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Perméabilité et Diffusion

au Travers des Membranes Biologiques

I. Membranes et Perméabilités Membranaires

A. Définition :
Une membrane désigne toute interface entre 2 compartiments liquidiens.

B. Les Membranes Synthétiques


Classification des Membranes Synthétiques :

- Membranes semi-perméables : les pores sont très petits et ne laissent passer que le solvant

- Membranes dialysantes : les pores sont suffisamment grands pour laisser passer les petites molécules
(jusqu'à 1 000g / mol mais dépend du type de membrane dialysante, c’est une valeur arbitraire).

C. Les Membranes Biologiques :


Les « membranes » biologiques selon leur type ont des propriétés intermédiaires entre les membranes semi-
perméables et les membranes dialysantes.

Il y a 2 types de membranes biologiques :


- Les membranes plasmiques séparent le milieu intérieur du milieu intracellulaire (de nature phospholipidique).
- Les tissus barrières séparent le plasma et le milieu interstitiel (endothélium, épithélium...).

Le caractère serré ou lâche des jonctions intercellulaires détermine le degré de perméabilité des tissus barrières.

 Le cerveau ou l'intestin sont peu perméables car les jonctions intercellulaires sont serrées.
 Au contraire, le rein, notamment au niveau du glomérule, est très perméable car les jonctions
intercellulaires sont lâches.

Pour traverser les membranes biologiques de nature lipidique, les molécules peuvent utiliser 4 passages possibles :
- À travers la bicouche lipidique (diffusion, osmose, filtration)
- À travers des canaux
- À travers des pores
- En utilisant des transporteurs.

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D. Perméabilité des Membranes Biologiques
De nombreuses caractéristiques propres à la molécule conditionnent sa capacité à traverser les membranes :
- Les molécules polaires chargées ont une faible capacité à passer les membranes (ATP, Glucose-P)
- Les ions passent un peu mieux, car même s'ils sont chargés, leur encombrement stérique est moindre (Na+, K+, Cl-)
- Les molécules polaires non chargées (glucose, glycérol, urée) peuvent facilement passer les membranes
- L’eau (H2O) et les gaz ont une très bonne perméabilité (CO2, N2, O2).

II. Flux de Matière : Diffusion

A. Aspect Expérimental

Le colorant concentré se répand peu à peu dans le solvant translucide, jusqu'à ce qu'il se dilue et qu'une
couleur homogène apparaisse : les molécules de colorant et de solvant se sont mélangées et le colorant a
diffusé dans tout le solvant.

Au cours du temps, l'interface devient floue et le système évolue vers l'homogénéisation.


 Ce phénomène de diffusion est principalement dû à l'agitation moléculaire.
La diffusion se manifeste dans tous les systèmes hétérogènes gazeux, liquides ou solides.
Il n’est pas restreint à un liquide dans un liquide

Tout système hétérogène tend vers l'homogénéité, c'est-à-dire vers le désordre


et vers l'entropie maximale.

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B. Aspect Théorique : Loi de Fick
On prend un cristallisoir (bécher) séparé en 2
par une membrane.
Dans l'un des compartiments, il y a de nombreux
solutés, et dans l'autre, il n'y a que du solvant.
S est la surface d'interface d'échange qui sépare les 2 compartiments.
On nomme xA et xB les distances de diffusion, par exemple, xA est la distance à parcourir pour une molécule de
soluté pour rejoindre le second compartiment.

Le corps dissous va diffuser pendant un temps Δt.


Une quantité de mole Δn de corps dissous va passer de A vers B au cours de Δt.
Fick établit une relation empirique (basée sur des expérimentations) pour modéliser le système :
 Δn est proportionnel à S, à Δt et à la différence de concentration (CA – CB).

𝐂𝐀 − 𝐂𝐁
𝚫𝐧 = −𝐃 . . 𝚫𝐭 . 𝐒 Avec D le coefficient de diffusion
𝐱𝐀 − 𝐱𝐁 Avec S la surface

1) Loi de Fick :
𝚫𝐧 𝚫𝐂
𝚫𝐧 𝚫𝐂 Le débit de diffusion
𝚫𝐭
est proportionnel au gradient de concentration
𝚫𝐱
= −𝐃 . .𝐒
𝚫𝐭 𝚫𝐱 Le débit de diffusion est aussi noté J
 Il est appelé débit molaire ou transfert molaire du soluté.

2) Signification du Coefficient de Diffusion :

𝚫𝐧 𝚫𝐱 𝟏
|𝐃| = . . Avec |D| en cm²/s
𝚫𝐭 𝚫𝐂 𝐒
Le coefficient de diffusion représente le nombre de moles de substance traversant 1 cm² en 1 seconde pour une
variation de concentration de 1 mol/cm3 sur une épaisseur de 1 cm.
C’est un paramètre macroscopique

Substance / solvant Température (°C) D (cm²/s)

H2O18 / H2O 25 3,00.10-5

NaCl / H2O 25 1,90.10-5

Sucre / H2O 25 0,52.10-5

L’eau va donc diffuser 6 fois plus vite que du sucre. (les valeurs ne sont pas à connaître)

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C. Aspect Cinétique
L'agitation thermique au sein des molécules induit un déplacement des molécules appelé mouvement brownien.
 Pendant un temps Δt, la molécule parcourt une distance moyenne Δl.

𝟐. 𝐤. 𝐓 Avec : k : constante de Boltzmann


̅̅̅
𝚫𝐥 = √𝚫𝐭 . √ T : température absolue
𝐟 f : coefficient de friction

La molécule se déplace à une vitesse v dans le volume disponible.

La force de frottement F est : F=f.v (avec v la vitesse de la particule)

Si la molécule est une sphère : f=6.π.η.r (avec η la viscosité et r le rayon de la particule)

Le coefficient de friction est proportionnel au rayon de la molécule.


 Ainsi, si f augmente, le déplacement diminue. (Une molécule plus grande aura donc déplacement plus faible)
 En fonction des conditions, on aura des variations de ce mouvement brownien

On considère que la concentration en soluté est plus importante en C2 qu’en C1.

Attention la définition du sens du gradient en terme mathématique c’est du moins concentré au plus concentré
(à différencier de la définition en biochimie qui dit que la molécule va du plus concentré vers le moins concentré)

La masse de soluté dissoute dans le volume 1 est : ̅̅̅̅. 𝐂𝟏


𝐦𝟏 = 𝐒 . 𝚫𝐥

La masse de soluté dissoute dans le volume 2 est : ̅̅̅̅. 𝐂𝟐


𝐦𝟐 = 𝐒 . 𝚫𝐥

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Après diffusion des molécules pendant un temps Δt :

Ce qui est passé à travers l'interface « b » est donné par la relation : 𝐒 . ̅̅̅̅
𝚫𝐥 . 𝐂𝟏 𝐒 . ̅̅̅̅
𝚫𝐥 . 𝐂𝟐

𝟐 𝟐
Il y a donc une analogie avec la Loi de Fick telle qu'elle est établie :

𝚫𝐧 ̅ 𝟐 (𝐂𝟐 − 𝐂𝟏)
𝟏 ∆𝐥 ̅𝟐
𝟏 ∆𝐥
=− . . .𝐒 Avec : . = Coefficient de diffusion D
𝚫𝐭 𝟐 ∆𝐭 ̅
∆𝐥 𝟐 ∆𝐭
(𝐂𝟐−𝐂𝟏)
̅ = Gradient de concentration
∆𝐥

S = Surface

̅̅̅̅̅
𝟏 𝚫𝐥𝟐 𝟐𝒌𝑻
Sachant que 𝐃= . 𝚫𝐭 , on remplace Δl par 𝜟𝒍 = √𝜟𝒕 . √
𝟐 𝒇

On a donc :
𝐤𝐓
𝐃=
𝐟
Le coeffficient de diffusion dépend donc : de la constante de Boltzmann,
de la température
et du coefficient de friction
Si la molécule est sphérique, on a :

𝐤𝐓
𝐃=
𝟔. 𝛑. 𝛈. 𝐫
On peut ensuite ré-exprimer ce coefficient de diffusion dans la Loi de Fick pour une molécule sphérique :

𝚫𝐧 𝐤𝐓 𝚫𝐂
= − . .𝐒
𝚫𝐭 𝟔. 𝛑. 𝛈. 𝐫 𝚫𝐱

En augmentant la température on va favoriser la diffusion pour une molécule donnée

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D. Notion de flux conservatif
Le flux d'une grandeur qui traverse un volume est « conservatif » si cette grandeur « se conserve »,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'atténuation ou d'amplification de la grandeur.

 Pour le transfert à travers une membrane, le flux est conservatif s'il n'y a pas d'accumulation de molécules
dans la membrane (par exemple par adsorption).  pas d’interaction solutés/membrane

Si le flux est conservatif, le gradient de concentration est uniforme dans la membrane.

𝚫𝐂 ∆𝐂
𝐉 = −𝐃 . .𝐒 𝐉 = −𝐃 . .𝐒
𝚫𝐱 𝐄

Avec : J = Débit molaire, sachant que le flux représente J rapporté à l'aire de la membrane (S)  J/S
E = Épaisseur de la membrane

On définit P, la perméabilité membranaire diffusive, telle que le rapport du coefficient de diffusion sur l'épaisseur
de la membrane :
𝐃
𝐏=
𝐄

P s'exprime en m/s ou en cm/min.

On a donc : 𝐉 = − 𝐏 . 𝐒 . 𝚫𝐂

La valeur de perméabilité diffusive pour la surface, P.S est :


- importante pour les molécules de faibles masses molaires,
- Mais diminue beaucoup lorsque la masse molaire augmente.

Le point de coupure, ou « cut-off » de la membrane, correspond à la taille d'une molécule à partir de laquelle il n'y a
plus de passage de la membrane, le phénomène de diffusion ne se fait plus.

E. Conclusion :
Le coefficient de diffusion : dépend de la température (mouvements browniens dus à l'agitation thermique)
et est inversement proportionnel à la taille de la molécule (coefficient de friction).

Ainsi, on sait que : Chauffer augmente la diffusion


Les molécules de petites tailles diffusent plus rapidement (si on a la même forme)

Le soluté et le solvant diffusent en sens inverse, on distingue donc 2 flux égaux mais de sens opposé.

- La diffusion se fait en milieu libre, pour les liquides ou les gaz


(il n'y a pas forcément besoin d'une interface pour que la diffusion ait lieu).

- La diffusion peut aussi se réaliser au travers d'une membrane (dialyse).


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F. Applications (Rein artificiel)
Un rein artificiel permet d'effectuer une hémodialyse.
Le rein filtre le sang pour éliminer les déchets.
En cas de dysfonctionnement et d'insuffisance rénale, on utilise un rein artificiel.
Cependant, ce procédé nécessite des anticoagulants pour éviter des problèmes de coagulation dus à la circulation
extra-corporelle.

Compartiment sanguin Liquide de dialyse


• Cellules, éléments figurés • Sels dissous
• Protéines (albumine…) • Glucose
• Sels dissous • Tampons : bicarbonate, acétate

• Déchets (urée, créatinine)

Types de membranes : Cellulosiques : cuprophane, acétate de cellulose, triacétate de cellulose, Phémophan


Synthétiques : polyacrylonitrile, polysulfone, polyamide
 Retenez que les membranes qui commencent par « poly » sont toutes synthétiques

Un des problèmes est que les membrane peuvent relarguer des produits qui vont impacter sur certains phénomènes
biologiques du patient tel que la coagulation, en particulier les membranes synthétiques

Principe de fonctionnement du rein artificiel :


Il y a des déchets uniquement dans le sang (1), pas dans le compartiment de dialyse (2), donc à t0, C2 = 0
Ainsi, la différence de concentration entre les 2 compartiments est :

ΔC = C1 – C2 = C1

Avec : Δx = E = épaisseur de membrane


S = Surface de membrane utilisée

On peut ainsi donner la concentration du compartiment sanguin 1 en fonction du temps :

𝐃. 𝐒
− .𝐭
𝐂𝟏(𝐭) = 𝐂𝟏(𝟎) . 𝐞 𝐄 .𝐕𝟏

Cette équation modélise donc la variation de la concentration de soluté à éliminer en fonction du temps lors d'une
hémodialyse.
Il s'agit d'une relation exponentielle décroissante : décroissance très rapide au départ, puis diminue moins
rapidement par la suite.

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On cherche à obtenir un C1 le plus proche de 0 possible, le plus rapidement possible.
Le but d'une hémodialyse est de diminuer le temps d'hémodialyse afin d'éliminer en moins de temps possible.
 Il faut faire baisser C1 le plus rapidement possible
(le temps est une contrainte pour le patient, il faut donc le diminuer au maximum, en réglant les autres paramètres)

𝐃. 𝐒
Pour cela, on doit maximiser le terme :
𝐄 .𝐕𝟏

Le but est donc d'avoir la membrane la plus fine possible avec la plus grande surface possible, mais elle doit résister
aux pressions mécaniques.

Autrement dit, ce terme augmente : Si S augmente


Si E diminue
Si V2 augmente, V1 devient négligeable
Si D augmente par augmentation de T°C (mais il y a là aussi des limites)

La dialyse ne fait pas intervenir que la diffusion, mais aussi : l'osmose


l'ultrafiltration
l'adsorption.

Les paramètres conditionnant l'efficacité de la dialyse sont les suivants :

 Durée de la séance (de 3 à 4h, il ne faut pas non plus que ça soit trop long)

 Débit sanguin dans le filtre (300 à 500 mL/min)

 Surface du filtre (1,6 à 2,0 m²)

 Débit du dialysat (500 à 800 mL/min)

 Composition du filtre (PAN, polysulfone...).

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III. Flux de Solvant : Osmose, Ultrafiltration

A. Rappel
Avec une membrane hémi-perméable ou semi-perméable, seul le solvant diffuse.

Si C1 est plus concentré que C2, le solvant diffuse du milieu le moins concentré en soluté vers le plus concentré en
soluté, on parle d'OSMOSE.

Il apparaît alors une pression osmotique.

Si l'on applique sur le compartiment 1 une pression plus grande que la pression osmotique, il se produit le
phénomène inverse, appelé ULTRAFILTRATION.

B. Les différents types de flux passifs à travers une membrane :

• De soluté : Diffusion
Transfert diffusif
• De solvant : Osmose

• De soluté : Filtration
Transfert convectif
• De solvant : Solvent-drag

Transfert électrique

Le transfert diffusif est basé uniquement sur la différence de concentration.


Le transfert convectif est basé sur le gradient de pression.
Le transfert électrique est lui basé sur le gradient de charge.

C. Transfert de matière par filtration (convection) :


On applique une pression transmembranaire ΔP sur le compartiment, et il se produit plusieurs phénomènes ;
- Passage du solvant au travers de la membrane
- Rétention de certains solutés (> taille des pores)
- Entraînement de certains solutés (< taille des pores).

Il y a alors un phénomène inverse à l'osmose,


C'est un flux de perméation et une ultrafiltration.
 On peut ainsi séparer des composés en fonction de leur taille.

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IV. Filtration Glomérulaire = filtration du sang par les reins

A. Filtration du Sang par les Reins


Rappels d’anatomophysiologie
Chaque rein est constitué de 106 néphrons représentant l’unité
fonctionnelle
Le néphron est constitué d’un glomérule et d’un tubule

Le glomérule joue le rôle de membrane dialysante permettant


l’ultrafiltration du plasma

Le tubule quant à lui est chargé :


- de réabsorber l’eau et les solutés nécessaires à l’équilibre de l’organisme (en rapport avec les apports d’eau et
alimentaires)

- et d’éliminer (urine définitive) : les déchets et excédents

B. Facteurs Déterminants de la Filtration Glomérulaire


Au niveau d’un glomérule, le débit de filtration QUF est donné par la relation :

𝐐𝐔𝐅 = 𝐋𝐇 . 𝐒 . 𝐏𝐞𝐟𝐟

Où : S est l’aire du filtre dialysant


LH. S est appelé constante de filtration Kf du glomérule
Peff est la valeur moyenne de la pression efficace de filtration dans le capillaire
glomérulaire

On a :
𝐏𝐞𝐟𝐟 = ∆𝐏 − 𝛑

Où : P est la différence entre : la pression hydrostatique Pcg régnant dans le capillaire glomérulaire
et la pression hydrostatique Pt régnant dans le tubule

π est la pression oncotique due aux protéines plasmatiques (qui ne traverse pas le filtre glomérulaire)
 par exemple l’albumine

Ainsi :

𝐐𝐔𝐅 = 𝐊 𝐟 . [(𝐏𝐂𝐆 − 𝐏𝐓 ) − 𝛑]

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Le capillaire glomérulaire se distingue par 2 propriétés : une résistance à l’écoulement négligeable
une perméabilité hydraulique élevée

 Pcg est uniforme dans le capillaire (50 mmHg)

 La fraction de filtration est élevée (25% du débit plasmatique glomérulaire) entrainant une augmentation de π
dans le capillaire

Par ailleurs Pt est également constant (15mmHg) ainsi P est constante dans ce système ,

La pression oncotique π peut augmenter jusqu’à être égale à P mais ne peut pas la dépasser :

 Lorsque π = P, la filtration s’annule (Peff = 0)

Le débit de filtration est toujours dans le sens : capillaire glomérulaire vers le tubule. Il ne peut jamais s’inverser (à
l’inverse des autres capillaires cf. schéma de Starling).

En effet la Phydrostatique dans le capillaire et dans le tubule est stable et constante, ce n’est pas comme dans le
phénomène de Starling où il y a un différentiel de Phydrostatique

C. Filtration Glomérulaire et Insuffisance Rénale


Par définition l’insuffisance rénale correspond à une diminution pathologique du débit de filtration glomérulaire

On a une insuffisance rénale si : QUF < 110 ml/min chez l’homme


et si QUF < 95 ml/min chez la femme

Pour un glomérule, 𝐐𝐔𝐅 = 𝐊 𝐟 . [(𝐏𝐂𝐆 − 𝐏𝐓 ) − 𝛑]

Pour les 2 reins (N néphrons fonctionnels), 𝐐𝐔𝐅 = 𝐍 . 𝐊 𝐟 . [(𝐏𝐂𝐆 − 𝐏𝐓 ) − 𝛑


L’apparition d’une insuffisance rénale peut être due à :

▪ Une diminution importante de PCG (la pression hydrostatique au niveau capillaire)


- Par une diminution de la pression artérielle,
 Apparition d’une perte de charge dans les artères rénales (artériosclérose).

▪ Une augmentation de PT (pression hydrostatique au niveau tubulaire)


- S’il y a des obstacle sur la voie rénale (cristaux)

▪ Une augmentation de π (la pression oncotique)


- Diminution du débit sanguin glomérulaire.

▪ Une diminution de Kf (la constante de filtration) peut être dû à :


- Diminution de la perméabilité hydraulique LH,
- Ou de la surface glomérulaire disponible pour la filtration

▪ Une diminution importante du nombre de néphrons


- (Il faut qu’il y ait une diminution de plus de la moitié des néphrons).
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D. La Notion de Clairance
Le concept de clairance sert à quantifier l’efficacité d’un système destiné à épurer un solution, vis à vis d’un soluté donné.

La clairance K est définie par la relation suivante :

𝐉 Où : J = quantité de soluté épuré par unité de temps


𝐊=
𝐂 C = concentration du soluté de la solution à épurer
Unité = ml/min

La clairance correspond au volume de solution totalement épuré du soluté considéré, par unité de temps
La clairance rénale d’un soluté se calcule de la façon suivante :

- La quantité de soluté épurée par unité de temps J = Je = Jexcrété


- Où Je est la quantité de soluté excrétée dans les urines

𝐉 𝐉𝐞 𝐕 Avec : Cp = concentration plasmatique


𝐊= = = 𝐂𝐮 . Cu = concentration urinaire
𝐂𝐩 𝐂𝐩 𝐂𝐩
V = débit urinaire

Il est donc nécessaire d’avoir : un prélèvement sanguin (mesure de cp)


et un recueil d’urine (prélèvement sur 24 heures, mesure de V et de Cu)

E. Mesure du débit de la filtration glomérulaire


Pour un soluté qui n’est ni réabsorbé ni sécrété par le tubule, la quantité J de soluté épurée de l’organisme par unité
de temps est égale à la quantité Je de ce soluté filtrée par les reins par unité de temps

La mesure de la clairance d’une molécule ni réabsorbée ni sécrétée par le tubule correspond à la mesure du débit de
filtration glomérulaire

En pratique : Utilisation de la créatinine :


- Molécule endogène contenue dans les muscles
- Masse moléculaire faible (M=113) avec transmittance = 1
- Ni réabsorbée ni sécrétée par le tubule (sauf si insuffisance rénale sévère)

La mesure de la clairance de la créatinine donne donc une estimation du débit de filtration glomérulaire
UV
𝐂𝐋𝐜𝐫é𝐚𝐭 = (avec U : concentration urinaire et P : Créatininémie)
𝑃

- Prise de sang
- Prélèvement des urines sur 24H

Pour éviter le recueil des urines, il est possible d’utiliser une estimation de CLcréat basée uniquement sur la
créatininémie : utilisation des formules de « Cockcroft »

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F. Formules de « Cockcroft » :

- Chez l’homme : CLcrat = 1,2. (140-âge).Poidskg/créatininémieµmol/L


- Chez la femme : CLcrat = (140-âge).Poidskg/créatininémieµmol/L

Elles considèrent que la masse musculaire ne dépend que du sexe de l’âge et du poids (vérifié qu’en l’absence de
maladie aigüe)

En cas d’insuffisance rénale sévère :

- Le tubule sécrète de la créatinine  la CLcréat entraîne une surestimation de la filtration glomérulaire


- On peut alors utiliser la clairance de l’inuline :
 Substance exogène
 Transmittance = 1
 Ni sécrétée ni réabsorbée par le tubule

Donc : 𝐂𝐋inuline = QDF


L’inuline étant exogène, pour mesurer sa clairance il est nécessaire d’apporter cette substance par une perfusion
intra-veineuse continue pendant la totalité de la durée de la mesure, soit pendant 24H

 Limitation à l’utilisation de cette méthode qui reste la méthode de référence

QCM-type :

Réponses : AD

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