Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Djumba La Massiwoi »
1
Du 28 février au 4 mars 2022, a débuté le Dialogue National inter-comorien.
Les conditions « techniques » de travail n’étaient pas des meilleurs, puisque nous
nous retrouvions 3 groupes dans une grande salle.
Des interruptions pour nous demander de parler moins fort, pour ne pas déranger les
autres groupes, ont eu lieu.
Cette situation qui a créé un flottement de quelque minutes, aurait pu être fatale,
d’autant plus, que nous avions repérés quelque éléments venus avec la ferme
intention de nous déstabiliser, dans l’objectif de «faire capoter le Dialogue».
La qualité de la grande majorité des participants étaient fort utile pour permettre une
prise en main, pour rendre l’atelier productive dans la sérénité.
2
Des Délégués des partis politiques, de la majorité présidentielle, de l’opposition
républicaine ainsi que de la société civile ont répondu massivement à l’appel au
Dialogue National inter comorien, sollicité par le Chef de l’Etat.
Au début de l’atelier, nous avons procédé à la mise en place d’un bureau, avec 1
président, 1 vice-président, 1 secrétaire Général et 1 porte-parole (conférer annexe).
Les discussions étaient animées et toutes les opinions ont pu s’exprimer ; quelque
rare dérapage, rapidement maitrisé.
Ainsi, démonstration a été faite, que le débat contradictoire peut être une richesse, à
partir du moment où les gens sont honnêtes, à l’écoute et avec une volonté de
construire.
3
Nous avons présenté ce rapport en trois parties :
- La seconde partie, fait part des échanges discussions entre les participants à
l’atelier. Plus de 47 personnes se sont penché sur cette thématique
« Moralisation de la vie publique : Paix, sécurité et stabilité ». La diversité des
participants, issu de différents corps de métier, dont des magistrats, des
responsables de forces de l’ordre, des enseignants, des élus locaux, de
syndicalistes notamment du secteur primaire ont rendu les débats riches. Les
délégués ont discuté à la fois sur les définitions de Moralisation, Paix, Sécurité
et Stabilité ; de l’intérêt de ces concepts et surtout comment les rendre concret
pour l’intérêt du pays et de sa population. Des propositions tout azimut ont
émergé de ces échanges.
4
-
-
-
5
I-
Depuis l’indépendance ; 3 types de régimes se sont succédés. Le premier, juste après
l’indépendance unilatérale du 6 juillet 1975; un coup d’Etat instaurant un régime
dictatorial sans précédent. Le second débute à partir de 1978 ; le président Ahmed
Abdallah, appuyé par des mercenaires, impose le parti unique. Enfin, en 1990, le
régime de Djohar instaure le multipartisme.
Par la suite, des négociations sont menées en 2001, dans l’île de Moheli et ont abouti
aux accords de « Fomboni » (Mohéli). Parmi les mesures prises, par consensus, il a
été décidé d’instaurer une constitution, instituant une tournante entre les iles pour les
présidentielles, situation inédite dans le monde.
De retour dans la vie publique, le colonel Azali Assoumani a été élu de nouveau
président de la République en 2016 par une grande coalition.
Par la suite, des assises et un dialogue ont eu lieu, un des résultats fût le référendum
du 31 juillet 1978. Lors ce référendum du 31 juillet 2018, la majorité présidentielle a
appelé à voter « oui », un parti de « l’opposition républicaine », s’est positionné dans
le « oui mais », comprenez, favorable au changement de constitution mais estime que
ce changement ne va pas assez loin et enfin « l’opposition traditionnelle » a boudée
ce referendum. Cependant, Treize candidats issus de «l’opposition traditionnelle» se
sont présentés à l’élection présidentielle de 2019 ; reconnaissant de facto la nouvelle
constitution, ce scrutin a été remporté par le président Azali Assoumani.
6
Après ce scrutin, des déstabilisations et des tentatives se sont poursuivies, parfois à
l’intérieur du pays, mais souvent à l’extérieur. C’est dans ces circonstances que le
président de la République décide d’appeler au Dialogue inter-comorien, en invitant
les politiques et la société civile à prendre part, afin d’emmener le pays sur la voie
d’une paix durable et d’une stabilité indispensable au développement.
Pour mener à bien ce dialogue national, par décret présidentiel une « coordination du
Dialogue National inter-comorien » est mise en place ; un autre décret nomme un
Coordinateur National.
II-
Après avoir situé, le cadre de notre travail, notre rôle pour le bon déroulement des
travaux, nous nous sommes attachés a exposé une synthèse du travail mené durant
plusieurs mois par le Consultant. Notre objectif en présentant les problématiques liées
au sujet « Moralisation de la vie publique : paix, sécurité et stabilité » est « d’orienter »
les panélistes, de susciter le débat et recueillir les propositions.
Aussi, lors de notre présentation « power point » en atelier, nous nous sommes
abstenus de préconiser des recommandations émanant du terrain ou de notre
analyse, pour permettre une contribution des délégués.
L’usage du mensonge permanent (amplifié par les réseaux sociaux) pour déstabiliser
le pays, donc la population, emmène cette dernière à se renfermer sur elle-même et
ne plus savoir à quel saint se vouer. A Ngazidja, la tendance pour de nombreuses
personnes est de compter sur la rente de la Diaspora. Quand à Anjouan, nombreux
ont quitté l’île et ceux qui reste
A l’île d’Anjouan, par exemple, ou notre équipe a sillonné l’île, il a fallu rassurer que
nos réunions publiques, ne leur porteront pas préjudice, ni ne seront réprimandé par
les forces de l’ordre.
7
Malgré un travail préalable, de sensibilisation sur le terrain par notre équipe ; il a fallu
lors du début de mon séjour dans l’ile, convaincre nos relais dans les différentes
localités, sur l’intérêt du dialogue et de la nécessité ;d’y participer, en prenant part à
cette enquête ; unique moyen de se faire entendre par le Chef de l’Etat.
Nous avons menées une enquête quantitative et qualitative auprès d’environ 2500
personnes, localisées, pour :
- , nous n’avons pas pu nous rendre sur le terrain (que nous connaissions)
, nous avons interrogé et échangé avec des Comoriens originaire de Mohéli,
résidant dans la Capitale ou de passage, ainsi qu’avec des experts, ayant
travaillé dans le milieu.
Nous avons procédés de différentes manières ; d’une part par des entretiens
individuels, avec un questionnaire (adressé à un échantillon représentatif) ou/et un
enregistrement ; d’autre part par la prise de note, lors des réunions publiques et enfin
par l’observation et l’analyse, cela d’autant plus que nous sommes outillés.
Les rencontres publiques ont permis aux participants d’extraire leurs revendications,
colères, frustrations, déceptions et vouloir encore y croire.
Nous nous sommes adressé à toute les catégories sociales, ainsi, de paysans sans
terres ; à enseignants, en passant par des pêcheurs et des agents des forces de
l’ordre, de membres des Ulemas et de Cadis, entrepreneurs ; élus, journalistes, sans
emplois, étudiants que de personnes en situation de handicap. Nombreux sont de
jeunes diplômés, d’universités malgaches et africaines se retrouvant au chômage au
retour au pays, donc sans aucun revenu.
8
Comment susciter un mode de fonctionnement saint et responsable des Hommes
politiques, afin de répondre aux besoins de la population?
Parmi les demandes ou les sollicitations des enquêtés figure :
- Demandes de Déconcentra on des services publics
- Meilleure gouvernance dans les instances poli ques et sociales
- Forte demande d’hommes poli ques au service de l’intérêt général
- Reconnaissance de l’existence de 3 systèmes ou cultures: négro africains, franco
occidentale et arabo-islamiques: A fusionner intelligemment pour une meilleure
cohésion (Educa on, Santé et Jus ce) de la Na on Comorienne
9
Avant d’aborder les points évoqués par les participants ; il convient de présenter les
délégués.
47 personnes, parfois 50, des femmes, des jeunes, des actifs et des retraités, ont pris
10
part à l’atelier.
Le débat était très riche et animé; nous avons eu la chance d’avoir une diversité de
profession dans le groupe avec notamment, des élus locaux, souvent membres
d’associations ; 1 Commissaire de police ; des magistrats dont 2 procureurs ; des
syndicats, dont celui des pêcheurs ; des restaurateurs ; des militants de la paix ; des
notables traditionnelles ; un Imam, représentant des Oulemas, une association
féminines ainsi qu’un mouvement politique composé exclusivement de femmes del’île
d’Anjouan.
Hormis quelque personne, qu’il a fallu recadrer, les participants étaient dans une
logique constructive et assez discipliné.
11
Un magistrat a reprécisé de façon concrète, par des exemples, ce qu’est la
moralisation : les emplois fictifs ; les abus de biens sociaux ; l’absence de gestion
transparente et aucune programmation budgétaire.
Certaines institution ont recruté des emplois fictifs, dont la mairie de la Capitale, ou 13
élus perçoivent un salaire variant de 200 000 à 350 000Fpar moi, alors que l’ensemble
du personnel, autour de 160 personnes sont payés entre 40 000fc et 75 000.
Ces derniers travaillent sans protection sociale et ceux qui travaillent comme éboueur
aucun équipement.
Et pourtant les activités de la mairie et le centime additionnel font rentrer des millions
et des millions, faisant de cette ville la plus riche.
A contrario, le Chef-lieu d’Anjouan, bien qu’ayant peu de moyen est très bien structuré
et tout est informatisé. Nous avons le sentiment de responsable voulant servir leur
ville, plutôt que de se servir.
Face à ces types de situation, certain préconise l’installation d’un office National de la
moralisation.
Nombreux jeunes sont au chômage et ceux qui travaillent n’ont pas de salaire de
base.
Certains délégués insistent sur le fait qu’il existe très peu d’appel d’offre et il n’y pas
de recrutement par concours.
12
Le civisme a complétement disparu et une organisation anarchique existe dans les
villes, notamment dans la Capitale.
Dans cette dernière, aucun respect du code de travail et toute personne ne peut être
renvoyé selon l’humeur de tel ou tel élu, l’abus de pouvoir est permanent et chacun
estime qu’il est le Maire et notamment les adjoints.
Certain élus vont jusqu’à escroquer des petits commerçants, vendeurs, voir, détourne
des tickets avec des complicités.
Les missions de la Capitale ne sont pas menées ; y compris la gestion des ordures,
alors que le citoyen paye ce service.
Certains délégués sollicitent l’Etat pour arrêter ces abus, notamment de ces
collectivités dont leurs méthodes sont notoirement connues.
Par ailleurs de nombreuses décisions ont été prises par les pouvoir publics, mais
jamais suivi d’effet.
13
Dans cette partie nous nous attachons à présenter succinctement,
les recommandations issues des enquêtes sur le terrain,
complétées (ou confirmées) par les ,
de la , des partis
et des représentants de la ,
présents à l’atelier.
14
Dans cette partie nous nous attachons à présenter succinctement les
recommandations issues des enquêtes sur le terrain et des délégués présents à
l’atelier. Elles sont au nombre de 27 et seront développé dans le rapport final qui sera
présenté par le consultant.
Il s’agît d’un pacte Républicain, déterminant les droits et devoirs de l’homme politique
et des partis politiques.
a.
L’objectif de cet « Observatoire » est de faire le suivi, de s’assurer que les actions et
décisions prévues pour moraliser, sensibiliser, prévenir les conflits, surtout lors des
processus électoraux, ainsi que le respect des textes et règlements sont menés à
bien.
a-
b.
3-
15
Partant du constat que notre société fonctionne simultanément selon 3 modèles
(cultures), parfois contradictoires, à savoir négro-africaine, arabo-islamique et
européo-occidentale (franco-occidental) avec chacun, son système éducatif, sanitaire
et juridique, il s’agît de tendre vers une fusion intelligente.
Cette fusion part du principe qu’il n’y a pas de culture supérieure à une autre et ses 3
composantes sont en nous et forment une richesse.
Sur le plan éducatif, cette fusion nous permettrait de créer un système éducatif
prenant en compte nos besoins et réalités. La principale question est quel projet
d’école pour quel type de société?
Au niveau santé, il s’agit de prendre en compte ces 3 systèmes sanitaires pour le soin
du Comorien.
4-
Partant du constat que de nombreux citoyens ont subît ou fait subir, parfois avec
l’aide de l’autorité judiciaire ou de la police et gendarmerie, il s’agît de permettre la
réparation de préjudice subît.
Cette mission serait assumé par une commission travaillant en totale discrétion ; un
délai serait fixé pour faire cette démarche et après cette période la justice ferait son
travail par des enquêtes tout azimut.
5-
Mettre en place une politique d’incitation à la production locale par la protection des
entrepreneurs, en utilisant tous les moyens légaux.
6-
16
7-
8-
9-
Ainsi une personne ne peut mener une carrière militaire et simultanément une carrière
politique.
10-
11-
12-
13-
a.
Négocier pour faciliter la circulation entre les habitants de l’Union des Comores et l’île
sœur de Mayotte, par la mise en place d’un visa automatique.
Le visa Balladur est un échec pour les 2 partis, comorienne et française, le supprimer
en contrepartie d’une moralisation de la vie publique aux Comores peut faire partie
des possibles.
En effet, si pour la France, ce visa devait limiter une surpopulation de Mayotte ; non
seulement cette mission n’a pas réussi, mais il a favorisé :
17
- une délinquance quasiment incontrôlée ;
b.
Une politique d’insertion des primo arrivants de Mayotte est à mettre en place en
partenariat avec les collectivités de l’Union des Comores notamment la Mairie de
Mutsamudu et des Organisations Non Gouvernemental.
c.
Une politique volontariste pour multiplier les échanges entre Mayotte et ses iles sœurs
doit être menée notamment au niveau commercial, culturel et sportif.
14-
En effet, il est de l’intérêt des 2 partis de signer un accord dans ce sens, car non
seulement cela permettrait de libérer des énergies créatrices, de protéger l’identité
des personnes et des familles et en contrepartie, la France pourrait bénéficier de
l’expertise comorienne et comoro-français dans les problématiques sociaux
notamment des migrants.
15-
.
16-
.
17-
18
Tout d’abord dans les transports terrestres ; il s’agit de mettre en place une
certification (licence) pour les taxis villes ou Brousse, obtenu après vérification de
l’état de la voiture (contrôle technique) l’occasion de peindre d’une couleur, numéroter
et vérifier l’identité du conducteur et surtout ses capacités à conduire dans le respect
du code de la route.
Les transports maritimes doivent être développés avec une politique volontariste
facilitant le déplacement entre les îles avec un tarif subventionné accessible à tous,
dans un souci de rapprocher les habitants des îles.
Les transports aériens doivent être suivis de prêt avec obligation de respecter les
normes pour assurer la sécurité.
18-
Dans tous les champs, l’instruction civique doit être une priorité ; les prêches des
mosquées validés par une instance dans le cadre de la fusion des 3 cultures.
Si l’islam politique doit être combattu, le rite chaféite (les confréries) encouragé, les
minorités religieuses doivent être protégées dès lors qu’elles ne prônent pas la
violence ou la haine.
19-
20-
21-
Pour renforcer le sentiment d’appartenance, créer les conditions pour dispatcher les
spécialités médicales entre les îles, les disciplines universitaires et développer les
cantines scolaires et internats.
19
députés pour chaque île.
22-
L’incivilité ayant atteint son paroxysme et touchant tous les niveaux de la société, il
convient de renforcer l’instruction civique aussi bien dans les établissements
scolaires, dans les associations ainsi que dans l’école villageoise (en tant qu’aire
d’interaction).
23-
24-
Par ailleurs, une partie des comoriens, notamment «les métisses comoriens », ne
sont pas impliqués. Et pourtant, souvent bien intégré dans tous les sphères de la
société, dont nombreux occupent des postes clés ; ils ne demandent qu’à être utile à
leur communauté et à leur pays les Comores.
Un certain nombre d’entre eux se sont hissé sans tambour ni trompette dans les plus
grande écoles de la République, notamment françaises.
Aussi il y va de notre intérêt à tous de leur permettre d’intégrer leur communauté ; ils
peuvent être de véritable ambassadeur de notre pays.
25-
En effet, les enquêtes menées font ressortir l’existence abusive d’emplois fictifs avec
des salaires mirobolants et le non-respect des agents notamment par un non-respect
de la législation du travail. L’abus de pouvoir étant souvent la règle dans certaines
communes.
20
26-
27-
Les handicapés ont le droit de participer à la vie active du pays comme tous les
citoyens du pays. Ils doivent être considérés, en effet, très peu d’actions et aucun
texte n’existe en faveur des différents handicapés aussi bien au niveau de leur
scolarité, de l’emploi et de soins dus et appropriés notamment.
21
Durant 4 jours, des délégués représentant les forces vives de la Nation se sont
penchés sur leurs thématiques ;
Une plénière a permis de présenter une synthèse des travaux menés qui sont venu
enrichir, le travail mené pendant plusieurs mois par des Experts dont la compétence
est indiscutable, car vérifiable.
22
23
:
24
civilité, la et la solidarité ;
9- le concept « » en favorisant
l’éducation des masses populaires et privilégier la méritocratie, l’égalité des
chances, en bannissant les privilèges ;
25
11- les travailleurs à tendre vers l’excellence au bénéfice de la
communauté nationale,
La désignation du bureau de l’Atelier a été mise en place selon les critères suivant :
26