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UNIVERSITE HASSAN II – CASABLANCA

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales


Mohammedia

FILIERE : SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

SIXIEME SEMESTRE

MODULE : PROJET DE FIN D’ETUDES

METHODOLOGIE DE REDACTION D’UN RAPPORT


DE RECHERCHE

Par le Professeur

MOSTAPHA SAJID

Docteur de l’Université des Sciences Sociales de Grenoble

Année Universitaire : 2020 /2021


Le système universitaire1 a connu plusieurs réformes ; ses
normes et leurs dénominations sont sans cesse en évolution. Ainsi, le

1
Le travail universitaire s’influence par trois principaux acteurs, à savoir le Ministère
de tutelle, représenté au niveau déconcentré par l’administration au niveau des
Universités et des Facultés, le corps enseignant et les étudiants. En effet, le Ministère
de tutelle influence le travail universitaire à travers le statut des enseignants et leur
recrutement, les programmes, les accréditations des formations offertes dans les
établissements universitaires, le mode et les critères de désignation des présidents des
universités et des doyens et directeurs des établissements universitaires (facultés et
écoles, les budgets alloués en matière d’équipement des établissements universitaires
ainsi que les réformes engagées dans ce domaine de l’éducation et de l’enseignement
supérieur. L’influence du Ministère de tutelle sur le système universitaire se manifeste
également au niveau de l’intérêt plus ou moins accordé à la recherche scientifique à
travers les dotations budgétaires et la mise en place d’une organisation de la recherche
dans le cadre des Laboratoires et Centres de recherche. Le corps enseignant, par la
pédagogie, l’abnégation, l’ouverture académique, le perfectionnement continu du
savoir et méthodes, la passion pour ce métier et par le dévouement de ses membres,
influence fortement les normes et les objectifs du travail universitaire. La prise de
conscience et l’expression claire des objectifs de l’enseignement n’est pas une chose
aisée à faire. Sachant que tout système universitaire repose, généralement, sur le Trio
apprentissage/contrôle/sanction, cette situation fait circonscrire le travail universitaire
dans le cadre de la logique de consécration par un diplôme. Certes, permettre
l’obtention des diplômes et aiguiser l’esprit compétitif, à travers la procédure de
l’évaluation et de la sanction par la note, demeurent des conditions fondées de tout
système universitaire ; mais, un système universitaire doit offrir des conditions, des
normes et des méthodes d’apprentissage et d’encadrement de nature à permettre aux
étudiants de se réaliser pleinement en tant que citoyens éclairés dotés d’esprit critique
et plus soucieux de la compréhension des rouages et dimensions du monde qui les
entoure. Les étudiants, pour lesquels l’enseignement est conçu, exercent une influence
sur l’état de la vie et système universitaires. Ainsi, l’implication des étudiants dans la
bonne santé d’un système universitaire peut être repérée à travers l’efficacité et
l’excellence des devoirs et travaux accomplis et aussi à travers la prise en compte de
leurs attentes collectives exprimées dans les différents conseils où ils sont représentés.
L’efficacité d’un travail universitaire faire référence à trois domaines : les savoirs, les
attitudes et les pratiques. En effet, l’efficacité d’un travail universitaire implique la
mise en cohérence de ces trois domaines :
- la mise en cohérence des savoirs et des attitudes passe par la recherche d’une
plus forte maîtrise des outils et normes méthodologiques, et aussi par
l’acquisition des attitudes qui leurs sont liées ;
- la mise en cohérence des savoirs et des pratiques passe par la prise de
conscience des savoir-faire que l’on développe ;
système s’organisait autrefois autour d’un DES (Diplôme d’études
supérieures) suivi d’un doctorat d’Etat. Ce système a été remplacé par
un cursus licence (Bac + 4)- DESA (Diplôme d’études supérieures
approfondies)/DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées)-
doctorat. Ce système a été, lui-même, remplacé par le cursus LMD
(licence- master- doctorat) actuellement en place.

GRADES ANNEES DUREE

Baccalauréat
L.1(S1 et S2)
L.2 (S3 et S4)
Licence ………DEUG 2 ans
L.3 fondamentale
et professionnelle 3 ans
(S5 et S6)
Master recherche ou 2 ans après la
Master licence (Bac+5)
professionnel
3 ans au moins
Doctorat après le grade du
master

S’il peut être question durant les deux premières années


universitaires de proposer des dossiers de recherche documentaire
(dissertation2, commentaires de texte, fiches de lecture, résumés de

- la mise en cohérence des pratiques et des attitudes passe enfin par une prise
de recul permanente vis-à-vis de son travail et par l’analyse constante de ses
pratiques. [Michel Vigezzi (2004), p.143]
2
La dissertation économique et sociale comprend généralement trois parties :
l’introduction, le corps du devoir ou le développement et la conclusion. Il s’agit pour
vous de construire et présenter votre dissertation, argumentée au plan de l’analyse
économique, en réponse au sujet posé : Cela suppose une introduction claire, et un
développement logique.
I/ L’introduction d’une dissertation a pour objet de présenter le sujet et la manière
dont il va être traité. Ce qui est annoncé dans l’introduction doit être bien analysé dans
le développement.
L’introduction idéale de la dissertation est dite en forme d’ « entonnoir » : en effet, il
convient de partir d’idées très générales pour être de plus en plus précis en
s’acheminant, étape par étape, au sujet proposé. Le grand art est d’arriver
progressivement au libellé du sujet de dissertation qui peut être soumis à une
reformulation variée par les étudiants et constituer la question centrale qui pose
problème (la problématique) et qui appelle un traitement analytique et une élucidation
dans la partie du développement.
En particulier, l’introduction doit :
a) démontrer l’intérêt et la spécificité du sujet (préciser les termes du sujet
et exploiter les interactions entre eux) et définir les enjeux principaux
ainsi que les principales questions en débat (une mise en perspective
historique peut se révéler intéressante pour retracer l’évolution du
phénomène étudié) ;

b) annoncer clairement votre problématique (l’interrogation principale ou la


réflexion qui pose problème) et sa justification principale et logique ;
c) énoncer clairement le plan que vous allez suivre pour démontrer et
répondre à votre problématique.
II/ Puis le développement de ce plan doit présenter clairement et logiquement les
arguments théoriques et empiriques que vous mobilisez à l’appui de votre
démonstration
Une bonne rédaction doit obéir à des critères sur lesquels vous allez être évalué quasi
systématiquement, dont particulièrement :
a) La clarté d’expression et de style : faire attention à l’orthographe et aux
effets de style inutiles ou maladroits (une phrase doit avoir un sens). Une
copie doit se présenter sous la forme d’une série de « petits blocs »
d’idées. Une telle démarche révèle en général un esprit clair. Il importe
de vérifier que chaque phrase commencée est effectivement terminée. Il
est recommandé de faire des phrases courtes en utilisant un vocabulaire
simple et précis. Lorsque le sujet est accompagné d’annexes, l’utilisation
et l’exploitation intelligente de ces derniers sont primordiales, mais il ne
faut en aucun cas en reprendre des phrases entières dans le devoir. Aussi,
pour justifier le passage d’une partie à une autre, ne pas oublier une ou
deux phrases de transition, pour éviter de donner au devoir l’aspect d’un
« catalogue » de connaissance sans enchaînements. Concernant la
présentation du travail de dissertation, il n’y a pas un modèle idéale en la
matière, même si la présentation standard sous forme de deux parties et
deux sections par parties est sans doute la plus commode et la plus
académique.
b) L’étape de dépouillement des informations et idées : toutes les idées que
l’étudiant aura sur le sujet doivent être notées « en vrac » sur une feuille
(travail au brouillon). Ces idées désordonnées constituent la matière
première nécessaire à la rédaction du devoir. Elles doivent être les plus
fournies et les plus nombreuses possibles pour enrichir le développement
et faciliter la recherche du plan. Il peut être utile de mettre sur la feuille
toutes les idées proches du sujet qui vous passent par la tête. Il convient
ensuite de les relier, de dégager des idées maîtresses, de chercher des
oppositions et d’éclairer le sujet à l’aide des éléments ainsi rassemblés. A
partir de cette réflexion, une idée centrale doit alors jaillir et se faire jour
et constituer votre thèse que vous deviez défendre avec force, en
l’étayant par des arguments et des considérations théoriques et
empiriques (couplage théorie/faits). La principale difficulté à cette étape
est le risque de « hors sujet ».
c) Le degré de maîtrise des concepts et des mécanismes : il est fondamental
de tenter d’avoir une démarche analytique et rigoureuse en utilisant les
concepts fondamentaux liés au sujet en question. La capacité de
l’étudiant à organiser sa pensée dans une logique d’argumentation est
essentielle. Les idées doivent être établies et démontrées selon un
raisonnement solide.
d) La capacité de pouvoir inscrire une affirmation dans un cadre
théorique : dans le cadre de son analyse et de son effort de
démonstration, l’étudiant doit justifier ses hypothèses et ses affirmations
théoriques après mise à épreuve avec l’observation des faits
(considérations empiriques), en adoptant une démarche d’analyse
hypothético-déductive, ou bien en privilégiant une analyse de type
inductif, l’étudiant, à partir de considérations empiriques, peut dégager
des éléments théoriques permettant une généralisation et donc des
affirmations à caractère théorique.

III/ La conclusion : dans cette partie du devoir, l’étudiant peut se réserver une grande
liberté de s’exprimer et de faire réveiller le « philosophe » qui sommeille en lui. Dans
cette partie, l’étudiant doit être plus créatif pour soulever des idées « novatrices » qui
n’ont pas été développées dans le corps du devoir. Ainsi, la conclusion doit comporter
des idées d’ouverture à travers lesquelles l’étudiant peut exprimer ses attitudes à
l’égard de la question posée et étudiée.
Illustration
Exemple de Sujet : La stratégie touristique entre les impératifs de viabilité et les
exigences de durabilité des ressources touristiques
L’analyse du sujet
Le sujet demande une analyse des enjeux du développement touristique pour les pays
qui inscrivent le tourisme parmi les secteurs prioritaires dans leurs choix économiques
et sociaux, du fait des potentialités et ressources touristiques dont recèlent ces pays et
qu’ils veulent valoriser pour mieux en tirer profit sur le plan financier, économique et
social ; sachant que les ressources touristiques peuvent subir une
dégradation/dévalorisation/perversion par les effets de la pression touristique,
remettant en cause les fondements et les sources de l’activité touristique qui est basée
sur la durabilité des ressources touristiques.
La problématique
La stratégie touristique doit concilier entre les impératifs de la viabilité des ressources
et les exigences de leur durabilité. La stratégie touristique ne peut s’en remettre aux
seules lois du marché et qu’elle doit s’inscrire dans une stratégie de développement
viable et durable en évitant que les externalités négatives ne finissent par l’emporter
sur les effets positifs. (La problématique doit être posée à la fin de l’introduction, pour
citer ensuite le plan qui sera traité sous forme de parties dans le développement)
Introduction
Le tourisme est un secteur qui se justifie par la dotation d’un pays en ressources
touristiques permettant la pratique de différents segments et formes du tourisme
(balnéaire, rural, sportif, écologique, d’affaires, culturel, etc.) dans le cadre de ce
qu’on appelle les activités touristiques. En effet, le tourisme, qui fait partie du secteur
des services, offre des produits composites ou hétéroclites et exerce des effets
d’entraînement sur plusieurs activités satellites (restauration, hôtellerie, transport,
artisanat, etc.).
Plusieurs pays étaient hostiles à l’intégration du tourisme dans leurs stratégies de
développement, le considérant comme le dernier cheval de Troie du capitalisme,
favorisant la soumission des pays en développement aux intérêts occidentaux.
Cependant, certains facteurs – ayant caractérisé l’économie mondiale durant les années
80, comme la fin de la guerre froide avec la chute du mur de Berlin, la crise
d’endettement des pays du Tiers-Monde et la mise en œuvre des programmes
d’ajustement structurel, la prééminence de l’économie du marché, etc. – font que les
comportements et les choix des Etats sont de plus en plus dictés par des soucis de
compétitivité et de viabilité financière, et de moins en moins par des considérations
politique et idéologiques ou par d’autres types de dogmatismes.
Longtemps considéré comme un secteur improductif et ignoré par l’analyse
économique, plus attachée aux secteurs de l’économie industrielle et rurale, le secteur
touristique est de plus en plus reconnu comme un secteur d’activité générant des effets
positifs sur l’économie et les territoires d’accueil d’un pays. En effet, si le tourisme
peut se révéler comme une chance pour l’économie, il peut présenter des risques et des
dégâts pour l’environnement et les valeurs socioculturelles.
En effet, une pression touristique, au-delà de la capacité de charge (seuil de
fréquentation) d’une destination, peut être à l’origine d’une dégradation des ressources
touristiques ou/et de l’apparition des effets d’éviction par rapport à d’autres activités
économiques plus productives. Les comportements et les motivations des touristes,
dans leurs contacts et proximités avec les populations locales, peuvent affecter les
traditions et modes de vie, à travers la perversion des mœurs et la prolifération de
certaines habitudes (culture du pourboire, prostitution, imitation, servilité, etc.).
Certes, il paraît légitime pour un pays, doté d’indéniables potentialités et ressources
touristiques, de promouvoir le tourisme parmi les priorités dans sa stratégie de
développement économique et social, mais l’intérêt porté à ce secteur d’activité doit
textes, d’ouvrages, présentation d’un auteur ou d’une expérience dans
une entreprise, enquête simple, compte-rendu de visite, rapport de stage,
esquisse de réflexion sur un sujet, etc.), cette pratique va être davantage

s’inscrire dans une logique de développement durable en vue de prendre en compte


l’ensemble des enjeux à fin de pouvoir maîtriser les effets générés par le
développement touristique.
Le plan détaillé
I. Le tourisme comme facteur de développement économique et social
a) Impact du tourisme sur la balance des paiements (la balance voyage
et compte des transactions courantes)
b) Effets d’entraînement du développement touristique sur les activités
satellites
c) Externalités positives du développement touristique sur les
territoires et sociétés d’accueil
II. Le tourisme face à la durabilité et la préservation des ressources
a) Une définition du développement durable et son importance dans
une stratégie de développement
b) Les préoccupations de préservation des ressources à travers les
stratégies de tourisme durable, tourisme responsable, tourisme
équitable, tourisme solidaire, écotourisme, etc.
c) Les indicateurs du tourisme durable en relation avec la pression
touristique (optimum touristique, capacité de charge d’une
destination, seuil de fréquentation touristique…)

Conclusion
Vu ses multiples enjeux et les divers intérêts que le tourisme fait intervenir
sur le plan national (équilibres macroéconomiques), local (développement
socioterritorial) et international avec la prise en compte des biens publics mondiaux
(sécurité, santé, environnement, etc.) et l’encouragement de relations Nord-Sud plus
équitables, répondant aux aspirations de développement des économies émergeantes et
sous-développées (meilleur partage des gains au niveau de la chaîne touristique), une
stratégie touristique efficace nécessite la mise en place d’un mode de gouvernance
plus approprié, en vue de concilier les impératifs de rentabilité (objectifs de court et
moyen termes) et les exigences de la durabilité (souci du long terme), de cette activité
désormais reconnue par les Nations Unies comme une activité économique à part
entière.
étendue en dernière année de licence où l’on vous demandera de mener
des recherches dans le cadre du rapport de fin d’études.

Ce mouvement de recherche initié dès le cursus menant à la


licence (bac + 3), trouvera son aboutissement en master où vos deux
années se verront consacrées à la réflexion sur un sujet que vous aurez
choisi à priori. Après l’obtention du master, vous pouvez procéder à la
préparation d’une thèse de doctorat.

Les travaux de recherche des premières années de la licence


constituent des initiations à l’apprentissage méthodologique et aussi des
esquisses de confrontation avec le domaine de la recherche. Les
mémoires de licence et du master ainsi que la thèse du doctorat ne
constituent que la suite logique de cet apprentissage de méthodologie et
de recherche.

En effet, tout travail de recherche sera évalué au niveau de son


« fond », c’est-à-dire son cadre méthodologique général, et de sa
« forme », pour ce qui du respect des modalités et normes en vigueur en
matière de présentation.

Section 1: Le cadre méthodologique général d’un travail de


recherche

Toute méthode de recherche se définit par des procédures et des


techniques dont la finalité est d’obtenir des réponses aux questions
posées. Dans un tel cadre, il est conseillé de combiner plusieurs outils
d’analyse et de concepts explicatifs pour mieux comprendre et
appréhender les processus sociaux que l’on se propose d’étudier.

Par conséquent, le choix du cadrage conceptuel et théorique fait


partie intégrante d’une stratégie de recherche qui doit s’ajuster à
l’interrogation principale (la question posée) et aux hypothèses
formulées initialement. Toutefois, la première étape d’un projet de
recherche porte sur le souci du choix du thème de la recherche dont il
faut ensuite extraire un sujet, délimité avec clarté et précision.
§1. Le choix du sujet

Le choix du sujet se fait toujours en accord avec l’enseignant qui


va diriger le travail de recherche. Si, c’est généralement l’étudiant qui
prend les devants et qui propose des sujets à un possible directeur de
recherche qui sont susceptibles de l’intéresser, cette pratique n’est pas
exclusive. Il est aussi fréquent que des directeurs de recherche
proposent des listes de thèmes ou imposent des sujets.

En effet, c’est souvent un arbitrage qui s’opère entre les deux


parties et qui conduira à la définition du sujet, sachant que celui-ci
pourra être réajusté en fonction des recherches de l’étudiant. Dans
l’hypothèse où aucune proposition n’a été faite par l’enseignant,
l’étudiant sera conduit à formuler son sujet suivant sa passion, ses
aspirations intellectuelles propres, et conformément à ses souhaits ou à
ses objectifs, ou encore à ses projets professionnels.

Le choix et les réajustements du sujet se réalisent selon différentes


étapes :
- Solliciter l’enseignant pour évaluer sa disponibilité et sa
disposition pour le suivi et l’encadrement d’un travail de
recherche ;
- après le choix du sujet, il appartient à l’étudiant d’apporter à son
encadrant un plan préliminaire accompagné d’une liste
bibliographique ;
- après des recherches, discuter avec l’enseignant pour affiner la
problématique et recadrer le plan ;

Le choix porte d’abord sur le thème de la recherche dont il faut


ensuite extraire un sujet, qui soit délimité avec précision. Pour ce faire,
on recourt généralement à la bonne vieille méthode dite de
« l’entonnoir », laquelle consiste, à travers des recherches approfondies,
à partir des idées générales (généralités) pour converger vers l’idée
maîtresse qui devra aboutir à la définition pertinente du sujet de
recherche et constituer l’interrogation principale (problématique).
L’objectif de tout projet de recherche est de s’en tenir à ce
questionnement de départ circonscrit par une orientation soigneusement
définie, afin de garantir l’équilibre des dimensions théoriques et
empiriques du sujet.
§2. Problématique et formes d’analyse

La démarche de recherche en sciences sociales repose souvent


sur la problématique qui se présente d’emblée comme une tradition
théorique à laquelle on ne peut faire fi, car ignorer cette étape
signifierait naviguer à l’aveuglette parce que le travail de recherche ne
se fait pas en vase clos, il tient compte des travaux externes, internes,
précédents et en cours, afférents à une discipline d’où une revue
pertinente de la littérature qui constitue pour certains chercheurs l’étape
la plus importante voire cruciale du processus de recherche.

Avant de voir la méthode pour réaliser une revue de la


littérature, il faut comprendre la philosophie globale qui guide le travail
de recherche en sciences sociales. Comprenons donc qu’est ce qu’une
problématique ?

On peut la caractériser selon les auteurs d’une façon très générale en


la définissant comme la recherche de « ce qui pose problème » et non
une recherche de tout ce qui pose problème. Pour cela, on doit se limiter
à un sujet déterminé et se situer éventuellement à l’intérieur des cadres
d’une discipline donnée. Le sens du mot « problème » est très important
ici vu que celui-ci est intrinsèquement lié au concept de la
problématique. Le problème est défini comme « toute difficulté
théorique ou pratique dont la solution reste incertaine ». Cette
définition révèle deux difficultés pratiques :

- « ce qui pose problème » n’est pas donné d’emblée, c’est au


chercheur de l’identifier en faisant une étude critique de la
littérature existante.
- La recherche de « ce qui pose problème » doit se faire à
l’intérieur d’un champ cognitif donné.3

La problématique se définit comme l’ensemble construit autour de


la question principale, en termes de concepts d’analyse et des
hypothèses qui permettent de traiter le sujet. L’élaboration de la
problématique passe par le choix de la question principale qu’il faut
traiter à travers l’étude d’hypothèses, de questionnements fondées sur
des outils et repères théoriques et donc de concepts adaptés à l’objet de
recherche.

Trouver une problématique consiste à sélectionner les principaux


outils théoriques de la recherche dans le but d’élucidation de la réalité
du sujet. Il s’agit de construire un cadre conceptuel bien adapté à l’objet
de la recherche. Ensuite, il faut construire, énoncer une ou plusieurs
hypothèses (en nombre limité de façon à éviter de donner l’impression
que votre travail de recherche sera descriptif) qui se définissent comme
des propositions de réponses anticipées à la question de départ.

Ainsi, la problématique se conçoit comme un questionnement


(interrogation principale) portant sur l’objet d’étude. Autrement dit, il
s’agit de formuler l’idée de ce qui pose problème à étudier, tout en
explicitant les hypothèses et leur articulation. Au cours de l’analyse, ces
hypothèses seront confrontées à la phase de validation, c’est-à-dire à
leur vérification et à leur confirmation. Cette démarche d’analyse se
situe dans un cadre hypothético-déductif.

Après la structuration de la problématique, il faut annoncer la


méthodologie adoptée en matière du modèle d’analyse (éléments
théoriques) et des procédures et techniques de collecte des données
(éléments empiriques). Les outils théoriques d’analyse peuvent être
adaptés en fonction des nécessités de la recherche au niveau des
différentes parties.

Le modèle d’analyse est un modèle théorique se composant en un


système de concepts organisé en théorie et d’hypothèses liées entre

3
OLIVIER Lawrence, BEDARD Guy. L’élaboration d’une problématique de
recherche : sources, outils et méthode. L’Harmattan, Paris, 2005, p. 24
elles, formant un ensemble cohérent. L’idée maîtresse à élucider et la
méthodologie conçue doivent figurer de façon bien articulée à la fin de
l’introduction générale du travail.

Réaliser une recherche implique de retenir un sujet et de choisir une


méthode pour en traiter. Cette méthode doit être reconnue comme
applicable dans la discipline économique. En effet, le travail ne pourra
être reconnu que s’il est jugé « scientifique », étant donné le sens de
cette étiquette dans la discipline considérée. Quels que soient la
discipline et le sens particulier envisagé, cette scientificité est toujours
déclinée en termes de méthode.

Ce choix de méthode est une façon de procéder, une démarche se


traduisant par un plan ordonnant les différentes parties et un statut de
chaque partie ou chapitre, etc. Il est essentiellement lié à la
problématique retenue pour le traitement du sujet. Par problématique de
la thèse, on entend non seulement la formulation du sujet sous la forme
de l’énoncé de la question à laquelle la recherche va proposer une
réponse, mais encore la « porte d’entrée » que l’on retient pour aborder
cette question.

Cette problématique est toujours particulière au sujet traité. Mais


elle ne tombe pas du ciel. Elle relève de l’une de celles qui ont cours
dans la discipline. Autrement dit, elle se rattache à une problématique
générale. Comme on vient de l’indiquer, chaque problématique générale
comprend une composante méthodologique se limitant à quelques
principes structurants pour fixer la méthode à mettre en œuvre dans tout
sujet particulier traité en retenant cette problématique.
§3. Le positionnement du travail de recherche

Le but de tout travail de recherche et quelle que soit son ampleur


(rapport de fin d’étude de licence, mémoire de master ou une thèse de
doctorat) a pour vocation principale de développer des « concepts
explicatifs » qui facilitent la compréhension des processus sociaux que
l’on se propose d’analyser. Pour ce faire, l’étudiant- chercheur doit
adopter une méthode pertinente, dans le cadre de sa stratégie de
recherche, pour mieux traiter la question posée, celle qui pose problème
et qu’il doit bien cerner.
« Positionner tout travail de recherche consiste à l’inscrire dans
le processus d’accumulation des connaissances en se référant à des
travaux antérieurs et à en préciser le statut, en se référant à une grille de
classement. Celle-ci est construite en conjuguant deux distinctions, celle
entre niveau empirique et niveau théorique d’une part, celle entre
préoccupation positive et préoccupation normative d’autre part.4

A. L’inscription du travail : les références

La recherche entreprise doit s’inscrire dans le processus historique


d’accumulation des connaissances. Il s’agit de ne pas refaire quelque
chose qui a été déjà fait et d’ajouter sa pierre à l’édifice. Cela implique
(i) de se donner les moyens adéquats pour connaître les travaux déjà
réalisés sur le sujet choisi et (ii) d’y faire référence dans son propre
travail lorsqu’on reprend à son compte une idée qui a déjà été avancée.

1. Le traitement des références5

4
Nous nous référons, pour ce paragraphe sur le positionnement du travail de
recherche, au cours, du Professeur Bernard BILLAUDOT, dispensé, parmi les
enseignements transversaux, aux étudiants-chercheurs de l’école doctorale « Sciences
économiques » de l’Université des sciences sociales de Grenoble.
5
Il est à noter que la forme prise par ces citations évolue rapidement en se rapprochant
de plus en plus des normes utilisées au sein des sciences « dures » ou des sciences
humaines. Un auteur est alors cité dans le corps de texte par son nom, son prénom et la
date de publication de son ouvrage cité. La référence bibliographique complète est
reportée en bibliographie. En matière des sciences sociales, l’utilisation des notes en
bas de page (foot notes) ou en fin d’ouvrages est très fréquente. Elles représentent des
informations supplémentaires introduites « autour » d’un texte sans intégration
complète dans ce dernier. Il peut s’agir d’une citation, d’une référence
bibliographique, d’un exemple, d’une réflexion annexe ou d’un renvoi à des textes ou
travaux inspirant un chapitre ou une partie de l’ouvrage. En se référant au Professeur
Michel VEGEZZI (2004), trois écoles ou ensembles de pratiques s’opposent à ce
niveau :
- Une « école de la digression » (d’origine française ou italienne) utilisant les
notes de bas de pages, avec un avantage, celui de ne pas perdre le fil de la
lecture du texte lors de la consultation de ces notes, et un risque, celui de la
multiplication de ces renvois.
- Une « école de la synthèse » (d’origine anglo-saxonne) pour laquelle les
notes sont renvoyées en fin de chapitre ou en fin d’ouvrage, avec un
Le traitement des références est normalisé. On se réfère à chaque
fois à un document (article paru dans une revue, livre, chapitre d’un
ouvrage collectif, rapport, thèse) réalisé par un ou plusieurs auteurs. On
en fait état dans le texte sous une forme simple qui renvoie à une liste
figurant à la fin du document réalisé, chacun des documents cités dans
le texte y étant présenté de façon détaillée. Seuls ceux-ci doivent y
figurer.

Dans le texte, la citation intervient lorsqu’on développe une idée que


l’on a trouvée dans un document. Si on ne cite pas dans le texte le nom
de l’auteur auquel on se réfère et a fortiori si on ne fait pas état d’un
extrait du texte du document en question, on fait seulement figurer au
moment voulu, en cours de phrase ou à la fin d’une phrase reprenant
cette idée, le nom de l’auteur (ou les noms des auteurs) et l’année de
parution du document. On peut faire état de deux références (ou plus)
pour la même phrase si les apports des auteurs cités sont
complémentaires. Cela évite d’avoir à écrire : « comme l’a dit un tel en
son temps, .. ».

Lorsqu’on fait état dans le texte du nom de la personne, on le fait


suivre de la date (année) de parution du document (avec a, b, etc., s’il y
a plusieurs textes du même auteur qui sont cités et qui ont été publiés la
même année). Lorsqu’on juge bon de reprendre un morceau de texte, on
le fait figurer entre « (...) », avec indication immédiatement après de la
page où on peut retrouver ce texte dans le document cité.

Dans la liste des références in fine, on fait figurer l’initiale du


prénom de l’auteur, le titre du document, s’il y a lieu la revue ou
l’ouvrage dans lequel se trouve le document cité, l’éditeur en faisant
précéder celui-ci du nom de sa ville de résidence.

avantage, celui de limiter ces renvois, et un défaut, celui de rompre la


continuité de la lecture par un aller-retour entre des pages différentes.
- Une « école de la simplicité » (inspirée par les textes scientifiques) et limitant
ces notes aux seules références ou indications bibliographiques.
2. Le statut du travail

Pour déterminer le statut du travail que l’on entend réaliser sur un


sujet donné, on se sert d’une grille de classement qui fait apparaître
quatre positionnements simples. Les travaux à statut simple sont ceux
qui s’inscrivent dans une seule case. Ceux qui se positionnent sur
plusieurs sont complexes.

On construit d’abord cette grille. On présente ensuite les quatre


formes simples, puis les travaux dont le statut est d’articuler deux
« cases », enfin ceux qui en articulent plus de deux. En principe, un
sujet n’est totalement traité dans toutes ses dimensions que si les quatre
cases et leurs articulations sont couvertes. En règle générale, on ne se
fixe jamais comme objet d’un travail cet objectif global. On en réalise
une partie seulement.

On doit donc distinguer le sujet du travail, son objet proprement dit


(son statut) et la problématique que l’on retient pour en traiter. Par
problématique, on entend à la fois l’énoncé de la question à laquelle on
se propose de répondre et la « porte d’entrée » que l’on emprunte pour y
répondre, ainsi que la démarche que l’on va suivre en ayant retenu cette
« porte d’entrée » (on y revient en détail dans la troisième partie du
cours). La problématique est en rapport directe avec l’objet.

B. Deux niveaux d’analyse : empirique et théorique

Une première opposition est d’abord prise en compte, celle entre


deux niveaux d’analyse : le niveau empirique et le niveau théorique
(voir figure).

Une grille d’analyse du statut du travail

Enjeu

Positif Normatif

C
Empirique
1 2
Niveau A D
1. Le niveau empirique

On se situe à un niveau empirique 1/ lorsque le point de départ du


travail est constitué par des données d’observation (des informations
brutes collectées, rassemblées ou déjà traitées) – on parle aussi de
données factuelles. Et 2/ lorsque son objet est seulement de déboucher
sur des propositions d’observation. On dira : voici ce que l’on peut
observer avec les données que l’on a utilisées. Ainsi on construit des
« faits ». On parle de « faits stylisés » lorsqu’on fait apparaître le
dénominateur commun d’un certain nombre de faits particuliers.
Exemple : depuis le tournant des années soixante dix, la croissance
économique est très instable. Ce niveau est aussi qualifié de factuel.

2. Le niveau théorique

Il y a débat sur ce qu’est ou doit être précisément une théorie (voir


partie B). Il y a au moins accord sur la caractérisation de ce niveau
d’analyse. On y développe un raisonnement, une argumentation qui ne
fait pas appel aux faits. Ceux-ci peuvent servir à illustrer le propos (ex :
vous voyez que ces faits sont en accord avec le raisonnement que je
mène ou ses conclusions) ou à l’initier- on dit alors que le raisonnement
est induit par l’observation.

Le raisonnement tenu doit être logique. La logique en question est le


plus souvent la logique formelle dite analytique: on explique B comme
effet de A, il y a une relation de cause à effet entre A et B. On quitte la
relation simple de cause à effet lorsqu’on postule l’existence d’un
système : A agit sur B et B agit (ou rétroagit) sur A.

C. Deux préoccupations ou enjeux de l’analyse : positif et normatif


La seconde opposition prise en compte est transverse à la
précédente. Elle est relative à la préoccupation du chercheur ou encore à
l’enjeu de son travail. Ce dernier peut être positif ou normatif. On parle
aussi de la nature du savoir établi : ce savoir peut positif ou normatif.

1. Enjeu positif

L’enjeu du travail est positif si le savoir que l’on établit a trait à ce


qui est. Le travail porte sur le réel ou se rapporte au réel. Il ne fait
intervenir d’aucune façon un jugement moral ou éthique sur ce qui est.

2. Enjeu normatif

L’enjeu du travail est normatif si le savoir que l’on établit a trait à ce


qui doit être, à ce qu’il convient de faire ou aux raisons avancées par les
acteurs sociaux pour justifier ce qu’ils font. Le travail se réfère à une
norme, en applique une ou en définit une.

D. Les quatre statuts simples (les cases 1, 2, 3, 4 de la grille)

La grille construite fait ressortir quatre statuts simples.

1. Un travail empirique-positif (case 1)

Le savoir que l’on établit a trait à ce qui est et « ce qui est »


concerne alors des faits d’observation.

2. Un travail empirique-normatif (case 2)

C’est un travail dans lequel le savoir établi a trait à ce qui devrait


être et pour lequel « ce qui devrait être » concerne des faits
d’observation. On se préoccupe donc de dire quelles sont, à
l’observation, les normes effectivement appliquées, quels sont les
principes normatifs effectivement mis en œuvre par les acteurs de la vie
économique. On en donne dans le travail un compte rendu
observationnel.

3. Un travail théorique-positif (case 3)


L’objet du travail est d’établir une théorie positive, c'est-à-dire un
savoir qui se préoccupe d’expliquer (ou de comprendre, si on préfère) ce
que l’on observe dans la réalité. On dit qu’il s’applique à la réalité. On
« explique » (au sens strict du terme) lorsqu’on construit a priori une
théorie débouchant sur une proposition théorique dite observable, c'est-
à-dire une proposition qui nous dit « voici ce que l’on doit observer
comme faits ». On « comprend » (au sens où comprendre se distingue
d’expliquer stricto sensu) lorsqu’on se préoccupe d’expliquer a
posteriori pourquoi tels faits se sont manifestés. Dans un cas comme
dans l’autre, le travail s’est limité à l’élaboration de cette théorie
positive. Il ne porte pas sur les faits, même lorsque ceux-ci sont au point
de départ de la démarche (cas d’une compréhension post factum).

4. Un travail théorique-normatif (case 4)

L’objet du travail est d’établir une théorie normative, c'est-à-dire un


savoir qui se préoccupe de dire ce qui doit être, de dire la bonne façon
de se comporter pour un acteur économique ou la bonne façon
d’organiser la vie économique en tel ou tel domaine. On ne se
préoccupe pas de savoir si cette théorie a quelque capacité à s’appliquer
au réel, au sens défini ci-dessus (de l’expliquer ou de le comprendre).

E. Les travaux qui articulent deux « cases » (voir A, B, C, D sur la


figure présentant la grille)

On passe à un travail de statut plus complexe lorsque celui-ci se


positionne sur deux cases. Son objet est alors de réaliser une
articulation entre les deux. Il y a quatre articulations possibles.

1. En positif, l’articulation empirique-théorique (mise en rapport


A)

Articuler est plus que juxtaposer. Le travail ne se limite pas à établir


distinctement (si ce n’est indépendamment l’une de l’autre) une
composante empirique et une composante théorique, en ayant seulement
comme préoccupation d’établir un savoir positif. On rapporte l’une à
l’autre ces deux composantes. On peut commencer par l’établissement
de la composante empirique –la construction de propositions
d’observation – et établir ensuite la théorie qui va expliquer a priori ou
comprendre a posteriori ces faits. Lorsqu’on juge possible la mise en
œuvre d’une méthodologie de l’explication a priori (voir partie B du
cours), on peut aussi commencer par la théorie et tester ensuite la
pertinence de cette théorie en établissant les propositions d’observation
relatives aux faits que la théorie prédit.

2. Au niveau théorique, l’articulation positif-normatif (mise en


rapport B)

Ce type d’articulation au niveau théorique se fait le plus souvent


dans le sens suivant. On commence par élaborer une théorie positive.
On tire ensuite les implications normatives de cette théorie positive.
Exemple : si la théorie explicative des faits observés nous dit que
l’ouverture accroît le niveau de bien être de la population en
comparaison d’une solution de fermeture ou de fortes restrictions aux
échanges avec l’extérieur pour une économie nationale, l’implication
normative est celle du choix en faveur du libre échange. Autrement dit,
la théorie positive se mue en une théorie normative libre-échangiste.
Formellement rien ne distingue l’une de l’autre.

Tous les économistes ne sont pas d’accord pour retenir que l’on peut
déduire d’une théorie positive des normes concernant la « bonne »
pratique ou la « bonne »organisation. Plus précisément, si tous sont
d’accord pour dire que cela n’a de sens que si la théorie positive dont on
part est pertinente, certains considèrent que la déduction en question ne
peut jamais être unilatérale. La formule célèbre en la matière est celle de
Hume : « on ne peut déduire ce qui doit être de ce qui est », expression
qualifiée de guillotine de Hume.

3. Au niveau empirique, l’articulation positif-normatif (mise en


rapport C)

Il s’agit dans ce cas de mettre en rapport des constats d’observation


effectués d’un côté au plan positif (case 1) de l’autre au plan normatif
(case 2). L’ordre importe peu. Exemples de questionnements qui
nécessitent de mettre en œuvre ce type d’articulation : est-ce que les
pays qui ont choisi l’ouverture extérieure ont un niveau de
développement économique plus élevé ou une croissance plus rapide ?
Est-ce que les pays à régime politique « démocratique » réussissent
mieux que les pays à régime « dictatorial » ? Est-ce que les firmes
multinationales qui se globalisent sont plus rentables que celles qui ont
conservé l’ancienne stratégie consistant à produire localement pour le
marché domestique correspondant ?

4. Au plan normatif, l’articulation empirique-théorique (mise en


rapport D)

On met alors en rapport les résultats d’une observation des normes


effectivement mise en œuvre (case 2) avec une théorie normative (case
4) qui dit quelles sont les normes qui devraient l’être. Lorsque la
concordance est mauvaise, on se trouve dans une situation
intellectuellement inconfortable : faut-il considérer que les acteurs ne
font pas ce qui serait bon pour eux ou bien faut-il retenir que la théorie
n’est pas assez développée pour prendre en compte tout ce qui motive
les acteurs dans leur choix, ce qui revient à considérer qu’ils sont plus
perspicaces que le théoricien qui prétend les conseiller ? On met ainsi en
évidence un nouvel objet de débat.

F. Les travaux encore plus complexes : ils articulent les quatre


cases

Les travaux en question sont ceux que l’on qualifie de travaux de


synthèse. Ils font le tour complet de la question. Il est expressément
recommandé à tout doctorant de ne pas s’aventurer à réaliser une thèse
de ce statut.
On doit voir l’accumulation du savoir collectif comme le résultat de la
conjugaison de travaux ayant les divers statuts semi-complexes que l’on
vient d’étudier.
Ce qu’il faut retenir de tout cela :

• Chaque positionnement simple a sa propre logique et son propre


vocabulaire.
• La définition d’une théorie n’est pas consensuelle, même si tous
les économistes s’accordent pour reconnaître le bien fondé de la
distinction empirique/théorique.
• L’articulation positif-normatif au plan théorique est
problématique, de même que l’articulation entre observation
empirique et théorie au plan normatif.
• On doit toujours se poser la question du statut du travail dont il
est fait état dans un article ou à telle ou telle étape d’un ouvrage
qu’on lit.
• La réflexion sur le statut du travail que l’on se propose
d’entreprendre est une étape incontournable. »

Section 2 : Présentation de la forme d’un travail de recherche

L’usage d’un modèle de document est laissé, certes, à


l’appréciation des professeurs, directeurs de recherche, et de chaque
université en relation avec ses Départements. En effet, si l’établissement
choisit de recommander son utilisation, la feuille de style proposée doit,
néanmoins, contenir les éléments principaux afin d’assurer une certaine
cohérence au niveau de la présentation.

En matière de rédaction d’un travail de recherche (rapport,


mémoire, thèse…), ses différentes rubriques doivent impérativement
être en conformité avec les normes scientifiques en vigueur dans tous
les établissements universitaires et de recherche scientifique. Les
différentes rubriques d’un travail de recherche doivent respecter les
usages reconnus en matière de présentation et de structuration, en vue
de faciliter la lecture et la diffusion de la recherche.
§1. Règles de présentation générale

Afin d’assurer une bonne impression d’un travail de recherche, il est


recommandé de :

- justifier le texte
- choisir un caractère de bonne lisibilité d’une taille suffisante : 12
points en moyenne
- taper le texte avec un interligne simple ; il peut être agrandi
- laisser une marge de 2,5 cm à gauche et à droite, 1,5 cm
minimum en haut, 2 cm minimum en bas.

- Page de garde (intitulée aussi page de titre)


-
Elle doit mentionner :

- le nom de l’établissement (éventuellement accompagné de celui


d’une composante : institut, école, faculté, UFR, école doctorale
(au Maroc c’est le centre d’études doctorales(CED)) qui délivre
le diplôme préparé (licence, master, doctorat) :
Exemples :
UNIVERSITE HASSAN II-MOHAMMEDIA
Faculté des sciences juridiques, économiques
et sociales – Mohammedia
ou encore,
UNIVERSITE HASSAN II-MOHAMMEDIA/CASABLANCA
Ecole nationale du commerce et de gestion
CASABLANCA
- le type de diplôme préparé
- la discipline dans laquelle est soutenu6 le travail de recherche

6
En vue de la soutenance de son rapport de recherche, et selon que ce rapport constitue
un mémoire ou une thèse, l’étudiant-chercheur doit se préparer, au préalable, pour
réussir ce travail qui consiste à présenter oralement ses travaux de recherche devant un
jury composé généralement de Professeurs, mais auquel peuvent aussi faire partie, en
tant que membres, des professionnels choisis selon la discipline. Ainsi, par exemple,
pour des mémoires ou des thèses en droit privé, et selon la nature du sujet étudié, des
juristes (notaires, magistrats, avocats, …) peuvent faire partie du jury. D’abord,
l’étudiant-chercheur doit être bien informé de la manière de préparation du contenu de
son exposé qui sera présenté oralement dans l’objectif de défendre son travail sur le
plan méthodologique et au niveau de ses résultats. En respectant la durée du temps
alloué par le Président du jury, l’exposé de la soutenance doit s’articuler autour des
points suivants :
- Présentation de l’intitulé du sujet et justification de l’intérêt du choix d’un tel
sujet ;
- Explication de la démarche de construction de l’objet de la recherche et de la
problématique ;
- le nom de l’auteur. C’est le nom sous lequel sera signalé le
travail de recherche (mémoire, thèse). Ce nom ne doit pas varier
en matière de signalisation et de diffusion car il constitue une clé
d’accès pour la consultation. Il sera saisi en majuscules. Pour les
femmes mariées, la règle veut que soit utilisé d’abord le nom
patronymique, suivi éventuellement du nom de femme mariée.
Les mentions « épouses » ou « née » ne doivent pas être
utilisées. Pour qu’il n’y ait pas de confusion possible entre les
noms et prénoms de l’auteur, en particulier dans le cas des noms
étrangers, le prénom sera saisi en lettres minuscules
- le titre du travail de recherche. Un travail de recherche est
d’autant mieux diffusé qu’il est aisément repérable. Il est donc
important que le titre apporte une information pertinente.
- le nom du directeur de la recherche (mémoire, thèse). Inscrire
son nom en majuscules et son prénom en minuscules. S’il y a
deux directeurs (travail en co-direction), retenir le directeur
principal. Lorsqu’il s’agit d’une thèse de doctorat préparée et
soutenue dans le cadre d’une procédure de co-tutelle entre

- Exposé de la méthodologie adopté en matière de cadre théorique et


conceptuel et au niveau des techniques privilégiées pour la collecte des
données
- Présentation des principaux résultats et apports du rapport de recherche.
Le candidat au décernement d’un grade (Licence, Master, Doctorat) doit faire un
exposé précis, orienté vers l’essentiel en évitant de mettre l’accent sur des détails
descriptifs et mettre en avant des aspects analytiques et plus synthétiques. A
l’issue de la présentation des travaux par le candidat, les membres du jury vont
prendre successivement la parole pour faire savoir leurs appréciations quant au
travail effectué et adresser surtout des remarques, questions et suggestions au
candidat qui doit, pendant ce moment, avoir une écoute attentive. Après les
interventions des membres du jury, le candidat prendra à nouveau la parole pour
répondre aux objections et remarques formulées et pour tenter, donc, de défendre,
avec modestie, son travail effectué et pour reconnaître et regretter aussi les limites
de son travail notamment les aspects théoriques et/ou empiriques qui n’ont pas
retenu de sa part assez d’attention et d’analyse. A ce titre, il peut faire savoir aux
membres du jury qu’il a pris bien acte de leurs remarques et suggestions et qu’il
ne manquera pas de travailler encore sur les options de valorisation de son travail
de recherche en vue de sa diffusion en tant que production scientifique.
établissements marocains et étrangers (souvent avec des
universités françaises), utiliser « / » pour séparer les noms des
deux directeurs de thèse.
- la date de soutenance
- les noms des membres du jury

Pages liminaires

Celles-ci peuvent comporter une dédicace, un épigraphe, des


remerciements

Sommaire

Le sommaire est la liste des principaux titres (parties, chapitres,


sections) accompagnés de leurs numéros de page. Elle est placée en
début du document, après la page de titre et les pages liminaires
(dédicace…). Le sommaire ne doit pas comporter, comme la table
des matières, le détail en matière de divisions et de subdivisions. Il
est recommandé de contenir le sommaire en une seule page.
Table des matières

La table des matières est la dernière rubrique du document. Elle


doit figurer tout à fait à la fin du document et comporter l’ensemble
des titres et sous-titres du travail de recherche avec indication des
numéros des pages où ils apparaissent. La table des matières doit
être structurée suivant un ordre respectant une certaine hiérarchie :
une partie, un chapitre, une section, une sous-section, un
paragraphe…

Annexes

Des documents utilisés pour la rédaction peuvent être proposés


en annexe, tels une édition de texte, un protocole d’enquête, des
rapports officiels, des codes, textes de loi, des tableaux,
graphiques… La liste des documents placée en annexe doit être
donnée à la fin de la table des matières.

Index
Un index général ou des index thématiques peuvent être
élaborés. L’index est un outil pratique permettant de faciliter la
consultation et l’accès au contenu du document. L’index général
contient la liste alphabétique de tous les noms propres cités dans la
rédaction avec indication des numéros des pages où ils
apparaissent : noms d’auteurs, de lieux, etc. L’index thématique
contient la liste alphabétique des notions et concepts abordés dans le
travail de recherche, avec indication des numéros de pages où ils
sont traités.

Numérotation des pages

La pagination doit commencer dès la page de titre, être continue


et englober annexes, illustrations, tableaux, bibliographie…

Autres éléments de signalement

Afin de faciliter un bon signalement des travaux de recherche, Il


est recommandé de faire figurer sur le dos des documents (deuxième
ou/et quatrième couverture) des résumés, en deux langues au moins,
accompagnés de mots clés.

Présentation de la bibliographie

Le candidat préparant un travail de recherche présentera les


différentes sources auxquelles il a eu recours d’une manière claire,
cohérente, ordonnée, conforme aux normes en vigueur et aux usages
de la discipline. La description de la bibliographie doit permettre au
lecteur de retrouver le document signalé.

On peut classer les références par ordre alphabétique des noms


d’auteur, ou de titre lorsque la publication est anonyme ; on peut
également les classer par ordre d’apparition dans le texte. Il est
vivement conseillé de les numéroter, avec renvoi depuis le texte vers
la bibliographie.
§2. Rédaction des références bibliographiques
Les indications données ci-après pour la rédaction des références
ont pour but de rappeler les éléments importants d’une citation et
proposent un ordre cohérent. Elles ne constituent pas une norme. De
plus en plus fréquemment, les documents utilisés pour la rédaction
d’un travail de recherche peuvent se trouver sur des supports
différents : papier mais aussi électronique (cédérom, base de
données, en ligne sur internet). Il convient de distinguer ces deux
cas pour la présentation des références.

Présentation des références pour des documents sur support papier

Voici quelques exemples types données à titre indicatif :

Articles de périodiques (revues…)

Ordre des éléments de la citation :


NOM7, Prénom8
Titre de l’article
Titre de la revue9, Année, tome, n° du fascicule (facultatif mais
recommandé), pages.10

Exemples :
ALEXANDRE, Olivier. L’eau au Maroc : un élément clé de
territorialisation dans le Haouz et le Haut Atlas, Revue d’Economie
Méridionale, février-mars 2001, Vol. 49, n° 194-195, p.209-219

DECALUWE Bernard, PATRY André, SAVARD Luc. Quand


l’eau n’est plus un don du ciel : un MEGC appliqué au Maroc.
Revue d’Economie du Développement, n°3, vol.6, 1998, pp. 149-187

PICAZO, Jean-Michel. Un espace de qualité, garant de l’avenir du


tourisme. Méditerranée, 1998, n°2, 3, tome 89, pp. 75-80

7
Lorsqu’il y a plus de 3 noms, on peut se contenter d’indiquer les 3 premiers.
Lorsqu’un ou plusieurs noms sont omis, on ajoute après le dernier et al.
8
Le prénom en entier ou l’initiale du prénom, si cela n’entraîne pas la confusion quant
à l’identité de la personne.
9
Les titres d’ouvrages et de périodiques sont cités en italiques
10
Première et dernière pages de l’article, précédées de p. (exemple : p. 123-156)
Ouvrages, chapitre d’un ouvrage collectif

Ordre des éléments de la citation :


NOM, Prénom
Titre de l’ouvrage, Nième Edition.
Ville d’édition : éditeur, année d’édition, nombre de volume,
nombre de pages. 5Nom de la collection ; n° de la collection)

Exemples :
ASCHER, François. Tourisme, sociétés transnationales et identités
culturelles. Paris : UNESCO, 1984, 106 p.
DELPECH, Raphaël. S’implanter au Maroc. Paris : Centre Français
du Commerce Extérieur, 2002, 323 p.
GUERRAOUI Driss, RICHET Xavier. Les investissements directs
étrangers. Facteurs d’attractivité et de localisation. Comparaison
Maghreb, Europe, Amérique Latine, Asie. Pais : Harmattan, 1997,
301 p.
BENSAHEL Liliane, DONSIMONI Myriam (Sous la direction de).
Le tourisme, facteur de développement local. Grenoble : Presses
universitaires de Grenoble (PUG), 2001, 109 p. (Collection
« Débats »)

Citation d’un chapitre d’un ouvrage collectif

BENACHENBOU, Abdellatif. Comment réinterpréter la théorie du


développement en 1987 ? Théories économiques et fonctionnement
de l’économie mondiale/ ed. par Gérard DE BERNIS. Paris :
Unesco, 1988, p. 11-31
ZIMMERMANN Jean-Benoît. De la proximité dans les relations
firmes-territoires : nomadisme et ancrage territorial. Dynamiques de
proximité / ed. par Jean-Pierre GILLY et André TORRE. Paris :
Harmattan, 2000, p. 225-250

Collectivité auteurs
ORDRE NATIONAL DES MEDECINS. Guide d’exercice
professionnel à l’usage des médecins. 15e ed. Paris : Masson, 1988,
2 vol., 1515 p.

Congrès et colloques
Ordre des éléments de la citation :
INTITULE DU CONGRES (N° de la session ; Année de la session ;
Lieu du congrès).
Titre du congrès
Ville d’édition : Editeur, Année d’édition, pages.

Exemples :
Congrès paraissant sous forme d’ouvrage :
ASSOCIATION MONDIALE DE PSYCHIATRIE ET DE
PSYCHOLOGIE LEGALE. Congrès international (1 : 1988 : Paris).
Paris : Expansion scientifique française, 1991, 432 p.
Congrès avec un nom particulier
CONGRES FRANCOPHONE DE NEUROGERIATRIE ET DE
GERONTOPSYCHIATRIE. (9 : 1990 : Paris). Actualités en
neurogériatrie…/Actes réunis par J. BILLE. Marseille : Solal, 1991,
235 p.

Colloques, séminaires… sans nom particulier

Tourisme et environnement : les enjeux naturels, culturels et socio-


économiques du tourisme durable : colloque international, Riga
(Lettonie), 9-11 septembre 1999. Strasbourg : Conseil de l’Europe,
2000, 152 p.

Thèses
Ordre des éléments de la citation :
NOM, Prénom
Titre de la thèse. – Nombre de pages
Thèse : Discipline : Ville : Année ; n°
Exemple :
HILLALI, Mimoun. Le tourisme sur la côte méditerranéenne du
Maroc. Potentiel et actions gouvernementales. Thèse 3è cycle :
Aménagement : Aix-Marseille 3, 1985, 344 p.

Présentation des références pour des documents électroniques

Plusieurs types de documents peuvent être utilisés : ouvrages,


articles de périodiques, thèses, etc. Il est essentiel pour signaler des
documents électroniques de respecter la ponctuation, surtout lorsque
ces documents ont une adresse électronique, afin de pouvoir
toujours s’y référer.
Voici quelques exemples donnés à titre indicatif :

Articles de périodiques

Ordre des éléments de la citation :


NOM, Prénom
Titre de l’article
Titre du périodique [type de support]11
Année, tome, n° du fascicule [date de mise à jour de la référence]12
Pages
Disponibilité et accès : adresse électronique du document

Exemple
CARRIERE, Laurent. Hypertextes et hyperliens au regard du droit
d’auteur : quelques éléments de réflexion. Les Cahiers de propriété
intellectuelle [en ligne]. Septembre 1997 [réf. Du 19 octobre 1998],
p. 467-490. Disponible sur : http://www.robic.ca

Ouvrages, bases de données, thèses :

Ordre des éléments de la citation :


NOM, Prénom
Titre de l’ouvrage [type de support]
Lieu de publication, éditeur, date de publication [date de mise à
jour].
Format de publication
Disponibilité et accès

Exemple :
Bases de données :

11
Le type de support doit être mentionné entre crochets après le titre. Ex. [en ligne],
[cédérom]…
12
Les documents mis en ligne sont parfois modifiés. Si la date de la dernière
modification n’est pas visible, indiquer entre crochets la date à laquelle on a consulté
le document.
IBISCUS, Systèmes d’information pour le développement [base de
données en ligne]. Paris : Réseau IBISCUS, [1983-]. [réf. Du 3 mars
1999]. Format World Wide Web. Disponible sur: http://www.
Ibiscus.fr

Corps de texte

Le document, fruit d’un travail de recherche, est divisé en ensemble


hiérarchisés. Par exemple : parties subdivisées en chapitres, chapitres
composés de sections, elles-mêmes composées de paragraphes.
Généralement, et selon les usages de rédaction, un chapitre doit être
structuré de la manière suivante : (chapitre : section 1, §1, A, a), b), B,
a), b), ….§2…, section 2….)

Ainsi, si on prend comme référence un document en deux


parties, ses rubriques doivent être présentées de cette façon :
- Page de titre (ou de garde)
- Pages liminaires (dédicace, remerciements.. .)
- Sommaire
- Introduction générale13
- Première partie14

13
L’introduction est une partie cruciale de tout rapport de recherche. C’est la première
étape par laquelle le lecteur accède au contenu du travail effectué sur le sujet choisi.
Une bonne introduction doit être bien rédigée et construite progressivement en allant
des généralités sur le sujet, objet de recherche, vers ce qui est plus précis en déployant
cet effort ou l’art de convergence minutieuse à la question centrale que l’étudiant-
chercheur posera et tentera de traiter. Une introduction doit :
- Définir et délimiter le cadre de l’étude avec une attention particulière au
niveau des définitions des notions et concepts dont on aura besoin dans le
cours du texte ;
- Canaliser ce qui a été écrit comme généralités en direction vers
l’identification de ce qui pose problème ;
- Problématiser et synthétiser le travail de recherche par des questionnements
et l’énoncée des hypothèses retenus ;
- Annoncer le plan et l’idée principale du devoir de recherche ;
- Présenter la méthodologie du travail qui sera privilégiée, sur le plan du
cadrage conceptuel et des techniques de collecte des données, en matière
d’investigation et d’analyse.
14
Pour chaque partie du rapport de recherche, il faut faire un résumé devant souligner
les idées essentielles des différentes sous-parties.
- Les chapitres de la partie (chapitre 1, 2…)15
- Deuxième partie
- Les chapitres de la partie (chapitre 1, 2…)
- Conclusion générale16
- Index
- Annexes
- Bibliographie
- Table des matières

En somme, les habitudes universitaires et scientifiques font que


tout document relatif à un travail de recherche sera évalué au niveau de
son « fond» et de sa « forme ».

Concernant la forme d’un travail de recherche, le document en


question doit être bien soigné sur ce plan, respectant les étapes et
l’enchaînement des différentes rubriques qui doivent figurer
impérativement dans le document et être présentées selon les normes et
usages en vigueur. Le corps du texte doit être bien structuré et cohérent
de façon à éviter un déséquilibre de forme entre les différentes parties
composant le travail de recherche. Ainsi, il sera tenu compte de la
présentation générale, de la clarté du plan et de la qualité du style et
orthographie…

15
Chaque chapitre doit s’introduire et s’ouvrir par ce qu’on qualifie, en matière de
méthodologie, du « chapeau », dans lequel on mentionne sommairement, sous forme
de paragraphes, les titres qui seront développés dans le cadre du chapitre en question.
16
La conclusion est la dernière partie du développement sur laquelle se clôt tout
rapport de recherche (mémoire, thèse…). La conclusion a pour fonction de montrer
l’intérêt de la recherche menée et de donner un aperçu synthétique de ses résultats.
Dans le cadre de toute conclusion, le chercheur ne doit pas manquer de soulever les
difficultés et les limites qui peuvent rendre sa tâche difficile, celle de présenter un
travail plus achevé. Ainsi, une conclusion doit :
- Reprendre l’idée centrale en la résumant ;
- Rappeler les grands axes sur lesquels a été focalisée la recherche ;
- Indiquer les principaux résultats de la recherche ;
- Soulever les limites et les difficultés rencontrées ;
- Souligner les réflexions possibles et les pistes d’ouverture dans le but
d’élargir le travail et le rendre plus rigoureux.
Concernant le fond du document, l’étudiant-chercheur doit se
faire constamment le souci de concilier entre les éléments empiriques et
les éléments théoriques. Ainsi, il sera tenu compte de la pertinence de la
démarche et de la méthode adoptée en matière d’élaboration et
traitement de données produites à partir d’enquêtes, de bulletins
statistiques, d’investigations auprès des milieux étudiés, etc. Un travail
de recherche sans cadrage conceptuel aura une allure d’un rapport
officiel comme ceux élaborés par des Ministères, des banques, des
ONG, des organisations internationales ou par d’autres organismes
nationaux et internationaux.

La principale précaution en matière de recherche est d’éviter


d’être dans le descriptif. Un travail de recherche implique un effort de
conceptualisation, une rigueur du raisonnement et en matière d’analyse
de la réalité étudiée. Ce n’est pas le rôle d’un étudiant chercheur de faire
des recommandations17 au terme de son travail. C’est une erreur
fréquente constatée dans les travaux de recherche des étudiants. Le
chercheur peut faire des propositions et élaborer des scénarios. Le
travail de recherche doit constituer une réponse à la problématique
posée en rapport avec l’objet de recherche et devant permettre à
l’étudiant chercheur de faire ressortir des résultats et participer ainsi au
processus cumulatif des connaissances.

17
C’est le rapport d’étude, et non pas un mémoire de recherche, qui peut déboucher
sur des recommandations. Le rapport d’étude est un travail rédigé dont l’objet d’étude
est fixé par un commanditaire. Il nécessite une enquête, un recueil de données et
d’informations dont il expose une analyse et une synthèse. Un tel rapport établit un
constat, sa visée est descriptive. Le mémoire professionnel est une formalisation des
savoir-faire qui témoigne des compétences mises en œuvre dans l’action. Elle permet
de donner un point de vue sur le sens de l’action, son utilité, la pertinence de la
démarche adoptée et des techniques utilisées. L’action doit être restituée dans son
cadre institutionnel, organisationnel et relationnel. Les référents théoriques qui fondent
l’action et son analyse sont clairement mentionnés. Le mémoire de recherche (type
Master recherche) vise à produire, par une démonstration vérifiable et/ou reproductible
dans un contexte donné, un savoir reconnu, acceptable ou réfutable par ou dans une
commun auté scientifique.
CONCLUSION GENERALE
La recherche dans le domaine des sciences sociales, comme nous
venons de l’examiner, est une épreuve qui nécessite, certes, des
connaissances approfondies à travers la constitution d’une revue de
littérature bien sélectionnée et aussi, le cas échéant, des enquêtes et
observations empiriques ; mais, pour se documenter, enquêter ou
entreprendre autre acte entrant dans le cycle de la production de la
connaissance, l’étudiant-chercheur doit se doter d’une méthodologie
appropriée sans laquelle tout travail de recherche n’aura aucune valeur
scientifique.

L’étudiant doit être bien armé en matière d’outils


méthodologiques, non seulement pour accomplir ses travaux de
recherche, mais également pour tous ses besoins et démarches
d’organisation dans le cadre de son cursus universitaire (fiches de
travail, sources de documentation, dissertation, rapports de recherche,
modèles d’analyse, techniques de collecte des données, etc.).

Concernant le travail de recherche, il doit obéir aux normes


scientifiques et universitaires en vigueur et participer, de par ses
analyses et résultats, au processus cumulatif de la connaissance.
L’objectif principal de la recherche sociale c’est d’essayer de
« vaincre » les problématiques étudiées pour une meilleure
compréhension des phénomènes économiques et sociaux, et de faire
avancer, ainsi, la production scientifique dans ce domaine d’étude.

Partout dans le monde, les études universitaires se sont


complexifiées ces dernières années. Les transformations et mutations
économiques, technologiques et sociales n’ont pas manqué d’affecter le
monde universitaire qui se trouve de plus en plus contraint de réviser et
d’adapter ses modalités d’enseignement et de transmission des
connaissances.

Le slogan de la professionnalisation des diplômes est de plus en


plus mis en avant pour justifier cette inflexion de la formation et de la
recherche au diapason de l’évolution des exigences des marchés et du
monde des affaires. Le but est de former ce qu’on appelle des
« manipulateurs de symboles ». En bref, la formation doit « coller » aux
exigences des entreprises.
En effet, si cette tendance d’encourager les formations et les
recherches permettant aux étudiants d’intégrer facilement le monde
professionnel, notamment celui des entreprises, est en quelque sorte
légitime, il n’en demeure pas moins que le rôle de l’université n’est pas
seulement celui d’offrir une main-d’œuvre « corvéable » mais c’est
surtout de former des esprits éclairés, capables d’analyser et de mieux
cerner et commenter les réalités et les processus sociaux dans leur
totalité, en allant au-delà du superficiel et des thèses officielles, pour
apporter des analyses impartiales et des interprétations non fragmentées
de la réalité étudiée (économique, sociale ou politique…).

L’université doit demeurer un « espace résistant devant les


logiques marchandes », un lieu de rayonnement, en matière de
formation et de recherche scientifique, offrant aux étudiants un
environnement propice à la production scientifique, et des conditions
fertiles favorables à leur épanouissement, pour qu’ils puissent
développer toutes leurs compétences et énergies créatrices et pour
mener jusqu’au bout leurs recherches et réaliser leurs aspirations
légitimes.

C’est cet espace de formation qui est censé inculquer et


transmettre toutes les valeurs sur lesquelles doivent être fondées les
sociétés en quête de solidarité et de développement. L’université doit
être un véritable « ascenseur social » pour favoriser la promotion
professionnelle et sociale des étudiants issus des différents milieux pour
les amener vers des situations de prise de décision et de responsabilité
créative.

Le choix du parcours et des thèmes de la recherche doit être fait


par passion et avec conviction pour que l’étudiant puisse donner le
maximum de lui-même et pour réussir sa trajectoire et maîtriser son être
et son intégrité scientifique et morale, loin de toute « marchandisation »
de sa matière grise.
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