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LE MONDE | 04.08.2017 à 16h32 • Mis à jour le 05.08.2017 à 14h59 | Par Isabelle Rey-Lefebvre (/journaliste/isabelle-rey-
lefebvre/) , Maxime Ferrer (/journaliste/maxime-ferrer/) , Audrey Travère et Laura Motet (/journaliste/laura-motet/)
Afin d’enquêter sur les utilisateurs de Airbnb, Le Monde a étudié plus de 144 300 annonces
réparties dans vingt villes françaises, soit 36 % du total des annonces françaises sur Airbnb. Parmi
ces offres, une sur cinq est aujourd’hui émise par un multipropriétaire, parmi lesquels on trouve un
certain nombre de professionnels. On est loin, dans ces cas, de l’image sur laquelle communique
Airbnb : un propriétaire s’absentant pendant un certain temps de son logement – le temps de
vacances par exemple – et se décidant à le proposer en location. L’enquête que nous avons réalisée
en collaboration avec les rédactions allemande de la Süddeutsche Zeitung, belge de De Tijd,
néerlandaise de Trouw.nl et le journaliste d’investigation suisse François Pilet permet de lever en
partie le voile sur un marché dont l’opacité profite surtout aux gros loueurs, dans les grandes villes
comme dans les stations balnéaires.
Paris reste néanmoins une importante source de profits pour Airbnb. La capitale aurait rapporté à
l’entreprise américaine entre 8 millions et 18 millions d’euros pour le seul mois de juin.
Lire : Paris et les hypercentres des grandes villes, le business lucratif d’Airbnb en
France (/les-decodeurs/article/2017/08/04/paris-et-les-hypercentres-des-grandes-villes-le-business-lucratif-d-airbnb-en-
france_5168623_4355770.html)
Une activité pas toujours légale, la location d’un logement plus de cent vingt jours par an étant
réglementée, particulièrement dans les grandes villes.
Pour trouver des clients, certains précaires passent par des agences, comme Bnbsitter. Chaque
prestation, check-in, check-out, petit ménage, est facturée 20 euros, sur lesquels la start-up prélève
6 euros. Avec les 14 euros restants, le concierge doit couvrir l’ensemble de ses charges sociales,
assurance, smartphone, transports …
Lire (en édition abonnés) : Ces petites mains vouées à « améliorer l’expérience du
voyageur » (/societe/article/2017/08/04/ces-petites-mains-vouees-a-ameliorer-l-experience-du-voyageur_5168488_3224.html)
international .
Lire (en édition abonnés) : Emmanuel Marill, directeur général d’Airbnb en France :
« Halte au fantasme de la professionnalisation » (/les-decodeurs/article/2017/08/04/emmanuel-marill-
directeur-general-d-airbnb-en-france-halte-au-fantasme-de-la-professionnalisation_5168612_4355770.html)
Les multipropriétaires ne sont pas en reste : en France, comme dans les dix plus grandes villes
allemandes, près d’un hôte sur cinq (18 %) est un multipropriétaire.
Les législations pour contrer la professionnalisation des hébergeurs sur Airbnb se développent de
plus en plus. Sans systématiquement être suivies d’effets. Dans les Flandres belges, le journal De
Tijd a estimé que 85 % des annonces ne respectaient pas les lois régionales. Depuis le mois d’avril,
celles-ci obligent les hébergeurs à s’inscrire auprès de leur mairie et à faire figurer leur identifiant sur
leur annonce.