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Concepteur : Dr Tejeddine Ben Ouali.

Enseignant universitaire à l’UVT et expert comptable,


membre de l’ordre des experts comptables de Tunisie. e.mail : tejeddine.cfet@gnet.tn

Leçon 2 : cadre règlementaire et Conditions de forme liées à l’octroi

des avantages fiscaux et financiers

Objectifs de la leçon :

- Saisir la gouvernance de l’investissement

- Saisir les conditions de forme nécessaires aux bénéfices des avantages

- Saisir les conditions de déduction des bénéfices réinvestis en dehors de la société

Préambule :

Le cadre règlementaire régissant l’investissement et l’octroi des avantages fiscaux et


financiers en Tunisie, fait référence à la loi 2016-71 du 30 septembre 2016, portant loi de
l’investissement, la loi 2017-08 du 14 février 2017, portant refonte du dispositif des
avantages fiscaux, le décret 2017-389, relatif aux incitations financières au profit des
investissements, les décrets d’application et la loi 2018-20 du 17 avril 2018, relative aux Start
Up.

La loi 2016-71 du 30 septembre 2016 a bien précisé que l’investissement est libre et doit se
conformer à la règlementation et la législation en vigueur, pour l’exercice d’une activité
économique. Elle a bien défini les notions d’opération d’investissement direct et d’opération
d’investissement par participation, où elle a précisé les notions d’investisseur, d’entreprise,
d’indice de développement régional, du conseil supérieur de l’investissement, de l’instance
tunisienne de l’investissement et du fonds tunisien de l’investissement.

« La loi de l’investissement a pour objectif la promotion de l’investissement et


l’encouragement de la création d’entreprises (sociétaire ou individuelle) et de leur
développement selon les priorités de l’économie nationale ».

La loi 2017-08 du 14 février 2017 a bien précisé les avantages fiscaux au titre de
l’exploitation et du réinvestissement en dehors de l’entreprise au capital initial ou à son
augmentation.

Cette loi a pour objectif d’inciter les personnes physiques et morales à bénéficier d’un
dégrèvement fiscal, incitant à l’investissement et l’atteinte des objectifs économiques de
l’Etat, dans le cadre de la règlementation et de la législation en vigueur.

La loi 2018-20 du 17 avril 2018, s’est intéressée aux Start Up ayant un objectif de créer de
nouvelles entreprises innovantes, adoptant les nouvelles technologies à forte valeur ajoutée,
plus compétitives à l’échelle nationale et internationale.

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membre de l’ordre des experts comptables de Tunisie. e.mail : tejeddine.cfet@gnet.tn

I- La gouvernance de l’investissement en Tunisie :

La loi 2016-71 du 30 septembre 2016 a cherché à bien organiser l’investissement à travers


la création de trois organes : Le conseil supérieur d’investissement, l’instance tunisienne
d’investissement et le fonds tunisien d’investissement

A ) Le conseil supérieur d’investissement :

Le conseil supérieur d’investissement est présidé par le président du gouvernement. « Il


détermine la politique, la stratégie et les programmes de l’Etat dans le domaine de
l’investissement. Il est notamment chargé de :

- la prise des décisions nécessaires à la promotion de l’investissement et l’amélioration du


climat des affaires et de l’investissement,

- l’évaluation de la politique de l’Etat dans le domaine de l’investissement à travers un rapport


annuel qui sera publié,

- l’approbation des stratégies, des plans d’action et des budgets annuels de l’instance et du
fonds,

- l’approbation de l’allocation annuelle des ressources financières publiques affectées au


fonds conformément aux objectifs de la politique de l’Etat dans le domaine de
l’investissement, et ce, dans le cadre de l’élaboration des lois de finances,

- la supervision, le contrôle et l’évaluation des travaux de l’instance et du fonds,

- l’adoption des incitations en faveur des projets d’intérêt national. »

Ce conseil a une mission stratégique visant à atteindre les objectifs économiques de l’Etat à
travers la synergie de l’instance tunisienne d’investissement et le fonds tunisien
d’investissement, par un suivi trimestriel.

B) L’instance tunisienne d’investissement :

L’instance tunisienne d’investissement est le vis-à-vis de l’investisseur privé avec l’Etat.


Elle dispose de représentations régionales, joue le rôle d’un catalyseur de l’investissement,
propose au conseil supérieur les politiques et les réformes nécessaires, en coordination avec
le secteur privé, étudie et évalue les projets à intérêt national (investissement >=50 MD ou la
création de 500 emplois sur 3 ans) et doit remédier aux goulets d’étranglement administratifs.

Cette instance dispose d’un « Interlocuteur Unique de l’Investisseur », ayant à orienter,


accompagner et soutenir l’investisseur pour la création de son entreprise, déclarer son
investissement suivant une liasse unique et bénéficier après l’entrée en activité des avantages
fiscaux et financiers, via l’attestation de déclaration d’investissement.

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L’instance est habilitée à examiner les demandes de bénéfice des primes et décide de leur
octroi (agissant en qualité d’ordonnateur), suite à un rapport technique élaboré par
l’organisme assurant le suivi de la réalisation du projet.

Des conventions cadres régissent la relation de l’instance avec les organismes concernés par
l’investissement.

C) Le Fonds Tunisien de l’Investissement :

Le Fonds Tunisien de l’Investissement est un fond de fonds regroupant les fonds existants
liés à l’investissement. Il a pour mission d’allouer les ressources à sa disposition pour la
participation directe ou indirecte dans les projets corrélés aux objectifs économiques de l’Etat.

Outre le déblocage des primes d’investissement (agissant en qualité de comptable), ce fonds


intervient par la souscription aux fonds communs de placements à risques, aux fonds de
capital risque et aux fonds d’amorçage, d’une manière directe ou indirecte

Sous réserve de l’approbation du conseil supérieur de l’investissement, ce fonds peut


participer :

- au capital des fonds régionaux de l'investissement, ayant pour objet la participation en vue
de la rétrocession dans les projets implantés dans les zones de développement régional.

- au capital des fonds sectoriels, ayant pour objet la participation en vue de la rétrocession
dans les projets réalisés dans les secteurs prioritaires (à vocation stratégique, ayant la capacité
à augmenter le rythme de la croissance ou à forte employabilité) et les filières économiques
(la valorisation des ressources en substances utiles et agricoles, le patrimoine naturel et
culturel…ex : Filière des matériaux extractifs).
- au capital des fonds d’amorçage, ayant pour objet la participation en vue de la rétrocession
dans les projets de recherche et de développement (R&D), innovants.

- au capital des petites et moyennes entreprises nouvellement crées ou en extension dans les
secteurs prioritaires et de développement régional, pour un investissement limité à 15 MD, y
compris le fonds de roulement, et pour un minimum de fonds propres compris entre 30 et
40% (en pratique les banques recommandent toujours 40%. « Obligation pour les exercices du
cours »), selon le schéma de financement suivant :

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Actionnaire Coût de l’investissement Coût de l’investissement (y


(y compris le Fonds de compris le Fonds de
roulement) inférieur ou roulement) supérieur à 2
égal à 2 MD MD et limité à 15 MD

Fonds tunisien de Maximum 60% du capital Maximum 30% du capital


l’investissement avec un plafond de 2 MD

Investisseur Apport personnel d'au Apport personnel d'au moins


moins 10% du capital 20% du capital

SICAR ou FCPR Au moins 10% du capital Au moins 20% du capital

Rétrocession en faveur Valeur nominale majorée Valeur nominale majorée de


des bénéficiaires de la de 1% et ce dans un délai 3% et ce dans un délai
participation imputée sur maximum de 12 ans. maximum de 12 ans.
les ressources du Fonds
tunisien de l’investissement
Le reliquat des Le reliquat des participations
Autres actionnaires participations

MD : Million de dinars

II- Les avantages au titre de l’exploitation et au titre du réinvestissement des


revenus et des bénéfices en dehors de l’entreprise :

La loi N° 2017-08 du 14 février 2017 a prévu des avantages fiscaux au titre des revenus et
des bénéfices provenant de l’exploitation et au titre du réinvestissement des revenus et des
bénéfices en dehors de l’entreprise, au capital initial ou à son augmentation.

A- Les avantages au titre de l’exploitation :

Le bénéfice des avantages fiscaux au titre de l’exploitation concerne principalement : Le


développement régional, l’agriculture et la pêche, l’exportation (jusqu’à la fin de 2020), les
activités de soutien et de lutte contre la pollution, les entreprises nouvellement créées et Les
entreprises en difficultés économiques rétrocédées.

En outre, La loi 2016-71 a fixé les avantages fiscaux et financiers accordés aux projets
d’intérêt national. Projets contribuant à la réalisation de certaines priorités de l’économie,
avec un investissement supérieur 50 MD ou une grande intensité de travail permettant la
création d’un minimum de 500 emplois, durant trois années d’activités.

Les activités concernées seront listées lors du traitement de chaque avantage.

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Le décret 2017-389, relatif aux incitations financières au profit des investissements a fixé
les taux, les plafonds et les conditions de bénéfice des primes au titre

- de l’augmentation de la valeur ajoutée et de la compétitivité

- du développement régional

- du développement de la capacité d’employabilité et

- du développement durable au titre de lutte contre la pollution et la protection de


l’environnement.

B- Les avantages au titre du réinvestissement des revenus et des bénéfices en dehors


de l’entreprise :

La déduction des bénéfices réinvestis en dehors de la société est accordée en cas de


souscription au capital initial ou à son augmentation des entreprises exerçant au niveau :

• du développement régional

• de l’agriculture et la pêche.

• de l’exportation

• des projets innovants

• de l’encouragement aux jeunes promoteurs

• des sociétés d’investissement à capital risque ‘SICAR’ et des fonds communs de placements
à risques ‘FCPR.

Il s’agit d’un encouragement à la création de nouvelles sociétés dans les secteurs jugés
prioritaires dans l’économie. La négligence du réinvestissement au sein de l’entreprise par la
loi de l’investissement peut entraver le développement et l’extension des sociétés, surtout en
présence de goulets d’étranglements vérifiés empiriquement lors de la création de nouvelles
entités économiques.

Cet avantage permet aux personnes physiques et morales de déduire le montant des revenus
ou bénéfices réinvestis au sein de ces sociétés de l’assiette imposable, non obstant ou sous
réserve du minimum d’impôts des articles 12 et 12 bis de la loi 89-114

Cet avantage exclu le secteur financier, le secteur de l’énergie à l’exception des énergies
renouvelables, le secteur des mines, les opérateurs de réseaux de télécommunication, la
promotion immobilière, le commerce et la consommation sur place.

L’approbation de la nature des investissements éligibles aux avantages fiscaux au titre du


réinvestissement en dehors de l’entreprise est concrétisée par un arrêté du ministre des
finances après avis d’une commission créée à cet effet.
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Exemple d’application :

La société Tej de fabrication de T Shirt ait réalisée au cours de l’exercice 2019 un bénéfice
avant impôts de 1.200.000 dinars et un chiffre d’affaires(TTC) de 10.000.000 dinars. Elle a
participé à l’augmentation du capital d’une entreprise de médicaments implantée dans une
zone de développement régionale pour un montant de 500.000 dinars.
Quel est l’impôt à payer par la société Tej ?

Compte tenu du fait que le dégrèvement fiscal des participations dans les entreprises
implantées dans une zone de développement régional est total, sans minimum d’impôts
(à voir) . La société Tej peut déduire la totalité du montant réinvesti.

Bénéfice imposable = 1.200.000 dinars – 500.000 dinars = 700.000 dinars


Impôt du : 25% x 700.000 dinars = 175.000 dinars
Minimum d’impôts : 15% x 1.200.000 dinars = 180.000 dinars ne s’applique pas
Impôts à payer = 175.000 dinars

Si nous appliquons le taux du droit commun et le minimum d’impôts issus de la loi de


finances 2021 :

Impôt du : 15% x 700.000 dinars = 105.000 dinars


Minimum d’impôts : 10% x 1.200.000 dinars = 120.000 dinars ne s’applique pas
Impôts à payer = 105.000 dinars

III- Les conditions de forme à respecter pour le bénéfice des avantages fiscaux et
financiers :

Le bénéfice des avantages fiscaux et financiers pour tout investissement direct (la création
d’un nouveau projet, l’extension ou le renouvellement) ou par participation en numéraire ou
en nature au capital des entreprises ou institutions lors de la constitution ou en cours de
l’activité, nécessite le respect de certaines conditions de forme :

A- Cas de l’exploitation

1) L’activité est éligible aux avantages du code des investissements

2) Le dépôt d’une déclaration d'investissement fonction de la nature d’activités


concernées par le projet auprès de :
- L’Agence de Promotion de l’Investissement et de l’innovation (APII) pour les projets
industriels et de services
- L’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) pour les projets
agricoles et de pêche.
- L’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) pour les projets touristiques et liés
- L’ Office National de l’Artisanat (ONA) pour les projets artisanaux

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- Le Centre de promotion des exportations (CEPEX) pour les sociétés de commerce


international
- L’ Instance Tunisienne de l’Investissement pour les projets dont l’investissement
dépasse 15 MD.

3) La réalisation d’un schéma de financement de l'investissement comportant un


minimum de fonds propres (minimum de 30% selon la loi et 40% selon les
professionnels, à appliquer au niveau des exercices de ce cours) conformément à la
législation et à la réglementation en vigueur.

4) La tenue d’une comptabilité conformément à la législation comptable en vigueur.

5) La production à l’appui de la déclaration annuelle de l’impôt d’une attestation prouvant


l’entrée en activité effective, délivrée par les autorités (le bureau de contrôle des impôts)
compétentes.

6) La régularisation de la situation à l’égard des caisses de sécurité sociale.

Le projet doit être entamé dans un délai d'un an à compter de la date de l’obtention de
l’attestation de dépôt de la déclaration d’investissement. A défaut cette déclaration
d'investissement est nulle.

Le commencement de la réalisation de l'investissement est matérialisé par


l'accomplissement des formalités juridiques de constitution et le lancement du programme
d'investissement.

Les opérations d’extension ou / et de renouvellement doivent respecter la notion


d’investissement tel que définie au niveau de la loi, sans être superflue ou non productif (ex :
construction du siège social etc.), aboutissant à la création d’un être moral nouveau dans le
cadre du même projet (la production ou la prestation des services initiaux).

B- Cas de réinvestissement dans les sociétés de droit commun :

L’octroi de l’avantage du réinvestissement des revenus ou des bénéfices en dehors de la


société, outre la participation dans les SICAR ou / et les FCPR est astreint à certaines
conditions de forme à respecter, aussi bien par la personne morale émettrice des actions ou
des parts sociales que par le souscripteur.

a- La société :

Outre les 6 conditions énumérées au niveau de A (cas de l’exploitation), la société


doit assurer :

7) L’émission de nouvelles actions ou parts sociales

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8) La non réduction du capital souscrit pendant une période de 5 ans à partir du premier
janvier de l’année qui suit celle de la libération du capital, sauf en cas de résorption des
pertes.

b- Le participant (actionnaire ou associé) :

L’octroi des avantages du dégrèvement fiscal, au titre de la participation au capital d’une


entreprise est subordonné au respect des conditions suivantes :

1) La production par le bénéficiaire de la déduction, à l'appui de la déclaration de l’IRPP


ou de l’IS, d’une attestation de libération du capital ou de tout autre document
équivalent.

2) La non cession des actions ou des parts sociales donnant lieu au bénéfice de la
déduction, avant la fin de la deuxième année suivant celle de la libération du capital
souscrit.

3) La non stipulation dans les conventions conclues entre la société et les souscripteurs,
de garanties hors projet ou des rémunérations qui ne sont pas liées aux résultats du
projet, objet de l’opération de souscription.

4) L’affectation des bénéfices ou des revenus réinvestis dans un compte spécial de


réinvestissement au passif du bilan, non distribuables sauf en cas de cession des
actions ou des parts sociales ayant donné lieu au bénéfice de la déduction et ce, pour
les sociétés et les personnes exerçant une activité relevant des BIC ou des BNC

5) Les revenus ou les bénéfices réinvestis sont dégagés par une comptabilité conforme à
la législation comptable ‘en vigueur’ et non distribués ou affectés à d’autres fins et ce,
dans la limite des revenus ou des bénéfices soumis à l’impôt.

C- Cas de réinvestissement dans les SICAR ou / et les FCPR :

L’octroi des avantages du dégrèvement fiscal, au titre de la participation au capital d’une


SICAR ou l’association à un FCPR est subordonné au respect des conditions suivantes :

1) La présentation à l’appui de la déclaration annuelle de l’impôt d’une attestation


délivrée par la SICAR ( le gestionnaire du FCPR ) justifiant l'emploi du capital libéré
ou des montants déposés sous forme de fonds à capital risque (l’emploi des actifs du
FCPR) selon les modalités requises.

2) Le non retrait des montants déposés sous forme de fonds à capital risque et qui
correspondent aux montants utilisés pendant une période de 5 ans à partir du premier
janvier de l'année qui suit celle de leur emploi.

3) La non réduction par la SICAR de son capital ( Le non rachat des parts souscrites
ayant donné lieu au bénéfice de la déduction ) pendant une période de 5 ans à partir du

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1er janvier de l'année qui suit celle (de l’emploi par le fonds de ses actifs
conformément aux modalités requises) de l’emploi du capital libéré sauf dans le cas de
réduction pour résorption des pertes

4) La tenue d'une comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises


pour les personnes qui exercent une activité industrielle ou commerciale ou une
profession non commerciale.

IV- Le Minimum d’impôts du droit commun et celui du régime de faveur :

Nous avons mentionné ces minima au niveau de la leçon 1, se rapportant au rappel et la


mise à jour de l’IRPP et de l’IS. Toutefois, compte tenu de leur importance, nous avons jugé
utile de les reprendre.

A- Le minimum d’impôts du droit commun :

Dans le cas de non entrée en activité et non réalisation d’un chiffre d’affaires, à partir de la
date de la déclaration d’existence, l’impôt (y compris le minimum) est exigible à partir du
quatrième exercice comptable

L’impôt annuel ne doit pas être inférieur à un minimum d’impôt égal à

- 0.2% du chiffre d’affaires brut avec un minimum égal à 500 dinars exigible même en cas de
non réalisation de chiffre d’affaires pour les sociétés non soumises à l’impôt sur les sociétés
au taux de 10%

- 0.1% du chiffre d’affaires dont les bénéfices en provenant sont soumis à l’impôt sur les
sociétés au taux de 10% ou du chiffre d’affaires réalisé de la commercialisation de produits ou
de services soumis au régime de l’homologation administrative des prix et dont la marge
bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation et aux réglementations en
vigueur avec un minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non réalisation de
chiffre d’affaires.

- 0,2% du chiffre d’affaires brut avec un minimum de 300 dinars exigible même en cas de non
réalisation de chiffre d’affaires pour les personnes physiques (BIC & BNC régime réel) .

- 0,1% du chiffre d’affaires ou des recettes dont les revenus en provenant bénéficient d’une
déduction de deux tiers ou la moitié et du chiffre d’affaires réalisé par les établissements de
santé prêtant la totalité de leurs services au profit des non résidents, prévus par la loi n° 2001-
94 du 7 août 2001, et provenant de leurs opérations avec les non résidents ou réalisé de la
commercialisation de produits ou de services soumis au régime de l’homologation
administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à
la législation et aux réglementations en vigueur, avec un minimum égal à 200 dinars exigible
même en cas de non réalisation de chiffre d’affaires.

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- Le minimum d’impôt de 200 D, 300 D ou 500D est majoré de 50% en cas de paiement
après un mois de l’expiration des délais légaux

B- Le minimum d’impôts des articles 12 et 12 bis de la loi 89-114 :

L’application de ce minimum d’impôts est exigée au cas d’un dégrèvement fiscal

Ce minimum est fixé à 10% (il était de 15% avant la L.F 2021) du bénéfice imposable avant
déduction pour les personnes morales soumises à l’I/S aux taux de 15%. Il est de 20% pour
les établissements soumis au taux de l’I/S de 35%

Ce minimum est fixé à 45% de l’impôt exigible avant déductions pour les personnes
physiques

Exemple d’application :

Monsieur Ali célibataire est un commerçant d’électroménager dégageant un BIC avant


impôts de 100.000 dinars. Il a souscrit au capital d’une entreprise Y permettant aux
souscripteurs de bénéficier d’un dégrèvement fiscal sous réserve du minimum d’impôts, pour
un montant de 60.000 dinars. Il vous consulte pour saisir l’impôt à payer.

Le Barème de l’I.R.P.P

0-5000 0%
5000-20000 26%
20000-30000 28%
30000-50000 32%
Supérieur à 50000 35%

Tout d’abord il faut déterminer l’impôt à payer avant sa participation au capital de Y.

En application du Barème, l’impôt sur le revenu à payer s’élève à : 30.600 dinars

Compte tenu des avantages accordés à la société Y. Mr Ali peut déduire le montant libéré
dans le capital de la société Y et ramener l’assiette de l’’impôt à
100.000 – 60.000 = 40.000 dinars

Dans ce cas le nouveau impôt sera de 9.900 dinars

Le minimum d’impôts est de 45% x 30.600 dinars = 13.770 dinars

L’impôt à payer par Mr Ali s’élève à 13.770 dinars

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