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Cours de Biophysique ESSAIA

Chapitre 4 : Les phénomènes de diffusion

Objectifs :

A l’issu de ce cours, l’étudiant sera en mesure de :

1- Comprendre le phénomène de diffusion dans les solutions.


2- Connaitre la démonstration des deux lois de Fick qui contrôlent la diffusion.
3- Calculer le coefficient diffusion et la masse molaire d’un soluté.
4- Déterminer le débit ainsi que le flux de diffusion.

5- Connaitre les lois de la dialyse, notamment la dialyse péritonéale et l’hémodialyse.

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Plan :

Objectifs

I.1. Introduction et définition

I.2. Diffusion libre en phase liquide (sans membrane)

I.2.1. Lois de Fick


I.2.2. La mobilité mécanique molaire
I.2.3. Le coefficient de diffusion (D)

I.2.4. Relation entre le coefficient de diffusion (D) et la masse molaire du soluté

I.3. Application de la diffusion en phase liquide à travers une membrane artificielle

I.3.1 Les membranes artificielles

I.3.2. La dialyse

I.3.2.1. La dialyse péritonéale

I.3.2.1. L’hémodialyse

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I.1. Introduction et définition :

La diffusion est un phénomène de transport passif irréversible de substances


neutres ou chargées, du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré
(en présence d’un gradient de concentration), sous l’action d’agitation
moléculaire (ou de mouvements browniens) noté :

𝝏𝒄
𝝏𝒙
La diffusion peut s’effectuer soit en présence ou absence de membranes. Nous
allons commencer par étudier la diffusion libre, sans présence de membrane.

I.2. Diffusion libre en phase liquide (sans membrane) :

I.2.1. Lois de Fick :

Le mouvement de diffusion est identique à la propagation de la chaleur. Si


un soluté dissout, au départ n’a pas une concentration homogène, ce soluté
se déplace spontanément de l’endroit où il est plus concentré vers l’endroit
où il est moins concentré jusqu’à ce que la concentration soit la même dans
toute la solution.

Expérience : Soit une colonne liquide de section (S) délimitant deux


compartiments (1) et (2), à un temps t, on enlève la glissièrre qui separe les deux
compartiments doucement et on laisse diffuser le soluté du compartiment (1)
vers le compartiment (2). On considère que la diffusion s’effectue suivant la
direction normale selon l’axe des abscisses X (figure 1).

∂Cm : Variation de la concentration molaire entre 2 points de la solution


∂x : D𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑠é𝑝𝑎𝑟𝑎𝑛𝑡 2 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛

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Compartiment (1) Compartiment (2)

A ∂x B
Colonne
X X + ∂x X
Cm 1 Cm 2
S

Figure 1 – Diffusion libre.

𝒏𝟏
Au point A, la concentration est : 𝑪𝒎 𝟏 = 𝑽

𝒏𝟐
Au point B, la concentration est : 𝑪𝒎 𝟐 =
𝑽

Avec Cm1 > Cm2 donc n1> n2

Soit ∂n le nombre de moles d’un corps dissout qui passe par diffusion libre
d’un point A vers un point B durant ∂t.

Soit ∂V0 un volume dans lequel se déplace une quantité de matière ∂n. On a :

V0=S.X d’où ∂V0 = S. ∂x

∂n = n1 - n2 = ∂V0 . (Cm1-Cm2) = ∂V0 . ∂Cm


La quantité de soluté qui s’est déplacée pendant un temps ∂t ou débit molaire est égal à :

𝝏𝒏 𝒏𝟏 − 𝒏𝟐 𝝏𝒙 𝝏𝒙
= = 𝑺. . (𝑪𝒎𝟏 − 𝑪𝒎𝟐) = 𝑺. . 𝝏𝑪𝒎
𝝏𝒕 𝝏𝒕 𝝏𝒕 𝝏𝒕

La variation de la quantité de soluté (∂n) par unité de temps (∂t) est exprimée en fonction de la
variation de la concentration (∂Cm) :

𝝏𝒏
= 𝒇 ° (𝝏𝑪𝒎)
𝝏𝒕

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La diffusion s’effectue en présence d’un gradient de concentration ∂Cm/∂x. On peut alors


exprimer ∂𝑛/∂𝑡=𝑓 °(∂𝐶𝑚/∂𝑥) en multipliant le 2ème membre de l’équation précédente par
∂x/∂x :

𝝏𝒏 𝑺. 𝝏𝒙² 𝝏𝑪𝒎
= .
𝝏𝒕 𝝏𝒕 𝝏𝒙
La 1ère loi de Fick :
Si on pose :

𝝏𝒙²
=𝑫
𝝏𝒕

𝝏𝒏 𝝏𝑪𝒎
L’équation finale, appelée la 1ère loi de Fick s’écrira : = −𝑫. 𝑺.
𝝏𝒕 𝝏𝒙

D est appelé coefficient de diffusion, exprimé en m²/s.

Remarques :

1- Le signe (-) qui précède D signifie qu’il y a une diminution progressive du soluté dans le
compartiment le plus concentré puisque que la diffusion s’effectue du milieu le plus concentré
vers le milieu le moins concentré en soluté.

2- ∂𝐶𝑚/∂𝑥 < 0, c’est-à-dire : ∂Cm = Cm2- Cm1 < 0 (∂Cm Multiplié par le signe (-), devient
positif dans la formule).

3- ∂𝑛 /∂𝑡 : Le débit molaire est toujours positif.

4- Le débit massique, noté : 𝑑𝑚/𝑑𝑡, s’exprime en fonction de (𝑑𝐶𝑝/𝑑𝑥) où Cp est la


concentration pondérale.

5- le flux Ø molaire est défini par le nombre de moles de soluté qui diffuse
pendant un temps (∂t) à travers la surface S ; Où Cm est la concentration molaire.

𝝏𝒏 𝝏𝑪𝒎
Ø= = −𝑫.
𝝏𝒕. 𝑺 𝝏𝒙

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6- le flux massique Ø est défini par la quantité de matière ∂m qui diffuse pendant un temps (∂t)
𝝏𝒎 𝝏𝑪𝒑
à travers la surface S : Ø = 𝝏𝒕.𝑺 = −𝑫. 𝝏𝒙

La 2éme loi de Fick :

La deuxième loi de FICK représente un phénomène de variation de gradient de


concentration en fonction des moindres variations correspondantes de temps
t+∂t et d’espace x+∂x. Pour cela l’étude de ce phénomène fait appel à
l’utilisation de dérivées partielles. La concentration du soluté en un point, est
une fonction à la fois à son abscisse x par rapport à la surface d’échange et le
temps t.

Soit un volume ∂V0 dans lequel se déplace une quantité de matière dm. On a :

V0=S.x d’où ∂V0 = S.∂x

Selon la première loi de FICK, la quantité de matière diffusante ou la matière


qui rentre dans le volume ∂V0 au point x est :

𝝏𝑪𝒎
𝝏𝒏𝟏 = − 𝑫. 𝑺. ( ) . 𝝏𝒕
𝝏𝒙 𝒙

La quantité de matière qui sort du volume ∂V0 au point x+∂x est :

𝝏𝑪𝒎
𝝏𝒏𝟐 = −𝑫. 𝑺. ( ) . 𝝏𝒕
𝝏𝒙 𝒙+𝝏𝒙

La quantité de matière contenue dans le volume ∂V0 est :

∂n= ∂n1-∂n2

𝝏𝑪𝒎 𝝏𝑪𝒎
D’où : 𝛛𝒏 = −𝑫. 𝑺. [ ( ) −( ) ] . 𝛛𝒕
𝝏𝒙 𝒙 𝝏𝒙 𝒙+𝝏𝒙

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𝝏𝟐 𝑪𝒎
𝝏𝒏 = −𝑫. 𝑺. . 𝝏𝒙. 𝝏𝒕
𝝏𝒙𝟐

𝛛𝒏 𝛛𝟐 𝑪𝒎
= −𝑫. 𝑺. . 𝛛𝒙
𝛛𝒕 𝛛𝒙𝟐
On sait que :

𝝏𝑪𝒎
𝝏𝒏 = 𝝏𝑪𝒎. 𝝏𝑽 = . 𝝏𝒕. 𝝏𝑽
𝝏𝒕

𝝏𝒏 𝒅𝑪𝒎
= . 𝒅𝑽
𝝏𝒕 𝝏𝒕

𝝏𝒏 𝝏𝟐 𝑪𝒎 𝝏𝑪𝒎
= 𝑫. 𝑺. . 𝝏𝒙. 𝝏𝒕 = . 𝝏𝑽
𝝏𝒕 𝝏𝒙𝟐 𝝏𝒕

Puisque ∂V = S. ∂x :

𝒅𝒏 𝒅𝟐 𝑪𝒎 𝒅𝑪𝒎
= 𝑫. . 𝒅𝑽. 𝒅𝒕 = . 𝒅𝑽
𝒅𝒕 𝒅𝒙𝟐 𝒅𝒕
Donc l’équation de la 2ère loi de Fick s’écrira :

𝝏𝑪𝒎 𝝏𝟐 𝑪𝒎
= 𝑫. . 𝝏𝒕
𝝏𝒕 𝝏𝒙𝟐

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I.2.2. La mobilité mécanique molaire :

La mobilité mécanique molaire caractérise la facilité d’une molécule à se déplacer dans un


solvant. Elle est basée sur les lois du mouvement brownien et de la loi de Stokes donnant la
force exercée par un liquide sur une particule solide. Si on considère que les particules du soluté
sont sphériques et de rayon r, alors la force (F) qui s'exerce sur chaque particule est :

𝑭 = 𝒇. 𝑽 = 𝟔𝝅. 𝒓. 𝜼. 𝑽

𝒇 = 𝟔𝝅. 𝒓. 𝜼 (La loi de stokes)

𝜂 : Coefficient de viscosité en Pa.s (1Pa.s =1 N.m-2).


r : rayon de la molécule qui diffuse en m.
N : nombre d’Avogadro (6,022 x 1023)

V : vitesse de déplacement

f : forces de friction (ou de frottement) en Kg.s-1.

b : mobilité mécanique en s.Kg-1

La mobilité mécanique molaire :

𝐕 𝐕 𝟏
𝐛= = =
𝐍. 𝐅 𝐍. 𝐕. 𝐟 𝐍. 𝐟
b : mobilité mécanique en s. Kg-1
N : nombre d’Avogadro (6,022 x 1023)

Remarque :

La mobilité mécanique molaire :


- Augmente avec la température car la viscosité diminue avec la température.

- Diminue avec la taille de la molécule.

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I.2.3. Le coefficient de diffusion (D) :

Relation d’Einstein :

𝑫 = 𝑹. 𝑻. 𝒃 Avec : 𝑹 = 𝑵. 𝑲
Si on remplace :

𝑹𝑻 𝑲𝑻
𝑫 = 𝑹. 𝑻. 𝒃 = =
𝑵𝒇 𝒇

K : Constante de Boltzmann (1,38. 10-23J.K-1)

R : Constante des gaz rares (R= 8.31 J L-1)

D : coefficient de diffusion, exprimé en m².s -1


b : mobilité mécanique en s.Kg-1
T : la température absolue en K
N : nombre d’Avogadro (6,022 x 1023)

I.2.4. Relation entre le coefficient de diffusion (D) et la masse molaire du


soluté :

Si on considère que les particules en mouvement sont en forme sphérique de rayon (r) :

𝟒𝝅𝒓³
𝑽= Avec : 𝒎 = 𝝆. 𝑽
𝟑

Et : 𝑴 = 𝒎. 𝑵

Si on remplace dans M :

𝑴 = 𝝆. 𝑽. 𝑵

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𝟒𝝅𝒓𝟑.𝝆.𝑵
Donc : 𝑴= 𝟑

𝟑.𝑴
Avec : 𝒓𝟑 =
𝟒.𝑵.𝝅.𝝆

L’équation initiale du coefficient de diffusion devient alors :

𝑹𝑻
𝑫=
𝟔. 𝑵. 𝝅. 𝜼. ³√𝟑𝑴
³√𝟒. 𝑵. 𝝅. 𝝆

Dans le cas d'une particule sphérique :

𝑻 ³√𝝆
𝑫 = 𝑪. .
𝜼 ³√𝑴

Dans le cas d'une particule de forme géométrique quelconque :

𝐀. 𝐓
𝐃=
³√𝐌
A : constante empirique

T : température absolue

𝑹 ³√𝝆
𝑨= = 𝑪.
𝟔. 𝑵. 𝝅. 𝜼. ³ √𝟑 𝜼
³√𝟒. 𝑵. 𝝅. 𝝆

C : constante empirique

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Remarque : L’intérêt du coefficient de diffusion (D) est de déterminer la masse molaire du


soluté.

I.3. Application de la diffusion en phase liquide à travers une membrane


artificielle :

I.3.1 Les membranes artificielles :

Une membrane est une feuille poreuse de quelques centaines de nanomètres d’épaisseur qui
sépare deux compartiments qui permet ou interdit, selon la dimension des pores, la diffusion de
certains composants entre les deux milieux compartimentaux. Il existe des membranes
biologiques qu’on trouve naturellement dans les cellules vivantes et des membranes artificielles
fabriquées à partir de polymères.

On distingue plusieurs types de membranes artificielles :

- Les membranes perméables


- Les membranes semi-perméables (laissant passer uniquement les molécules d’eau)
- Les membranes sélectives (membranes dialysantes)

I.3.2. La dialyse :

La dialyse est une technique d’analyse et de purification d’un milieu


biologique à l’aide de membranes dialysantes, qui jouent le rôle de tamis laissant
passer les petites particules de solutés en dessous d'une certaine taille et en
retenant les macromolécules. La principale application de la dialyse dans le
domaine médical concerne les personnes dont les reins ont cessé de fonctionner,
temporairement (insuffisance rénale aiguë) ou définitivement (insuffisance
rénale chronique au stade terminal). Elle permet d’éliminer les toxines qui
s’accumulent dans l’organisme et de maintenir l’équilibre de l’eau et la
composition du sang.

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I.3.2.1. La dialyse péritonéale :

La dialyse péritonéale est un traitement médicale qui a pour objectif


d'éliminer les déchets tels que l'urée, la créatinine, l'excès de potassium ou de
liquide que les reins ne parviennent pas ou plus à éliminer du plasma sanguin.
La dialyse péritonéale est indiquée chez les patients ayant une insuffisance rénale
chronique. Son principe consiste à introduire un liquide artificiel, le dialysat,
dans la cavité péritonéale grâce à un cathéter, implanté chirurgicalement. Ce
liquide sera ensuite évacué après un temps de contact déterminé.

Plusieurs techniques de dialyse péritonéale pourront être proposées en fonctions


des besoins et de la préférence du patient :

- La DPCA (dialyse péritonéale continue ambulatoire) qui nécessite


plusieurs changements manuels quotidiens de poches de dialysat.

- La DPA (dialyse péritonéale automatisée) se pratique la nuit et


nécessite une machine.

Figure 2 – Dialyse péritonéale.

At=0: Cp i (sang) >>> Cp cavité péritonéale (P)


Cp i : concentration initiale avant la dialyse péritonéale dans le sang.
A t > 0, l’urée diffuse du milieu sanguin vers la cavité péritonéale.
A l’équilibre, Cp 1 (sang) = Cp (P), on peut alors exprimer :

Cp 1 = f ° (Cpi , Ve et Vd)

Ve : volume de sang à épurer (mesurable)


Vd : volume du dialysat à déterminer.

Cpf : concentration finale dans le sang.

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𝑽𝒆
- 1er Sac : 𝑪𝒑𝟏 = 𝑪𝒑𝒊 . (𝑽𝒆+𝑽𝒅) ………………… (1)

𝑽𝒆
- 2 -ème Sac : 𝑪𝒑𝟐 = 𝑪𝒑𝟏 . (𝑽𝒆+𝑽𝒅)……………. (2)

Si on remplace Cp1 par sa valeur dans l’équation (2) par l’équation (1) :

𝐕𝐞 𝐕𝐞
𝑪𝒑𝟐 = 𝑪𝒑𝒊 . ( ).( )=
𝐕𝐞 + 𝐕𝐝 𝐕𝐞 + 𝐕𝐝
𝐕𝐞
= 𝑪𝒑𝒊 . ( )²
𝐕𝐞 + 𝐕𝐝
𝐕𝐞
- 3 -ème Sac : 𝑪𝒑𝟑 = 𝑪𝒑𝒊 . (𝐕𝐞+𝐕𝐝)³

Si Cpf n’est pas encore atteinte, il faut donc poursuivre les injections de sacs
jusqu’au n -ème sac qui correspond à la Cpf.

𝐕𝐞
- Pour n sacs : 𝑪𝒑𝒏 = 𝑪𝒑𝒊 . (𝐕𝐞+𝐕𝐝)𝒏

Avec cette équation on peut déterminer le nombre de sacs (tours) nécessaires pour atteindre la
Cpf.

𝑽𝒆
𝑪𝒑𝒏 = 𝑪𝒑𝒊 . ( )𝒏
𝑽𝒆 + 𝑽𝒅
𝑪𝒑𝒏 𝑽𝒆
=( )𝒏
𝑪𝒑𝒊 𝑽𝒆 + 𝑽𝒅

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𝑪𝒑𝒏 𝑽𝒆
𝒍𝒏 = 𝒏. 𝒍𝒏 ( )
𝑪𝒑𝒊 𝑽𝒆 + 𝑽𝒅

Donc le nombre de sacs utilisé est :

𝑪𝒑
𝒍𝒏 𝑪𝒑𝒏
𝒊
𝐧=
𝐕𝐞
𝒍𝒏 ( )
𝐕𝐞 + 𝐕𝐝

I.3.2.1. L’hémodialyse :
L’hémodialyse (figure 3) est effectuée grâce à un appareil appelé hémodialyseur qui est un
système à 2 compartiments séparés par une membrane dialysante sous la forme d’une hélice,
pour augmenter la surface d’échange. C’est une méthode d’épuration du sang par la création
d’un circuit de circulation extra-corporelle et en passant par hémodialyseur. Elle est utilisée en
cas d’une insuffisance rénale sévère. Les phénomènes physiques impliqués sont les mêmes que
ceux de la dialyse péritonéale.

GENERATEUR

DIALYSAT PATIENT
DIALYSEUR

Cp2 Cp1

Circuit sanguin

REJETS

Figure 3– Hémodialyse

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Le compartiment (1) de l’hémodialyseur reçoit le sang d’un patient souffrant d’une


insuffisance rénale, relié respectivement d’un côté à l’artère du sujet et de l’autre côté à la veine.
Le sang circule en circuit fermé dans le sens : artère-compartiment (1) - veine.
Dans le compartiment (2), est introduit le liquide physiologique (le dialysat) de constitution
chimique proche de celle du plasma, mais qui ne contient pas de substances à éliminer (exemple
l’urée).
Chez un patient ayant une insuffisance rénale, l’urémie (concentration d’urée dans le sang)
notée par Cp (urée) est très élevée, elle peut atteindre 3 g/L juste avant que le patient ne subisse
l’hémodialyse Cp (urée-sang) >>> Cp (urée-dialysant).
A la 1ère seconde de la séance d’hémodialyse, l’urée diffuse du compartiment (1) vers le
compartiment (2). Cette diffusion se poursuit jusqu’à l’état d’équilibre où la Cp de l’organisme
sera égale à la Cp du dialysat.

Avant la dialyse : à t0, la masse d’urée dans l’organisme est m.


À un temps (t) > 0 : la quantité de l’urée peut être quantifiée à partir de la loi de Fick ;

𝝏𝒎 𝑪𝒑
= −𝑫. 𝑺. ………………………. (1)
𝝏𝒕 𝑬

Cp : concentration pondérale
E : épaisseur de la ma membrane

Avec : 𝒎 = 𝑪. 𝑽
𝝏𝒎 = 𝝏 (𝑪. 𝑽) = 𝑪. 𝝏𝑽 + 𝑽. 𝝏𝑪 ……………… (2)

Pendant la diffusion le volumes des deux compartiments ne changent pas donc :

𝝏𝑽 = 𝟎 → 𝑪. 𝝏𝑽 = 𝟎 → 𝝏𝒎 = 𝑽. 𝝏𝑪

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L’équation (1) devient :


𝑽.𝝏𝑪𝒑 𝑪𝒑
= −𝑫. 𝑺.
𝝏𝒕 𝑬
𝝏𝑪𝒑 𝑫.𝑺
= − 𝑽.𝒆 . 𝝏𝒕
𝑪𝒑
1 t1
𝜕𝑪𝒑 𝑫. 𝑺
∫ = − . ∫ 𝜕𝒕
𝑪𝒑 𝑽. 𝒆
0 𝑡0

𝑪𝟏 𝑫. 𝑺
𝑙𝑛 =− . (𝒕𝟏 − 𝒕𝟎)
𝑪𝟎 𝑽. 𝒆
Avec t1 - t0 = dt

𝑪𝟏 𝑫.𝑺
− 𝑽.𝒆 .𝝏𝒕
=𝒆
𝑪𝟎

C0 = concentration avant dialyse


C1 = Concentration post-dialyse

La loi devient :

𝑫.𝑺
𝑪𝟏 = 𝑪𝟎 𝒆−𝑽.𝒆 .𝝏𝒕 ……………………. (3)

𝑫.𝑺
Si on pose : 𝒌=
𝑽.𝒆

k: est la constante d’épuration rénale exprimée en seconde −1

𝑪𝟏 = 𝑪𝒐 𝒆−𝒌.𝝏𝒕 (Loi de l’épuration rénale)

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Si on veut mettre cette équation en fonction de la perméabilité on aura :


La perméabilité de la membrane (Pe) :
𝑫
𝑷𝒆 = 𝞮.
𝒆
𝑺′
Avec : 𝞮= (La porosité)
𝑺
S’ : surface d’un pore ou surface utile (s = π.r²)
S : surface totale de la membrane
e : épaisseur de la membrane

𝑫
𝒆 = 𝞮.
𝑷𝒆
Avec 𝞮 ≈ 1
En remplaçant e dans l’équation (3) :
𝑷𝒆.𝑺
𝑪𝟏 = 𝑪𝒐 𝒆− 𝑽
.𝝏𝒕

Remarque :
𝑪𝒐
Si 𝐶1 = alors :
𝟐
𝑪𝒐 𝒍𝒏 𝟐
= 𝑪𝒐 𝒆−𝒌.𝒕 ½ → 𝒕½ =
𝟐 𝐤
t ½ : le temps de demi-épuration

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