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SOMMAIRE
I.INTRODUCTION .............................................................................................. 4
II-1.Œso-gastro-duodénoscopies(OGD) .................................................. 5
II-3.Echo endoscopies............................................................................. 6
II-4.Colonoscopies.................................................................................. 6
IV-1.Environnement ............................................................................... 11
IV-2.Monitorage .................................................................................... 11
V-1.1.Cirrhose ............................................................................... 13
VIII.RESULTATS ................................................................................................ 24
VIII-1.Epidémiologie .............................................................................. 24
VIII-3.Anesthésie ................................................................................... 28
VIII-3.2 :L’anesthésie...................................................................... 29
IX.DISCUSSION ................................................................................................ 35
IX-4.COMPLICATIONS ............................................................................ 42
l’anesthésie .............................................................................. 44
CONCLUSION .................................................................................................. 58
RESUME .................................................................................................. 59
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................ 61
3
I.INTRODUCTION
Environ deux millions d’endoscopies digestives sont pratiquées chaque année
en France avec le concours d’une équipe d’anesthésie. Ce sont le plus souvent des
actes ambulatoires dont la morbidité est faible [1]. Les besoins en sédation pour une
nécessité de la présence d’un anesthésiste pour pratiquer une telle sédation est
réanimation (Sfar) par la Haute Autorité de santé (HAS). La moitié concerne des
patients âgés de 50-75 ans et de classe ASA 1[2]. Les actes peuvent être à visée
d'hospitalisation.
digestive avec anesthésie générale mais elle reste encore peu étudiée. Elle est
4
II. Différentes endoscopies Digestives
Les endoscopies digestives hautes comprennent
Oesogastroduodenoscopie (OGD)
Les échoendoscopies
Les coloscopies
Et les rectosigmoïdoscopies
Les coloscopies, les CPRE et les échoendoscopies sont toujours réalisées avec
adjuvantes.
La position est intermédiaire pour les OGD, presque toujours réalisées sous
II-1.Œso-gastro-duodénoscopies(OGD)
La durée de cet acte est brève (la médiane est de 15 min, 30 min quand il est
associé à une colonoscopie). Cet examen se fait habituellement sans anesthésie sauf
5
II-2.Endoscopies des voies biliaires et pancréatiques
voies biliaires
radioscopique, la CPRE est une intervention délicate qui exige du patient une grande
immobilité. C'est la raison pour laquelle une anesthésie est toujours indiquée.
II-3.Echo endoscopies
minutes.
II-4.Colonoscopies
cancers recto coliques (30 000 nouveaux cas par an en France) voire une
6
La médiane de durée d'une colonoscopie est de 30 min. En dépit d'une
acte qui peut être douloureux (dolichocôlon, brides péritonéales après chirurgie
sous-méso colique), est constamment vécu comme très déplaisant par les patients,
7
III.PARTICULARITÉS et difficultés en fonction des ACTES
sont variables [9]. Elles s'adressent à toutes les classes de malades englobant ainsi
patient ASA 3-4 avec altération importante de l'état général chez lequel un geste
perturbation des fonctions hépatiques. Des risques d'inhalation par stase ou retard à
d'hémorragie digestive.
phénomènes d'hypoxie qui ont été imputés dans la survenue de troubles du rythme
sur l'administration d'oxygène. Celle-ci peut se faire grâce à une sonde qui
fermer les choanes, l'apport d'O2 par sonde nasale n'est pas toujours efficace. Dans
les situations où le geste est long, en décubitus latéral ou ventral (cas des CPRE)
8
sonde orotrachéale n'est pas un garant absolu d'une oxygénation optimale
profonde. Les techniques d'anesthésie varient selon le geste. Une sédation par
laquelle le risque d'inhalation est majeur. Elle peut être suffisante pour
générale avec intubation est plus souvent utilisée dans ce dernier cas. Il en est de
même pour la gastrostomie par voie endoscopique (s'il existe des troubles de la
Les suites sont en général simples et permettent dans bon nombre de cas le
dilatation.
III-3.Gestes combinés
saignement, sont des gestes de longue durée amenant à proposer une anesthésie
10
IV. Particularités de l’anesthésie en dehors du bloc opératoire
IV-1.Environnement
beaucoup plus hostile où l'anesthésiste avec ses différents moniteurs font figure
d'intrus. L'accès au patient est limité, la place réservée à l'anesthésiste est exiguë,
les salles sont souvent sombres et froides et le risque d'exposition aux radiations
ionisantes est réel pour certains actes. Plusieurs points sont à même d'améliorer ces
autorise la surveillance mais aussi le réglage des paramètres et des alarmes sans
ionisantes. L'installation revêt une importance capitale avec vérification des points
d'appuis ; elle sera particulièrement vigilante chez les patients en décubitus latéral
IV-2.Monitorage
anesthésiques, la capnographie.
à l'orifice narinaire. Le monitorage de la curarisation est nécessaire dès lors que des
11
anesthésique. Le monitorage de la température est utile car bon nombre d'actes ont
une durée prolongée provoquant une déperdition thermique importante. L'accès aux
12
V. Evaluation et préparation du patient
Toutes les classes de patients peuvent se voir, du patient ASA 1 ayant une
l'état général précaire, bien souvent récusés pour la chirurgie devant avoir un geste
Hypertension artérielle
Cardiopathies
Tabagisme
Insuffisance respiratoire
Insuffisance rénale
Obésité...
tout déséquilibre hydro électrolytique lié à la pathologie digestive. Enfin, elle permet
V-1.Terrains particuliers
V-1.1.Cirrhose
l'hémostase. Les endoscopies hautes chez ces patients sont souvent associées à une
13
particulièrement sensibles aux infections streptococciques. Une antibioprophylaxie
aérodigestif [12]. Il faut cependant noter que la très grande majorité des scléroses
légère, la plupart des endoscopies digestives, qu'elles soient hautes ou basses, sont
méfier des patients à risque accru d'inhalation du contenu gastrique, ce d'autant que
volume gastrique résiduel [13]. C'est le cas en particulier des patients obèses ou
diabétiques, avec une dysautonomie, ceux atteints d'une hernie hiatale avec reflux
avéré et aussi les patients ayant une gêne à l'évacuation gastrique, un diverticule
demeure la prévention des complications locales qui peuvent atteindre 1 % des actes
14
Lors des scléroses de varices oesophagiennes, où son usage diminue les
(céfuroxime ou céfotaxime)
le risque infectieux est grand. Elle devra donc être discutée au cas par cas
antiagrégant plaquettaire
Treize pour cent des patients proposés pour une endoscopie digestive sont
traités au long cours par des anticoagulants (anti vitamines K [AVK]) et/ou des AAP.
En 2006, la SFED a publié des recommandations sur ce sujet [16]. En 2008, Veitch et
al. [17] ont publié des recommandations pour la prise en charge des traitements
AVK et AAP chez des patients proposés pour une endoscopie digestive. En 2009, ces
les accompagne :
OGD
Rectosigmoïdoscopie
fait que la coloscopie est souvent classée dans les procédures à risque
Echoendoscopie diagnostique
endoscopique de l’hémorragie :
Sphinctérotomie endoscopique
endoscopique :
Gastrostomie percutanée
Ainsi, une prise en charge peut être proposée prenant en compte à la fois le
Pour les interventions à risque hémorragique faible, les AVK peuvent être
poursuivis à condition que l’international normalized ratio (INR) soit entre 2 et 4,5
Pour les interventions à risque hémorragique élevé, les AVK doivent être
interrompus.
16
Les modalités du relais dépendent du risque thrombotique :
génération
supplémentaire associé
L’héparine est arrêtée lorsque l’INR est satisfaisant deux jours de suite.
17
Reprise de l’HBPM 12 heures après l’endoscopie.
L’HBPM est arrêtée lorsque l’INR est satisfaisant deux jours de suite.
Pour les interventions à risque hémorragique faible, l’AAP peut être poursuivi
Pour les interventions à risque hémorragique élevé, l’indication d’AAP doit être
prise en compte.
Prévention primaire
L’aspirine, après réduction éventuelle des doses, peut le plus souvent être
l’urgence de l’acte et des modalités d’ajustement des traitements. Dans tous les cas,
Dans tous les cas, le traitement peut, en général, être repris le lendemain de
l’endoscopie, sauf s’il existe une inquiétude particulière sur une récidive de
saignement. Les relais par des HBPM ne sont pas recommandés. Les relais par des
documentés.
18
VI.MODALITE ANESTHESIQUE
L’endoscopie digestive haute diagnostique est un acte bref (en général moins
de dix minutes) mais très stimulant. Elle peut être réalisée sans aucune
digestives pratiquées en France sans recours à une équipe d’anesthésie. Cann [20] a
montré que lorsqu’on laissait choisir les modalités d’examen aux patients, les taux
d’acceptation de l’acte étaient très élevés. Dans son travail, 36 % des patients
optaient d’emblée pour une sédation, et parmi les 64 % qui n’avaient pas choisi de
sédation, plus de 90 % étaient prêts à refaire l’examen dans les mêmes conditions.
demande de sédation pour une endoscopie haute devrait se situer aux environs de
42 %. Cela est confirmé par une récente enquête norvégienne qui conclut au besoin
de sédation chez 32 % des patients, surtout chez les patients les plus jeunes confiés
approches :
19
avec le propofol pour des OGD chez 199 patients [22]. Les patients recevaient
avec des doses de propofol qui dépassaient toutefois 2,5 mg/kg dans les
deux groupes.
sont associés [23]. Malheureusement, la littérature reste pour l’instant muette dans
par voie nasale. Dans ce cas, il faut mettre en place une sonde qui franchit les
prise en charge des hémorragies digestives haute (clip, injection d’adrénaline à but
000 examens en France en 2008. Plus longues que les OGD, elles ne peuvent être
être d’un grand secours. La CPRE (environ 45 000 patients en France en 2008) est
également un acte d’environ 30 minutes, mais surtout elle concerne des patients
20
plus fragiles [25], et est fréquemment associée à un geste thérapeutique qui
extraction de calcul (46 %), extraction de calcul seul (12 %), mise en place (32 %) ou
l’immobilité du patient. Les actes itératifs, les actes complexes et les patients à
d’anesthésie générale sont donc possibles. Cependant, il s’agit le plus souvent d’un
associées, etc.) ou aux conditions locales (actes d’une durée inhabituelle, etc.)
en France où les sédations sont entre les mains des anesthésistes, le propofol a
une sortie plus rapide, et une plus grande satisfaction du patient, sans augmenter le
risque d’effets indésirables. Ces dernières années, une tendance forte se dessine en
ce même groupe, deux patients ont dû être brièvement ventilés au masque pour une
synergique déjà décrite sur les paramètres de la ventilation lorsque ces deux
22
VII.MATERIEL ET METHODES
Il s’agit d’une étude prospective descriptive qui s’est déroulée entre
Septembre et Novembre 2012 ayant pris en compte tous les patients anesthésiés
pour geste d’endoscopie digestive. Ont été exclus de l’étude les patients qui n’ont
II de Fès.
L’âge, le sexe
L’indication du geste
L’antibioprophylaxie
La satisfaction de l’opérateur
Les complications
Le réveil
23
VIII.RESULTATS
VIII-1.Epidémiologie
durant la période. Près du tiers de ces patients (27%) ont été inclus à l’étude soit 375
L’âge moyen des patients était de 36 ans avec une prédominance féminine de 61%.
(Graphique 2)
81.5% des patients étaient admis pour geste diagnostique ou de suivi alors
que pour 18.5% des patients, c’était des gestes thérapeutiques. (Tableau1 ;
Graphique 3)
24
Graphique1:Répartition en fonction des patients
inclus à l'étude/Nbre total patients E0
27%
73%
39%
HOMMES
FEMMES
61%
25
Graphique 3:Répartition en fonction du geste
endoscopique
4% 3%
Colonoscopie
13%
Fibroscopie+colonoscopie
Cholangiopancréatographie
rétrograde endoscopique (CPRE)
56%
24% Echographie endoscopique trans
œsophagienne
Dilatation œsophagienne par
Bougie
VIII-2.EVALUATIONS PRE-OP
moitié des patients. 60% d’entre eux étaient classe ASA I ; les classes ASA II et III
faisaient 40%, aucun patient ASA IV n’a été inclus à l’étude (Graphique 4). 35
patients soit 9.3% des patients avaient des antécédents de cardiopathie, dont 7
patients (1.8%) étaient sous AVK et 3 malades soit 0.8% sous antiagrégant
26
Tableau 2 :Répartition des cardiopathies
Total 35(9.3%)
SFED. [16-18]
Seuls 13% des patients ont reçu une prémédication la veille de l’examen.
Graphique4:Répartition en fonction de la
classe ASA
40%
60% ASA I
ASA II-III
27
Graphique 5:Répartition en fonction des
Antécedents
3%
9%
VIII-3.Anesthésie
opératoire), une check-list pré établie a été vérifiée avant chaque geste :
Electrocardioscope (FC/SPO2/PNI)
Drogues de réanimation
Réanima (Ambu)
Autres
VIII-3.1.Modalités d’antibioprophylaxie
CPRE
28
L’antibiotique était donné au cours du pré remplissage avant l’induction soit
Colonoscopie/FOGD-Colonoscopie(80%) :
o Amoxicilline/Gentamycine
VIII-3.2 :L’anesthésie
CPRE 13.3%
avec intubation et ventilation mécanique sans curares. Les drogues utilisées étaient :
Propofol/Fentanyl+/-Isoflurane : 60%
Hypnomidate/Fentanyl+/-sevoflurane: 40%
Colonoscopie : 56%
spontanée.
Chez 2,7% des patients, la sédation était faite par AIVOC (Propofol/Rémifentanyl)
29
Dilatation œsophagienne 3.2% :
avec intubation et ventilation mécanique sans curares. Les drogues utilisées étaient :
Propofol/Fentanyl+/-Isoflurane
VIII-3.4.Complication per-opératoire
Anesthésique
Désaturation chez 26% des malades. Ces patients était sous sédation sans
Subluxation de la mâchoire
Ephédrine
angiocholite
Remplissage vasculaire
Transfert en réanimation
Bonne évolution
30
Un cas d’inhalation massive pendant une Echo endoscopie
Arrêt du geste
Aspiration orotrachéale
aériennes
Transfert en réanimation
Bonne évolution
Non anesthésique
La conduite a été :
Intubation-Ventilation mécanique
transfert en Réanimation.
défaillance multi-viscérale
31
Image 1 : Coupe scanographique montrant un pneumoperitoine de grande
abondance
32
Un cas de Perforation duodénale en per CPRE a été déploré avec
tenir a été :
d’intubation endotrachéale.
Bonne évolution
Transfert en réanimation
Bonne évolution
33
Un cas d’hematome sous capsulaire de la rate en post colonoscopie
Transfert en réanimation
Bonne évolution
Le Taux global des complications majeures dans notre série était de 1.6%
4 patients soit 1,06% ont été transféré au Bloc Opératoire des urgences
1 décès a été déploré dans notre série des suites d’une complication
VIII-4.Le réveil
Réveil sur table chez 93.5% des patients avec Surveillance en SSPI pendant
une durée moyenne de 1heure. 65% des patients étaient sortants à domicile après la
surveillance en SSPI tandis que : 28.5% ont été transféré dans des services
hospitaliers.
34
IX.DISCUSSION
L’amélioration de la sécurité du patient anesthésié est devenue un objectif
prioritaire qui a conduit les Sociétés savantes à élaborer durant la dernière décennie
réalisé une enquête « deux jours d’endoscopies digestives en France », faisant suite
à d’autres enquêtes similaires pratiquées très régulièrement depuis plus de dix ans.
Cette enquête, dont les résultats sont disponibles sur le site de la SFED
nombre d’endoscopies digestives qui s’établit en 2008 à 2 513 444. Si dans les
hospitalisés, dans les structures privées, les examens sont faits à plus de 80 % en
France avec le concours d’un anesthésiste (74 %) ou d’une IADE (8 %). En dehors de
Les patients qui se présentent pour une endoscopie digestive sont plus
souvent des femmes (54 %) de plus de 50 ans (69 %) avec une moyenne d’âge de
57.7 ans, tout comme dans notre série qui comporte une prédominance féminine de
61%,cependant notre population d’étude était plus jeune avec un âge moyen de 36
ans. Les patients traités à l’hôpital sont plus souvent classés ASA 3 et 4 que dans les
35
cliniques privées (EOGD 20,5 % versus 8,9 % ; coloscopies 13,8 % versus 5,7 %).
Quarante‐six pour cent des patients présentés pour une coloscopie en ont déjà eu
au moins une. La France occupe dans le monde une position originale dans la
mesure où dans les autres pays, les anesthésistes ne sont pas majoritairement
d’une d’équipe d’anesthésie (médecin et/ou IADE) pour la sédation. Cette situation
l’acte d’endoscopie est rarement prise en charge par les assurances. Cependant,
de personnel anesthésique dans cette indication, dont les résultats ne peuvent être
négligés, ne serait-ce que par le nombre de patients colligés, plus de 10 000 dans
une étude sur le Propofol à faible dose (moins de 40 mg) au cours des OGD[31], et
811 actes chez 716 enfants dont 463 de moins de 10 ans dans une série pédiatrique
[32]. Dans tous les cas, les auteurs insistent sur l’importance de la formation et la
36
l’anesthésiste a été appelé 19 fois, dont huit fois parce que l’introduction de
dépistage de cancer colorectal risque, dans un futur proche, d’être remis en cause
anesthésistes, qui ont été publiées simultanément dans les journaux tel que
37
de départ minimales et maximales de fréquence cardiaque, pression artérielle
Les endoscopies simples peuvent être réalisées avec une sédation légère, les
S’il est difficile d’obtenir le niveau de sédation requis pour un examen, celui-ci
Dans notre série tous les patients ont été anesthésié par un médecin
IX-2.Modalités anesthésiques
38
qui peut faire évoluer un effet hypnotique mineur à un effet majeur pour une
comme agent de sédation isolé avec une dilution de 10 g/ml et des posologies
était administré en bolus (10,5 g · kg-1) suivi d'une perfusion continue de 0,05
g · kg-1 · min-1. Le propofol était injecté en bolus (0,5 mg · kg-1) suivi d'une
continue par voie iv est possible avec le propofol avec l'aide d'un pousse-seringue
de notre série soit 5.33% ont été sédaté par AIVOC (Propofol /Rémifentanyl), avec de
utiles pour la sédation sont comprises entre 0,8 à 2 g · ml-1 en l'absence d'autres
de 0,2 g · ml-1 [39]. Cette technique a été proposée à certains patients qui
propofol avec période réfractaire de 3-10 min. Cette technique expose au risque de
sédation profonde chez le sujet âgé. L'autre technique consiste à proposer des
plasmatiques [40]. Le degré de satisfaction des patients est généralement bon mais
IX-3.Niveau de sédation
évalué à l'aide d'échelles. La plus connue en France est celle de Ramsay (Tableau 1).
Alertness/Sedation : OAA/S) a été proposée récemment (tableau 2). Elle est utilisée
dans la plupart des publications. L'apport de l'index bispectral (BIS) reste à évaluer
d’après (41)
Expression Expression
Réponse Yeux Score
verbale du visage
Réponse aisée Normale Normale Yeux ouverts, 5 (éveillé)
à l'appel du nom regard clair
Réponse lente Moyennement Moyennement Léger ptosis 4
à l'appel du nom ralentie détendue ou regard vitreux
Réponse à l'appel Mauvaise Très détendue Ptosis marqué 3
du nom à haute voix articulation avec mâchoire (plus de la moitié
et/ou de façon répétée ou expression relâchée de l'œil)
très lente et regard vitreux
Réponse uniquement Quelques mots - - 2
après stimulation tactile reconnaissables
Aucune réponse - - - 1 (endormi)
41
IX-4.COMPLICATIONS
morbidité.
que dans une évaluation bénéfice/risque pour chaque patient, mais aussi sur la
expérimenté.
Le préjudice d’une complication est d’autant plus grave que l’indication était
42
Tableau 3 : Classification des complications de l’endoscopie digestive
[44, 45,46].
L’expérience de l’endoscopiste
43
X-4.1Complications cardiorespiratoires de l’endoscopie et de l’anesthésie
digestive.
Complications cardiovasculaires
endoscopies digestives avec un décès pour 20 000 endoscopies [44]. Les facteurs de
l’hypoxie
série, mis part une hypotension artérielle passagère chez 10% de nos patients.
44
Complications respiratoires
l’anémie
l’obésité
l’endoscope)
la profondeur de l’anesthésie
digestif.
trachéale ou bronchique doit être faite en urgence. La sédation est interrompue afin
45
de reprendre un meilleur état de conscience. Une radiographie pulmonaire au
l’endoscopie dans des structures adaptées à l’état des patients et de ne pas faire de
sédation dans une structure qui n’aurait pas la possibilité de prendre en charge
fréquence cardiaque doivent être surveillée chez tout patient sédaté et chez les
voies aériennes par une intubation endotrachéale doit être discutée en cas d’examen
X-4.2Complications infectieuses
sous estimées car elles ne sont pas toutes identifiées ou reconnues, notamment
Cependant, même sous estimée, leur prévalence peut être aujourd’hui considérée
comme très faible (1/1 800 000 d’après l’European Society of Gastroenterology
[ESGE] et 1/10 000 000 aux États-Unis) dès lors que les recommandations édictées
46
pour leur prévention, en particulier celles qui concernent les procédures de
plus, lors d’un examen, les manœuvres endoscopiques ne sont pas les seules à être
incriminées.
endoscopes) [52].
Dans la littérature, les huit cas de transmission de l’hépatite C et les cinq cas
l’absence de phénotypage. De plus, une étude sur une large cohorte n’a pas mis en
évidence de transmission virale C sur 8 260 patients lors d’un suivi de 6 mois. Le
risque de transmission virale par l’endoscopie est donc exceptionnel. Aucun cas de
Helicobacter pylori
élevée chez les personnels des unités d’endoscopie suggère que Hp pourrait être
l’hospitalisation [55].
47
Autres germes
prêts à l’utilisation a été évalué à 1,8 % par Bisset et al. Les germes provenaient des
n’est décrit dans cette étude [56]. Aucun cas de transmission de salmonelle n’a été
par l’endoscopie ne peut être totalement écarté tant que l’on n’a pas une complète
variant de la MCJ (nvMCJ), l’infectiosité serait présente dans l’ensemble des tissus
préclinique. Le contact des endoscopes avec les zones lymphoïdes du tube digestif
risques selon les critères définis par la Direction générale de la santé [57].
non avec le tissu lymphoïde, les autorités sanitaires ont considéré que tous les actes
ignoré, tout patient qui subit une endoscopie doit être à priori considéré comme
reconnues comme efficaces, identiques quel que soit le patient. Dans pratiquement
tous les cas de transmission, la qualité des procédures de désinfection pouvait être
48
mise en cause. La responsabilité des biopsies avec des pinces réutilisables, un
un ordre de passage des malades au cours d’une séance en fonction de leur statut
est réutilisé passé ce délai. Pour ce qui est de la transmission des ATNC, et comme
l’on est dans l’impossibilité d’obtenir une désinfection efficace vis à- vis du prion
avec les endoscopes souples non autoclavables, la prévention repose, pour l’instant,
sur l’utilisation du matériel à usage unique chaque fois que possible, l’identification
séquestration, voire la destruction de tout endoscope utilisé chez ces patients [60].
Dans l’avenir, des examens à risque modéré pourraient être définis et ne pas
tandis que les mesures classiques seraient maintenues pour les actes invasifs [61].
d’évaluation [61].
est évalué entre 2 % et 5 % : il n’est pas supérieur à celui d’un brossage dentaire. Il
49
n’est pas aggravé par la réalisation de biopsies, d’une mucosectomie ou d’une
nature des prothèses. Les sociétés savantes ont établi une liste de situations en
choix d’un antibiotique doit tenir compte de la nature des germes impliqués, du
à des bactériémies à germes à Gram négatif. Il n’est pas établi que les patients
Société française d’endoscopie digestive (SFED) et l’ESGE sont résumés dans les
(Tableaux 5,6).
50
Tableau 4 : Classification des patients à risque d’EI (SFED 2003)
51
Tableau 6 :Antibioprophylaxie chez patient sans risque cardiaque
Complications mineurs
l’insufflation excessive (4,6 %). Les traumatismes dentaires sont un motif de plainte
temporomandibulaire ont aussi été rapportés. Une douleur nasale et surtout une
par voie nasale. Celle-ci doit être contreindiquée chez les malades sous AVK ou AAP.
Hémorragie
52
000 plaquettes/ml. Aucune complication hémorragique n’a été récensé dans notre
série.
Perforation instrumentale
Endoscopie haute
Elle survient pour 0,03 % des endoscopies diagnostiques [46]. Elle est située le
une sténose, une tumeur, un diverticule ou la réalisation d’une biopsie sur une zone
de l’introduction ou dans un diverticule), une déchirure par une tension sur la paroi
trop élevée (en amont d’une sténose) et, plus rarement, sur une zone de faiblesse de
la paroi due à une nécrose (un ulcère ou la conséquence d’un acte thérapeutique
comme une ligature) [65]. Leur prévention impose de ne jamais forcer pour
est moindre dans les sténoses bénignes (1,1 % ; mortalité 0,5 %) que dans les
53
et un amaigrissement récent sont des facteurs prédisposant inconstamment
Endoscopie Basse
situe entre 0,04 % et 0,9 % pour un acte diagnostique, et entre 0,06 % à 0,7 % pour
Complications exceptionnelles
favorable.
54
Pancréatite aiguë
à trois fois la normale et une douleur abdominale typique, est la complication la plus
entre 1,6 % et 10 % [72]. Elle est sévère dans 0,5 % des situations et responsable du
décès dans 0,2 % des cas de DCWR [73]. Elle se développe dans les 24 heures qui
soit au malade : âge jeune, sexe féminin, voies biliaires non dilatées,
Le traitement est identique à celui d’une pancréatite aiguë quelle que soit
des opérateurs et des centres expérimentés (plus de 200 examens par an).
Infections
(0,5 %), l’infection d’un pseudokyste pancréatique et, plus rarement, une péritonite
55
un diabète
Les bactéries isolées dans la bile sont presque toujours d’origine intestinale.
Bien que la présence de bactéries dans la bile soit polymicrobienne, les bactériémies
qualité du drainage des voies biliaires. La seule exception concerne les patients
Nous avons enregistré un cas de choc septique au cours d’une CPRE pour
Perforation
du canal biliaire survient en cas de sténose biliaire souvent maligne suite à un faux
trajet avec le fil guide. Il peut aussi s’agir d’une perforation digestive sur le cardia ou
56
la bonne orientation de l’incision qui doit se faire progressivement en associant
coupe et coagulation.
réanimation.
57
CONCLUSION
Le succès des endoscopies digestives réside dans une collaboration étroite
sécurité, tout en assurant un confort maximal, tant pour le patient que pour
patients de plus en plus fragiles, ce qui doit rendre extrêmement attentif au respect
des règles de sécurité, d’autant que la grande majorité de ces actes sont pratiqués
implique que tout soit mis en oeuvre pour en limiter les risques. Pour cela, quatre
endoscopiste entraîné au geste qu’il effectue et connaissant les risques pris, une
structure adaptée et équipée pour les actes et les malades qui y sont accueillis, le
sont des mésures impératives à adopter pour assurer un maximum de sécurité à nos
patients.
58
RESUME
ANESTHESIE EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE ETUDE PROSPECTIVE A PROPOS DE 375 CAS
Introduction
général bon des patients (ASA I) ne devraient pas faire oublier les règles générale de
Matériel et méthodes
HASSAN II Ont été inclus tous les Patients ayant bénéficié d’une anesthésie pour
Résultats
375 patients ont été inclus à l’étude, l’âge moyen de nos patients était de 36
ans avec une prédominance féminine à 61% ; Près de 50% des patients étaient de la
Classe ASA I . Les gestes effectués étaient par ordre de décroissance :Colonoscopie
3% ;Dilatation œsophagienne par Bougie 3%. Une Anesthésie générale a été réalisée
chez tous les patients bénéficiant de CPRE ;et de dilation œsophagienne ;les autres
gestes ont été fait sous sédation. Les complications observées ont été de l’ordre de :
59
Désaturation, hypotension artérielle, Choc septique, inhalation, perforation
sous capsulaire.93.5% des patients ont été observés en SSPI avant de rejoindre les
Discussions
60
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69
ANNEXE
70
Fiche d’exploitation : Anesthésie en endoscopie digestive
Nom : Prenom : Date:
IP : Age : ASA :
71
Type d’anesthésie
Position du malade :
Hypnotique(s) : Dose(s) :
Myorélaxant : Dose :
Hypnotique : Dose :
Myorélaxant : Dose :
Le réveil
Durée du geste :
Autres (préciser) :
Non ANESTHESIQUE
Autres (preciser) :
72
Operateurs
73
ANNEXES
74