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1- Précisions sur le cadrage de l’UE, les contenus détaillés et les modalités d’évaluation
• « Ce semestre a pour objectif de sensibiliser les étudiants aux questions de recherche et aux
enjeux d’une formation à et par la recherche. Ils y reçoivent une initiation active à la pratique de
la recherche à visée professionnelle qui les conduit à dégager et à commencer à élaborer un objet
de recherche pertinent et, autant que de besoin, ajustable à la spécificité des terrains de
stage/recueil de données (cycle d’enseignement, contexte d’établissement, etc.) au cours du S1 et
du S2. Le semestre 1 doit permettre aux étudiants de prendre la mesure des multiples facettes
de l’enseignement, de l’éducation et de la formation susceptibles de donner lieu à un travail de
recherche. Il vise également la construction d’une thématique de recherche poursuivie tout au
long des 4 semestres du master.
• Dans le cadre du séminaire, le travail collectif est complété par un suivi individuel des projets de
recherche par le directeur ou la directrice de mémoire, membre de l’équipe du séminaire choisi
par l’étudiant, lors de plages de rendez-vous fixées en commun accord. » (extrait doc de cadrage)
2 – Objectif1 du séminaire : vous apprendre à utiliser les connaissances et outils issus des
lectures et cours, pour analyser les situations de stage
3 –. Objectif2 du séminaire : vous apprendre à passer de l’analyse à l’action : observer,
comprendre (hypothèses) et agir (expérimenter des tentatives d’actions) (en stage).
4 Le mémoire de recherche à visée professionnelle que vous
Cadrage général de l’UE semestre 1 + quelques commentaires (en violet et italiques)
2 – Contenus détaillés
Outre la fonction de sensibilisation aux thématiques et problématiques en éducation indispensable pour de futurs
enseignants polyvalents issus de filières très diversifiées, le travail engagé au cours du S1 vise alors prioritairement
à:
• Poser les jalons d’une démarche scientifique, préciser les attentes dans la production d’un mémoire de recherche
universitaire à visée professionnelle ;
• Susciter l’émergence d’une curiosité scientifique et pédagogique en lien avec les premières lectures et les
premières expériences de stages et à accompagner les étudiants dans l’élaboration progressive d’un choix
raisonné de thématique et d’un champ de réflexion ;
• Constituer un état de l’art (c’est l’appellation étonnante donnée au panorama synthétique des travaux déjà réalisés sur une
thématique choisie) amorcé au S1 et poursuivi sur les quatre semestres. (En réalité, votre thématique principale et vos
questions de recherche sont susceptibles d’évoluer jusqu’en S3 en fonction de vos stages et motivations). Vous trouverez des
bons conseils sur l’élaboration de votre « état de l’art » avec le lien suivant qui met cependant la barre un peu haut :
https://www.scribbr.fr/methodologie/etat-de-lart/
Séminaire au sein duquel la thématique proposée par le directeur et son équipe du séminaire sera abordée et
nourrie par des apports scientifiques, des lectures et des analyses et des présentations d’articles, des échanges au
sein du groupe (souvent sur vos observations et expériences de stages).
4 – Modalités d’évaluation
• Session 1 : L’étudiant rédige un projet présentant un premier état de l’art sur la thématique choisie pour une
date fixée au calendrier général, commune à tous les étudiants (environ 10 pages). + premières mises en relation
avec vos observations de stages.
Programme du séminaire du 9 février
1) Rappeler et préciser les objectifs du travail dans le séminaire et sur votre
mémoire de recherche à visée professionnelle (à élaborer au cours des 4
semestres du nouveau master)
2) Du S1 au S3 vous apprenez à relier de plus en plus votre approche théorique
(lectures et cours) et votre approche empirique des problèmes que vous avez
l’occasion d’étudier en stage (en observant, en recueillant des données, puis
en expérimentant des actions dont vous analysez les résultats…)
3) Vous alerter sur ce qui vous attend l’an prochain et les conséquences à en
tirer pour votre travail de ce semestre
4) Clarifier les démarches à prévoir et la composition du travail à rendre en fin de
2 : un exemple de plan possible
5) Vous inciter à vous projeter dès aujourd’hui pour recevoir au plus vite des
conseils tenant compte de vos motivations mais aussi de difficultés qu’il vous
est difficile d’anticiper.
Rappel des objectifs du S2 (prolongeant ceux du S1) pour
le mémoire d’initiation à la recherche à visée professionnelle
Après avoir commencé à prendre connaissance de travaux sur une thématique choisie (état de
l’art) vous avez principalement deux sortes de démarches à poursuivre au S2 :
1) Elargir vos lectures et votre « outillage » : pour disposer de plus connaissances, d’outils
d’analyses et d’idées sur différentes méthodes de recherche (en vue de commencer à
pratiquer certaines d’entre elles).
2) Vous appuyer sur une partie de ces connaissances pour choisir d’étudier vous-mêmes
certaines questions ou hypothèses de recherche. Il s’agit alors de commencer à pratiquer
vous-mêmes des démarches de recueil et d’analyses de données (en stage notamment) en
lien avec des questions (hypothèses) de recherche à visée professionnelle travaillées en
séminaire (problématiques).
Problème.
Ces démarches sont toutefois dépendantes des particularités de vos stages qui peuvent favoriser
ou au contraire faire obstacle à ce que vous voudriez pouvoir étudier. Vous vous confrontez ainsi
aux problèmes de faisabilité qui se posent fréquemment dans toutes sortes de recherches.
Il est difficile mais important d’anticiper ce genre de problème en vue du travail principal que
vous réaliserez l’an prochain en étant alternant ou en stage de pratique accompagnée
Questions, remarques ?
Principale évolution du travail entre S1 et S2
Au S1, vous étiez déjà encouragés à relier vos lectures et vos observations de
stage, mais votre choix de thématique a pu s’effectuer surtout en fonction de
vos motivations actuelles.
Au S2, vos motivations actuelles gardent droit de citer, mais il devient davantage
nécessaire d’établir des liens entre certaines questions issues de vos lectures
et un travail de recueil de données en stage, dans une partie du rapport d’étape
à rendre en fin de semestre. (Des précisions vont être fournies plus loin à ce sujet)
Un autre objectif majeur du travail à réaliser au S2 est de vous outiller pour ce
qui vous attend l’an prochain, sachant qu’une grande partie d’entre vous aura à
assumer la responsabilité d’une classe un jour par semaine dès le début
septembre, puis aussi des stages massés en responsabilité à plein temps sur
quelques semaines. C’est ce point qui est précisé dans la diapo suivante.
Objectif majeur du séminaire au cours du S2 : vous préparer à résoudre les
principaux problèmes auxquels vous serez confrontés à la rentrée prochaine
Le point crucial est qu’à la rentrée prochaine, vous serez souvent confronté.e.s à des
problèmes auxquels vos stages de 1ère année vous auront assez peu préparés.
En effet, vos maître.sses d’accueil des stages de 1ère année font partie des
enseignants qui savent le mieux installer un bon climat de classe et favoriser les
progrès de tous leurs élèves (à quelques exceptions près).
Vous avez ainsi vu des classe fonctionner de façon satisfaisante, mais pas tout ce que
ces enseignants avaient fait dès le début d’année pour instaurer cette organisation du
travail et ce climat.
De plus, il s’avère que pour les alternants (en responsabilité un jour par semaine en stage
filé), les profils des titulaires et les climats des classe s’avèrent souvent très
différents de ce qu’ils avaient vu dans leurs stage de 1ère année.
Quelques témoignages d’alternants joints (en plus de ce diaporama) vous en
donnent un premier aperçu (complété ultérieurement).
Ce que découvrent les alternants que vous serez l’an prochain
Dilemmes qui en résultent et nécessité de s’y préparer
Généralement, les alternants sont plutôt bien accueillis par les titulaires de leur classe
directeur.trice.s d’école. Mais ils découvrent qu’assez souvent, ces derniers laissent de
côté des élèves qu’ils ne voient pas comment faire progresser, et qu’ils punissent
durement quand ils bavardent ou dérangent la classe. Ils interdisent les communications
entre élèves (souvent placés « en rangs d’oignons ») en vue d’obtenir le silence.
Face à ce type de situation, le dilemme sera alors souvent pour vous de choisir entre :
1) vous aligner sur cette pratique traditionnelle impositive (sans avoir le statut de titulaire)
2) oser vous écarter de ce modèle pour vous rapprocher de ce qui vous vous aviez vu et
apprécié en stage de 1ère année (sans connaître toutes les étapes permettant d’y arriver).
Dans les deux cas, il sera difficile de vite résoudre tous les problèmes risquant
d’entraîner du désordre et de vous déstabiliser. Il faut donc anticiper.
Anticiper autant que possible au cours du S2 l’analyse des problèmes
que vous aurez probablement à résoudre d’urgence dès le début du S3
Nous verrons toutefois que des débutants s’en sortent souvent assez bien, et nous analyserons
par quels moyens. Le document joint « Témoignages sur les principaux facteurs de déstabilisation
et les solutions trouvées en responsabilité au S3… » en donne un aperçu (en 5 pages) convergent
et complémentaire de celui déjà transmis et à nouveau joint «Observations, analyses et actions
de Flavie M2 étudiante en stage en CE1 en REP » et des mémoires déjà transmis. Beaucoup
Pour rappel des résultats de la grande enquête internationale TALIS
mettant en lumière le manque de formation des professeurs de l’école française
Comparaison européenne (en % des enseignants interrogés)
Justine cite les propos fatalistes de titulaires à qui elle avait demandé
conseil à propos de ses trois élèves les plus compliqués (en CE2) :
« Alors Nolan tu le laisses de côté, moi au bout d’un mois c’est bon j’avais
lâché l’affaire », ok c’est cool ! Après, Alex, « alors lui c’est une peste, laisse
tomber : faut le mettre tout seul, l’isoler, lui mettre des punitions »… super !
Ouais, le gamin il va être bien à l’école !... Et puis Madison : « alors elle de
toute façon, à la maison ils sont je ne sais pas combien alors la maman elle est
débordée, donc cherche pas à faire ».
Ben non, moi je ne suis pas comme ça. Je veux dire : on est là pour les 21
enfants. (…) Quand je prépare mes cours, je me demande toujours comment je
vais devoir procéder pour qu’ils puissent tous entrer dans l’activité. »
Sa persévérance sur cet objectif lui a permis d’améliorer par étapes son climat
de classe. A l’inverse, elle remarque que d’autre débutants disant n’avoir « pas
le temps de différencier » se plaignent sans cesse du bruit qui règne dans leur
classe.
Témoignages récents d’alternants sur les principaux facteurs de déstabilisation et
les solutions trouvées durant le S3 : hétérogénéité et gestion de classe
« Nous avons observé des enfants d'ouvriers signalés en difficulté par les
maîtres de CP. Mais au lieu de nous focaliser sur « l'enfant-problème »,
notre attention s'est portée sur « la situation-problème », c'est-à-dire sur
les conditions sociales de l'acquisition du lire-écrire « vécue» par l'enfant à
l'école et à la maison.
La méthode utilisée (clinico-ethnographique) consiste à :
a) observer le comportement scolaire de l'enfant face à l'apprentissage
de la lecture ainsi que les attitudes des intervenants adultes entre eux et
envers l'apprenti lecteur,
b) réaliser des entretiens avec chacun des protagonistes à propos des
difficultés de l'enfant.
Nous avons retenu ici quatre cas pour leur valeur d'exemples-types »
Lien pour avoir accès à l’ensemble de l’article : https://
www.persee.fr/doc/rfp_0556-7807_1992_num_100_1_1314
1) Les données qu’il vous semble actuellement utile et possible de recueillir au S2 pour progresser
sur vos questions de recherche. Les méthodes et moyens concrets qui vous semblent adaptés à ce
que vous voulez étudier.
Peut être réaliser un sondage/questionnaire à transmettre aux parents mais ça peut être
délicat. OUI ! Ou alors réaliser un entretien avec l’enseignante afin de connaître les conditions
de vie personnelles des familles. En France, il est rare que les enseignants se rendent au
domicile des élèves et qu’ils communiquent avec tous les parents, ce qui limite leur
connaissance des conditions de vie et des difficultés familiales.
2) Vos questions ou demandes de conseils.
Faut-il aborder les 4 thèmes : inclusion, hétérogénéité, violence, communication avec les parents, ou
faut-il se focaliser seulement sur des choses qu’on a pu observer en stage ? Non? dans votre écrit du S2
privilégiez plutôt par ce que vous avez pu observer en stage (recoupé avec des lectures), mais pour vous
préparer à ce que vous risquez de découvrir au S3, lisez plus largement.
Faut-il à nouveau réaliser 10 pages pour l’évaluation du S2 ? Vos investissement en matière de précision
et de réflexion compteront bien plus que le nombre de pages, mais vous pouvez viser entre 10 et 15
pages (y compris de transcriptions d’enregistrements réalisés en stage ou ailleurs (à discuter si vous avez
d’autres terrains ou pistes pour recueillir des données.
Dépasser 15 pages ne pose pas de problème s’il n’y a pas de répétition et que vous vous êtes bien relu.e.
1)Rappel de la thématique choisie au S1 et des motivations sous-jacentes Quelles sont les
principales difficultés scolaires présentes chez les élèves et comment y répondre en tant
qu’enseignant ? Bon exemple de problématique très large
2)Vos idées ou hésitations actuelles concernant une problématique (ou des questions de recherche) anticipant
les incertitudes et risques associés à votre stage filé de l’an prochain, les lectures complémentaires envisagées.
Doit-on garder une seule problématique assez « large » ou faut-il en énoncer plusieurs (pour
chaque thème) et donc plus « précises » ? Oui c’est bien de décliner votre problématique large
en énonçant des questions plus précises à ajuster aux démarches qui vous permettront de
travailler plus concrètement ces questions (
3)Les données qu’il vous semble actuellement utile et possible de recueillir au S2 pour progresser sur vos
questions de recherche. Les méthodes et moyens concrets qui vous semblent adaptés à ce que vous voulez
étudier. Lors de mes expériences de stage au S1, j’ai pu cibler des élèves présentant des difficultés
d’apprentissages et/ou de comportements et/ou les relations avec la famille étaient compliquées. Au
S2, j’aimerai réfléchir à des pistes d’amélioration pour justement palier à ces difficultés et
éventuellement les tester lors de mes stages à venir. Oui c’est bien d’essayer de recouper des lectures
et vos observations et expériences de stage. Quand c’est possible, essayez de recueillir des données
précises (enregistrées dans l’idéal), en vue de les analyser pour tenter d’en retirer des leçons ou des
questionnement à retravailler.
Une étude de cas qui pose bien la question du rôle de l’école et
des parents sur l’objectif de rendre les élèves « apprenants »
Le cas d’Anne, élève sage, soigneuse mais non apprenante
« A la mi-janvier, l'institutrice envisage déjà le redoublement. "Je ne sais
pas si je pourrai l'éviter. Anne est une élève facile: elle est douce, elle ne
fait pas de bruit. Mais elle a trop de mal à suivre. Et puis, elle n'est pas
soutenue à la maison. Les parents ne sont même pas venus à la réunion
que j'ai faite en début d'année ".
Au cours de l'entretien que nous avons avec elle, Anne nous explique que
pour apprendre à lire « jl faut être sage et gentille avec la maîtresse ».
- Et qu'est-ce qu'il faut faire encore?
- Je te l'ai déjà dit.
Puis elle explique que ceux qui apprennent mal « sont des vilains ". Et elle
parle alors avec force détails d'un Mikaël « qui est vilain ".
Lorsque nous rencontrons les parents, ils insistent à plusieurs reprises sur
les consignes qu'ils donnent a leur fille: «Tu dois bien faire attention,
t'appliquer, écouter la maîtresse... »
Le cas d’Anne, élève sage mais non apprenante
« Les parents n'ont pas conscience des risques de redoublement: «On fait
confiance à la maîtresse, elle connaît son métier... Si Anne fait des efforts, ça
devrait aller ".
L'observation de quelques séquences de lecture en classe fait apparaître une
organisation sociopédagogique «traditionnelle ». Les relations maîtresse-
élèves sont autoritaires et verticales ; seule l'enseignante a le droit de
questionner ; les échanges entre enfants sont quasi inexistants. Les principes
du «chacun pour soi» et du « bien ou mal» régissent la majorité des activités.
Les situations d'apprentissage tout comme les moments intermédiaires»
(sorties, déplacements...) donnent lieu à une séparation constante des élèves
en bons/mauvais, récompensés/blâmés ; par exemple, le bon point et la
remontrance sont distribués aussi bien pour sanctionner une réponse ou un
exercice, que la tenue dans les rangs. »
Lien pour avoir accès à l’ensemble de l’article : https://
www.persee.fr/doc/rfp_0556-7807_1992_num_100_1_1314
Il fournit d’autres illustrations typiques de situations d’échec puis décrit les étapes
d’une recherche-action aidant à comprendre comment réduire fortement la
fréquence des situations d’échec
Comment comprendre qu’une élève aussi sage et soucieuse
de satisfaire sa maîtresse apprenne si peu ?
Parmi les textes déjà distribués, celui de Muriel Darmon sur l’observation d’une classe de
petite section éclairait déjà assez bien ce problème (texte joint) au diaporama.
Plusieurs autres travaux l’éclairent sous d’autres angles.
L‘article de Christophe Joigneaux « La construction de l'inégalité scolaire dès l'école maternelle »
https://journals.openedition.org/rfp/1301. Lecture conseillée.
L’article de Millet et Croizet « L’école maternelle comme première expérience de
l’inégalité culturelle », tiré de leur livre L’école des incapables
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01291725/file/Millet-Croizet-Diversite%CC%81-2016.pdf
Consignes pour le travail sur les pages extraites de L’école des incapables
(séminaire du 23 mars)