose d 'une grande valeur pour eux. Goratrix
adorerait le posséder, tout comme n' importe quel Tzimisce ou
Tremere. Les chefs du Sabbat trouveraient un grand intérêt au
texte, alors que les pions du Jyhad dans la Camarilla pour-
raient chercher à le détruire.
Les personnages vont-ils le vendre ou l'échanger contre la
puissance ? Refuseront-ils? S ' ils refusent, comment protége-
ront-ils le livre du vol? Veulent-ils avertir d'autres Caïnites et
partager ce qu 'ils ont découvert ? La plupart ne les croiront
pas , mais certains si. Finalement, s'ils survivent, les person-
nages seront au seuil de la Géhenne; ils doivent décider dans
quel camp ils se trouveront.
L'A;\1BRE PROPBÊTJOUE
 (J~1"~ t1"i1"e~ et ~ItH1"~1
Oe VDH~ ItAre~~t t:et Itvertt~~esuent en ~ltt:hlt~t' 'lHIU e~t p~~~t~(e 'tHe ie ne 1"ev~ie p(H~ ItHt:Hn Ae VDH~. S li( .e~t ûrit 'lHe
sue~ Aernti1"t~ 1'ltr~(e~ AbtVent VDH~ IfttttnAre 1'M-Adif SUit 711~1"t , U(tisue, lfi~1"~ 'lH/t( en Mit Ittn~t. Oe nt ;1"lttn~ plf~ (If su~rt
en d(e-ium.e , ~eHtesuent t:t 'lHt sut~ rêve~ su /~nt sumtri et 'lHi IfttenA su~n iisue ItH-Adif Ae t:e MHi(. :p~Hrtltnt su~n t:ItHr
~MAe e~1'bir ; ie nt l'eHJi- 1"ten isult~intr Ae 1'tH~ hiAeHJi- 'lHe t:t 'lHi su le~t AeÎif Ifrrivi. (J'Ui pDHr'lH~t i'lf~pi1"e if tif virUIt~(e
su~rtl if Hne plfiJi- 'lHi n IItAsuet ItHt:Hn t~Hrsuentl ItH~ Hn t:lfHt:~SUlt1".
Oe t:1"~i~ 'lH Ii(~ vienArmt pienfit sue t:~1"t:her. Ot nIIfi 1'1t~ PlitHt:DH1' Ae tesup~ 1'DHr ttrsuint1", je A~i~ A~nt: t:~susuent:er.
A~ez pDHr SU~t Hn' pen~u Itisultp(e Altn~ tt~ nHU~ if ventr ~i t:dlf peHt VbH~ 1'rÛtrvt1" 'At~ h~rreHr~ 'lHt SUlbnt Air~pi sum
eJi-i~tent:e. :pHt~~iez-vDH~ Ai~t:t1"ntr tlt viriti Altn~ sue~ 1'lt1"~tt~ et tHi1" t:t 'lHt pDHrrlfU ,{[t1"Htre v~t1"t iisue.
[Jâ (t teJi-te AeVtent tnintettl~tP(e . .L /~r ~ /e~t t:~rr~Ai et lt ,verAi.]
... S hDH nDH~ Jt Jtt:t:HÛttl~ 1'M Ae ~rltnAe~ te~tiviti~. J t J! Itppdi A~~ e~dlfve~ 'lHe ~e~ A~sue~~i'lHe~ ~nt t~1"tHrÛ et sult.Ç-
$Jtt:1"Û AI Hnt tlt;~n tdtesuent i~n~pte 'lHe nDH~-suîsue - 'lHi Itvi~n~ VH tdttsuent At ChbM~ tt1"1"iptt~ intti~u~ ItHJi- SUlttheH-
1"eHJi- 'lHi ItVlfÎtnt Ai1'tH ii n~~ t:m~inèrt~ - nM~ tri~Mnni~n~ At ri1'Htsim Aevlfnt t:ettt ~JtHVIt~o!rie. AH CDH1"~ At~ nHit~
~Hivlfnte~, it~ nDH~ tenü1"ent 1'lt1" I!I-t~ 1"iche~~e~ et 1'lt1" Ae · tlt .t:~lti1" et AH ~ltn~ Ae pipû Ae~ ptH~ ~Ht:t:H(ent~. J t~ nDH~ ~nt
b#ert' Ae~ pDHvbir~ , ItH-fietii Ae~ 1"êve~ Ae (Jlfin tHi-suêsue. Encbre et tçHibHr~, it~ nM~ ent:bH1"It~eltient ii 1'lt1"tiâ1't1" if teHr~
1"itHd~, if 1'lt1"tlt~er Ae~ PJtin~ ifVec Ae~ AiSUbn~ et .t int(i~tr te~ ptH~ crHdte~ Ae~ tb1"tH1"e~ ii Ae~ innbt:ent~. •
A (br~ ~Me~h ~Ht:t:bsuPIt ii ttHr , ~iAHdibn. Jt nDH~ Ainbn;1t tM~ et te~ sult(tlti~ltnt~ nDH~ tbsuPt1"mt Ae~~H~ td~ te~
hb1"Ae~ Ae t'Enter. Vef,d~, 711ltAid et subi tj'isue~ esu1'ri~bnnû ; et pltr te~ tDH1"SUent~ (e~ 1'tH~ i1'DHvlfntltPte~ m n~H~ It tbr-
~û ii {,trûnAre te chet su~rtd Ae~ ]51t ' lft. A br~ 711ltAid It iti sulf~$Jtt:rit ~~n ~ltn~ PH et ~bn e~~enet 1irbPU plt1" Sbn ,."bpre
intltnç nDHVeltH-ni. Vdd~ et SUbt vÎsue~ nb~ eJi-i~ttnt:e~ ipM~nu~ pDHr 'lHe te~ ]5lt lIt( pHi~~ent nDH~ 'lHe~tibnnt1".
Oe ne VDH~ 1'Jtr(e1"lti plt~ Ae tDHte~ te~ hbrreH1"S et te~ hHsuUilttibn~ 'lHe nDH~ Itvm~ ~HPie~ Altns nbt1"e CIt1'tiVtti. Vdr.i~ e~t
su~rt Ae ses tbHrsuent~ en e~~Jt~ltnt vltinesuent At ~lt1"Ae1" te~ in/~rsulttim~ 'lHe ShDH Aisi1"ltit. Oe IH~ 'lHe~tibnni ~ltn~ etSMI
t:hlt'lHt Ibi~ Itvu Ae~ tb1"tH're~ nbHve(tt~ et 1'tH~ hbrripte~. Z:>e~ ver~ et M~ If~tit:bt~ IDHi~~Jtient suit chltir i suit ~bit itltU c~susue
Hn rDH~e (inceHt 'lIÛ su'envdb",plfit Ae tDHrsuent~ iternd~. 711lfi~ (e pire itltU 'lHltnA SUbn It,,!âen Irire venlfit sue vbir ln

SUHrSUHrltnt Ae~ b#re~ ~iAHdrice~ Ae tiperti et Ae 1'JtiJi- ,~è MHtesuent je v~H(lti~ te rej~inAre. Jt sue Ait Ae~ ~ecret~ terripte~
'lHi priûrent ;Mn e~prit et suit Miun. Oe t:rJti~nlfi~ Ae re~ter tbHjDHr~ Itin~i, Hn vt~ti~e pitb'tltP(e1 Hn JDHet pri~i 'lHe te sultti-
ti'lHe ShbH relH~Jtit At re1'b~er.
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SUbH Iri1"e n~H~ Itvltit trlthi~ ItHJi- ]5lt lItt et 'lH 'it~ 1'b~~iAltient Ai~brsultè~ te Abn lie t'ilkSUbrtlttiti. Oe nt ~ltis cbsusuent je riH~­
si~ ii revenir if tlt (Jiti. 711 1lt~enDHittltnt AeVltnt nbtre :pire et nbtre 9rltnA-~tre, je teHr rJtt:bntlti et 'lHt i'ItVlti~ Ifppri~ et
suenAilti teHr 1'rbtedibn et Hn peA Ae ~~n~. n~tre :pire plfrHt enrlf~i pltr te~ nbHvettes 'lHe i e rltsuenlfi. Jt AtsuifnAIf ii (Jlfin
Ae tlfnetr Hne ~Htrrt isu~iAilttt et tCtltle ~H~ te~ ]5lt lItt. Avu t'Jtt:cbrA Ae nbtre 9rltnA-~ire, it riHnit tt~ ~Herrier~ At nbtre
dltn. 01itlfi~ tr~p Iltipte pDHr 1'ltrtir Itvec eHJi-.
(Jhlt'lHe JDHr ;km ~bsusueit itltit If~iti. Oe rêvlti Ae~ SUHrSUH1"e~ A. ~lfre.Sh et At~ hbr,rtHrS 'lH'it SUlItVlfit Aitt~. (J~If'lHe
~~ir je sut rivtittlti, CDHvert AIHn~ ~~tHr At Sltn~1 inèlt1'ltPte Ae sue ~DHvenir Ae et 'lH'it SUlItVltit AitI Ikltis ~ltt:hltnt 'lHe cdlt
ItH~Hrltit AIHn Ai$Jt~tre
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.nDH~ tDH~. 0 Ittllti~ v~ir >tbtre ,:père, (e ~Hp1'(iltnt Ae SUlltiAer ii tipirer te~ ~et:rtt~ Ae sue~ rîve~.
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Jt ~esuptltit Ai~trJtit pltr tif ~Herre et prbH1it Ae Ik /lfiAtr 1'(H~ titrA. nb~ sue~~If~trS revenlfient nHit Ifpri~ nHit Ifvet: tif nM-
.
ve(te AH tri1'lt~ AI H".' ItHtre frire ~Herrier, tHi pM Ae~ AiltP(e~ Ae jltAe. S~DH ~HPi~~ltit Ae~ 1'erte~ Aivlt~tlttrice~, sulti~ it
sesuPtIfU 'lHe tlt ~Herre nt :Se AirDHtlfit plt~ pÙn. n~trt :pire tHt ent:bre ptH~ Aittrsuini i it envb'tlt ~tS inllfnt~ ~Herrier~ jHS-
'lH'ii t:e 'lH'it nlen re~tt ptH~ Hn seHt. :pHi~ lé se tDltrnJt vtr~ nb~ ~Hiri~~eHr~, ttHr AtsultnAltnt At' prlnAre t'i1'u ~ ttHr tDHr.
(Je jDltr-tii, je 1"êvltè enc~rt Alfn~ SUbn Msusutit - et je sut ~bHvin~ At ct 'lHi Ifvlfit pb ru sum e~1'rit ii tif tbtie. Oe vis Ae
nDHvlltH ~ltre~~ venir ver~ su~i ; en t:ltrp~ni~ltnt suit ch~tr Itvu ,Aes ler~ rDH~i~ . it SUHrSUHrltit t:es J1ltr~tes :'
;4 ~I subn ~tHp !Ae Irire. Oe prtnA~ tltnt Ai ptlfisir if te v~ir te tbrtitttr ii subn t:bntltd ! Et 1'bHrtltntl t:t tbH1"SUent nIest
rien Aevltnt te ~ltv~tr 'lHe je vlfi~ te tivrer. "tH It~ iti trlthi , sulti~ plf~ pM SUbt. Oe n'lft !lfit 'lHe ~Hivrt tt~ Aûir~ .A.t SUbn sirt.
Ji nDHS It envb'ti~ iâ , nbn 1'ltS 1'~Hr &~nnltït1"e tt~ ptlfns At~ ]5ltlf(i1 sulti~ 1'Dltr ~ltv~ir ~/U~ !erlfient Ae~ enllfnts At vlfttHr
pDHr n~tre ti~nu. Z:>epHi~ Ae nbSUpreH~e~ Ifnnus nbtre ~ire It it( Ai;H plfr nbtre dltn. Jt ~/e~t tlt~~i A'ltttenArt 'lHt nDH~
nDH~ ivû(t;ms ii ~e~ viritlfv.te~ e"'.~û~ntsuents ; lé / est tlfs~i AIItttenAr~ 'lHe nDH~ rejetibns tes cbntrlttnte~ pU~'tlfPte~ 'lHt

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:J.la '1lH "Y IU1""1>H?117 ny 1>H 11 1j.loa 11>H "!! ~ddll.l! "lt ·.l(O"lIS' ?"i UH °711111 .lliS'(7f1I y Ui11lH.lla 1"" S'lfd iHla 'lU ?? i" Jn.lJ"
If? S'!lIUU07 1! mj, nifS' ?( iUlIUliU(l1J,U ï?l1! 11 ?!, Hj, 17 iS'1, 7 i1 1S'1"!.l S'1>H .lUJ?!? 1y Jyul1lH1Y (11 (H~ 1! ' S'(lIiJ) mj, iUlIJ.ou~t
·U? lHlIy7 1I>H S'J.1II iUl?" (Hj, u~d: uiOu 1y S'l1a S'1? S'YU1iU1I D ·1"~711/S' 1UllH;'S'!i;1(\11 UqJ,U ·J.HO! 1? (U nHU li? (U 7f!lfa
Ul iUlS'S'!l1? ?lH lU (Hj, S'J.l1>H1Y7H117 S'li? J.lId JiUl>HJ.HOi S'(o! 1J-1H U07U1 S'!HS' li! 'J??!l"JI Hj, Ul!211!? mj,S'ud iS'1 "?"11, 7
·S'a11l1j UH J.Hoa
Jn./,H7JS' U1 !S'U!l1 iS'l !Hj, i1 U!O? HIf 1(\~OJ.i liS' p,j, S'.lH~S' S'ou "Y lUH) S'J.l" iUl1U11U(11)H S'~Y iUl?O"Ull S' S'lY!?S' S'liS' !' HO u~d:
UiO U !' ! l r '11"7 .llUUOY S'l1d 1U ly iUl>HlS'5'!i./,l"l1 U011l i1 U!? 1) J.Hoa !"?7 117 ·S'l1d 1"HOJ.i 1? °111 u~d: uiOU lHj, iU1I.lJaS'1 Ul
,;,?""11"17 11"" 'IY ?OS' 'I? S'HOS' !717 ?l1.l??"MS'Ul~ D ·Zl(\HOdl? S'HO(\ ?S' Z1~He ·uO!i"H.liS''IY 'I.liOU ./,Hoa S'1Ul>HHJ.iS'U! S''IS' S'!lflH ' S'!""
- 'IUU1 S'liS' S'lia iUOS' 'lU ?11, 1121 S'17 ï./,OlH 1.liOU mj, iH1II 1U ?t ·'/'H1iU'I11I UH iS'1, 7 .1,117 1'I.l~d: 1.liOU 'IY S'1?OJ.l1d S'1? S'l1a Z'IiH07J I U
·'I.l07U'I 1U1iS'(7f1 !Hj, S'HO" l.l1Ul, y 7fH'I7 J.?1J.l(\l1 J.HO" nJ.7J .llfa JU~!S'U07 ?11) "D "]!!?J..l1i S'(HS' "D ·HU1IIHOS' S'!HS' °Ul, 11I 'ID
,,·U'/''IJ.. li? iUl?Hq! !Hj, 7f,"7 S'UOI '/'1~!.l!Y- i11j!0./,Y 11S' !' ./,!01S'S'111>H o
./,Hod !l1'/'1fS'Uy 11111! ' fJU- H111/1HOU S'liS' 1Y1Y7HO? li? S'Ully 1!"
1IS' .l'l?H07J, S'"lIJ..l1ll 1.J~d: UiOU "Y S'iUlI!U! S'J.1!11I1~a S''Iy .Jl!U.Jly" li? l!0 nHU ""? 1'3 ·./,HUH! 1.liqU .J'IUJ.HOiJY J.HOa y.Jl1i aOJ.i noS'
1U lV'j, i U l1"l1 UO!S'U17S'1f UiOU lIJ.~l1UU07 1U lHU ·S'?11IJ.7 S'HIa °S'11 ta S'i.JO! S'Hld S'li? iUO.J1iS'J.'I!UJ.1Y S'17 !lH.Jl1d iUO.J"!MHS' !Hj,
7fHl~ :?l1Y5' "Y ?11/1151 S'o"? l S'iUlI!U! 7fHl1'1(\HOU S'~S' :'l1d S'J.J711S'S'11 111 '111?lH07 HY 1iUIf?~UlfS' 'IJJ.11 111 11? .Jl1d 1J~11?11? i U O.J1S' S'li
·U.J'IJ.. li? J.'IU.J'I"Hq~ !' no.Jy UiOJI iUliS'1iU07 ?H" 7fH17 1')1 J.H~7 0~) .J'Iy711J.J.l1,')I H'IO HlI ' "yU07)ob 'IY 'Ii!Hj, 11) !' S'JS'S'ud11l'l dUi
'S'°m j,!!?711d aO.li S'PiUO>H iUOS' liS' S'HOU 1./,iU1,y i.JlIaH)d 117 ·l1./,"!(\.JHS' u~d: l./,iO U "'1" 1Ju~!l u~!11Iua li? 1H~ S'lId S'!0.J7 "U,
·7fHl1! 11? iUl1"'Iy S'1>11HlIy7 S'li) 1>1111147 S'HOU iUlIMy iUO.Jl?>1IOi S'?! 'lI.JYUl!(\ iU'I11I011l 1? yUl1Hj, t 1S'S'?1 .lH1) ?tHj, S''I~U01
-Ul>11 S'li? 1.J!OJ.7 S'1??!1I! S'11 S'uOS'S'!1'7 ·i!HO/y.J U'II S' f1 iU1!"HOS' U1, S' 1.J~d: 1.JiOU ·H1?C;Z: .JlId S'Ju11I1I')I S'1>11lHOS' S'HOU 1Hj, J!l?HO
iUq !lfj, S'l!i U!lI?' S'iO!Y!/ Y UlI?7 UH : 1Ju~!? UiOU lHU1M')I -iS'l, H" 17 i'1, 7 1" 'S'1??!11! S'li? J.Hod iUOS' UHl!./,Ji U! "!UO>f1J.l1"1) i"
7f!l1a 117 ·.J{O(\HOa !lIJ.(\ Hy 17.J:"0S' 111 ' Ho"y5' 1')1 "n"')IU07 lIi "'1" !,?"Y-HlI IS'UO?IlHO.Ji S'HOU 11Ij, nl1?HO" ?t ·S'UOl~!l!U! S'HOU S'''OU
 ijnplfre
cInquIème ••
tea
protnoonlatea
Vene3! imbéciles ; jetq-vous sur moi. précipite3-vous sur moi
par légions entières! et moure3 par dou3aines. Je suis éternet immor-
tel. Je suis invincible!
- Sire Jürgen von Verden! décédé

LES PROTAGO:-;']STES
 Voici les acteurs, majeurs et mineurs, dans le drame du Fils
du Dragon. Beaucoup de ces descriptions de personnages sont
présentées sous une forme abrégée. C'est intentionnel, et pour
deux raisons. D'abord , l'espace restreint empêche de détailler
leurs caractéristiques - 1'histoire est importante ici , pas la
question de savoir qui a le plus haut niveau de Domination.
Ensuite, peu de ces personnages s'opposeront physiquement à
ceux des joueurs. La plupart de leurs relations avec la coterie
seront sociables et ne devraient pas faire appel à des jets de
dé ; une li ste de caractéristiques n'est donc pas nécessaire.
Ceux qui veulent tous les détails sont invités à localiser les
personnages en question dans d'autres suppléments White
Wolf ou à créer les caractéristiques qui leur paraissent adap-
tées à 1'histoire et au niveau de leur troupe.
Comme toujours, la Règle d ' Or s'applique: si vous n'ai-
mez pas quelque chose, changez-le ou jetez-le.

U N ASSAMKTJE
K A lRJF AL NUlo/[ IR
Antécédents: Né dans une famille qui fournissait des ser-
viteurs à des assassins humains, Karif apprit très tôt la valeur
du silence et de l'obéissance. En vaquant à ces occupations
quotidiennes, il observait les meurtriers ; il reprenait leurs
maniérismes et imitait leurs actions. À l'âge de 12 ans, Karif
savait comment tenir le couteau, le garrot et l'épée. Il avait
aussi attiré l'attention d ' un Assamite appelé Wasim qui voyait
en lui le dévouement nécessaire à ceux qui pouvaient porter la
malédiction de la non-vie.
Finalement, Wasim vint le prendre. Attendant que le gar-
çon soit parti chercher du bois loin de la forteresse des assas-
sins, l' Assamite lui coupa sa retraite et le chassa. Karif se ren-
dit compte rapidement que quelqu'un était après lui.
Comprenant qu'il ne reviendrait pas à la forteresse, Kru'if
réunit rapidement les armes qu ' il pouvait improviser pour se
défendre contre son traqueur inconnu. Dès le début, c'était un
effort vain .
Toute la nuit, le Calnite joua au chat et à la souris avec le
garçon. Il mit à J'épreuve ses réflexes, son intelligence, son
courage et sa détermination. À un moment, le gru'çon réussit
même à tendre un piège au vampire et à le blesser légèrement
avec un bâton pointu. Wasim était content. Mettant fin au jeu
en capturant Kru'if, il l'emmena à Alamut.
Quand il comprit l' honneur qui lui était fait, Karif accep-
ta volontiers son rôle de serviteur de Wasim . Sept ans plus
tard , il devint apprenti. Après l 'entraînement rudimentaire
qu'il avait absorbé enfant, il passa à l' assassinat de grande
envergure.
Au cours des sept siècles suivants , Karif servit loyalement
son clan ; il remplit les contrats qu'on lui donnait et paya sa
dîme de sang à son sire. li combattit les infidèles qui venaient
de la chrétienté pour envahir sa terre natale et il apprit leurs
langues barbares.
En suivant la voie qu ' on lui avait enseignée, Karif était
parmi ceux qui déferlèrent avec les Turcs sur l'Europe de
J'Est, diablerisant tous ceux qu'il pouvait. Il voulait aussi punir
l' arrogance de ceux qui avaient envahi sa terre natale avec les
croisades. Ce désir était satisfait lorsqu ' il prenait leurs terres et
festoyait de leur sang.
Dans le sillage de la Révolte Anarch, Karif reçut la nou-
velle qu ' Alamut était attaqué par les chacals européens. En
retournant chez lui pour défendre la forteresse, il entendit par-
ler d'un accord. Karif fut convoqué à une réunion avec les
meurtriers qui ne voulaient pas plier le genou devant les
Européens. Ils J'ont envoyé à la Convention de Thorns pour
exprimer leur point de vue, alors même que le Vieux de la
Montagne était contre. Kru'if ne trouva aucune oreille prête à
l'entendre et il se joignit aux anarchs qui refusaient de céder à
la Camarilla.
Apparence: Kru'if a la peau et les yeux sombres. Il a de
longs cheveux noirs qu ' il porte noués en nattes . Il méprise les
raffinements vestimentaires turcs et préfère des habits du
désert confortables et un keffieh. Même s' il élève rarement la
voix , son ton est grinçant et semble rempli d ' amertume. Son
regru'd dit immédiatement à tous ceux qui le voient qu 'ils se
trouvent en présence d 'un tueur impénitent.
Indications de jeu: Vous êtes enragé par le traitement que
ces chiens de chrétiens ont infligé à votre peuple. Et mainte-
nant ils essayent encore de vous soumettre. Ainsi ils ont
découvert Alamut ? Pourquoi les autres ont-ils abandonné?
Vous ne céderez jamais tant qu ' il Y aura du sang en vous et de
la rage dans votre cœur. Laissez les Européens trembler, car
votre couteau fouaillera leurs entrailles et votre cimeterre
décollera leurs chefs arrogants pendant que vous lécherez le
sang de leur cœur sans vie.
Refuge: Lorsque les personnages le rencontrent dans le
Fils du Dragon, Karif est invité à l' abbaye de la Sainte
Couronne.
 Secrets : Karif sait qu ' une attaque est prévue contre
Silchester et qu ' un lieu de réunion secret a été décidé pour
ceux qui veulent y participer. Ils doivent s'y rendre ensuite
pour discuter de leurs futurs projets.
Influence: Actuellement aucune puisqu ' il agit contre les
désirs de son clan et se trouve loin de chez lui.
Destin: Dans les nuits à venir, Karif aidera à la mise en
place du Sabbat. Il deviendra l'un des premiers membres de la
Main Noire. Même s'il ne la dirigera jamais, son point de vue
tempérera la philosophie du groupe.
Clan : Assamite
Sire: Wasim
Nature: Dirigiste
Attitude: Fanatique
Génération : 6'
Étreinte: 717 ap. J.e.
Âge apparent : 25 ans
Physique: Force 3, Dextérité 4, Vigueur 4
Social: Charisme 3, Manipulation 2, Apparence 3
Mental: Perception 3, Intelligence 4, Astuce 4
Talents: Comédie 2, Vigilance 3, Athlétisme 3, Bagarre 4,
Esquive 2, Intimidation 3, Subterfuge 2
Compétences: Archerie 4, Étiquette 2, Herboristerie 2, Mêlée
4, Furtivité 4, Survie 3
Connaissances : Érudition 2, Investigation 2, Linguistique
(arabe, français, italien, allemand) 3, Occultisme 3,
Politique 1
Disciplines: Auspex 2, Célérité 3, Endurance 2, Occultation
4, Puissance 1, Quietus 3
Historiques: Alliés 2, Contacts 2, Génération 4, Mentor 3
Vertus: Conviction 3, Maîtrise de soi 5, Courage 4
Voie: Voie du Sang 6
Volonté: 8
L iES CAKNITES DE TBORl~S
Les Caïnites que les personnages peuvent rencon-
trer à la Convention de Thorns sont énumérés ci-des-
sous. Seuls quelques-uns sont détaillés dans ces pages.
Le Conteur ne doit pas hésiter à leur donner les carac-
téristiques nécessaires au cours de l' histoire.
L ES F ONDATEUR.S DE LA CA)lAR.1LLA
Hardestadt, Ventrue
Adana de Sforza, Brujah
Milov Petrenkov, Gangrel
Camilla Banes, Malkavienne
Josef von Bauren, Nosferatu
Rafaël de Corazon, Toréador
Madame Fanchon, Tremere
L ES ARCBONTES
Même s'ils ont le rôle d ' archonte des Fondateurs,
les quatre vampires détaillés ici ne sont pas liés par le
sang à leur justicar. Traqués par des Caïnites plus
puissants durant les premières nuits de leur non-vie,
ils ont compris le pouvoir du lien de sang et ont choi-
si de se lier les uns aux autres en partageant leur sang.
Chaque archonte est sous serment de sang d'un autre,
qui a son tour a passé serment envers un autre. Les
liens qui existent au sein de cette coterie constituent
son plus grand secret, mais aussi une force en temps
de crise.
LES LlE~S DE SANG DES ARCHO="TES
Federico de Padua,
Nosferatu

lDlES BRUJAHS
LliLliK ' K A li ROS
Ventrue
,
Gilbert d'Harfleur, Lilika Kairos,
/ ' Brujah

Père Jean-Marc d'Harfleur,

7' génération, infante de Maximarius Toréador
Nature: Innovatrice
Attitude: Rebelle
AUTRES CAINITES PRÉSE. 'TS
Étreinte: 1444 ap. J.e.
Éléanor de Valois, Brujah
Âge apparent: La vingtaine
Père Aymar, Toréador
Fille d ' un marchand grec, Lilika défia les conventions en
Patricia de Bollingbroke, antitribu brujah
acquérant une certaine érudition. Elle s'installa à Florence et
Unmada, Malkavien
se maria jeune avec un marchand italien, prévoyant d'avoir
Durga Syn, Ravnos
une vie d'épouse et de mère dévouée. Quand elle perdit son
Myca Vykos, Tzimisce
premier enfant dans une fausse couche, il lui parut clair qu'el-
Malthéas, Ventrue
le ne pourrait plus porter d'enfant sans risquer la mort. Elle se
Karif al Numair, antitribu assamite
consacra donc à aider son mari dans son travail jusqu 'à ce
qu ' il meure de la peste. Jeune veuve, elle céda la marche des
affaires à un mandataire et utilisa ses connaissances pour cher-
cher des textes et des reliques présentant un intérêt pour l'É- ce qu 'elle a ressenti alors et décida de ne plus jamais être
glise. sans défense. Alors que son sang brujah éveillait en elle la
Alors qu ' elle menait une de ces recherches, Lilika ren- rebelle, elle cherchait à mener à bien des changements modé-
contra pour la première fois des Caïnites. Étreinte par un rés plutôt qu'une rébellion ouverte ou une anarchie destruc-
cruel Brujah, elle fut jetée en pâture à ceux qui traquaient son trice.
sire dès la première nuit de sa non-vie. Elle n' a jamais oublié
LES PROTAGOS:lSTES

89

5' génération, infante de Losario
Nature: Innovatrice
Attitude: Rebelle
Étreinte: 1093 ap. J.e.
Âge apparent: La trentaine
Cette Brujah de cinquième génération est une petite blon-
de avec de minces yeux bleus et des traits acérés. Adana joue
les avocates du diable en encourageant le changement - mais
pas à l'aveuglette. Elle manœuvre souvent les autres pour
qu'ils prennent position afin qu'elle puisse ensuite adopter une
attitude contradictoire. Pendant toute la convention, elle s'ex-
prime à des moments curieusement choisis, parfois en pertur-
bant des solutions presque adoptées pour éprouver les percep-
tions et les croyances des autres Caïnites.
É LÉANOR DE VA L OrrS
6' génération, infante d ' Adana de Sforza
Nature: Innovatrice
Attitude: Juge
Étreinte: 1407 ap. J.e.
Âge apparent: 25 ans
Belle jeune femme avec de longs cheveux sombres et un
regard franc et évaluateur, Éléanor est l'infante de l'une des
fondatrices de la Camarilla, Adana de Sforza. Malgré cette
étroite filiation, Éléanor a la confiance des anarchs pour être la
voix de la modération et de la raison. Philosophe par nature,
elle comprend la position des anarchs, mais en privé elle pense
que les Caïnites ont besoin de l'influence protectrice de la
Camarilla pour se garder de la destruction par les mortels.
En tant que médiatrice et porte-parole en chef de la
convention, Éléanor ressent de manière aiguë sa responsabi-
lité de conserver une cohérence aux débats et d' empêcher
les Caïnites présents de se laisser aller aux injures ou aux
bagarres. Polie, elle conserve sa réserve envers tous ceux
qui sont là, à moins qu'on ne l'accuse de privilégier certains.
Éléanor suit la Voie de 1'Humanité et excelle en étiquette.
Elle parle le français , l'italien, l'allemand, l'anglais et le
latin. Sa meilleure discipline est la Présence, mais elle a des
talents de combat impressionnants qui sont augmentés par sa
Célérité et sa Puissance. Sa maîtrise de l ' Auspex lui permet
de sonder le cœur d'autrui et d'établir précisément leurs
intentions.
P ATRrrcrrA DE BOLLrrNGlBROKE 1
66T Y L ER 91
6' génération, antitribu, infante de Robin Leeland
Nature: Rebelle
Attitude: Opportuniste
Étreinte: 1381 ap. J.e.
Âge apparent: Difficile à dire - la trentaine
Parmi les paysans qui se sont soulevés pour soutenir le
rebelle anglais Wat Tyler, Patricia devint sa maîtresse après
que son mari fut assassiné. Elle marcha sur Londres avec la
rébellion, contribua au meurtre de l' archevêque de Canterbury
et fut parmi ceux qui obligèrent le roi à répondre aux exi-
gences des paysans. Capturée peu de temps après, elle atten-
dait la mort en prison quand un Brujah qui admirait son zèle
révolutionnaire, Robin Leeland, l'Étreignit.
Fuyant l'Angleterre, elle devint l'un des principaux chefs
de la cause anarch. Sa tentative réussie contre la non-vie
d ' Hardestadt contribua à déclencher la Révolte Anarch.
Patricia découvrit que le fait de boire du sang d'ancien aug-
mentait considérablement ses pouvoirs. Elle est venue à la
Convention de Thorns pour aiguillonner les anarchs et assassi-
ner Hardestadt le Jeune, qui s 'est mis à la place d'Hardestadt
l'Ancien pour que les autres ne voient pas en la Camarilla un
tigre de papier. Pour plus d'informations sur elle, voyez
Chicago by Night.
DES G ANGRELS
T rrlBERrrU 9 DrrPLOIVKATE ET
IVKESSAGER
Antécédents: En tant que messager personnel de l'ancien
Concile des Cendres - la coterie d'anciens qui gouvernait
jadis la Transylvanie - Tiberiu possédait un statut modique
parmi les membres de son clan. Lié par des serments de sang,
il livrait au comte Radu, le Tzimisce qui le possédait, beau-
coup des secrets qu'il devait transmettre.
Tiberiu a depuis acquis un meilleur statut. Il est devenu
indispensable pour transmettre les plans des anciens tzi-
misces d ' un lcnezat à l' autre. Comme les Démons s 'intéres-
saient de plus en plus à la politique mortelle, leur serviteur
gangrel devenait non seulement plus utile, mais il développa
également des talents diplomatiques . Mitru, Marushka et
Ruxandra le considèrent encore comme un allié loyal, car il
leur donne régulièrement des informations choisies. En fin
de compte, sans son lien envers Radu, sa fidélité irait d' abord
à lui-même.
Tiberiu voyage souvent en carrosse, dirigeant fièrement
l'équipage de chevaux infernaux qui le tire. Un examen plus
attentif de ces animaux révèle que leurs muscles ont été sculp-
tés, certainement par la Vicissitude. La plupart des passagers
ne réalisent pas que les chevaux ont des morceaux de corps
humain greffés dans leur anatomie. Une fois par semaine, on
leur donne du fluide vampirique, ce qui augmente leur force et
leur endurance de manière obscène.
Apparence: Ce messager est grand, pâle et balafré. On a
l'impression qu ' il a survécu aux pires choses que la
Transylvanie peut offrir. Des cheveux noirs ondulent derrière
lui quand il court dans les bois. Son comportement est devenu
de plus en plus inhumain. Ses yeux sont injectés de sang, et sa
peau est de plus en plus pâle avec chaque année qui passe.
Quand il entend le hurlement des loups dans la nuit, il a envie
de les suivre.
Indications de jeu : Avec les années, vous êtes devenu
froid et indifférent. Vous ne considérez plus les conséquences
de vos actions ; tout ce qui compte c'est votre obéissance
envers Radu. Rien ne vous ébranle, et rien ne vous empêche
d' accomplir les désirs de votre maître.

Refuge: Une grotte dans les bois près du château de Radu .
Secrets: À l'insu de Radu, Tiberiu a encore l' occasion de
voir les anciens membres du Concile des Cendres. La brutali-
té avec laquelle ils se sont dressés les uns contre les autres ne
le surprend pas. Pourtant, il leur transmet parfois une informa-
tion choisie. Cela démontre une tendance marginale à la liber-
té et lui permet une petite vengeance contre ceux qui vou-
draient l'exploiter. Il a également eu l'occasion de parler avec
des Lupins. Tiberiu a risqué sa vie en allant au Sept du Ciel
Nocturne dans le sud des Carpates.
Influence : Tiberiu échange des informations avec une
armée de contacts dans toute la Transylvanie. C'est un avanta-
ge considérable, car il connaît beaucoup de secrets que
d 'autres aimeraient posséder. L'essentiel de ce qu ' il entend, il
le murmure toutefois à son maître, le comte Radu.
Destin: Une nuit, Radu sera mis au courant de l'une des
indiscrétions de Tiberiu. Il sera furieux et passera sa colère sur
la chair de son serviteur. Après cette séance de torture, Tiberiu
sera voûté et hideux. Il apprendra à craindre la morsure du
fouet et la main de son maître.
Clan : Gangrel
Sire: Harnuth
Nature: Survivant
Attitude: Solitaire
Génération : 10'
Étreinte: 1050 ap. J.c.
Âge apparent: La trentaine
Physique: Force 3, Dextérité 4, Vigueur 4
Social: Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 4
Mental: Perception 3, Intelligence 2, Astuce 2
Talents: Vigilance 2, Bagarre 2, Esquive 2
Compétences: Animaux 3, Mêlée 2, (conduite
d'attelage) 4, Furtivité 2
Connaissances : Investigation 2, Occultisme 1
Disciplines: Animalisme 2, Célérité 5, Protéisme 4
Historiques: Alliés 4, Contacts 5, Mentor 4, Statut 2
Vertus: Conviction 3, Instinct 3, Courage 4
Voie: Voie de la Bête 6
Volonté: 6
MITLOV PETRE1\~ KOV
6' génération, infant de Scendrak
Nature: Barbare
Attitude: Solitaire
Étreinte: 974 ap. lC.
Âge apparent: 25 ans
Milov est un mince jeune homme sombre avec des che-
veux ébouriffés et des yeux innocents qui remarquent tout.
Calme mais avec une attitude de pouvoir maîtrisé, il sait ce
qu'il est - un vampire, le chasseur ultime - et que tous les
autres sont ses proies nocturnes. Malgré tout son calme, Milov
est extrêmement observateur et perspicace. Comme il gâche
rarement ses mots, lorsqu'il parle, ses paroles sont porteuses
d ' une immense gravité.
UNE L ASOMBRA
LUCITTA
Antécédents : Fille d 'Alphonse 1" d ' Arag6n, Lucita a
grandi privilégiée, mais irritée, sous la responsabilité de son
père et de sa famille. Elle a plusieurs fois songé au parricide
et s'est souvent enfuie pour être reprise par les gardes arago-
nais et ramenée à son père. Au lieu de s'occuper lui-même à
discipliner sa fille (en tant que roi, il avait mieux à faire),
Alphonse l'envoyait à chaque fois en confession, se fiant à
Dieu et à l'Église pour lui inculquer le repentir. Le fait que
son confesseur fut Ambrosio Luis Monçada rendit cet espoir
vain.
Monçada reconnut en Lucita un esprit indomptable - et
une féroce indépendance. Ces traits - combinés à son désir
pour elle - convainquit l'évêque que son Étreinte était justi-
fiée. Après en avoir parlé à d'autres membres de son clan,
Monçada décida que les Lasombras tireraient un grand profit
de cette personne de haute naissance.
Après son Étreinte cependant, les relations de Lucita avec
son clan furent loin d'être idylliques. Elle lutta contre
Monçada comme elle l'avait fait avec son père mortel, aspirant
à l'autonomie et à la liberté.
Lucita est une experte en combat, qu'il soit déclaré ou
clandestin. Sa vitesse et sa grâce naturelles l'aident dans cette
tâche et elle peut magistralement réduire des ennemis plus
forts avant qu'ils ne puissent lui porter un seul coup.
Lorsqu'elle combine son adresse martiale à son contrôle des
ténèbres, elle devient un adversaire vraiment terrible. À
l'époque de l'Étreinte de Dracula, Lucita est une archonte de
la Camarilla; car elle n'a rien trouvé de noble dans la destruc-
tion de Lasombra par son propre clan.
LES PROTAGO::\fISTES
91

Apparence: Lucita est grande et mince; sa peau possède
une teinte sombre classique. Elle a des cheveux noirs comme
de nombreux Espagnols , mais ses traits n'ont aucune influen-
ce maure. Elle porte généralement les vêtements d'une noble
plutôt que ceux d'un guerrier (la surprise est son alliée préfé-
rée), mais ses habits sont souvent sombres et privilégient la
facilité de mouvement sur l'apparat.
Indications de jeu : Votre naissance et votre éducation
vous ont donné une noblesse et un port naturels. En tant qu 'ar-
chonte, vous servez la Camarilla, mais vous vous servez aussi
vous-même. Vous avez appris l' art de la guerre, mais vous
réussissez le plus souvent par le tact et la négociation. Votre
soif de liberté se satisfait de vos voyages dans des pays loin-
tains. Ne laissez personne vous lier ou vous obliger à faire
quelque chose que vous ne voulez pas faire.
Refuge: Partout où c'est possible en voyage.
Secrets : Lucita connaît beaucoup de secrets en rapport
avec la cour d ' Arag6n. Elle entend aussi des rumeurs d 'autres
membres de son clan. Ostensiblement, elle parcourt Europe de
l'Est pour faire la volonté de Monçada ; en fait, elle aide
Anatole dans l' une de ses entreprises.
Influence: L' influence de Lucita couvre la cour d ' Arag6n
et, par extension, les autres cours chrétiennes d'Ibérie.
Destin: Lucita devient une guerrière de l'ombre accom-
plie, rivalisant en férocité et en réputation avec les Assamites
d'Orient. Lorsque se produit la Révolte Anarch et que le
Sabbat surgit de ses cendres, Lucita se tient à l'écart des deux
sectes , devenant l ' une des antitribus lasombras les plus
craintes du Monde des Ténèbres moderne.
Clan : Lasombra
Sire : Ambrosio Luis Monçada
Nature: Rebelle
Attitude: Défenseur
Génération : 7'
Étreinte: 1190
Âge apparent: 17
Physique: Force 3, Dextérité 4, Vigueur 3
Social: Charisme 4, Manipulation 2, Apparence 4
Mental: Perception 3, Intelligence 3, Astuce 3
Talents : Comédie 2, Vigilance 2, Bagarre 3, Esquive 2,
Commandement 1, Subterfuge 2
Compétences: Archerie 2, Étiquette 3, Mêlée 4, Équitation 2,
Furtivité 3
Connaissances : Sagesse populaire 1, Investigation 2,
Linguistique (français, hongrois) 2, Occultisme 2, Politique 3,
Sénéchal 1
Disciplines : Célérité 2, Domination 2, Obténébration 3,
Puissance 3
Historiques: Alliés 2, Contacts 3, Influence 3, Ressources 3
Vertus: Conscience 3, Maîtrise de soi 3, Courage 4
Voie: Voie de l'Humanité 6
Volonté: 9
D ES MALKAVliE S
C MiLL B ANlES
6' génération , infante de Mellandis
Nature: Ange gardienrryran
Attitude: Tyran/Ange gardien
Étreinte: 1063 ap. J.C.
Âge apparent: 3S ans
Cette Malkavienne de sixième génération à la double per-
sonnalité (sadique et maternelle) est très grande avec des joues
roses. Son regard va du vaguement rêveur à l' intensité la plus
brillante. Son niveau six en Auspex lui permet d'accéder à de
brèves visions du futur. Elle peut parler du bain de sang à venir
à Silchester, mais elle le fait en des termes tellement peu expli-
cites qu'ils sont impossibles à interpréter avant que l'événe-
ment lui même se produise.
U Nio/[ [) ,
5' génération, infant de Brahina
Nature: Ange gardien
Attitude: Juge
Étreinte: 369 ap. J.e.
Âge apparent: 75 ans
Unmada ressemble à un vieux brahmane, un saint homme
venu d'Inde. Passionné par les mortifications de la chair, il
perce son corps de centaines de fils de métal, d'épines de bois
et d'hameçons d'ivo ire. Il porte un bâton pointu qu'i l utilise
pour marcher. Doué de la sagacité de son clan, Unmada pro-
nonce souvent des paroles prophétiques. Accompagné par son
infante Vasantasena, il a rencontré les mystérieux vampires de
Cathay et a voyagé dans toute l'Europe. C'est à la suite des
conseils pressants d'Unmada que le Clan Malkavien a soutenu
la Camarilla jusqu 'ici, en réponse à son appel d'union face à la
violence imprudente des anarchs et au zèle religieux des mor-
tels. Lui et son infante assistent à la Convention de Thorns qu'on lui dit et juge les autres selon leurs actes plutôt que leur
dans l'espoir de tempérer les sentiments des autres Caïnites clan ou leur génération. Il soutient les revendications légitimes
concernant les mortels. des jeunes Caïnites, mais il ne cautionne pas la violence là où
les paroles pourraient suffire. Curieusement, c'est un combat-
A NATOLE y lPROlPHÈTE SACRÉ tant mortel ; il combine son Occultation à une force prodi-
9' génération, infant de Pierre l' Imbécile gieuse et une philosophie du "pas de quartier".
Nature: Défenseur Apparence: En tant que mortel, Federico était d ' une taille
Attitude: Pénitent un peu au-dessus de la moyenne, costaud, avec des cheveux,
Étreinte: 1193 ap. J.e. des yeux et une barbe marron. Son visage possédait une beau-
Âge apparent: 20 ans té un peu rude. Il porte souvent une armure, mais il l' enlève
Anatole est le canal terrestre de la parole de Dieu. Son pour rester en vêtements normaux quand il ne combat pas.
dérangement, une tendance aux hallucinations aléatoires, lui C'est l'image qu'il projette généralement quand il utilise la
donne souvent l 'occasion de voir des symboles, des gens et discipline d' Occultation pour se créer un visage normal.
des objets qui n'existent pas; mais pour son esprit ces visions Quand il est dans son état naturel de Nosferatu , Federico est
sont bien réelles et révèlent la présence de Dieu. glabre, avec un nez allongé et un visage qui ressemble à de la
Ces derniers temps cependant, Anatole a commencé à réin- cire fondue. Quelque peu voûté, il porte des escarres puru-
terpréter ses visions. Il n'est plus certain qu'elles lui révèlent lentes sur tout son corps. Ses yeux marron restent intelligents,
l' œuvre de Dieu, sans savoir pour autant ce qu 'elles révèlent amusés et cyniques. Le plus souvent cependant, Federico n'a
vraiment. On ignore les pouvoirs que possède le Malkavien, aucune apparence, car il passe une grande part de son temps
mais on sait qu'il a repoussé des Caïnites comme s'il possédait
invisible à observer ceux qui l'entourent.
la Vraie Foi, en appelant les anges qu ' il aperçoit dans son
Indications de jeu : Personne ne vous prend pour un
esprit brisé.
imbécile. Bien avant d'être propulsé dans la société caïnite,
Le jeune Caïnite a également acquis un talent appréciable
vous compreniez la différence entre les simples soldats et les
à l'épée et au bouclier. En combinaison avec son impression-
nobles qui soi-disant les dirigeaient. Les gens com me
nant arsenal de disciplines, cela le rend physiquement compé-
Hardestadt peuvent parler haut, mais ceux qui s'opposent à
tent. Les anciens caïnites qui observent ses actes s'inquiètent
eux peuvent les faire reculer devant une conviction réelle.
que ce nombre disproportionné de disciplines ne tombe entre
Vous luttez pour la Camarilla parce qu 'elle a les meilleures
les mains du Clan Malkavien. Quant à savoir où il les a
apprises, Anatole ne le révèle pas. chances de servir les intérêts des Caïnites sans pour autant prô-
Anatole reste souvent en compagnie de la Lasombra ner l'esclavage ou la torture pour les mortels . Vous vous sou-
Lucita, agissant comme son garde du corps à travers l'Europe. venez trop bien de ce que votre dame vous a fait subir.
On l'a également vu avec un entourage de pèlerins semblables
à des moines; la plupart des observateurs pensent qu ' il s'agit
de ses goules ou de son troupeau.
La perspicacité d'Anatole lui donne des visions divines.
Ces visions lui expliquent ce qu ' il doit faire ou bien où il doit
aller. Ces dernières nuits, les visions d' Anatole lui ont ordon-
né de diableriser d'autres Caïnites. Il pensait jadis que ceux
qu ' il diablerisait entraient au royaume de Dieu purifiés de
leurs péchés; il n'en est plus certain et a commencé à s'inter-
roger - si Dieu ne le contrôle pas, qui le fait? Cela lui a atti-
ré la malveillance d'autrui . On trouvera plus d'informations
sur Anatole dans le Liber Transylvania.

F lEDElRKCO DE P ADUA
Antécédents : Mercenaire italien, Federico a guerroyé
dans tout l'Europe et finit par rejoindre Jean Hunyade dans ses
combats contre les Turcs. Il sauva alors la vie du jeune Gilbert
d 'Harfleur et devint en quelque sorte son mentor (en le faisant
profiter de la sagesse d'un réaliste). Étreint contre sa volonté
par un Nosferatu cruel et saugrenu, Federico subit une trans-
formation douloureuse. Il n' a jamais pardonné son Étreinte à
sa dame. Federico est devenu un éternel cynique. Il pense que
les Caïnites doivent travailler ensemble, mais il ne suit pas les
ordres aveuglément ; en revanche, il remet en question ce
LES FROT.-\COSISTE,S

93
 Refuge: Federico est invité à l'abbaye de la Sainte
Couronne.
Secrets: En raison de son penchant pour l'investigation
invisible, Federico connaît de nombreux secrets (et en devine
beaucoup d 'autres) des Fondateurs et de la plupart des Caïnites
avec lesquels il est en contact. Il y a des chances qu'il possède
au moins les rudiments des secrets de tous les Caïnites qu'il a
côtoyés un certain temps.
Influence: En tant qu 'archonte de Josef von Bauren,
Federico a une grande influence dans la nouvelle Camarilla.
Son point de vue fait de lui un personnage respecté également
par les anarchs , toutefois. Il n'a pratiquement aucune influen-
ce parmi les mortels.
Destin : Federico survit à Haceldema (la bataille de
Silchester), et continue à acquérir une influence considérable
au sein de la Camarilla. Il s'établit fermement dans son rôle
d 'archonte et aide les justicars de la Camarilla dans les siècles
à venir.
Clan: Nosferatu
Sire: Mariennia (sire d 'adoption : Josef von Bauren)
Nature: Juge
Attitude: Survivant
Génération: 7'
Étreinte: 1444 ap. J.e.
Âge apparent: La trentaine ?
Physique: Force 4, Dextérité 4, Vigueur 4
Social: Charisme 3, Manipulation 3, Apparence 0
Mental: Perception 4, Intelligence 3, Astuce 4
Talents : Vigilance 3, Athlétisme 3, Bagarre 4, Esquive 3,
Intimidation 2, Subterfuge 3
Compétences: Archerie 3, Mêlée 4, Équitation 2, Furtivité 3,
Survie 3
Connaissances: Sagesse populaire 2, Linguistique (français,
hongrois) 2, Occultisme 2, Politique 3
Disciplines : Animalisme 1, Auspex 3, Occultation 4,
Puissance 2
Historiques: Contacts 3, Mentor 4, Ressources 2, Statut 3
Vertus: Conscience 3, Maîtrise de soi 4, Courage 4
Voie: Voie de l'Humanité 6
Volonté: 7
J OSElF VON BAUREN
6' génération, sire inconnu
Nature: Juge
Attitude: Autocrate
Étreinte: 1006 ap. J.e.
Âge apparent: La soixantaine
L'ossature de von Bauren est voûtée et ratatinée. Il ne
dépasse pas 1 m 50 et il est couvert d 'énormes verrues sup-
purantes. Son sixième niveau d'Occultation lui permet de
cacher de grands objets inanimés. Il n'est jamais irréfléchi, il
pèse ses mots et les possibilités avant de s'impliquer. Fort
respecté, car il ne parle que lorsqu'il a quelque chose d'im-
portant à dire, il déteste le gâchis, que ce soir d 'or, de Caïnite
ou de bétail. Von Bauren est le Fondateur le plus susceptible
d ' entrer en relation avec les personnages s' il les juge intelli-
gents et circonspects.
C HRON 1CA TRAi'\5YLVAN1A lrr
'94
RUXAl~DRA 9 lÉlo/HNENCE GRiSE
8' génération, infante de Marushka
Nature: Allègre
Attitude: Autocrate
Étreinte: 1175 ap. le.
Âge apparent: 17 ans
Au début du XIV' siècle, Ruxandra prit le pouvOIr a
Hermanstadt. Sa dame, Marushka, fut victime de l'un des plus
grands échecs pour un prince : laisser ses soucis personnels
prendre le pas sur ses obligations de Caïnite. Une vendetta
interminable contre un knez tzimisce voisin conduisit
Marushka à être séduite, enlevée et finalement menée à son
déclin politique. Alors qu 'elle succombait aux machinations
du Tzimisce, son infante Ruxandra devint la nouvelle princes-
se de la ville. Marushka erre dans les forêts de Transylvanie en
contemplation devant les révélations qui ont brisé sa raison,
alors que Ruxandra possède plus de pouvoir que ce que sa
dame eut jamais.
Le Clan Nosferatu joue souvent sur une croyance consacrée
à propos des princes: le Caïnite le plus visible d 'un domaine
n'est pas toujours son véritable dirigeant. Marushka comme
Ruxandra incament cette approche du gouvernement. Au XIII'
siècle, Marushka inaugura la tradition qui consiste à employer
de nombreux séides pour surveiller les environs d 'Hermanstadt.
Plusieurs espions nosferatus, assistés par des armées de loups et
de chauves-souris, la tenaient bien informée. Ruxandra a pris
l'habitude de diriger cette coterie lors de ses missions d'espion-
nage les plus discrètes. Ainsi, lorsque la princesse tomba, son
éminence grise se dressa pour prendre sa place.
Entretemps, les Ventrues saxons pensaient qu 'ils étaient
encore les dirigeants légitimes du domaine d 'Hennanstadt.
Après tout, des mortels saxons étaient à l'origine de la coloni-
sation de la cité; ils croyaient donc normal qu ' un Ventrue
saxon la gouverne. Au cours d'une cérémonie officielle devant
l'un des Ventrues du Saint Empire, les Patriciens nommèrent
le nouveau prince de la ville. Othon le Juste était parmi les
Seigneurs orientaux l'un de ceux qui avaient le mieux réussi,
et les Ventrues du Saint Empire étaient certains que ce laquais
correspondrait admirablement à leur ambition. En 1450,
Othon prit le contrôle du domaine qui entoure Hermanstadt.
Othon était convaincu de son glorieux destin tout autant
que de son droit de naissance. Faisant montre du même égo-
centrisme que beaucoup de princes ventrues de la Camarilla
des siècles plus tard, il repoussa également les limites du
Silence du Sang. Presque immédiatement, Othon prit une iden-
tité mortelle. Il falsifia ensuite les preuves de ses liens avec
l'actuel burgrave mortel de la ville.
Ruxandra ne s'intéressait pas à l' acquisition de pouvoir au
sein de la société mortelle, et les Tzimisces des domaines voi-
sins n'accédèrent jamais aux demandes d'Othon . Ils voya-
geaient souvent secrètement à travers les tirsas voisines.
Ruxandra recevait des rapports réguliers sur leurs activités
grâce à ses espions. En reconnaissant les princes cachés dans
son domaine, elle comprit bientôt que des alliances diploma-
tiques avec les Démons étaient bien plus profitables qu'avec
Othon.
Ruxandra n'ajamais rejeté la souveraineté des Tzimisces;
elle proposa même de les unir contre la menace des Ventrues
saxons. Lorsque des meutes de Nosferatus et de Tzimisces
réussirent à enlever Othon le Juste, Ruxandra conduisit une
cérémonie de son propre cru. Le Ventrue fut torturé devant une
assemblée de Caïnites roumains en représailles des atrocités
commises par ses compatriotes. Othon perdit la face de plus
d'une manière - surtout après que Ruxandra utilisa son nou-
veau pouvoir de Vicissitude pour lui arracher le visage et le
greffer sur le sien.
ZELKOS 9
LE }o/[ AKTRE ARCHKTECTE
7' génération, infant d'Hannibal
Nature: Architecte
Attitude: Innovateur
Étreinte: 1020 ap. J.e.
Âge apparent: La trentaine
Zelios est un maître ès sciences et architecture. Au cours
des siècles, il a observé la construction des plus grands chefs-
d' œuvre de l'ingénierie européenne. En influençant subtile-
ment les architectes mortels qui conçoivent ces édifices, il les
transforme selon ses besoins et l'esthétique des Caïnites
locaux. Des passages camouflés, des chambres secrètes et des
salles inaccessibles aux mortels sont les éléments qui signent
son œuvre.
Ces innovations ne constituent qu'une partie de ses projets.
Avec quelques paroles bien choisies, il peut critiquer un plan
architectural compétent en suggérant ainsi des améliorations
qui le transforment en chef-d'œuvre. D'une patience éternelle,
il a traversé tous les royaumes d'Europe de l'Est en élaborant
un vaste réseau de châteaux pour abriter les refuges des plus
puissants Caïnites. L'architecture seule l'inspire. Le grand âge
a diminué son enthousiasme pour tous les autres aspects de
l'existence.
Sa perspicacité trouve quelquefois son origine dans de
brèves visions, parfois durant des rêveries mathématiques.
Pendant des siècles, il a lutté pour comprendre la véritable
signification de ces révélations . Ses visites aux temples d 'É-
gypte et aux cités de Cathay lui ont montré des étincelles de
vérité. Zelios comprend intuitivement les principes de la géo-
mancie. Souvent, les suggestions qu'il avance pour améliorer
un plan canalisent des énergies invisibles ; ses chefs-d' œuvre
s 'en trouvent renforcés par leur connexion aux lignes magné-
tiques locales. Toutefois, il n'ose pas expliquer cela à des
Occidentaux. Beaucoup de Caïnites veulent vivre dans une
forteresse conçue par le maître architecte et obtenir le statut
qui va avec. Ils ne s'intéressent pas à ses méthodes.
Zelios croit que le meilleur choix éthique qu'il puisse faire
après avoir reçu la malédiction de Caïn est de dévouer sa non-
vie à son art. Il est loin de savoir que chaque projet fait partie
d'un grand dessein, un dessein qu'il n'a pas choisi. Sous l'in-
fluence d'un Mathusalem nosferatu , Zelios a placé plusieurs
châteaux au confluent de puissantes lignes magnétiques, les
reliant par de vastes motifs. Il ne le réalise pas, mais les éner-
gies géomantiques qu'ils exploitent agissent comme un glyphe
de garde ... ou peut-être un glyphe de convocation ...
UNE RAVNOS
DURGA S YN
6' génération, infante de Vladovos
Nature: Ange gardien
Attitude: Survivante
Étreinte: Inconnue, aux alentour de 200 ap. J.e.
Âge apparent: Pas évident, parfois 80, parfois 25
Jeune prêtresse de la déesse Mère, Durga Syn luttait contre
les excès déments de Baba Yaga qui la maudit en l'affligeant de
la laideur et de l'aspect de la vieillesse. Durga Syn continua à
résister à la sorcière et à réparer les dégâts qu'elle occasionnait
en Russie. Blessée mortellement par des missionnaires chré-
tiens, elle fut sauvée de l'Étreinte de Baba Yaga par des Ravnos
russes qui la prirent dans leur clan. Finalement, comme la magie
disparaissait du monde, la sorcière entra en torpeur. Depuis lors,
Durga Syn a voulu être la médiatrice entre les Caïnites, en aidant
la nouvelle Camarilla à défmir ses véritables objectifs, tout en
conseillant les anarchs dans leur rébellion contre les anciens.
Durga Syn finit par devenir conseillère de Vlad Dracula ; ses
conseils conduisent le dirigeant valachien à rechercher l'indé-
pendance en devenant vampire.
DES TORÉADORS
L E PÈRE JEAN-MARC
9
D HARFLEUR
7' génération, infant du comte Dravik
Nature: Pénitent
Attitude: Juge
Étreinte: 1444 ap. J.e.
Âge apparent: La vingtaine
Jean-Marc est de bien des façons le cœur du groupe d'ar-
chontes. Il était jadis légat du pape. Séducteur de femmes et
amoureux de la musique et des belles choses, le beau jeune
prêtre (fils cadet d 'un important noble français) cherchait à se
promouvoir plutôt que de servir le Christ et ses ouailles. Avec
ses cheveux noirs et ses étonnants yeux bleu vert, Jean-Marc
semblait certain de progresser loin dans les rangs de l'Église.
Au cours d'un voyage en Europe de l'Est, Jean-Marc atti-
ra l'attention d'un Toréador sadique. En torturant le jeune
prêtre, pour lequel la musique était une grande joie, le
Toréador lacéra et brisa ses mains pour qu'il ne puisse plus
jouer, puis l'obligeait à tenter de jouer dans son agonie.
Lorsque son sire l'Étreignit, Jean-Marc y gagna une nouvelle
compréhension de lui-même et de ceux qui avaient besoin de
ses conseils et de son réconfort. En devenant un monstre, Jean-
Marc découvrit sa véritable vocation et peu après la Vraie Foi.
Avec l'aide de son cousin, qui avait aussi succombé à un
Caïnite, Jean-Marc échappa à son sire.
Pacifiste par conviction, Jean-Marc est souvent la voix de
la raison et de la coopération entre les Caïnites. Lui et son cou-
sin Gilbert estiment qu'il est de leur devoir d'agir en tant que
protecteurs de l'humanité.
LES PROTAGO~15TES
95

5' génération, infant de Callisti y Callisto
Nature: Survivant
Attitude: Séducteur
Étreinte: 1389 ap. le.
Âge apparent: 25 ans
D ' une beauté incroyable (Apparence 7), ce Toréador de
cinquième génération a une voix mielleuse qui correspond à
son aspect. Astucieux et éloquent, de Corazon est reconnu
comme le créateur de la Mascarade. Il utilise son apparence
pour gagner autrui à son point de vue. Son principal défaut est
son désir de toujours être la personne ou la chose la plus belle
en toutes circonstances. Au cours de la Convention de Thorns,
de Corazon fait un discours enflammé en faveur de la
Mascarade, une suggestion qui devient l' un des principaux
objectifs de la Camarilla dans les siècles à venir.
L E PÈRE AY1W[ R
7' génération, infant d , Herodian
Nature: Ange gardien
Attitude: Autocrate
Étreinte: 1333 ap. J.e.
Âge apparent : 45 ans
Abbé de l'abbaye de la Sainte Couronne et Prince de
Southampton, le père Aymar est un Toréador méditatif qui
trouve la beauté dans la simplicité. Aymar s'est entouré d'une
coterie de moines fanatiquement dévoués - des serviteurs
goules - ai nsi que d ' une petite armée de soldats qui le protè-
ge de ses ennemis. Il conserve pouvoir et influence dans la
société caïnite en offrant ses services de diplomate ainsi que
son abbaye comme refuge aux Caïnites de la région. TI s'allie
avec d ' autres princes caïni tes d 'Angleterre et espère que cela
contribuera à lui épargner des ennemis dans les cercles vampi-
riques et ecclésiastiques .
Aymar est un homme grand et hâve qui semble approcher
la cinquantaine. Sa pâleur accentue les traits ascétiques de son
visage : des lèvres minces, des yeux noirs perçants et des pom-
mettes hautes. Ses cheveux sombres arborent une tonsure. Il
porte des robes brun sombre retenues par une ceinture de corde
tressée. Malgré sa mise délibérément modeste, l'ossature fine
et le port aristocratique d'Aymar lui donnent une apparence
belle et presque royale. Ses vêtements conviennent à un
moine, mais ils sont faits de matériaux luxueux et sa ceinture
est en fait composée de fils de lin.
Réalisant que l'Angleterre est un terrain neutre, le père
Aymar a offert son monastère pour la Convention de Thorns.
Il espère que la Camarilla se réconciliera avec les anarchs, év i-
tant ainsi que du sang soit versé, mais il sait que son rôle de
garant de la nature secrète du conclave et de père confesseur
des délégués (s'1\ y en a qui veulent lui faire des confidences)
peut refroidir les tempéraments et éviter des affrontements
regrettables . Après le conclave, lorsque le proto-Sabbat mas-
sacre les gens de Silchester, le père Aymar a l'impression
d 'avoir fai lli à son devoir. Se sentant responsable du bai n de
sang, il quitte le monastère et disparaît. Nul ne sait s' il a sur-
vécu après cela.
ARITANNE 9
CAMÉlLÉON POlLIT TITQUE
7' génération, infante d 'Olivier
Nature: Solitaire
Attitude: Romantique
Étreinte: 1120 ap. le.
Âge apparent: La vingtaine
En politique, le scandale est l 'anne la plus mortelle.
Arianne a commencé sa non-vie comme experte de l'étiquette
et des cultures. Après avoir parcouru l'essentiel de l'Europe de
l 'Ouest, elle est devenue une invitée régulière dans beaucoup
de manifestations en Europe de l'Est également. Sans jamais
rester très longtemps à la cour, elle faisait tout son possible
pour rendre acceptables les valeurs de savoir-vivre des
Caïnites locaux. Sa grande faiblesse, cependant, était une fas -
cination pour le concept de l'amour courtois. Elle détourna les
22 règles de ce noble amusement pour apporter la souffrance à
ses amants.
La treizième règle de l' amour courtois nous dit qu ' un
homme amoureux mange et dort peu ; lorsqu' Arianne le
contrôle, il souffre beaucoup. Elle domine souvent les mortels
pour en faire des pantins dans un drame romantique, s'amu-
sant à observer l'autodestruction de leur existence. Le spec-
tacle des amoureux l'emplit d 'envie ; la destruction des his-
toires d 'amour naissantes justifie son attitude blasée. Cela lui
a valu des armées d'ennemis, mais sa connaissance précieuse
de ceux qu 'elle a détruits lui a également donné de nombreux
alliés avides d ' information.
Ces dernières années, ces contacts se sont arrangés pour la
faire inviter aux nombreuses réunions de la Camarilla naissan-
te. Elle peut aisément s' introduire dans n' importe quelle occa-
sion privée pendue au bras d'un courtisan influent, vaniteux ou
solitaire, homme ou fem me. Pour certaines raisons, beaucoup
de politiciens considèrent les esthètes du Clan Toréador
comme guère plus que des décorations pour leurs réunions
officielles. Arianne déteste cette idée reçue. Même si elle
paraît innocente, elle réunit rapidement des informations sur
les plus puissants des vampires présents. Au cours des 10 der-
nières années, elle s'est spécialisée dans la chasse aux secrets
des divers membres importants du Clan Ventrue. Ces 50 der-
nières années, elle prévoit de les utiliser pour prendre le pou-
voir.
U NE TREMERE
M lDAME F ANCH ON
6' génération , infante de Shravae!
Nature: Fanatique
Attitude : Juge
Étreinte: 1357 ap. le.
Âge apparent: 45 ans
De longs cheveux noirs encadrent des yeux verts éblouis-
sants dans un beau visage entre deux âges. Madame Fanchon,
volontaire et douée de Thaumaturgie, cherche à désarmer ses
adversaires en les embrouillant par ses astuces verbales et sa
répartie. En toutes circonstances, elle préfère garder le contrô-
le. Elle propose que les anarchs soient liés par le sang à leur
sire immédiat comme au Clan Tremere en paiement de leur
réadmission dans la société crunite, afin qu'elle est son clan
puissent garder un œil sur eux.
DES TZliMliSCES
La prise de Constantinople par les Turcs en 1453 oblige
Myca à quitter le refuge qu ' il occupe depuis longtemps. Il
s'est installé dans un refuge préparé pour lui en Transylvanie
et contribue maintenant à diriger les attaques anarchs contre
les anciens tzimisces et les Tremeres qu'il localise. En 1493 il
assiste à la Convention de Thorns comme franc adversaire de
la reddition. Avec d'autres qui quittent le conclave, Myca
devient l'un des premiers membres du Sabbat. Il change son

lVIYCA V YKOS ou nom pour devenir Sascha Vykos, en l'honneur d ' un compa-
gnon d'armes tombé en luttant contre la Camarilla.
Apparence: Dans sa forme "originelle" (celle qu'il avait
S ASCH ' V YKO§ la première fois que les personnages l'ont rencontré) , Myca
Antécédents: Rejeton de la famille Vykos, de la royauté
avait un teint de peau africain mordoré, de longs cheveux noirs
carpatique, Myca a grandi en pensant qu'il hériterait des terres
et de grands yeux noisette. Son visage semblait tout en méplats
et du titre de son père. Cependant, peu après sa puberté, il fut
et en ombres, avec des pommettes hautes particulièrement
pris d'étranges rêves et crises. Une vieille herboriste, vaincue
remarquables . Grand et mince, il avait de longs doigts et des
dans ses tentatives pour le guérir, suggéra à la famille de l'en-
ongles peints pointus. Pendant des années , il portait des robes
voyer auprès d' un sorcier qui vivait dans le voisinage. Là, le et des manteaux de la meilleure qualité byzantine. Sa voix était
garçon découvrit qu ' il était un mage et se joignit à l'organisa- cultivée, ses manières agréables . Sa beauté (améliorée par la
tion de sorciers appelée Maison Tremere de l'Ordre d'Hermès. Vicissitude) était telle que les deux sexes le désiraient. Après
Amené à une fondation locale, il maîtrisa rapidement la magie la Convention de Thorns, Sascha prend peu à peu un aspect
de base et devint un compagnon magus. En tant que membre étranger et androgyne; la Vicissitude lui sert à se modeler pour
de la famille Vykos, Myca put faciliter l'implantation de fon- prendre l'apparence d' un bel ange de la mort.
dations tremeres en Transylvanie. Son importance pour la mai- Indications de jeu: Vous êtes cultivé et intelligent. Vous
son attira de la jalousie, cependant, et un brillant mage appelé avez passé énormément de temps à élaborer des alliances et à
Goratrix devint rapidement son rival. Myca ne pouvait rien espionner les secrets des autres. Comme on vous a refusé la
faire sans que l'autre s'oppose à lui; il ne pouvait pas non plus place qui vous revenait dans votre pays natal , vous avez passé
utiliser sa magie sans que Goratrix considère cela comme un de longues années à Constantinople à nourrir vos griefs - des
défi à relever. griefs que la plupart de vos connaissances n'ont jamais enten-
Une nuit, alors que Myca voyageait dans l'intérêt de la dus. Vous avez rongé votre frein , mais le bon moment est arri-
maison, il fut assailli par les Tzimisces, des Caïnites qui haïs- vé lorsque vous vous êtes allié avec d'autres pour renverser
saient la Maison Tremere et considéraient les sorciers comme
une menace. À l'insu de Myca, Goratrix avait délibérément
laissé filtrer l'information concernant son trajet, espérant ainsi
que les Tzimisces le tueraient. Mais au lieu de cela, ayant
remarqué qu'il appartenait à la famille royale de Transylvanie,
les vampires le "revendiquèrent" en l'Étreignant. Quelque
temps plus tard, les sorciers tremeres - en utilisant un rituel
conçu par Goratrix - sont devenus des Caïnites. Une fois
encore, Myca était surpassé par son rival. Accablé par la haine
de son clan, de lui-même et des Tremeres, Myca s'enfuit à
Constantinople où il est devenu historien et chercheur pour
échapper à son passé.
Myca aimerait beaucoup apprendre la discipline de
Thaumaturgie, espérant un jour surpasser Goratrix dans son
propre domaine. Il correspond avec deux Démons transyl-
vaniens, Lugoj et Velya, qui partagent ses intérêts d'érudit.
(Ce sont les mêmes qui sont impliqués dans l' Amaranthe du
fondateur du Clan Tzimisce en 1413.) Il a établi en outre
des relations cordiales avec de nombreux autres Tzimisces
de Transylvanie; il considère que c'est une clef de son
retour chez les Tremeres et de son ascendant sur le clan. En
secret, Myca a fait partie quelque temps du Mouvement
Anarch, et c'est son érudition (combinée avec les informa-
tions fournies par une coterie de Caïnites transylvaniens)
qui permet de localiser le lieu de repos de l'Antédiluvien
tzimisce et donne l'occasion à ses amis de diableriser le
Seigneur des Démons .
L ES ]YR O~L-\GOXI S 'TE S

97
vos détestables anciens. Qu ' ils tiennent leur stupide réunion ;
vous êtes là pour leur montrer ce que leur morgue vaut après
l'arrêt des débats.
Refuge: Myca est invité à l'abbaye de la Sainte Couronne.
Destin : "Myca" Vykos cesse d 'exister après la
Convention de Thorns. "Sascha" Vykos échappe aux repré-
sailles de la Camarilla à Si1chester et rejoint le Sabbat naissant
pour devenir un important priscus.
Clan: Tzimisce
Sire : Syméon
Nature: Monstre
Attitude: Architecte
Génération : 7'
Étreinte: 1002 ap. J.e.
Âge apparent: La vingtaine
Physique: Force 4, Dextérité 4, Vigueur 3
Social: Charisme 4, Manipulation 3, Apparence 5
Mental: Perception 3, Intelligence 4, Astuce 4
Talents: Comédie 2, Vigilance 3, Athlétisme 2, Bagarre 4,
Esquive 2, Empathie l, Intrigue 3, Subterfuge 3
Compétences : Animaux 2, Archerie 2, Étiquette 2,
Herboristerie 1, Mêlée 3, Musique 2, Équitation 3, Furtivité 2,
Survie 2
Connaissances: Érudition 4, Sagesse populaire 2, Histoire 3,
Investigation 1, Droit l, Linguistique (grec, hongrois, français,
russe) 4, Occultisme 3
Disciplines: Animalisme 2, Auspex 3, Célérité 2, Domination
3, Présence 2, Vicissitude 5
Historiques: Alliés 2, Contacts 3, Ressources 4, Domestiques 1
Vertus: Conviction 3, Maîtrise de soi 3, Courage 4
Voie : Voie des Ossements 7
Volonté: 8
COl\/[ TE R.AD U DE lBISTRITZ ,
PRINCE DÉClEiU
7' génération, infant de Visya
Nature: Dissident
Attitude : Dirigiste
Étreinte: 1125
Âge apparent: La trentaine
Les coutumes féodales du Clan Tzimisce appartiennent au
passé. Les anciens knezi sont submergés par des meutes de
Démons nouveau-nés ambitieux. Des infants tzimisces, nosfe-
ratus et gangrels forment désormais des meutes d 'antitribus.
Leur alliance est renforcée par des liens du sang communau-
taires. Ils ont pris la tradition de la Nuit de Kupala, surtout le
rite de la Vaulderie, et l'ont pervertie pour en faire un moyen
d'imposer une loyauté de meute. Même Radu est tombé
devant ces croisés ambitieux et s'est retiré dans une forteresse
de deux siècles d'âge dans la passe de Tihuta.
Toutefois, le Tzimisce a triomphé d'autres difficultés. Pour
combattre le pouvoir politique croissant des Ventrues en Europe
de l'Est, d'anciens Démons sont devenus plus ambitieux dans
leurs tentatives de manipuler la politique mortelle. L'un des
résultats est le renforcement des liens entre les trois empires rou-
mains : Transylvanie, Moldavie et Valachie. En Europe de l'Est,
les dirigeants mortels ont appris à s'agenouiller devant les
maîtres incontestés de la nuit. Défiant le Silence du Sang, des
CFIRON ICA TRANSYlNAi'\IA rI
98
knezi tiennent désormais audience avec des dirigeants mortels
qu'ils ont élevés pour occuper des postes de pouvoir.
Radu sait qu'il ne peut pas quitter la sécurité de sa forteres-
se, mais par son messager, Tiberiu, il peut encore relayer des
dépêches vers d'autres royaumes. En faisant de longues marches
sur les chemins de ronde de son château la nuit, il contemple la
tourmente politique en Hongrie, Valachie et Moldavie. Il voit
parfois des meutes d'infants tzimisces qui courent dans les rues
de Bistritz, la ville qu 'il contrôlait jadis. Les civilités ont engour-
di son instinct, mais il croit encore que l'intellect et la ruse peu-
vent l'aider à soumettre les brutes et les dépravés.
DES VENTR.UES
GILBERT D' H ARFLEUR
7' génération, infant de Dame Justania
Nature: Défenseur
Attitude: Défenseur
Étreinte: 1444 ap. J.e.
Âge apparent: 18 ans
Né dans une famille templière (la noblesse d'où sont
issus beaucoup de chevaliers du Temple), Gilbert était desti-
né à devenir baron d' Harfleur. Selon la tradition familiale, le
jeune chevalier se dévoua à la cause des Templiers, mais
l'ordre avait été dissous et sa réputation noircie des années
auparavant. Douloureusement Étreint par une noble Ventrue
dont il avait repoussé les faveurs, les premières nuits de sa
non-vie il les passa à lutter pour sa propre existence, celle de
son cousin Jean-Marc et celles de leurs compagnons, Lilika
et Federico. Comme Jean-Marc , Gilbert se soucie d'empê-
cher les Caïnites de maltraiter ou blesser de manière perma-
nente les mortels - un héritage de son Étreinte et de la colè-
re mêlée de frustration qu'il a éprouvée. Il défend ses com-
pagnons avec le même zèle.
Depuis qu'il est devenu Caïnite, Gilbert a contacté les ves-
tiges des Templiers et s'est consacré à l'acquisition de trésors
et d'œuvres d'art à ajouter à leurs coffres légendaires dans les
forteresses cachées qu ' utilise l'ordre. Débiteur d'un
Cappadocien qui l'a aidé peu de temps après son Étreinte,
Gilbert a également arrangé la construction et l'entretien d'un
monastère isolé où quelques Cappadociens restants se cachent
des Giovanni. En échange, ils lui ont appris en partie ce qu'ils
savaient du monde des morts.
Sauvé dans une bataille contre les Turcs par Federico alors
qu 'il était encore mortel, Gilbert s'en remet toujours à la
sagesse et aux instincts du vieux soldat; mais sinon il est géné-
ralement le porte-parole du groupe.
M ALTlEiÉAS (l\lATlEiUSALElVl
SURVEILLANT DE L'KNCOI\TNU)
5' génération, infant de Veddartha
Nature: IImovateur
Attitude: Juge
Étreinte: 554 ap. J.e.
Âge apparent: 35 ans
 Avec sa frêle stature, ses boucles sombres et ses yeux en
amande, Malthéas est loin de ressembler à un Mathusalem.
Habillé à la dernière mode germanique, il est venu à la
Convention de Thorns pour voir ce qui concerne l'Inconnu.
Apparemment en dehors du Jyhad, Malthéas joue une partie
de contrôle secrète en manipulant de nombreux Caïnites
d ' Europe de l'Est à leur insu. Son objectif ultime est
d ' abattre les Tzimisces et d'ouvrir l'Europe de l'Est à son
propre contrôle. Il joue le rôle du nouveau-né abasourdi par
l'assemblée présente afin de mieux connaître certains de
ceux qui pourraient finir par être ses pions (ou même ses
tours ou ses cavaliers). Il voudrait bien que la Camarilla sta-
bilise les relations entre Caïnites pour l'instant, mais il veut
aussi garder un œil sur la faction anarch au cas où il aurait
besoin d'eux . Il peut aider secrètement l' une ou l'autre des
parties, mais d'une façon telle qu 'on ne puisse remonter jus-
qu 'à lui .
H .ARDESTADT 66 LE J EUNE??
5' génération, infant d 'Hardestadt "]' Ancien"
Nature: Autocrate
Attitude: Dirigiste
Étreinte: 1191 ap. J.c.
Âge apparent: La quarantaine
Hardestadt est un homme robuste avec des cheveux noirs
et un regard intense. Arrogant jusqu 'à la moelle, il croit que le
respect doit être accordé à ceux qui ont le statut le plus élevé.
Bien entendu, rares sont ceux qui peuvent rivaliser avec son
statut à lui. Il utilise des propos coléreux et une volonté impla-
cable pour obtenir ce qu'il veut. Au début, il est terriblement
indigné par l'audace des anarchs et il néglige les humains de
manière acerbe ; mais Hardestadt réalise à la Convention de
Thorns qu ' il doit tempérer quelque peu ses opinions exces-
sives pour promouvoir l'harmonie entre les membres de la
nouvelle Camarilla.
Bien entendu, c 'est une ruse. Patricia de Bollingbroke a
conduit une petite force d'anarchs contre le château
d'Hardestadt à la fin du XIV' siècle et a tué Hardestadt
l'Ancien. L'infant favori du Ventrue déchu, Hardestadt le
Jeune, savait qu 'avec ce terrible événement, toute l'œuvre de
son sire était menacée.
Résolu à tout, Hardestadt le Jeune prit le visage de son sire
grâce à sa maîtrise de la Présence. Il a poursuivi les projets
d 'Hardestadt, en poussant la Camarilla comme si de rien
n'était. Manifestement, Patricia s'intéresse à la réapparition
"d 'Hardestadt" dans le monde caïnite, mais elle l'a jouée fine
jusqu'ici.
NOVA ARlPAD? DKlPLOLVIATE
AUPRÈS DES T RELVIERlES
7' génération, infante de Gregor
Nature: Architecte
Attitude: Grincheuse
Étreinte: 1050 ap. J.c.
Âge apparent: La trentaine
Corrompue et égoïste, Nova est encore fidèle à son clan.
Des siècles auparavant, elle a contribué à soumettre les sei-
gneurs vampires de Transylvanie pour les besoins des
Seigneurs orientaux ventrues. Ce projet épique a totalement
échoué, et rares sont les Caïnites transylvaniens qui lui font
confiance. Le désespoir l'a conduite à fuir vers Ceoris, où des
alliés des Seigneurs orientaux aident loyalement le Clan
Tremere.
Les Ventrues et les Tremeres ont ainsi un ennemi com-
mun : le Clan Tzimisce. Nova est devenue une porte-parole
pour beaucoup de Seigneurs orientaux ; en tant que diplomate,
elle parle pour son clan. Bien entendu, elle réalise que ce der-
nier ne la considère plus comme indispensable, car si les
Tremeres voulaient vraiment détruire son libre arbitre, ils
pourraient le faire. Et puis de toute façon, personne ne lui fait
confiance au nord des Carpates, il est donc douteux qu'elle
fasse un pion utile.
DRAC ULA
U N E É N i G ME
VLAD L E LV[PALEUR
Antécédents: Curieusement, l'un des plus importants per-
sonnages de l'histoire vampirique en Transylvanie n'est pas un
vampire. Reconnu pour sa défense du royaume de Valachie, il
fut aussi condamné pour des atrocités qui dépassaient de loin
celles des Caïnites transylvaniens. Après avoir appris l'exis-
tence des vampires , il conduisit une inquisition brutale dans le
sud de la Transylvanie - une inquisition qu 'ils n'oublieront
jamais.
Vlad l'Empaleur soupçonna d'abord l'existence des morts-
vivants au cours de son enfance. TI avait entendu des légendes
de la manière dont son père, Vlad le Dragon, avait été conseillé
par une mystérieuse créature de la nuit. C'était Durga Syn, une
discrète Ravnos qui livra des informations concernant les
anarchs valachiens au dirigeant mortel du royaume. Les fils du
Dragon étaient trop jeunes pour l'accompagner dans ces escar-
mouches contre les vampires, mais ils étaient captivés par ses
histoires de féroces batailles à la lueur de la lune.
À l'âge de 12 ans, Vlad et son jeune frère Radu accompa-
gnèrent leur père à des pourparlers avec le sultan de l'empire
ottoman. Loin à l'intérieur du territoire turc , le Dragon fut
trahi et capturé par le sultan Mourad. Une fois ses deux fils pri-
sonniers, on l'obligea à prêter serment de loyauté à l'empire
ottoman. Ses deux fils restèrent en otages dans la ville
d'Egrigoz. Des années d'emprisonnement à la cour du sultan
donnèrent au jeune Vlad l'occasion d'apprendre beaucoup de
choses de ses geôliers. Il commença plus tard à étudier l' oc-
cultisme. Bientôt, il vit des preuves d'une sinistre conspira-
tion : une société secrète de vampires arabes influençait la plu-
part des grands projets de l'empire ottoman.
Vlad finit par s'attirer les faveurs du sultan qui décida de
le soutenir dans une croisade contre la Valachie. Après avoir
chassé de Tirgoviste le prince Danesti Vlad II, le fils du
Dragon comprit que le sultan pouvait bientôt se retourner
contre lui. Il s'enfuit en Moldavie, où il poursuivit ses études.
Avec l'aide du prince Étienne de Moldavie, il revint plus tard
conquérir la Valachie et le sud de la Transylvanie. De là, il
gouvernait en tyran , en utilisant des méthodes choquantes et
bestiales pour prouver son autorité et diriger par la peur.
LES PRO~r~L\GOp;" ;r STES
99

En quelques mois, Vlad l'Empaleur découvrit que des
boyards locaux avaient conspiré contre son frère aîné
Mircea et l'avaient assassiné . Peu après, il organisa une
grande fête de Pâques dans les collines de Poenari. Lorsque
les habitants de la ville arrivèrent, les troupes de l'Empaleur
entourèrent les fêtards et les mirent aux fers. Pendant des
semaines, ils furent obligés d 'ériger là une forteresse pierre
par pierre, même lorsque leurs vêtements de Pâques
n'étaient plus que lambeaux. Ainsi fut construit le terrible
château d' Arghes.
Vlad découvrit plus tard que son frère avait été enterré sur
le ventre. Il convoqua les boyards locaux pour mettre leur
loyauté à l'épreuve. Quand leurs réponses ne le satisfaisaient
pas, son bourreau les empalait sur des pieux à l'extérieur de sa
propriété. Plus tard, l' Empaleur prit 1'habitude de festoyer
devant la forêt de ses ennemis mourants en trempant sa nour-
riture dans leur sang pour se fortifier.
Après avoir assuré son contrôle des districts transylvaniens
d'Amlas et Fagaras, il devint de plus en plus paranoïaque; il
cherchait partout des signes de créatures légendaires immor-
telles qui avaient plus de pouvoir que lui. Il envoya même des
messagers à la recherche de Durga Syn, mais sans résultat.
Lorsqu ' il découvrit finalement des preuves que plusieurs de
ses ennemis de la lignée des Danesti avaient été acceptés au
royaume des morts-vivants, il n'épargna aucun effort pour les
traquer.
Après avoir capturé l'un d' eux, Dan III, Vlad et ses
hommes le ligotèrent à un énorme pieu. Des heures de torture
ne firent pas que prouver la nature immortelle de Dan, elles
pelmirent également de réunir des informations sur les morts-
vivants de Transylvanie. Vlad empala aussitôt sa victime et se
gorgea lentement de son sang. Cette fois, la vita! qu ' il but lui
donna une force et une vigueur extraordinaires.
Malgré les véritables raisons de sa vendetta contre Dan III,
Vlad justifia sa campagne de terreur en prétextant la sécurité
de sa frontière nord. Dans l'année, Vlad Tepes et Jean
Hunyade, son mentor militaire, conduisirent une croisade
contre les forces turques qui soumettaient la Valachie du sud.
En raison de cette vaillante campagne, les Roumains se sou-
viennent de Vlad comme d'un héros qui a repoussé les armées
ottomanes jusqu'aux portes de Constantinople.
Malheureusement, le roi hongrois finit par retirer son soutien
à la croisade.
Après sa retraite au château d' Arghes, Vlad observa horri-
fié les Turcs submerger la ville de Tirgoviste toute proche. Sa
première femme se jeta des créneaux pour défier l'armée
turque; elle chuta avec grâce dans les eaux de l' Arghes. Vlad
Dracula s'enfuit en Transylvanie où il fut capturé par les
envoyés du roi et emprisonné pendant douze ans sur de fausses
accusations de trahison.
Sa renommée acquise en défendant la Valachie était gran-
de, mais son infamie était plus grande encore. Les Caïnites
transylvaniens ont entendu des histoires d'inquisition de toute
l'Europe, mais rares sont celles qui dépassent les boucheries
de Vlad l'Empaleur. Des dizaines de milliers de mortels ont été
empalées pour découvrir quelques vampires tzimisces. Des
maisons, des fermes et des monastères ont été brûlés pour
détruire ses ennemis invisibles. Lorsque les histoires de ses
massacres furent rapportées en Allemagne, ce violent noble
Draculesti devint une légende. Avant longtemps, son nom fut
murmuré avec crainte dans tout le Saint Empire. C'est de ces
histoires que le légendaire vampire Dracula est né.
Un compte-rendu plus détaillé de la vie de l'Empaleur se
trouve en appendice.
Apparence : L'héritage de Vlad en tant que noble de la
lignée Bessarab et défenseur de la dynastie des Draculesti est
évident. Ses yeux vert sombre sont pénétrants et cherchent ins-
tantanément les défauts chez ceux qui attirent son mépris . Ses
joues sont légèrement émaciées, et les ombres profondes sous
ses yeux suggèrent de grands soucis. Un long nez, un teint
cireux, de longs cheveux noirs et des lèvres minces complètent
le tableau. Dans l'ensemble, son apparence est impérieuse et
distante, mais indéniablement noble et charismatique.
Indications de jeu: Vous êtes sans pitié, un génie amoral de
proportions épiques. Vous tentez toujours de négocier en posi-
tion de force et en démontrant votre autorité de monarque abso-
lu par des atrocités sans nom. Vous êtes le "renard rusé" que
Machiavel décrit si bien dans son Prince. Vous appréciez l'astu-
ce et vous possédez un sens de 1'humour bestial et violent.
Secrets: Rares sont ceux qui connaissent les compétences
de Vlad Tepes en matière occulte. Il a commencé à s'intéres-
ser aux rites de la sorcellerie koldunique, mais il est également
intrigué par les légendes des mages tremeres . Il a entendu des
histoires sur le démon Kupala, mais iL n'oserait pas Les répéter.
Influence : Sa réputation de tyran de Valachie lui donne
l'autorité de la terreur. Sa triste réputation lui vaut l'animosité
de certains Démons, mais il attire souvent les louanges de ses
ennemis.
Destin : Vlad finira par recevoir l'éducation du comte
Rustovitch et du comte Radu. Pendant des années, se soif de
vitre lui permettra de vivre en tant que goule, mais il est bizar-
rement immunisé aux liens de sang. Des années plus tard, il
établit un refuge au château d'Arghes. De là, il cherche une
victime qui pourrait lui accorder l'Étreinte.
Lorsque le Mathusalem Lambach envoie un espion du
Sabbat pour surveiller Vlad, ce dernier conçoit le projet de les
exploiter tout deux. En quelques nuits, Vlad n'a pas unique-
ment reçu l'Étreinte, mais il a également diablerisé le chef de
meute de Lambach.
Dracula se retire alors au château de Birkau, près de
Bistritz. Enrôlant l'aide du comte Radu , il oblige les anarchs
tzimisces à se soumettre. Après les avoir convaincus de passer
avec lui les liens de la Vaulderie, il les conduit dans des croi-
sades nocturnes sur tout le nord de la Transylvanie. La pre-
mière crée une sorte d'unité chez les anarchs tzirnisces, lui
permettant de devenir le premier voïvode tzimisce du Sabbat
transylvanien.
Clan: Vlad est mortel de 1431 à 1474 ; il est une goule entre
1474 et 1495 ; il est fmalement Étreint par un Tzimisce en
1495.
Sire: Lambach
Nature: Visionnaire
Attitude : Tyran
Génération : 5'
Étreinte: 1495 ap. J.c.
Âge apparent: Après avoir passé 18 ans à boire du sang caï-
nite, il a 43 ans au moment de l'Étreinte.
Physique: Force 3, Dextérité 3, Vigueur 3
Social : Charisme 4, Manipulation (machiavélique) 5,
Apparence 3
Mental: Perception 3, Intelligence 5, Astuce 4
Talents : Comédie 3, Vigilance 3, Bagarre 2, Esquive 2,
Commandement 4, Subterfuge 5
Compétences: Étiquette 5, Armes à feu 2, Mêlée 3, Équita-
tion 3, Furtivité 1, Survie 2
Connaissances : Érudition 3, Sagesse populaire 1,
Investigation 1, Droit 4, Linguistique 3, Occultisme 3,
Politique 4, Sénéchal 3
Disciplines : Fin 1495, Vlad commence avec Auspex 2,
Domination 3, Endurance 2, Puissance 2 et Vicissitude 1. Il
possède également des connaissances de base en sorcellerie
koldunique. Cela change en quelques mois.
Historiques: Alliés 3, Contacts 5, Influence 4, Mentor 1,
Ressources 3, Statut 4
Vertus: Conviction 4, Instinct 4, Courage 5
Voie: Voie de la Chevalerie (une version déformée, d'où les
vertus différentes) 7
Volonté: 9
LES PROTACOS:rSTES
101
 ~apftte
~fxf~tfJe ••
~otfJment
jouet
, , ufle
epopee
f... ] for my mind misgives l

Sorne consequencel yet I)anging in tl)e starsl

Sl)all bitterly begin I)is fearful date
Witl) tl)is nigl)t/s revds ; f... ]
Sut I)el tl)at I)atl) tl)e steerage of my coursel
Virect my sail !
- William Sl)akespeare
l ~oméo et Juliette
 Dans le premier livre des Chronica Transylvania : Marées
de Ténèbres, nous avons décrit quelques idées pour gérer une
chronique épique qui couvre plusieurs centaines d 'années.
Certaines de ces informations sont reprises ici pour plus de
facilité, et éventuellement approfondies. Vous verrez égale-
ment comment utiliser la maturation et/ou les points d 'expé-
rience pour étoffer les personnages, se débarrasser de ses han-
dicaps et gagner de nouveaux atouts.
QU'EST- C:E: QUE j[)E TEMPS?
Ce chapitre contient plusieurs allusions au temps.
Voici ce que signifie chaque terme.
Temps de jeu. C'est le temps qui s'écoule dans le
contexte du jeu pendant que le groupe joue. Si la cote-
rie attaque Ceoris pendant l'une de vos parties, cela se
déroule en temps de jeu.
Intervalle de temps. Un intervalle est le temps qui
s'écoule entre deux parties et où les personnages sont
censés faire quelque chose. Le système du carnet de
suggestions est un excellent exemple de ce qui se passe
dans les intervalles: le joueur n' incarne pas vraiment
son personnage autour de la table, mais celui -ci n'en est
pas moins "actif' et fera quelque chose avant la pro-
chaine partie.
Temps réel. C'est le temps que le joueur passe en
dehors des parties de jeu. Le temps réel c'est là où se
déroulent toutes ces histoires de "vraie vie".
L ES iNTERLUDES
Le Conteur utilise les interludes pour résumer les événe-
ments qui se produi sent avant le début de la chronique, mais il
peut aussi s'en servir pour les événements qui se produisent
entre les histoires. Les interludes ajoutent un peu de souplesse
à une chron ique comme celle-ci, car il se passe beaucoup de
temps entre les différentes parties de 1'histoire. Par exemple, le
premier scénario de ce livre se produit en 1472, le second en
1493 et le troisième en 1500. Les sept années entre les deux
derniers ne représentent pas une très longue période, mais les
trente ans entre le premier et le second constituent une durée
importante - même pour un vampire; il peut se passer beau-
coup de choses en trente ans. Toute une génération de mortels
est née et a disparu, des nations sont apparues et sont tombées,
de nouvelles philosophies ont trouvé leurs adeptes et les cou-
tumes ont changé. En trente ans, des idéaux jadis prisés ont pu
perdre toute valeur.
Prenez par exemple l'engouement chez l'aristocratie et les
riches marchands pour les tulipes multicolores au XVIII'
siècle. Des gens dépensaient des fortunes pour obtenir ne
serait-ce qu ' un seul bulbe; les familles payaient des pots-de-
vin en bulbes pour obtenir les faveurs royales ; les peintres
étaient obligés de montrer ces fleurs dans les portraits des
riches et des nobles ou passer pour des crétins. Après plusieurs
années de profits pour les spéculateurs sur quelque chose
d ' aussi éphémère que des bulbes de fleurs (qui pouvaient ne
pas pousser dans une terre étrangère ou mourir d ' un excès
d ' eau ou d ' un gel précoce), l'engouement prit fin. Les inves-
CJ-:IR OXIC.-1. TRX\·SYLY.-\:.\'lA. Il
tisseurs n'avaient plus qu'une poignée de fleurs sans valeur
alors que les gens bien nés bâillaient d 'ennui et cherchaient de
nouveaux divertissements.
Manifestement, si la troupe ne veut pas jouer la période
intermédiaire (appelée intervalle) entre les histoires - et qui a
envie de jouer chaque nuit de l'existence octocentenaire d ' un
vampire? - , il fa ut un moyen de déterminer ce qui arrive aux
personnages durant ce temps. Cette méthode, c'est l'interlude.
Comme indiqué dans Marées de Ténèbres, il existe plusieurs
moyens de gérer un interlude. Les joueurs peuvent utiliser le
carnet de suggestions (où ils écrivent les projets de leur per-
sonnage avant de le passer au Conteur pour déterminer com-
ment ils se sont déroulés) ou le Conteur peut mettre en place
une scène de capture (où le personnage est brièvement mis
entre parenthèses, mais son évasion est prévue peu de temps
avant la prochaine partie). Les points de maturation et les des-
tinées représentent d 'autres moyens de gérer les interludes.
MATURATION ET
EXPÉRiENCE
Le Conteur (ou les joueurs) peut souhaiter se passer des évé-
nements d 'interludes et utiliser plutôt des points de maturation.
Les points de maturation représentent de petites récompenses en
expérience pour les personnages qui survivent aux intervalles
entre des histoires situées à des siècles de distance. Ce sont des
"points d 'expérience de survie" plutôt que des points d 'expé-
rience donnés au cours du jeu; ils sont donc moins généreux que
ceux qu 'un joueur peut accumuler en plusieurs mois de jeu.
D' un autre côté, ils sont gratuits. Le personnage ne les a pas
réellement gagnés; ils lui ont juste été accordés parce qu ' il a
survécu et qu'il a gagné en sagesse et en habileté. Les joueurs
d ' anciens personnages découvriront qu'il est de plus en plus
coûteux d' augmenter des traits simplement en survivant (une
méthode de flemmard). Cela représente la nature statique des
vampires ainsi que le fait que le personnage ne cherche pas acti-
vement à s' améliorer. Manifestement, ce système d'expérience
se prête à une narration brute et directe ; il n'y a pas beaucoup
de profondeur dans un : "Tu réussis à rester caché des antitribus
pendant encore une décennie en te terrant dans ton château."
Des points de maturation sont accordés pour chaque inter-
valle selon le tableau suivant :
Années d'intervalle Points de maturation
10 à 100 1 à 15
101 à 250 16 à 25
25 1 à 500 26 à40
501 à 750 41 à 60
751 à plus de 1.000 61 à 80
Il y a peu de chances qu' un personnage de cette chronique
passe plus de 500 ans en intervalle, mais les deux dernières
fourchettes sont données à titre indicatif. Le Conteur détermi-
ne combien de points le personnage reçoit dans la fourchette
indiquée. Si, par exemple, l'objectif du personnage dans les 25
prochaines années est de rester chez lui , d 'Étreindre une infan-
te et de lui apprendre ce qu 'elle doit savoir, il n'a droit qu 'à 5
points de maturation. Le personnage n'apprend pas vraiment
quelque chose de nouveau et il passe son temps à éduquer son
infante, pas à s'améliorer.
 D'un autre côté, un personnage qui prévoit d'aller en un exemple, en 1437 un personnage peut posséder un contact
lieu isolé à la recherche d'un grimoire légendaire, ou de fon- important ou un serviteur loyal, mais en 1493, il n'y a aucune
der une entreprise de négoce et entre donc en relation avec des garantie que ce contact ne soit pas mort, détruit, qu'il ait fini
mortels et d'autres Caïnites, pourrait récolter les 15 points par détester le personnage ou ait simplement disparu. Les
maximaux. Et si quelque chose du genre de l'invasion mongo- refuges peuvent s'écrouler, les caprices du temps peuvent éro-
le traverse le territoire du premier personnage alors qu'il der même les plus grandes fortunes, le statut peut se dissoudre
essaye d'éduquer son infante, et bien, il pourrait y gagner avec l'ascension de nouveaux princes et les troupeaux peuvent
quelques points de plus. succomber à la Peste Noire. Le seul historique véritablement
Une fois que le Conteur a donné des points de maturation stable est la génération, mais il est figé. Un vampire ne peut
au personnage, le joueur peut les utiliser pour augmenter ses pas abaisser sa génération avec des points d'expérience après
traits. Quand on utilise le système de maturation, un trait ne sa création; pour y arriver, il doit commettre une diablerie.
peut pas être augmenté de plus d'un point par siècle. (Cela Les choses peuvent changer précipitamment, presque
n'empêche pas toutefois le joueur d'augmenter ses traits éga- d'une nuit à l'autre, dans une chronique à court terme ; il est
lement avec l' expérience. Les points de maturation sont accor- beaucoup plus difficile pour les personnages impliqués dans
dés et dépensés en plus des points d'expérience normaux.) une chronique épique de maintenir une certaine stabilité autour
Le Conteur peut choisir de rendre plus difficile l'augmen- d'eux tout en induisant des changements durables à leur
tation des traits par la maturation avec l'âge du personnage- monde. Le système qui suit ne garantit pas que le personnage
les vampires sont des créatures figées et ils accumulent des s'en trouvera mieux. C'est plutôt un coup de dé auquel le per-
connaissances avec de plus en plus de difficultés à travers les sonnage confie son destin. S'il perd ... et bien c 'est ce qui arri-
siècles. Les nouvelles choses et les nouvelles idées leur sont ve quand on utilise des tableaux aléatoires au lieu de jouer des
plus difficiles d ' accès parce qu'ils se complaisent dans leurs scénarios.
habitudes. Pourquoi donc prendre le risque ? D'abord, c 'est une
Le tableau suivant indique le coût de la dépense pour méthode souple et rapide de gérer ces sacrés points que le
chaque trait et selon la génération du vampire au début de l'in- joueur croit immuables. Si vous balayez le troupeau du vam-
terlude. pire avec la Peste Noire, cela peut suggérer au personnage de
sortir plus et de voir le monde de ses
propres yeux (ce qui créera de nouvelles
occasions de scénarios). Le résultat d'un
DÉPENSE DES POiN T S DE MATURATiON jet peut également donner au Conteur ou
Coût selon la génération au joueur des idées d'histoires qui expli-
Trait 12' à 9' 8' 7' 6' s' quent comment certaines choses se sont
Nouvelle capacité 3 4 5 6 7 produites. Cela peut conduire ensuite à
Nouvelle discipline 10 11 12 13 14 d'autres aventures et indiquer comment le
Nouvelle branche personnage a passé son interlude - et
thaumaturgique 7 8 9 10 11 donc quels traits il est susceptible d'avoir
Attribut SAx4 SAx4 SAx4 SAx5 SAx 5 augmentés dans l'intervalle.
Capacité SAx 2 SAx2 SAx 2 SAx 3 SAx 3 En dehors de tout cela, cela donne
Discipline du clan SAx 5 SAx 5 SAx 6 SAx 7 SAx 7 l'occasion de décourager les joueurs de
Autre discipline SAx 7 SAx 8 SAx 8 SAx 9 SAx 10 toujours dépenser leur expérience pour
Branche thaumaturgique SAx4 SAx4 SAx4 SAx4 SAx 5 gagner de plus grands pouvoirs ("Je veux
Vertu SAx 2 SAx 2 SAx 3 SAx 3 SAx4 Célérité 5 et Thaumaturgie 4 ! Quelle
Voie SA xl SAx 2 SAx 2 SAx 3 SA x 3 importance de savoir monter à cheval ?")
(SA = Score Actuel) au lieu de créer des personnalités équili-
brées et crédibles. Qu'il s'agisse d'un gain
ou d'une perte, chaque changement de
Par exemple, Geoffrey le Malkavien passe 20 ans coincé à destinée est une occasion de jouer son personnage et d'explo-
Kronstadt, et le Conteur décide qu'il y a gagné 4 points de rer plus avant sa personnalité.
maturation. Son joueur les dépense pour augmenter l'érudition
de Geoffrey de 1 à 2.
Les points de maturation qui ne sont pas dépensés au cours L E SYST ÈlW[E
d' un interlude sont perdus. Voici comment fonctionne ce système. Pour chaque demi-
Les historiques ne sont pas indiqués dans le tableau. ils siècle écoulé, un joueur peut choisir une branche d' historique
sont traités dans la section suivante - les joueurs ne peuvent sur laquelle se concentrer et faire un jet sur la table correspon-
pas les augmenter par maturation. dante. C'est un bonus; cela ne coûte rien parce que cela reflè-
te le passage du temps, les événements et tout ce que le per-
sonnage peut faire. Pour une dépense de trois points d 'expé-
L ES DESTKN lÉES rience (pas de maturation), il peut faire un jet sur une autre
Les points d'historiques sont plutôt bon marché parce que table ; pour six points, il peut utiliser trois tables. De plus,
leurs avantages ne durent pas forcément très longtemps. Par avant de faire un quelconque jet (même le premier), il peut
COIVIlYlEl'\'T JO"C'ER Ul'\'E É P OPÉ,E
dépenser jusqu'à trois points d'expérience pour obtenir un (par exemple, au lieu de "votre allié tremere", cela peut deve-
modificateur de +1 à +3 (c ' est-à-dire que pour chaque point nir "votre contact anarch"). N'hésitez pas à improviser ce qui
d'expérience dépensé, il obtient un + 1, jusqu' à un maximum convient le mieux à votre chronique. En outre, en tant que
de +3). En modifiant les jets, le joueur peut fortement aug- Conteur vous pouvez ignorer, ajuster ou tirer à nouveau un
menter ses chances d 'améliorer un historique au lieu de le résultat qui contredit le bon sens ou qui foutrait votre histoire
diminuer. Naturellement, si le Conteur ou le joueur veulent en l'air.
obtenir un mauvais jet pour simuler quelque chose qu ' ils vou- Enfin, vous devez décider (si ce n'est pas déjà le cas) si les
draient voir se produire dans leur histoire, ils sont libres de traits d 'historiques peuvent dépasser 5 ou non. Avant de faire
prendre des modificateurs négatifs ou de choisir directement le le jet, décidez du maximum que peuvent atteindre les person-
résultat du jet. nages dans votre jeu. Les anciens peuvent avoir des histo-
Parfois, malgré les points d'expérience investis, le jet riques jusqu' à 10 points (surtout si ce sont des Inconnus ou des
indique que rien ne change. C'est à la fois bien et mauvais. Mathusalems).
Cela signifie que le personnage ne perd rien (il garde son Les résultats de ces tables concernent le XV' siècle. Les
domestique, par exemple), mais qu'il ne gagne rien de nou- chroniques qui se poursuivent plus loin doivent modifier leur
veau. Ne soyez pas découragé par un tel résultat. Parfois le fait nature en fonction du changement d'époque. Vous trouverez
que rien ne change peut inspirer une histoire. ("Pourquoi les plus d 'informations sur la mise à jour des destinées dans
choses sont-elles tellement figées par ici ? C'est comme si une Chronica Transylvania III : Mauvais Augures.
force maléfique voulait laisser les choses en l'état !")
Les destinées décrites dans Marées de Ténèbres séparent ALLIÉS
les branches en trois sections : raisons, résultats et désastres. 1à2 Désastre. Perte d ' un allié.
Pour des raisons de place, ce système n'est pas repris ici. En 3à5 Aucun changement.
outre, si vous êtes assez intelligent pour jouer à un jeu de rôles, 6à9 Gain d' un allié.
vous l'êtes assez pour justifier l' acquisition d' un point en 10 Gain de deux alliés.
"troupeau", n'est-ce pas?
Ceux qui le désirent peuvent créer leurs propres raisons CONTACTS
pour les gains de points comme pour les pertes. Si le Conteur 1à2 Désastre. Perte d' un contact.
veut économiser son imagination, il lui suffit de se référer à 3à5 Aucun changement.
Marées de Ténèbres. Tout ce qui est trop dépassé pour 6à9 Gain d 'un contact.
l 'époque peut être remplacé par une version plus à la mode 10 Gain de deux contacts.
CBRO='ilCA TRJ-\:\'SYtNi \i\r[A [ il

Jl06
D 01\IESTIOUES
1 à 2 Désastre total. Tous les domestiques (jusqu'à 5)
sont tués ou perdus.
3 à 4 Désastre. Perte d' un domestique.
5 à 6 Aucun changement.
7 à 8 Gain d' un domestique.
9 Gain de deux domestiques.
10 Gain d ' un domestique spécial. Le Conteur doit
créer un domestique avec une faculté spéciale ou unique. Il
peut s'agir d ' un sorcier, d' un sage apparenté aux fées ou d 'un
Lupin, ou n'importe qui que le Conteur souhaite utiliser dans
le contexte de son histoire. Ce n'est pas une raison pour vous
surcharger en auxiliaires surnaturels ; c'est plutôt l'occasion
d'introduire un élément nouveau et étrange - peut-être même
un peu effrayant - dans le jeu.

KNiFLUE:NCE
1 à 2 Désastre . Perte d' un point d'influence. Si vous n' avez
pas d'influence à perdre, vous avez maintenant une influence
négative. Soit les institutions mortelles de la région vous igno-
rent soit elles vous craignent et vous évitent. Pour revenir à
une influence de 0 ou plus, vous devez obtenir un résultat de 6
ou plus la prochaine fois que vous utilisez cette table.
3 à 5Aucun changement. Si vous n'aviez pas d ' influence
avant, c'est toujours le cas.
6 à 9Gain d'un point d' influence. Lancez IdlO sur la table
de spécialisation ci-dessous ou (avec l'accord du Conteur)
choisissez votre domaine d'influence.
10 Gain de deux points d'influence. Consultez la table
de spécialisation ci-dessous et lancez IdlO deux fois. Si vous
obtenez deux fois le même résultat, vous avez deux points
d'influence dans ce domaine. Sinon, vous avez un point d'in-
fluence dans deux domaines différents. Avec l'accord du
Conteur, vous pouvez choisir votre domaine d' influence.
Table de spécialisation de l'influence
Lancez IdlO pour chaque point d' influence gagné.
1 Aristocratie. Votre influence vient de vos relations
avec des nobles, peut-être même des princes ou des rois mor-
tels . Ce lien vous donne accès à la cour (locale ou royale) ; et
tant que vous restez en faveur, vous avez peu de chances de
perdre des terres, des titres ou des privilèges accordés par le
monde mortel.
2 Clergé. Votre influence découle de vos relations avec
l'Église. Vous pouvez contrôler d' importants ecclésiastiques
ou faire des dons à des monastères; et cela peut vous protéger
partiellement de l'Inquisition.
3 Ressource naturelle. Votre influence dépend de
votre contrôle sur quelque chose. Il peut s'agir d'un point stra-
tégique, d'un accès aux réserves d 'eau locales, d' intérêts
miniers, d'une forêt ou d 'une autre ressource naturelle. Quelle
que soit la chose que vous contrôlez, les mortels de la région
en ont besoin (ils peuvent même travailler pour vous comme
mineurs, forestiers, etc.) et vous pouvez influencer leurs
actions en votre faveur grâce à ce contrôle.
4 Mode. Que ce soit dans le domaine de l'architecture,
du vêtement, de la peinture, de la musique, de la danse ou de
la sculpture vos goûts influencent ce que les gens portent et
admirent. Vous pouvez jouer les mécènes ou les artistes pro-
metteurs, à moins que vous ne vous contentiez de suivre le
courant tout en donnant l' impression de guider le mouvement.
On vous demande toujours conseil; on vous consulte pour des
affaires de goût ou de bienséance. Les gens importants et à la
mode aspirent à votre compagnie. Vous connaissez toujours les
dernières tendances.
5 Négoce. Votre influence concerne les marchands, les
négociants ou les caravaniers; elle peut aussi s'étendre dans le
domaine de la banque. Quelles que soient vos ressources per-
sonnelles, vous pouvez généralement avoir accès à des mar-
chandises de qualité. Les nouvelles des lointains vous par-
viennent par des marchands itinérants et vous pouvez même
déterminer si quelqu'un d 'autre peut obtenir un prêt.
6 Armée. Vous avez une influence militaire. Soit les
soldats qui défendent la région sont levés et entretenus à votre
initiative soit vous pouvez influencer un officier ou un noble
militaire important. En tout cas, vous pouvez compter sur leur
aide pour défendre vos biens et vous pouvez influer sur le
moment et l'endroit où ils combattent - et peut-être même
qui ils combattent.
7 Politique. Vous pouvez influencer les autres dans le
domaine politique. Vous êtes peut-être le porte-parole (ou vous
le contrôlez) d'un conseil de barons ou de voïvodes; ou bien
vous représentez les intérêts d'une guilde. Secrètement, vous
êtes peut-être le chef des révoltes paysannes. Dans tous les cas,
vous connaissez les derniers scandales et rumeurs des hautes
sphères du pouvoir et pourriez assassiner quelqu ' un sociale-
ment en dénigrant sa réputation auprès de vos partisans.
8 Réputation. Votre influence découle de votre réputa-
tion personnelle. On vous connaît peut-être comme un grand
érudit, un puissant guerrier, un artiste novateur ou un diplo-
mate rusé. Quel que soit votre domaine d'excellence, les mor-
tels de la région connaissent votre réputation et viennent vous
demander conseil - même en dehors de votre domaine.
9 Érudition. Vous entretenez une correspondance avec
des savants de différents collèges et universités . Vous pouvez
influer sur le développement des philosophies, introduire de
nouvelles théories ou préserver d'anciennes connaissances que
vous ne voulez pas voir se perdre. Vous avez accès aux der-
nières idées chez les érudits, à des grimoires et à des textes
anciens.
10 Choisissez un domaine ou créez-en un.
iVIENTOR
1 à 2 Désastre. Perte du mentor.
3 à 5 Aucun changement.
6 à 9 Gain d'un point de mentor. (Si vous avez déjà un
mentor, vous en avez gagné un nouveau ou l'ancien a plus de
puissance.)
10 Gain de deux points de mentor.
RESSOURCES
1à2 Désastre financier. Perte de deux points de res-
source.
3à4 Désastre. Perte d'un point de ressource.
5à6 Aucun changement.
7à8 Gain d' un point de ressource.
9 à 10 Gain de deux points de ressource.
CB R ONJCA TRANSYL\ 'A~JA ]]
Hî8
L'utilisation de cette table en association avec d'autres sys-
tèmes pourrait donner des résultats confus. Si un personnage
est récompensé par un titre politique en cours de jeu par
exemple, il n' a pas besoin de tirer sur cette table tous les 50
ans pour amener son statut au niveau correspondant ; en
revanche, le Conteur doit simplement augmenter l'historique
au niveau requis. Bien entendu, le statut est une chose délica-
te, et le Conteur a le droit de demander à ceux qui n' agissent
pas pour le conserver de voir s'ils l'ont perdu.
1 à 2 Désastre. Perte de deux points de statut.
3 à 4 Désastre. Perte d' un point de statut.
5 à 6 Aucun changement.
7 à 8 Gain d' un point de statut.
9 à 10 Gain de deux points de statut.
1à 2 Désastre. Perte d'un point de troupeau.
3à4 Aucun changement.
5à7 Gain d ' un point de troupeau.
8 à 10 Gain de deux points de troupeau.
CONCERNANT LES DESTliNÉES
Notre but n'est pas d ' obliger quiconque à faire des jets de
dés pour déterminer le destin de son personnage, mais de four-
nir un moyen facile de découvrir comment les choses peuvent
changer avec le temps. Utilisez ces tables pour créer des idées
d' histoire ou donner aux personnages des objectifs plus vastes.
Mélangez-les, adaptez-les ou ne les utilisez pas. Souvenez-
vous: c'est votre jeu; faites ce qui vous semble le mieux.
E XlPÉRlilENCE 9 ATOUTS ET
HANDliCAlPS
Tout comme les historiques, les atouts et les handicaps du
personnage peuvent changer ou disparaître complètement. Les
gens peuvent changer d 'av is , surmonter leurs phobies,
apprendre à lire ou même acquérir des titres de noblesse.
Même s'ils sont plus statiques que les mortels, les vampires
changent aussi avec le temps. Ce qui fait un comportement
notoire en 1199 ne porte peut-être plus la même marque en
1447. Pourquoi donc les personnages ne pourraient-ils point se
débarrasser de leurs handicaps ou acheter de nouveaux atouts
en dépensant des points d'expérience ? Pourquoi ne pas
prendre de nouveaux handicaps pour avoir d'autres points
d 'expérience comme les joueurs avaient eu des points de
bonus en créant leur personnage ?
Le système qui suit est conçu pour permettre aux joueurs
d'investir dans de nouveaux atouts et handicaps au cours de la
chronique - avec l'accord du Conteur, bien sûr. Ce n'est pas
une méthode prévue pour créer des super-personnages qui ne
peuvent jamais être surpris , trompés ou empalés pendant qu'ils
prennent le contrôle de 1'Église to~t en utilisant leur réseau
d 'espions pour manipuler les cours de justice. Inversement, il
ne s'agit pas de se retrouver avec des personnages boiteux,
durs d'oreille, borgnes et contraints de ne boire que le sang de
femmes rousses de la haute noblesse tout en fuyant des chas-
seurs que leur amnésie les empêche de reconnaître. Un per-
sonnage qui a trop d'atouts sans handicaps pour les équilibrer
est injouable (sans parler de l'ennui de la chose) ; l'inverse est
également vrai. Tant que les joueurs et le Conteur gardent cela
à l'esprit, les choses resteront sous contrôle.
Le système détaillé ici aide le Conteur à déterminer quel
genre d'atouts et de handicaps peuvent être modifiés. Le coût
des changements est également exposé. Les atouts et handi-
caps énumérés ci-dessous sont détaillés dans Vampire: L'Âge
des Ténèbres. Il existe d'autres atouts et handicaps dans le
Guide des Joueurs de Vampire: La Mascarade, mais la plu-
part sont trop modernes pour être utilisés dans une chronique
au XV' siècle.
NOUVEAUX SYSTÈMES POUR LES
AT OUTS ET lLJES JilANDICAPS
Si cela affecte les traits de départ ou si on ne peut pas
l'apprendre ni le surmonter avec l'habitude, on ne peut
pas le modifier.
Par exemple, dans les aptitudes, un personnage pourrait
s'entraîner pour devenir "ambidextre" avec suffisamment de
pratique, mais il ne pourrait pas obtenir le "don pour les
langues" ni "apprentissage rapide". Vous êtes né avec ou pas.
De même, ça n'a aucun sens de pendre "inaptitude" après la
création du personnage.
Les défauts physiques nécessitent des mesures extrêmes
pour être modifiés.
Un handicap comme "manchot" ou "défiguré" ne peut être
surmonté qu 'en dépensant les points nécessaires et en ayant
accès au niveau nécessaire de Vicissitude. Le Conteur a le
droit d'interdire d'utiliser ce moyen pour ne plus être un
"enfant". D'un autre côté, la Vicissitude peut allonger les os ...
En outre, les vampires guérissent prodigieusement vite, et il
faut une blessure vraiment grave pour qu'un corps de Caïnite
porte des cicatrices très longtemps.
Au début, les personnages sont limités à un maximum
de sept points d'atouts et handicaps.
Dans les faits, cela signifie que si le personnage veut un
nouvel atout mais en a déjà pour sept points, il doit abandon-
ner autre chose - un atout du même nombre de points que
celui qu'il prend. En outre, le changement doit rester cohérent.
Par exemple, si un personnage veut une "demeure", un atout
de deux points qui lui donne un grand manoir, il peut aban-
donner son atout de "réputation" qui vaut aussi deux points.
Comme vous l'avez sans doute remarqué, cela nécessite un
peu de jeu de rôles (que ce soit au cours d'une partie ou en
intervalle). La même règle s'applique pour les handicaps; on
ne peut pas en prendre un sans en abandonner un ancien de
même valeur sans la permission du Conteur. En outre, un
joueur qui veut que son personnage prenne un nouveau handi-
cap pendant la chronique doit avoir également l'accord du
Conteur.
D'un autre côté, si on rachète des handicaps on ne fait que
libérer la place pour d'autres handicaps!
Pour chaque siècle d'âge du personnage, il peut ajouter
un point d'atouts et handicaps en plus des sept autorisés au
départ.
Cela signifie que si le personnage a plus d' un siècle de
vampirisme et possède déjà 7 points d'atouts (par exemple), il
peut choisir d'acheter un autre atout à un point ; et son total
passe à huit. De même, si le personnage a sept points de han-
dicaps, il peut prendre un handicap à un point, y gagnant ainsi
un autre point à dépenser avec son expérience.
Avertissement: Nous recommandons que les personnages
se contentent d'un maximum de 10 points d'atouts et/ou han-
dicaps quels que soient leurs droits . Le Conteur finirait par
perdre le compte de tous les atouts - surtout si chaque per-
sonnage en a six ou huit. Rien ne ruine plus vite une partie que
de surprendre le groupe et se retrouver avec un joueur qui se
plaint que le Conteur a oublié son "sixième sens". La partie
s'interrompt brusquement; les joueurs se sentent blousés et le
Conteur est débordé par trop de détails.
Remarquez que les joueurs n'ont pas besoin de tirer profit
de la situation. Ils peuvent choisir de sacrifier autre chose pour
gagner un nouvel atout.
Le bon sens gouverne la nuit et on n'a rien sans rien.
Il est évident qu 'un personnage sourd ne peut pas brusque-
ment acquérir un sens de l'ouïe surdéveloppé (du moins pas
avant l'avènement de la chirurgie moderne, et même dans ce
cas, la chirurgie des oreilles a peu de chances de fonctionner sur
un vampire). Le bon sens doit gouverner tous les changements
apportés aux atouts et handicaps. En outre, les modifications
doivent venir de quelque part. Un vampire ne se réveille pas
simplement un soir avec la faculté de manger de la nourriture. Il
doit avoir essayé de développer cette faculté pendant un certain
temps - et il doit jouer ses tentatives que ce soit en cours de
partie ou par le carnet de suggestions (ou une autre forme d 'in-
terlude). Le Conteur est l'arbitre final concernant le temps (ou
le nombre de parties) nécessaire pour effectuer tout changement.
Le temps compte.
Les joueurs ne doivent pas pouvoir changer leurs atouts et
handicaps à tout bout de champ. Cela doit prendre plusieurs
années (au moins 10) pour qu'une modification significative
se produise en dépensant des points d'expérience. Cela ne
couvre pas les atouts et handicaps que le Conteur donne aux
personnages à la suite du jeu.
Les coûts.
L'acquisition d'un nouveau handicap ne coûte rien, mais cela
ne donne pas des points en plus au personnage. L'acquisition
d'un nouvel atout coûte le même nombre de points d'expérience
que si on l'avait pris avec les points de départ. L'abandon d'un
handicap coûte deux fois plus que sa valeur initiale.
ITNTERVALLES ET IN TJE:RLUDE,S
On trouvera les systèmes pour gérer les intervalles
et une discussion plus détaillée des interludes (les
périodes entre les parties) dans Marées de Ténèbres.
Pour des raisons de place, on les a omis ici, mais ils
sont utiles pour rentabiliser le temps en dehors de la
table de jeu. Les troupes qui souhaitent approfondir
leur chronique (autrement qu'en interprétant constam-
ment leur personnage) sont invitées à parcourir le cha-
pitre six de Chronica Transylvania l.
COYlYlEl\'T JOUER Ul\'E ÉPOPÉE
lOg
~.-ppcn'fcc :
tc tôlc 6c
l'ljfatoftc ct
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\Et alors qu/ils continuentl le sacrifice se poursuit.
- fFlisfitsl II["bis JJsland \Eartb ll

---- - ------------
----- LE ROLE DE l::rllSTOI:RE KT DU DESTll'\
~

BRÈVE HISTOIRE
DE TRANSYLVANIE E
(XliVE=XVli SIÈCLES)
Pour les Conteurs qui insistent sur la précision historique
et les réalisations des mortels, nous présentons un rapide résu-
mé de l'histoire de la Transylvanie et des régions voisines à
l'époque qui nous intéresse. Soit dit entre nous, les supplé-
ments de jeu font de piètres références historiques; s'il est
essentiel pour vous d' avoir des détails, allez directement
consulter les sources.
Cet appendice offre des informations de seconde main -
les auteurs des sources ont beaucoup plus détaillé l'évolution
de la Transylvanie réelle. Cette chronologie est ici pour vous
faciliter l'accès aux informations historiques si vous estimez
que des recherches supplémentaires sont nécessaires.
Les événements propres aux Caïnites sont indiqués en ita-
liques et marqués d 'un point (0).
XIV' siècle. Avec l'accord du roi Charles Robert, le règne de
20 ans de Toma Szecheny lui permet d'étendre sa juridic-
tion à la Transylvanie. Le voïvode Szecheny convoque èt
préside une assemblée transylvanienne, tel un dirigeant
souverain. Cette époque voit également l'émergence de
véritables dynasties.
o 1314. Une coterie de Caïnites transylvaniens escorte
Goratrix pour qu'il affronte le jugement de ses pairs à la
fondation tremere de Ceoris. Réprimandé par les autres
conseillers, Goratrixfttit lafureur de Tremere et disparaît.
1382. Le voïvode Ladislas de Transylvanie rejoint une coali-
tion contre la Hongrie.
1401 à 1437. La dynastie des Csaks tient les rênes du pouvoir
en Transylvanie.
01413. Un groupe d 'anarchs conduits par un jeune Tzimisce
diablerise le fondateur du Clan Tzimisce.
1437. Des soulèvements paysans en Transylvanie méridionale
conduisent à un massacre à Bobolna.
1440. Ladislas le Posthume lutte contre Vladislav Jagiello
pour contrôler le trône hongrois. Des rébellions éclatent en
Transylvanie contre la Hongrie.
1442. lancu d'Hunedoara (Jean Hunyade) , fils d'un knez du
sud de la Transylvanie, devient voïvode. La Valachie et la
Moldavie forment un bloc anti-ottoman.
1443. L'automne et l'hiver de cette année voient le début
d'une "longue campagne" contre les Turcs. Des armées du
sud-est de l'Europe accomplissent de grandes victoires.
1444. Une armée de chevaliers de divers pays européens est bat-
tue à Vama. Vlad le Dragon blâme Hunyade pour cet échec.
1445. Des Valachiens conduits par Hunyade remportent des
victoires majeures. Jean Hunyade renverse l'opposition de
la noblesse hongroise et il est choisi comme "gouverneur
de Hongrie" . Il est considéré comme le "vrai dirigeant du
royaume hongrois".
1447. L'alliance entre les trois pays roumains - Transylvanie,
Valachie et Moldavie - se renforce.
Jean Hunyade est appelé le "voïvode de Tara Romaneasca"
et le "capitaine de la Valachie". Bogdan II, prince de
Moldavie le considère comme un "père" et lui offre la
loyauté de ses armées. Bogdan déclare que la Transylvanie
et la Moldavie sont unes et consolide ainsi le front anti-
ottoman.
1453. Le sultan Mehmet II conquiert Constantinople.
1456. L' armée d'Hunyade, qui contient beaucoup de gens du
peuple, connaît des succès militaires.
o 1465. Une branche dissidente des Tremeres fait connaître
son existence. Descendants de Goratrix, ces dissidents
cherchent à se protéger des Tremeres en restant parmi les
anarchs. Au XVI' siècle, lorsque le Sabbat se formera, les
antitribus tremeres seront maudits (tout comme leur sire
Goratrix) par la marque du traître qui figurera par magie
sur leur front. Invisible à des yeux normaux, la marque est
instantanément repérable pour tout Tremere n 'apparte-
nant pas au Sabbat.
1466. Mort de Jean Hunyade.
1467. Les voïvodes transylvaniens conduisent une rébellion à
grande échelle contre le roi Mathias Corvin (le fils de Jean
Hunyade). Saxons et Szeklers s ' unissent à eux. Ils œuvrent
à l'unification de la Hongrie et de la Transylvanie et pla-
cent le voïvode Jean Szentzgyorgyi sur le trône.
1476. Vlad le Dragon considère que la Transylvanie et la
Moldavie sont un même pays. Il meurt la même année.
1479. Des armées transylvaniennes conduites par le voïvode
Étienne Bathory et Pavel Chinezul sont victorieuses à
Cimpu Piiuü.
À la fin du siècle, Bathory déclare qu'il est roi et voïvode
de Transylvanie.
Le prince de Moldavie, Étienne le Grand, conduit les
Szeklers contre les Turcs à Vaslui et remporte la victoire.
Les Saxons considèrent qu'il est "envoyé par Dieu pour
diriger et protéger la Transylvanie."
Un traité entre Mathias Corvin et Étienne le Grand assure
un accès libre aux marchands moldaves et munteniens.
Brasov devient un carrefour commercial, un "emporium".
1492. Christophe Colomb "découvre" l ' Amérique en cher-
chant une nouvelle route pour les Indes; sa découverte est
révélée à la cour d'Espagne l'année suivante.
o 1493. La Convention de Thorns se tient à proximité de
Si/chester, en Angleterre.
• 1512. Dracula détruit le Gangrel Arnulf.
1514. Un soulèvement antiféodal se répand comme un feu de
brousse dans tout le voïvodat. L'oppression qui en résulte
limitera les efforts des Magyars pour lever des troupes
paysannes en 1526.
1526. L' armée hongroise est mise en déroute en août de cette
année à la bataille de Mohacs. Elle n' a pas le soutien des
gens du peuple parce que les nobles craignent de faire
appel à eux.
I NSTANTANÉS H IST ORIQUES
À cette époque, la Transylvanie gagne une plus grande
indépendance vls-a-vis du royaume de Hongrie.
Politiquement, socialement, économiquement et culturelle-
ment, la région devient plus distincte. En développant sa
propre structure administrative, le voïvodat transylvanien
acquiert assez de force pour servir de "zone tampon" contre
l'empire ottoman jusqu' au XVIe siècle.
 La tendance commence lorsque le roi Charles Robert de
Hongrie encourage le voïvode Toma Szecheny à étendre sa
juridiction sur tous les habitants de Transylvanie. Au cours de
ces 20 ans, la Transylvanie subit un changement économique
et politique radical. Plusieurs dynasties de voïvodes suivent
l'exemple de Szecheny et d'un pouvoir fort.
Quoi qu'il en soit, un gouvernement transylvanien stable
entraîne un conflit entre les aristocraties hongroises et rou-
maines. Szecheny insiste sur une politique étrangère qui non
seulement agit en toute indépendance de la Hongrie, mais
défie même parfois ses exigences. Après la mort de Louis l'' de
Hongrie en 1382, le voïvode transylvanien rejoint une coali-
tion balkanique contre la Hongrie. Pour les dirigeants mortels
(et les Caïnites qui les imitent), le royaume de Transylvanie
n'est plus dépendant de l'Occident.
En 1440, le conflit entre la Hongrie de l'est et la Hongrie
de l'ouest est tellement féroce qu'il influence la succession au
trône. Lorsque les Transylvaniens se révoltent, ils détiennent
assez de pouvoir pour imposer leur point de vue à la Hongrie
occidentale. Cette année-là, Ladislas le Posthume et Vladislav
Jagiello luttent pour le trône hongrois. En Transylvanie, les
rébellions contre Jagiello sont assez violentes pour faciliter
l'accession au trône de Ladislas.
L'économie transylvanienne devient plus forte, et les pri-
vilégiés savent que si le voïvodat peut trouver un dirigeant
déterminé, il pourrait choisir son propre destin dans les années
à venir. En 1442, Iancu d'Hunedoara (Jean Hunyade) donne à
la Transylvanie le commandement dont elle a besoin en deve-
nant le prochain voïvode. En tant que fils d'une famille de
knezi roumains du sud de la Transylvanie, il a le soutien ·des
gens du peuple. Cela lui permet de devenir le centre d' une
puissante alliance anti-ottomane.
Cette année-là, Hunyade acquiert suffisamment de soutien
populaire pour mobiliser des armées de paysans contre l'inva-
sion ottomane. Son commandement est renforcé par les tac-
tiques militaires de Vlad Dracul, le père de Vlad Tepes. Cela
conduit à la fameuse "longue campagne" des armées balka-
niques contre la horde turque. Face à un ennemi commun, plu-
sieurs pays d'Europe de l'Est laissent de côté leurs différends
pour suivre Hunyade. Malgré des revers mineurs - telle la
défaite d'une armée de nobles et de chevaliers à Varna en 1444
- Hunyade finit par transformer ces défaites en victoires.
En 1447, Jean Hunyade a forgé une alliance entre les trois
"pays roumains" : Transylvanie, Moldavie et Valachie. À cette
époque, certains parlent même de lui comme le voïvode de
Tara Romaneasca et capitaine de Valachie. Bogdan II de
Moldavie le considère comme un "père" et lui offre la fidélité
de ses armées. Cette alliance s'avérera cruciale dans les années
à venir.
Chaque fois que les Turcs avancent, l'alliance se renforce.
Les lignes de front sont clairement définies après la conquête
de Constantinople par le sultan Mehmet II en 1453.
L'événement, que certains considèrent comme le symbole de
la fin de l'époque médiévale, amène également Hunyade à
soutenir Vlad Tepes en tant que dirigeant de la Valachie.
Certain que Vlad arrivera à faire des armées valachiennes une
force formidable, Hunyade rassemble le soutien de la nobles-
se en Hongrie; à l'ouest comme à l'est, des knezi roumains et
des paysans.
Cependant, quand une nation dépend d'un chef aussi fort,
il devient difficile de le remplacer. Après la mort d'Hunyade,
les luttes pour la succession déchirent l'alliance roumaine.
Une rébellion à grande échelle contre le fils d'Hunyade,
Mathias Corvin, éclate en 1467. La noblesse de Transylvanie
répond en s'alliant avec des comtes saxons et szeklers pour
assurer l'indépendance du voïvodat. Une fois leurs différends
résolus, ils nomment Jean Szentzgyorgyi roi de Transylvanie.
En 1479, les armées transylvaniennes remportent de
grandes victoires contre les Turcs. Étienne Bathory, père de la
tristement célèbre comtesse Élizabeth Bathory, conduit beau-
coup de ces incursions. Après que Szentzgyorgyi a fait de la
Transylvanie un vrai royaume, les succès militaires de Bathory
lui permettent de devenir le roi suivant. À la fin du siècle,
Étienne Bathory fait remarquer que tous ceux qui contestent
son autorité auraient besoin de deux têtes, si bien que lorsque
le roi en décapite une, h; contestataire survivrait avec l'autre.
Étienne le Grand de Moldavie connaît des succès encore
plus importants. Pour surmonter un ennemi commun, Étienne
enrôle une armée diversifiée contre les Turcs. Szeklers et
Saxons combattent sous son commandement. Beaucoup disent
qu ' il est "l'envoyé de Dieu". Vlad Tepes soutient cette croyan-
ce en disant que sous la férule d'Étienne le Grand les trois pays
ne font qu'un.
Cette prospérité et l'optimisme qui l'accompagne ont des
effets de grande envergure sur le développement de la
Transylvanie. Les alliances entre Saxons, Szeklers et
Roumains rendent caduque la nécessité de communes indé-
pendantes ; en revanche, les terres sont incorporées à la struc-
ture féodale de la Transylvanie. Les riches marchands locaux
de Brasov et Sibiu font d'importants investissements dans les
moulins, les tanneries, les poissonneries et les mines. En un
siècle, les royaumes voisins envient la richesse de la
Transylvanie.
Dans les villages le nombre d'artisans grandit, repoussant
ainsi la seule dépendance en l'agriculture. Les marchands peu-
vent satisfaire plus aisément la demande locale ce qui permet
aux petites villes d'assurer leur indépendance économique.
Dans les grandes villes, le nombre d'agriculteurs décroît dra-
matiquement alors qu'ils sont remplacés par des marchands et
des artisans.
Le développement de plus en plus de commerces conduit à
la formation des premières guildes. Des confréries de maîtres
artisans se réunissent pour contrôler la concurrence, établir des
standards de qualité et surveiller les prix. Comme les mar-
chandises finissent par dépasser la demande, une classe mar-
chande se développe pour contribuer à les distribuer. Les mar-
chands continuent à commercer en Hongrie et en Allemagne,
mais la plupart de leurs exportations vont, on le comprend, en
Moldavie et en Valachie.
Malgré le conflit ouvert entre diverses classes sociales au
cours des siècles précédents, les couches de la société conti-
nuent à se défmir à cette époque. Les paysans roumains et de
Hongrie orientale sont toujours des serfs. Quelques communes
paysannes luttent pour survivre, mais elles disparaissent au
début du XVe siècle. Les traditions roumaines survivent, mais
elles sont absorbées par la classe dirigeante.
Les choses se passent à peine mieux pour les Saxons alle-
mands. Ils ont généralement un statut légèrement plus élevé
LE R'ÔUE DE t::rmnr m tRE. E T D U DE5T m
H3
que celui des serfs, mais leurs domaines sont lentement absor-
bés dans la structure féodale indépendante de la Transylvanie.
En conséquence, des distinctions politiques se développent
parmi eux: comtes et burgraves sont reconnus comme faisant
partie de l'aristocratie transylvanienne.
De même, les communes szeklers se désintègrent. Alors
que quelques Szeklers ont assez prospéré pour "faire leur che-
min" dans la noblesse - souvent grâce à des prises de guerre
- la plupart ont perdu leur statut social. Les pauvres restent
indenturés aux riches qui développent des lignées nobles trans-
mises d'une génération à l'autre. La société szekler évolue en
trois classes: l'élite, les chevaliers et les gens du peuple.
Les contraintes de ce système féodal en évolution finissent
par provoquer des révoltes. Les chefs de ces rébellions deman-
dent la réduction des taxes et du travail obligatoire, l'abolition
de la servitude et la modification du système féodal. La plus
grande de ces révoltes se produit en 1514. L'évêque Bakocz
d'Esztergom appelle à la croisade contre les Turcs. À la fin du
printemps, les serfs de toute la Transylvanie vont à Buda-Pest
pour former une armée de 40.000 paysans. Le chef militaire de
cette armée est Georges Doja, un paysan szekler et vétéran
d'une précédente croisade.
Les seigneurs féodaux sont horrifiés à la pensée de tant de
paysans partis à l'étranger. Si la croisade se prolonge après les
moissons, qui s'occupera des récoltes? Les nobles utilisent la
force pour empêcher les paysans de se joindre à l'armée. Des
familles entières sont humiliées - certains sont attelés à des
chariots et des charrettes alors que d'autres sont soumis à la
torture. Quand la nouvelle de ces exactions arrive à Buda-Pest,
Doja décide que le véritable objectif de la croisade ce sont les
nobles transylvaniens.
Paysans et hors-la-loi se réunissent également dans
d'autres régions de Transylvanie. Des mineurs de Turda,
Rodna et d 'autres cités orientales importantes se joignent à la
rébellion. Des victoires dans le Banat et dans des villes le long
du Maros encouragent à la révolte.
Le voïvode Jean Zapolya réplique en ralliant l'élite et la
moyenne noblesse à sa cause. Pour la noblesse, la pensée de
tant de Hongrois, Roumains et Szeklers alliés ensemble est ter-
rifiante. Pourtant, les paysans manquent d'organisation. Ils ne
peuvent se mettre d'accord sur des demandes communes ou
sur un chef unique pour les diriger. Zapoly a se concentre sur
une bataille contre une armée de paysans à Timisoara et il
obtient une victoire importante. Une fois les paysans écrasés,
les autres sont facilement repoussés. Suivant en cela la tradi-
tion transylvanienne, Zapolya emprisonne et torture les chefs
rebelles.
Une fois l'unité des paysans brisée, des massacres san-
glants se produisent dans toute la Transylvanie. Meszaros, un
chef paysan qui a échappé à la défaite de Timisoara, essaye
désespérément de rallier une force organisée à Cluj mais il est
battu peu après. Des dizaines de milliers de paysans meurent
dans les mois qui suivent. En conséquence, l'oppression des
serfs par la noblesse n'a pas seulement repris, elle a augmen-
té. Les lois qui définissent les obligations des paysans, le
Tripartium, sont dites "écrites avec le sang des serfs". Les cor-
vées et les taxes sont sévèrement augmentées. L' histoire se
répète encore une fois.
C HROXIc..:.\ T RASSYLYA::\fIA LI
L:HERKTAGE DE
DRACULA
La réputation de la propagande caïnite n'est plus à faire.
Les vampires ont composé des tirades sans fin pour dire qu'ils
ont manipulé chaque aspect imaginable de l 'histoire mortelle.
Politique, culture, conquête, religion - le plus vaniteux des
morts-vivants prétend que toutes ces réussites sont dues aux
enfants de Caïn. Beaucoup de vampires maintiennent que les
Assamites ont conduit les Turcs dans leur croisade contre
Tirgoviste et que les Ventrues ont créé le Saint Empire.
L'histoire est écrite par les survivants après tout, et nul ne
survit aux morts-vivants . La vérité, d'un autre côté, est aussi
insaisissable qu'un Tzimisce qui file à l'abri après le premier
chant du coq. Les Caïnites sont les témoins de nombreux évé-
nements historiques, mais ils les réinterprètent ensuite pour
qu'ils correspondent à ce qu'ils croient. Chaque vampire se
souvient différemment de sa propre légende, et chacun obser-
ve l 'histoire sous un point de vue différent.
En nous souvenant de la saga de quelques individus remar-
quables, nous pouvons relier différentes histoires pour nous
assurer de la prétendue "vérité". Parfois contradictoires, sou-
vent égocentriques, fréquemment révélateurs - ce sont les
histoires et les destins des Enfants de Caïn. Notre examen de
l 'histoire vampirique commence par un important mortel.
VLAD lCELV[PALlEUlR
L'histoire de Vlad l'Empaleur commence en 1431. En
février de cette année-là, l'empereur Sigismond, monarque du
Saint Empire, invite le père de l'Empaleur, Vlad le Dragon, à
sa cour. Une fois que celui-ci se trouve là avec sa femme et ses
trois fils, il prête serment de fidélité à l'empereur. En outre, il
jure de protéger le Saint Empire, de défendre le royaume de
l'empereur et, plus important, de défendre la Transylvanie
contre les Turcs.
En échange, on lui accorde le titre héréditaire correspon-
dant aux districts transylvaniens d'Amlas et Fagaras. Dès lors,
les descendants de la lignée des Draculesti sont reconnus
défenseurs de l' Ordre du Dragon, des nobles liés par leur ser-
ment familial. Le mot roumain pour "dragon" est "dracul" ;
ainsi, Vlad le Dragon est appelé en Transylvanie "Vlad
Dracul". De même, son plus jeune fils est rapidement reconnu
comme le "Fils du Dragon", "Vlad Dracula".
Vlad le Dragon trahit son serment. En prétendant défendre
les idéaux de l'empereur, il aide le sultan turc dans ses incur-
sions contre Amlas et Fagaras. En même temps, il transmet les
plans de bataille du sultan à son fils aîné, Mircea. Alors qu'il
aide les Turcs à exploiter de nombreux petits villages dans son
domaine, son fils aîné mène une série de contre-attaques
contre des territoires turcs . Ainsi il dresse le sultan et l'empe-
reur l'un contre l'autre.
En 1438, Vlad Dracul conduit ouvertement les armées
turques dans des incursions rapides sur les territoires près de
Mediasch. Ses deux autres fils, Radu et Vlad, accompagnent
leur père et le sultan Mourad au cours de l'un de ces assauts.
En 1444, le roi hongrois jure de venger ces atrocités. Vlad
Dracul offre sa connaissance des forces turques à Jean
Hunyade, le général des armées de Transylvanie. Les Turcs
finissent par battre les forces d'Hunyade, mais les succès du
général sont impressionnants. En 1447, Hunyade devient voÏ-
vode de Transylvanie.
En réponse, le sultan Mourad, l'ancien allié de Vlad
Dracul, invite le Dragon à une audience à sa cour. Dracul
accepte immédiatement ; il traverse le Danube avec ses deux
plus jeunes fils. Quand ils arrivent, Mourad accuse le Dragon
de déloyauté, le met aux fers et l'oblige à prêter de nouveaux
serments d'obéissance. Pour garantir cette obéissance, le sul-
tan prend les deux fils de Dracul en otage. Les enfants sont
envoyés à Egrigoz et placés en détention. Cet événement va
définitivement changer l'existence de Radu et Vlad . Vlad
Dracula, le Fils du Dragon, n 'a que Il ans.
Prisonniers du sultan, Radu et Vlad apprennent à survivre au
milieu de la cour turque. Radu, le plus jeune, est considéré
comme efféminé et faible; il se soumet aisément à la volonté de
ses geôliers. Il devient rapidement un mignon du sultan et un
candidat turc au trône de Valachie. Vlad, d'un autre côté, ne par-
tage pas la faiblesse de son frère. En revanche, il acquiert une
réputation de ruse, d'astuce, d'insubordination et de forte volon-
té. Le Fils du Dragon maîtrise rapidement la langue turque, ainsi
que les subtilités de leur art de la guerre. Il est redouté par le
harem du sultan et inspire même la frayeur à ses gardes.
Vlad Dracula apprend d' autres secrets auprès de ses geô-
liers. Son éducation orientale comprend la philosophie
grecque, le mysticisme soufi et les classiques arabes. Il a déjà
entendu des légendes sur les vampyrs de Transylvanie ; main-
tenant il décompose les superstitions arabes pour comprendre
les secrets occultes de l'Orient. Il commence à remarquer des
indices de la machination des Assamites - serviteurs immor-
tels d'Alamut qui cherchent à exploiter l'expansion de l'empi-
re ottoman à leur profit.
Le Fils du Dragon utilise intelligemment son temps ; il
attend le jour où il repartira vers le nord. L'occasion se pré-
sente enfin lorsque le sultan apprend l'assassinat de Vlad
Dracul. Lorsque le Fils du Dragon apprend la nouvelle, sa rage
est sans limite. Le besoin de vengeance le consume. Le sultan
pourrait faire de Radu un pantin pour diriger la Valachie, mais
il est impressionné par la férocité de Dracula. Mourad relâche
Vlad avec une petite suite islamique et lui donne les moyens
de reprendre la Valachie.
Avec une fureur qui ne peut naître que de la vengeance,
Dracula conduit son armée au nord et prend Tirgoviste, la capi-
tale de la Valachie. Vladislav II réussit tout juste à s'enfuir. Le
sultan se réjouit; il est certain que l'endoctrinement de son
élève fera avancer ses projets. Le Fils du Dragon sait toutefois
ce qu'il risque. Au sud, le sultan Mourad voudra plus de
contrôle sur la Valachie ; au nord, les ennemis des Draculesti
continuent à conspirer contre lui .
Le succès du Fils du Dragon est de courte durée - il ne
détient le pouvoir que deux mois . Malgré son triomphe, Vlad
craint encore la présence des assassins qui ont massacré son
père. Après avoir gouverné brièvement un royaume peu sûr, il
fuit en Moldavie. Dracula s'allie avec le prince Étienne de
Moldavie puis forme une alliance avec Jean Hunyade. Bientôt
il en sait assez pour aider Hunyade dans une campagne pour
reprendre Amlas et Fagaras. Triomphalement, Dracula revient
aux domaines transylvaniens de son père.
Ayant retrouvé sa liberté et ses terres, Dracula reprend ses
études occultes. Il se souvient des légendes roumaines que son
père lui a apprises et il cherche bientôt d'autres informations
sur les Tzimisces transylvaniens. Par ses conversations avec
de vieux gitans, dont certains sont des espions des Ravnos,
Vlad apprend de nombreuses coutumes du Clan Tzimisce.
Des sages roumains lui parlent également de la lutte entre
les jeunes vampyrs et les anciens - cette lutte qui deviendra
des années plus tard le Mouvement Anarch. Les légendes caÏ-
nites nous disent que Dracula a envoyé des gens à la recherche
de Durga Syn, qui avait trahi des secrets tzimisces à son père.
Ces informations mises en corrélation avec sa maigre connais-
sance des Assamites lui permettent de comprendre les impli-
cations des conspirations des morts-vivants. La pensée de tant
d 'ennemis invisibles le terrifie.
La stabilité de la nouvelle vie de Dracula finit par être
menacée par l'impensable. En 1453, Constantinople tombe
aux mains des Turcs. Constantin Paléologue meurt, victime
des ambitions du successeur de Mourad, le sultan Mehmet II.
Vlad est submergé par l'émotion. Pour imposer la loyauté par
la peur, il déchaîne sa colère sur les gens de ses domaines.
Avec un contingent de 20.000 soldats , Dracula conduit une
incursion sur Sibiu. Son armée tue, mutile et torture 10.000 de
ses concitoyens. Le pillage qui s'ensuit est pire que les résul-
tats des incursions turques quelques décennies plus tôt.
En janvier 1456, le mentor militaire de Dracula, Jean
Hunyade, réunit une armée en Hunedoara pour une autre croi-
sade anti-turque. Avant que le Chevalier Blanc de la Chrétienté
ne déplace ses troupes vers la frontière sud, il demande à
Dracula de rester à Sibiu pour défendre la ville. Hunyade
donne également à Dracula la liberté d ' aller au sud quand il
l'estime nécessaire et de conduire l'offensive contre Vladislav
II lorsque le moment sera venu. Une fois les armées de
Vladislav et de Mehmet affaiblies, Vlad sera prêt à reprendre
la Valachie.
Le Fils du Dragon réunit sa propre armée, une force consti-
tuée essentiellement de mercenaires, de hors-la-loi et de
gitans. Une fois assuré de la victoire transylvanienne, Vlad
Dracula conduit son armée en Valachie et tue Vladislav II en
combat singulier : il transperce le cœur de son ennemi avec
l'épée de son père. Le Fils du Dragon revient au pouvoir en
tant que prince de Valachie. Sons serment de vengeance est
accompli.
La Valachie est à nouveau sûre. Dracula a saisi l'occasion
de revenir au pouvoir: il est devenu un héros en défiant l'ar-
mée turque. Une populace reconnaissante fait de lui le sauveur
des nations roumaines. Les boyards de Tara Romaneasca le
portent immédiatement au trône de Valachie. Pour les
Roumains , Vlad Dracula est leur plus grand espoir. Si ce diri-
geant de 25 ans continue de triompher, il finira par chasser les
Turcs de Constantinople. S'il échoue au contraire, la
Transylvanie et peut-être le reste de l'Europe chrétienne seront
détruites par les Turcs.
Ceci marque le début de la période la plus ... colorée . . . de
l'existence de Dracula. Vlad entame une correspondance avec
les maires de Brasov et Sibiu pour obtenir plus de soutien
contre l'empire ottoman. Il s'en remet aux mêmes tactiques
que son père jadis. Afin de rester au pouvoir, il démontre son
incontestable autorité. Au maire de Brasov, il envoie ce mes-
LE ROLE DE l:HJSTOnΠET Dl.' DEST ] ~
116
sage: "Je vous prie de réfléchir au fait que lorsqu'un homme
ou un prince est puissant chez lui, alors il fait selon sa volon-
té. Quand il n'a pas de pouvoir, un autre plus puissant que lui
le supplante et fait selon sa propre volonté." Ce raisonnement
justifie les événements violents qui suivent.
Le prince devient bientôt fort connu pour ses démonstra-
tions de pouvoir et d'autorité. Au cours de son règne, il fait
respecter scrupuleusement son idée de la justice. Le Fils du
Dragon s'assure l'aide des armas, des bourreaux qui feront
respecter ses lois. Certains connaissent ces bouchers sous le
nom de "Haches". Le groupe contient de nombreux étrangers
- des Hongrois, des Tartares, des Serbes et même des Turcs
- qui portent la hache ou plantent le pieu quand c'est néces-
saire. Les gitans qui sont rattrapés pour leurs crimes ont par-
fois le choix de rejoindre les forces mercenaires de Dracula.
Dans d'autres légendes, des indiscrétions caïnites portent
la responsabilité de nombreuses atrocités de Dracula. Ainsi,
craignant la présence des morts-vivants à sa cour, Vlad leur
montrerait brutalement les conséquences d' une action contre
lui. Si des centaines de mortels sont empalés dans un petit vil-
lage, il y a une chance pour qu'un ou deux vampires qui s'y
cachent seront empalés avec. Et si, comme certains le soup-
çonnent, les Caïnites sont responsables des meurtres du frère
et du père de Dracula, sa chasse aux sorcières contre les morts-
vivants qui l'entourent serait un acte de vengeance; une ven-
geance guère plus sévère que les tactiques des inquisiteurs
dans d ' autres régions d'Europe.
En tant que fils de Roumain, prétendument descendant des
premiers colons romains dans la région, Vlad possède une
haine croissante pour les Saxons de Transylvanie. à l'été 1457,
il conduit une série d'incursions sur des territoires saxons.
La première vise Bistritz, où les Saxons allemands se sont
rebellés contre le comte Mihaly Szigaly. La ville est défendue
par des murs massifs, mais l'armée de Vlad pénètre rapide-
ment ces défenses et brûle les maisons des insurgés. Il est
récompensé par un cadeau: le château de Birkau dans la passe
de Tihuta.
Brasov est la prochaine cible importante de sa campagne
transylvanienne. Le maire de la ville a épousé la cause de Dan
III, un rival Danesti des Draculesti. Le gouverneur a même
reconnu Dan en tant que duc d' Amlas et Fagaras, un titre que
l'empereur Sigismond avait donné au père de Vlad
l'Empaleur. Alors que le maire de Sibiu s' associe à une allian-
ce contre les Draculesti, les Saxons de la région complotent
pour prendre le contrôle de la Valachie.
À l'insu de l'histoire humaine, il existe des raisons cachées
à ces croisades. Une fois encore, des cabales de Tzimisces
conspirent pour étendre leur domaine. Selon leur tradition,
plusieurs Tzimisces ont Étreint les seigneurs féodaux les plus
prometteurs de Transylvanie. Deux dirigeants en particulier
ont attiré leur attention: Vlad II (un fils illégitime de Vlad le
Dragon) et Dan III (un chef de la lignée des Danesti). Dès que
Vlad l'Empaleur apprend ce sombre secret, il n'épargne aucun
effort pour détruire ces immondes rivaux.
Même avec le soutien de Durga Syn, son père n ' a jamais
eu assez de pouvoir pour traquer les anciens du clan; mainte-
nant Vlad l'Empaleur a suffisamment d'autorité pour déman-
teler les conspirations des Tzimisces. Craignant ses ennemis
immortels, Vlad empale des villages entiers pour déraciner
quelques vampires tzimisces. En traquant Vlad le Moine, il
brûle plusieurs monastères où il pense que le Démon pourrait
se cacher le jour.
La riposte de Vlad à l 'Étreinte de Dan III commence en
1459. Il conduit une incursion importante contre Brasov. Son
armée brûle les villages, les forts et les villes, elle détruit les
récoltes et massacre des milliers d'hommes, de femmes et
d'enfants. Dan lutte sauvagement en faisant montre de tours de
force étonnants au combat. Le prince prend autant de prison-
niers que possible, mais il laisse toujours des forêts de vic-
times empalées dans son sillage. En 1460, Dan III conduit une
contre-attaque. Il arrête beaucoup de partisans de Vlad, prend
Amlas et Fagaras et conduit des escarmouches contre la fron-
tière valachienne. Les paysans le défient, parfois même en pre-
nant les armes contre le dirigeant Danesti. Quand finalement
on trouve Dan, les alliés de Vlad s' emparent de cette créature
de la nuit et l'emmènent au château d ' Arghes en Valachie.
Au cours d' une cérémonie privée, Vlad empale le Démon
et le saigne entièrement avant de boire son sang. Ivre du flui-
de caïnite, il prêche son besoin de vengeance devant les bour-
reaux assemblés et célèbre son plan pour la conquête des
vivants comme des morts-vivants. Plusieurs fioles de fluide
tzirnisce sont disséminées parmi les armas. N'étant plus satis-
fait de simplement gouverner les vivants, Vlad rêve bientôt de
conquérir les royaumes des Caïnites.
Sa fascination pour le sang s'épanouit peu après. Une
chronique nous dit que dans les mois qui suivent, Vlad com-
mence à prendre l'habitude de festoyer devant les Saxons
empalés pendant qu ' ils meurent. Le prince plonge souvent son
pain dans le sang de ses victimes, car il croit que cela lui don-
nera de la force. Non seulement cette pratique défie le Silence
du Sang, mais elle devient l' une des légendes les plus racon-
tées concernant le prince Dracula ; une légende qui donne
naissance à beaucoup d'histoires semblables sur sa soif de
sang humain.
Dracula conduit sa dernière incursion sur la Transylvanie
au cours de l 'été 1460. Envahissant le territoire d' Amlas, il
reprend sa poursuite de Vlad le Moine, partisan des Danesti.
Des villages entiers sont incendiés. L' Empaleur continue la
chasse avec un zèle d'inquisiteur, en utilisant les tactiques déjà
employées contre les morts-vivants d'autres royaumes euro-
péens. Étonnamment, les habitants d' Amlas ne viennent pas à
son aide. L'Empaleur est horrifié. Le résultat vaut le Massacre
de la Saint-Barthélemy. Après avoir libéré la ville, il ordonne
le carnage de milliers de Saxons. Un prêtre conduit les habi-
tants en procession dans un champ, et l'armée de l'Empaleur y
plante une nouvelle forêt. Une fois encore, Vlad festoie et se
réjouit à la vue de tant de sang répandu.
Après avoir prouvé son contrôle absolu de la Transylvanie,
Dracula retourne sa fureur contre l'empire ottoman. Comme
l'a demandé le roi hongrois, il conduit une croisade contre
l'armée turque. Son armée valachienne se fraye un chemin jus-
qu'aux portes même de Constantinople. Dracula envoie alors
des messagers au roi Mathias pour lui demander des renforts.
Si le roi ne peut pas envoyer sa propre armée, explique-t-il,
qu'il envoie au moins de l'aide des Szeklers et des Saxons
transylvaniens. Dans un de ses messages, il insiste sur le fait
que les renforts doivent arriver avant la Saint-Georges, sinon
tout est perdu. Il a besoin de plus de troupes pour prendre
Constantinople; autrement, les renforts du sultan le repousse-
ront jusqu'au Danube.
Le roi de Hongrie n'a jamais envoyé l'aide demandée par
Dracula. En revanche, après le 22 avril 1462, Vlad est obligé
d'opérer un repli stratégique. En quelques mois, l'armée vala-
chienne est repoussée jusqu 'à Tirgoviste. Le 17 juin, Dracula
décide de risquer sa survie sur une dernière attaque nocturne
dans un effort pour tuer le sultan lui-même. Avec sa petite
troupe, il prend l'ennemi par surprise, massacre tout sur son
passage et arrive à la tente des généraux ennemis. Le sultan a
déjà fui le campement, et la tentative d'assassinat de Dracula
échoue. Résigné à la défaite, il se retire dans sa forteresse des
Carpates au-dessus de l'Arghes. Sa femme Livia défie les
Turcs en se jetant dans la rivière depuis le château d' Arghes.
L'armée turque atteint Tirgoviste. Une fois là, elle assiste à
toute la dépravation de Dracula. Alors que le sultan conduit ses
troupes au château le plus proche, ils traversent une forêt de
morts. Vingt mille Turcs empalés pourrissent au soleil de midi.
Des nuées de corbeaux se nourrissent des corps en décompo-
sition. À la chaleur de la mi-journée, la puanteur est insuppor-
table. Cette nuit-là, le sultan demande à ses hommes de creu-
ser une profonde tranchée autour de la ville. Le lendemain, il
ordonne la retraite. Le spectacle l'a tellement démoralisé qu'il
a décidé que le prix de la victoire était trop cher à payer.
Quoi qu'il en soit, les Turcs continuent à chercher Vlad
Dracula pour le tuer. Le Fils du Dragon s'enfuit au-delà des
Carpates jusqu'en Valachie. Il continue à implorer le roi pour
son aide. À son insu cependant, un groupe de Saxons transyl-
vaniens a falsifié des preuves d'une conspiration entre lui et le
sultan turc. Le roi hongrois arrange une rencontre avec
Dracula, une rencontre qui se traduit par sa capture et son
emprisonnement.
Dracula reste prisonnier jusqu 'en 1471 , lorsque le prince
de Moldavie, Étienne le Grand, convainc le roi de Hongrie
qu'il est le seul espoir de repousser l'armée turque. Les
Caïnites disent que le roi hongrois a probablement répondu
aussi à d 'autres pressions. Dans l'année, une assemblée de
vampires transylvaniens se réunit pour régler plusieurs ques-
tions en cours, y compris le "problème Dracula" : doit-il être
Étreint ou détruit?
Encore maître de sa destinée, Dracula revient à Mediasch
pour renouveler sa croisade contre les Turcs. Depuis
Mediasch, il rejoint Étienne le Grand dans une expédition pour
"purifier" la Transylvanie et détruire l'empire ottoman.
D 'abord, ils assaillent Brasov en jetant un Danesti à bas du
trône. L'armée franchit la passe de Bran au sud et assiège
Bucarest face à l'armée du prince Radu, son frère. Aidé par les
troupes d'Étienne, Dracula retrouve rapidement le contrôle de
la Valachie et de la Transylvanie. Le tyran est de retour.
Lorsque les forces d'Étienne abandonnent la Valachie en
1479 cependant, le mortel Dracula est vulnérable. Ses défenses
reposent sur une troupe d'à peine 200 soldats moldaves.
Saisissant l'occasion, les Turcs attaquent. L'histoire nous dit
que la dernière bataille de Dracula s'est déroulée en dehors de
Bucarest, non loin du lieu où son père a été assassiné. Le prin-
ce valachien est décapité à l'âge de 45 ans, et sa tête est ensui-
te exposée à Constantinople.
Selon la légende, des moines de Snagov emportent le corps
sans tête au monastère tout proche. Dracula a généreusement
doté leur ordre pendant toute sa vie, alors pour protéger son
corps de la profanation, ils l'enterrent en secret. La vie de
Dracula se termine par un mystère toutefois. Malgré de nom-
breuses fouilles archéologiques dans l'église de Snagov, son
corps n'a jamais été retrouvé.
Les Caïnites découvrent plus tard que la mort de Vlad
Tepes a été soigneusement mise en scène. Un féal sculpté pour
lui ressembler avait été placé sur le champ de bataille en ce
jour funeste. Par ses contacts dans le Clan Tzimisce, le Fils du
Dragon avait pris connaissance de l'assaut turc; au moment où
son royaume était renversé, il s'était replié au château
d'Arghes alimenté par le sang du comte Rustovitch du Clan
Tzimisce. Des légendes de son existence prolongée ont perdu-
ré 20 ans après sa "mort". En réalité, le Clan Tzimisce espérait
l'utiliser comme pion.
Malheureusement pour eux, Vlad est curieusement immu-
nisé au serment du sang. Il continue tout de même de suivre
l'enseignement des anciens du clan, tout comme il l'a fait
auprès de Jean Hunyade il y a si longtemps. Quand il n'en peut
plus d'être traité comme une simple goule, il profite d'une
autre occasion. Utilisant les mêmes tactiques que contre Dan
III (avec une intervention opportune d'archontes de la
Camarilla), il capture Lambach Rithven et Tabak, les chefs
d'un pénible "sabbat" tzimisce. Après avoir contraint
Lambach à l'Étreindre, il diablerise Tabak pour gagner la puis-
sance de son sang, comme l'astucieuse Durga Syn le lui a
révélé.
Dans les années qui suivent, Dracula dressera le Sabbat et
la Camarilla l'un contre l'autre, tout comme son père a trahi le
sultan Mourad pour aider l'empereur Sigismond. Il maîtrisera
les rites de la sorcellerie koldunique et découvrira les secrets
de la Thaumaturgie. En tant qu'infant de Caïn, il enfreindra
toutes les règles de la société vampirique ; il deviendra un
maître du pouvoir temporel et de la réussite mystique.
LE PROPHÈTE DU DÉNION
Le destin d'Anatole et celui d'Octavio sont entremêlés
avec celui de Kupala (présenté dans le Liber Transylvania).
Nous n'avons pas dit grand-chose dans le présent ouvrage
concernant Kupala ; pourtant le démon joue un rôle central en
révélant plusieurs prophéties d'une grande importance aux
Caïnites. Kupala est inextricablement lié à la mystérieuse
contrée de Transylvanie. Son cœur noir se trouve enseveli
quelque part et il imprègne le sol lui-même - et toutes les
créatures qui touchent ce sol - de sa malfaisance. Le zèle reli-
gieux, la haine, les désirs contre nature, le chaos et la terreur
sont l' héritage du démon pour quiconque souhaite posséder la
terre de Transylvanie - et nombreux sont ceux qui désirent
désespérément ce pays riche et beau. Depuis qu'elle existe, des
groupes successifs ont voulu conquérir et garder la
Transylvanie, comme s'ils y étaient poussés.
Octavio était natif du pays qu'on appelle maintenant la
Hongrie lorsque les légions de Rome ont construit Aquincum.
En tant que mortel, il était un chaman qui avait on ne sait com-
ment touché le cœur de Kupala et s'était ainsi imprégné de
folie. Il prit le nom d 'Octavio car il pensait fermement que huit
présages annonceraient le réveil de Kupala et l'avènement du
démon sur le monde.
L E RÔLE DE I.:H:lS'rOmE ET DU DEST:lN
H7
 Étreint par un Malkavien romain, Octavio survit fort bien
en se nourrissant des soldats et des villageois d' Aquincum. Il
empale et diablerise son sire dans une rage meurtrière précipi-
tée par ses liens avec la terre. Octavio se trouve emporté par la
torpeur lorsque les légions sont rappelées à Rome.
Lorsqu 'Obuda commence à se développer autour de lui,
Octavio se réveille. Choqué en apprenant combien de temps
s'est écoulé, il maîtrise rapidement le nouveau langage barba-
re des Magyars. Rendu encore plus dément par des siècles de
torpeur dans le sol corrompu de son pays natal, Octavio cap-
ture des mortels (et tous les Caïnites qu'il peut). Il les fait par-
ticiper à des jeux complexes (épreuves physiques, énigmes,
batailles, torture) avant de les sacrifier à Kupala (que ce soit
pour aider le démon ou le lier, même Octavio l' ignore).
Peu après son réveil, Octavio crée un culte autour de sa
personne, espérant devenir assez puissant pour battre Kupala.
Ceux qui le vénèrent l'appellent Havnor en pensant qu'il est
un ancien dieu magyar. Il se souvient si peu de ses plans
lorsque son esprit est enflammé par la prophétie qu'il doit se
répandre pour avertir le monde! En 1416, Octavio tombe à
nouveau en torpeur. Maintenant il rêve ses prophéties
démentes, attendant le moment où le démon l'appellera à nou-
veau. Dans son sommeil, Octavio atteint Anatole et offre à cet
autre Malkavien des aperçus de l'enfer qu ' il pressent.
Octavio passera les siècles à venir à avertir tous ceux qui
veulent l'écouter de la venue des signes. La plupart l'ignore-
ront, qualifiant ses avertissements de délire de lunatique.
Ignorant toujours que ses visions embrassent quelque chose de
bien plus vaste que les menées d'un seul démon (même s'il est
puissant), Octavio perdra l'espoir au XVIII' siècle. Il pense
qu'il n'aura jamais aucune influence sur Kupala. Octavio per-
met alors à Anatole de le diableriser, ce qui fait de ce dernier
le gardien des mystères et le prophète de la Géhenne.
Pour ceux qui en ont besoin, il existe plus d' informations
sur Octavio dans le Liber Transylvania.
Cela fait longtemps que Kupala a senti l'intrusion d'une
force importante sur les terres qu'il considère comme siennes.
Il s'est donc affairé à en savoir autant que possible sur son
rival, mais il lui faut encore apprendre son véritable nom. Les
actions de Kupala sont limitées : il ne peut qu 'envoyer ses sup-
pôts inférieurs et accorder des visions à un dément qui était
jadis chaman. À travers Octavio, le prophète malkavien,
Kupala répand la nouvelle des plans de son rival.
Malheureusement, alors que les visions qu'il envoie sont
véridiques, elles sont limitées ; elles tanguent sur la mer
démontée de l'esprit d 'Octavio avant que le Malkavien n'an-
nonce le futur. Octavio ne comprend pas toujours ce qu'il voit
(si même il s'en souvient). Cela signifie que les signes et les
présages qu'il annonce désignent en fait quelque chose de tota-
lement différent que ce qu'il pense (lui ou ceux qui l'écoutent).
Quoi qu'il en soit, ces augures restent l'un des rares moyens
que possède la coterie des personnages pour comprendre les
machinations complexes ourdies autour d'eux, juste sous la
surface de la société caïnite.
Le prophète élu de Kupala, Octavio, pense que ses visions
annoncent l'avènement du démon et sa prise de pouvoir sur la
CHROX ICA TRAl'\SYtNAl'\JA LI
118
Transylvanie et les terres d' Europe de l'Est. Il n'a pas vrai-
ment compris que les choses qu ' il voit sont reliées à quelque
chose de beaucoup plus vaste : la Géhenne. Finalement,
Octavio transmettra son don à Anatole, qui comprend la signi-
fication des visions; le Malkavien français deviendra ainsi le
prophète de la géhenne.
Guère en évidence à l'époque qui nous intéresse, Kupala
est encore là et répand encore son chaos dans la région. On
peut trouver des preuves de son influence dans la guerre anar-
ch/Assamites (voir plus loin) en Transylvanie - une guerre
qui n'a pas de sens à première vue. Les anciens tzimisces célè-
brent encore la Nuit de Kupala, mais ils le font avec plus de
prudence maintenant que le fondateur de leur clan a été atta-
qué à la veille de cette nuit. Octavio lui-même a sombré dans
la torpeur ; Anatole est ainsi temporairement le seul qui puis-
se interpréter les signes révélés par le démon. Malgré la perte
de son principal prophète et les menées de son rival encore
innommé, Kupala est loin de s'être absenté. En fait, à la fin du
XV, siècle, alors même que beaucoup de mortels commencent
à contester l'existence des démons , Kupala ne fait que com-
mencer.
LA GUERRE
ANARClHS/ASSAlYHTES
Alors que les Turcs combattent les forces d'Europe de l'est
et s'emparent de plus en plus de territoires dans leur progres-
sion vers l'Europe de l'Ouest, les Assamites suivent dans leur
sillage. Bientôt, ces derniers se répandent en Transylvanie à la
. recherche du sang d'anciens tzimisces. À la même époque, des
bandes d'infants des Tzimisces dépossédés parcourent égale-
ment la campagne à la recherche des refuges de leurs anciens
et d 'endroits où se cacher. Les deux factions, Assamites et
anarchs tzimisces , recherchent la même chose : le puissant
fluide des voïvodes. Une alliance entre les deux groupes de
diableristes aurait assuré leur succès, mais ils choisissent pour-
tant de s'opposer plutôt que de s'allier contre l'ennemi com-
mun.
La teneur chaotique de la terre elle-même (une terre dont
les Tzimisces ont besoin pour reposer en paix) joue contre eux,
tout comme les plus malins des voïvodes. Connaissant le goût
des Assamites pour le sang de Caïnites, certains offrent aux
assassins un marché: s'ils les laissent tranquilles, les anciens
Tzimisces les aideront à trouver et capturer de puissants
Tremeres et Ventrues pour étancher leur soif.
Les Assamites acceptent, considérant cet accord comme un
contrat à remplir. Ils auront toujours le temps de revenir et de
boire le sang des voïvodes une fois qu'ils auront fini de bête-
ment décimer leurs propres rangs. Entretemps, les assassins
ont les mains libres contre d'autres anciens sans craindre de
représailles des plus vieux défenseurs du pays. De leur côté,
les Tzimisces pensent qu'ils ont réussi à détourner une mena-
ce tout en réfrénant leurs infants ingrats. Le fait que les
Tremeres haïs et les intrus ventrues se retrouvent avec les
Assamites c'est la cerise sur le gâteau.
Les anarchs craignent que les Assamites ne se contentent
pas de voler le fluide de leurs sires (qui, par droit du clan,
devrait leur appartenir), mais qu ' ils s'emparent des forteresses
 LES SJGNES RÉVÉLÉS DE JLA GÉHF,NNE
Beaucoup de Caïnites pensent connaître les signes qui
annonceront la venue de la Géhenne. Ceux qui croient à
la réalité de la chose recherchent des exemplaires du Livre
de Nod, qui contiendrait les prophéties de Saulol. En fait,
beaucoup de signes sont commentés dans cet ouvrage.
Comme les présages décrits dans le livre de l'Apocalypse
(qui annonce la fin du monde), on pense que ces prophé-
ties se réaliseront juste avant la date annoncée. Ce n'est
pourtant pas le cas. Les vampires ne sont pas comme les
mortels; au lieu de quelques décennies, ils peuvent vivre
des siècles, ce qui leur donne beaucoup plus de temps
pour accomplir ce qui est annoncé.
En outre, ils ne disposent pas d' une religion unifiée
révélée par un unique livre disponible à tous . Les véri-
tables signes de la Géhenne ont été enregistrés seulement
en quelques rares endroits dissimulés. Ceci afin d' éviter
que leur secret soit trop facilement révélé ou qu ' un
unique seigneur de guerre du Jyhad en tire partie. Les pré-
sages du Livre de Nod ne sont que de pâles reflets des
véritables signes - des effets secondaires en quelque
sorte. De plus, l'accomplissement des prophéties se
déroule sur plusieurs centaines d'années, et certaines ont
été plantées en terrain fertile (certains diraient même en
terrain corrompu par le démon) depuis des millénaires en
attendant le bon moment pour éclore. Les présages qui
des voïvodes pour appuyer l'invasion turque. Partout où les
anarchs rencontrent les Assamites, le conflit est violent. La
guerre nocturne fait à nouveau rage dans le pays derrière la
forêt.
Pour compliquer encore plus la situation , les anarchs
comme les Assamites obtiennent l'assistance de Tremeres
antitribus renégats, des infants de Goratrix (que le reste du
clan appelle le Traître). Ces derniers utilisent un rituel tremere
jusqu'ici inconnu qui améliore grandement les effets de la dia-
blerie pour chaque groupe. Ce Rituel de la Rose Amère permet
à plus d ' une personne de bénéficier du sang d' un ancien dia-
blerisé. Soudain, des meutes entières acquièrent de plus grands
pouvoirs, et pas seulement un membre choisi.
Scandalisés, des Tremeres et des Ventrues effrayés à l'idée
d 'être annihilés demandent des mesures sévères contre les
suivent sont ceux qui ont été révélés au prophète fou
Octavio. Plusieurs autres doivent encore apparaître.
Avant les Chronica Transylvania :
• Premier signe: L'Ombre Dissimulée. La diablerie
de Saulot.
Marées des Ténèbres :
• Second signe: La Triple Fracture. La destruction
des Templiers, la perte de la Terre sainte et la chute d'un
puissant sorcier.
• Tiers signe: La Guerre des Enfants. Les infants se
rebellent contre leurs anciens , allumant le Mouvement
Anarch ; les jeunes Lasombras et Tzimisces diablerisent
les fondateurs de leurs clans.
• Même si ce n'est pas un vrai signe, la toile géoman-
tique que Zelios construit sera le fondement d'un présage
ultérieur qui conduira à la Géhenne.
Le Fils du Dragon :
• Quart signe : L'Essor et le Retour du Dragon.
Ceux qui y sont impliqués pensent que ce signe annonce
l'Étreinte et la carrière de Dracula, mais , en fait, il signi-
fie quelque chose de bien différent (qui n 'est toutefois pas
encore révélé) .
• Cinquième signe : La Création et la Destruction
de la Famille. La formation de la Camarilla et ensuite
celle du Sabbat.
Assamites et les anarchs. L' alliance opportuniste entre
Usurpateurs et Patriciens s'en trouve cimentée et finira par
amener le fervent soutien de leurs clans à la Camarilla. Grâce
à la magie tremere, la nouvelle organisation est plus que suffi-
sante contre les anarchs plus faibles et désorganisés. En outre,
la magie tremere aide également les Ventrues à situer Alamut
et à capturer plusieurs anciens assamites importants, ce qui
oblige les Sarrasins à accepter la paix. Ainsi, à cause des
intrigues des Tzimisces, ceux qui auraient dû se forger une
cause commune se retrouvent en guerre, alors que les
Usurpateurs du Clan Tremere, dont les fo ndateurs ont commis
la diablerie sur Saulot, deviennent des partisans loyaux de la
Camarilla et des ennemis de ceux qui pratiquent l' Amaranthe.
S'il avait eu une bouche, Kupala aurait lancé un rire démo-
niaque.
LE RÔLE DE l::r.IJSTo:tRE ET DL DESTl::\'
09
 I NDEX
Les personnages sont énumérés dans l'ordre alphabétique de leur prénom. Les pages de Marées de ténèbres sont indiquées
sous la forme I-XX, alors que celles du présent ouvrages sont indiquées sous la forme II-XX.

A Octavio ...............................1-15. 1-21, 1-31 , 1-49, 1-72, 1-8 1-82, 11-117

Abbaye de la Sainte Couronne .........................................................11-52 Gabriel Baruch ..................................................................................... 11-66
Adana de Sforza .................................................. 11-20. 11-66. 11-70. 11-90 Gangrels ...................................................... ...... .1-15, 1-78, 11-90 Othon le Juste .................................... 11-17, 11-37, 11-39, 11-40-43, 11-95
Alceditz ....... .. ............ 1-53 Géhenne . .. ........11-118 Passe de Tihuta ...........................1-39.11-17, 11-35,11-75, 11-98, 11-116
Anarchs............11-15. 11- 18. 11-20-21 , 11-31 , II-54, 11-68,11-69, 11- 118 Gervais ..........................................................................................1-33, 1-85 Patricia de Bollingbroke ........................voir "Tyler"
Anasztaz Torenu .............................................................................1-65, 1-84 Géza Arpad ............................................................................. .. ..... 1-1 7 Père Aymar...... ...11-53, 11-59-60, 11-68, 11-96
Anatole ............................................I-15, 1-39. 1-48.1-60, 1-80-82, 11- 14, Giacorno Renzo ................................ ............................. .. ...... .1-67, 1-71 Princes de Transylvanie ... .. ..........1-20
11-4 1, II-54, 11-92, 11-93, 11-118 Gilbert d'Harfleur ........ 11-63. 11-93, 11-95, 11-98
Antédiluviens ...........................................................................................11-22 Giovanni ......................................... .. ....... 11-20, 11-23. 11-98
Antitribu .................................................................................................... ..11-31
Arche d'Alliance .............................................................................. 1-47, 1-54
Archontes ............................................................................. .. ....... .11-21
Goratrix ............... 1- 16, 1-1 9, 1-46, 1-50, 1-52, 1-85, 1-87, 1-102, 1-118
Goratrix .........................................
Graal ..................................................
.. ..........11-17, 11-97. 11-112, 11-119
.. .......1-47. 1-54
R
Radu de Bistritz .................... ..1- 16, 1-33, 1-37-38, 1-41. 1-78-79, 1-87,
Arianne ... ..... .. ................................................... 1-16, 11-40, 11-96 Gutka ................................................................................ . .... 1-16, 11-40 1-115, 11-16,11-34. 11-90,11-98,11-100
Armes à feu .................................................................11-28 Handicaps ........................................ ... .. .........11-108 Radu le Bel... .. .............11-34
Armures .....................................................................................................11-29 Hardestadt ...................................................11-1 5, 11-18, 11-20-21 , 11-24, Rafaël de Corazon... .. .... 11-20, 11-62, 11-70, 11-96
Arnulf ........................................ 1- 15, 1-78-79, 1-113, 11-14, 11- 16, 11-112 11-6 1-62. 11-70, 11-90,11-99 Ravnos ...............................................1-16, 1-84, 11-14, 11-20, 11-23, 11-95
Arpad ... . .. .. .....................................................................1-17 Hermanstadt .............................. 1-43. 1-79, 11- 17, 11-28, 11-37-38, 11-94 Razkoljna.... . ...... 11-41
Assamites.... ...1- 14. 11-14-15. 11-2 1, 11-26-27, Historiques ................................................ . ..................... 11-105 Révolte Anarch ... . ...... 11-15, 11-18-21 . II-52, 11-90
11-30, 11-62, 11-68, 11-88, 11-115, 11-118 Hongrie occidentale ..............................................................................11·18 Roland ... . ....... 1-30,1-32, 1-89. 11-18
Atouts ... .. ........ .. ........... 11- 108 Humanité .................................... .. ....... .11-30 Ruxandra .................. 1-16, 1-88, 1-102, 1-11 4, 11-17, 11-39, 11-90, 11-94
Husayn al Fatin ...........................................1-14, 1-52, 11-14. 11-62. 11-64

B
Baba Yaga. .. ...........................................................11-95 Sabbat .................................. 11-15. 11-19, 11-22, 11-3 1,11-69. 11-74, 11-97
Balgrad ....... .. ....................................................1-43, 11-17 Inconnu.. . .................. ..11-18, 11-23, 11-98 Salubriens ...................................... . .............................................11-30
Bessarab ...................................................................................1-18, 11-26 Indépendants ............................. .. .......................................11-23 Saulot... . . .......................... .. ....... .1-85
Bistritz ...................................................................................1-43, 11- 16, 11-35 Inquisition ... . ........................1-67 Saxons....... ..... ................................................. . .............................1-18
Bobolna ......................................................................................11-25, 11-1 12 Interludes... .. ..... .11-104 Schaasburg . .. ...... ..1-43
Bohême ............................................................................................. .11-18 Intervalle ................................................................................................ 11-104 Schaasburg... . ...........11-18
Bran ..........................................................................................................1-43 Izydor Torenu .......................................................................1-16, 1-66, 1-84 Seigneurs de l'Ombre ........... .. ...... .1-113
Brasov ................................................................................ 1-65, 11-76. 11- 11 2 Jean de Capistran ...................................................................................11-27 Seigneurs orientaux... . ..........................................1-20, 11-17
Brujahs ............ . ......... ........................ .. .......................1-14, 11-2 1. 11-89 Jean Hunyade .......................... .11-27. 11-34, 11-93, 11-100, 11- 112-1 15 Séthites... .. ............ ..11-20, 11-23, 11-74
Buda-Pest.... . ..... 1-29 Jean-Marc d'Harfleur ..... .. ............................ 11-63. 11-95, 11-98 Shaagra... ......................................... 11-18
Bulscu .......................................................................1-17, 1-89, 11-14. 11-18 Josef von Bauren ...... .11 -20. 11-65. 11-93, 11-94 Sherazina Bessarab ... .. ............1-18.1-30.1-40, 1-56
Josef lvi ................................................................................................... ..11-18 Siebenbürgen ... . ............................ 11-14-15
Jürgen von Verden .........................................1-17, 1-33. 1-88 Silchester.... . ............................ 11-52, 11-68-69

c
Camarilla ....... .11-15, 11-19-11-20, 11-22, 11-24, 11-52.11-54, 11-74, 11-99
Justicars ....... ............... ...................................................... 11-21 Sorcellerie koldunique .....
Stanislas
Szeklers..
.. ................ 11-45
.............11-40
.. .............1-1 8
Camilla Banes ........................................................................... 11-20, 11-92 Tabak ..... . .. ................................................... "-80-81."-83, "-117
cappadociens ............................................1-1 5, 11-17, 11-20, 11-30, 11-98 Templiers ... .. .. ..1-46, 1-54, 1-85, 1-103
cathédrale de Chair ........................................... 11-14, 11-17, 11-44, 11-45 Kanf al NumaiL. .. .................. 11-65. 11-68, 11-88 Thorns ... .. .............. ..11-52, 11-67
Celestyn .............................................................................1-16, 11-17, 11-40 Klausenburg. . .. .. .. ..1-36, 1-43. 11-16 Tiberiu ...........................................................1-33, 1-79, 1-116. 11-35, 11-90
Cearis ......................................1-16, 1-56, 1-85. 11-17, 11-99 Kronstadt... .. ...... ..... ......................... .. ............. .1-43, 11-17 Timisoara... .. .......................... 1-52
Ch~teau d'Arghes ................................................ 11-78, 11-99, 11-1 16-117 Kupala ......................................................1-15, 1-21 , 1-31 , 1-48. 1-56-57. Tirgoviste .......................................... .. .... 11-17
CMteau de Birkau ........................................ .....................................11-17 1-82, 1-86.11-45,11-49. 11-77, 11-117-1 18 Toréadors ...................................1-16, 11-95
Ch~teau de Bran ................................................................................. 11-77 Lambach Rithven .. .11-79-83, 11- 100,11-117 Torenu ... . ..........................1-65
Comle Florescu ................................................................................... 1-1 13 Lasombras .................................................... ..1-15, 1-80, 11-20-2 1, 11-91 Traité de la Convention de Thorns... .. ..... ..11-68, 11-70
Concile des Cendres ............................1-17, 1-88. 1-102, 1-114, 11-14, Lhiannans .................................................... .11-30 Tremere le rnagus ...............................1-16, 1-46, 1-55, 1-85, 1-102
11- 16, 11-24. 11-90 Libram Terram ................................................. ..1-43, 1-72 Tremeres... ...... .1- 19. 1-85, 11- 14- 17. 11-40, 11-96, 11-99, 11-118
Conspirateurs tremeres ................................................... ........... .1- 19 Lilika Kairos ....................................................................11-66, 11-89, 11-98 Tyler ................................................. 11-15, 11-18, 11-20, 11-62, 11-90, 11-99
Constantinople ......................................................................................11-25 Liseta l1uminada . .............................................................. 1-15 Tzimisces ... ....1-16, 1-1 9, 1-86, 11- 15, 11-20-2 1•
Convention de Thorns ............................... 11-15, 11-19, 11-21-22, 11-60, Lucita ...... .... .1-15, 1-39, 1-48, 1-60, 1-80-81 , 11-26, 11-41, 11-45. 11-97, 11-115, 11-118
11-89-90, 11-93, 11-96-97, 11-99, 11-112 11-14,11-41, 11-54. 11-80,11-91,11-93
Convention des Épines .......................voir ·Convention de Thorns· Lucrèce d'Hardtz ................. .................... .. . ..... ......1-33, 1-8B
Lugoj .................................................1-74
Lupins .................................. ...................................................1-19
Unmada ... .. ...............................................11-62, 11-92
D Valachie ...................................................................................11-26-28
Valaques ......................................................................................................1-18
....................................................................................................1- 18 Vasantasena ... ...................................................................... . ........11-92
.........................................................................................11-99, 11-116 Vassily Taltos ......................................................................1-16, 1-1 17, 11- 14
Danesli. .. ................................................11-26, 11-28. 11-99 Madame Fanchon .................... 11-20, 11-62. 11-96
Malgorzata ....................................................1-16, 1-19, 1-85, 11-1 7, 11-40 Vaulderie... ............ ...........11-21, 11-23, 11-3 1
Danislav ...................................................................................................1-19 Vencel Rikard ...........................................................1-17, 1-21 , 1-33, 11-18
Delizbieta .................................. ....................................................1-65. 1-84 Malkaviens .......................................................................1-15, 1-81 , 11-92
Malthéas .............................. ....................................................... 11-67, 11-98 Ventrues Arpad ..................................................................... . ....... .1-17
Destinées ...............................................................................................11- 105 Ventrues .......................1-1 7, 1-20, 1-88, 11-1 4, 11-16, 11-40.11-94, 11-98
Dominique ... . ........ ........................................................... .1- 14, 1-17 Marelle ............................................................................................1- 16, 11- 17
Marushka. .. .................... 1-16, 1-78, 1-79, 1-114. 11-17, 11-90, 11-94 Vikto Danislav .. .. ............................. .................................. .11-1 6, 11-17
Dominus ...... .. ...................................................... 11-40. 11-43 Vincu lum ....................................................................................... .11-23, 11-31
Dracula ... .. ......................................................................voir "Vlad Tepes" Mascarade ............................................................11-21, 11-62-63, 11-96
Mathias Corvin ....................... 11-34, 11- 112- 113, 11- 11 6 Vinti la Bessarab .............................................................................. 1-56, 1-86
Draculesti ....................................................................................... 11-26, 11-28 Virstania... .. ............ 1-1 6
Maturation ........................................................ ... ....... .. .................11-104
Dragomir Bessarab ........................................1- 18. 1-57, 1-72, 1-86, 11-17 Vlad le Dragon ....................... 11-18, 11-27-28. 11-34, 11-99, 11-112-114
Durga Syn .............11-27, 11-34, 11-62, 11-76, 11-79, 11-95, 11-99, 11-115 Mediasch ............................................................................ 1-43, 1-88, 11-16
Mehmet II...........................................................11-34, 11-112-113, 11-115 Vlad Tepes, l'EmpaleuL ........................... 1-43, 1-104, 1-116, 11-17-18,
Michel ..........................................................................................11-14, 11-25 11-26, 11-34,11-36, 11-39,11-28,11-74-75,
11-95. 11-99, 11-112-114
E9 F
Éléanor de Valois .........................................................11-60, 11-68. 11-90
Milov Petrenkov

Mircea ..........................................
.................................... 11-20, 11-80, 11·91
Mircea Dzardescu .......................................................................1-33, 1-87
.. .................................. 11-34
Mitru ............................. 1-15, 1-36-37. 1-78-79, 1-113- 114. 11-16, 11-90
Vladimir Rustovitch. .. ... .1-16, 11-39. 11-41 . 11-100, 11-117
Vladislav Taltos .........................................................................................11- 14
Voies de l'Illumination ........................ ........................................11-23
Élysium .................................................................................................11-31 Mongols .............................. .............................................. 1-48 Voïvodes tzimisces ............. ....................................................................1-19
Étienne Bathory .....................................................................11-112. 11-113 Mourad ...........................................................................11-75. 11-99, 11-114 Voyages ......................................................................._... .. ......... 11-29
Étienne de Moldavie.. .. .......... 11-34, 11-99, 11-115 Mouvement Anarch ......................... 11-15, 11-19, 11-25. 11-97
Étien ne le Grand. .. ......................................11- 11 2, 11-113, 11-1 17 Mulbach ............................................................................................ ..11-17
Etrius .. .. ....................1- 16, 1-5 1, 1-56, 1-85.11-17.11-62 Myca Vykos ....................1-37, 1-42, 1-46, 1-48, 1-50, 1-87, 11-35, II-59,
Expérience .............................................................................11-104, 11-108 11-61 -62. 11-64,11-66-67,11-69-70,11-97
Famille .......................................................................................... 11-21 , 11-31 Napoca ....................................................................... .......................... .1-78 Wulfar . . .............................. 1-37. 1-79
Fariq .................................................................................................1-14.11- 14 Nosferatus .............................................. ....... ...... 1-15.1-83, 11-41, 11-93 Yorak .. . ...... .1- 16, 11-14, 11-17. 11-44
Federico de Padua ................................................ .11-65, 11-93, 11-98 Nova Arpad ................... 1-16-17, 1-64. 1-71. 1-78. 1-88, 1-102, 1-11 4. lelios .... ............ 1-15, 1-41, 1-48.1-50. 1-56, 1-79, 1-83, 1-118, 11-14,
Fondateurs ................................................... ............................. ..11-20. 11-60 11-16, 11-24, 11-40. 11-74, 11-77,11-99 11-38,11-41.11-75-76, 11-83,11-95, 11-118

CHRON1CA TRANSYL VAN1A U

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