Vous êtes sur la page 1sur 7

Le choix du statut Juridique

Quelque soit l’importance et la nature de l’activité que vous comptez entreprendre (commerce, artisanat,
petite industrie, prestation de services, etc), il est important de choisir une structure juridique adaptée à
votre projet personnel et professionnel. Il s’agit d’un choix décisif puisque chaque forme juridique
procure certains avantages et vous soumet à certaines obligations, notamment sur le plan juridique et
fiscal.

La réglementation des sociétés actuellement en vigueur couvre plusieurs formes juridiques de sociétés
que vous pouvez choisir en fonction de vos propres considérations d’entreprenariat (capital minimum,
nombre d’actionnaires, mode de financement, coût opérationnel…).

Quels statuts vous interessent ?


 L’Entreprise individuelle (EI)

Sous cette forme juridique, l’entreprise et l’entrepreneur ne forment qu’une seule et même personne ; le
patrimoine professionnel et personnel sont juridiquement confondus et l’entrepreneur se trouve
personnellement responsable des dettes de l’entreprise.

Les formalités de création sont réduites au minimum ; il vous suffit de vous immatriculer en tant que
personne physique auprès du centre régional d’investissement le plus proche de votre zone d’activité

Avantages

o L’EI est la solution de choix pour ceux se lançant pour la première fois dans l’entreprenariat car elle
n’est pas lourde en termes de procédures ni de temps à engager pour le lancement du projet
o Il n’y a ni besoin de rédiger des statuts ni d’organiser des assemblées générales
o Il n’y a pas lieu de constituer un capital de départ comme pour les autres types d’entreprise.
L’entrepreneur étant le seul maître à bord, il peut jouir de toute l’autonomie et la liberté qui lui est
conféré par ce statut

Inconvénients

o La non distinction entre l’entrepreneur et son entreprise expose ce dernier à la responsabilité sur les
dettes et ce sur ses biens personnels

La société en participation (SP)

La société en participation n’existe que dans les rapports entre associés et n’est pas destinée à être
connue des tiers. Elle n’a pas la personnalité morale et n’est soumise ni à l’immatriculation au registre
de commerce ni à aucune formalité de publicité ; son existence peut toutefois être prouvée par tous les
moyens. Les associés conviennent librement de l’objet social, de leurs droits et obligations respectifs et
des conditions de fonctionnement de la société. Si la société a un caractère commercial, les rapports des
associés sont régis par les dispositions applicables aux sociétés en nom collectif à moins qu’il n’en soit
stipulé autrement. A l’égard des tiers, chaque associé contracte en son nom personnel. Il est le seul
engagé, même dans le cas où il révèle le nom des autres associés sans leur accord. Toutefois, si les
participants agissent en qualité d’associés, ils sont tenus à l’égard des tiers comme des associés en nom
collectif.

1
Avantages

 Simplicité de sa création
 Discrétion vis-à-vis des tiers
 Souplesse de son fonctionnement
 Absence de capital minimum

Inconvénients

 Absence de personnalité morale


 Responsabilité indéfinie et solidaire
 Difficulté en cas de séparation des associés (le partage des biens indivis ne se fait qu’après dissolution
de la société)

La société commerciale

 1/La société en nom collectif (SNC)

La SNC est une société dont les associés ont tous la qualité de commerçants et répondent indéfiniment
et solidairement des dettes sociales.

Avantages

o Création simple
o Aucun capital minimum n’est requis
o Organisation simple (selon le nombre d'associés)

Inconvénients

o Responsabilité: les associés répondent de manière solidaire et illimitée


o Interdépendance des associés
o Peu de flexibilité pour les associés (par ex. prohibition de concurrence)

 2/La société en commandité simple (SCS)

La SCS est constituée d’associés commandités et d’associés commanditaires. Elle est désignée par une
dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le nom d’un ou plusieurs associés commandités et
qui doit être précédée ou suivie immédiatement de la mention « Société en commandite simple ».

Avantages

o Il n’y a pas de capital minimum exigé


o La SCS permet une liberté statutaire totale
o La responsabilité des commanditaires est limitée à concurrence de leur apport

Inconvénients

o Les associés peuvent difficilement céder leurs parts sociales


o La responsabilité illimitée et solidaire des commandités

2
 3/La société anonyme (SA)

La SA est une société commerciale dans laquelle les associés, dénommés actionnaires en raison d'un
droit représenté par un titre négociable ou action, ne supportent les dettes sociales qu'à concurrence de
leurs apports.

Avantages

o Les actions de la SA sont librement cédés. Le capital peut être également augmenté en fonction des besoins de
la société
o La SA est caractérisée par une souplesse contractuelle. Ses actionnaires peuvent entrer ou quitter très
facilement la société
o La SA est considérée par les investisseurs comme un gage de sécurité. Elle est crédible vis-à-vis de ses parties
prenantes (banquiers, clients, fournisseurs)
o Les dirigeants de la SA bénéficient de la qualité de salariés

Inconvénients

o La SA est réservée aux grands projets qui demandent des capitaux importants
o Son capital minimum exigé est plus élevé que celui des autres sociétés
o Elle a une structure assez lourde
o La SA doit obligatoirement désigner un commissaire aux comptes
o
 4/La société anonyme simplifiée (SAS)

La société anonyme simplifiée est une société constituée entre deux ou plusieurs personnes morales en
vue de créer ou de gérer une filiale commune, ou bien de créer une société qui deviendra leur mère
commune.

Avantages

o Les actions de la SA sont librement cédés. Le capital peut être également augmenté en fonction des besoins de
la société ;
o La SA est caractérisée par une souplesse contractuelle. Ses actionnaires peuvent entrer ou quitter très
facilement la société
o La SA est considérée par les investisseurs comme un gage de sécurité. Elle est crédible vis-à-vis de ses parties
prenantes (banquiers, clients, fournisseurs)
o Les dirigeants de la SA bénéficient de la qualité de salariés

Inconvénients

o La SA est réservée aux grands projets qui demandent des capitaux importants
o Son capital minimum exigé est plus élevé que celui des autres sociétés
o Elle a une structure assez lourde
o La SA doit obligatoirement désigner un commissaire aux comptes

 5/La société à responsabilité limitée (SARL)

La SARL est une société commerciale qui constitue un type intermédiaire entre les sociétés de
personnes et de capitaux. L'acquisition de la personnalité morale est subordonnée à l'immatriculation au
registre de commerce. Elle est la forme juridique la plus répandue au Maroc.

3
Avantages

o La facilité avec laquelle il est possible de mettre en place des partenariats : il suffit pour cela d’ouvrir le capital à
de nouveaux associés. De la même manière, la cession des parts entre associés ou à un nouvel associé est facile
et rapide
o La responsabilité des associés de la SARL est limitée à leurs apports au capital
o L’associé peut être rémunéré comme un travailleur «assimilé salarié» (il bénéficie donc de la protection sociale
des salariés)

Inconvénients

o Le coût et le formalisme de la création : rédaction des statuts constitutifs et les déposer au Greffe du Tribunal de
Commerce
o Le coût et le formalisme du fonctionnement : il est obligatoire d’effectuer une assemblée générale annuelle et
de faire apel à un commissaire aux comptes (cas des sociétés réalisant un CA supérieur à 50 Millions de
Dirhams) pour valider les comptes
o
 6/La société en commandité par action (SCA)

La SCA dont le capital est divisé en actions est constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la
qualité de commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales, et des
commanditaires qui ont la qualité d’actionnaires et ne supportent les pertes qu’à concurrence de leurs
apports.
La SCA est désignée par une dénomination ou le nom d’un ou de plusieurs associés commandités peut
être incorporé et doit être précédé ou suivi immédiatement de la mention « société en commandite par
actions ».

Avantages

 Possession et gestion par les membres


 Responsabilité des associés limitée à leurs apports

Inconvénients

 Possibilité de conflits entre les membres

 La Coopérative (C)

Une coopérative est une personne morale regroupant des personnes physiques qui ont des besoins
économiques, sociaux ou culturels communs, et qui, en vue de les satisfaire, s’associent pour exploiter
une entreprise conformément aux règles d’action coopérative.
Le terme « coopérative » désigne une association autonome de personnes volontairement réunies pour
satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une
entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement.
Les coopératives jouissent de la pleine capacité juridique et de l’autonomie financière.

Avantages

 Possession et gestion par les membres


 Responsabilité des associés limitée à leurs apports

Inconvénients

 Possibilité de conflits entre les membres

4
 L'association (A)

L'association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon
permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices.
Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et
obligations.

Avantages

 Formalités de constitution très simplifiées : il suffit d’une déclaration de constitution à déposer au siège de
l’autorité administrative locale dans le ressort duquel se trouve le siège de l'association
 L’association ne nécessite pas un capital de départ

Inconvénients

 Difficultés pour emprunter


 Pas de partage de bénéfices
 Une responsabilité civile et pénale, aussi bien pour l’association, entité juridique que pour les dirigeants

 Le Groupement d’intérêts économiques (GIE)

Le GIE ne revêt pas la forme juridique de société mais constitue un cadre juridique intermédiaire entre
la société et l’association pour la mise en commun de certaines activités par des entreprises. Il est
constitué entre des personnes morales en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter ou à
développer l’activité économique de ses membres et à améliorer ou à accroître les résultats de cette
activité.

Avantages

 Grande souplesse et liberté de fonctionnement


 Possibilité de mettre en commun des moyens

Inconvénients

 Responsabilité solidaire et indéfinie des membres du GIE


 Nécessité d’une coopération et donc d’une bonne entente entre ses membres : un conflit entre les membres
peut paralyser le fonctionnement du GIE

 La succursale (S)

La succursale est un établissement secondaire ouvert par une société mère pour faciliter l'extension
géographique de ses activités ainsi que ses relations avec la clientèle. Elle n'a aucune autonomie
juridique et n’a pas de personnalité morale propre.

Avantages

 L’entreprise conserve la maîtrise totale de sa politique commerciale


 La succursale peut être un appui important dans la définition de la politique commerciale, grâce à la remontée
d’informations, et surtout à sa mise en œuvre
 L’entreprise a une meilleure connaissance du marché et des besoins des clients

Inconvénients

5
 Le niveau de formalités administratives à accomplir est assez élevé

Tableau de comparaison
Forme juridique :

 Le Groupement d’intérêts économiques


 L'association
 La Coopérative
 La société à responsabilité limitée
 La société anonyme simplifiée
 La société anonyme
 La société en nom collectif
 La société en participation
 L’Entreprise individuelle

 Nombre d’associés requis


 GIE : 2 personnes morales au minimum
 A : 2 membres minimum
 C : 5 membres minimum (personnes physiques ou morales)
 SARL : 2 associés minimum (1 associé pour la SARL AU) maximum de 50 associés personnes physiques ou
morales.
 SAS : 2 actionnaires au minimum personnes morales ayant un capital de 2.000.000 MAD chacun
 SA : 5 actionnaires minimum- pas de maximum (personnes physiques ou morales)
 SNC : 2 associés minimum -pas de maximum (personnes physiques)
 SP : 2 associés minimum -pas de maximum (personnes physiques)
 EI : Elle se compose uniquement de l’entrepreneur. (Celui-ci peut embaucher des salariés)
 Capital minimal
 GIE : Peut être constitué sans capital. Il ne peut être constitué au moyen d’un appel à l’épargne
 A : Ne peut pas avoir de capital
 C : 1 000 Dirhams
 SARL : 1 Dirham (Il n’y a plus de capital minimum pour cette forme de société depuis juin 2011)
 SAS : 300 000 Dirhams
 SA : 300 000 Dirhams. 3 000 000 Dirhams pour les SA faisant appel public à l’épargne.
 SNC : Aucun capital minimum n’est requis. Librement fixé par les associés.
 SP : Aucun capital minimum n’est requis. Librement fixé par les associés.
 EI : Pas de notion de capital social.
 Libération du capital
 GIE : -
 A : Non Applicable
 C : Entièrement libéré à la souscription. Sauf clauses statutaires contraires (Versement du quart lors de la
souscription et le reste dans un délai de 3 ans.
 SARL : Libéré au moins du quart à la constitution. Le reste doit l’être dans un délai ne dépassant pas 5 ans à
compter de la date d’immatriculation
 SAS : Libéré totalement à la signature des statuts
 SA : Libéré au moins du quart en numéraire à la constitution. Le reste dans un délai maximum de 3 ans.
 SNC : -
 SP : -
 EI : -

6
 Dirigeants
 GIE : 1 ou plusieurs administrateurs, choisis parmi ses membres ou en dehors d’eux.
 A : Membres du bureau dirigeant ou du conseil d’administration.
 C : Obligation d’un Conseil d’administration (entre 3 et 12 membres) pour les coopératives qui réalisent un CA
égale à 5 Millions de Dirhams.
 SARL : Gérant(s) personnes physiques, associés ou non.
 SAS : Au minimum un président
 SA : Conseil d’administration (3 à 12 membres ; ou 15 membres si les actions de la SA sont cotées en bourse). ou
Conseil de Surveillance (3 à 12 membres ; ou 7 membres si les actions de la SA sont cotées en bourse) +
Directoire (le nombre des membres ne peut être inférieur à 5 ; et 7 si les actions de la SA sont cotées en bourse).
 SNC : Tous les associés sont gérants sauf stipulation contraire des statuts.
 SP : Tous les associés sont gérants.
 EI : Entrepreneur individuel.
 Responsabilité des associés
 GIE : Solidaire et indéfinie. Les membres du groupement sont tenus des dettes de celui-ci sur leur patrimoine
propre.
 A : Si l’association se livre à une activité autre que celle prévue dans ses statuts, celle-ci peut être dissoute et les
dirigeants de l’association seront punis d’une amende de 1200 à 5000 Dirhams
 C : Limitée aux parts souscrites des coopérateurs sauf clauses statutaires contraires (peut atteindre 5 fois le
montant de la part souscrite par le coopérateur).
 SARL : Limitée à l’apport des associés.
 SAS : Limitée au montant des apports
 SA : Limitée à leurs apports.
 SNC : Indéfinie et solidaire.
 SP : Chaque associé est engagé en son nom personnel même s’il révèle le nom des autres associés sans leur
accord. Si les participants agissent en qualité d’associés leur responsabilité sera indéfinie et solidaire.
 EI : Totale et indéfinie sur les biens personnels.
 Désignation d’un CAC
 GIE : Obligation de désigner un ou plusieurs CAC lorsque le GIE émet des obligations non convertibles en titres
de capital au profit de ses membres.
 A : Non obligatoire. Toutefois, les associations d’utilité publique sont tenues de faire certifier par un expert
comptable inscrit à l'ordre des experts comptables, qui atteste la sincérité des comptes qu'il décrit, sous réserve
des dispositions de la loi relative au code des juridictions financières, le rapport annuel à soumettre au
secrétariat général du gouvernement comportant l'affectation des ressources qu'elles ont obtenues pendant
l’année civile.
 C : Obligatoire lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 10 Millions de Dirhams
 SARL : Obligatoire lorsque le chiffre d’affaires est supérieur à 50 Millions de Dirhams.
 SAS : Obligatoire
 SA : Obligatoire. (Les SA faisant appel public à l’épargne sont tenues de désigner au moins deux commissaires
aux comptes)
 SNC : Non obligatoire, sauf si le CA à la clôture d’un exercice est supérieur à 50 Millions MAD
 SP : Selon l’article 12 de la loi 5-96, les associés peuvent nommer à la majorité des associés, un ou plusieurs
commissaires aux comptes. Toutefois, sont tenues de désigner un commissaire au moins, les sociétés dont le
chiffre d'affaires à la clôture de l'exercice social, dépasse le montant de cinquante millions de dirhams, hors
taxes. Même si le seuil indiqué à l'alinéa précédent n'est pas atteint, la nomination d'un ou plusieurs
commissaires aux comptes peut être demandée par un associé au président du tribunal, statuant en référé. Cet
article régissant les SNC, s’applique également aux sociétés en participation à caractère commercial, selon
l’article 89 de la même loi.
 EI : Non obligatoire

Vous aimerez peut-être aussi