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Université internationale de Rabat

Médecine dentaire
Année : 2023

Etudiant : EL BACHAOUI NADIM

Sujet de thèse :
CHIRURGIE ORALE ET PROXIMITE DU CANAL MANDIBULAIRE :
A PROPOS DE CAS CLINIQUE

Email: nadim.elbachaoui@uir.ac.ma Telephone: 0623255073


CHIRURGIE ORALE ET PROXIMITE DU
CANAL MANDIBULAIRE
A PROPOS DE CAS CLINIQUE
Plan ( à modifier au fur a mesure)
INTRODUCTION…………………….
1.RAPPELS ANATOMIQUES
1.1 LA MANDIBULE : LA STRUCTURE OSSEUSE
1.2 LE CANAL MANDIBULAIRE :

1.2.1 DESCRIPTION
1.2.2 CONTENU
1.3 LE NERF ALVEOLAIRE INFERIEUR
1.3.1 ORIGINE :
1.3.1.1 LE NERF TRIJUMEAU

1.3.1.1 LE NERF MANDIBULAIRE


1.3.2 TRAJET ET TERRAIN D INNERVATION DU NAI

2.SITUATION A RISQUE
2.1 DENT DE SAGESSE INFERIEURE EN CONFLIT DU CANAL MANDIBULAIRE
2.2 PATHOLOGIES KYSTIQUES ET TUMEURS

3. LESION DU NERF MANDIBULAIRE


3.1 Causes des lésions du nerf mandibulaire
3.2 Types de déficits sensitifs

4.OBSERVATION CLINIQUE :
4.1 Dents de sagesses incluses
4.2 Kystes maxillaires volumique
4.3 Dents de sagesse à proximité du canal mandibulaire
Introduction

« PRIMUM NON NOCERE » : « D’ABORD NE PAS NUIRE »


Un principe très ancien attribué à HIPOCRATE, et encore d'actualité
aujourd’hui, qui doit toujours accompagner la démarche thérapeutique de tout
soignant.
C'est dans cet état d'esprit que nous envisagerons cette étude ;
La chirurgie orale est une spécialité dentaire qui traite des problèmes
complexes de la cavité buccale, des dents et des maxillaires. Elle comprend le
diagnostic, le traitement chirurgical, la gestion des maladies et des défauts de
la région buccale et maxillo-faciale. Il s'agit d'un domaine spécialisé et en
constante évolution qui exige une formation et des connaissances
approfondies en anatomie, en physiologie et en techniques chirurgicales. Elle
est généralement pratiquée par voie endobuccale, très souvent sous
anesthésie locale ou régionale. Dès lors, elle peut être pratiquée dans le
cabinet du chirurgien-dentiste, qui doit s'astreindre à respecter une certaine
discipline opératoire.

Un aspect important de la chirurgie orale est la proximité du canal


mandibulaire avec le site chirurgical. Le canal mandibulaire est un petit conduit
qui traverse l'os de la mandibule, contient le nerf alvéolaire inférieur et l'artère,
qui fournissent la sensation et la circulation sanguine aux dents mandibulaires
et aux tissus environnants. Pendant les interventions de chirurgie orale, il est
important d'évaluer soigneusement l'emplacement et la relation du canal
mandibulaire avec le site chirurgical pour éviter d’endommager ces structures
importantes créant ainsi des lésions transitoires ou permanentes du nerf
alvéolaire inferieur.
Dans l'ensemble la proximité du canal mandibulaire par rapport au site
chirurgical est une considération importante en chirurgie orale et doit être
soigneusement évaluée et gérée pour obtenir des résultats optimaux.
Nous allons ensuite confronter ces données en étudiant et commentant
quelques cas cliniques.
1.RAPPELS ANATOMIQUES
1.1 LA MANDIBULE :
- STRUCTURE OSSEUSE
La mandibule, un os impair, médian et symétrique constituant le squelette du menton. C’est le seul
os mobile relié au massif crânien par l’intermédiaire de l’articulation temporaux-mandibulaire.

Elle correspond au squelette de l’étage inférieur de la face, Sous la forme d'un fer à cheval avec des
extrémités qui s'élèvent vers le haut. Elle est composée de trois parties : un corps et deux branches,
reliées par deux angles mandibulaires.

1)Le corps : horizontal, arqué, à concavité postérieure, avec une partie alvéolaire une base et deux
faces.[1]

Figure 1 : Mandibule ( Vue frontale ) [2]

 La face externe : est marquée dans la ligne médiane par une légère crête, indiquant la symphyse
mentonnière qui relie la partie droite à la partie gauche de l’arc mandibulaire. Cette crête se
divise en dessous entourant une dépression médiane triangulaire appelée l’éminence
mentonnière. La base de cette éminence est déprimée au centre mais présente de chaque côté
des angles saillants formant ainsi les tubercules mentonniers .[3]

Figure 2 : Mandibule (vue laterale de la face externe) [3]


 La face interne : concave d'un côté à l'autre et présente :

Les épines mentonnières : présente 2 paires, une paire d’épine place latéralement près de la
partie inférieure de la symphise ou s’insère les muscles génio-glosses, en dessous une deuxième
paires d’épine ou s’insère les muscles génio-hyoïdiens .
La fossete digastrique : est une dépression ovale sous les épines mentonnières de part et d
autre de la ligne médiane. Elle donne insertion au muscle digastrique
La ligne mylohyoïdienne : oblique, s’étend de part et d’autre de la partie inférieure de la
symphyse vers le haut et l’arrière. Elle donne naissance au muscle mylo-hyoidien dans la partie
antérieure et au muscle constricteur supérieur du pharynx et au raphé ptérygo-mandibulaire
dans la partie postérieure.
La fosse sublinguale :
Est une zone triangulaire lisse au-dessus de la partie antérieure de la ligne mylo-hyoidienne
contre laquelle s'appuie la glande sublinguale.
La fosse submandibulaire :
Ovale,situé au-dessous de la partie postérieure de la ligne mylo-hyoidienne contenant la glande
submaxillaire.[3] [1]

Figure 3 : Mandibule ( vue médiale ) [1]

 Le bord alvéolaire ou supérieure : plus large en arrière qu’en avant, est creusé d alvéole
dentaires qui varient en profondeur et en taille selon les dents contenues.
 Le bord inférieur ou la base : arrondie, plus long que le supérieur et plus épais devant que
derrière. A l'endroit où il rejoint le bord inférieur de la branche, il peut y avoir une rainure peu
profonde pour l'artère maxillaire externe.[3]

2) La branches montante de la mandibule (Le Ramus) : de forme rectangulaire, contribue à la partie


latérale de la mandibule de chaque côté. Le processus coronoïde est antérieur et le processus
condylaire est postérieur ; les deux sont séparés par l'échancrure mandibulaire. le ramus est délimité
par deux surfaces et quatre bords .[4]

 Face externe : plate et marquée par des crêtes obliques à sa partie inférieure ; elle s'attache sur
presque toute son étendue au Masséter. [3]
 Face interne : présente en son centre le foramen mandibulaire oblique par lequel l’artère et le
nerf alvéolaire inférieure entrent et parcourent le long du canal mandibulaire. Le bord de cette
ouverture est irrégulier ; il présente en avant une crête proéminente, surmontée d'une épine
aiguë, la lingula mandibulaire (ancienne épine de Spix) , qui sert d'attache au ligament
sphénomandibulaire, à sa partie inférieure et postérieure se trouve une encoche d'où part le
sillon mylohyoïdien qui s'étend obliquement en bas et en avant, et où se logent les vaisseaux et
le nerf mylohyoïdiens.
 Bord supérieur : mince et surmonté de deux processus, le coronoïde en avant et le condyloïde en
arrière, séparés par une profonde concavité, l'échancrure mandibulaire.
 Bord inférieur : est en continuité avec le bord inférieur du corps mandibulaire et contribue à la
formation de l’angle mandibulaire .[4]
 Bord postérieur : en continuité avec le bord inférieur du ramus et situé en profondeur de la
glande parotide.
 Bord antérieur : en continuité avec la ligne oblique de la surface externe du corps.

Figure 4 : Mandibule ( vue oblique-gauche ) [2]

1.2 LE CANAL MANDIBULAIRE :


1.2.1 Description :

Le canal mandibulaire est un conduit de section circulaire parcourant le corps mandibulaire sur toute
sa longueur en prenant naissance dans le foramen mandibulaire, puis descend à travers le tissu
spongieux de la mandibule dans le sens antéro-inférieur, en suivant une courbe de concavité antéro-
supérieure. Le canal mandibulaire peut être divisé en trois segments : un segment postérieur,
obliquement antéro-inférieur, qui va de la lingula mandibulaire à la deuxième molaire ; un segment
moyen, qui tend à être horizontal et se rapproche de la table vestibulaire et du bord basilaire,
s'étend de la deuxième molaire à la deuxième prémolaire ; et un segment antérieur qui commence
au niveau de la deuxième prémolaire où il se bifurque, donnant naissance a deux canaux :

-Le canal incisif : plus mince, loge le nerf incisif. Il diminue progressivement de diamètre jusqu'au
plan sagittal médian.

-Le canal mentonnier :pratiquement transversal,il s'ouvre sur la face latérale du corps mandibulaire
par le biais du foramen mentonnier d’où emerge le nerf mentonnier.[5] [6]
Figure 5 : Vue latérale du nerf alvéolaire inférieur à l’ouverture de la corticale vestibulaire, montrant
l’absence de paroi canalaire (A). Le nerf chemine à travers les trabécules sans corticale périphérique (B).[6]

1.2.2 Contenu :

À l'intérieur du canal mandibulaire chemine le nerf alvéolaire inferieure sous forme d’un gros tronc
comprenant deux nerfs principaux : le nerf mentonnier qui s'insère dans le canal mandibulaire et
émerge du foramen mentonnier et le nerf dentaire qui innerve les dents mandibulaires et se
prolonge par la branche incisive. L’artère alvéolaire inferieure se présente également dans un
compartiment solitaire et se déplace au-dessus et en arrière du nerf. L’ensemble de l’artère, le nerf,
la veine et les vaisseaux lymphatiques constitue le faisceau alvéolaire inferieure entouré d’une gaine
de tissu conjonctif se déplaçant le long du canal mandibulaire. [7]

Figure 6 : Nerf alvéolaire inférieur bifurqué. Les branches incisive et mentonnière sont séparées dès
l’épine de Spix [8]
Figure 7 : L’artère alvéolaire inférieure (injectée au latex) est en position supra nerveuse.[8]

1.3 LE NERF ALVEOLAIRE INFERIEUR


1.3.1 : Origine
1.3.1.1 Le nerf Trijumeau :
Cinquième paire des nerfs crâniens et le plus volumineux de ces nerfs. Il est mixte, présente
une partie motrice, chargé de la mastication et une partie sensitive formé principalement de
neurones sensoriels chargés de la sensibilité cutanéomuqueuse de la face. Le nerf trijumeau
prend naissance dans le tronc cérébral à la surface médiane du pont près de son bord
supérieur sous forme d’une racine motrice plus petite et une racine sensorielle plus grande.
Il contient des fibres afférentes qui transmettent les informations qui proviennent de la face,
des cavités nasales et buccales ainsi que la grande partie du cuir chevelu. La plupart des
corps cellulaires des fibres sont situés dans le ganglion trigéminal ou nommé aussi ganglion
de Gasser. A part les mécanorécepteurs du ligament parodontal, les corps cellulaires des
neurones chargés de la proprioception sont placés dans le ganglion trigéminal.
La cinquième paire des nerfs crâniens contient aussi des fibres efférentes somatiques qui
innervent les muscles masticateurs.

Le nerf trijumeau est formé par la réunion au niveau du ganglion de Gasser de trois branches
périphériques :
• le nerf ophtalmique de Willis V1.
• le nerf maxillaire V2.
• le nerf mandibulaire V3. [9] [10]
Figure 8 : Territoires cutanéomuqueux des branches du trijumeau.
V1 : Nerf ophtalmique de Willis - V2 : Nerf maxillaire – V3 : Nerf mandibulaire[9]

1.3.1.2 Le nerf mandibulaire :


Est la troisième division inférieure du nerf trijumeau. Contrairement aux divisions ophtalmique et
maxillaire, qui ne contiennent que des fibres afférentes sensitives, la division mandibulaire contient à
la fois des fibres afférentes et efférentes moteurs d’où l’appellation du nerf mixte sensitivomoteur.
Le nerf mandibulaire est né au niveau du bord inférieur du ganglion trigéminal. Ses deux racines,
sensitive et motrice s’associent au niveau du foramen ovale pour descendre ensuite vers la mandibule
dans la région de la fosse infra-temporale en donnant plusieurs branches.
Le tronc principal se divise en branche méningée et en nerf ptérygoïdien médian. Il se divise ensuite
en un petit tronc antérieur(surtout moteur) et un grand tronc postérieur(surtout sensitif).le nerf
massétérique, le nerf temporal profond, le nerf buccal long et le nerf ptérygoïdien latéral proviennent
du petit tronc, la division postérieure donne naissance au nerf auriculotemporal, au nerf lingual et au
nerf alvéolaire inférieur.[9] [10]

Figure 9 : Représentation schématique du nerf mandibulaire et de ses branches. (1) branches supplémentaires du nerf buccal
long ; (2) branches supplémentaires du nerf alvéolaire inférieur ; (3) communication entre le nerf mylohyoïdien et le nerf lingual
; (4) communication entre le nerf alvéolaire inférieur et le nerf auriculotemporal ; (5) innervation des incisives par le ner f
mylohyoïdien ; (6) communication entre le nerf alvéolaire inférieur et le nerf lingual. [10]
1.3.2 TRAJET ET TERRAIN D INNERVATION DU NAI :
Le nerf alvéolaire inférieur (NAI), la branche la plus volumineuse du nerf mandibulaire. Il est né du tronc
postérieur du nerf mandibulaire et est exclusivement sensitif. Dans la région interptérygoïdienne, le nerf
alvéolaire inférieur est initialement adjacent au nerf lingual mais il se sépare de celui-ci en formant un angle
aigu. Il est croisé par l’artère maxillaire latéralement et la corde du tympan médialement. Plus loin, il se déplace
entre le muscle ptérygoïdien médial et la branche montante de la mandibule. Juste avant l’entrée du nerf
alvéolaire inférieur dans le canal mandibulaire, il fournit des rameaux collatéraux :

-Le rameau anastomotique avec le nerf lingual.

-Le nerf mylohyoïdien innervant le muscle mylohyoïdien et le ventre postérieur du muscle digastrique.

Dans le canal mandibulaire, allant de pair avec l’artère alvéolaire inférieure, le nerf parcourt le canal
fournissant les rameaux alvéolaires et gingivaux inférieurs. Ensuite, il donne naissance au :

- Nerf incisif : pénètre dans le canal incisif et innerve la pulpe dentaire des canines et incisives mandibulaires
ainsi que la gencive.

- Nerf mentonnier : émerge du foramen mentonnier et contribue à l’innervation sensorielle et motrice de la


gencive ainsi que les muscles situés dans la région antérieur de la mandibule.[9] [11] [12]

Figure 10 : Représentation schématique des branches multiples extra-osseuses du nerf alvéolaire inférieur
après l'ostéotomie de la face interne de la mandibule.[10]
1. Yedenou, A. Anatomie clinique, T2 Tête, Cou, Dos KAMINA.pdf.
2. Schulte, E., Schumacher, U., Schünke, M., et Vitte, E. (2016) Atlas d’anatomie Prométhée: Tête,
cou et neuroanatomie, 1er édition, DE BOECK SUP.
3. Gray, H., et Carter, H.V. (1918) Anatomy of the human body, 20th ed. / thoroughly rev. and re-
edited by Warren H. Lewis., Philadelphia, Lea & Febiger.
4. Breeland, G., Aktar, A., et Patel, B.C. (2022) Anatomy, Head and Neck, Mandible,StatPearls,
Treasure Island (FL), StatPearls Publishing.
5. Valenzuela-Fuenzalida, J.J., Cariseo, C., Gold, M., Díaz, D., Orellana, M., et Iwanaga, J. (2021)
Anatomical variations of the mandibular canal and their clinical implications in dental practice: a
literature review., Vol :43, 1259‑1272.
6. Guillaume, B. (2012) Latéralisation du nerf alvéolaire inférieur à visée préimplantaire., Vol :113,
327‑334.
7. Lee, M.-H., Kim, H.-J., Kim, D.K., et Yu, S.-K. (2015) Histologic features and fascicular
arrangement of the inferior alveolar nerve., Vol :60, 1736‑1741.
8. Russe, P., et Flament, J.-B. (2003) Latéralisations du nerf alvéolaire inférieur en chirurgie
implantaire., Vol :12, 49‑59.
9. Leston, J.M. (2009) Anatomie fonctionnelle du nerf trijumeau., Vol :55, 99‑112.
10.Rodella, L.F., Buffoli, B., Labanca, M., et Rezzani, R. (2012) A review of the mandibular and
maxillary nerve supplies and their clinical relevance., Vol :57, 323‑334.
11.Mercier, P., Bernard, F., et Delion, M. Anatomie du nerf alvéolaire inférieur.
12.Stephan, G., Noharet, R., Berteretche, M.V., et Mariani, P. (2006) Risques anatomiques à la
mandibule en chirurgie implantaire., Vol :12,.

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