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CHAPITRE 2:

La fonction méthodes-maintenance
Analyse du temps en maintenance

Pr. SEBTAOUI Fatima ezzahra


sebtaouif@gmail.com
 La maintenance doit maîtriser à la fois les temps-
machines (alternance de temps de bon fonctionnement et
de temps d’arrêt) et les temps d’activité des techniciens
d’intervention.
Les temps-machines

 Concernent les états successifs caractérisant la « disponibilité »


et « la non -disponibilité » des systèmes.
 Les systèmes de mesure de ces temps sont le plus souvent
intégrés (horloges, compteurs) à l’équipement. Ils utilisent
parfois des unités de temps « indirectes », telles que la tonne
produite, le kilomètre parcouru, etc.
 Pour ces temps, des saisies automatiques de dates et de durées
ou de relevés de compteurs associés à des systèmes
d’imputation des causes d’arrêt seront nécessaires.
 La figure ci-dessous met en évidence une difficulté de la saisie des
temps d’indisponibilité :

Un compteur relèvera l’alternance des MTBF et des MTA, ce qui est


insuffisant pour discriminer les trois temps de non-production de natures
différentes.
 En effet, la responsabilité de la maintenance n’est
engagée que pour les temps propres d’indisponibilité,
nommés MTI, le système étant requis. Ces temps
d’indisponibilité propre serviront de base aux estimations
des coûts de défaillance.
 D’où la nécessité d’ajouter un boîtier d’imputation des
causes d’arrêt.
Les temps d’activité (d’intervention)
humaine

 Temps prévus, temps passés et temps relevés


La maîtrise des temps d’activité de tous les techniciens de maintenance est à la
base de la pyramide de la gestion d’un service maintenance
 Sans estimation des « temps alloués », pas de planification d’activités.
 Sans estimation de temps, pas de coûts prévisionnels, donc pas de gestion
prévisionnelle.
 Sans les relevés des « temps passés », pas de coûts de maintenance, donc pas
de gestion possible du budget.
 Sans relevés exacts des temps passés, pas d’analyse des activités, donc pas de
propositions d’améliorations.
L’analyse des temps d’activité humaine repose donc sur 4 temps :
 les temps prévus,
 les temps programmés,
 les temps passés
 et les temps relevés
Fonction
Fonction méthodes Fonction réalisation
ordonnancement

Prévision Programmation Réalisation

Estimation des durées Programmation des travaux Mesure de durées


Saisie des durées
Planning de charge interne
Délai de sous-traitance

Exemple :
Tâche M Tâche M Tâche M

Durée prévue : 3h Mardi 14h 17h Mardi 15h 19h30


Durée relevée : 4h30
La principale difficulté au niveau de ces 4 temps est celle liée à
l’obtention des temps passés :
 Méfiance chez les intervenants face à la saisie des temps passés ;
 Temps portés sur les BT souvent illisibles
 Difficulté d’identifié le temps à porter sur les BT (temps d’observations, de
diagnostic, préparation, intervention essais, etc. ) :
 Difficulté de saisir les temps de « mini interventions » (Doit-on prendre 10
minutes à saisir les paramètres d’une intervention de 2 minutes ?).
 Nature des durées d’intervention
Les temps de maintenance comprennent les temps de maintenance préventive et
les temps de maintenance corrective. Ces derniers se décomposent en temps
actifs et en temps annexes.
Temps actifs:
 Le temps de localisation de la défaillance
 Le temps de diagnostic
 Le temps de dépannage ou de réparation
 Le temps de contrôle et d’essais finaux
Temps annexes:
 Les temps administratifs (temps de saisie, traitements de documents)
 Les temps logistiques ou durées d’attente des ressources nécessaires à
l’exécution de la maintenance
 Les temps techniques annexes (ex : phase de refroidissement d’un
équipement)
 Les temps de préparation du travail (études, méthodes, ordonnancement)
La chronologie des temps actifs et annexes en maintenance corrective
Avant to et Durée de bon fonction TBF t4-t5 : Préparation de l’intervention,
après t10 : consignation, procédures de sécurité

to : Apparition de la défaillance t5-t6 : Programmation de l’intervention, attente


d’approvisionnement
to-t1 : Durée de détection de la défaillance t6 : Lancement de l’ordre de travail OT

t1 : Emission de la demande de travail DT t6-t7 : Néttoyage, accès, dépose sous ensemble

t2 : Accusé de réception, la DT est t7-t8 : Démontage et intervention proprement


enregistrée par le Service Maintenance dite

t3 : Prise en charge par un technicien t8-t9 : Remontage et repose


disponible
t3-t4 : Tests, localisation, diagnostic, expertise t9-t10 : Essais, contrôle, réglages et
déconsignation
t10 : Equipement à nouveau opérationnel
(TBF)
Quels temps faut-il saisir pour mesurer le temps de maintenance ?
Quels temps faut-il saisir pour mesurer des TTR (time to repair) ?
 Analyse de maintenabilité : distribution des durées
d’intervention
Soit une intervention corrective réalisée N fois et connue par retour
d’expérience (historique). Ex : changement d’un disque d’embrayage sur
une voiture.
 Analyse de maintenabilité : distribution des durées
d’intervention

L’histogramme des TTR (et donc la fonction de distribution qui


s’en déduit) a toujours la même allure, caractérisée par une
dissymétrie forte entre :

 les temps minimaux dits « optimistes » To


 les temps maximaux dits « pessimistes » Tp
 Le temps Tr est le temps réaliste le « plus fréquent ».
 Analyse de maintenabilité : distribution des durées
d’intervention

La MTTR est approximée par la moyenne statistique des durées


(ou se calcule par l’espérance mathématique de la variable
aléatoire « TTR » lorsqu’on utilise des lois de probabilité).
Interprétations de la courbe:

 Améliorer la disponibilité d’un équipement est un objectif habituel de la


maintenance. Il passe par l’amélioration de la MTTR. Comment améliorer la
MTTR ?
 Par la réduction des temps les plus longs
 En observant tous les aléas qui pénalisent les interventions et en les
anticipant par une meilleure préparation, par un « lancement » efficace
 par l’organisation rationnelle de la logistique de soutien (documents de
travail, outillages adaptés et disponibles, rechanges disponibles, etc.).
 Méthodes d’estimation des durées
d’intervention
Estimation à partir de la loi β:
Hypothèse : si l’on doit prévoir une durée d’intervention,
elle appartient à la population distribuée selon le modèle
dissymétrique décrit ci-dessus. Le MTTR est alors estimé
selon la formule :
T0  4Tr  T p
MTTR 
6

 Tr = temps le plus fréquent ;


 To = temps optimiste ;
 Tp = temps pessimiste.
Exemple :
Une série d’interventions a donnée les résultats suivants :

Temps d’arrêt 1 2 3 4 5 7 10 13 15 48

Fréquence 2 10 7 3 2 1 2 1 2 1
La distribution est bien dissymétrique.
- Le temps optimiste est To = 1 heure.
- Le temps pessimiste est Tp = 48 heures.
- Le temps réaliste est Tr = 2 heures

MTTR= 9,5 heures


Estimation « au jugé » :

Le préparateur affecte à une tâche prévue un temps alloué


suivant son expérience. Il peut consulter les agents de
maîtrise (contremaître, chef d’équipe) pour l’aider dans
son estimation;
Le chronométrage :

Le chronométrage est utilisé pour les séries des mesures de temps


relatifs à chaque opération ; C’est une méthode conseillée pour des
travaux répétitifs ;
Les standards des temps :

Ils sont établis pour des tâches répétitives bien définies, en utilisant
une décomposition en mouvements élémentaires. A chaque mouvement
va être affecté un extrait de la norme MTM ou « Method Time
Measurement ». Les standards de temps peuvent être établis par les
bureaux de méthodes, les associations de normalisation ou les
fournisseurs de matériel.
Méthodes des observations instantanées:

C’est une méthode de sondage probabiliste, mieux vécue


que le chronométrage.

Elle permet d’estimer des temps d’états différents d’un


processus continu à partir d’observation instantanées
réalisées par campagne
Exemple:

12 observations ont été faites à des instants pris au hasard, donnant p= 7


Marche et q= 5 Arrêt, soit une estimation de 7/12 = 0,58 soit 58% de l’état
Marche. Sur 24 heures, l’équipement aura fonctionné 14 heures.
 Optimisation des durées d’intervention

Il est possible de moduler une durée d’intervention suivant des


contraintes économiques ou d’ordonnancement (tâche du chemin
critique, délai à raccourcir).
Les leviers d’action sont les moyens humains (effectifs et motivation),
matériels et logistiques à mettre en œuvre pour une tâche donnée.
Réduire la durée implique une augmentation des moyens, donc des coûts
directs de cette intervention. Mais pas obligatoirement de son coût
total.
 Lorsqu’un agent des méthodes prépare une intervention,
il lui affecte les moyens normaux économiques. C’est
l’ordonnancement qui lui demandera une correction par
augmentation des ressources de façon à tenir un délai.

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