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La Didactique générale

1. Définition

Du grec « Didaktikos » qui veut dire doué pour l’enseignement, la


didactique a souvent été confondue à la pédagogie. Elle est considérée tout
d’abord comme une démarche qui favorise certains aspects de la pédagogie
en particulier l’aspect cognitif.
Cependant rien n’empêche de considérer la didactique non seulement
une démarche mais aussi une discipline. Dans cette perspective, elle
recouvre l’ensemble des approches scientifiques de l’enseignement d’une
langue depuis le choix des modèles théoriques jusqu’aux pratiques du
terrain qui en découlent selon une hiérarchie qu’on peut représenter de la
manière suivante :

a. Le niveau de la méthodologie : C’est le choix, en fonction des


objectifs, des hypothèses théoriques empruntées aux disciplines
fondamentales intervenant ici comme disciplines contributoires
(les théories d’apprentissage, les théories linguistiques, les sciences
de l’éducation et les sciences de la communication et de
l’information,…)

b. Le niveau des méthodes qui en découlent : C’est celui des choix


des démarches raisonnées et d’organisation du contenu.
(démarche du projet).

c. Le niveau pédagogique : C’est la mise en pratique, en face de


l’apprenant de ces hypothèses et ces analyses préalables qui se
concrétisent par les procédés et les techniques de classe.

Entre les disciplines fondamentales, les sciences de l’éducation et la


classe du français, il y a la didactique conçue comme un ensemble de
recherches intégrant le plus grand nombre d’apport théorique tout en
élaborant ces propres hypothèses théoriques à partir non seulement de
l’étude des contenus mais aussi des besoins et des conditions particuliers
d’enseignement /apprentissage.

2. Didactique et pédagogie : quelles frontières ?

Les rapports entre le savoir codifié et les connaissances des


apprenants dans une discipline sont au centre des intérêts de la didactique
de cette discipline. La pédagogie, elle, ne porte pas un regard prioritaire sur
les rapports au savoir.

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Elle s’intéresse plutôt aux conditions mises en place par l’enseignant
pour faciliter les démarches d’enseignement et d’apprentissage. On porte un
regard particulier aux interactions entre les différents acteurs, des séquences
d’enseignement /apprentissage.
La pédagogie et la didactique s’intéressent à la pratique de
l’enseignement et de l’apprentissage. Les résultats de leur recherche font
des disciplines théorico- pratiques.
La didactique et la pédagogie sont complémentaires dans l’étude des
séquences d’enseignement et d’apprentissage.

3. L’approche didactique en classe

L’approche didactique en classe est assimilée à un fleuve avec un


amont et un aval.
Cette représentation confirme la solidarité, la continuité et l’unité de
la réflexion didactique mais aussi et surtout l’interdépendance qui existe
entre les trois grandes familles de variables constituantes du triangle
didactique, à savoir l’enseignant, l’apprenant et le savoir.
Essayons de retracer ce cheminement de re-parcourir ce fleuve.
Au commencement, en amont de ce fleuve, il est question d’une
réflexion épistémologique sur le contenu à enseigner. Le didacticien effectue
cette réflexion sur le savoir : d’où vient ce savoir ? Comment il a évolué ?
Comment a été élaborée la transposition didactique pour passer d’un savoir
savant à ce savoir enseignable ?
A partir de quels choix et ancrages théoriques on s’est basé dans
l’élaboration de cette transposition ? A partir de quelles notions noyaux ?
Pourquoi telles notions plutôt que d’autres ? On et au niveau des choix
théoriques.
Cette réflexion continue son cheminement en passant de la théorie à
la pratique de la classe.
L’enseignant aura à méditer sur des grilles de lecture des difficultés
possibles rencontrées par les apprenants, de réfléchir sur l’évaluation, ses
types et les moyens mis en place pour l’effectuer.
De tout ce travail de réflexion entamé en amont de l’approche didactique
découle une autre démarche ; il s’agit d’une réflexion en aval, où l’on est en plein
dans la relation didactique. En se situant dans l’échelle temporelle courte à savoir le
moment du cours.
On essaie alors de comprendre ce qui s’y vit, ce qui s’y joue, quelles sont les
tensions et les ruptures du savoir et comment les gérer. A ce stade, on est au cœur
du contrat didactique défini par sa capacité de véhiculer et de gérer la relation
didactique.
Cette relation mouvante et dynamique de par la nature même de ses
constituants : un ensemble de variables.
Ainsi nous avons pu voir comment, dans une continuité sans rupture aucune,
se dessine l’approche didactique en classe à travers un temps de réflexion en amont
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qualifié d’indispensable et suite à une réflexion en aval traduite par la relation
didactique et le contrat didactique qui s’inscrit en elle.
3. Le triangle didactique

Savoir

Apprenant Enseignant

L’image du triangle didactique suggère la visualisation des trois


partenaires en présence.
Une réflexion didactique intègre le contenu d’une discipline scolaire
dans les rapports qu’entretiennent entre eux un enseignant et un apprenant.
Il n’est pas possible de parler de didactique, écrit Martinaud, sans l’exercice
de ce qu’on peut appeler : une responsabilité par rapport au contenu de la
discipline.
Ce rapport à une discipline scolaire est incontournable quand on parle
de didactique.
Cela ne signifie pas que le pole contenu est le pôle majeur, une
approche didactique s’intéresse aux relations qu’entretiennent entre eux les
trois pôles du Triangle.
Il s’agit plutôt d’un triplet solidaire que de trois sommets d’un
triangle.
En effet le triangle didactique symbolise une surface d’intersection
entre trois catégories de variables :

 Celles relatives au savoir (objet de rencontre entre l’enseignant et


l’apprenant)
 Celles relatives à l’enseignant
 Celles relatives à l’apprenant

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