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1. APERÇU HISTORIQUE
Dans le cadre d’un vaste programme de détection de nouveaux médicaments, un groupe de chercheurs de la firme
Sandoz (aujourd’hui Novartis) fit la découverte d’un nouveau champignon tellurique (« imparfait ») sur les hauts
plateaux de Norvège (Tolypocladium inflatum gams) au début des années 1970.
Parmi les polypeptides neutres produits par ce champignon, la cyclosporine A, couramment dénommée aujourd’hui
ciclosporine, fut isolée dès 1973, et ses propriétés immunosuppressives furent démontrées par Borel et son équipe
tant in vitro qu’in vivo. Très rapidement, elle prit une place importante dans le domaine de la transplantation
rénale, permettant d’éviter le rejet des greffes, puis de la transplantation d’autres organes. En 1978, son efficacité
dans l’approche thérapeutique du psoriasis en plaques chronique et de l’arthrite psoriasique fut incidemment
découverte et c’est à partir de cette époque que la ciclosporine se révéla peu à peu en dermatologie comme un
outil thérapeutique de premier intérêt pour un vaste éventail d’affections, dont la liste s’allongera progressivement
au rythme des publications scientifiques en la matière.
Toutes les études cliniques relatives à l’efficacité potentielle de la ciclosporine en usage topique ont abouti à des
échecs. Cette constatation est liée essentiellement à une pénétration très réduite de la ciclosporine par voie
transépidermique. Les efforts consentis par la firme Novartis dans la mise au point de formulations galéniques
susceptibles d’augmenter cette perméabilité n’ont pas abouti et la filière d’exploitation est actuellement
abandonnée, au profit d’autres molécules (comme le SDZ-ASM 981 ou le tacrolimus), qui sont dotées de propriétés
ciclosporine-like et qui sont résorbées de manière adéquate à travers l’épiderme, tant en peau saine qu’en peau
lésée.
4. Indications thérapeutiques
4.1 PSORIASIS
Psoriasis en plaques sévère (extensif et/ou invalidant) et ne répondant pas correctement à la PUVAthérapie
ou à la Re-PUVAthérapie.
Cure d’attaque : 2,5 mg/kg/j. ou 5 mg/kg/j.
Réduction de posologie : de 0,5 à 1 mg/kg/j planifiée à un rythme mensuel mais certains auteurs
recommandent un schéma de décroissance plus rapproché, selon un rythme hebdomadaire. Le principe du
but thérapeutique ultime n’est pas d’obtenir un blanchiment total, mais de maintenir le psoriasis dans un
état clinique qui corresponde à des critères fonctionnels et esthétiques acceptables pour le patient, en
restaurant la qualité de vie de manière significative.
Associer le traitement par ciclosporine aux traitements topiques conventionnels : corticostéroïdes,
calcipotriol, tacalcitol, tarazotène : Potentialisation de l’action + « épargne ».
Une approche plus récente est la « cure intermittente de courte durée », approche dans laquelle la
ciclosporine est interrompue de manière abrupte, lorsqu’un blanchiment suffisant a pu être obtenu. Ce type
de cure, toujours associé à un traitement local, est très prometteur, bien que le délai d’apparition d’une
récidive soit plus rapproché qu’en cas de cure dégressive.
La littérature est beaucoup plus limitée en ce qui concerne l’efficacité de la ciclosporine dans le psoriasis
pustuleux généralisé (von Zumbusch) ou dans l’érythrodermie psoriasique. L’association à d’autres
traitements systémiques comme le méthotrexate ou le mycophénolate mofétil a été tentée avec un certain
succès dans des cas isolés. Il va de soi que le monitoring du patient en cas d’une telle association est beaucoup
plus délicat et doit faire l’objet de nombreux contrô les biologiques, conduits sans relâche.
Une cure concomitante de ciclosporine et de PUVAthérapie est très sujette à caution. Sa mise en œuvre
potentielle est discutée dans le paragraphe « Contre-indications ».
Par ailleurs, la littérature rhumatologique fait état de l’intérêt d’une association ciclosporine-méthotrexate
dans le traitement de l’arthrite psoriasique, intérêt suscité par les bons résultats de cette association dans le
traitement de la polyarthrite rhumatoïde.
5. INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Quatre catégories d’interactions médicamenteuses avec la ciclosporine ont été rapportées :
- les médicaments qui le taux sanguin de ciclosporine ;
- les médicaments qui le taux sanguin de ciclosporine ;
- les médicaments qui possèdent une synergie néphrotoxique avec la ciclosporine ;
- les médicaments responsables d’autres types d’interactions.
Des situations pathologiques particulières peuvent survenir. Par exemple, chez les greffés rénaux sous
ciclosporine peut se développer une mycobactériose atypique liée à l’immunodépression. Cette affection,
sévère, exige la prise d’un macrolide, la clarithromycine, pendant plusieurs mois. Dans ce cas, l’attitude
pratique est de la posologie de la ciclosporine de 30 %. Il devrait en être ainsi si de telles situations
survenaient dans le cours d’un traitement d’une dermatose par la ciclosporine.
6. CONTRE-INDICATIONS
- Abus de médicaments ou d’alcool
- Affection maligne antérieure ou présente (à l’exception d’un carcinome basocellulaire)
- Affections prémalignes
- Dysfonctionnement hépatique sévère
- Fonction rénale perturbée*
- Grossesse
- Hypertension non contrôlée*
- Immunodéficience primaire ou secondaire
- Infection sévère*
- Lactation*
- Manque d’observance (« compliance ») de la part du patient, entraînant la non-exécution d’un
monitoring à intervalles réguliers
- Signes de photovieillissement sévère, liés à une exposition solaire antérieure, à la photothérapie ou à la
photochimiothérapie
!! Dans la DA : toujours éliminer un lymphome cutané avant prescription !!
7. EFFETS SECONDAIRES
7.1 EFFETS SECONDAIRES GENERAUX