Vous êtes sur la page 1sur 6

Le statut des apprentis : des salariés de l’entreprise

en contrat d’apprentissage
L’apprenti possède le statut de « salarié d’entreprise » à part entière.

Au sein de son entreprise, l’apprenti est par conséquent un salarié comme les
autres : il bénéficie des mêmes droits et est soumis aux mêmes
obligations. Le code du travail, les règlements et la convention collective de
l’entreprise lui sont applicables sans distinction.

Cela signifie que :

• L’apprenti bénéficie d’un examen médical dans les deux mois suivant la
signature de son contrat. S’il a moins de 18 ans cet examen doit avoir lieu
avant l’embauche.
• Il participe aux élections prud’homales (s’il a plus de 16 ans), et aux
élections professionnelles de l’entreprise (s’il remplit les conditions
d’électorat et d’éligibilité).
• Son ancienneté est prise en compte s’il signe un autre contrat de travail
avec l’entreprise à l’issu de l’apprentissage.
Pour autant, le contrat d’apprentissage signé par l’apprenti n’est pas un contrat
de travail comme les autres. Il s’en différencie notamment en ce qui concerne
le partage du temps de l’apprenti entre le centre formation et l’entreprise (article
L6222-24 du code du travail). Il correspond à un contrat de type particulier, dont
certaines règles ne relèvent pas du droit commun.

Carte d’étudiant en apprentissage


Une carte portant l’intitulé « Étudiant des Métiers » est remise à l’étudiant
apprenti par l’organisme qui assure sa formation

Comme une carte d’étudiant classique, elle permet à l’apprenti de faire valoir
son statut, et peut lui donner accès à de nombreux avantages et à des
réductions tarifaires (cinémas, transports en commun, etc.). Elle est valable

Le salaire sous statut d’apprenti


La rémunération perçue par un apprenti correspond à un pourcentage du
SMIC (sauf si des dispositions conventionnelles plus favorables sont
applicables). Pour la calculer sont pris en compte l’âge de l’apprenti et sa
progression dans le cycle de formation (article L6222-27 du code du travail).
Ce salaire minimum varie de 27% du SMIC âgé de 16 ou 17 ans en première
année) à 78% du SMIC pour un apprenti âgé d’au moins 21 ans en troisième
année d’apprentissage).

Tableau détaillé de la rémunération d’un apprenti.

Si des heures supplémentaires sont effectuées par l’apprenti, les modalités


de rémunération sont les mêmes que celles applicables aux autres salariés de
l’entreprise (article L6222-28 du code du travail).

Un bulletin de paie est remis à l’apprenti comme à tout salarié.

Après rémunération : imposition, cotisations et couverture sociale


• Impôt sur le revenu :
Le salaire versé à un apprenti dans le cadre d’un contrat d’apprentissage
est exonéré d’impôts sur le revenu dans une limite égale au montant annuel
du SMIC.
Pour obtenir le montant annuel du SMIC, il suffit de multiplier le montant du
SMIC horaire au 1er Janvier 2018, et de le multiplier par 1820 (le nombre
d’heure moyen = 35 heures X 52 semaines par an).

• Cotisations sociales :
Les cotisations de Sécurité sociale, les contributions d’assurance chômage et
les cotisations d’AGS dues par un apprenti sont calculées forfaitairement sur la
rémunération minimale multipliée par un nombre d’heures (151,67 h/mois).
À partir de cette assiette minimale, une fraction exonérée, égale à 11 % du
SMIC, est déduite.

• Couverture sociale :
Elle est similaire à celle des autres salariés dès 16 ans : affiliation au régime
général de la sécurité sociale, congés payés, congés de maternité, droits
ouverts à la retraite et aux allocations de chômage, etc.
Temps de travail de l’apprenti en entreprise
En tant que « Salarié de l’entreprise », un apprenti est soumis au même temps
de travail que les autres salariés, et il ne peut pas être employé à temps
partiel.

Pour les mineurs (moins de 18 ans) :

• Durée de travail maximale par jour = 8 heures.


• Temps de travail maximal par semaine = 35 heures.
• Sauf dérogation (pouvant donner lieu à 5h par semaine), les heures
supplémentaires sont interdites.
• Toutes les 4 heures et demie de travail consécutives, l’apprenti doit se
voir allouer une période de pause effective de trente minutes.
• L’apprenti doit disposer de deux jours de repos complets et consécutifs
par semaine.

Pour les plus de 18 ans :

• Plage de travail maximale par jour = 10 heures.


• Durée de travail maximale par semaine = 35 heures.
• Les heures supplémentaires sont autorisées, à hauteur de 48 heures par
semaine, ou 44 heures en moyenne sur 12 semaines.
• Toutes les 6 heures de travail consécutives, l’apprenti doit disposer d’au
moins 20 min de pause effective.
• L’apprenti doit disposer d’un jour de repos complet par semaine (24h
consécutives).

Congés de l’apprenti
L’apprenti bénéficie du même nombre de jours de congés payés que les
autres salariés de l’entreprise, soit 2,5 jours ouvrables de congés par mois
travaillé.
A ces jours de congés s’ajoutent 5 jours ouvrables supplémentaires de
congés payés qui sont libérés pour que l’apprenti puisse se préparer et se
rendre aux épreuves obligatoires du Centre de formation des Apprentis.
Au final, un apprenti dispose de 30 jours + 5 jours = 35 jours de congés payés
par an.
D’autre part, si l’apprenti a plus de 20 ans (au 30 avril de l’année précédant la
demande), il peut demander des congés supplémentaires sans solde, dans la
limite de 30 jours ouvrables par an.
Enfin un/une apprenti(e) peut bénéficier d’un congé maternité/paternité selon
les règles en vigueur.
Travail le dimanche et travail de nuit sous le statut
d’apprenti
Travail le dimanche :

Le code du travail précise qu’un salarié doit disposer de 24 heures consécutives


de repos par semaine. Ce repos est donné le dimanche par les employeurs.

Toutefois, il existe des dérogations qui permettent d’organiser le travail le


dimanche. L’apprenti devra tout de même bénéficier des temps de repos
journaliers et hebdomadaires obligatoires.

Travail la nuit :

Pour le travail de nuit, les apprentis âgés de 18 ans ou plus sont soumis aux
mêmes règles que les autres salariés de l’entreprise.

Pour les mineurs :

• Moins de 16 ans : interdiction de travailler entre 20h et 6h du matin.


• Plus de 16 ans : interdiction de travailler entre 22h et 6h du matin.
• Des dérogations sont possibles dans les secteurs suivants : boulangerie,
pâtisserie, spectacles, courses hippiques.

Conditions de travail : travaux dangereux


L’employeur ne doit pas affecter l’apprenti à des travaux dangereux pour
sa santé ou sa sécurité.

Si l’apprenti a moins de 18 ans certains travaux sont interdits (article D4153-15


du code du travail).

Toutefois, dans le cadre de certaines formations professionnelles, des


dérogations peuvent être accordées.
Rupture du contrat d’apprentissage en 2022 :
comment faire ?
Vous verrez qu’il existe 4 cas de figure distincts de la rupture :
• Rupture du contrat pendant la période d’essai.
• Rupture du contrat après la période d’essai.
• Rupture en cas de mise en danger de l’apprenti.

Rupture du contrat d’apprentissage durant la période d’essai :


comment faire ?

Cette première phase dure jusqu’à que l’apprenti ait passé 45 jours,
consécutifs ou non, en entreprise (article L6222-18 du code du travail).
Sont par conséquent exclues du calcul les périodes où l’apprenti se trouve au
sein de son Centre de Formation des Apprentis (CFA) en formation théorique.
Il est également important de noter, pour son calcul, que la période d’essai se
trouve suspendue en cas d’absence pour maladie ou accident de l’apprenti. De
plus, la rupture du contrat d’apprentissage prononcée pendant un arrêt
pour accident du travail est nulle.

Tant que ces 45 jours en entreprise ne sont pas effectués, l’employeur, comme
l’apprenti (et son représentant légal s’il est mineur), peuvent mettre fin au
contrat d’apprentissage sans préavis et sans avoir à motiver leur décision.

. Rupture après la période d’essai, d’un commun accord / à l’amiable du


contrat d’apprentissage

À tout moment, le contrat d’apprentissage peut être rompu à


l’amiable, rapidement et sans préavis, si les deux parties (apprenti et
employeur) passent un accord. Il s’agit alors d’une rupture conventionnelle.

. Rupture du contrat d’apprentissage par démission de l’apprenti

Un apprenti peut-il démissionner ? Oui.


Depuis la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir
professionnel », l’apprenti qui a signé un contrat d’apprentissage après le
1er janvier 2019, peut désormais mettre unilatéralement fin à son contrat
d’apprentissage après la période d’essai, selon des modalités prévues par
un décret du 24 décembre 2018. Il s’agit alors d’une démission de son contrat
d’apprentissage.
• Comment faire une démission ?
Pour démissionner, l’apprenti doit tout d’abord solliciter le médiateur
consulaire (article 6222-39 du Code du travail), qui interviendra dans un délai
maximum de 15 jours. S’il s’agit d’un apprenti du secteur public non industriel
et commercial, il devrait saisir le service désigné chargé de la médiation.

3. Rupture par l’employeur – Licenciement

Depuis la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir


professionnel », l’employeur qui a embauché un apprenti après le 1er janvier
2019 peut lui aussi mettre unilatéralement fin à son contrat
d’apprentissage après la période d’essai. Dans ce cas, la rupture du contrat
prend la forme d’un licenciement.
• Faute grave de l’apprenti
• Manquements répétés aux obligations
• Force majeure
• Inaptitude médicale
• Décès de l’employeur maître apprentissage dans une entreprise
unipersonnelle.
La rupture du contrat d’apprentissage doit ensuite respecter la procédure du
licenciement pour motif personnel.
Quel que soit le motif de licenciement, le CFA doit permettre à l’apprenti de
poursuivre sa formation théorique pendant 6 mois et doit l’aider à trouver un
nouvel employeur.
A noter que la nouvelle loi de 2018 prévoit que si le CFA prononce l’exclusion
définitive de l’apprenti, cette exclusion constitue une cause réelle et
sérieuse de licenciement pour motif personnel. L’employeur peut toutefois
décider de garder l’apprenti et, dans ce cas, doit lui faire signer un contrat de
travail s’il n’est pas inscrit dans un nouveau CFA dans les deux mois suivant
son exclusion. S’il s’agit d’un contrat à durée indéterminée (CDI), l’employeur
devra signer un avenant actant la rupture de la période d’apprentissage.

Rupture du contrat d’apprentissage en cas de mise en danger de


l’apprenti

Si l’apprenti est confronté à des risques pour sa santé ou son intégrité physique
et morale, alors un inspecteur du travail ou autre contrôleur assimilé peut
demander la suspension du contrat d’apprentissage à la Direction régionale de
l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) (article L6225-4
du code du travail).

En plus de la mise en danger de l’apprenti, la non-conformité des installations,


la discrimination, le harcèlement moral ou sexuel constituent également des
risques retenus par la DREETS.

Vous aimerez peut-être aussi