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Olivia Gates
Titre original :
THE ONCE AND FUTURE PRINCE
Il y a huit cents ans, Antonio D'Agostino
fondait le royaume méditerranéen de Castaldini.
Mêlant influences italiennes et maures, le
royaume était unique en son genre. Mais ce qui
différenciait surtout Castaldini des autres
monarchies du monde, c'était la règle de
succession qu'Antonio D'Agostino avait instaurée.
Constatant qu'aucun de ses fils n'était de taille à
porter la couronne après lui, il décréta que la
succession se ferait non pas par la loi du sang
mais par celle du mérite. Tous les membres du
vaste clan D'Agostino étaient désormais
considérés comme héritiers de la famille royale et
pouvaient prouver leur valeur en tant que
monarque potentiel. Le roi Antonio établit des
conditions strictes, que les candidats devaient
remplir avant de pouvoir prétendre au trône.
Le futur roi devait avoir une réputation sans
tache, une santé de fer, et n'être dominé par
aucun vice. Il lui fallait aussi être issu d'une noble
lignée, de par sa mère comme de par son père.
D'une grande force de caractère et d'un grand
charisme, il devait avoir l'étoffe d'un meneur. Par-
dessus tout, l'héritier du trône devait avoir bâti
seul sa réussite personnelle. Pour finir, il lui
fallait gagner l'approbation unanime du Conseil
royal.
Ainsi en avait-il toujours été. Les hommes du
clan D'Agostino rivalisaient pour mériter la
couronne, jusqu'à ce qu'un prétendant se détache
des autres compétiteurs, et conquière le trône. Le
nouveau prince héritier choisissait ensuite son
Conseil parmi les membres de la famille royale et,
durant son règne, désignait son successeur, afin
que la passation de pouvoir se fasse sans accroc si
jamais il lui arrivait malheur.
La devise du royaume était : Lasci l'uomo
migliore vincere.
« Que le meilleur l'emporte. »
Prologue
— C'est un garçon ?
Phoebe se blottit contre Leandro.
— Jusqu'ici oui.
— Comment ça, jusqu'ici ? dit-il en jouant
avec une mèche de ses cheveux.
Elle se frotta contre lui, le corps enflé mais
délicieusement satisfait.
— J'ai l'impression que je pourrais de
nouveau être enceinte après ce que tu viens de me
faire.
En riant, il la fit s'étendre sur le dos, et
caressa le ventre qui abritait son futur fils.
— Tu pourrais bien, oui. Nos ébats
semblaient vraiment... surnaturels. Je suis étonné
de voir tout le plaisir que je peux supporter. Mais
cela tient sans doute à la force de notre amour.
Elle fredonna un murmure d'approbation.
Oui. La force. C'était en effet un sentiment au
pouvoir magique.
Soudain, il s'étendit sur elle. Son cœur se
figea comme chaque fois qu'elle mesurait de
nouveau à quel point elle l'aimait, à quel point il
était magnifique.
— Je ne devrais pas te le demander, mais je
ne veux plus jamais laisser peser le moindre
doute sur mon esprit. Tu as dit que tu n'aimerais
jamais que moi. Cela veut-il dire que... tu n'as
aimé personne d'autre ?
— Tu serais très déçu ou blessé si je te
répondais que si ?
— Je ne vais pas te mentir, cela me ferait très
mal. Mais ça ne changerait rien. En aucune façon.
Je ne méritais pas ta fidélité. Ce serait même un
châtiment approprié pour toute la douleur que je
t'ai fait vivre si tu... as aimé quelqu'un d'autre...
Elle s'allongea sur lui en riant.
— Il n'y a jamais eu personne d'autre que toi.
Mais le souvenir de ton corps et des photos de toi
m'ont beaucoup inspirée...
Elle déposa une pluie de baisers sur son
torse, avant de se redresser sur les coudes.
— Alors, dis-moi, Leandro, pourrons-nous
rester à Castaldini plus longtemps que tu ne le
faisais autrefois ? Ou au moins y retourner plus
fréquemment ?
— Nous ferons tout ce que tu veux. Même si
je n'ai pas besoin de vivre à Castaldini pour être
régent, je le ferai, pour que tu puisses voir ta sœur
aussi souvent que tu le souhaites. Ainsi,
marmonna-t-il, peut-être que cette sorcière
cessera de vouloir me couper en deux.
— Oh, chéri, c'est un immense malentendu !
Elle pensait que tu me voulais du mal. Et elle peut
devenir très cruelle pour prendre ma défense.
— Si c'est l'impression que j'ai eue. Mais
puisque sa férocité est destinée à te défendre,
alors Julia est ma nouvelle alliée.
— Tu sais, dit-elle en se blottissant contre lui,
Julia n'a plus besoin de moi, depuis longtemps. Et
même si j'aurai toujours envie de la voir, elle et
les enfants, autant que possible, ce n'est pas pour
cette raison que je veux séjourner à Castaldini
plus souvent. En fait, je veux passer le reste de ma
grossesse dans ta maison, et donner naissance à
notre bébé là-bas. Je veux que, pour son premier
souffle, il respire de l'air marin, qu'il sente la
magie de son pays dès ses premières secondes de
vie.
Leandro l'étreignit avec des bras tremblants.
— Quoi que tu souhaites, amore, considère
toujours que c'est fait. Et ce n'est plus ma maison,
c'est notre maison.
Le soupir qu'elle laissa échapper était sans
doute la musique de la félicité.
— « Notre maison. » Comme cela sonne bien
! Alors, si nous partions tout de suite ? J'ai encore
des tas de fantasmes à réaliser, dans ton... notre
paradis.
— Dans huit heures, nous serons là-bas, dit-il
contre ses lèvres.
Une troublante situation
Trish Wylie
Titre original :
WHITE-HOT
-1-
— Regarde-moi, Finn.
— Espèce de... !
Finn n'eut pas le loisir de protester
davantage. La bouche de Shane venait de lui
intimer le silence d'un baiser furieux.
Elle lutta, cherchant à se soustraire à ses
lèvres" brûlantes, mais Shane l'immobilisa en
posant la main sur sa nuque. Elle essaya alors
d'utiliser sa main libre pour se dégager, mais il
resserra son étreinte.
Ce ne fut que lorsqu'elle lui rendit son baiser
avec la même hargne qu'il arracha sa bouche à la
sienne et la fixa avec un regard fou.
— Parce que c'est ce que nous faisons le
mieux, pas vrai ? cracha-t-il, le souffle court. Ce
sont les seuls moments où tu oublies ce que je
suis et où tu te laisses aller.
— Il y a autre chose...
— Mais ce n'est pas suffisant pour que tu
restes. Haletant contre son torse dur, les yeux
rivés aux siens, elle se lança alors dans la
déclaration de sa vie.
— Je t'aime, Shane Dwyer, souffla-t-elle
d'une petite voix. C'est la raison pour laquelle je
ne peux pas rester avec toi.
Shane la contempla en silence pendant un
long moment.
— Si tu m'aimais, tu ne voudrais pas me
quitter, invoqua-t-il enfin.
— Mais si je restais, je finirais par te haïr,
expl iqua-t-elle d'une voix brisée par les larmes.
J'aurais beau essayer d'être forte, chaque fois que
tu passerais cette porte pour aller travailler, je
mourrais d'inquiétude. Et même si tu revenais à
la maison sain et sauf, je finirais par me détruire à
force d'angoisse. Jusqu'à ce que je sois tellement
rongée que je ne ressente plus rien. Et, un jour ou
l'autre, je t'en voudrais de cette situation.
Shane desserra l'étreinte de son bras autour
de sa taille.
— Cela a été si dur quand ton père est mort ?
lui demanda-t-il à voix basse.
— Oui, fit-elle.
Elle hoqueta et se détourna de son regard
plein de compassion. Elle étudia l'épaulette de sa
chemise, puis ses yeux tombèrent sur le blason en
lettres rouges.
« Compagnie de pompiers de Dublin. »
— Il était mon héros lorsque j'étais gamine,
avoua-t-elle. C'était un géant qui revenait chaque
jour du boulot avec une chemise semblable à celle
que tu portes. Tout chez lui me paraissait
l'incarnation même de la bravoure...
La main qui était restée sur sa nuque
commença à lui masser doucement le cuir
chevelu.
— C'était ma mère qui jouait te rôle du
parent sévère, c'était elle qui édictait les règles et
nous obligeait à faire ce que nous ne voulions pas
faire. Mais quand mon père rentrait le soir,
l'ambiance de la maison changeait du tout au
tout, et la joie m'envahissait.
A ce souvenir, elle sourit à travers ses larmes.