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Samantha Langis
Faculté d’administration
Université de Moncton, Campus de Moncton
Août 2022
REMERCIEMENT
Il me sera très difficile de remercier tout le monde, car c’est grâce à l'aide de nombreuses
personnes que j’ai pu mener cette thèse à son terme.
J aimerais remercier la professeure Tania Morris qui fut une grande raison de mon
introduction à la recherche et pour son appui dans mes différents projets. Le professeur Jules
Comeau, le directeur du programme de maîtrise ès sciences gestion, pour avoir accepté la
poursuite de ma deuxième maîtrise, malgré mon passé pédagogique dans un différent
domaine, ainsi que la Faculté des études supérieures et de la recherche (FESR) pour le
soutien académique.
Je ne peux pas oublier les différents professeurs/professeures, tels que Lova Rajaobelina
et Gilles Marcoux qui ont été membres de mon comité consultatif. Leurs remarques m’ont
permis d envisager mon travail sous un autre angle et apporter des améliorations à ma thèse.
Pour tout cela, je les remercie. J’aimerais remercier mon comité de jury composé de Lova
Rajaobelina, Kadia George Aka et Amélie Guèvremont pour leurs temps et commentaires.
Un gros merci à la Banque Nationale pour leur subvention du programme pour une relève
innovante et performante en PME, ainsi qu'Uni Coopération, l’Université de Moncton et le
Gouvernement du Nouveau-Brunswick (GNB), ainsi que Comeau’s Sea Food Ltd pour
l’aide financière durant les deux dernières années.
Ill
Les derniers remerciements, mais non les moindres vont à mon conjoint, Patrick Langis,
qui m’a encouragée, suivie et a su croire en moi dans tous les changements de parcours que
j ai entrepris dans les dernières années. Je n’aurais pas pu écrire cette thèse sans son appui
et sa patience qui m'ont permis de garder les yeux sur le but final et m'ont permis de terminer.
Je ne peux pas oublier mes parents Richard et Bonnie Pelletier, ainsi qu’à ma sœur Sarah
Pelletier qui ont tout fait pour m’aider, qui m’ont encouragée et surtout supportée dans tout
ce que j’ai entrepris. Merci !
SOMMAIRE
Les chercheurs en marketing essaient, depuis des décennies de comprendre et de prédire
le comportement des consommateurs (Brakus et al., 2009). Les contributions de ces
recherches aident les entreprises à mieux cibler leurs actions et les permettent de développer
des stratégies réussies. Cela dit, qu’arrive-t-il aux modèles et aux concepts constitutifs
lorsque le monde du consommateur est bouleversé? Les théories et les pratiques en
marketing tiennent-elles toujours?
L’amvée de la COVID-19 laisse ses marques sur le monde des affaires au Canada depuis
mars 2020. Du côté des entreprises, elles ont dû rapidement revoir leur planification en
raison des restrictions physiques et sociales mises en place par les gouvernements. Malgré
leurs efforts, on constate 1 effet dévastateur de la pandémie sur l’économie. La fédération
canadienne de l’entreprise indépendante (Fédération canadienne de l’entreprise
indépendante [FCEI], 2021) annonce que plus d’une PME sur six risque de fermer de
manière permanente due à la COVID-19,
Quant aux consommateurs, ils sont confus et craintifs. La COVID-19 a changé leurs
perceptions et a eu un impact pressant sur les comportements d’achat et de consommation.
Le peu de recherche ayant examiné l’impact de la pandémie sur le comportement du
consommateur (p. ex., Ahmed et al., 2020 ; Donthu et Gustafsson, 2020; Hall et al., 2020;
Lang, 2020, Yuen et al., 2020) soulève principalement des changements au niveau des
comportements, tels qu une augmentation accrue des achats de panique (panic buying) et/ou
la thésaurisation (hoarding) qui pourraient être expliquées, entre autres, par la peur de
1 inconnue, la perception de la rareté des produits, le mécanisme d’adaptation et les facteurs
psychologiques et sociaux (ex. motivation, perception, apprentissage, croyances et
attitudes). Cependant, très peu de recherches démontrent un changement sur l’expérience
client, un concept très important en marketing.
L expérience client est définie comme une série d'interactions entre le client et le produit
ou 1 entreprise provoquant une réaction positive ou négative. Elle est personnelle, à cause
des influences internes et externes du consommateur (Gentile et al., 2007). La littérature
démontre quelques théories permettant de conceptualiser l’expérience client. Une théorie qui
ressort comme étant prioritaire est celle de Schmitt (1999a) qui explique que l’expérience
vécue par le consommateur est composée de cinq dimensions : 1) les expériences cognitives
(think), 2) les expériences sensorielles (sense), 3) les expériences affectives (feel), 4) les
expériences comportementales (act) et 5) les expériences sociales (relate). Certes,
l’expérience client est importante puisqu’elle agit directement sur la loyauté, le bouche-à-
oreille et la satisfaction des consommateurs (Brakus et al., 2009; Lemon et Verhoef, 2016;
Verhoef et al., 2009) tous des éléments convoités par les entreprises, surtout dans des temps
difficiles tels que ceux vécus pendant la COVID-19. Cela dit, les dimensions de l’expérience
client sont-elles affectées par la venue imposante de la pandémie? Les stratégies des
entreprises doivent-elle être adaptées? Peu de données actuelles en lien avec le
comportement du consommateur existent permettant de mieux comprendre les changements
occasionnés par le COVID-19 (Loxton et al., 2020). De telles données sont cruciales à la
fois afin de mieux comprendre et répondre aux besoins des consommateurs pendant ces
temps tumultueux, mais également afin d’aider les entreprises qui font face à un avenir
incertain.
La question de recherche de cette thèse est ainsi la suivante : Quel est l’impact de la
COVID-19 sur l’expérience client en magasin ? De cette question de recherche découle deux
objectifs prioritaires soit 1) mieux comprendre si et comment l’expérience client (et ses cinq
dimensions cognitive, affective, sensorielle, comportementale et sociale) a été transformée
avec la venue de la pandémie et 2) identifier les éléments de l’expérience client qui ont été
modifiés, ainsi que les aspects qui demeurent inchangés.
A ces fins, la méthode qualitative est utilisée pour recueillir les données par l’entremise
d’entrevues semi-dirigées. Les entrevues ont été administrées de janvier à février 2022
auprès de 20 consommateurs portant sur l’expérience vécue pendant la COVID-19 en
magasin, spécifiquement reliée aux cinq dimensions expérientielles. Les répondants varient
de l’âge de 19 à plus de 70 ans et sont résidents de plusieurs régions du Nouveau-Brunswick.
Une méthode de recrutement de convenance a permis d’accumuler des données permettant
de répondre à la question de recherche. L’utilisation du programme Nvivo permet la
VI
codification et l’analyse des données ressorties des entrevues retranscrites de manière plus
rapide et plus constante.
Bien que l’étude comporte des limites, spécifiquement sur la méthode exploratoire
utilisée. La méthode qualitative peut apporter une certaine subjectivité du point du vue du
chercheur, c’est pour cette raison que l’utilisation de méthodes de validité et fiabilité de
1 étude ont été utilisées. De plus, l’aspect temporel de cette étude peut apporter une deuxième
limite. L’étude apporte une occasion de découvrir les impacts de la COVID-19 sur un plus
grand échantillon ou à différents groupes et même l’occasion d’utiliser une méthode de
recherche quantitative pour y retrouver des informations variées. Une deuxième avenue qui
VII
Méthodologie de la recherche.............................................................................................. 49
3.1. Le choix d’un paradigme épistémologique........................................................... 49
3.2. Le choix de la recherche qualitative....................................................................... 50
3.3. La méthode de collecte de données...:....................................................................52
3.3.1. Le développement d’un guide d’entrevue................................... 54
3.3.2. Le prétest........................................................................................................... 56
3.4. La population et l’échantillon de l’étude................................................................57
3.4.1. Critères de sélection et d’exclusion des participants..................................... 57
3.4.2. Le recrutement des participants....................................................................... 59
3.4.2.1 L’échantillon final...................................................................................... 60
3.5. Conduites des entrevues semi-dirigées.................................................................. 61
3.5.1. Préparation des entrevues.................................................................................61
3.5.2. Le déroulement des entrevues......................................................................... 62
3.5.3. Transcription des données................................................................................63
3.6. Méthode d’analyse des données............ ................................................................ 64
3.6.1. Étape 1 : La codification................................................................................. 64
3.6.2. Étape 2 : L’analyse.......... ................................................................................ 66
3.7. La fiabilité et la validité de l’étude......................................................................... 66
3.8. Les considérations éthiques..................................................................................... 69
CHAPITRE IV 71
Résultats................................................................................................................................. 71
4.1. L’expérience client générale en magasin vécue par les participants................... 71
4.1.1. L’importance du bon service à la clientèle pour l’expérience client............72
4.1.2. L’importance d’un bon environnement physique (atmosphère) pour
l’expérience client.......................................................................................................... 73
4.1.3. L’importance de la disponibilité et du prix des produits pour l’expérience client
75
4.1.4. Autres aspects importants pour l’expérience client........................................75
4.2. Les dimensions de l’expérience client vécue en magasin par les participants.. 76
4.2.1. L’impact sur la dimension cognitive............................................................... 78
4.2.1.1. Les impacts liés à la préparation et la planification............................... 81
4.2.1.1.1. Aucun changement apporté à la préparation et planification........ 81
4.2.1.1.2. Changements apportés à la préparation et planification................. 81
4.2.1.2. Les impacts liés à l’orientation d’achat.................................................. 83
IV
Tableau 10. Définition des différentes méthodes de recherche qualitatives selon Fortin et
Gagnon (2016, p. 33 - 35)................................................................................................. 52
Tableau 15. Les aspects permettant d’avoir une bonne expérience générale en magasin
d’après les participants................................................................................................ 72
Tableau 17. Tableaux synthèses des analyses reliées aux sous-thèmes des dimensions
expérientielles.............................................................................. 77
Tableau 23. Les changements apportés par la COVID-19 qui, d’après les répondants,
devraient demeurer postpandémie..............................................................................130
Tableau 24. Les changements apportés par la COVID-19 qui d’après les répondants ne
devraient pas rester postpandémie..............................................................................131
Tableau 26. Exemples de causes de confusion chez les consommateurs, classées par
éléments en magasin et propriétés environnementales (de Garaus et al., 2015, p. 1006
1007) 186
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Situation canadienne des cas confirmés et des décès de la COVID-19 (janvier 2022)
(Reproduit de World Health Organization [WHO], 2022).................................... 8
Figure 2. Les quatre domaines d’une expérience (Adaptation de Pine et Gilmore (1998)) 24
Figure 3. Intégration des facteurs et dimensions dans les modules du marketing expérientiel
de Schmitt (1999).......................................................................................................... 28
Figure 4. Distribution des réponses d’un sondage sur l’utilisation de l’achat en ligne
d’épicerie avant, pendant et après COVID-19 (Source : Shen et aL, 2022)............ 44
Figure 7. Modèle synthèse des impacts (ou non) influençant les différentes étapes de
l’expérience client... ................................ 148
INTRODUCTION
C’est le 11 mars 2020, après une abondance de cas de la COVID-19, que le premier
ministre du Canada impose des restrictions partout dans le territoire (Trudeau, 2020), à la
suite de l’annonce de l’OMS dénonçant officiellement la COVID-19 comme une pandémie
(Pan American Health Organisation [PAHO], 2020). Ces restrictions imposées, comprenant
les limitations de l’aspect physique (ex. deux mètres entre chacun) et même de l’aspect social
(ex. aucune visite de la famille ou des amis(es)) (Agence de la santé publique du Canada
[ASPC], 2O22d), ont perturbé les habitudes du public, incluant celles en lien avec la
consommation. Les entreprises ont dû revoir leur planification, ainsi que leurs stratégies en
raison des restrictions physiques et sociales mises en place par le gouvernement. Un auteur
décrit que les implications de la COVID-19 sur le monde des affaires n’étaient pas
inattendues; Sheth (2020) mentionne qu’il était « attendu » d’avoir une pandémie
éventuellement, mais les entreprises n’étaient pas réellement prêtes pour les fermetures, les
pertes d’emplois et les changements dans la demande de produits (Sheth, 2020).
Donthu et Gustafsson (2020) démontrent que certaines entreprises, malgré leurs efforts,
ont été touchées plus difficilement que d’autres par les effets dévastateurs de la pandémie.
Des défis importants liés aux finances et opérations des organisations des divers secteurs ont
été relevés, lirais de manière encore plus pressante auprès des petites et moyennes entreprises
(PME). En effet, la fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI, 2021) ressort
qu’une PME sur six est à risque de fermer les portes de manière permanente à cause de la
COVID-19; cela représente au-delà de 181 000 entreprises canadiennes. Ce rapport fut
publié en janvier 2021, et démontre une augmentation du premier rapport qui mentionnait
qu’une PME sur 7, représentant 158 000 entreprises (FCEI, 2020) allait fermer. Un rapport,
publié en février 2021, démontrait qu’une PME sur quatre envisage de fermer au Nouveau-
Brunswick spécifiquement (Radio-Canada, 2021). D’après le rapport, ces fermetures
représenteraient au-delà de 2,4 millions d’emplois. En 2020, la FCEI (2021) dénonçait que
58 000 entreprises sont devenues inactives.
Les consommateurs ont dû, eux aussi, rapidement adapter leurs processus et revoir leurs
intentions d’achat. Les recherches publiées sur le sujet démontrent une comparaison avec
2
d’autres désastres naturels (ex. des tremblements de terre et des ouragans) ou de crises
sanitaires (ex. S RAS) (Hall et al., 2020; Loxton et al., 2020; Yuen et al., 2020). D’autres se
sont concentrées sur les changements de comportements, spécifiquement d’achat de panique
(panic buying) (Ahmed et al., 2020; Hall et al., 2020; Loxton et al., 2020; Yuen et al., 2020)
ou de thésaurisation (hoarding) (Donthu et Gustafsson, 2020; Hall et al., 2020; Laato et al.,
2020; Lang, 2020; Loxton et al., 2020). En effet, les chercheurs en marketing essaient,
depuis des décennies, de comprendre et de prédire le comportement des consommateurs
(Brakus et al., 2009). Cela dit, qu’arrive-t-il aux modèles et aux concepts constitutifs connus
lorsque le monde du consommateur est bouleversé? Les théories et les pratiques en
marketing tiennent-elles toujours?
occupé signifiait que celui-ci était populaire et de qualité. Cet indice est modifié parce qu'un
hôtel à capacité exemple, peut maintenant signifier qu’il y a beaucoup de gens et que le
risque d’exposition augmente. Ces recherches n’éclairent pas suffisamment sur l’adaptation
des commerces ou des consommateurs face aux changements apportés à l’expérience client
par cette pandémie en magasin.
Ce que les recherches démontrent est que l’expérience client positive et plaisante
prépandémique vécue en magasin s’est vue envahie par la peur et la crainte du
consommateur face à la COVID-19. Les informations partagées dans les médias sociaux
étaient ambiguës, ce qui a malencontreusement augmenté la crainte chez les consommateurs
(Ahmed et al., 2020; Junusi, 2020; Laato et al., 2020; Lang, 2020; Loxton et al., 2020; Yuen
et al., 2020) et qui a directement augmenté les ventes des produits de consommation de base
(Ahmed et al., 2020; Loxton et al., 2020; Milakovic, 2021). La modification significative
des expériences en magasins et même des expériences derrière l’écran a occasionné
beaucoup de chambardements, et ce, dans une courte période. Les consommateurs, ainsi que
les entreprises, ont trouvé la période d’adaptation exigeante et les changements difficiles à
accepter et à tolérer (Donthu et Gustafsson, 2020). Depuis, des questionnements persistent
quant à la nouvelle réalité engendrée (ou provoquée) par cette pandémie. Qu’est-il advenu
de l’expérience client que les consommateurs connaissaient avant cette crise sanitaire? Doit-
on prévoir une évolution permanente de cette expérience et de ce qui la compose? Est-ce que
certains aspects de cette expérience demeurent inchangés?
il est fort probable que chacune des dimensions de l’expérience client a été affectée
différemment par la venue imposante de la COVID-19, mais comment exactement?
La question plus générale permet d’explorer ce sujet peu documenté et ainsi approfondir
les connaissances relatives à l’impact de la COVID 19 sur l’expérience client en magasin
spécifiquement. Cette recherche aspire à répondre à cette question, en atteignant deux
5
Somme toute, les contributions de cette recherche permettront d’adapter les méthodes
marketing actuelles et d’utiliser une meilleure approche dans le futur pour exécuter la
stratégie expérientielle au sein des entreprises. La compréhension des inquiétudes et des
changements dans les comportements des consommateurs face à l’expérience vécue
permettra à plusieurs entreprises (incluant les commerces de détail et les entreprises de
service) de s’adapter et de continuer à offrir l’expérience client recherchée par le
consommateur. Il est souhaité que les résultats de cette recherche permettent aux entreprises
de fortifier leur différenciation et ainsi, se distinguer non seulement des autres entreprises
physiques ('Brique et Mortier' ou bricks and mortars store), mais également des entreprises
en ligne, qui depuis la COVID-19 ont augmenté en popularité (Arciere, 2021; Avgar, 2021;
Groupe Banque TD, 2020; Hall et al., 2020; Loxton et al., 2020; Zenon, 2021). Du côté
théorique, cette recherche identifie des avenues de recherche plus spécifiques sur les
problèmes rencontrés par les consommateurs. Elle contribuera à l’évolution théorique des
changements encourus par la COVID-19. Ainsi, la compréhension de la transformation des
comportements des consommateurs permettra non seulement aux chercheurs de faire évoluer
6
les connaissances, mais également aux praticiens d’inclure ces impacts dans la conception
et la mise en œuvre des approches expérientielles en contexte actuel.
Cette thèse est divisée en six grands chapitres. Le premier chapitre porte sur la revue de
littérature, comprenant les définitions des concepts clés de la recherche, un survol des
recherches portant sur l’impact de la COVID-19 jusqu’à présent, ainsi qu’une synthèse des
perspectives théoriques du marketing expérientiel. Quant au deuxième chapitre, il présente
le cadre théorique, démontrant les liens entre les théories marketing et les effets de la
COVID-19 connus et conclus en exposant la proposition de recherche. Le troisième chapitre
porte sur la méthodologie de la recherche utilisée. Ce chapitre permet de comprendre le devis
de recherche qualitatif, ainsi que la méthode d’échantillonnage, de collecte de données et
d’analyse des données effectuée pour soulever les résultats de cette recherche. Le chapitre
suivant illustre les résultats de la recherche à l’aide de tableaux et de citations directes des
participants de l’étude. Le chapitre cinq trace un parallèle entre la théorie et les résultats
obtenus, afin de répondre à la question de recherche. En guise de conclusion, cette thèse se
termine avec un bref retour sur les résultats et la démarche, ainsi que la présentation des
contributions, des limites et des avenues de recherche.
CHAPITRE I
Revue de littérature
Afin de bien appréhender le contexte et les spécificités de cette recherche, il est important
d'examiner la recension des écrits à ce jour entourant la COVID-19, ainsi que de présenter
la revue de la littérature portant sur le marketing expérientiel.
Au Canada, le premier cas fut déclaré à Toronto, en Ontario, le 23 janvier 2020 en lien
avec un voyage en Chine (Silverstein et al., 2020). En moins de trois mois, le 2 avril 2020,
le Canada atteint plus de 10 000 cas et la somme mondiale atteint le million (Young, 2020).
Selon Statista (2021b) près d’un an plus tard, le 3 avril 2021, le Canada atteint plus de 1
million de cas. Après cinq autres mois (1er octobre 2021), ce chiffre grimpe à plus de 1,6 et
le nombre de mortalités au pays s’élève à plus de 28 000 (ASPC, 2022c). En mars 2022, le
compteur de cas est au-delà de 3 millions; cependant le chiffre réel peut être beaucoup plus
élevé, car certaines provinces ne demandent plus de test de confirmation depuis 2022. De
plus, le nombre de décès excède 37 000 personnes au Canada (ASPC, 2022c).
Situation canadienne
Hebdomadairement (2020-2022)
3 419 779
Cas confirmés
Morts
Figure 1. Situation canadienne des cas confirmés et des décès de la COVID-19 (janvier
2022) (Source : reproduit de World Health Organization [WHO], 2022)
restrictions plus ou moins sévères lors des sorties en magasins (OMS, 2022b). Présentement,
il y a cinq variants préoccupants d’après l’OMS : Alpha, Bêta, Gamma, Delta et Omicron
(OMS, 2022c)1.
1 Cette thèse tient compte de toutes ces variantes confondues lorsqu’elle utilise les termes pandémie, COVID-
19 ou coronavirus.
10
auteurs (Ahmed et al., 2020; Junusi, 2020; Laato et al., 2020; Lang, 2020; Loxton et al.,
2020; Yuen et al., 2020) dénoncent que l’utilisation des médias sociaux a bel et bien fourni
de l’information fautive ou exagérée sur la pandémie pour augmenter la peur chez les
consommateurs. Quant aux contextes technologiques, ils comprennent les deux grands
perturbateurs, soit le téléphone intelligent et l’intelligence artificielle (Sheth, 2020). En effet,
les recherches démontrent que l’utilisation des outils technologiques et numériques a vu une
croissance démesurée depuis l’arrivée de la pandémie : un sondage effectué par l’entreprise
McKinsey & Company démontre une augmentation d’environ 20% dans l’utilisation de la
digitalisation dans l’interaction de ces consommateurs, comparativement à la situation
prépandémique (LaBerge et al., 2020). Finalement, les contextes politiques et
réglementations sont importants, spécialement lorsqu’ils génèrent des impacts sur l’aspect
social ou la sécurité du consommateur, comme dans le cas de la COVID-19.
La COVID-19 est un phénomène inédit et les recherches sur le sujet sont alors
déficientes. Comme soulevé par Sheth (2020), les désastres naturels produisent beaucoup de
changements sur les comportements des consommateurs. Ainsi, certains chercheurs en
marketing, et autres disciplines (ex. management, psychologie...) ont essayé de comparer la
pandémie actuelle et ses effets sur le comportement humain aux désastres déjà survenus. Le
tableau 1 identifie les désastres ayant été ciblés aux fins de comparaison par différents
auteurs incluant plus spécifiquement les crises sanitaires passées.
11
Tableau 1. Les crises et désastres naturels qui sont comparés à la COVID-19 dans les
recherches (Source : Auteure)
Loxton et al.
Faroôq et al.
He et Harris
Mehta et al.
Occurrence
Laato, et al.
Hall et al.
(2020)
(2020)
(2020)
(2020)
(2020)
(2020)
Désastres naturels
Tremblement de terre Canterbury (2010 2
X X
2011)
Grande dépression (1930) X 1
Ouragan Irma (2017) X 1
Crises sanitaires
H1N1 X X X 3
Influenza X X 2
SARS X X 2
Grippe espagnole X 1
Ebola X 1
MERS X 1
Quant à Farooq et al. (2020), ils démontrent l’évolution depuis la grippe espagnole et
comment l’information se propage plus rapidement aujourd’hui, mais cela peut-être un
inconvénient, autant qu’un atout. Le partage d’information peut augmenter l’anxiété et
provoquer des problèmes de communication. Laato et al. (2020) ajoute que l’augmentation
de' l’information en ligne cause non seulement de l’anxiété, mais également des changements
dans les comportements. Ces deux articles discutent de la théorie de la motivation de
protection (protective motivation theory, PMT) qui explique les réponses comportementales
individuelles des gens dans des situations plaçant leur santé en péril (Farooq et al., 2020;
Laato et al., 2020). La PMT est associée aux différentes actions prises par les gens, dont
deux très importantes soit, la cyberchondrie et la surcharge d’information. La cyberchondrie
est définie comme une recherche obsessionnelle en ligne d’information souvent médicale,
généralement sur les symptômes et les conséquences d’une maladie (Akhtar et al., 2020;
Farooq et al., 2020; Laato et al., 2020) ce qui mène à une inquiétude et une perception
d’avoir besoin d’être prêt pour le futur. La surcharge d’informations est une condition dans
laquelle on ne peut pas traiter toutes les communications et les entrées d’information, et par
conséquent, le processus de collecte d’informations se termine ou reste inefficace (Farooq
et al., 2020; Himma, 2007; Laato et al., 2020). Il a été constaté que la cyberchondrie et la
12
Bien que la COVID-19 soit un nouveau désastre, celle-ci se rapproche tout de même aux
différentes crises vécues auparavant, avec deux grandes différences : la sévérité et la
globalisation de celle-ci. Il n’y a pas seulement un pays ou un continent qui est affecté, mais
pratiquement toute la population humaine. Pour ces raisons, il est alors important de mener
des études propres au contexte actuel (et non seulement des comparaisons à d’autres
désastres) afin de déceler les différences en termes de comportement du consommateur et
mieux appréhender la situation.
l’argent (Jackson, 2021). Quelques auteurs (Camilleri, 2022; Donthu et Gustafsson, 2020;
Lang, 2020) ont démontré que les consommateurs sont inquiets de leurs finances et qu’ils
font attention à leurs achats; ils font l’achat d’articles nécessaires seulement (Bhargava et
al., 2020; Degli Esposti et al., 2021; Hall et al., 2020; Laato et al., 2020). En ce sens, les
achats non discrétionnaires ont atteint des records de ventes surtout au début de la pandémie.
Les achats non discrétionnaires, par exemple des produits de base ou de nécessité, se
distinguent des achats de types discrétionnaires qui sont plutôt liés au plaisir. Une firme
américaine, NC Solutions, a démontré qu’en une journée, des articles de besoin de base, tels
que le papier de toilette, les essuie-tout, les savons liquides et les nettoyants à multi surface,
ont augmenté en chiffre de vente (Loxton et al., 2020), soit une augmentation des ventes
respectives de 845 %, 536 %, 394 % et 766 %. De plus, en moins d’une semaine,
l’augmentation sur les biens de grande consommation était au-delà de 55 % (NC Solutions,
2020b). Cette augmentation d’achats non discrétionnaires fut causée principalement par
deux grands comportements : l’achat de panique (panic buying) et la thésaurisation
(hoarding). Ces comportements sont principalement produits par un mécanisme
d’adaptation. Le soulagement de l’anxiété et la perception de prendre le contrôle sur la
menace (Ahmed et al., 2020; Loxton et al., 2020; Yuen et al., 2020) de cette pandémie en
sont les résultats. Le tableau 2, ci-dessous, démontrent les auteurs qui ont abordé l’achat de
panique et la thésaurisation dans leurs articles.
CS
C4
y R CD
Achat de panique
X X
(panic buying)
Thésaurisation
X X X X 10
(hoarding)_____
14
Un autre comportement qui a été modifié est celui du magasinage en ligne (Dangelico et
al., 2022; Lang, 2020). Plus précisément, l’augmentation des dépenses en ligne en 2020 ont
fait un saut d’environ 25 % comparativement à l’année précédente en raison de la pandémie
(Hall et al., 2020), et les ventes au détail (physique) ont diminuées d’environ 16,4 % en avril
de cette même année (Loxton et al., 2020). Entre novembre 2020 et mars 2021, 9 % des
Canadiens ont dévoilé avoir acheté des biens en ligne pour la première fois, et 13 % ont
déclaré avoir commandé des produits d'épicerie en ligne pour la première fois pendant la
pandémie (Statistique Canada, 2021b).
Finalement, Verhoef et al. (2022) ont publié un article sur les prédictions des effets de
la COVID-19 et l’un des effets sur le comportement ressorti est l’accent accru sur les
comportements durables et l’achat local. Ali et al. (2021) ajoutent plus spécifiquement trois
impacts sur le comportement du consommateur : soit 1) celui de la sensibilisation à
1 ’environnement (p. ex. la conscientisation sur la rareté et la consommation de l’eau (Gômez-
Llanos et al., 2020)); 2) celui de la consommation durable (Dangelico et al., 2022; Severo
et al., 2021); et 3) celui de la préoccupation sociale (p. ex. l’achat local (Severo et al.,
2021)).Cela dit, Mittal et al (2022), ressortent certains impacts négatifs de la COVID-19 sur
1 ’ environnement spécialement dû au confinement apporté par cette dernière. Par exemple, il
y a l’augmentation de production de déchets, plus spécifiquement de plastique à usage
unique (Mittal et al., 2022; Zambrano-Monserrate et al., 2020) et, une diminution dans
l’utilisation du transport en commun et de covoiturage due au risque de contamination
(Dangelico et al., 2022; Degli Esposti et al., 2021).
1.2. Contexte des notions et des concepts théoriques issus du marketing expérientiel
Dans les années soixante, les marketeurs commencent à utiliser le marketing mix, une
combinaison de moyens (4P : prix, produit, place et promotion) qui permettent à l’entreprise
de se promouvoir (Bartels, 1976; Thomas, 2018). Quelques années plus tard, les chercheurs
démontrent l’importance et la raison d’être de la surveillance de la satisfaction et la fidélité
des clients, principalement leurs attitudes et leurs perceptions (Lemon et Verhoef, 2016).
Par la suite, dans les années 1980, le terme qualité de service s’intégre dans la stratégie
de marketing de l’entreprise. Parasuraman et al. (1985) et Zeithaml et al. (1996) expliquent
que l’entreprise commence à mettre de l’importance au développement d’une stratégie
portant sur la satisfaction des attentes des consommateurs. La notion de l’expérience
commence à être discutée par Holbrook et Hirschman (1982) (Chaney et al., 2018; Qader et
Omar, 2013). Ils ressortent la notion qu’un consommateur peut rêver, ressentir et éprouver
du plaisir (fantaisie, feeling andfun, triple F’s) face à un achat. Ils démontrent que celui-ci
ne fait pas un achat seulement pour des raisons fonctionnelles et utilitaires, mais pour des
raisons hédoniques également (Brunswick, 2014; Chaney et al., 2018).
En 1985, FAMA revoit sa définition originale pour y ajouter les concepts nouvellement
connus : « Le marketing est le processus de planification et d’exécution de la conception, du
2 Traduction libre de Thomas (2018, p.958): « Marketing is the performance of business activities that direct
the flow of goods and services from producers to consumers ».
16
Dans les années 2000, un nouveau concept de l’expérience client est venu s’introduire
au glossaire du marketing, l’expérience de marque (brand expérience). Les associations de
marques telles que les pensées, les sentiments, les perceptions, les expériences, les
croyances, les attitudes du consommateur deviennent une opportunité vers l’amélioration
des expériences d’achat. Les entreprises commencent également à suivre les différents points
de contact entre la marque et le consommateur; les chercheurs appellent cela le parcours
client (customer journey) (Hamilton et Price, 2019; Kuehnl et al., 2019; Lemon et Verhoef,
2016; Qader et Omar, 2013). L’AMA modifie la définition plusieurs fois, en suivant les
nouvelles découvertes marketing, avant d’arriver à cette dernière : « Le marketing est
l'activité, l'ensemble d'institutions et les processus de création, de communication, de
3 Traduction libre de Thomas (2018, p.958) : « Marketing is the process of planning and executing the
conception, pricing, promotion, and distribution of goods, ideas, and services to create exchanges that satisfy
individual and organizational goals. »
17
livraison et d'échange d'offres qui ont de la valeur pour les clients, les consommateurs, les
partenaires et la société dans son ensemble » (American Marketing Association, 2017).
Les derniers paragraphes ont démontré que la discipline du marketing s’est vue
largement transformée par l’émergence d’une approche expérientielle de la consommation
durant les dernières décennies. En effet, le marketing continue constamment d’évoluer, tout
comme les consommateurs. Chaque nouvelle innovation, nouvelle influence, ou nouvelle
perturbation apporte une progression des concepts ou théories issus de la discipline. Dans le
cadre de cette recherche, la COVID-19 constitue l’un de ces changements provocateurs
pouvant avoir un impact important sur le marketing et ses postulats théoriques. Il ne reste
qu’à trouver les évolutions ou changements apportés par celle-ci afin de pouvoir s’y adapter.
L’expérience client a été décrite de nombreuses manières par les chercheurs. L’annexe 1
organise en ordre croissant ces définitions sous forme de tableau. Une définition proposée
par Gentile et al. (2007) intègre plusieurs éléments importants des différentes définitions qui
permettent l’interprétation du terme expérience d’une manière plus complète. Cette
définition est également utilisée par Lemke et al. (2011); Maklan et Klaus (2011) et Verhoef
18
et al. (2009); Waqas et al., (2021), pour en énumérer quelques-uns, et sera celle utilisée dans
le but de cette recension des écrits.
Les concepts clés soulignés dans la définition font ressortir des points importants
pouvant être examinés plus en profondeur : soit l’expérience 1) en tant que phénomène
holistique (impliquant le consommateur à différents niveaux), 2) issu d’un ensemble
d’interactions, 3) qui est personnelle (subjective) et 4) qui mène à une réaction ou un niveau
A’appréciation. Ces éléments sont précisés dans les prochains paragraphes.
4 Traduction libre de Gentile et al., 2007, p.397 : « The Customer Experience originates from a set of
interactions between a customer and a product, a company, or part of its organization, which provoke a reaction.
This experience is strictly personal and implies the customer’s involvement at different levels (rational,
emotional, sensorial physical and spiritual). Its evaluation depends on the comparison between a customer’s
expectations and the stimuli coming from the interaction with the company and its offering in correspondence
of the different moments of contact or touch-points »
19
consommateur dans un canal (ex. en magasin) peuvent être intégrées ainsi qu’affecter
l’expérience dans un autre canal (ex. en ligne, telle qu’une critique de produit) (Becker et
Jaakkola, 2020; Verhoef et al., 2009).
Tableau 3. Les influences internes et externes pouvant affecter l’expérience client (Source :
Auteure)
O'
Carù et Cova (2006)
Gentile et al (2007)
( 1102)
Lemon et Verhoef
Becker et Jaakkola
Hirschman (1982)
Kranzbühler et al.
B
Mogilncr(2014)
Same et Larimo
Bhattacharjee et
(N
Holbrook et
Occurrence
(2016)
(2012)
(2018)
(2020)
"5
PP
T
-C
>
Facteurs intemes/personnels
Ressources financières X X X X X X 6
Implication X X X X X 5
Expériences passées X X X X 4
Aspects 3
X X X
sociodémographiques
Comportement et X 3
X X
personnalité
Facteurs externes
Environnement X X X 6
X X X
(esthétique)
Famille/amis (sociale) X X X X X X 5
Produits (emballage, X 4
X X X
marque)
Communication
(marketing, médias X 1
sociaux)
Dans un premier temps, le marketing expérientiel apporte une grande contribution aux
consommateurs par des expériences interactives et engageantes (Becker & Jaakkola, 2020;
Carù et Cova, 2006; Chang et Homg, 2010; Gentile et al., 2007; Lemke et al., 2011 ; Lemon
et Verhoef, 2016; Maklan et Klaus, 2011; Same et Larimo, 2012; Verhoef et al., 2009).
Gentile et al. (2007) tentent de démontrer les bienfaits de l’expérience pour le consommateur
en faisant la distinction entre les valeurs hédoniques (apporte de la joie, pour le plaisir) et les
valeurs utilitaires du produit. Bien que les produits puissent être utilitaires, tels que de la
nourriture, ils peuvent aussi apporter de la joie ou du plaisir, tels que la collation préférée du
consommateur. Finalement, les expériences peuvent mener à un engagement du
consommateur (customer engagement) qui signifie l’importance de la connexion et la
participation des interactions entre celui-ci et l’entreprise et la motivation qui y est associée
(Lemon et Verhoef, 2016).
Dans un deuxième temps, du côté des entreprises, l’apport du marketing expérientiel est
également substantiel. Malgré le fait que l’entreprise ne puisse pas contrôler la réponse
subjective des consommateurs concernant leur expérience, elle peut chercher à influer sur
22
les stimuli auxquels les clients réagissent (Becker & Jaakkola, 2020). En fait, cette réponse
ou réaction va au-delà de la simple confirmation « J’aime le produit »; elle influence les
prochains comportements envers la marque ou l’entreprise. Les conséquences qui découlent
de la satisfaction du consommateur envers son expérience sont bénéfiques pour l’entreprise,
telles que la loyauté ou l’engagement d’achat multiple, la crédibilité de la marque et le
bouche-à-oreille (Brakus et al., 2009; Chaney et al., 2018; Khan et Rahman, 2015;
Kranzbühler et al., 2018; Kuehnl et al., 2019; Lemke et al., 2011; Lemon et Verhoef, 2016;
Maklan et Klaus, 2011; Meyer et Schwager, 2007; Parasuraman et al., 1985; Perks et Ha,
2005; Rajaobelina et al., 2018 ; Silva et al., 2021; Verhoef et al., 2009; Zeithaml et al.,
1996). Le tableau 4 démontre les auteurs qui ont examiné les conséquences du marketing
expérientiel. Il est important de noter que la crédibilité de la marque fut apportée par un seul
auteur, mais que les autres sont des conséquences importantes apportées par plusieurs
auteurs.
Occurrence
1» /ajaoqjOA
Bouche-à-
X X X X X X X X X X X X 12
oreille
Loyauté ou
engament
X X X X X X X X X X X X 12
d’achat
multiple
Satisfaction X X X X X X X 7
Crédibilité
et confiance
X X X X 4
de la
marque
23
Pine II et Gilmore (1998) ont ressorti des caractéristiques qui permettent de démontrer
le niveau d’implication exercée par le consommateur dans l’expérience. Les auteurs
démontrent que l’expérience est divisée en deux dimensions : la participation du
consommateur (customer participation) et la relation avec 1 ’ environnement (connection or
environmental relationship). L’implication du consommateur peut être placée sur un
continuum qui varie d’une participation passive à active. La participation passive est
présente lorsque le consommateur n’affecte pas la performance de l’expérience, un exemple
serait d’assister à un concert. De l’autre côté du spectrum, il y a la participation active, qui
est expliquée comme la participation ou l’aide à la création de l’expérience telle quelle, par
exemple un musicien qui joue dans un concert (Pine II et Gilmore, 1998). La relation avec
l’environnement permet le lien entre le consommateur et l’environnement dans lequel
l’événement ou la performance prend place. Cette relation avec l’environnement peut être
placée sur un continuum allant de l’absorption à l’immersion. L’absorption se produit quand
l’expérience occupe l’attention d’un individu à distance (ex.: regarder un film d’action) ou
peut exiger une immersion plus profonde/intense, habituellement physique ou
psychologique, quand l’individu fait partie de l’expérience elle-même (ex.: conduire des go-
karts).
24
Absorption
Divertissement Éducationnel
Esthétique Escapade
Immersion
Figure 2. Les quatre domaines d’une expérience (Adaptation de Pine et Gilmore (1998))
Carù et Cova (2006) ajoutent pour leur part, différentes catégories d’expérience vécue
dans les divers moments du parcours de l’expérience client. Celles-ci se divisent en trois
périodes spécifiques incluant l’anticipation d’achat (avant), l’expérience d’achat (pendant)
et l’expérience après achat. L’expérience d’anticipation, qui se fait avant l’achat, consiste à
faire de la recherche, à planifier, à budgéter ou à rêver sur le potentiel de l’expérience à venir.
L’expérience de l’achat relève du choix, du mode de paiement, de l’emballage, de la
rencontre du service et de l’ambiance du magasin (en ligne ou en personne). Cette expérience
est fortement associée à l’expérience proprement dite qui inclut l’ensemble d’interaction
entre le client et le produit ou l’entreprise, qui provoque des réactions, telles que la sensation,
la satisfaction ou l’insatisfaction et la transformation des émotions (Gentile et al., 2007 ;
Lemke et al., 2011 ; Maklan et Klaus, 2011 ; Verhoef et al., 2009). Pour terminer, il y a
l’expérience après l’achat. Carù et Cova (2006), ajoutent l’éclaircissement de l’expérience
du souvenir, qui mobilise notamment des photographies pour revivre l’expérience passée et
qui s’appuie sur les discussions des réactions de ces expériences. Il est important que les
entreprises voient la rigueur qu’apporte chacune des étapes de l’expérience, pour permettre
une meilleure relation et une excellente expérience avec le consommateur.
Quant à Becker et Jaakkola (2020), ils mettent de l’avant la nature de l’expérience et que
celle-ci peut mener à des différentes réponses de la part du consommateur. Ils expliquent
que c’est l’intensité de la réponse du consommateur à l’offre qui permet de distinguer
l’expérience ordinaire de l’expérience extraordinaire. Souvent, les études en marketing
expérientielles s’intéressent surtout à des expériences de nature très hédoniques et
sensorielles (ex. Arnould et Price (1993) qui ont mené une étude sur le river rafting). Ils
ressortent que les expériences extraordinaires sont déclenchées par des événements
inhabituels et se caractérisent par des niveaux élevés d’intensité émotionnelle et
d’expérience. Ce type de consommation hautement hédonique est reconnu comme une
expérience intense, positive et intrinsèquement agréable. Cela dit, les chercheurs du domaine
supportent que toutes les expériences sont importantes même celles qui peuvent, en
comparaison, sembler plus simplistes ou banales (Carù et Cova, 2003). En fait, Becker et
26
Jaakkola (2020) expliquent, par exemple, que ce n’est pas le phénomène ou la nature de
l’offre comme tel qu’importe pour distinguer l’expérience extraordinaire de celle ordinaire,
mais plutôt la réponse du consommateur à ce phénomène ou cette offre : un consommateur
peut ainsi subjectivement vivre une expérience extraordinaire comme réponse à une offre,
qui pour d’autres, peut être considérée banale.
Plusieurs auteurs ont essayé d’identifier les dimensions ou les facteurs du marketing
expérientiel. Le tableau 5, ci-dessous, présente une compilation des dimensions, facteurs et
modules du marketing expérientiel ou de l’expérience, selon certains auteurs importants du
domaine (Dewey, 2005; Dubé et LeBel, 2003; Gentile et al., 2007; Pinker, 2005; Schmitt,
1999).
Schmitt ( 1999a. b)
Dewey (2005)
Pinker(2005)
Occurrence
Dimensions/Facteurs/Modules
Relations sociales/Relationnelle/Sociale X X X X 4
Sensation/Sensorielle/Plaisirs physiques X X X X 4
S entiments/Émotionnelle/Affective X X X X 4
Connaissance/Cognitive X X X 3
L’action de faire/ Pragmatique/Comportementale X X X 3
Perception X X 2
Éducationnelle/Intellectuelle X 1
Raisonnement X 1
Créativité X 1
Style de vie X 1
Le premier auteur (le plus ancien) est Jon Dewey en 1908, qui décrit qu’une expérience
provient de la connaissance, la perception, la sensation et l’action de le faire (Dewey, 2005).
Ensuite, Pinker (2005), dans son livre How the Mind Works (1997), démontre quatre
27
Pour terminer, on retrouve Schmitt (1999a, 1999b), qui met en place les cinq modules
stratégiques de l’expérience (SEM). Ces modules sont utilisés afin d’aider les gestionnaires
à intégrer l’expérience client plus facilement dans la stratégie (Schmitt, 1999c). Comme
mentionné ci-haut, Schmitt est un des pionniers du marketing expérientiel et ses dimensions
sont utilisées encore aujourd’hui par plusieurs auteurs (Brakus et al., 2009 ; Carù et Cova,
2006 ; Gentile et al., 2007 ; Kranzbühler et al., 2018 ; Lemon et Verhoef, 2016 ; Same et
Larimo, 2012 ; Verhoef et al., 2009).
Bien que plusieurs conceptualisations de l’expérience aient été conçues, il semble que
les différentes dimensions/facteurs/modules convergent vers des idées similaires. Le tableau
5 démontre que les cinq modules de Schmitt (1999) sont ceux avec les plus grandes
occurrences. D’autre part, comme décrit par les différents auteurs, les autres dimensions
soulevées pourraient s’intégrer aux dimensions de Schmitt. Par exemple, la perception peut
être incorporée dans le module sensoriel de Schmitt. Finalement, éducationnelle,
intellectuelle, créativité et raisonnement peuvent être intégrés dans le module cognitif. Ces
intégrations permettent de modifier le tableau et d’en faire une version plus abrégée (voir
figure 4 pour une synthèse des dimensions incluses dans les modules de Schmitt).
5 Gentil et al. (2007) se basant sur les cinq modules de Schmitt (1999) ainsi que ceux apportés par Fomerio et
al. (2006). Les dimensions introduites par Fomerio et al. (2006) sont sensorielles/perceptuelles, affectives,
physiques/comportementales, sociales et cognitives.
28
Sentiments et
Éducationnelle Pragmatique Relations sociales Sensation émotions
Raisonnement
Créativité
Ainsi, les modules ou dimensions de l’expérience client de Schmitt sont ceux utilisés
dans le cadre de cette recherche. C’est alors l’impact de la COVID-19 sur ces cinq
dimensions qui sera examiné en profondeur.
Finalement, les expériences cognitives sont également mises en place pour engager le
consommateur de manière à faire travailler sa créativité et le laisser emporter par l’intrigue
ou la surprise de l’expérience. La créativité du consommateur implique sa capacité de
générer plusieurs scénarios, qui lui permet de changer sa perception et lui permet de créer
des situations alternatives ou des questionnements face à ce moment (Fomerino et al. , 2006;
Schmitt, 1999c).
Cette dimension est très importante dans la stratégie de l’entreprise, car elle exerce une
influence sur d’autres dimensions (ex. affective, sensorielle et même comportementale)
(Fomerino étal., 2006; Schmitt, 1999c). En conséquence, si les gestionnaires d’entreprise
intègrent correctement la dimension cognitive dans l’élaboration de leur stratégie de
marketing expérientiel, ils devraient réussir à motiver les consommateurs, attirer leur
attention et obtenir leur concentration.
D’un point de vue stratégique, ces trois facteurs (les sens, le style et le thème) permettent
de mettre en place une stratégie marketing sensorielle qui peut devenir très importante dans
une entreprise, pour permettre la différenciation, pour motiver les consommateurs et pour
30
La clé est d’offrir une cohérence cognitive et une variété sensorielle aux consommateurs
lors de chaque interaction (Schmitt, 1999a, 1999b). La cohérence cognitive est la
compréhension intellectuelle de l’idée sous-jacente et la variété sensorielle représente
l’exécution dans le temps de la sensation (Schmitt, 1999c).
Les expériences affectives (ressentir, feel) font appel aux sentiments et aux émotions du
consommateur. Les sentiments représentent la composante cognitive-expérientielle des
émotions (Derbaix et Poncin, 2005). Les émotions, quant à elles, sont plus intenses
comparativement à l’humeur, et consiste d’états affectifs spécifiquement reliés au stimulus
dont le consommateur en est conscient. Plus précisément, les émotions sont toujours causées
par quelqu’un ou quelque chose (Schmitt, 1999c). L’auteur ajoute que l’émotion d’un
consommateur peut être déclenchée par une situation de consommation, un accompagnateur
et par un produit ou une marque.
L’expérience affective peut inciter autant des émotions positives (ex. joie, gratitude,
amusement, fierté, amour, etc.) que des émotions négatives (ex. peur, colère, anxiété,
jalousie, tristesse, etc.) et varie en intensité selon le consommateur (Schmitt, 1999a, 1999b).
Dans l’intégration des émotions du consommateur dans l’expérience, la dimension affective
31
La dimension comportementale (agir, act) fait référence aux expériences physiques, aux
modèles de comportements et aux styles (ou modes) de vie, ainsi qu’aux interactions avec
1 ’environnement et d’autres personnes (Ho et al., 2006; Nagasawa et Otsu, 2015; Schmitt,
1999a, 1999b, 1999c). Elle comprend une fonction pragmatique qui découle de l’acte
pratique de faire quelque chose (ex. l’achat, l’utilisation, la disposition dû produit, etc.)
(Brakus et al., 2009; Gentil et al., 2007). La dimension comportementale est plus subtile que
les autres et peut faire preuve d’une grande variance d’intensité chez le consommateur. Elle
se compose également d’expériences considérées intimes (ex. se laver) à des expériences
plus ouvertes (ex. aller chez la coiffeuse).
La dimension sociale (sociale, relate) contient un peu de tous les aspects mentionnés ci-
haut (sens, ressentir, agir et penser), mais ce, en relation avec les autres. Plus précisément,
malgré que l’expérience soit individuelle et personnelle, elle est formée dans un contexte où
le consommateur interagit avec autrui (ex. les employés et les autres consommateurs) (Yi et
Gong, 2009). Ainsi, la dimension sociale surpasse l’état personnel du consommateur, et
comprend le contexte social et culturel dans lequel l’expérience a lieu (Schmitt, 1999c). Ce
type d’expérience fait appel au système social du consommateur, comprenant : l’estime de
soi, l’image de soi et la perception des autres de soi. L’expérience sociale est vécue par la
combinaison de plusieurs dimensions simultanément (Schmitt, 1999a, 1999b). L’objectif
final de cette dimension est la création d’une relation entre la signification sociale de la
marque et le consommateur (Schmitt, 1999c).
Somme toute, cette revue de littérature a permis de faire le bilan sur la COV1D-19 et ses
retombées sur la société, surtout du côté de la consommation. D’autre part, le marketing
expérientiel a été examiné afin de mieux le positionner dans ce contexte de recherche actuel.
Bien que différentes conceptualisations de ce dernier aient été exposées, celle privilégiée par
cette recherche consiste des dimensions expérientielles de Schmitt (1999a, 1999b). Le
prochain chapitre explore les recherches et les théories existantes qui pourraient
démontrer/proposer des liens entre ces dimensions et le contexte pandémique dans l’objectif
d’essayer de mieux comprendre comment la COVID-19 pourrait transformer l’expérience
client.
CHAPITRE II
Dans les pages suivantes, une exploration de la littérature de domaines différents (p. ex.
psychologie, management, sociologie) ainsi que des théories seront ressorties pour tenter de
démontrer que l’expérience client peut être différente due à la COVID-19.
Durant la pandémie, les consommateurs ont dû non seulement effectuer des tâches liées
au magasinage et à l’achat, mais également résoudre les problèmes ou adresser les
préoccupations reliées à la COVID-19 en magasin. Il semblerait que tout cela aurait engagé
des processus cognitifs différents que ceux liés à l’expérience de consommation
prépandémie et ce, surtout en ce qui concerne les méthodes de prise de décision et les
mécanismes de raisonnement et de résolution de problème (Ahmed et al., 2020; Choi, 2019;
Li et al., 2021; Loxton et al., 2020; Milakovic, 2021 ; Szymkowiak et al., 2021 ).
Premièrement, quant aux processus liés à la prise de décision, ceux-ci sont affectés par
plusieurs éléments. Avant l’arrivée de la COVID-19, les chercheurs citaient 1 ’environnement
(d’Astous, 2000; Garaus et al., 2015), la planification (Bellini et al., 2017), les capacités et
motivations (Sinnott et al., 2015), ainsi que les préférences des consommateurs (Viio et
Gronroos, 2015) et même les émotions (Baker et al., 2005; Garaus et al., 2015), comme
grandes influences au processus de décision des consommateurs. Cependant, avec la venue
de la pandémie, quelques auteurs ajoutent d’autres facteurs influents, soit la perception du
34
risque (ex. est-ce sécuritaire sur les lieux physiques de l’entreprise, devrais-je faire mes
achats en ligne au lieu de me rendre en magasin?) (Choi, 2019; Szymkowiak et al., 2021),
la peur d’une pénurie de biens non discrétionnaires (ex. devrais-je acheter en vrac afin
d’assurer la suffisance?) (Ahmed et al., 2020; Loxton et al., 2020; Milakovic, 2021) et le
respect des restrictions (ex. est-ce que j’ai mon masque?). Un autre facteur impactant la prise
de décision, mais qui a subi une transformation est l’indice de rareté ou de popularité (Li et
al., 2021). Cet indice se rapporte à la perception d’un haut niveau de demande et/ou un faible
niveau de disponibilité (Huang et al., 2020b; Teubner et Graul, 2020). La popularité et le
pouvoir des indices de rareté découlent de leur capacité à déclencher une compulsion
psychologique à agir, c’est-à-dire à créer un sentiment d’urgence (Song et al., 2019). Ils sont
habituellement interprétés par les consommateurs comme un facteur de qualité ou de
popularité. Avec la venue de la COVID-19, cet indice a été perçu différemment; le fait
d’avoir un grand nombre de clients dans un hôtel, par exemple, n’étant plus associé à la
popularité de l’endroit ou au niveau de qualité de service, mais plutôt perçu comme un signe
de l’augmentation de la densité des gens et ainsi qu’à la perception d’une diminution de la
sécurité sanitaire (Li et al., 2021).
6 Traduction libre de « Consumer Confusion we define the phenomenon as a result of a temporary exceedance
of an individual capacity threshold for absorbing and processing environment stimuli. Consumer Confusion is
an emotional state that makes it difficult for consumers to select and interpret stimuli.» (Schweizer et al., 2006,
p. 185)
36
Contraint aux restrictions imposées ou soumis aux risques ressentis, il semblerait que le
consommateur en contexte de pandémie voit ses expériences sensorielles modifiées ou
diminuées. La recherche de Baker (1986) qui ressort les composantes de l’environnement
physique pouvant influencer sur l’expérience du consommateur peut servir à mieux
comprendre l’impact de la COVID-19 sur les différents sens du consommateur. Le tableau
7 démontre les composantes proposées par Baker selon les facteurs ambiants, conceptuels et
sociaux. Aux fins de cette recherche, les traits qui pourraient possiblement subir des
modifications majeures dues à la pandémie sont accentués en gras.
37
Composantes de
Définition Traits
l’environnement
- Qualité de l’air
• Température
Conditions de fond qui existent en • Humidité
Facteurs ambiants dessous du niveau de votre • Circulation/ventilation
conscience immédiate - Bruit (niveau, ton)
- Senteur
- Propreté
- Esthétique
• Architecture
• Couleur
• Matériaux
• Gamme
Facteurs Dés stimuli qui existent à la pointe
• Texture et motifs
conceptuels de notre conscience
• Accessoires
- Fonctionnel
• Disposition
• Confort
• Signalisation
- Autres consommateurs
• Nombre
• Apparence
• Comportement
Facteurs sociaux Les gens dans l’environnement
- Personnel de service
- Nombre
- Apparence
- Comportement
Dans un magasin, le sens le plus dominant est celui de la vue (Hultén, 2013). C’est en
fait ce sens qui a possiblement subi les plus grands effets occasionnés par la pandémie. En
lien avec les « facteurs ambiants » du tableau 7, les modifications liées à la propreté sont
notables dans les magasins et influencent ainsi directement le sens visuel. Entre autres, les
ajouts de stations de lavage des mains et des paniers de magasinage, ainsi que les étapes
supplémentaires de nettoyage aux caisses enregistreuses (ASPC, 2022a; Panzone et al.,
2021) sont visiblement remarquables. Choi (2019) qui a examiné le domaine hôtelier (mais
dans un contexte prépandémie), démontre que la propreté est l’un des facteurs les plus
importants dans la sélection d’un hôtel et que la perception du risque sanitaire se transmet
partout dans l’environnement (ex. la réception, le restaurant...), non seulement la chambre.
38
Le Tableau 7 fait également ressortir des « facteurs conceptuels » qui pourraient avoir
un impact sur l’expérience visuelle du consommateur. Ce sont surtout les éléments reliés au
trait fonctionnel qui ont changés ou même été augmentés en raison de la pandémie, soit
principalement ceux sur la disposition du magasin (tel que le changement dans
l’aménagement des allées et des caisses enregistreuses, voire même l’accès limité de certains
départements) et la signalisation (tel que les flèches au sol, les nouvelles affiches de
directions sur les murs et les portes pour diriger le trafic, ainsi que les affiches d’informations
sur les mesures prises pour la protection des employés et des clients). L’ajout de plexiglas
entre les consommateurs et les employés diminue la communication et modifie également
l’apparence du magasin. La planification de l’aménagement est particulièrement importante
dû aux restrictions physiques et sociales mises en place pour la sécurité et la santé de la
population (Zenou, 2021).
Finalement, le tableau 7 soulève que les changements de certains aspects des « facteurs
sociaux » sont tout autant imposants sur le sens visuel. La restriction sur le nombre des autres
consommateurs acceptés dans les magasins est très remarquable. Ce dernier est appuyé par
d’Astous (2000) qui démontre que le nombre de consommateurs (crowding) est un facteur
très important dans l’aspect social du consommateur et modifie l’expérience. De plus, la
distanciation entre les clients et le personnel de service, les plexiglas aux caisses
39
Quant aux autres sens du consommateur, des changements ont aussi été apportés. Le
sens du toucher exerce une grande influence sur l’achat de textile (Peck et Childers, 2003).
Cependant, durant les débuts de la pandémie, les salles d’essayage étaient souvent fermées
et le contact physique était très déconseillé par les autorités (Agence de la santé publique du
Canada [ASPC], 2022a). Pourtant, plusieurs recherches confirment que l’impossibilité de
toucher ou essayer un article diminue l’expérience client (Grohmann et al., 2007; Peck et
Childers, 2003) et la probabilité d’achat de ce produit (Streicher et Estes, 2016). De plus,
Peck et Childers (2003) démontrent que les consommateurs ont de mauvaises perceptions
(frustration et mécontentement) lorsqu’ils ne peuvent pas toucher aux produits. Malgré les
restrictions mises en place par les entités gouvernementales, une recherche démontre que les
gens veulent toujours avoir l’échange humain avec le produit : « I want to try it on, look at
it, I want to browse. » (Arciere, 2021).
Le sens de l’odorat est relié aux émotions du consommateur, ainsi qu’à son
comportement (Maymand et al., 2012), ce qui peut avoir un impact positif sur l’expérience
en magasin (Bone et Ellen, 1999) et l’achat du produit. Lorsque le port du masque est
obligatoire, l’accès à ce sens en est affecté. Il est également possible de supposer que les
consommateurs hésitent à sentir un produit (ex. un déodorant, une chandelle, un parfum, un
7 Costco est une entreprise de style club-entrepôt qui est accessible par adhésion. Elle est un magasin à grande
surface qui fait la vente de plusieurs produits (p. ex. alimentation, meubles, linges, pièces d’automobile...)
(Costco, 2022).
40
détergent à lessive, et plusieurs autres produits de beauté ou nettoyants), ce qui peut avoir
modifié leur tendance d’achat de ces produits.
Le dernier est l’ouïe. Très peu de choses ont changé du côté du sens auditif, mais il est
possible dans certains magasins d’entendre les rappels de message sur la sécurité et salubrité
fréquemment à l’interphone. Les messages répétitifs qui sont partagés dans plusieurs
contextes de consommation, et même sur les radios, peuvent devenir légèrement agressants
pour les consommateurs lors de leur sortie en magasin (Madeira, 2020).
Plusieurs facteurs liés à la pandémie ont eu des impacts considérables sur l’état affectif
des individus et leurs émotions dans un contexte de consommation : l’inconnu de la situation
(Yuen et al., 2020), les pressions sociales (Ahmed et al., 2020; Loxton et al., 2020),
l’inquiétude du manque de produit ou l’accès à une sélection limité (Ahmed et al., 2020;
Laguna et al., 2020; Loxton et al., 2020; Milakovié, 2021), l’inquiétude de leur santé ou
celle de leurs proches (Accenture, 2020a; Milakovié, 2021; Pfattheicher et al., 2020; Silva
Terres et al., 2020; Statistics Canada, 2020) et de la sécurité de leur emploi (Accenture,
2020b; Junusi, 2020). Kowalczuk et Gibski (2021) ont démontré que 38% (sur 926 adultes)
des répondants ont très peur depuis la pandémie et que 43,2% craignent modérément de
devenir malade. De plus, ils démontrent que les femmes sont plus nerveuses de contracter la
COVID-19 (supporté par Garcia-Femândez et al., 2021) que les hommes. Un autre article
démontre que 52.9% des répondants ont avoué avoir eu des symptômes de troubles
psychologiques, plus spécifiquement l’insomnie, l’anxiété, la panique et la dépression
(Severo et al., 2021). Sur cette même idée Hwang et al. (2020) et Luchetti et al. (2020)
dénoncent que les restrictions, malgré leur importance pour la diminution et le contrôle des
cas, ont mené à des sentiments d’isolement et de solitude pendant la COVID-19.
En ce qui concerne les émotions les plus discutées dans les articles sur la COVID-19,
trois ressortent davantage, soit le stress, l’anxiété et la peur.
Le stress est décrit comme un état de déséquilibre dans une personne, qui est provoqué
par une divergence réelle ou perçue entre les exigences environnementales et la capacité de
41
cette personne d’effectuer les tâches voulues dans l’environnement (Maes et al., 1987). Le
stress mène à des émotions négatives, comme l’inquiétude, la peur, l’anxiété, qui furent
observées dans plusieurs articles sur la COVID-19 (Ahmed et al., 2020; Junusi, 2020;
Loxton et al., 2020; Milakovic, 2021; Severo et al., 2021; Silva Terres et al., 2020; Yuen et
al., 2020). Celui-ci peut être causé par plusieurs facteurs qui peuvent parvenir de plusieurs
sources. Cependant, ces mêmes sources peuvent apporter d’autres émotions négatives à
l’expérience, telles que la frustration (Lucia-Palacios et al., 2018) et la peur (Larson et Shin,
2018; Morreall, 1993).
L'anxiété est connue comme la réponse naturelle du corps au stress (Vieira, 2012).
McKay et al., 2020 soulignent que l’anxiété est plus prédominante en public et qu’elle est
étroitement liée aux réactions de dégoût associé à la peur de contracter la COVID-19. Un
sondage répondu par 6 854 Canadiens et Américains démontre que 28% d’entre eux ont vécu
un haut niveau d’anxiété dû à la COVID-19 (Taylor et al., 2020). Deux autres chercheurs
(Asmundson et Taylor, 2020) accordent de l’intérêt à un type d’anxiété plus spécifique, celui
de l’anxiété liée à la santé (health anxiety). « L'anxiété liée à la santé survient lorsque des
sensations ou des changements corporels perçus, y compris, mais sans s'y limiter, ceux liés
aux maladies infectieuses (par exemple, fièvre, toux, douleurs musculaires), sont interprétés
comme des symptômes de maladie8 » (Asmundson et Taylor, 2020, p.l).
L’anxiété vécue par les consommateurs est apportée par plusieurs différents facteurs
comme démontré dans le tableau 8. Les auteurs proposent plusieurs facteurs qui influencent
des changements dans le comportement, dont les deux mentionnés ci-dessus (le stress et
l’anxiété). De plus, quelques chercheurs (Ahmed et al., 2020 ; Loxton et al., 2020 ; Yuen et
al., 2020) ont démontré que l’anticipation et le sentiment de l’approche d’une menace de
crise (financière, guerre...) ou de diminution des produits de base (rareté des produits)
produisent un changement cognitif chez le consommateur. Ils ont également démontré que
la peur de l’inconnu ajoute un stress et une confusion chez celui-ci.
8 Traduction libre de l’anglais : « Health anxiety occurs when perceived bodily sensations or changes, including
but not limited to those related to infectious diseases (e.g., fever, coughing, aching muscles), are interpreted as
symptoms of being ill » (Asmundson & Taylor, 2020, p.l)
42
Tableau 8. Les facteurs causant de l’anxiété chez les consommateurs (source : Auteure)
Silva Terres et
Junusi (2020)
Ahmed et al.
Loxton et al.
Occurrence
Y tien et al.
Milakovic
Accenture
al. (2020)
Statistics
(2020b)
Canada
(2020)
(2021)
(2020)
(2020)
Santé X X X X 4
Rareté et limite 3
X X X
des produits
Pression sociale X X 2
Sécurité d’emploi X X 2
Inconnue X 1
Quant à la peur, elle est définie comme une émotion négative suscitée par des menaces
potentielles ou réelles, impliquant des réactions physiologiques et/ou comportementales
(Gray, 1987). La peur peut être reliée, dans le cas d’une pandémie comme celle vécue
actuellement, au taux et aux méthodes de transmission de la COVID-19, en plus du taux de
mortalité (Ahorsu et al., 2020). Deux autres auteurs (Larson et Shin, 2018) se sont concentrés
sur les réactions psychologiques et émotionnelles les plus vécues lors de désastres et
démontrent que la réaction la plus répandue est celle de la peur.
Les émotions liées à la pandémie, par exemple le stress, l’anxiété, la peur ainsi que
d’autres ont un impact sur les décisions (commerciales et personnelles) si elles ne sont pas
contrôlées (Kidwell et al., 2008). Durant la COVID-19, une augmentation d’émotions
négatives fut observée. Haavisto et Sandberg (2015) démontrent que les émotions négatives
dominent et sont ordinairement plus fortes que celles qui sont positives. Dans une situation
comme la COVID-19, les consommateurs sont envahis par des émotions plus négatives et il
semble difficile d’y trouver le positif, principalement lorsque le consommateur n’a pas de
contrôle sur la situation (Haavisto et Sandberg, 2015).
vécu actuellement, Szymkowiak et al. (2021), ainsi que Lang (2020) démontrent que les
effets apportés par les risques perçus liés à la COVID-19 ont amplifié les émotions vécues
par les consommateurs. Dans leur recherche, ils expliquent que le risque perçu de la
possibilité de l’infection dans un magasin augmente l’état d’alerte et diminue le plaisir de
magasiner. Cette augmentation d’état d’alerte se traduit par l’augmentation du nombre de
consommateurs prenant les mesures de sécurité sérieusement pour réduire leur risque
(Harper et al., 2020).
Bien que les recherches spécifiques à la COVID-19 démontrent des émotions négatives
reliées à l’achat, il ne faut pas oublier que plusieurs émotions positives peuvent ressortir
d’une session de magasinage, tel que mentionné dans la dimension cognitive et dans la
dimension sociale. Il reste à voir si des émotions positives émanent tout de même d’une
expérience de magasinage en contexte de pandémie.
Quant aux émotions, la peur de l’inconnu reliée à la pandémie ainsi que la crainte de
l’augmentation des prix ou de la pénurie des produits (Yuen et al., 2020) ont mené aux
achats de panique, comportement où l’individu achète des quantités exagérées de produits.
Comme mentionné auparavant, NC Solutions (2020a) ressort qu’en une journée, les articles
de besoin de base, tels que le papier de toilette, les essuie-tout, les savons liquides et les
nettoyeurs à multi surface, ont démontré des augmentations des ventes respectives de 845 %,
536 %, 394 % et 766 %. Un autre changement dans la consommation fut le type de produits
44
achetés, par exemple une augmentation de produits santé (Celik et Dane, 2020; Laguna et
al., 2020) a été observée. Au mois d’avril 2020, l’augmentation sur les biens de grande
consommation (manger, produits nettoyants...) fut de 55 % (NC Solutions, 2020b). De plus,
les consommateurs qui ressentent du stress sont souvent portés à pratiquer des
comportements d’adaptation (Hama, 2001). D’après une étude de Charm et al. (2020), 75%
des consommateurs ont modifié leurs comportements à la suite de l’arrivée de la COVID-
19. Les changements incluent 1) la diminution du temps passé en magasins en raison du
risque perçu de contamination trop élevée, et 2) l’utilisation de différents canaux d’achat et
d’approvisionnement, par exemple, les consommateurs qui magasinent plus en ligne (Hall
et al., 2020; Kim, 2020; Lang, 2020; Loxton et al., 2020) ou qui font livrer ou utilisent le
service de ramassage (Celik et Dane, 2020; Grashuis et al., 2020; Zenou, 2021). À cet effet,
Inmar Intelligence explique que pendant la pandémie, 79% des consommateurs ont fait leurs
courses en ligne, une augmentation de 60% en un an (Redman, 2020). Shen et al. (2022)
démontre, sous forme d’une figure (ci-dessous), la distribution des résultats d’un sondage
américain sur l’achat de l’épicerie en ligne avant, pendant et après la COVID-19. La figure
démontre une grande augmentation du magasinage en ligne pendant la COVID-19, mais ce
qui est important à observer est que plusieurs consommateurs devraient garder ce
comportement à long terme, signifiant une transformation comportementale même post-
pandémique.
Before
During
Short-term
long-term
Figure 4. Distribution des réponses d’un sondage sur l’utilisation de l’achat en ligne
d’épicerie avant, pendant et après COVID-19 (Source : Shen et al., 2022)
45
Plusieurs auteurs sont d’accord pour dire que la présence d’autres individus
(consommateurs ou employés) influence l’expérience du consommateur lors de son
magasinage (Bearden et al., 1990; Brocato et al., 2012; Eroglu et al., 2005; Garaus et al.,
2015; He et Harris, 2020; Lucia-Palacios et al., 2018; Wenzel et Benkenstein, 2018). Cela
dit, comment cette expérience sociale a-t-elle été affectée par les restrictions imposées et la
proximité physique et humaine limitée? Il est intéressant d’examiner l’impact sur les
relations avec trois types de parties prenantes sociales, soit les personnes accompagnant
l’individu, les autres consommateurs dans le magasin et les employés.
Magasiner avec un enfant peut être une autre expérience; Martensen et Gronholdt (2008)
expliquent que ceux-ci exercent une grande influence sur beaucoup de choses, mais
principalement les produits qui les intéressent et sont importants pour eux (ex. céréales, jus
de fruits, collations, produits scolaires, etc.). Cela dit, la pandémie a-t-elle modifié ces
relations de magasinage? Et, est-ce que les consommateurs magasinent encore avec des
partenaires, enfants ou amis? En fait, dans certains cas, l’instauration de « bulles » a fait en
sorte que certains regroupements de gens n’étaient plus possibles. Des entreprises telles que
Cotsco ont également limité, pendant une certaine période, l’entrée au magasin à deux
membres par famille (Tyko, 2020).
sociaux dans les espaces commerciaux et publics (ASPC 2022a). Le suivi de la distanciation
physique fut un grand ajustement pour tous, mais de manière générale, les gens ont suivi ces
règlements (Cortez, 2020; Hensel et al., 2020; Pedersen et Favero, 2020; Resnick, 2020).
Abel et McQueen (2020) affirment que la distanciation sociale peut causer la dépression et
l’anxiété chez les gens. Pourtant, pour diminuer les risques de contamination, les différents
gouvernements démontrent que cette restriction est très importante (ASPC, 2022a; Lelièvre,
2020). Plus spécifiquement, Lelièvre (2020) identifie que 80% des risques de contracter la
COVID-19 diminuent lorsqu’il y a un mètre de distance entre deux personnes. Il semble
évident que la distance imposée dans un espace de magasinage ait un impact considérable
sur la dimension sociale de l’expérience: autant la distance elle-même que l’anxiété ressentie
de ne pas se tenir assez loin des autres. À cet effet, il est facilement envisageable que la
distanciation sociale imposée a modifié la perception de 1 ’ encombrement chez les
consommateurs. Les restrictions, telles que la diminution des gens acceptés dans les
magasins et les plexiglas entre les employés et les consommateurs, jouent sur l’expérience
sociale vécue.
En troisième lieu, la dimension sociale n’inclut pas seulement les consommateurs, mais
également les employés et les membres du personnel du magasin, dans lequel le
consommateur magasine. Garaus et al., (2015) ont démontré que les employés peuvent
également influencer sur l’expérience du consommateur de plusieurs manières, surtout
lorsqu’il y a un manque de connaissance ou un manque de temps dû à la surcharge de travail.
Certains auteurs démontrent également que les employés peuvent apporter des bénéfices
relationnels ou sociaux aux consommateurs (Homburg et Stock, 2004; Rust et al., 1996)
marquant ainsi leur expérience de consommation. Cela dit, la proximité physique et humaine
limitée a-t-elle eu des impacts sur la perception du service à la clientèle livré? Les
consommateurs se sentent-ils aussi confortables d’approcher les employés? Lucia-Palacios
et al. (2018) démontre que 1 ’ accompagnement pendant le magasinage permet de diminuer le
stress et/ou diminuer l’effet d’encombrement. Cet accompagnement peut être une
connaissance, ou même un employé.
Carbon (2020) démontre que les gens ont de la difficulté à socialiser, dû à la barrière des
masques qui diminue la visualisation des émotions. Quelques auteurs témoignent que le port
d'un masque facial (ex. le masque chirurgical) a profondément modifié les interactions
sociales, plus spécifiquement la reconnaissance (Grundmann et al., 2021) et la
compréhension (Mheidly et al., 2020) des émotions et de la communication non verbale.
CHAPITRE III
Méthodologie de la recherche
Ce chapitre débute avec l’explication du choix de l’utilisation de la méthode qualitative
dans le cadre de cette recherche. Par la suite, la collecte des données en utilisant les entrevues
semi-dirigées, la description de la population et les critères d’échantillonnage sont exposés.
Finalement, la conduite de l’entrevue est détaillée et la méthode d’analyse des données est
présentée.
9 Traduction libre de Pope et Mays (1995, p. 43) : «The goal of qualitative research is the development of
concepts which help us to understand social phenomena in natural (rather than experimental) settings, giving
due emphasis to the meanings, experiences, and views of all the participants.»
51
le phénomène (Fortin et Gagnon, 2016). Une étude effectuée par Dumez (2013, p. 13-14)
ressort plusieurs définitions de l’étude de cas incluant : « A contemporary phenomenon in
its real-life context, especially when the boundaries, between phenomenon and context are
not clearly evident. (Yin, 1981, p. 59) » et « an in-dept study of a single unit (a relatively
bounded phenomenon) (Gerring, 2004, p. 341) ». Ces deux définitions comportent l’idée
qu’une étude de cas est l’étude d’un phénomène relativement isolé par une frontière
distincte, mais que ces limites sont floues. La COVID-19 est bel et bien un phénomène
relativement isolé, il peut être comparé à quelques pandémies, mais avec des « frontières »
ou des restrictions et facteurs spécifiques, ce qui rend l’utilisation de cette méthode
intéressante et adéquate. Une autre définition qui explique bien la raison de l’utilisation de
l’étude de cas retrouvée dans la recension de Dumez (2013, p. 17) est celle de George et
Bennett (2005, p. 17-18) :
Tableau 10. Définition des différentes méthodes de recherche qualitatives selon Fortin et
Gagnon (2016, p. 33 - 35)
Tableau 11. Définition des différentes méthodes de collecte de données selon Fortin et
Gagnon (2016, p. 316-324)
Méthode de
collecte de But Types
données
Déterminer les personnes, les Observation non
Observations non
interactions, l’influence du contexte participante
structurées
socioculturel (p.316) Observation participante
Comprendre la signification d’un Entrevue non dirigée
Entrevues événement ou d’un phénomène vécu Entrevue semi-dirigée
par les participants (p.319) Entrevue dirigée
Groupes de Comprendre la manière dont les
discussion participants perçoivent un problème, N/A
focalisés l’analysent et en discutent (p. 322)
53
Avantages Désavantages
• Meilleure interaction entre • Les réponses entre participants sont
l’interlocuteur et le chercheur difficilement comparables dû à la liberté
• Augmentation de la confiance du des questions
participant • Ne peut pas faire une étude statistique
• Plus de liberté sur les questions • Le participant peut oublier ou omettre
(élaborer, relancer des idées) de partager certaines informations
• Approfondissement d’un sujet
• Découverte de nouvelles propositions ou
hypothèses de recherche.
54
Une entrevue semi-dirigée peut ressembler plus ou moins à une conversation entre deux
personnes, ce qui permet aux deux parties d’être plus confortables. Le confort ressenti se
transforme en confiance qui permet au participant de partager le l’information plus
naturellement. De l’autre côté, le chercheur se permet de faire préciser sur des idées ou des
concepts plus spécifiques face à l’information amassée pendant l’entrevue. Cette entrevue
permet également la découverte de concepts potentiellement nouveaux ou non analysés par
le chercheur précédemment, car le participant peut avoir vécu une situation hors de
l’ordinaire face au concept étudié. Cependant, il ne faut pas oublier que l’entrevue se fait
avec un humain et que celui-ci peut oublier ou omettre de l’information durant l’entrevue.
De plus, les entrevues ne sont pas comparables entre elles, dû au fait que l’expérience
humaine est différente pour tous. Les expériences vécues par chacun des participants sont
déterminées par ses perceptions, ses attentes, son vécu, etc. (Carù et Cova, 2006; Gentile et
a/., 2007).
Paillé (1991) décrit l’entrevue semi-dirigée comme une entrevue semi-préparée et semi-
structurée. Cela signifie qu’une préparation est requise.
La création du guide d’entrevue demande une réflexion sur les types d’information
recherchée, qui dans le cas de cette recherche est l’expérience vécue en magasin. Donc, dans
la conception de ce guide, il est important d’orienter les questions afin de répondre aux
objectifs de l’étude. Le guide d’entretien comprend trois parties soit, l’introduction, le corps
55
et la conclusion (voir l’annexe 3 pour une copie du guide d’entrevue et l’annexe 4 pour le
formulaire de consentement pour cette étude). Dans la première partie de l’entrevue, soit
l’introduction, il est important d’expliquer le projet et donner un peu d’information sur le
chercheur afin de semer la confiance. Sylvain (2000) démontre l’importance de l’aspect
d’une conversation entre le chercheur et le participant. Pour permettre aux participants d’être
confortables, la première question est plus large et non précise. Cette question est placée
pour aider à décontracter et rendre le participant le plus confortable possible. Une question
du genre : Qu’est-ce qui vous vient à l’idée lorsque je parle d’expérience client en magasin?
permet au chercheur de comprendre comment la personne répondant aux questions évalue
son expérience et démontre les points importants de l’expérience prépandémie. Comme
mentionné dans la revue de la littérature, les consommateurs sont des êtres subjectifs et
vivent leurs expériences différemment (Becker et Jaakkola, 2020; Brakus étal., 2009; Chang
et Homg, 2010; Holbrook et Hirschman, 1982; Lemke et al, 2011; Lemon et Verhoef, 2016;
Same et Larimo, 2012). Deux autres questions d’ordre général sont présentées dans le guide
pour obtenir plus d’amples informations sur l’expérience du consommateur avant la
pandémie.
question d’ordre général pour chacune des dimensions, accompagnée de mots entourant le
concept ou aspects recherchés par le chercheur. Par exemple, concernant la dimension
sociale, les concepts pourraient inclure l’interaction entre les autres consommateurs dans
l’environnement du magasin, les membres du personnel, la famille ou la personne qui
accompagne l’interviewer dans sa session de magasinage. Tous ces aspects peuvent être
oubliés par le participant et la préparation de ces probes permet au chercheur de ne pas
délaisser de l’information importante lors de l’entrevue.
La dernière partie du guide est la conclusion ou la clôture. Cette dernière clôt l’entrevue,
par une ou deux questions, assurant de ne pas devoir revenir sur des réponses ou des
clarifications. Une question générale sur le comportement du consommateur permettra
d’obtenir toute autre information qui peut aider à faire des associations entre les changements
à l’expérience client. De plus, à la fin de l’entrevue, le participant sera demandé de répondre
volontairement à un petit questionnaire de sortie. Celui-ci comprend des questions
sociodémographiques ainsi que quelques questions fermées plus précises concernant leurs
comportements et perceptions en temps de pandémie. Voir annexe 5 pour l’exemplaire du
questionnaire de sortie.
3.3.2. Le prétest
Cette étude est très exploratoire et cherche à combler les écarts dans la recherche
concernant l’impact de la COVID-19 sur l’expérience client. Alors, pour obtenir une bonne
représentation de la population cible et permettre aux données de se généraliser aux
consommateurs, une liste de critères a été suivie afin d’augmenter les probabilités de cette
transférabilité.
Aux fins de cette recherche, les critères de sélections sont assez larges compte tenus du
fait que la population soit autant étendus. Cela dit, sachant que l’on veut représenter le plus
fidèlement possible cette population, il a été tenté d’avoir autant de femmes que d’hommes,
et d’avoir des représentations dans toutes les trames d’âge de 19 ans et plus. L’échantillon
provient du Nouveau-Brunswick. Seulement le Nouveau-Brunswick a été choisi pour
l’échantillon de ce projet, car comme démontré dans l’étude de Haie et al. (2021), chacune
des provinces ont suivi les recommandations fédérales, mais ont modifié celles-ci selon leurs
besoins provinciaux spécifiquement. La figure ci-dessous démontre les variations dans les
politiques de masques et de recouvrement faciales pendant la COVID-19 dans chacune des
provinces du Canada. Donc pour assurer de ne pas confondre des règlements, la recherche
sera effectuée seulement avec des résidents du Nouveau-Brunswick.
58
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Les critères d’exclusion sont des facteurs qui affectent les résultats significativement et
qui résultent à l’exclusion des participants. Le premier critère d’exclusion est celui de la
population vulnérable, principalement ceux atteints d’un problème de santé chronique (ex. :
pulmonaire, maladies du cœur, des reins, du foie, personne ayant eu un accident vasculaire
cérébral ou atteint de la démence) ou immunitaire (ex. ayant eu le cancer ou recevant de la
chimiothérapie) (ASPC, 2022b). Ce dernier critère d’exclusion est utilisé, car la population
vulnérable peut avoir vécu la COVID-19 d’une manière différente (plus de stress, moins de
59
sorties...), dû aux chances potentielles accrues de contraction de la maladie ainsi du fait que
les séquelles de la maladie peuvent être plus graves chez ces individus. De plus, cette
population peut avoir vécu des expériences hors des normes qui ne se transfèrent pas à la
grande majorité de la population étudiée.
Pour obtenir un échantillon qui est transférable et d’une certaine mesure généralisable, il
est important de diminuer les ambiguïtés face à l’admissibilité de cette recherche. La
concentration sur des consommateurs autonomes et responsables permettra une meilleure
représentativité, en plus d’être atteignable sur l’échelle de cette étude.
Les entrevues ont toutes eu lieu sur la plateforme Microsoft TEAMS, due aux contextes
pandémiques limitant les interactions en personne. Les entrevues ont été réalisées sur une
courte période, la première ayant été effectuée le 8 janvier 2022 et la dernière, le 4 février
2022. Parmi ces répondants, on retrouve 12 femmes et huit hommes âgés entre 25 ans et 80
ans. Les répondants sont dispersés dans trois zones du Nouveau-Brunswick : quatre
individus dans la zone 4 (la région d’Edmundston), une personne dans la zone 3 (la région
de Fredericton) et 15 individus dans la zone 1 (la région de Moncton).
Les participants ont été donnés un nom fictif pour simplifier le processus de citation et
assurer un meilleur suivi lors de l’analyse et la rédaction des résultats. Le tableau 13
démontre les données sociodémographiques obtenues du questionnaire de sortie.
61
Cette section démontre les étapes qui ont été parcourues pour faire la collecte des
données. Les entretiens se sont déroulés en virtuel selon la préférence et remplacement du
participant.
Avant d’effectuer les entrevues, il y a quelques points importants qui doivent être pris en
considération telle que l’autorisation par le comité éthique et la preuve de confidentialité.
Le lieu de l’entrevue joue un grand rôle lors de l’entrevue. Ce dernier donne confiance
aux répondants et leur permet d’être plus confortables. Que ce soit en personne ou en mode
virtuelle, le contact visuel est important. L’interaction virtuelle a été enregistrée
avec l’autorisation des participants, pour permettre une transcription plus juste et précise,
sans erreurs ou manque d’information. Les entrevues ont été faites à l’aide du programme
Microsoft Teams, qui permet la visualisation et l’enregistrement, avec le consentement des
participants.
Il était initialement estimé que l’entrevue, divisée en trois parties, l’ouverture, l’entrevue
et la clôture, aurait une durée d’environ une heure. Lors de l’ouverture, le chercheur s’est
présenté et a remercié le participant, tout en s’assurant que la feuille de consentement ait été
comprise et signée. L’entrevue a été accompagnée du guide d’entretien, qui assure le suivi
d’une discussion, mais qui n’est pas utilisé textuellement lors de l’entrevue (Paillé, 1991).
De plus, ce dernier n’est pas partagé avec le participant. Celle-ci s’est terminée avec un autre
remerciement et un bref message de clôture. Réellement, les entrevues ont eu une durée
moyenne de 36 minutes 51 secondes, la plus courte étant de 24 minutes 46 secondes et la
plus longue, 54 minutes 27 secondes.
63
pas été nécessaire pour le cas actuel. Dans le cadre de cette étude, les 20 entrevues effectuées
se sont avérées suffisantes pour répondre à la question de recherche de ce projet.
À la suite de la transcription, une analyse s’en suit pour permettre l’interprétation des
données brutes. Cette analyse se compose de plusieurs étapes telles que décrites dans les
prochains paragraphes.
La première étape de l’analyse des données, qui s’avère cruciale, est celle de la
codification. La codification est complexe et un processus heuristique (Coffey et Atkinson,
1996), qui permet de découper et de transformer (Bardin, 1977) les données pertinentes
(Miles & Huberman, 1994) en unités d’analyse et définir celles-ci en catégories (Allard-
Poesi, 2003). Elle a été effectuée à l’aide d’un logiciel, Nvivo, qui permet l’importation et
l’organisation des données (QSR International, 2020). L’utilisation du logiciel de codage
Nvivo permet, également, la mise en œuvre de l’analyse qualitative, favorise la collecte,
l’organisation et l’analyse de contenus pour différents types de données (entrevue,
documents audio et vidéo...) (QSR International, 2020). Les résultats des entrevues
devraient permettre de comprendre le phénomène à l’étude et ainsi apporter de la précision
sur les stratégies à mettre en œuvre par les entreprises afin de rendre le consommateur à
l'aise avec les nouveaux changements engendrés par la venue de la COVID-19.
La première étape de la codification est celle de la révision des données. Celle-ci se fait
afin d’assurer une meilleure compréhension des données brutes recueillies, ainsi que de
déterminer si les données sont adéquates pour répondre à la problématique de la recherche.
En effet, les données obtenues par la transcription sont très nombreuses, désorganisées et
brutes.
La prochaine étape, le codage permet de trouver des pistes qui, dans ce cas, consistent à
être des facteurs (ou des causes) des différents impacts de la COVID-19 sur les expériences
vécues par les participants en magasin. C’est à cette partie importante de la recherche que
65
Dans cette étape, le chercheur lit les entrevues une à une et associe les références
retrouvées à chacun des nœuds (thèmes/catégories), qui sont prédéfinis dans ce cas comme
les dimensions expérientielles. Les références sont décrites comme toute partie d’un
document (pour cette recherche, ce sont les transcriptions écrites) codée avec un node, un
sentiment ou un cas (QSR International, 2022). De plus, trois autres thèmes ont été formés
pour distinguer les réponses des questions d’introduction portant sur la perception d’une
bonne expérience, ainsi que les questions de sorties sur la perception de ce qui restera ou
non après la pandémie ou au retour à la normale. Chacun de ces thèmes a été sous-divisé en
sous-thème, qui s’est forgé selon les idées principales partagées par les participants.
Après l’étape de codage des transcriptions, il est temps de former des catégories et des
thèmes. L’élaboration de catégorie permet le regroupement de codes ayant une relation entre
eux (Fortin et Gagnon, 2016). L’utilisation d’une méthode inductive pour la catégorisation
permet de former des liens à partir des données recueillies et non à partir de réponses
attendues. La catégorisation des codes fait apparaitre les thèmes. Les thèmes vont se faire
par le regroupement de code ayant des descriptions similaires (Fortin et Gagnon, 2016).
Corbin et Strauss (2015) décrivent cette étape comme le passage entre la description et la
conceptualisation des résultats.
66
entre les résultats des analyses et le ‘monde réel’» (Miles et Huberman, 1994, p. 504). Pour
assurer la crédibilité (validité) et la fiabilité de cette étude, plusieurs tactiques ont été mises
en œuvre.
Ayerbe et Missonier (2007, p. 40) décrivent plusieurs tactiques pour assurer la validité
interne d’une recherche qui utilise la méthode étude de cas.
L’étape de l’analyse des données demande une attention spéciale lors de l’utilisation
d’une étude de cas; plusieurs auteurs (Alexandre, 2013; Ayerbe et Missonier, 2007; Drucker-
Godard et al., 2014; Fortin et Gagnon, 2016; Roy, 2009) mentionnent qu’il y a une difficulté
quant à la démonstration de la crédibilité des savoirs d’une étude de cas, dû à sa pauvre
puissance explicative. L’une des méthodes utilisées pour démontrer la crédibilité ou la
68
Lorsque vient le temps de faire la généralisation (validité externe) d’une étude, les
auteurs ne sont pas tous d’accord sur la méthode à suivre pour une étude de cas. Encore une
fois, Ayerbe et Missonier (2007) démontrent des techniques et des méthodes à suivre pour
assurer la validité externe d’une étude comme celle-ci. Dans l’étude de Strauss et Corbin
(1990), ceux-ci distinguent la généralisation d’une étude quantitative et celle qualitative, car
il ne s’agit pas d’une généralisation de la population dans son ensemble, mais de la
spécificité des conditions qui entoure le phénomène étudié. L’étude d’un cas spécifique
permet la mise à jour des phénomènes, des processus, qui permettent la compréhension
enrichie de la théorie (Ayerbe et Missonier, 2007; Stake, 1994). Dans cette recherche,
l’utilisation d’une description précise de l’échantillon est une tactique utilisée en vue de
permettre la comparaison avec d’autres échantillons. De plus, dans leur étude, Ayerbe et
Missonier (2007) expliquent qu’une connaissance des résultats étant en accord ou reliée à
69
une théorie antérieure (Miles et Huberman, 2003) est une tactique pour démontrer une
validité externe de l’étude.
L’éthique en recherche est décrite par le Fond de la recherche en santé du Québec (2008,
p. 6) : « comme la discipline qui propose un ensemble de règles de conduite propices au bien
humain et au respect des personnes ». Lors d’une recherche qualitative, plusieurs questions
d’éthique peuvent être soulevées, telles que l’accès aux participants, l’établissement de
relations et l’utilisation des données et la publication de ces derniers (Fortin et Gagnon,
2016).
Pour diminuer les questionnements éthiques, plusieurs méthodes ont été prises pour
assurer l’anonymat des consommateurs. Avant même l’approche des participants, une
évaluation du projet est faite par un comité d’éthique et de recherche (CER).. Ce dernier
70
regarde la proposition de recherche, les moyens utilisés pour le recrutement des participants,
ainsi que la méthode de sollicitation des consentements et s’assure que les aspects entourant
la vie privée et la confidentialité au moment de la diffusion des résultats sont explicites
(Fortin et Gagnon, 2016). Pour cette recherche le certificat d’éthique no 2122-031 a été
attribué au projet le 30 novembre 2021. De plus, le formulaire de consentement, présenté en
annexe (annexe 4), a été rempli et signé par tous les participants. La décision de participer à
cette étude a été entièrement libre et volontaire de leur part, car ceux-ci avaient la chance de
se retirer à tout moment.
CHAPITRE IV
Résultats
Ce chapitre vise à décrire et présenter les résultats de la recherche effectuée auprès de 20
participants adultes et néo-brunswickois. Les entrevues semi-dirigées réalisées ont été
analysées pour permettre de tracer un portrait global des réponses. Lors de l’étape d’analyse
des données, des liens entre les réponses des répondants et le cadre théorique ont été
observés. Dans ce chapitre, des extraits d’entrevues seront cités illustrant les résultats. Le
chapitre est divisé en trois thèmes : l’expérience client générale vécue par les répondants
(4.1) ; les dimensions de l’expérience client vécues par les répondants (4.2) ; et les
changements généraux qui resteront ou partiront postpandémie selon les répondants (4.3).
Une conclusion reprenant les éléments clés sera présentée à la fin de ce chapitre.
Le tableau 15 présente une vue d’ensemble des facteurs importants reliés à une bonne
expérience client en magasin pour les consommateurs. Tous les participants ont partagé leurs
perceptions ou leurs idées d’une bonne expérience en magasin (n = 20). Le facteur (sous-
thèmes dans le tableau) qui ressort comme étant le plus important est relié au service à la
clientèle reçu en magasin (n = 17). Le second facteur porte sur l’atmosphère du magasin (n
=14) et ensuite on retrouve le facteur de disponibilité (n = 13) et finalement le facteur du
prix (n = 2). Dans les paragraphes suivants, une explication de ces facteurs importants
mentionnés par les consommateurs est fournie.
72
Tablea u 15. Les aspects permettant d’avoir une bonne expérience générale en magasin
d’après les participants
ï
— - SL Total du-«.tlMte'dés produits Ce . *.f. Y
B 2
Avoir des prix compétitifs
J Totuldusous-thèmezPr^
n = Nombre de répondants ayant discuté de ce sous-thème/catégorie
Ref = Nombre de mentions (verbatims) par l’ensemble des participants (n)
« [...] les employés, c'est la première chose, s'ils sont souriants, sont
accueillants, si tu ne sens pas que tu les déranges. Les employés, c'est la
priorité! » - Martin
73
« C'est avoir des services de monde qui sontjolly, qui sont de bonne humeur,
des gens qui sont à l'écoute, des gens qui sont au service de la clientèle et
non des gens qui placotent entre eux autres, qui font presque abstraction des
clients qui sont dans le magasin. » - Nadine
Un autre aspect important d’un bon service à la clientèle est l’aide reçue des employés
(n = 4), ainsi que leur connaissance des produits (n = 2).
« Un commis qui est expérimenté, qui peut te dire ce que t'as de besoin ou
t'aider dans ta recherche. » - Victor
Un aspect qui a été ressorti par deux participants comme étant important pour assurer
une bonne expérience est le service francophone (n = 2).
« [...] moi, la première chose c ’est si je n ’ai pas du service en français ou si
j’ai du service impoli » - Tina
Le deuxième aspect d’une bonne expérience selon les consommateurs est l’atmosphère
(n = 14), signifiant l’environnement physique entourant le consommateur. Pour ce sous-
thème, des liens peuvent être faits avec la théorie de Baker (1986), qui ressort les
composantes de l’environnement physique (facteurs conceptuels, ambiants et sociaux)
pouvant influencer l’expérience client.
Les facteurs conceptuels ont été les facteurs proéminents (n = 10) dans les discussions
d’une bonne expérience client. Plusieurs participants (n = 6) mentionnent qu’une bonne
organisation de la marchandise augmente l’expérience en magasin, car elle permet d’avoir
une meilleure vue de ce qui est disponible et permet souvent l’accès facile à l’essai ou le
toucher des produits offerts par l’entreprise. L’esthétique générale de l’environnement
physique a été un aspect important également (n = 5), suivi du confort ressenti dans
74
« Le fait que tu peux voir le produit. C'est vrai, avec la nourriture, ce n ’est
pas la même chose que rentrer dans un magasin, disons que tu veux essayer
des bottes. Mais comme l'exemple pour des bottes la meilleure chose c'est
que tu peux essayer voir ce que ça fit [...] » - Sean
« Alors j'ai toujours, une bonne expérience, c'est que les items soient bien
classés [...], si on a fait l'effort dans une boutique de vêtements par exemple,
qu'on a fait un effort de classer par couleur disons ou par saison. » - Parker
Les facteurs ambiants pour leur part ont été mentionnés plusieurs fois (n = 7) et une
grande majorité des consommateurs ayant soulevé ce facteur soulève la propreté comme
étant leur facteur ambiant principal (n = 6). Ensuite, il y a le choix et le volume de la musique
(n = 4), suivi de l’éclairage (n = 1) et les senteurs (n = 1).
« Il faut que ce soit propre. J'aime pas les étalages qui sont pas rangées ou
tu vois de la poussière rouler là. » - Jannick
« Si c'est bruyant, c'est certain je rentrais pas là. Si la musique est trop forte,
ça m'attira pas non plus. Si ça ne sent pas bon, je rentrerai pas là non plus,
trop parfumé, la même chose. Euh si c'est un propre, c'est bien rangé. » -
Fanny
Les derniers facteurs sont ceux dits sociaux. Quelques personnes (n = 4) ont mentionné
qu’avoir peu de gens en magasin augmente leur expérience de manière positive.
« Pas beaucoup de monde pis l’espace, comme s’il y a del ’espace, comme à
marcher dedans, comme on dirait c ’est moins tannant quand il y a beaucoup
de monde. » - Alain
75
Un autre sous-thème ressorti dans les entrevues comme étant important pour
vivre une expérience positive est la disponibilité des produits (n = 13), plus
particulièrement l’importance d’avoir l’article ou les articles recherchés en inventaire
physiquement dans le magasin visité (n = 10) et l’importance de la variété de produits
dans un même magasin (n = 3).
« Après je ne sors pas du magasin, puis je n ’ai pas des choses sur ma liste
que je n ’ai pas pu rayer le genre de chose là, ça fait. Ça veut dire ça, je suis
contente de mon magasinage. » - Katy
« Il n ’a même pas besoin de sourire. C'est juste ça que ça passe, puis c'est
vite il n’y a pas besoin de dire bonjour. J'arrive avec ma boîte, puis je sors
avec ma boîte, puis j'ai payé ma boîte [...] » - David
« Si tu vas au magasin pis que tu trouves tous les objets que tu cherches, puis
c'est ça que tu voulais, je suis satisfait. » - Victor
Finalement, deux personnes ont mentionné que les prix compétitifs représentent
un facteur leur permettant d’avoir une expérience positive.
En résumé, pour avoir une bonne expérience générale (avant la COVID-19), les
consommateurs recherchent un bon service à la clientèle avec des employés polis,
accueillants, connaissants et disposés à les aider (n = 17). De plus, l’environnement physique
(atmosphère) du magasin doit être propre et esthétiquement plaisant (n = 14), la musique et
la luminosité utilisées par le magasin exercent également une influence sur la satisfaction du
consommateur face à son expérience. La disponibilité (n = 13), la variété ainsi que le prix
compétitif des produits (n = 2) ajoutent à l’expérience.
76
4.2. Les dimensions de l’expérience client vécue en magasin par les participants
Puisque l’objectif de la thèse est de ressortir les impacts de la COVID-19 sur l’expérience
client (soit les dimensions cognitive, sensorielle, affective, comportementale et sociale), il
est important de cerner les transformations apportées, mais également d’identifier ce qui
demeure inchangé. C’est pour cette raison que cette section démontre les changements
apportés aux différentes dimensions, mais également les facteurs, les actions ou les pensées
qui demeurent inchangés pour certains des participants. Il ne faut pas oublier qu’une
dimension peut influer sur une autre, donc il peut y avoir des catégories qui se ressemblent
d’une section à l’autre.
Tel que démontré dans le tableau 16 ci-dessous, la totalité des participants a soulevé des
éléments liés à chacune des dimensions dans leurs réponses (sauf pour la dimension
sensorielle où n = 19), que ce soient des discussions sur les changements engendrés par la
COVID-19 ou des constats de non-changements. Cela démontre que les participants en
avaient beaucoup à dire au sujet de l’évolution de leur expérience client en temps de
pandémie. Chacun des thèmes a fait émerger entre trois à six sous-thèmes et le nombre de
verbatims par dimensions varie de 153 à 572 références. Il peut être constaté que la
dimension comportementale se démarque des autres avec plus de deux fois le nombre de
verbatims que son successeur, la dimension cognitive.
nb sous-
Dimensions/thèmes n Ref
thèmes
1 ne mou
4 20 255
. cognitive / • *
Dimension ;
6 19 153
sensorielle '
_ l Dimension- •
5 20 201
affective '• "
- Dimension
6 20 572
. comportementale
Dimension sociale 3 20 199
n = Nombre de répondants ayant discuté de ce sous-thème/catégorie
Ref = Nombre de mentions (verbatims) par l’ensemble des participants (n)
nb catégories = Nombre de sous-catégories dans la catégorie
77
Quant au tableau 17, il présente les sous-thèmes ressortis (et leur nombre de catégories)
afin de mieux comprendre chacune des dimensions.
Tableau 17. Tableaux synthèses des analyses reliées aux sous-thèmes des dimensions
expérientielles
nb
Sous-thèmes n ref
catégories
W&lWB'Wk ' inrnr "
Préparation et planification 2 19 93
Orientation d’achat 2 17 65
Réflexions en magasin 4 17 61
Résolution de problème 1 17 36
' :.A = T au
"67 "
Sens du toucher 1
Sens de la vue 2 14 32
Sens de l’odorat 2 14 27
Sens du goûter 2 10 17
Sens de l’ouïe 2 6 8
Aucun changement 1 2 2
JA 'sensorielle
Émotions ressenties spécifiquement au
1 9 16
début de la pandémie
Émotions reliées à la période préachat 1 16 44
Émotions pendant les achats 3 19 79
Émotions reliées au post-achat 1 5 12
Émotions reliées à l’expérience client
3 15 50
générale
16 feus
Utilisation de différents canaux offerts 3 208
Comportements liés aux mesures sanitaires 2 20 130
Comportements ou étapes liés directement
2 18 81
MB à l’expérience
Fréquence des sorties en magasins 3 17 61
Quantité de produits/articles achetés 2 17 54
Montants dépensés / Types d’achat 3 17 38
t ««»»»
Interactions avec les autres consommateurs
gC n ' ' le. Rîl
3 20 83
Interactions avec les accompagnateurs 2 20 79
Interactions avec les employés 2 15 35
l®_ _ _ ___________—1 1 ' -AU R 1 । mHeu ESI 199
n = Nombre de répondants ayant discuté de ce sous-thème/catégorie
ref=Nombre de mentions (verbatims) par l’ensemble des participants (n)
nb catégories = Nombre de sous-catégories dans la catégorie
78
Les prochaines sections démontrent les résultats ressortis des entrevues retranscrites,
selon les dimensions de l’expérience client.
Sous- =
=
Catégories Sous-catégories Ref.
thèmes
Augmentation de la préparation/planification préachat
21
Ex. Planification pour sortir une seule fois (n — 12) ; Liste plus
so
39
détaillée qu’avant COVID-19 (n = 8) ; Recherche la disponibilité des
articles (n = 3) ; Recherche des heures d ’ouverture (n = 1)______
Changements annortés à la
O
Assurer d ’avoir les articles nécessaires pour la visite en magasin
1
un
orénaration et/ou la nlanification (n = 4 ) ____________________________
H
-
—1,
il 1
i
t
5JI
1
Changements apportés à
on
un
Augmentation du magasinage orienté vers un objectif 47
l ’orientation d ’achat vers la tâche
O
g
1
tel
't | g
' Total du
agi#
Préoccupations face à l ’expérience personnelle vécue en magasin
Ex. Conscience) de ne pas toucher (n = 4) ; Ne pas vivre
OS
SO
1—4 KO
00
o
Il % E
8
O CO
3
8 c)
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Il O
81
Dans cette section, l’évaluation de l’impact ressenti, ou non, face à la préparation et/ou
la planification des sorties en magasin est analysée.
Cette section démontre ce que les participants n’ont pas changé pendant la pandémie.
Malgré le fait que plusieurs personnes mentionnent dresser des listes depuis longtemps (n =
13) et même faire de la recherche avant d’aller en magasin (n = 4), ce qui compte comme ne
pas avoir vécu de changement (relié au comportement de base, la préparation), les
participants mentionnent de légères modifications, comme démontré dans la section
suivante. Cependant, une personne spécifiquement mentionne ne pas avoir vécu d’impact
réel, car elle ne faisait pas de préparation avant et n’a pas commencé à le faire à cause de la
COVID-19.
« Chu pas trop [quelqu’un qui planifie], je devrais annuler mes flyers, car
c ’est rare que je les ouvre. Je ne vais pas trop en ligne non plus [...]. Ça fait
que, c ’est plus si je circule dans les allées pis je vois qu ’il y a des articles en
vente, et que c ’est des articles quej’achèterais de toutefaçon et que c ’est non
périssable, je vais en prendre le double ou le triple. » - Béatrice
« Fait que c’est ça, depuis COVID je fais mes listes encore plus comme
détaillées » - Caroline
« [...j U y avait une liste d’avance, là ça avait, on avait fait une liste de
produits qu 'on voulait, puis on afait une liste de magasins qu 'on allait visiter.
» - Hubert
82
« Là, j'ai essayé d'être plus comme... bien que j’aie toujours été une personne
de liste, j’ai aussi un app sur mon téléphone, puis je mets ma liste sur mon
téléphone, mais j'essaye de pas aller comme, cinq-six fois par semaine [...] »
- Rose
« C'est sûr qu’avant, je n’aurais pas fait sûr que j'avais des wipes en tout
temps dans ma sacoche. Toutes des choses de mêmes. » - Gaby
« [...] au niveau de préparation je fais toujours sûr que j’ai mon désinfectant
à main dans mon auto, eum, pis mon masque dans ma sacoche, pis c ’est ça.
» - Caroline
« Eum des préparations autres que ça vraiment, on faisait sûr qu 'on avait
des masques et du hand sanitizer toujours avec nous autres. » - Edouard
Un troisième point ayant été soulevé pendant les entrevues concerne les choix
spécifiques reliés aux visites en magasin (n = 9) qui sont différents depuis la pandémie.
L’aspect de planification des visites à des moments spécifiques fut abordé par neuf
personnes. Certaines personnes sont très spécifiques dans leur planification, notamment dans
les heures de la journée où elles visitent le magasin, tel que le matin/à l’ouverture (n = 4),
l’heure du souper (n = 3), le soir/fermeture (n = 2) et même les journées spécifiques, telles
que la fin de semaine (n = 2). Certaines personnes ont fait essai-erreur pour trouver leur
moment préféré pour magasiner, tel que Jannick et Fanny qui mentionnent :
«J’y allais très tôt le matin. [...] je pense le mieux pour y aller, c'était moins
encombré parce que j'avais quand même été à différents temps, puis, euh,
83
Une personne précise qu’elle choisit la fréquence des visites en magasin, en plus de sa
préparation.
Un autre élément ayant été modifié est celui de l’orientation d’achat. Comme mentionné
précédemment, il y a deux types d’orientation, l’une vers la tâche et l’autre vers l’expérience.
Pendant les entrevues, plusieurs participants ont avoué que magasiner n’est plus une activité
plaisante ou hédonique (orienté vers l’expérience), mais que c’est devenu une obligation
(orienté vers la tâche) (n = 15).
« C'est plus la joie d'aller d'un magasin avant, c'était la joie de socialiser.
Là, c'est, c’est le contraire. C'est, c'était pu joyeux aller dans un magasin.
C'était plus par plaisir, c'était par obligation [...] » - Martin
« Puis perte de plaisir. Comme c ’était devenu comme une nécessité, là, tu
sais. » - Tina
84
Que ce soit l’augmentation de l’orientation d’achat vers la tâche (ou objectif), ou l’arrêt
et/ou diminution de l’achat orienté vers l’expérience, 17 personnes ont mentionné cet impact
vécu pendant la COVID-19.
Il y a des impacts qui sont moins facilement observables à moins d’être dans le moment,
donc les consommateurs ont été demandés de décrire ce qu’ils pensaient pendant leur session
de magasinage. Cette question a permis de déceler quatre sous-catégories : 1) les
préoccupations ajoutées par la COVID-19; 2) les questionnements apportés par la COVID-
19 ; 3) les réalisations apportées par la COVID-19 et 4) les « rappels personnels » que les
consommateurs devaient se faire en raison de la pandémie.
Cette catégorie est divisée de nouveau en trois pour simplifier et mieux visualiser les
changements encourus par les consommateurs. En premier, il y a les préoccupations face à
l’expérience personnelle vécue en magasin (n = 9). En particulier, les consommateurs
doivent être conscients de leurs actions en magasin, tel que toucher des produits (n = 4), de
ne pas trop acheter/dépenser (n = 2), de faire la distanciation physique, le temps passé en
magasin, etc. Toutes ces préoccupations ne permettent pas à certains consommateurs de
vivre pleinement leur expérience en magasin (n = 4).
« Puis d’être conscient que les autres sont propres, peut être très
inconfortables que moi je sois proche, même si moi ça peut de pas, ne pas me
stresser des fois, des fois j'oublie que je suis trop proche des autres [...] » -
Hubert
Les consommateurs ont également dégagé des changements face aux autres
consommateurs autour, dans le sens de se sentir surveillés à faire les bonnes choses (n = 4);
deux personnes spécifiquement mentionnent avoir été confrontées par un autre
85
« T'es plus alerte à tes, à ce qui se passe autour de toi. Et faire sûr que t'es
pas proche de personne, puis juste moins interagir. » - Louise
« J'ai-tu vraiment besoin d’être ici? C’est tu quelque chose que si admettons
que j'ai 2-3 commissions à faire, j'ai tu vraiment besoin de faire toutes les 3
ou juste, dépenser un petit peu plus pour l'acheter ici [...] » - Louise
« Puis je me dis bien, il y a peut-être une chance que j'ai pognée COVID. » -
Gaby
Six consommateurs durant l’entrevue ont réalisé que certains comportements ou facteurs
ont été modifiés grâce à la pandémie. La catégorie des réalisations apportées par la COVID-
19 est divisée en trois sous-catégories. Les premières sous-catégories des réalisations portent
sur des modifications plus générales apportées par la COVID-19 (n = 6) telles que, certains
magasins ont permis au consommateur d’oublier qu’il y avait une pandémie à l’extérieur,
car ces derniers étaient confortables dans l’environnement (n = 2). D’autres modifications
réalisées par les consommateurs comprennent l’ajout, maintenant instinctif, de certaines
étapes en magasin (n = 2) (ex. éviter les gens (n = 1) et lavage des mains (n = 1)), réalisation
des dépenses matérialistes faites auparavant (n = 1), réalisation que l’écoute de l’actualité
n'est pas bonne pour la santé mentale (n = 1).
« Mais quand est-ce que t'es là, t'es en train de voir les produits, puis t'es en
train de poser des questions comme, tu viens quasiment dans le rythme de
faire du magasinage, puis, comme t'oublie pas une seconde, si que ce n ’était
pas du masque devant le visage, que tu oublies pour une seconde que t'es une
pandémie. » - Hubert
« On est plus conscient, de qu'est-ce qui est important, [..] qu'est-ce qu'on a
vraiment besoin. [...]Tu réalises qu'est-ce qui est important. Ouais, comme
c'est pas tout, le maquillage, les produits pour les cheveux pis toute...comme
c ’estpas ça qui est important, je pense que ça, c'est une chose qui est bonne
chose. Comme les relations avec les autres, comme moins matérialistes. » -
Inès
Ensuite, trois participants ont réalisé ce qui a dû être arrêté depuis la COVID-19, plus
spécifiquement la perte de liberté. Il est mentionné que les restrictions diminuent leur liberté
d’achat en magasin.
« Bah c'est certain parce que j’étais le genre de personne qui actually
enjoyait juste marcher dans le grocerie store, trouver du nouveau stuff
essayer du nouveau stuff [...]. Fait que c'est sûr que de ce côté-là, ça affecté
de découvrir de nouvelles affaires, nouveaux produits, de nouveaux
magasins. » - Louise
Pour terminer la section des réflexions en magasin, trois personnes mentionnent qu’ils
doivent constamment se rappeler de suivre les différents règlements, que ce soit suivre les
flèches, avoir le masque ou la distanciation.
En résumé, les résultats démontrent que les réflexions en magasin ont été impactées.
Les préoccupations ont été modifiées, les répondants expliquent être plus conscients de leurs
actions, mais également ceux des autres. Les questionnements et les réalisations
mentionnées par les répondants portent sur l’approvisionnement, les risques, les
modifications de politiques et règlementations... En dernier, les répondants démontrent
devoir se parler et se faire des rappels dans les magasins pour assurer le suivi des règlements.
L’achat d’un substitue dans le même magasin (n = 13) est une solution citée à plusieurs
reprises. Deux personnes ont mentionné que s’il manque quelque chose de spécifique pour
le menu planifié, ils ont modifié le menu en magasin pour accommoder ce problème
d’approvisionnement.
Le changement de magasin pour acheter l’article exact qui manque a été dicté par cinq
personnes. Cependant, dans ces consommateurs, plusieurs ressortent toujours avoir deux
magasins pour compléter leur liste dû au problème d’approvisionnement.
Pour terminer, quelques participants ont dit laisser faire l’article (n = 7) et un individu a
mentionné qu’il achetait le produit en ligne s’il ne le trouvait pas en magasin.
88
« [„.] des fois on runnaist out de si je voulais chercher pour des hot pepper
pourfaire des hot sauce, fallait quej’aille à un autre magasin comme quelque
chose de même [...] » - Alain
« Ça ben c'est que j'ai des listes, mais je suis aussi souple comme par
exemple, les légumes, s’il n'y a pas de laitues ça arrive souvent qui ait pas de
la laitue, ça fait que je vais acheter du kale. Tu sais, je vais acheter comme
un autre légume vert. So je vais juste substituer un produit [...] » - Jannick
Comme discuté au chapitre 2, cette dimension comprend les facteurs esthétiques, ainsi
que les qualités sensorielles (la vue, le toucher, le goûter, l’odorat et l’ouïe) associées à
l’expérience vécue par le consommateur. Un total de 153 références/verbatims en
provenance de 19 entrevues soutiennent un changement (n = 19) ou le manque d’un
changement (n = 11) sur leurs expériences sensorielles en magasin en raison de la COVID-
19.
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Le sens du toucher a été le sens le plus souvent mentionné par les participants (n = 18).
Le toucher comprend plusieurs choses, incluant le toucher physique d’un objet avant l’achat
(ex. une pomme ou un vêtement), l’essai de vêtements, l’essai de meubles, donner sa carte
de crédit à la caisse, etc. Les participants ont discuté de plusieurs de ces « types de toucher »
et ont ressorti trois grandes idées reliées aux impacts de la COVID-19 sur ce sens. Ces idées
sont divisées en trois catégories : 1) changement apporté au sens du toucher (n = 16) ; 2)
aucun changement apporté au sens du toucher (n = 9) ; et 3) reprises des actions reliées au
sens du toucher après un certain temps (n = 3).
Les consommateurs ont vécu deux types de changement liés au sens du toucher soit
l’arrêt ou la diminution de l’utilisation de ce sens et l’autre comprend les défis apportés par
l’impact de la COVID-19.
« Bah du côté touché, c'est quand même assez straight forward, tu ne veux pas
rien toucher [...] » -Louise
« [...] tu ne prends pas trois oranges pour checker si les oranges sont molles au
touché. » - Martin
D’autres ont soulevé des méthodes utilisées pour diminuer l’utilisation du sens du
toucher. Deux personnes ont été plus spécifiques et ont déclaré utiliser le TAP (méthode de
paiement sans contact) pour payer leurs achats à la caisse.
92
« Même quand ce que je paye ma carte de crédit, je peux utiliser mon TAP à
la place de toucher. » -Nadine
Concernant les impacts de la COVID-19 sur les changements au sens du toucher, les
participants ont également mentionné des raisons telles que se sentir mal de toucher, car on
a l’impression de faire quelque chose de mal (n = 4), ne pas toucher parce qu’on a peur (n =
1) et se sentir mal de toucher, car on pense aux employés qui doivent nettoyer derrière nous
lorsqu’on touche ou essai quelque chose (n = 1).
« [„.] puis essayer d'éviter autant que possible de toucher les choses parce
que les commis, en tout cas. Tu étais soucieux d’eux autres, tu savais qu’ils
seraient obligés de passer en arrière de toi, pour ramasser le morceau de
linge puis le désinfecter. » - Katy
« [„.] manipuler des articles, c'est une, ce n ’estpas une honte, mais c'est une
peur, c'est une, ça fait que non. Hors de question de manipuler des articles
absolument.» - Martin
« [..j si que tu touches quelque chose, tu feel que tu fais quelque chose de
mal. » -Scan
« [„.] tu as l'impression que tu magasines avec les mains dans les poches,
pour pas être tenté à toucher tout partout. » - Parker
« Ce que je touche, j’achète. Ouais, je me dis je n ’aime pas que les autres
touchent mes aliments, ça fait, je ne touche pas les aliments des autres.» -
Nadine
Ces impacts ont causé des défis reliés au sens du toucher depuis la COVID-19 (n = 3).
Deux personnes ont mentionné qu’elles aimaient toucher auparavant, mais que maintenant
elles ne le font plus et un autre individu (n = 1) mentionne avoir acheté un mauvais produit,
spécifiquement un aliment, car il n’a pas touché ce dernier avant l’achat.
« [...] j’ai même buyer ceci, qui avait une grosse puck en arrière. » -Alain
« Ah yeah, je les fais, c'est bien. Tu achetais des avocats, tu veux acheter au
moins un qui est fresh, so tu en pognes un. » Scan
La dernière catégorie est celle de la reprise des actions reliées au sens du toucher après
un certain temps. Certains participants ont vécu une évolution durant la pandémie ;
notablement trois participants ont mentionné avoir eu recommencé à essayer le linge avant
l’achat et une personne (n = 1) a mentionné être confortable à toucher les aliments après
quelques mois dans la pandémie.
« [...] des fruits, mais tu les palpes bien, ça, tu ne peux pas le faire. Si tu prenais
un fruit, bien maintenant je le fais [...] » - Tina
En résumé, les répondants ont démontré que ce sens a été le plus affecté avec 16
personnes ayant vécu un changement. Il y a quelques personnes (3) qui commencent à
reprendre les actions reliées au toucher. Sans oublier que neuf répondants n’ont pas été
impactés par la COVID-19 sur certains facteurs reliés à ce sens, tels que vérifier si leurs
aliments étaient la qualité recherchée.
« [„,] j’apprécie aussi les distances, même si des gens ont eu de la misère à
suivre les distances, mais au moins tsé c ’est là pis c ’est écrit à terre pis c ’est
écrit partout deux pieds, ou six pieds, euh deux mètres... » - Caroline
Quelques défis reliés au sens de la vue depuis la COVID-19 (r = 9) se sont fait ressentir
par les consommateurs questionnés (n = 6). Il y a cinq personnes qui mentionnent avoir de
la difficulté à reconnaître les gens avec les masques.
« [...] puis le masque, tu n ’es même pas sûr si c'est la personne que tu penses que
tu connais » - Parker
Un individu mentionne précisément qu’il est difficile de lire les émotions des gens dû au
port du masque.
« C’est also que tu ne vois pas les expressions au monde. C’est un peu comme quand
tu textes, tu ne sais pas quoi que la personne te dise. Il te manque de l’information. »
- Scan
« Si on va dire sije veux une boîte de riz bien avant, làje prenais pour la voir
etje la regardais si c ’était vraiment celle-là que je voulais, làje vais la rester
là, je vais la regarder sur l'étagère » - Victor
« La vue, mais c 'est sûr que la vue, c ’est sûr que si c ’est beau, je vais plutôt
peut être me baser sur l'apparence versus le goût puis le toucher. » - Rose
Pas tous les participants ont mentionné avoir eu remarqué un impact de la pandémie sur
le sens de la vue, spécialement deux participants (n = 2) qui décrivent que les éléments
visuels de marketing et de publicité sont demeurés pareils.
En résumé, un peu plus de la moitié des gens ont expliqué que le sens de la vue a été
modifié, spécialement face à l’observation de 1 ’environnement, ce qui peut être positif.
Cependant, quelques personnes (6) mentionnent que la COVID-19 a apporté certains défis,
tel que reconnaître les gens et être en mesure de reconnaitre les émotions.
L’impact ou le manque d’impact de la pandémie sur le sens de l’odorat a été discuté par
un total de 14 participants. Deux catégories ont émergé du codage des données : 1)
changements apportés au sens de l’odorat (n = 11) et 2) aucun changement apporté au sens
de l’odorat (n = 3).
(n = 6) que plusieurs entreprises ont empêché de sentir dans leur établissement et/ou que le
masque ne permettait pas de sentier correctement, ce qui limite l’expérience.
« [...] c'est comme un problème, parce que moi j'aime tout sentir. Donc ce
n ’est pas évident avec les masques puis ils ne veulent pas que tu descendes
ton masque, je comprends. Mais ça fait, que comme ça limite un petit peu ton
expérience. » - Gaby
Pour les quelques personnes qui ont continué à utiliser le sens de l’odorat, ces dernières
ont exprimé deux actions : celle de garder le masque pour sentir (n = 3) et celle d’enlever ou
descendre le masque pour sentir (n =2).
« [...] tu sais comme, ça peut sentir pas si fort que ça parce que tu as un
masque, pis là t’arrives à la maison pis ouff, ça sent vraiment fort [...] » -
Caroline
Deux répondants ont admis qu’une « nouvelle » senteur désagréable était présente depuis
la pandémie, celle des nettoyants à mains.
Une répondante ressort un aspect intéressant, celle de se sentir mal de baisser le masque,
car c’est mal vu des autres, dû au fait que notre nez (d’après elle) est l’un des responsables
de la transmission de cette maladie infectieuse.
97
« Oui, juste le fait que notre nez. Okay, qui est très pointé du doigt comme
cause à répandre le virus, mais là, on dirait que notre nez, il a de la misère
à nous faire respirer un peu. » - Parker
En résumé, les répondants se divisent sur les impacts de ce sens, neuf personnes disent
avoir arrêté ou diminué l’utilisation de ce sens, comparativement cinq qui continuent de
l’utiliser. Même dans les gens ayant continué à utiliser le sens, il y a une division de la
méthode, avec ou sans masque.
La catégorie suivante inclut un total de 11 références variant entre deux grandes idées,
celle que les magasins ont arrêté d’offrir des essais gratuits (n = 6) et le fait que les
participants mentionnent qu’auparavant ils auraient essayé/goûté un raisin, une fraise ou
même une cerise avant d’en acheter un paquet/sac, mais que maintenant, ils achètent et
espèrent que le paquet choisi est bon (n = 2). Une seule personne relève un défi face à ce
sens, celui d’avoir acheté le mauvais produit dû à l’empêchement de le goûter dans le
magasin (n = 1).
« [...] c’était très limitant l’expérience qu’on avait là, parce que d’habitude
tu peux goûter les huiles, les vinaigres et tout ça. Là, tu ne pouvais pas, fallait
que tu saches exactement ce que tu voulais. » (Tina, 60 à 69 ans)
98
« Mais c’est certain tu goûtes pu, une fois de temps en temps je prenais une
grappe, ben là c ’est fini de le goûter. » - Victor
Il y a quatre personnes qui ont relevé qu’aucun impact n’a été remarqué pendant la
pandémie vis-à-vis le sens du goûter. Deux raisons principales ont été mentionnées : 1) les
participants (n = 3) goûtaient pareil pendant la COVID-19 et 2) les participants (n = 1) ne
goûtaient pas avant la COVID-19, donc il n’y a eu aucun changement.
(n= 1).
juste COVID et as-tu entendu ça, pis as-tu entendu comment de cas qu ’il y
avait de cas aujourd’hui.» -Caroline
Un défi qui a émergé dans les entrevues en ce qui concerne le sens de l’ouïe pendant la
COVID-19 est le fait qu’il était difficile de comprendre et d’avoir une conversation avec la
caissière à cause des masques et des plexiglas qui créent des barrières (n = 1).
Deux personnes mentionnent qu’aucun changement n’a été constaté d’un point de vue
auditif. L’une dit que la musique est toujours demeurée malgré la pandémie et une autre
mentionne simplement que rien n’était différent.
L’ouïe est le sujet qui est ressorti très peu dans les entrevues, malgré la question sur le
sujet. Ce n’est pas un sens que les gens réalisent ou prennent conscience de lorsqu’ils
magasinent donc, peu d’informations sont ressorties. L’impact le plus grand est face aux
discussions entre consommateurs qui portent pronominalement sur la pandémie, ainsi que
l’augmentation du silence dû à la diminution de gens en magasin.
Les sens ont été un sujet assez discuté dans toute l’entrevue, plusieurs revenaient sur des
impacts reliés au sens tout au long de l’entrevue. Le plus grand changement est celui du
toucher, car les consignes et réglementations limitaient ce qui était accepté en magasin.
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103
Ce sous-thème décrit principalement les émotions reliées avec l’idée d’aller en magasin
et les raisons que les gens ne veulent pas aller en magasin émotionnellement. Plus de la
moitié des participants (n = 14) ont vécu un changement émotionnel négatif relié à l’idée
d’aller en magasin. Les gens (n = 8) n’éprouvaient plus de plaisir à aller en magasin et
d’autres étaient stressés à l’idée d’être en public (n = 11).
« Oh, je vais plus au marché des fermiers. Avant, j'y allais maintenant, mais
làj’y vais plus à cause que c'est trop serré, trop de monde, pas assez d'espace
pour circuler. » - Nadine
« [..] c’est plus, se dire que comme au lieu de prendre le risque, on va pas
sortir, on n ’a pas besoin de ce risque-là. » - Edouard
« Parce que le reste des magasins, ils sont vides, puis j’aiplus envie d’y aller
parce que c ’est, c ’est plus le fun. » - Tina
Plusieurs émotions ont été ressorties dans les entrevues portant sur l’expérience en
magasin pendant l’achat. Par exemple, plusieurs personnes (n = 17) ont mentionné avoir
vécu un changement émotionnel négatif en ce qui concerne l’achat en magasin.
Plus de 13 personnes ont dit ressentir plus de peur, de frustration et d’anxiété reliées aux
autres personnes, soit les consommateurs et employés en magasin. Les participants évitaient
certains endroits à cause de ces émotions (n = 8). D’autres (n = 6) mentionnent que le contact
physique est ce qui augmentait leurs émotions négatives en magasin.
104
« [„.] quand je vais dans un magasin et que je vois quelqu’un porte son
masque pas correct comme en dessous de leur nez genre, ça méfait paniquer,
euh, on dirait que je ne peux même plus me concentrer, je sais même plus ce
que je cherchais dans le magasin, comme on dirait que comme je veux juste
décoller, tu sais. » - Caroline
« Fait que je trouve que l’expérience client [...] depuis la COVID, je trouve
que ce sont les autres clients qui me dérangent plus que le personnel. Un peu
partout, mais tu sais, surtout dans les épiceries. » - Tina
« Puis j’ai trouvé ça déprimant, parce qu ’il avait très peu de gens, euh, qui
circulaient dans les allées, il y avait très peu de gens dans les magasins. » -
Béatrice
« Un petit peu, bien un petit peu d'anxiété. Puis j'avais, j'ai eu pas mal de
difficulté à m'adapter au masque, parce que je suis... ça ajouté ça ajoute à
l'anxiété un peu [...] » - Kay
« [...] des fois c'est plate là parce que tu dis Aah faut que je dise faut-il que
je descendre l'autre allée parce que c'est dans cette allée-là puis c'était la
direction que faut que j’aille, puis, c'est dans le milieu de l’allée. » - Rose
« Je n ’étais pas quelqu'un qui shoppait en ligne parce que j'aime encourager
la locale où j'aime avoir à parler à quelqu'un, avoir un service, servir sa
105
clientèle, parler à quelqu'un. Ouais ben c'est en ligne là parce que tu veux
pas sortir. C'est par obligation et non plus par plaisir cela c ’est triste. » -
Martin
Bien que plusieurs impacts sur les émotions ressorties en lien avec la COVID-19 soient
plutôt négatifs, certains impacts semblent avoir été positifs pour certains (n = 8). Certains
consommateurs mentionnent que magasiner malgré la COVID-19 était une joie, car c’était
souvent leur seule sortie (n = 4).
« [...] c’est comme puisqu’on y va tellement rarement, des fois c'est comme
le fun [...] » - Alain
Par exemple, on retrouve des gens qui apprécient le sentiment de sécurité apporté par les
règlements imposés.
« Eum s’il y a de quoi, c ’est tous les règlements nous a faite plus confortable.
On se sentait qu 'on pouvait avoir de la confiance dans les règlements mis
par le gouvernement. » - Edouard
«Pour le magasinage, ben non parce que tu as une barrière de sécurité, pour
le magasinage c'était un ami le masque. Il est sécurisant même. » - Martin
19 et d’autres ont simplement dit ne pas s’être laissé déranger par la COVID-19 lors des
visites en magasin.
D’une autre perceptive, certaines personnes n’ont pas eu d’impact, car les germes n’ont
jamais réellement été un facteur de stress pour eux.
« Je le fais, c'est que je ne suis pas une personne, pas une personne qui est
[...]. Comme moi les germes, ce n’est vraiment pas comme, je ne suis
vraiment pas paranoïa, comme moi, c'est comme l'a pas stressé. » - Gaby
En résumé, pendant l’achat, les participants ressortent soient des émotions négatives (p.
ex. stress, anxiété, peur, panique...), des émotions positives (p. ex. joie, sécurité...), sans
oublier ceux qui n’ont vécu aucun changement lors de leur sortie en magasin. L’aspect positif
et négatif de l’impact semble être relié à la situation de vie de la personne.
Le dernier sous-thème de la dimension affective porte sur les émotions après la sortie
en magasin. Un quart (n = 5) des participants ont avoué ressentir certaines émotions après
l’achat depuis la COVID-19 ; quelques-uns sont inquiets de la contamination (n = 2),
d’autres sont épuisés émotionnellement en sortant du magasin (n = 2) et un autre individu
est tellement découragé qu’il ne veuille retourner à ce magasin. Aussi, une personne
mentionne que devoir faire les retours de produits en magasin et augmenter potentiellement
son exposition au virus est une source de frustration post-achat.
« Ça fait c'est le seul magasin que je pourrais dire que je sors de là, puis je
me dis bien, il y a peut-être une chance que j'ai pognée COVID. » - Gaby
107
« Eum, fait c ’est sûr que, avant ça me rendait heureuse de faire ces sorties-
là, mais là j’arrive chez nous et je suis comme ouff, je me demande si j’ai
trouvé, touché quelque chose pis la personne était peut-être malade [...] » -
Caroline
Cette section a été soulignée par 15 participants à l’étude et a suscité plusieurs différents
sujets, qui se divisent en trois catégories : les émotions reliées à l’expérience client générale,
la gestion des émotions, et les émotions aujourd’hui (après près d’un an de la COVID-19).
Comme mentionné dans les chapitres précédents, la pandémie a suscité des réactions
différentes pour tout le monde. C’est ce qui se fait voir dans cette catégorie. Certaines
personnes (n = 5) ont avoué vivre des émotions négatives reliées aux germes, plus
spécifiquement vis-à-vis le stress de la contamination (n = 3) et deux personnes mentionnent
même avoir une certaine « paranoïa du microbe » (n = 2).
« [„.] j’aurais du juste pas venir. Tu sais, so je viens toute découragée. Fais
que c ’est ça, je me suis exposé pour rien. » - Caroline
« [...] je l'emmenais [le produit] parce que j'avais peur que quand je suis
retourné la semaine d'après qu ’à soit pas là [...] » - Fanny
Plusieurs ont mentionné qu’il y avait une variation dans les émotions ressenties selon les
phases de restrictions implantées par le gouvernement (n = 2), ainsi qu’une variation selon
les gens présents avec eux pendant leur session de magasinage (n = 2) (ex. en compagnie de
jeunes enfants). D’autres mentionnent être inquiets de leurs finances (n = 1), la sécurité de
l’achat en ligne (n = 1) et le sentiment de perte de liberté (n = 1).
« Tu sais comme j'ai comme c'est sûr que ça changé un petit peu, puis ça
dépend de la phase qu 'on est dans, puis toute. » - Gaby
« [..] c'est ça [la famille] qui nous a fait changer les comportements un peu.
Ils nous font peur, disons. » - Victor
Beaucoup de gens ont ressenti du stress pour différentes raisons pendant la COVID-19
et chacun avait sa méthode de gestion du stress ou des émotions négatives. Quelques
répondants ont partagé, lors des entrevues, leur méthode pour gérer ce stress lors des sorties
en magasin.
« Mais de pas aller en magasin le plus possible, eum, c ’est pour ça que je
paye pour faire le curbside le plus possible. Pour justement, bien réduire
cette anxiété-là. » - Louise
« Et puis c'est pas bon pour la santé mentale aussi, ça fait que faut sortir
pareil, il faut prendre des précautions, faut juste pas exagérer, puis mettre
dans le trouble ou courir après. » - Martin
Comme mentionné ci-haut, les émotions ont varié selon les différentes phases de la
pandémie, cependant plusieurs participants ont soulevé qu’il y a un certain retour à la
normale du côté émotionnel (n = 7). Quelques-uns ont mentionné être indifférents à la
pandémie maintenant (n = 3) et trois personnes ont précisé que certaines choses se sont
améliorées et ont permis de reprendre confiance dans les sorties en magasin. De plus, un
répondant mentionne que la diminution de la réglementation lui donne plus de confiance et
lui permet plus de liberté.
« Puis le premier été, arrive là, on a eu un petit peu plus de liberté etj'ai, j'ai
gagné un petit peu plus de confiance dans le processus d’aller shopper de
nouveau. » - Rose
« Mais là c ’est pas mal plus sous contrôle, plus Ou moins, le monde est plus
au courant. Je pense que le monde en général estfatigué de toutes les choses,
c'est plus à l'aise. » - Scan
« On est plus confortable asteur parce qu ’on sait que c ’est que comme il y a
un gros pourcen tage de la population qui est vaccinée. So asteur on est plus
confortable, avant on étaitplus anxieux, mais asteur on sait que tout le monde
porte le masque et tout le monde fait leur part. So on beaucoup plus
confortable asteur, qu 'au début de la pandémie. » - Edouard
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Augmentation des achats en ligne
Ex. Utilisation de l ’achat en ligne pour des articles discrétionnaires
personnels (n = 10), cadeaux (n = 5), épicerie (n = 4), articles non
discrétionnaires (n = 2), service/abonnement (n = 2) ; Raison du
changement : Diminuer le contact (n = 6), l’achat en ligne est plus
accessible maintenant (n = 5), par obligation (n = 2) ________________________
Arrêter ou diminuer les visites en maga
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Ex. Utilisation des services de ramassage - i v ; CL u c liv ra is o n
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endroits achalandés (n = 8) ou endroits a;/ant eu des cas auparavant
(n = 10); Toujours aller aux mêmes maga:sins (n = 2)
Encourager l ’achat local | 4 | 8 |
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Continuer d ’aller en magasin
Ex. Épicerie en personne (n = 10) ; Mentalité que COVID-19 33
empêchera pas mes sorties (n 5) ; Acheter du linge en personne (n
\ucun changement apporté -2) ; Faire les retours en magasin (n - 2)__________________________________
S aux canaux utilisés Ne magasinait pas en ligne avant la COVID-19______________ | 2 | 2
Continue d ’aller dans d ’autres villes pour magasiner | 2 | 2 |
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Ex. Lavages des mains (n = 15), de l ’épicerie (n = 8), du chariot (n
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113
Cette section porte sur un aspect discuté beaucoup dans le chapitre précédent, celui des
canaux de magasinage (ex. en ligne, en magasin...). Cette section a été abordée par tous les
participants (n = 20). Ce sous-thème est divisé de manière similaire aux autres : 1)
changements apportés aux canaux utilisés, 2) aucun changement apporté aux canaux d’achat
utilisés et 3) reprises des canaux d’achat délaissés pendant la COVID-19.
Cette section démontre que plusieurs consommateurs ont modifié leurs canaux d’achat
normaux pendant la pandémie (n = 20, se tournant spécifiquement davantage vers l’achat en
ligne. Ce canal a augmenté en popularité chez 18 des 20 participants, que ce soit pour des
articles discrétionnaires personnels (n = 10), des cadeaux (n = 5), de la nourriture (épicerie)
(n = 4), des articles non discrétionnaires (n = 2) et même pour des services/abonnements (n
= 2). De plus, les réponses des consommateurs permettent de déterminer les raisons de ce
changement qui incluent le fait que l’achat en ligne diminue le contact (n = 6), et est plus
accessible maintenant (n = 5) ou simplement en raison de sentir que c’est une obligation
puisque les consommateurs ne disent plus être confortables à sortir de la maison (n = 2).
« Asteurje le fais comme pu, là tu vas sur Amazon plus quand il y a de quoi
que je veux là. » - Jannick
« Je suis beaucoup plus online, justement pour éviter les contacts. » - Louise
« Je n ’étais pas quelqu ’un qui shoppait en ligne parce que j’aime encourager
local où j’aime avoir à parler à quelqu’un, avoir un service, servir sa
clientèle, parler à quelqu ’un. Ouais ben c ’est en ligne là parce que tu ne veux
pas sortir. C ’est par obligation et non plus par plaisir cela c ’est triste. » -
Martin
« Alors j’ai acheté, on a acheté plus en ligne depuis printemps 2020, que tout
le reste de ma vie combiné. Je n’ai jamais acheté en ligne. Rare, rare,
rarement que j’ai acheté en ligne. Mais depuis, depuis le début de la
pandémie, ça, ça la énormément changer ça, c’est, c’est le plus gros
changement dans le comportement, c ’est d’aller en ligne. » - Hubert
114
« Quand c ’est possible pour moi de faire ça, j’aime beaucoup ça défaire des
curbside pick up même des commandes online, j’ai commencé à faire
beaucoup, beaucoup faire ça depuis COVID. » - Caroline
Cette augmentation des achats en ligne est au détriment de l’achat en magasin qui
diminue en popularité d’après les consommateurs. Plusieurs consommateurs ont trouvé des
solutions pour diminuer leur visite en magasin ; certains utilisent les services de ramassage
(n = 10) et de livraison (n = 3), d’autres continuent de sortir, mais s’assurent de faire la
totalité de leur magasinage dans une sortie (n = 10). Certains répondants ont modifié des
actions spécifiques face à l’achat en magasin, comme éviter les endroits/magasins
achalandés (n = 8) ou éviter les magasins ayant eu des cas positifs de la COVID-19 (n = 10)
et toujours aller aux mêmes magasins (n = 2) pour passer moins de temps dans les lieux
publics.
« Mais de pas aller en magasin le plus possible, eum, c’est pour ça que je
paye pour faire le curbside le plus possible. Pourjustement pas, bien réduire
cette anxiété-là. » - Louise
« [...] c ’est moins de plus savoir ce que je veux à l’avance, de moins toucher
de pas aller à 5-6 magasins, j’allais plutôt comme ça, une place. » - Waldo
« Moi ça va, je vais au même spot, au [Nom d’épiceriej je vais tout le temps
de droite à la gauche. » - Sean
« La COVID a fait qu ’on n ’a que j’ai mis ça en attente, alors mon expérience
magasin tout de suite se limite au à l’essentiel [...] » - Parker
Pour certains consommateurs, s’ils devaient aller en magasin, ils s’assuraient d’aller dans
une entreprise locale de leur région ou province (n = 4). Un consommateur a même
commencé à utiliser les marchés secondaires (achat seconde main) pour aider avec les
problèmes d’approvisionnement et pour diminuer les visites magasin. Une autre personne a
discuté du fait qu’elle ne voyage plus en dehors pour magasiner (n = 1).
« Quandje peux, j’essaye de supporter des produits local, juste comme pour
l’économie, puis c’est comme de toute façon, c’est comme de meilleurs
produits, souvent ça fait ça, c 'est une bonne chose. Puis ouais, ça oui, c ’est
ça, c ’est vraiment la seule chose que j’aurais changée. C ’est que comme, si
je peux acheter de la viande locale, je vais le faire. Si je peux acheter des
produits pour mes cheveux qui sont faits au Canada, je vais le faire.
115
« Puis, là pour Noël, j’avais une amie qui allait en Nouvelle-Ecosse à une
usine de fromage, alors je lui ai dit amène moi-s ’en, j’ai fait des cadeaux
avec ça. Eum. J’ai essayé d’encourager aux autres, mais aussi moi-même
prendre l’opportunité d’acheter plus local. » - Béatrice
Malgré les changements encourus dans la section précédente, plusieurs personnes ont
conservé certains comportements pendant la pandémie (n = 13). Plus de la moitié (n = 12)
ont gardé l’habitude d’aller en magasin pour certains produits spécifiques, tels que la
nourriture; dix personnes ont mentionné que l’épicerie était l’une des places qu’ils n’ont pas
arrêté de visiter pendant la pandémie. Un autre type de produit que les consommateurs ont
mentionné qu’ils vont toujours en magasin pour acheter consiste des vêtements (n = 2). Dans
les réponses mentionnées par les consommateurs, il y a des raisons spécifiques qui
expliquent que les mêmes canaux qu’avant sont utilisés, tels que la mentalité que la
pandémie n’empêchera pas les sorties en magasin (n = 5) et le fait que les retours de
marchandises devaient être faits en magasin (n = 2).
« [...] moi du linge en ligne (c’est un non!). C'est comme je l'ai dit, je suis
visuelle, j'aime de l'essayer, parce que souvent. J'en achète un petit peu à
l'occasion là [...] » - Rose
« [...] on sentait plus à l'aise d'aller au magasin faire l'épicerie. Là, tu peux
choisir un petit peu mieux tes fruits et tes légumes. Malgré qu'on a eu une
bonne expérience avec le service de [Nom de magasin d’épicerie], c’était
vraiment bien. » - Hubert
« Comme tout le shopping qui est fait autre que l’épicerie était tout fait
online. » - Edouard
Deux consommateurs mentionnent ne pas faire d’achat en ligne avant la pandémie et que
ces derniers n’ont pas commencé à magasiner en ligne pendant la pandémie. Puis, au
116
contraire, une personne a mentionné que l’achat en ligne faisait déjà partie des canaux
réguliers d’achat qu’elle utilisait, donc la COVID-19 n’apas causé de changement à ce sujet.
Deux personnes ont également dit toujours voyager (changer de ville) pour aller magasiner,
malgré la COVID-19.
« Depuis le début, bah, comme j'ai dit au début, je sais bon y aller au début
je n’allais juste pas. Puis là, ça a pris jusqu'à comme l'été puis là, je
commençais à retourner. » - Scan
4.2.4.2. L’impact sur l’utilisation des différents comportements liés aux mesures
sanitaires
Cette section présente les changements ou les non-changements reliés aux mesures
sanitaires suivies par les consommateurs.
« Euh c'est sûr que j'essaye de garder ma distance entre les autres clients.
Puis je suis les règlements, puis les flèches [...] » - Sean
«Il y a des choses que je lave comme surtout mes fruits, puis tout cela. Puis
je lave tout ça en arrivant. Ça fait, je fais attention. Puis au début même que
je passe un wipe sur les boîtes. » - Katy
Plusieurs personnes n’ont pas modifié leurs comportements malgré les règlements et
suggestions gouvernementales. Plus spécifiquement, ils n’ont pas procédé au lavage de
l’épicerie (autres que les fruits et légumes) (n = 8), ainsi qu’à l’utilisation de désinfectant à
main (n = 2), plus spécialement l’utilisation du gel hydroalcoolique (hand sanitizer) offert
dans les magasins.
« [...] moi je ne lave pas tout mon stuff comme cela. Comme ça, je les fais
une ou 2 fois, je pense, puis après ça, je me suis dit, de la colle avec ça! » —
Nadine
Il y a plusieurs comportements qui ne sont pas liés aux nouvelles mesures sanitaires ou
règlements imposés par la pandémie, qui peuvent ou non avoir été modifiés par la COVID-
19.
Les consommateurs ont arrêté de flâner dans les magasins (n = 11) et d’autres ont
augmenté leur vitesse de magasinage (n = 10) pour diminuer le temps passé en magasin. Les
méthodes utilisées pour éviter les gens, sont l’utilisation des caisses rapides/individuelles (n
= 7) pour éviter le contact avec les employés et simplement éviter les allées avec beaucoup
de gens (n = 6).
« Donc voilà, je n ’aurais pas été, je ne rentre pas dans les magasins juste
pour comme tu dis, juste pour flâner où checker ce qui a de quoi en sale, qui
serait peut-être d’intéressant. Comme vraiment si je rentre dans un magasin,
c ’est parce que je m’attends que j’aie quelque chose de spécifique à acheter
dans ce magasin-là. » - David
« C ’est ça, c ’est que je connais le surtout l’épicerie, là, je sais où les affaires,
puis pour sortir de là le plus rapidement possible. » - Waldo
« Oui, oui, par rapport à la COVID, oui, je suis pas allé comme, si j’avais
vraiment pas besoin, j’y allais pas si j’avais comme, disons, un cadeau de
fête à faire. J’y pensais longtemps où j’allais aller avant. Pas niaiser là pour
dire, ben franchement, pour le rien. » - Fanny
« Je dirais que je prends en moins ton apparence. [...] tu fais un petit effort
là pour une petite coche de plus pour être présentable. Mais là, on, on dirait
que notre apparence a perdu de son importance si tu veux, parce que tu, les
chances sont que tu ne rencontreras personne que tu connais, puis ceux qui
sont là, tu sais non, alors les gens s’ignorent à l'autre. Alors, la partie
coquetterie a définitivement été affectée par la pandémie. » - Parker
Seulement deux consommateurs n’ont pas modifié leurs comportements face aux
différents comportements mentionnés ci-haut. Une personne mentionne avoir continué à
essayer le linge normalement en magasin et une autre mentionne prendre le temps normal
en magasin (comme avant COVID-19).
119
Un total de 15 personnes sur 20 ont soit diminué ou complètement arrêté d’aller dans
certains magasins. La manière dont ceux-ci ont réussi cela est par la modification de la raison
(orientation) d’achat (n = 7). D’autres individus ont acheté en plus grande quantité pour y
aller moins souvent (n = 5).
« Je pense qu ’au début, je pense que j'achetais un peu plus pour, comme y
aller aux trois semaines à peu près. » - Waldo
« J’essayais d’y allez le moins souvent possible, donc j’ai quand même, s’il
y avait des choses en vente, j’achetais en double ou même en triple là. »
- Béatrice
Il y a cinq personnes qui n’ont pas modifié la fréquence d’achat etquatre4 qui
commencent à retourner de manière plus fréquente en magasin.
Plusieurs personnes ont acheté en plus grandes quantités (n = 14). Pour certains, cette
augmentation résultait de la peur qu’il n’en ait pas la prochaine fois dû au problème
d’approvisionnement. Pour contrer à ces craintes, les gens ont acheté en double (n = 9).
D’autres ont fait un mélange d’achats de panique et de thésaurisation où ils achètent
suffisamment pour toujours avoir des surplus à la maison (n = 7). Certains ont même
diminué leurs achats dû aux problèmes d’approvisionnement (n = 3).
semaine, prends-en 2. Pour faire sûr qu'on n'ait pas besoin de retourner. » -
Martin
« J’essayais d’y aller le moins souvent possible, donc j’ai quand même, s’il
y avait des choses en vente j’achetais en double ou même en triple là. Je
stockais les choses dans le sous-sol. » - Béatrice
« Pis même pour la nourriture, comme je ne suis pas quelqu ’un qui, le seul
temps que je vais me stocker up c’est quand c’est on sale. C’est comme
n ’importe qui, si sont on sale je vais me stocker up un petit peu, mais pas à
l’extrême. » - Caroline
« J’ai été comme victime de pénurie un peu. Mais en fait, je ne pourrais pas
te dire de quoi. Je sais qui a eu, comme, je sais que c'est pas quelque chose
que je mange, les gens sont plaints beaucoup. Attends, je vais dire oui, la
farine, ça m’a dérangé parce que ma fille et moi on, on s’était mis à faire du
pain dans ce temps-là et c ’était quasiment impossible de trouver de la farine
et de la levure chimique. » - Tina
Malgré avoir avoué d’acheter en plus grande quantité dans certaines occasions (n = 17),
11 personnes ont dit avoir continué d’acheter le même nombre de produits qu’avant. Plus
spécifiquement, certaines personnes ont mentionné de ne pas avoir fait des achats de panique
ou de théorisation (n = 9) et d’avoir suivi les listes normalement (n =5).
« Bien moi je n ’ai pas vraiment vu. Là je sais qu 'il y a eu toute la patente au
début, la pénurie de papier de toilette. Mais honnêtement, moi, ça ne m’a
vraiment pas affecté la. Peut-être que c'était plus pour les gens comme qui
ont de grosses familles ou des trucs de même. Je suis seul, ça ne va pas. Je
ne consomme pas beaucoup de papier toilette. » - Waldo
« La seule affaire qu'on a faite quand quand ça commencé toute ça. J’avais
pu de papier de toilette, parce que j’en avais pu, so j’avais besoin d'acheter
du papier toilette, bien j’en ai acheté deux ben, c'est là. C’est le seul temps je
te dirais, autre que cela. Non, j’ai pas fait de hoarding. » - Inès
121
4 .2A.6. L’impact relié aux montants dépensés et aux types d’achats en magasin
Cette section combine deux types de comportements ou actions prises par les
consommateurs, soit les montants dépensés et les types d’achats, car ils sont directement
liés.
Un mouvement mentionné par la moitié des participants est la diminution des dépenses
sur des types de produits spécifiques dus à la COVID-19. Plusieurs personnes ont travaillé
de la maison et cela a été l’une des grandes raisons pour la diminution des dépenses, surtout
celles liées à l’achat de vêtements (n = 7) et d’autres types d’achats discrétionnaires (n = 3).
« [...] je vais juste vraiment comme, je vais plus magasiner juste pour dire
que j’y vais. Mais avantje faisais ça à chaque semaine tsé. Là je ne vais pas
magasiner si j’ai pas besoin de quelque chose. Fait que c ’est sûr que je
gaspille beaucoup moins d’argent là, tsé sur les affaires justes pour le fun. »
- Caroline
« Ah, au point de vue achat personnel, c'est certain, j'ai moins acheté de
vêtements parce que j'ai pas été dans des magasins. » - Fanny
Cependant, le travail à la maison a causé des augmentations dans certains types d’achats
tels que de nouveaux loisirs (n = 6) et les choses pour le « nouveau » bureau (n = 2) et des
diminutions d’achat de vêtements comme mentionnés précédemment, plus précisément des
vêtements plus stylés qui ont été remplacés par l’achat de vêtements plus de genre détente
(loungewear).
« J’ai été acheté une bike parce que j'avais rien à faire. » - Alain
« Depuis la COVID plus de terre pour mon jardin. Pour avoir plus de graine.
Avant je n ’avais pas de jardin. Là j’ai un gros, gros jardin. » - Nadine
« [.J j'ai beaucoup, j’ai acheté beaucoup d'équipements dans la maison, des
cafetières chères, puis d'équipements de café. [...] 1500$ d’équipements de
122
café. D’autres guitares, puis des services, des leçons, des cours, puis des
concerts en ligne, puis des... » - David
c
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C
Ref.
O
E
GO
Sous-catégories
I
Catégories
Arrêter et/ou diminuer les interactions sociales en magasin
Ex : Pour éviter la contamination (n = 12) ; Parce qu’il y a des
r-
)......
= 1)
Aucun changement
)
Continuer l ’interaction normalement en magasin (comme avant
la COVID-19)
2
apporté aux interactions Ex. : Interaction normale avec les autres consommateurs (n - 10) :
sociales en magasin Demeure une sortie sociale (n = 3) ________________ _______
N ’avait pas d ’interaction avant la COVID-19__________________
Reprise des actions reliées Se sent plus confortables avec les interactions en magasin
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d ’accompagnateur lors Ex. : Ne plus aller magasiner avec des amis (n = 5) ; N ’apporte plus
des sorties de magasinage ou moins l ’enfant (n = 3) _________________________
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Les autres consommateurs présents dans le magasin ont influencé les actions et les
expériences des participants. À cet effet, il y a un total de 20 consommateurs qui ont arrêté
et/ou diminué des interactions sociales en magasin. Pour plusieurs, ce changement de
comportement social était pour éviter la contamination (n = 12), parce qu’il y a une personne
à risque dans l’entourage (n = 4) ou dans 1 ’environnement de travail (n = 1 ) du participant et
pour éviter les jugements des autres consommateurs autour.
« Peut-être un petit peu, je sais pas, c'est de penser comme mes parents sont
âgés au début pour aller visiter, ben j'essaie de minimiser mes contacts, so
j'aurai plus comme checker les heures que j'aurais été, ce genre de choses là.
» - Jannick
« Puis socialiser avec les autres, c'est... Tu feel même pas bien de parler à
tes chums dans un magasin, de peur d’être vu à niaiser la, de peur d'être trop
proche, de peur de... ça l’influencer beaucoup. » - Martin
« Je travaille avec des gens qui ont le cancer, çafait que le moins que je peux
être exposée. » - Nadine
Un dernier changement apporté par la COVID-19 dans l’interaction avec les autres
consommateurs porte sur le fait d’être plus alerte de ce qui se passe autour (n = 4). Les gens
sont plus conscients de l’espacement ou rapprochement entre les consommateurs (n = 2). Un
autre individu mentionne être plus patient(e) (n = 1) et un dernier mentionne regarder
davantage les consommateurs dans les yeux (n = 1).
« Le monde autour de moi, ben j'essaie d'être plus patiente, sait pas moi la
plus patiente, exemple si une personne âgée qui prend du temps à choisir sa
can soupe Campbell, ben avantj'aurais été comme j’aurais roulé des yeux et
arggh, mais asteur je ne dis rien, parce que je suis comme c'est dur assez
pour tout le monde de même, je vais pas comme la pousser là, pour avancer
si elle est pas prête à avancer. J'attends, je me dis pas t’as pas d’autre place
mieux que ça être là que, so j'essaie d'exercer beaucoup plus ma patience. »
- Jannick
« [...] t'es plus alerte à tes, à ce qui se passe autour de toi. Et faire sûr que
t'es pas proche de personne, puis juste moins interagir. » - Louise
« Et puis ou encore je regarderai plus les gens dans les yeux comme mes
collègues clients si tu veux là. Pour être sympathique [...]. » - Tina
« Je suis quand même assez parlante. Comme si j'ai besoin de l’aide, je vais
chercher s'il y a quelqu 'un qui est là, qui estfriendly, je vais lui parler comme
ça, pas vraiment changé la façon que j'interagis avec le monde en magasin.
» - Gaby
« Euh, c ’est comique parce quej’ai vu des collègues de travail, tout le monde
travail de la maison là, pis nous autres on a des grandes équipes,
127
4.2.5.1.3. Reprise des actions reliées aux interactions sociales après un certain
temps
Pour terminer, une personne mentionne avoir repris confiance dans les interactions, car
le taux de vaccination est haut.
« [...] bien depuis que je sais qui a plus de monde qui est vacciné, ça nous a
donné plus de confiance d’aller shopper en personne. Eum au début tu sais,
on était plus anxieux. » - Edouard
Près de tout l’ensemble des participants de l’étude (n = 19) mentionnent ne pas avoir eu
vécu de changement relié à-Faccompagnement lors du magasinage. D’après les résultats, 11
personnes mentionnent aller magasiner seules comme avant la pandémie, mais, 14 personnes
mentionnent que par occasion, elles vont magasiner avec quelqu’un d’autre, par exemple,
souvent un membre de la famille (ex. sœurs, enfants...) (n = 9), un conjoint (n = 9) et même
avec des amis (n = 6).
« Avec ma famille, ben comme moi-même, ma famille, j'ai été avec ma belle-
mère. » - Gaby
D’autre part, les répondants (n = 14) soulèvent quand même des modifications quant aux
personnes qui les accompagnent lors du magasinage. Les consommateurs disent avoir arrêté
et/ou diminué d’aller magasiner avec un accompagnateur (n = 7), Ils ne vont plus magasiner
avec des amis ou n’apportent plus ou moins souvent leur enfant (n = 3). D’autres ont désigné
une personne par « bulle » pour aller magasiner au lieu d’y aller à deux.
« Pis on a aussi notre petit garçon qui vient avec nous autres des fois. Mais
on essaye d’éviter qui vienne avec nous autres le plus qu 'on peut, juste pour
128
le protéger, mais il y a des situations qui faut qu ’il vienne. Moi c ’est pas mal
avec ma conjointe. » - Edouard
Dix personnes ont mentionné n’avoir vécu aucun changement dans l’interaction avec les
employés. Les consommateurs ont continué de poser des questions (n = 8) et discuté
normalement sur les options d’articles (n = 1). De plus, 2 personnes mentionnent qu’aucun
changement n’ait été engendré, car les employés sont derrière des plexiglas ce qui élimine
le risque.
« Ça fait, je ne me gênerai pas, même ce qu'on est en COVID pour avoir une
longue conversation d'une demi-heure avec un représentant d'un magasin. »
- Hubert
« Les employés? Non, ça, ça n’a rien changé, y’a une vitre plexiglas en
avant. » - Victor
« Pis j’essayais d’être gentille avec les employés pour qu ’ils aient du positif
dans sa journée. » - Béatrice
Somme toute, il apparait que l’expérience client en magasin a été influencée de plusieurs
manières variant d’une personne à l’autre. Les caractéristiques individuelles semblent alors
129
jouer un rôle important, par exemple, les antécédents, le confort, la personnalité de cette
personne, etc. Les différentes étapes temporelles de l’expérience ont également été affectées.
Par exemple, avant l’achat, ces modifications peuvent inclure la préparation physique (ex. :
la création d’une liste), la préparation mentale et même la décision d’être accompagné ou
non. Il est observable que pendant l’achat, les restrictions et les différentes directives ont des
impacts et diminuent l’expérience vécue et que même après l’achat, certaines pensées ou
craintes peuvent demeurer. Le contraire est également notable; plusieurs consommateurs
n’ont pas laissé la pandémie détériorer leur expérience ou même modifier leur
comportement.
4.3. Les changements généraux qui resteront ou partiront postpandémie selon les
répondants
Dans les résultats présentés précédemment, les répondants ne divulguaient pas leurs
perceptions quant au futur. Cela dit, il importe de savoir si les changements apportés par la
COVID-19 aux différentes dimensions de l’expérience vont demeurer ou si le tout va revenir
comme ce l’était avant la pandémie. Ainsi, l’entrevue se terminait avec une question sur les
intentions comportementales futures. Les deux prochaines sections démontrent ce que les
participants pensent qui demeurera lorsque la pandémie sera terminée (4.3.1.) et ce qui risque
de revenir à la normale dans leurs comportements ou leur expérience en magasin (4.3.2.).
4.3.1. Les changements apportés par la COVID-19 qui devraient demeurer postpandémie
Tel que présenté dans le tableau 23, deux sous-thèmes ont été soulevés par les
participants concernant les modifications qui devraient rester lorsque le tout sera de retour à
un certain normal à la suite de la pandémie. Le premier décrit les directives/réglementations
apportées par la pandémie qui devraient demeurer en place et l’autre décrit les
comportements généraux qui subsisteront.
130
Tableau 23. Les changements apportés par la COVID-19 qui, d’après les répondants,
devraient demeurer nostpandémie
6
2
7
client
n = Nombre de répondants ayant discuté de ce sous-thème/catégorie
Ref = Nombre de mentions (verbatims) par l’ensemble des participants (n)
Les consommateurs ont démontré un grand intérêt à conserver le lavage des mains même
après la pandémie, car cela est une bonne pratique à prendre en général (n = 12). D’autres
mentionnent vouloir continuer le port du masque, même après que le gouvernement ne
l’oblige plus, spécifiquement lors de la saison de la grippe (n = 3). Certains sont sceptiques
à dire que le masque va réellement disparaitre.
à leur disponibilité le désinfectant à mains (n = 2) et celui pour les chariots (n = 2), ainsi que
les plexiglas (n = 2). Un seul consommateur mentionne vouloir garder l’utilisation des
flèches, qui dans la prochaine section n’est pas voulue par la majorité.
Les changements vécus par les consommateurs qui resteront d’après eux sont :
l’utilisation de l’achat en ligne (n = 2), l’augmentation de la vigilance en magasin (n = 2) et
l’empaquetage de son épicerie (n = 1)
4.3.2. Les changements apportés par la COVID-19 qui ne resteront pas selon les
répondants
Bien que plusieurs changements aient été nécessaires pendant la COVID-19, plusieurs
personnes sont en accord pour dire que certains de ces changements ne seront pas
permanents. Le tableau 24 présente un résumé de différents changements non permanents
d’après les consommateurs passés en entrevue. Les deux mêmes sous-thèmes ont été
soulevés, mais cette fois les comportements ont été les plus mentionnés comparativement
aux directives dans la section précédente.
Tableau 24. Les changements apportés par la COVID-19 qui d’après les répondants ne
devraient pas rester postpandémie
Ref
Sous-thèmes Catégories n
Enlever le masque 8 8
132
Ref
Sous-thèmes Catégories n
4.3.2.1. Comportements face à l’expérience client qui ne resteront pas selon les
répondants
Le sentiment d’être plus libre postpandémie est mentionné par neuf personnes. Parmi
ceux-ci se retrouvent des consommateurs qui mentionnent vouloir retourner dans certains
magasins (n = 6) ou retrouver la spontanéité (n = 1). D’autres ont hâte de reprendre le
magasinage comme une activité sociale (n = 6), plus spécifiquement magasiner avec des
gens (n = 1), reprendre le bon service à la clientèle, tel que donner la main (n = 1) et ne pas
craindre de parler et d’interagir (n = 1) avec les consommateurs et/ou employés sans être
regardé ou jugé. Dans le même ordre d’idée, deux personnes ont mentionné que
postpandémie, ils reprendront les comportements d’achat avec une orientation hédonique
(par exemple, faire du flânage en magasin). Une personne dit qu’elle sera prête à essayer les
vêtements en magasin lorsque la pandémie sera plus calme.
Bien que certains consommateurs veuillent conserver plusieurs des directives et/ ou
réglementations apportées par la COVID-19, d’autres sont d’opinion qu’ils ne seront plus
nécessaires (n = 9). Cela comprend l’arrêt du port du masque (n = 8), enlever les flèches en
magasin (n = 2) et la diminution de la fréquence du lavage des mains (n = 1).
Les résultats présentés dans ce chapitre ont été obtenus à la suite des vingt entretiens
réalisés par vidéoconférence. Tous les consommateurs rencontrés ont indiqué avoir vécu
différentes formes et différents niveaux d’impact de la COVID-19 sur leur expérience client.
133
Les dimensions sensorielles, cognitives et affectives ont toutes les trois eu plus de
changements négatifs que positifs. De plus, les deux dernières ont eu des impacts non
seulement pendant l’acte de magasinage, mais également durant les périodes avant et après
l’achat. La dimension comportementale est celle qui a été le plus abordée par les
consommateurs et démontre des changements positifs et négatifs. Dans ces changements de
comportements, certains demeureront dans l’expérience du client et d’autres seront éliminés
d’après certains consommateurs.
CHAPITRE V
l’entreprise, ainsi que son offre en relation avec les différents moments/points
de contact entre eux10 » (Gentile et al., 2007, p. 397).
L’une des premières observations porte sur le fait que chacun des changements (ou non-
changement) mentionnés par les consommateurs est strictement personnel. Comme
démontré par plusieurs auteurs (Becker et Jaakkola, 2020; Chaney et al., 2018; Hamilton et
Price, 2019; Kuehnl et al., 2019; Verhoef et al., 2009), dû à la nature humaine des
consommateurs, il est difficile de comprendre et même prédire ce qui peut avoir une
influence sur l’expérience. Les consommateurs ont été divisés sur plusieurs des changements
occasionnés par la COVID-19. Cette division est mise en évidence en examinant la
dimension sensorielle où certains consommateurs n’ont pas arrêté de toucher ou de goûter
avec l’arrivée de la pandémie par exemple, et d’autres ont complètement arrêté et même
repensent à leur action pour le futur.
Une deuxième observation en lien avec cette définition porte sur l’implication du
consommateur à différents niveaux. Effectivement, les résultats démontrent que certains
consommateurs ont été plus affectés que d’autres au niveau émotionnel, physique, rationnel
ou même sensoriel. De plus, cette expérience holistique découle d’un ensemble
d’interactions commençant même avant l’achat d’un produit ou d’un service, soit dès l’envie
ou l’apparition du besoin (Carù et Cova, 2006; Kuehnl et al., 2019). Les répondants ont
également soulevé des transformations lors de toutes les étapes de l’expérience soit avant,
pendant et après.
10 Traduction libre de Gentile et al., 2007, p.397 « The Customer Experience originates from a set of
interactions between a customer and a product, a company, or part of its organization, which provoke a reaction.
This experience is strictly personal and implies the customer’s involvement at different levels (rational,
emotional, sensorial physical and spiritual). Its evaluation depends on the comparison between a customer’s
expectations and the stimuli coming from the interaction with the company and its offering in correspondence
of the different moments of contact or touch-points »
136
De façon globale, les résultats de cette recherche dévoilent des tendances ou conclusions
similaires aux études générales publiées durant les deux dernières années au sujet de la
pandémie. Cela dit, comme démontré, très peu d’articles portent sur l’expérience client en
magasin, et aucune n’investigue plus particulièrement les dimensions expérientielles telles
que proposées par Schmitt (1999). Ainsi, dans les pages qui suivent, une analyse des résultats
spécifiquement en lien avec les dimensions de l’expérience est présentée afin de répondre
au premier objectif : Comprendre si et comment l’expérience client (et ses dimensions
cognitives, affectives, sensorielles, comportementales et sociales) a été transformée avec la
venue de la pandémie.
Dans le but de répondre à l’objectif de recherche, cette section soulève les changements
principaux décrits par les participants selon les cinq dimensions. Il importe de souligner que
les expériences de tous les répondants dans le cadre de cette recherche ont subi des
transformations, aucun d’entre eux n’a été exclu ou exempté des impacts de la COVID-19.
Cela dit, les non-changements seront cités, mais ne seront pas autant mise en évidence, car
il demeure important de démontrer que tous les consommateurs n’ont pas été impactés de la
même manière ni au même niveau par la pandémie.
ou négative.
De plus, dans le cas des dimensions expérientielles, ces dernières peuvent s’influencer
une à l’autre tel que démontré dans les résultats. Par exemple, les gens peuvent agir
(dimension comportementale) dû à l’émotion ressentie par l’expérience (dimension
affective). C’est le cas des répondants disant que les modifications envers l’utilisation
d’achat en ligne ou l’augmentation de la préparation sont reliées au stress ou la peur de
contamination.
138
Négatifs Positifs
• Diminution de l’achat orienté vers ♦ Prise de conscience de ce qui se passe
l’expérience (le plaisir, hédonique) autour de soi en magasin
§ • Augmentation des activités cognitives liées • Emphase sur la préparation et planification
à la préparation et décision d'aller en avant d’aller en magasin
magasin
• Bombardement d'informations
mais plutôt y aller par obligation (n = 17), ce qui, pour plusieurs, est un aspect négatif de la
pandémie.
Les étapes avant, pendant et après l’achat sont également affectées par des processus
cognitifs additionnels. La décision d’aller en magasin est, pour nombreux, précédée d’une
période de préparation (n = 16), qui n’était pas nécessaire ou moins longue avant la COVID-
19. Les prises de décisions concernent également l’heure (n = 8), la journée (n = 2) et même
la fréquence (n = 2) des achats ajoutant de la complexité au consommateur. En plus, de
s’assurer d’avoir tout le nécessaire pour aller en magasin, les répondants soulèvent la
nécessité de se préoccuper de la liste, le masque (n = 8), le désinfectant à main (n = 6) pour
dans l’auto ou dans le sac. Le choix de magasin est également une décision importante :
celui-ci se fait selon les risques de contagions (ex. moins de gens) (n = 8) ou l’endroit qui
leur permettra de seulement faire une visite en magasin (n = 10). Une notion discutée dans
la revue de la littérature qui décrit cette tendance de réflexion est celle de l’indice de rareté,
qui depuis l’arrivée de la COVID-19 a été perçu différemment. Originalement, l’indice était
décrit (et l’est toujours) comme la perception d’un haut niveau de demande et/ou un faible
niveau de disponibilité (Huang et al., 2020b; Teubner et Graal, 2020). Cependant, tel que
mentionné depuis la pandémie, il est plutôt perçu comme un signe de l’augmentation de la
densité des gens et ainsi à la perception d’une augmentation du risque de contagion (Li et
al., 2021). Les résultats de cette recherche soutiennent ce constat tel que souligné par
Edouard : « Eum comme si on voit qui a beaucoup de monde dans une allée, eum au lieu de
se donner l'anxiété [...] on vafaire quelque chose d’autre pi on va revenir après. » ou Alain :
« [...] si je vois un line up a un magasin, forget itj'y vas pas. »
consommatrice révèle qu’elle a perdu son sens d’orientation lors d’une visite en magasin.
Caroline dit : « quand je vais dans un magasin et que je vois quelqu ’un porte son masque
pas correct comme en dessous de leur nez genre, ça me fait paniquer, euh, on dirait que je
ne peux même plus me concentrer, je sais même plus ce que je cherchais dans le magasin,
comme on dirait que commeje veuxjuste décoller, tu sais. ». Cela dit, les processus cognitifs
ne se terminent pas à la sortie du magasin, tout comme l’expérience, ils se terminent bien
après. Une autre participante partage que plusieurs pensées lui viennent en tête à la sortie,
principalement, car elle travaille avec des gens malades et elle veut les protéger le plus
possible. Ces pensées sont associées au temps passé en magasin, car « plus que je suis en
magasin longtemps [...] plus que je suis exposée » (Nadine).
En revanche, d’un point de vue plus positif, quelques consommateurs ont réalisé
certaines choses lorsque vient le temps de magasiner. Plusieurs ont pris conscience de
prendre le temps de voir et d’analyser ce qui se passe autour d’eux, par exemple, être plus
conscients de l’espace entre eux et les autres consommateurs. La vigilance est l’un des
changements qui demeureront après la pandémie (n = 5), sans compter les habitudes de
préparation qui ont été forgées dans les derniers deux ans. Plusieurs ont commencé à utiliser
des listes et planifier leurs repas pendant la pandémie et y ont pris goût; un participant en
particulier mentionne : « Je te dirais, c'est vraiment récent là, comme depuis début janvier
(2022) là, je juste stick vraiment sur ce que je veux acheter. [.Jjefais vraiment une liste.
Je regarde les prix. [...J Mais ouais ce truc là il était en train de changer ma vie, pour le
mieux. Parce que j'ai, je vais, je vais économiser cet argent-là. » (Waldo).
La revue de la littérature de cette thèse a démontré l’importance de chacun des sens dans
la construction de l’expérience client. Il importe alors de comprendre l’évolution de
l’expérience sensorielle en contexte pandémique. En effet, les résultats de cette recherche
soulèvent que trois sens semblent être impactés plus négativement que les deux autres, soit
le toucher, l’odorat et le goûter. Évidemment, une cause importante consiste des barrières
sensorielles résultantes de la réglementation et des exigences sanitaires. Il vaut aussi la peine
de noter que bien que la vue soit décrite comme le sens le plus dominant en magasin (Hultén,
141
2013), celui qui a été le sujet de discussion le plus populaire lors des entretiens fut le toucher.
Les prochaines sections analysent chacun des cinq sens en fonction des résultats trouvés.
Plusieurs consommateurs ont divulgué avoir arrêté d’utiliser le sens du toucher (n — 16),
malgré son importance dans l’achat de textile (Peck et Childers, 2003) et des aliments
(Krishna, 2013). Quelques consommateurs ont partagé être frustrés, parce que le fait de ne
pas pouvoir toucher a causé des mauvais choix.
Cependant, avec le temps qui s’écoule depuis le début de la pandémie, des recherches
ont démontré que la contamination par le contact de surface est peu probable et certains
consommateurs ont repris leurs habitudes tels qu’essayer le linge (n = 2) ou toucher les
Finalement il y a trois personnes qui ont mentionné avoir eu acheté le mauvais produit,
ou être arrivé à la maison et sentir sans le masque pour réaliser que la senteur était beaucoup
plus forte ou moins agréable qu’en magasin (avec le masque).
Pour le sens de la vue, les participants ont soit vu aucun changement ou ont utilisé ce
sens davantage, car l’utilisation des autres était restrictive (n = 3). En ce qui concerne les
éléments importants de 1 ’ environnement physique soulevés dans la revue de la littérature et
prescrit par Baker (1986), les répondants ont principalement mentionné des changements en
lien avec les facteurs conceptuels (n = 7) et sociaux (n = 2) Quant à la propreté, peu de gens
ont mentionné ce point dans l’expérience en magasin.
Lorsqu’on analyse les aspects que les consommateurs ont dit rester ou non, quelques-
uns mentionnent la reprise de l’essai des vêtements, le sentiment d’être libre et faire ce qu’ils
143
veulent. L’importance de l’utilisation des sens dans l’achat de quelque chose a été remarquée
par plusieurs indirectement. L’une mentionne dans l’entrevue que la pandémie lui a fait
réaliser que manger un fruit, peu importe la grosseur, sans l’avoir lavé comporte un risque
qu’elle ne prendra plus.
Les émotions et sentiments vécus pendant la COVID-19 liés à l’expérience client ont
varié en termes d’intensité et incluent la peur, la frustration, l’inquiétude, l’anxiété, la
paranoïa et bien d’autres. Ce qui fut constaté dans la recherche est que les femmes ont
ressenti plus d’émotions négatives (réf. F = 137 et H = 70) que les hommes, ce qui rejoint
les constats de recherches antérieures (par exemple : Garcia-Femândez et al., 2021;
144
Kowalczuk et Gçbski, 2021). Toujours en accord avec la littérature, il a été observé chez les
répondants que les émotions négatives divulguées étaient plus intenses que les quelques
émotions positives partagées, ce qui est supporté par l’étude de Haavisto et Sandberg (2015).
À cet effet, un homme a plus spécifiquement démontré des émotions plus intenses au niveau
de la peur de la contamination, Payant décrite comme « la paranoïa du microbe ».
consommateurs (n = 9).
Pour terminer la section des impacts de la dimension affective, il est très important de
noter que quelques personnes ont ressenti des sentiments positifs découlant des influences
de la pandémie. Deux personnes se contentent du sentiment de sécurité qui a été apporté par
l’obligation du port du masque et des différents règlements imposés par les gouvernements
et les magasins. Quatre personnes disent que la pandémie a apporté une différente perceptive
face au magasinage et que la sortie en magasin, peu importe le magasin, apporte une certaine
joie ou plaisir, car cette dernière leur permettrait de voir des gens (inconnu ou non) et d être
dans un milieu plus social que leur demeure résidentielle.
Tel que mentionné auparavant, la dimension comportementale est celle ayant eu le plus
de réactions de la part des répondants (ref = 572). Schmitt (1999a, 1999b, 1999c) mentionne
qu’un changement dans cette dimension peut être effectué par la motivation, l’inspiration ou
l’aspect émotionnel de l’expérience. Dans les dernières sections décrites plus haut, il a été
démontré que les motivations et les émotions ont influencé le comportement du
consommateur depuis l’arrivée de la COVID-19. Donc, il n’est pas surprenant que cette
dimension soit autant affectée. De plus, les réglementations et les conséquences liées à la
COVID-19 ont apporté plusieurs changements aux comportements également.
145
Un phénomène discuté dans plusieurs articles de recherche, ainsi que dans plusieurs
médias d’actualité incluant les réseaux sociaux concerne l’achat en ligne. Les répondants ont
soutenu cette même tendance, avec plus de 19 personnes ayant augmenté leur achat en ligne
pendant la COVID-19. Cette augmentation est au détriment de l’achat en magasin qui
diminue en popularité d’après les consommateurs. Non seulement les gens ne veulent plus
entrer en magasin, mais plusieurs services sont maintenant offerts (par exemple livraison à
domicile, curbside pick-up, etc.) ce qui accentue cette nouvelle tendance. Les
consommateurs favorisent ces méthodes et démontrent un mouvement à long terme de ces
dernières. Plusieurs mentionnent vouloir conserver certains de ces comportements pour leur
facilité, leur économie en matière de temps et leur commodité (Shen et al., 2022). En
contrepartie, plusieurs consommateurs ont dit vouloir continuer la visite en magasin dans le
cas de l’épicerie ce qui est également supporté par Shen et al. (2022) qui démontre des faits
similaires dans son étude. Certes, il sera intéressant de voir ce qui se passera après la
pandémie, car quelques personnes mentionnent avoir hâte de retourner en épicerie et de
découvrir les nouveautés et se laisser tenter par des produits intéressants (n = 2).
Cette dimension, bien qu’elle semble surtout associée à des changements négatifs, fait
également ressortir des impacts positifs. Les répondants ont apprécié les nouveaux canaux
offerts par les magasins. Ils ont également bien aimé découvrir de nouveaux magasins
surtout localement. De plus, le mouvement sur la salubrité et 1 assainissement a permis à
plusieurs individus de mieux comprendre l’importance de celle-ci et son impact sur la santé
en général. Plusieurs répondants (n = 3) ont avoué ne pas avoir eu de grippes ou être malades
pendant les deux premières années de la COVID-19 en raison des mesures de salubrité. Tel
que démontré dans le tableau 21 et 21, les gens pensent conserver plusieurs des changements
apportés au niveau de l’assainissement, spécialement le lavage des mains (n = 12).
Bien que plusieurs consommateurs aient dit ne pas avoir été affectés par les impacts de
la COVID-19 en ce qui concerne la dimension sociale, quelques-uns ont ressenti une
influence prononcée, spécialement deux consommateurs qui disent qu’apporter leurs enfants
(de moins de 3 ans) avec eux en magasins augmente le stress, la préparation et intensifie
Du côté des gens en magasin, Abel et McQueen (2020) ont démontré que la distanciation
pouvait avoir un effet sur l’anxiété ou la peur des gens ce qui est soutenu dans les réponses
de plusieurs personnes (n = 13) de cette étude ayant ressenti de l’anxiété par la présence
d’autres gens à proximité. De même, deux personnes ont évité le contact avec les employés,
en commençant à utiliser les caisses rapides. Un consommateur mentionne que le contact
avec les employés a changé dû au plexiglas et le port du masque qui causent des difficultés
auditives et de compréhension entre interlocuteurs, ce qui est également soulevé par Schlôgl
et Jones (2020).
147
Deux personnes ont mentionné avoir diminué leur utilisation des médias sociaux
spécifiquement dû à la négativité que cela apporte dans leur vie. D’autres mentionnent le
même évitement, mais au niveau des nouvelles ou de l’actualité (n = 10). Cela dit, cet impact
négatif vécu au début de la pandémie s’est vu transformer avec le temps ; reprendre contrôle
de l’information qui importe au consommateur lui a permis de diminuer de 1 anxiété et autres
émotions négatives.
Une chose certaine, chacun des participants a mentionné avoir été influencé d’une
manière ou d’une autre face à la pandémie. Il sera intéressant de voir quelle empreinte
permanente la COVID-19 aura sur leur expérience en magasin.
148
Réalisation d'émotions
positives reliées à la partie
s sociale associée à la sortie en
magasin
I a
magasin demeure les mêmes
Figure 8. Modèle synthèse des impacts (ou non) influençant les différentes étapes de
l’expérience client
Comme démontré dans le modèle synthèse ci-haut, d’après les répondants, toutes les
étapes de l’expérience client ont subi des changements apportés par la COVID-19,
149
comparativement au fait que la période d’après achat n’a pas démontré avoir des aspects
Quant aux modifications vécues ou observées lors de l’étape préachat, la plupart des
impacts concernent la préparation et la planification des visites en magasin. Les
consommateurs placent l’importance d’aller en magasin sur l’obtention des articles voulus
en une seule visite, la minimisation de la contamination ou même le minimum de contact
concernant les échanges sociaux. Ce qui signifie que la préparation et la planification mise
en place pour assurer cette diminution de contagion et le respect des règlements imposés par
les différentes entités gouvernementales ont modifié certaines étapes du processus de
décision du consommateur. Ces résultats s’alignent avec la revue de la littérature qui indique
que le respect des restrictions, la perception du risque (Choi,2019 ; Szymkowiak et al.,
2021), la peur de la pénurie des biens non discrétionnaires (Ahmed et al., 2020; Loxton, et
al., 2020 ; Milakovié, 2020) ont été ajoutés aux facteurs d’influences de laprise de décisions
du consommateur en temps de pandémie. En fait, la simple décision d’aller en magasin a été
influencée, car certaines personnes ont pris la décision de ne plus aller en magasin (n - 2).
Quelques répondants ressortent que le niveau de demande ou de disponibilité des produits
ont exercé une influence sur leur prise de décision d’aller en magasin, comme le démontre
les recherches de Huang et al. (2020b) et Teubner et Graul (2020).
D’autre part, une variation dans l’orientation d’achat des consommateurs a également
été observée. Tel que prédit au chapitre 2, les répondants se sont tournés davantage vers une
orientation utilitaire/fonctionnelle. Plus de 17 consommateurs sur 20 ont vécu un
bouleversement dans leur orientation d’achat ce qui soutient les propos de Loxton et al.,
(2020) qui disent que l’achat est maintenant relié à un objectif, celle de l’achat de bien non
discrétionnaire. La prise de décision d’aller magasiner ou non n est pas sans réflexions et
reconnaissances des émotions du consommateur. De ce fait, les émotions ressenties reliées
à l’idée d’aller magasiner ont également changé pour certains consommateurs (n = 14),
spécialement au niveau du stress, de l’anxiété et de la peur, constat qui était aussi statué par
150
d’autres auteurs ayant examiné d’autres désastres naturels (Farooq et al., 2020; Hall et al.,
Il ne faut pas oublier que bien que la plupart des participants ont décrit avoir observé un
impact sur leur expérience à la suite de la pandémie de la COVID-19, quelques-uns ont dit
avoir vécu des changements minimes ou même inexistants face à la période préachat depuis
l’arrivée de celle-ci. Plusieurs personnes ont mentionné déjà être des gens préparés, dressant
déjà des listes (n = 13) ou effectuant toujours des recherches sur la disponibilité des produits
avant l’achat (n = 4), comportements qui ont demeuré lors de la pandémie.
L’une des périodes cruciales de l’expérience client, celle de l’achat, qui semble avoir
été l’étape la plus transformée/influencée par la pandémie.
ont répondu à la question portant sur leur méthode de résolution de ce problème : ce qui est
frappant est le nombre de gens qui ont modifié cette méthode depuis la COVID-19. Plusieurs
ont mentionné qu’auparavant ils seraient allés dans un autre magasin pour trouver 1 article
spécifique recherché (marque, grandeur, couleur...), mais que depuis la pandémie, ils se
satisfont en sélectionnant une autre option dans le magasin dans lequel ils se retrouvent. Au
même titre, avec la venue de la COVID-19, les consommateurs sont demandés d’analyser et
prendre connaissance de plus de choses pendant la session de magasinage (par exemple
s’assurer de suivre les flèches et la distanciation) ce qui augmente le questionnement et les
réflexions en magasin (n = 17) et qui demande la gestion des émotions associées à tout cela.
Selon la littérature, les émotions négatives liées à la pandémie sont issues de plusieurs
facteurs d’influence, autant internes qu’externes (Accenture, 2020a; Ahmed et al., 2020;
Junusi, 2020; Laguna et al., 2020; Loxton et al., 2020; Milakovic, 2021; Pfattheicher et al.,
2020; Silva Terres et al., 2020; Yuen et al., 2020) incluant les problèmes
d’approvisionnement, la contamination, l’entourage, les médias sociaux, 1 actualité, le
sentiment d’être jugé, tous des éléments ayant été soulevés dans les entrevues. Une autre
source d’émotion négative vient des contraintes imposées par les magasins et entités
gouvernementales, telles que l’empêchement de toucher (n = 16) ou d’essayer les produits
(n = 8) ou la limite d’une personne par bulle, qui empêche de magasiner en groupe. Les
recherches ont démontré que l’empêchement de toucher les produits apporte de la frustration
et du mécontentement (Peck et Childers, 2003), ce qui fut également statué par plusieurs
répondants de cette étude. Plusieurs participants ont mentionné ne pas être en mesure de
vivre l’expérience client pleinement dû aux différentes restrictions, élément clé qui a été
identifié par Arciere (2021) comme l’une des raisons que les gens ont diminué leur visites
D’autre part, bien que les émotions positives n’aient pas été mentionnées souvent, elles
ont su faire leur apparition dans les entrevues. Ce sont surtout les gens habitants seuls, qui
expliquent qu’aller en magasin (n = 3), que ce soit l’épicerie ou autres, est leur source de
socialisation lors de la pandémie. Les répondants se disent également être plus polis et gentils
avec les gens autour, car ils sont conscients que c’est un temps difficile pour tout le monde,
152
autant pour les consommateurs que pour les employés. Lajoie de pouvoir au moins sortir
faire l’épicerie était assez pour rendre l’expérience un peu plus positive.
demeurent inchangées.
Même après l’achat du produit, l’expérience client n’est pas terminée. Il faut évaluer
l’expérience et l’utilisation du produit. Plusieurs répondants ont partagé leurs actions ou les
différentes émotions ressenties après la sortie du magasin en contexte de pandémie. Par
exemple, quelques-uns étaient contents de pouvoir enlever le masque pendant que d autres
contestaient leur risque d’avoir été contaminés.
Plusieurs parallèles peuvent être tracés entre les articles recensés et les réponses
obtenues lors des entrevues semi-dirigées. Cependant, quelques articles ne sont pas adaptés à
la complexité apportée par la pandémie. Tel que la théorie d’approchement et d évitement
ou les mouvements de thésaurisation démontrés par plusieurs recherches.
Tel que constaté par les nouveaux résultats émergeant de l’étude, cette thèse permet de
mieux comprendre l’expérience client pendant la COVID-19, plus particulièrement en ce
qui concerne les cinq dimensions expérientielles de Schmitt, ce qui n a jamais été fait
auparavant. Les contributions sont multiples au niveau théorique et pratique.
Les résultats démontrent qu’un phénomène hors du contrôle des différentes parties
prenantes tel que la COVID-19 peut ébranler le comportement du consommateur et mener à
des modifications inédites dans leurs perceptions, leurs attitudes, leurs processus mentaux,
leurs prises de décision, etc., et ainsi apporter des questionnements aux théories et notions
marketing préalablement définies. Il va sans dire que l’expérience client est 1 un de ces
concepts qui a grandement évolué en raison de la pandémie. Cette thèse permet de mettre la
lumière sur plusieurs observations et constats démontrant que l’approche expérientielle est
complexe et nécessite une adaptation continuelle à 1 ’environnement et au contexte qui
l’entoure.
L’étude porte sur un sujet relativement peu documenté, qui démontre des avenues
potentielles de recherche intéressantes. Les études sur les changements de 1 expérience client
lors d’un évènement hors de l’ordinaire se sont intéressées à des comparaisons ou sont trop
spécifiques. De plus, d’après les recherches, aucun chercheur n’a étudié la problématique de
la pandémie et son impact sur les cinq dimensions expérientielles, comme proposé par
Schmitt (1999). Cette recherche vient pallier en partie à ce manque en analysant chacune des
dimensions selon son impact ou influence face à la COVID-19. L’élaboration du cadre
théorique permet de regrouper les variables susceptibles d’être influencées lors de crises
sanitaires ou autres évènements d’envergures. L’utilisation de variables spécifiques à
chacune des dimensions, tel que les variables de la confusion dans le raisonnement et la
résolution de problème de la dimension cognitive ou celle de l’inconnu dans la dimension
affective éclairent mieux la problématique. Ce cadre théorique permet 1 extrapolation des
variables et laisse place à l’utilisation de ces dernières dans des environnements
sociodémographiques différents et l’adaptation de celles-ci selon l’évènement.
Bien que cette étude confirme certains constats issus de la revue de la littérature dans le
chapitre 2, la recherche a permis d’identifier des éléments non traités dans la recension des
écrits; cela inclut les aspects positifs de cette pandémie, tel que l’aspect social apporté par la
sortie en magasin, l’appréciation supplémentaire des employés, etc. Cette thèse contribue à
l’avancement des connaissances en ce qui concerne les changements présents et futurs de
tolérance des consommateurs face aux différents changements à travers le temps et selon le
magasin spécifiquement. La méthodologie utilisée a permis d’aller plus en profondeur dans
la compréhension des impacts vécus par chacun et ainsi, ressortir l’importance de prendre
en considération tous les aspects de l’expérience client et non seulement le comportement
du consommateur, qui souvent, tel que démontré, est contrôlé par les émotions, les réflexions
Bien que cette recherche porte sur le point de vue des consommateurs, plusieurs
stratégies utilisées par les entreprises ont été discutées. Bien que la spécificité de plusieurs
des impacts soit étroitement reliée à la pandémie, quelques leçons sont importantes pour les
Pendant la pandémie, les entreprises ont réagi différemment selon plusieurs facteurs :
la région, le secteur d’activité, les réglementations et restrictions imposées, ainsi que leur
propre jugement face à la situation. Plusieurs entreprises ont su s’adapter efficacement et
améliorer leurs offres de services ce qui inclue les différents canaux de vente ou de
communications utilisés, tels les magasins (lieux physiques), le site Web, le centre d appel
(ex. service après-vente), et autres méthodes de communications (ex. courriel, commerce
mobile, réseaux sociaux, etc.). Les entreprises doivent savoir optimiser l’intégration de
plusieurs canaux instantanément, pour offrir une relation omnicanale, ou du moins
multicanal avec le client. Cette adaptation a été très appréciée par les consommateurs
pendant la pandémie, mais le sera encore dans le futur. De plus, les entreprises ayant déjà
cette stratégie en place, malgré les restrictions physiques en magasin, ont l’option d’un
deuxième chemin direct (point de ventes, de ramassage ou de communication) avec le
consommateur. Ce chemin (canal) de communication ou vente a permis une transition plus
156
simple et directe avec le client et ce dernier a su garder un contact avec 1 entreprise malgré
la pandémie.
Une autre adaptation qui a été un succès chez certaines entreprises fut l’intégration des
restrictions et réglementations dans leurs emplacements physiques. Les consommateurs ont
mentionné être attirés vers le magasin plus petit, moins achalandé et qui suivait les
règlements (spécialement le lavage des mains et des chariots). Ceux qui avaient mis un plan
en place qui assurait une meilleure protection sanitaire de leurs clients, mais également de
leurs employés étaient plus aptes à être visités, que ceux qui n’avait pas de plan. Cependant,
plusieurs répondants ont mentionné éviter certains magasins qui laissaient trop de liberté aux
réglementations, telle que le manque de limites de gens ou le fait de ne pas offrir des stations
de désinfectant. Ces entreprises ont interprété les règlements de manière trop vague et cela
a diminué la confiance des consommateurs. L’adaptation au besoin des consommateurs est
une stratégie qui continue de se développer, car à chaque évènement, les consommateurs
s’acclimatent et modifient leur comportement, donc il faut prendre en considération
Il y a également un autre mouvement qui s’est forgé pendant cette pandémie, qui peut
devenir un grand atout pour les entreprises régionales, celle de l’achat local. L’achat local
est un mouvement qui a été mentionné à quelques reprises, donc pour les PME ou les
entreprises locales, il est important de faire de la publicité et de démontrer la résilience lors
cette crise sanitaire. Les consommateurs veulent aider, ils doivent juste savoir où aller. Cela
permet également d’aider la communauté dans laquelle cette PME est située et ainsi aider à
magasinage physique est une autre approche, les gens, pour certains, se sont « habitués » au
magasinage en ligne et il est important de leur rappeler cette activité de magasinage en
personne. Il ne faut également pas oublier l’aspect du magasinage comme activité sociale.
Le fait de maintenant pouvoir aller magasiner avec des amis ou de la famille doit être partagé
également.
Un plan d’action au cas où une situation similaire se reproduit est fortement suggéré.
Dans une entreprise, il y a des guides en cas d’urgence tels que le feu, vol, désastres naturels
(dépendant de la région), urgence médicale... mais, à partir de cet instant un guide sur les
crises sanitaires doit être intégré. La préparation va permettre aux entreprises de ne pas
prendre de décisions non stratégiques et hâtives. Avoir un plan de communication directe
avec les consommateurs peut également augmenter cette préparation. Mettre en valeur ce
que l’entreprise a apprise des répercussions vécues dans ces dernières années permettrait
d’aider à apaiser le stress ainsi que la peur des gens. De plus, cela apporterait un sentiment
de sécurité recherché par les consommateurs et la communauté.
De plus, une cohérence dans les entreprises serait importante. Les consommateurs
étaient rarement certains des règlements spécifiques de chacun des magasins. Quelques
entreprises ont arrêté les essais gratuits, d’autres le faisaient sous certaines conditions,
certaines ne laissent pas essayer le linge, contrairement à d’autres... Certains consommateurs
ont arrêté de visiter des magasins à cause de cette inconsistance. Le sentiment de solidarité
dans la communauté doit être ressentie pour augmenter le moral des gens pendant des temps
incertains, tel que la COVID-19. Tel que mentionné, les consommateurs veulent aider leur
communauté par 1 ’encouragement d’entreprises locales, donc une solidarité communautaire
Conclusion
La présente étude visait à mieux comprendre l’impact de la pandémie de la COVID-
19 sur l’expérience client, plus spécifiquement sur les cinq dimensions expérientielles
(cognitive, sensorielle, affective, comportementale et sociale) en magasin. C’est par le biais
d’entrevues semi-dirigées que les consommateurs néo-brunswickois ont partagé leur
expérience.
démontrées.
159
Donc, malgré le fait que les impacts négatifs envers l’expérience client en magasin
sont plus substantiels, des impacts positifs ont également été ressortis. De plus, 1 évaluation
des périodes spécifiques de l’achat (avant, pendant et après) démontre des changements lors
de chacune des étapes, mais spécialement de manière plus prononcée durant 1 acte de
magasinage. Somme toute, cette recherche soulève également certains aspects qui demeurent
inchangés auprès des consommateurs dans leur expérience en magasin pendant la pandémie.
Le présent chapitre expose les limites de la recherche, avant de conclure par quelques
Comme toute recherche, cette étude comporte certaines limites qu’il convient de
mentionner.
résultats.
Une deuxième limite porte sur le temps écoulé entre le début de l’écriture de cette
thèse et la clôture de celle-ci. L’impact de l’événement du 11 mars 2020, s’est rapidement
modifié et a varié en intensité dans les derniers deux ans, ce qui peut avoir influé sur les
L’étude actuelle est exploratoire, donc plusieurs avenues de recherche peuvent être
suggérées.
Dans un premier temps, malgré la difficulté de généraliser les résultats obtenus à une
grande population, cette étude a permis d’identifier certaines variables qui seraient
intéressantes de tester à un plus grand échantillon. Même qu’il serait intéressant de
reproduire cette étude auprès de groupes distincts (âge, genre...) pour y voir les différentes
implications et influences spécifiques de ces groupes. Il serait également intéressant de
valider les résultats auprès d’un plus grand échantillon, par le biais de sondage (étude
quantitative). À partir des résultats et du modèle-synthèse à la page 140 les influences
positives et négatives de chacune des dimensions pourraient être reprises pour tester leurs
importances sur une échelle. Une étude quantitative permettrait de démontrer réellement
quelle dimension a été la plus affectée.
161
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ANNEXE 1
SYNTHÈSE DES DÉFINITIONS DE L’EXPÉRIENCE CLIENT
182
Auteurs Définitions__________________________ 1
• This experiential perspective is phenomenological in spirit and
Holbrook et
regards consumption as a primarily subjective state of consciousness
Hirschman
with a variety of symbolic meanings, hedonic responses, and esthetic
(1982)
criteria, (p 132) ___
Pine II et « An experience occurs when a company intentionally uses services as
Gilmore the stage, and goods as props, to engage induvial customers in a way
(1998) that creates a memorable event, (p. 98) ____
• Experiences occur as a result of encountering, undergoing or living
through things. Experiences provide sensory, emotional, cognitive,
behavioral, and relational values that replace functional values, (p.57)
Schmitt • (Hetzel, 2002 ; Schmitt, 1999), une expérience est, en effet, une
(1999) nouvelle catégorie d’offres qui viennent s’ajouter aux marchandises,
aux produits et aux services pour constituer une quatrième catégorie
d’offres particulièrement adaptées aux besoins du consommateur
postmodeme. De Carù et Cova, 2006 (p. 359) _______
• (Arnould et Thompson, 2005) a plutôt adopté une conceptualisation de
l’expérience comme épisode subjectif dans la
construction/transformation de l’individu, avec une emphase sur la
dimension émotionnelle et sensible au détriment de la dimension
Carù et Cova
cognitive, le marketing expérientiel a donné à l’expérience un sens
(2006) beaucoup plus pragmatique et simpliste (une offre programmée et mise
en marché par l’entreprise) tout en accentuant l’idée que le résultat
devait être quelque chose de fortement significatif et inoubliable pour
le consommateur qui va vivre l’expérience, (p. 359-360) _______
'• Experience is the ‘take-away’ impression or perception created during
Chang et the process of learning about acquiring, using, maintaining, and
Homg (2010) (sometimes) disposing of a product or service (Berry et al., 2002;
Carbone et Haeckel, 1994). (p. 2402)
• “The Customer Experience originates from a set of interactions
between a customer and a product, a company, or part of its
organization, which provoke a reaction (LaSalle and Britton, 2003;
Shaw and Ivens, 2005). This experience is strictly personal and implies
the customer’s involvement at different levels (rational, emotional,
sensorial physical and spiritual) (LaSalle and Britton, 2003; Schmitt,
Gentile et al. 1999). Its evaluation depends on the comparison between a customer’s
(2007) expectations and the stimuli coming from the interaction with the
company and its offering in correspondence of the different moments
of contact or touch-points (LaSalle and Britton, 2003; Shaw and Ivens,
2005)(p.387)
• Customer Experience as an evolution of the concept of relationship
between the company and the customer, (p. 397)
183
Auteurs Définitions
• Customer experience is the internal and subjective response customers
have to any direct or indirect contact with a company. Direct contact
generally occurs in the course of purchase, use, and service and is
usually initiated by the customer. Indirect contact most often involves
unplanned encounters with representatives of a company’s products,
service or brands and takes the form of word-of-mouth
Meyer et recommendations or criticisms, advertising, news reports, reviews and
Schwager so forth, (p. 2)
(2007) * Encompassing every aspect of a company’s offering—the quality of
customer care, of course, but also advertising, packaging, product and
service features,
» ease of use, and reliability. It is the internal and subjective response
customers have to any direct or indirect contact with a company
(Meyer and Schwager 2007, p. 2). (de T article Lemon et Verhoef,
2016, p. 70)
* As we described previously, experiences are sensations, feelings,
cognitions, and behavioral responses evoked by brand-related stimuli.
Over time, brand experiences may result in emotional bonds, but
Brakus, emotions are only one internal outcome of the stimulation that evokes
Schmitt et experiences, (p. 54)
Zarantonello • The philosopher John Dewey (1922, 1925) views experience as the
(2009) intertwining of human beings and their environments. He critiques the
purely cognitive Kantian view of experience as knowledge, arguing
that knowledge (classifying, analyzing, and reasoning about things) is
only one part of a person’s understanding of the world, (p. 54)
• The customer experience construct is holistic in nature and involves
the customer’s cognitive, affective, emotional, social and physical
responses to the retailer. This experience is created not only by those
elements which the retailer can control (e.g., service interface, retail
Verhoef et al. atmosphere, assortment, price), but also by elements that are outside of
(2009) the retailer’s control (e.g., influence of others, purpose of shopping).
Additionally, we submit that the customer experience encompasses the
total experience, including the search, purchase, consumption, and
after-sale phases of the experience, and may involve multiple retail
channels, (p. 32)
• We propose the concept of customer experience quality, which we
define as a perceived judgment about the excellence or superiority of
the customer experience, (p. 847),
Lemke, Clark * Gentile et al. (2007, p. 397) state that: “The customer experience
et Wilson originates from a set of interactions between a customer and a
(2011) product, a company, or part of its organization, which provoke a
reaction. This experience is strictly personal and implies the
customer’s involvement at different levels (rational, emotional,
sensorial, physical, and spiritual).” (p. 848)
184
Auteurs Définitions
• An experience as a noun is something that affects the way you feel or
knowledge or skill from doing, seeing or feeling things. An adjective
‘experiential’ means based on experience. That stresses the importance
Same et of experience as a basis of the area, (p.2)
Larimo (2012) • Experience is broadly speaking an interaction between a company
(brand/product/service) and a customer. Experience is shaped by the
characteristics of the customer and those of the product, company or
brand, (p.3) _______
• De Keyser et al. (2015, p. 23) describe customer experience as
“comprised of the cognitive, emotional, physical, sensorial, spiritual,
Lemon et and social elements that mark the customer’s direct or indirect
Verhoef interaction with (an)other market actor(s). (p. 70)
(2016) • Customer’s cognitive, emotional, behavioral, sensorial, and social
responses to a firm’s offerings during the customer’s entire purchase
journey (Lemon and Verhoef 2016, p. 71) _______
Becker et • We suggest customer experience should be defined as non-deliberate,
Jaakkola spontaneous responses and reactions to particular stimuli, (p.637)
(2020)
ANNEXE 2
CAUSES DE CONFUSION CHEZ LES CONSOMMATEURS
186
Tableau 26. Exemples de causes de confusion chez les consommateurs, classées par
éléments en magasin et propriétés environnementales (de Garaus et al., 2015, p. 1006
1007).
GUIDE D’ENTREVUE
INTRODUCTION
Question d’introduction
• Qu’est-ce qui vous vient à l’idée lorsque je parle d’expérience client en magasin?
• En quoi consiste une bonne expérience en magasin?
• Quels sont les magasins que vous fréquentez depuis l’arrivée de la COVID-19? Est-ce
qu’ils ont changés?
CORPS DE L’ENTREVUE
Veuillez répondre aux questions suivantes en vous référant à vos expériences en magasins depuis la
COVID-19.
Dimension cognitive
• Depuis l’arrivée de la COVID-19, quelles sont les réflexions que vous avez eu lors de vos
sessions de magasinage? Pourquoi?
• Comment votre préparation face au magasinage a-t-elle changée depuis l’arrivée de la
pandémie (ex. préparer une liste d’achat, faire un plan des endroits à visiter pour les
produits)?
• Comment votre résolution de problème et de prise de décision ont-elles été modifiées en
magasin comme tel?
Par exemple :
■ De quelle manière est-ce que vous avez été chercher votre information?
■ Comment avez-vous analysé et évalué les informations, les produits en magasins?
■ De quelle manière est-ce que vous avez modifié votre prise de décision en magasin
(ex. choix de produits achetés ou non) ?
Dimension affective
e Depuis l’arrivée de la COVID-19, quelles émotions avez-vous ressenties lors de vos
sessions de magasinage? Pourquoi?
• De quelle manière avez-vous géré ces émotions?
• Comment est-ce que vos émotions (ex. stress, anxiété, peur frustration, joie...) ont-elles
affecté vos sorties de magasinage? (Quels ont été les impacts de ces émotions sur votre
expérience?)
191
Dimension sensorielle
e Lorsque vous allez en magasin vos sens sont stimulés, ex, vous regardez autour, vous
sentez les différentes senteurs, touchez les différents articles...
• De quelle manière votre expérience a-t-elle été modifiée lors de la COVID-19, face à
l’utilisation de vos cinq sens (toucher, ouïe, senteur, vue et goût) ? Pourquoi?
Par exemple :
■ Essayer du linge ou des chaussures
■ Texture des aliments
■ Prendre le dernier dans le fond pour avoir la date la plus loin
■ Sentir les produits (parfum, déodorant...)
Dimension comportementale
• De quelle manière votre comportement en magasin a-t-il été modifié pendant la COVID-
19? Pourquoi?
• Pouvez-vous me décrire les actions que vous avez prises en surplus et en moins pendant la
COVID-19 lors de vos sorties en magasins?
• Par exemple :
■ Laver plus les mains
■ Acheter plus de produits non discrétionnaires
■ Achat de panique ou thésaurisation
■ Moins sortir et plus d’achats en ligne
■ Circulation
Dimension sociale
• Comment vos interactions sociales en magasin ont-elles changé suite à la COVID-19 (avec
les employés et les autres consommateurs)? Pourquoi?
• Pendant vos sorties de magasinage depuis la COVID-19, qu’elles sont les personnes qui
vous accompagnaient? Est-ce qu’elles sont les mêmes que lors de vos sorties prépandémie?
Pourquoi?
• Est-ce que votre entourage, les médias sociaux ou les nouvelles ont influencé vos
perceptions, choix, comportement, etc.?
FERMETURE DE L’ENTREVUE
Questions de clôture
• Est-ce que vous magasinez plus en ligne depuis l’arrivée de la COVID-19 ? Quel serait le
pourcentage de vos achats en ligne versus en magasin avant la pandémie et depuis la
pandémie ?
• Qu’est-ce que vous avez apprécié des règlementations imposées en magasin? Et qu’est-ce
que vous n’avez pas aimé ou que vous avez trouvé inutile?
• Quelles sont les modifications apportées à votre comportement et votre expérience en
magasins que vous pensez qui vont demeurer postpandémie?
Remerciement
ANNEXE 4
FORMULAIRE DE CONSENTEMENT
193
CONFIDENTIALITÉ
Il est entendu que les renseignements recueillis lors de l’entrevue sont confidentiels. De plus,
il est prévu que les répondants pourront décider de ne pas répondre à certaines questions qui
les rendraient inconfortables. Pour assurer la confidentialité des données recueillies, il est
prévu que chacune des entrevues soit identifiée par un code numérique. Les données, leur
analyse et la présentation des résultats demeureront ainsi confidentielles.
AVANTAGES ET RISQUES
Votre participation contribuera à mieux comprendre l’impact de la COVID-19 sur
l’expérience encourue par les consommateurs lors de leur magasinage. Le fait de participer
à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir et de discuter en toute confidentialité,
de vos perceptions à l’égard de l’expérience de magasinage que vous avez vécue durant la
pandémie. De plus, trois cartes cadeaux (d’une valeur de 50.00$ chacune) seront tirées au
sort parmi tous les participantes ayant participer à l’étude.
194
Bien que le sujet à l’étude ne soit pas, de prime abord, de nature sensible, il est possible que
le fait de raconter votre expérience suscite des réflexions désagréables. Si cela se produit,
n’hésitez pas à en parler avec la chercheuse. S’il y a lieu, la personne donnant l’entrevue
pourra vous recommander à une personne-ressource.
Le projet auquel vous allez participer a été approuvé par le comité d’éthique de la recherche
avec des êtres humains. Pour toutes questions ou préoccupations de nature éthique
concernant ce projet ou pour formuler une plainte, vous pouvez contacter la Faculté des
études supérieures et de la recherche (FESR) de l’Université de Moncton (Université de
Moncton, Pavillon Léopold-Taillon, Moncton, E1A 3E9 ; téléphone : (506) 858-4310 ;
adresse courriel : fesrf&moncton. ca).
REMERCIEMENTS
Votre collaboration est précieuse pour nous permettre de réaliser cette étude. C’est pourquoi
nous tenons à vous remercier pour le temps et l’attention que vous acceptez de consacrer à
votre participation.
SIGNATURES
L’adresse (électronique) avec laquelle je souhaite participer au tirage des trois (3) cartes
cadeaux (valeur de 50.00$ chacune). Le tirage sera effectué lorsque toutes les entrevues
seront terminées. La chercheuse contactera seulement, par courriel, les trois gagnants.
195
J’ai expliqué le but, la nature, les avantages, les risques et les inconvénients du projet de
recherche au participant. J’ai répondu au meilleur de ma connaissance aux questions posées
et j’ai vérifié la compréhension du participant.
Université de Moncton
Campus de Moncton
Pavillon Léopold-Taillon
18, avenue Antonine-Maillet
Moncton (NB) E1A 3E9
Téléphone : (506) 858-4000
Sans frais : 1-800-363-8336
Courriel : infb(%umoncton.ca
ANNEXE 5
QUESTIONNAIRES DE SORTIE
197
QUESTIONNAIRE DE SORTIE
PROFIL DU RÉPONDANT
□ Masculin
□ Féminin
□ Autre (veuillez préciser)
□ Je préfère ne pas répondre
□ 19 à 29 ans □ 60 à 69 ans
□ 30 à 39 ans □ 70 à 79 ans
□ 40 à 49 ans □ 80 ans et plus
□ 50 à 59 ans □ Je préfère ne pas répondre
1. En encerclant le chiffre approprié, indiquez votre degré d’accord avec chacun des énoncés
suivants (de 1= fortement en désaccord à 7= fortement en accord, NSP = Je ne sais pas/je
préfère ne pas répondre):
□ 1 fois □ 4 fois
□ 2 fois □ 5 fois et plus
□ 3 fois □ Je préfère ne pas répondre
199
ANNEXE 6
TEXTE DE SOLLICITATION
200
Bonjour,
Admissibilité
Toute personne adulte âgée de 19 ans et plus, qui habite au Nouveau-Brunswick. De plus,
cette personne doit être francophone, ou capable de faire l’entrevue en français et avoir
magasiné en magasin pendant la pandémie de la COVID-19. Cette personne ne doit pas être
hébergée en foyer. De plus, elle ne doit pas être considérée comme membre de la population
vulnérable face à la COVID-19, principalement ceux atteints d’un problème de santé
chronique (ex. : pulmonaire, maladies du cœur, des reins, de la fois, personne ayant eu un
accident vasculaire cérébral ou atteint de la démence) ou immunitaire (ex. ayant eu le cancer
ou recevant de la chimiothérapie).
Votre tâche
Votre participation consiste à répondre à quelques questions sur l’impact de la COVID-19
sur vos expériences de magasinage. Le questionnement se fera sous forme d’entrevue semi-
dirigée, signifiant qu’il n’y a pas de nombre déterminé de questions. Cette entrevue sera
enregistrée (audio seulement) avec votre permission et prendra une heure à une heure trente
(60 à 90 minutes) de votre temps. Le lieu et l’heure de l’entrevue sont à déterminer avec
vous et la chercheuse. L’enregistrement audio et votre interaction avec la chercheuse ne
permettront pas de vous identifier. Les questions porteront sur vos expériences d’achat
pendant la COVID-19, spécifiquement en magasins physiques.
Confidentialité
Les données recueillies par cette étude sont entièrement confidentielles et ne pourront en
aucun cas mener à votre identification. Votre confidentialité sera assurée par un code
numérique. La communication des résultats de la recherche ne permettra pas d’identifier les
participants.
201
Bénéfices et inconvénients
Votre participation contribuera à mieux comprendre l’impact de la COVID-19 sur
l’expérience encourue par les consommateurs lors de leur magasinage. Le fait de participer
à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir et de discuter en toute confidentialité,
de vos perceptions à l’égard de l’expérience de magasinage que vous avez vécue durant la
pandémie. Un tirage de trois cartes cadeaux, d’une valeur de 50.00$ chacune, sera effectué
auprès des participantes de l’étude.
Bien que le sujet à l’étude ne soit pas, de prime abord, de nature sensible, il est possible que
le fait de raconter votre expérience suscite des réflexions désagréables. Si cela se produit,
n’hésitez pas à en parler avec la personne qui mène l’entrevue. Vous demeurez libre de ne
pas répondre à une question, ou plusieurs, que vous estimez personnelles ou de vous retirer
en tout temps sans préjudice et sans avoir à fournir d’explications. Le temps consacré au
projet, soit entre 60 à 90 minutes, est également un inconvénient. Sachez que vous pouvez
prendre une pause à tout moment. Vous n’avez qu’à informer la chercheuse.
Responsables de l’étude :
Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour toute question concernant ce projet,
vous pouvez communiquer avec Samantha Langis, chercheur principal, par courriel
(esD0576(%umoncton.ca).
Sous la direction d’Isabelle Brun, Ph.D, professeure à la Faculté d’administration de
l’Université de Moncton
ProQuest.
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