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1. IDENTIFICATION DU CHERCHEUR
Nom : FAYE
Niveau : licence 3
Département : philosophie
4. problématique
Le concept de responsabilité, au sens d’avoir à répondre de ses actes, n’a guère intéressé les
philosophes. « On est surpris », remarque Paul Ricœur, « qu’un terme au sens si ferme au plan
juridique soit d’origine si récente et sans inscription marquée dans la tradition philosophique »
Paul Ricœur, Parcours de la reconnaissance, p. 42… En droit, la responsabilité désigne le fait pour une
personne juridique – physique ou morale – d’être tenue à certaines obligations, en conséquence de
certains actes qu’elle est reconnue avoir accompli. La responsabilité est soit de nature contractuelle,
c’est-à-dire résultant d’un manquement à l’accord des volontés, soit de nature délictuelle, c’est-à-
dire déterminée par une attitude déviante ayant entraîné un dommage pour autrui. Se marque ici la
distinction classique entre responsabilité civile et responsabilité pénale ; la première renvoie au
dommage causé, la seconde à la violation délibérée de la loi. Si, en matière civile, la seule causalité
suffit à fonder la responsabilité, dans le registre pénal, on étalonne celle-ci à partir des situations, des
circonstances et des intentions de l’agent. Cela étant, dans les deux cas, il s’agit de répondre de ses
actes (intentionnels ou non) et de leurs conséquences pour autrui. La responsabilité juridique n’a de
sens que dans une sociologie de la réciprocité. Dès lors qu’autrui m’apparaît comme une volonté
autonome douée de puissance, je dois pour me protéger réduire les prérogatives de mon vouloir. Le
souci de répondre de mes actes n’est qu’une manière de m’assurer d’autrui, de lui donner par
avance des gages pour désamorcer ses éventuelles intentions malveillantes. C’est parce que
l’éventualité violente est posée comme fondamentalement réciproque (je puis être agresseur autant
qu’agressé) que son dépassement s’inscrit dans une structure de reconnaissance et de limitation
réciproque : ce que je concède à l’autre, l’autre se doit d’y renoncer aussi, mais ce que je me
reconnais, je dois le reconnaître à l’autre. La logique de la réciprocité est une logique de
neutralisation qui s’adosse à une anthropologie marquée du sceau de l’ambivalence. «Insociable
sociabilité », écrit Kant dans son Idée d’une histoire universelle (Quatrième proposition). On ne peut
sortir de cette situation incertaine que par une autolimitation réciproque de son agir et la ferme
décision d’en répondre. Finalement, la responsabilité n’est ici rien d’autre que la conséquence de ma
liberté, venant dans l’après-coup en limiter l’exercice. En outre, La responsabilité morale est une
question centrale dans la philosophie de Kant, qui a développé une théorie de l'éthique basée sur la
notion d'autonomie de la volonté et de devoir moral. Cependant, la question de la responsabilité
morale soulève des difficultés conceptuelles et pratiques, notamment en ce qui concerne la manière
dont elle est liée à l'autonomie et au devoir. Ainsi, Comment la notion de responsabilité morale est-
elle conceptualisée chez Kant ? Dans quelle mesure est-elle liée à l'autonomie de la volonté et au
devoir moral ? Quels sont les enjeux pratiques et éthiques de cette conception de la responsabilité
chez Kant ?
5. Description du projet
Notre travail s’articulera autour de trois parties. La première partie S’intéressera à la notion de
responsabilité chez Kant, l’approche textuelle. Il s’agira de montrer ce que c’est la responsabilité
dans la conception kantien. Ce point nous permettra de se rapporter la responsabilité à l’autonomie,
mais également la responsabilité et devoir moral, et de montrer à la fin en quoi est-il important de se
laisser guider par ce principe dans nos actions.
Enfin, nous analyserons les critiques de cette notion de responsabilité chez Kant. On pourrait noter
La rigidité des principes moraux : Selon certains critiques, la notion de responsabilité chez Kant est
trop rigide, car elle repose sur des principes moraux universels qui ne prennent pas en compte les
particularités de chaque situation individuelle. Cette rigidité pourrait conduire à des jugements trop
simplistes, qui ne tiennent pas compte des nuances et de la complexité de la réalité ; La difficulté de
mettre en pratique la notion de responsabilité : Pour d'autres critiques, la notion de responsabilité
chez Kant est difficile à mettre en pratique, car elle suppose que chaque individu soit doté d'une
raison universelle qui lui permette de distinguer le bien du mal de manière objective. Or, dans la
réalité, les choix et les actions humaines sont souvent guidés par des intérêts personnels, des
influences sociales, des biais cognitifs,… ; La justification de la punition : Certains critiques ont
également remis en question la justification de la punition chez Kant. Selon eux, la punition ne doit
pas être vue comme une fin en soi, mais plutôt comme un moyen de prévenir de futures
transgressions et de rétablir l'ordre social. Or, la notion de punition chez Kant est souvent interprétée
comme une forme de rétribution morale, qui vise à faire payer à l'auteur de l'acte immoral la faute
qu'il a commise. Parmi ces critiques on pourrait citer celle de Nietzsche. Ce qui propose une éthique
de la vie qui encourage la créativité, la spontanéité et l'affirmation de soi, plutôt que la simple
obéissance aux principes moraux et Michel Foucault qui souligne que la responsabilité chez Kant
reposait sur une vision trop individualiste de la morale. Selon lui, la morale kantienne ne prend pas
en compte l'influence des structures sociales, des relations de pouvoir et des normes culturelles sur
la façon dont les individus se comportent. Foucault a ainsi proposé une analyse critique des pratiques
sociales et une éthique de la liberté qui encourage la subversion des normes et la résistance aux
formes de domination.
6. OBJECTIF
7. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
L’analyse critique et la méthode historique articuleront notre travail. Un tel travail sera jalonné
d’activités théoriques (recherches documentaires), et surtout pratiques (participation aux ateliers,
séminaires et colloques, ainsi que la convocation de séances d’échanges/discussions se rapportant à
des aspects précis du projet et ce, avec les autres résidents dans leurs diversités et spécificités
disciplinaires). Tout cela sera renforcé par une collaboration avec des professeurs spécialisés en
philosophie moderne et contemporaine et en éthique.
8. ECHEANCHIER
Nous comptons réaliser ce projet sur deux ans, et ce, en trois phases d’un an avec une dans un
premier temps et un an avec les deux autres dans un second temps. La première sera la phase
d’introduction à la recherche. Elle consistera à engager une recherche bibliographique extensive au-
delà de celle que sous-entend la thématique du projet ; ainsi qu’à amorcer les lectures. La deuxième
et la troisième seront les phases d’activation et de finalisation de la rédaction du projet et du
rapport récapitulatif des travaux engagés (Ateliers, Séminaires, Colloques et Rédaction d’articles).
Ces travaux structureront les différentes phases ci-dessus énumérées.
9. BIBLIOGRAPHI
I. OUVRAGES DE KANT
*critique de la raison pratique, Flammarion, GF, 02 septembre 2015.