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Introduction
L’investissement est une notion qui fut présentée dans un premier temps comme une
notion économique.
Selon l’auteur Kahn :« la notion d’investissement est nouvelle et sa place parmi les
autres catégories de droit international est indécise. »
C’est une notion difficile à définir d’un point de vue juridique d’autant plus qu’elle se
situe au carrefour de plusieurs disciplines de droit public et privé, du droit
administratif, du droit commercial et du droit des affaires. Il est donc important de
définir la notion d’investissement (I), d’en distinguer les catégories (II) avant de
retracer son évolution (III).
I. Définition de l’investissement :
On distingue principalement entre 2 écoles : la définition subjective et la définition
objective.
La tendance subjective : fait dépendre la notion d’investissement de la volonté des
parties qui se sont unies pour contracter une opération d’investissement. Cette
définition est défendue par Jean Paul Laviec.
La tendance objective : contrairement à la tendance subjective qui fait dépende la
notion d’investissement à la volonté des parties, la tendance objective cherche au-
delà de cette volonté.
Les différentes caractéristiques de l’investissement : Carreau et Juillard ont dégagé 3
critères de définition :
1) Le premier permet de fonder l’investissement sur un apport càd pas
d’investissement sans apport.
2) Il permet de fonder l’investissement dans la durabilité.
3) Est un critère risque : pas d’investissement sans risques ou l’investisseur
perçoit une rémunération différée qui doit être en fonction des profits ou des
pertes de l’entreprise.
Cette définition est retenue aujourd’hui aussi bien en droit international qu’en droit
interne.
1. La notion d’investissement en droit international :
La notion d’investissement apparait à la 2ème guerre mondiale dans l’article 12 du
projet de la charte de la Havane en 1948.
Par ailleurs, l’article 12 de la convention de Séoul en 1985 portant création de
l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (AMGI/MIGA) qui va classer
les investissements en 2 catégories.
-Les investissements relevant de plein droit du champ d’application de la convention.
-Les investissements qui nécessite une décision du conseil d’adm de l’agence pour
bénéficier de cette garantie.
Il est à souligner également que la convention de Séoul retient 3 critères objectifs
pour définir l’investissement :
1) L’apport (qui peut être en nature ou en espèce)
2) La durée de l’apport qui doit s’étaler dans le temps
3) L’implication de l’entrepreneur qui doit pouvoir participer à la gestion de
l’entreprise
2.Qu’en est- t- il du droit tunisien ?
Aujourd’hui, l’article 3 de la loi 2016-71 portant loi de l’inv du 30/09/2016 définie
l’investissement comme suit « au sens de la présente loi, en entend par :
- Investissement : tout emploi durable de capitaux effectués par l’investisseur
pour la réalisation d’un projet permettant de contribuer au développement de
l’économie tunisienne tout en assurant ses risques et ce sous formes
d’opérations d’investissement direct ou d’opérations par participation.
La LDI prévoit des conditions pour que certains articles du CII puissent s’appliquer.
En effet, dans le JORT en trouve « certains articles du CII demeurant en vigueur »
(chapitre 1). De surcroit, il y a des régimes particuliers régis par des lois spéciales
(chapitre 2)
L’article 36 de la LDI prévoit que : « sont abrogées toutes les dispositions contraires
dont notamment certains articles de lois comportant des avantages fiscaux » une
lecture de la LDI permet d’affirmer que certains avantages prévus par des lois
spéciales sont maintenues malgré l’entrée en vigueur des nouvelles lois n2016-71 et
n2017-08.
Nous retenons 3 exemples : loi relative au PAE : parc d’activité économique (section
1), la loi relative aux sociétés (section 2) et celle relative aux établissements de santé
prêtant la totalité de leurs services aux non-résidents (section 3).
L’article 8 nv de la loi n92-81 du 3 aout 1992 relative au PAE prévoit que les travaux
d’infrastructure sont exonérés de tous les impôts.
La loi de finances de 2019 a abrogé le paragraphe 2 de cet article 8 nv pour
soumettre les entreprises installées dans les PAE à l’impôt conformément au droit
commun. De même l’article 8 bis de cette loi est abrogé à compter du 1er janvier
2019 il prévoyait un dégrèvement fiscal total mais sous réserve du minimum d’impôt.
Pour résumer on ne peut retenir aujourd’hui que les avantages financiers prévus par
les article 8 ter et 8 quater de cette loi de même la LDI a maintenue l’article 24 de
cette loi en ce qui concerne le recrutement de personnels étrangers en effet les E
établies dans les PAE peuvent recruter 4 cadres de nationalités étrangères et l’article
6 de loi LDI ajoute que le recrutement de cadres étrangers se fait dans la limite de
30% du nbr total des cadres de l’E jusqu’à la 3ème année ce taux de 30% doit revenir
à 10% à compter de la 4ème année et dans tous les cas l’E peut recruter 4 cadres de
nationalités étrangères.
Ce régime ne concerne que les employés tunisiens recrutés pour la première fois et
d’une manière permanente, dans ce cas la prise en charge par l’Etat se fait comme
suit :
- Secteurs prioritaires : 3ans
- Le 1er groupe de ZDR : 5 ans
- 2ème groupe de ZDR : 10 ans
Paragraphe 2ème : la prise en charge par l’Etat d’une partie des salaires
Cette prise en charge ne concerne que les salaires versés TN en fonction du niveau
d’encadrement dans toutes les activités sauf celles fixées par l’annexe n°1 du DG389
Lorsque le taux d’encadrement varie entre 10 et 15% la prise en charge par l’Etat se
fait sur une période d’une année de 50% du salaire versé avec un plafond de 250dt
chaque mois au titre de recrutement des diplômés d’enseignement sup ou disposant
d’un brevet de technicien sup
-Lorsque le taux d’encadrement est sup à 15% le même régime s’applique mais cette
fois ci sur une période de 3ans.