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* Candace West et Don H. Zimmerman (1987). E. Schneider, Barrie Thorne, Thomas P. Wilson, et
«Doing gender». Gender and Society, 1 (2), 125-151. plus particulièrement Sarah Fenstermaker Berk.
©1987 Sage Publications, Inc. Cet article est traduit 1. N.d.t.: Par principe, NQF a adopté et promeut la
avec l’aide de la rédaction de la revue Gender and féminisation du langage. Cette traduction met en
Society et l’aimable autorisation des auteur·e·s. œuvre cette politique partout où cela est possible
Nous remercions l’éditeur, qui nous a cédé gratuite- et souhaitable, tout en se réservant par endroits de
ment les droits de reproduction (N.d.l.é). ne pas l’appliquer, c’est-à-dire quand la correction
** Cet article est en partie fondé sur un papier grammaticale pourrait oblitérer une question
présenté à la Rencontre annuelle de l’Association sociologique. Ainsi, quand des catégories telles
américaine de sociologie de septembre 1977 à Chi- que «ami», «conjoint» ou encore «citoyen» ne sont
cago. Pour leurs suggestions pertinentes et leurs pas féminisées, c’est paradoxalement pour traduire
aimables encouragements, nous remercions Lynda au mieux la réflexion que développent les
Ames, Bettina Aptheker, Steven Clayman, Judith auteur·e·s sur la catégorisation de sexe, envisagée
Gerson, feu Erving Goffman, Marilyn Lester, ici comme processus prenant place au sein d’une
Judith Lorber, Robin Lloyd, Wayne Mellinger, Beth interaction, au sens goffmanien du terme.
2. N.d.t.: La notion de «membre», propre à des inférences, à raisonner à toutes fins pratiques.
l’ethno-méthodologie, est utilisée non pas telle- Ces compétences ou ces ethnométhodes sont indis-
ment pour faire référence à une personne, mais sociables du fait que les individus maîtrisent le
pour souligner le fait que les individus, de par leur langage naturel de la société dans laquelle ils et
appartenance à une communauté sociale donnée, elles vivent et possèdent, via cette maîtrise langa-
possèdent un certain nombre de compétences ordi- gière, une connaissance de sens commun de ses
naires à catégoriser, à classer, à expliquer, à faire structures sociales et us et coutumes.
3. Cette définition sous-estime bien des complexi- est que la détermination de la classe de sexe d’un
tés du rapport entre biologie et culture (Jaggar, individu est un processus social de part en part.
1983: 106-113). Cependant, ce qu’il faut retenir ici
Dans les sociétés occidentales, il est socialement accepté que les femmes et
les hommes sont des catégories d’individus définies en nature et sans équi-
voque aucune (Garfinkel 1967, pp. 116-118), qui présentent des disposi-
tions comportementales et psychologiques distinctes pouvant être inférées
à partir des fonctions reproductives. Les membres adultes et compétents de
ces sociétés considèrent que les différences entre femmes et hommes sont
fondamentales et durables – des différences qu’attestent, en apparence, la
division des activités entre travail féminin et travail masculin et une diffé-
renciation entre des attitudes et des comportements féminins et masculins
si souvent méticuleuse qu’elle en devient un trait saillant de l’organisation
sociale. Les choses sont ce qu’elles sont en vertu du fait que les hommes
sont des hommes et les femmes des femmes – une division qui est perçue
comme étant naturelle et enracinée dans le biologique et qui aurait à son
tour de profondes conséquences psychologiques, comportementales et
sociales. Les arrangements structurels de la société sont censés répondre à
ces différences.
En outre, nombre de rôles sont déjà marqués par le genre, de sorte que
des qualificatifs spécifiques – tels que «médecin femme» ou «garde-
malade homme» – doivent êtres ajoutés aux exceptions à la règle. Thorne
(1980) note que le fait de concevoir le genre comme un rôle rend difficile à
évaluer l’influence qu’il peut avoir sur les autres rôles, et réduit son pou-
voir explicatif relativement aux questions du pouvoir et des inégalités.
S’appuyant sur Rubin (1975), Thorne en appelle à une reconceptualisation
des femmes et des hommes comme groupes sociaux distincts, constitués
dans «des relations concrètes, socialement et historiquement situées – et
généralement inégales» (Thorne, 1980:11).
Selon nous, le genre n’est pas une série de traits individuels, ni une
variable, encore moins un rôle, mais le produit de faits et gestes sociaux
d’une certaine sorte. Qu’est-ce donc que ce faire social du genre? C’est plus
que la création continue de la signification du genre au travers des actions
humaines (Gerson et Peiss, 1985). Nous avançons que le genre lui-même
est constitué dans les interactions 4. Afin de développer les implications
d’une telle affirmation, tournons-nous maintenant vers ce que Goffman
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La parade de genre
Selon Goffman, quand des êtres humains interagissent dans leur environ-
nement avec d’autres, ils assument que chaque individu possède une
«nature essentielle» – une nature qui peut être discernée à travers les
«signes naturels émis ou exprimés par eux» (1976: 75). La féminité et la
masculinité sont considérées comme étant «les prototypes d’une expression
essentielle – quelque chose qui peut être communiqué fugitivement dans
n’importe quelle situation sociale et qui a trait cependant à la caractérisation
4. Ce qui ne veut pas dire que le genre est une de sexe peuvent varier selon les cultures et les
«chose» singulière, omniprésente sous la même moments historiques, la gestion des conduites en
forme dans le temps ou dans chaque situation. situation peut prendre, à la lumière de ces attentes,
Dans la mesure où les conceptions normatives des des formes diverses et variées.
attitudes et des activités appropriées aux catégories
«Si le genre peut être défini comme l’ensemble des corrélats culturellement
constitués du sexe (que ceux-ci s’ensuivent de la biologie ou de l’apprentissage,
peu importe), alors la parade de genre renvoie aux interprétations ritualisées de
ces corrélats.»
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Dans son analyse du cas Agnès, Garfinkel (1967) ne sépare pas expli-
citement trois concepts qui, bien qu’ils se recoupent à un niveau empi-
rique, sont distincts d’un point de vue analytique – le sexe, la catégorie de
sexe et le genre.
Le sexe
Agnès ne possédait pas les critères biologiques socialement requis à sa
catégorisation en tant que personne titulaire du sexe féminin. Pour autant,
elle se considérait comme étant de sexe féminin, même si elle était une
femme avec un pénis, un appendice qu’une femme ne devrait pas posséder.
Son pénis, insistait-elle, était une «erreur» à laquelle il était nécessaire de
remédier (Garfinkel, 1967: 126-127; 131-132). À l’instar des autres membres
compétents de notre société, Agnès honorait l’idée selon laquelle il existe
des critères biologiques «essentiels», qui distinguent sans ambiguïté les
femmes des hommes. Toutefois, si nous prenons de la distance avec le
point de vue du sens commun, nous découvrons que la fiabilité de ces cri-
tères est loin d’être indiscutable (Money et Brennan, 1968; Money et
Erhardt, 1972; Money et Ogunro, 1974; Money et Tucker, 1975). En outre,
un certain nombre de cultures autres que la nôtre ont reconnu l’existence
de personnes ayant «changé de sexe» [«cross-genders»] (Blackwood, 1984;
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La catégorisation de sexe
La revendication d’Agnès au statut catégoriel de femme, qu’elle maintenait
par le bais de parades d’identification appropriées ainsi que d’autres carac-
téristiques, aurait pu être discréditée avant son opération de changement
de sexe s’il avait été rendu public qu’elle possédait un pénis, et après éga-
lement, en raison de ses organes génitaux reconstruits par le truchement
de la chirurgie (voir Raymond, 1979: 37, 138). À cet égard, Agnès se
devait de rester constamment vigilante vis-à-vis des menaces réelles ou
potentielles qui pesaient sur la sécurité de sa catégorie de sexe. Son pro-
blème n’était pas tant de s’efforcer de correspondre à une sorte de prototype
de «la» féminité, que de préserver sa catégorisation en tant que femme. Une
ressource à l’efficacité redoutable lui rendait la tâche plus facile: le proces-
sus de catégorisation de sens commun dans la vie courante.
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5. Bernstein (1986) rapporte un cas inusuel amant qu’il/elle avait donné naissance à «leur»
d’espionnage, au cours duquel un homme qui se enfant, un enfant dont l’amant pensait qu’il lui
faisait passer pour une femme convainquait un «ressemblait».
Que peut nous dire ce cas des situations telles que celles vécues par
Agnès (cf. Morris, 1974; Richards, 1984), ou du processus de catégorisa-
tion de sexe plus largement? En premier lieu, nous pouvons inférer de
cette description que la parade d’identification de la vendeuse/du vendeur
Le genre
Agnès essayait d’être une «femme à 120%» (Garfinkel, 1967:129), autrement
dit d’être féminine sans contestation possible aucune, en tout temps et en
tout lieu. Elle pensait qu’en se comportant de manière féminine, elle pou-
vait se protéger des aveux qu’elle-même aurait pu commettre à son insu,
avant et après l’opération chirurgicale; mais exagérer la performance
aurait pu a contrario faire œuvre de révélation. La catégorisation de sexe
et l’accomplissement du genre ne sont pas une seule et même chose. La
catégorisation d’Agnès pouvait être indubitable ou douteuse, mais elle ne
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Il est possible qu’Agnès ait eu recours à des ouvrages tels que ces
manuels mais, selon nous, faire le genre n’est pas quelque chose d’aussi
réglementé (Mithers, 1986; Morris, 1974). De telles sources d’informations
peuvent lister et décrire les types de comportements qui sont la marque du
genre, ou qui l’affichent, mais elles sont nécessairement incomplètes (Gar-
finkel, 1967: 66-.75; Wieder, 1974: 183-214; Zimmerman et Wieder,
1970: 285-298). Pour qu’elles soient couronnées de succès, les activités qui
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Genre et accountability
Comme Heritage (1984: 136-137) l’a noté, les membres de la société entre-
prennent régulièrement de «s’adresser les un·e·s aux autres des comptes
rendus visant à décrire et à rapporter ce qui est en train de se passer», des
comptes rendus qui sont à la fois sérieux et non sans conséquences. Ces
descriptions du monde consistent à nommer, caractériser, formuler, expli-
quer, excuser, condamner, ou simplement à relever telle ou telle circons-
tance ou activité, et à ranger ces dernières à l’intérieur d’un certain cadre
social (de manière à les situer par rapport à d’autres activités, analogues ou
différentes).
«[Cela] permet aux acteurs de configurer les actions en fonction des circons-
tances pratiques de leur réalisation, de manière à permettre à autrui, par le fait
même de rapporter les actions aux circonstances, de reconnaître les actions pour
ce qu’elles sont.»
«[L]es efforts entrepris par [Agnès] pour «passer» [passing], et les occasions
socialement organisées où elle avait à maintenir le statut sexuel de son choix
résistaient obstinément à toute tentative de routinisation du cours des activités
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«Dans la mesure où le travail interactionnel est lié à ce en quoi être une femme
consiste, à ce qu’est une femme, l’idée selon laquelle prendre part à une interac-
tion est du travail perd de sa netteté. Ce travail n’est pas vu comme quelque
chose que les femmes font, mais comme une partie de ce qu’elles sont.» (Fishman,
1978: 405)
Nous aimerions avancer que c’est précisément un tel travail qui per-
met de constituer la nature essentielle des femmes en tant qu’elles sont des
femmes dans les situations d’interaction (West et Zimmerman, 1983: 109-
111; voir également Kollock, Blumstein et Schwartz, 1985).
Les individus ont plusieurs identités sociales qui peuvent être, selon
les situations, endossées ou délaissées, atténuées ou rendues saillantes. On
peut appartenir à la catégorie «ami», «conjoint», «employé», «citoyen» et
beaucoup d’autres encore pour beaucoup de personnes différentes – ou
pour la même personne à différents moments. Mais nous sommes toujours
soit des femmes soit des hommes – à moins que nous passions d’une caté-
gorie de sexe à l’autre. Cela signifie que nos parades d’identification recè-
lent, en vue de l’accomplissement du genre, des ressources à jamais dispo-
nibles dans un ensemble infini de circonstances diverses et variées.
«[U]ne jeune femme […] était devenue membre de la profession, pour le moins
virile, d’ingénieur. En général, le dessinateur qui a conçu les plans d’un avion
participe au vol inaugural du premier exemplaire construit. Il (sic) organise
ensuite un dîner pour les ingénieurs et les ouvriers qui ont travaillé au nouveau
modèle – il s’agit naturellement d’un dîner entre hommes. La jeune femme en
question avait dessiné le plan d’un nouvel avion. Ses collègues la prièrent de ne
pas prendre le risque – que seuls les hommes sont censés pouvoir prendre –
du premier vol. En fait, ils lui demandaient d’être une femme plutôt qu’un ingé-
nieur. Elle choisit d’être un ingénieur. Elle organisa ensuite le dîner, et le paya
comme un homme. Après le repas et la première tournée bue à sa santé, elle s’en
alla comme une dame.»
Axes de recherche
Puisqu’il s’agit de soumettre la production sociale du genre à un examen
empirique minutieux, nous pourrions commencer par le commencement,
soit par reconsidérer le processus au travers duquel les membres d’une
société donnée acquièrent l’équipement catégoriel ainsi que les autres
compétences nécessaires au fait de devenir des êtres humains genrés.
«Prenons pour exemple cette interaction qui s’est déroulée dans la cour de
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Ainsi, dès qu’ils commencent à orienter leurs conduites ainsi que celles
des autres en regard de leurs implications de genre, les nouveaux membres
de la société en viennent à être engagés dans un processus d’autorégulation.
Le processus d’«enrôlement» implique non seulement l’appropriation des
idéaux de genre (à travers l’évaluation de ces idéaux en tant qu’ils sont des
façons d’être et d’agir propres aux revendications d’appartenance identi-
taire), mais aussi l’appropriation des identités de genre qui importent aux
individus et qu’ils s’efforcent de maintenir. Aussi, les différences de genre,
ou le façonnage socioculturel des «natures féminines et masculines essen-
tielles», se voient doter du statut de faits objectifs. Ces identités sont ren-
dues normales, comme si elles étaient des traits individuels naturels, four-
nissant ce faisant des raisons tacites pour opérer une distinction, au niveau
de l’ordre social, entre la destinée des femmes et celle des hommes.
Berk (1985: 201) précise qu’il est difficile d’expliquer la manière dont
les individus «s’accordent pour établir les arrangements qu’ils mettent en
œuvre uniquement à partir de la production des biens et des services
domestiques» – ça l’est encore plus si l’on tient compte du fait que ces
arrangements sont tenus pour «justes». Elle avance alors que nos présents
arrangements quant à la division conjugale du travail prennent appui sur
deux processus de production: celle des biens et des services domestiques
(les repas, les soins aux enfants, etc.) et celle, simultanément, du genre.
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«Les individus ‹font› le genre en même temps qu’ils ‹effectuent› les tâches
domestiques et les activités de soins et d’éducation envers les enfants, et ce
qu’on appelle [a été appelé] ‹la division du travail› pourvoit à la production
conjointe du travail domestique et du genre; c’est le mécanisme au travers
duquel les biens matériels et symboliques de l’unité domestique sont réalisés.»
(1985: 201)
Sexe et sexualité
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Mais faire le genre rend également les arrangements sociaux fondés sur
les catégories de sexe intelligibles, visibles et observables en tant qu’ils sont
normaux et naturels, en tant qu’ils sont des moyens légitimes d’organiser la
vie sociale. Les différences entre femmes et hommes créées à travers ce pro-
cessus peuvent alors être présentées comment relevant de dispositions fon-
damentales et durables. En retour, il est possible de voir dans les arrange-
ments institutionnels propres à une société des réponses à ces différences
– comme si l’ordre social était simplement une adaptation à l’ordre naturel.
En d’autres termes, si, en faisant le genre, les hommes accomplissent la
dominance et les femmes la déférence (cf. Goffman, 1967: 47-95), l’ordre
social qui en résulte, qui est supposé refléter «les différences naturelles», ren-
force et légitime puissamment les arrangements hiérarchiques. Frye note:
«Ce qui est recherché, pour assujettir efficacement, est que la structure sociale
n’apparaisse pas comme un artefact culturel maintenu en place par décision
humaine ou en raison des mœurs, mais au contraire comme quelque chose de
naturel – comme si elle découlait presque directement de faits bruts qui
seraient hors de portée de la manipulation humaine. […] Que nous soyons, en
tant que femmes et hommes, entraîné·e·s à nous comporter si différemment et à
agir si différemment envers les autres femmes et les autres hommes, contribue
de lui-même considérablement à l’apparition d’un dimorphisme extrême; mais
en retour, la façon dont nous agissons en tant que femmes et hommes, et la
façon dont nous agissons à l’égard des femmes et à l’égard des hommes modè-
lent nos corps et nos esprits, qui prennent alors la forme de la subordination et
de la dominance. Nous devenons en fait ce que nous nous entraînons à être.»
(Frye, 1983: 34)
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