Vous êtes sur la page 1sur 4

2019-2020

UE 113 – DROIT SOCIAL


Examen d’essai : semaine du lundi 13 janvier au vendredi 17 janvier 2020

Durée de l’épreuve : 3 heures

Le sujet comporte : 4 pages

 Aucun document ni aucun matériel ne sont autorisés

 Il vous est demandé de vérifier que le sujet est complet dès sa mise à votre disposition.

CAS PRATIQUES : 12 points


ÉTUDE DE DOCUMENT : 4 points
COMMENTAIRE D’ARRȆT : 4 points

SUJET

Cas pratiques (12 points)

La société BatiPlus est une entreprise qui vend des produits d’outillage et de bricolage à Paris. Elle
emploie 98 salariés et dispose d’institutions représentatives des personnels. Elle est dirigée par M. Henri
Bartholmé. Vous êtes en charge de la gestion des ressources humaines dans cette entreprise. Ce matin,
M. Bartholmé vous a transmis plusieurs dossiers pour lesquels il sollicite votre avis.

Cas n°1 (2 points)

Chaque année, depuis 2012, M. Bartholmé accordait au mois de décembre une prime de 200 € à tous
les salariés de l’entreprise en récompense du bon chiffre d’affaires réalisé pendant la période des fêtes
de fin d’année. En novembre 2019, il a affiché sur le tableau d’information une note indiquant aux
salariés que cette prime serait supprimée en décembre 2019. Les salariés ont vivement protesté. Mais
M. Bartholmé leur a précisé que cette prime ne figurait pas dans leur contrat de travail, ni dans aucun
texte écrit. Il s’agissait, selon lui, d’une simple décision de l’employeur qui reposait sur sa bonne
volonté. Qu’en pensez-vous ?

Cas n°2 (2 points)

M. Bartholmé vous demande de rédiger un contrat à durée déterminée au nom de M. Olivier Bachet qui
sera recruté pour un accroissement temporaire d’activité en tant que vendeur à partir du lundi 6 janvier
2020 pour une durée de 16 semaines avec période d’essai. Il vous demande quel sera le terme de cette
période d’essai. Que lui répondez-vous ?

1
Cas n°3 (2 points)

Mme Durocher est vendeuse en contrat à durée indéterminée à temps partiel depuis 2015 dans l’entreprise
Batiplus. Son contrat prévoit une durée de travail de 28 heures réparties du lundi au jeudi inclus (4 jours de 7
heures). M. Bartholmé souhaite modifier les horaires de Mme Durocher en lui imposant de travailler les
vendredis et samedis. Il a en effet besoin de renforcer ses équipes de vente en fin de semaine. Est-ce possible ?

Cas n°4 (2 points)

Mme Ricci est secrétaire au sein de la Direction financière de Batiplus. Elle travaille à temps plein du lundi
au vendredi depuis 8 ans. Elle souhaiterait utiliser son compte personnel de formation (CPF) pour suivre une
formation en anglais commercial. Cette formation se déroulerait les vendredis et samedis. Elle vous demande
de lui expliquer la procédure qu’elle devra suivre pour utiliser son CPF. Elle veut savoir également de quelle
manière elle sera rémunérée pendant ses périodes de formation. Pouvez-vous lui répondre ?

Cas n°5 (2 points)

Pour les fêtes de fin d’année, M. Marquis avait posé 2 semaines de congés payés du lundi 23 décembre 2019
au dimanche 5 janvier 2020 inclus. Malheureusement, M. Marquis a contracté une mauvaise grippe qui l’a
cloué au lit. Il a adressé son arrêt maladie d’une semaine à son employeur dans les délais légaux. Dès sa reprise
au travail, M. Marquis a demandé le report de ses jours perdus du fait de cette grippe. M. Bartholmé a refusé.
Qu’en pensez-vous ?

Cas n°6 (2 points)

Afin d’agrandir son magasin situé dans le nord de Paris, M. Bartholmé a décidé de transférer les services
administratifs de Batiplus dans des locaux situés dans le sud de la capitale. Il a adressé une note aux salariés
concernés par ce déménagement indiquant que le transfert aurait lieu le 1er mars 2020. Cela aura pour
conséquence d’allonger le temps de transport de M. Ribeira entre son domicile et son lieu de travail de 10
minutes à l’aller et au retour. Lors d’un entretien avec M. Bartholmé, M. Ribeira a manifesté très clairement
son refus de déménager. M. Bartholmé le menace d’un licenciement. Qu’en pensez-vous ?

2
Étude de document (4 points)

Veuillez identifier le document. Vous en analyserez la validité. Le cas échéant, vous pourrez faire des
préconisations.

Entreprise Batiplus
3 bd d’Ornano
75018 Paris

M. Patrick Moire
2 rue du Tarn
75019 Paris

Objet : Convocation à un entretien disciplinaire

Lettre remise en mains propres contre décharge

À Paris, le mardi 3 décembre 2019

Monsieur,

Suite aux faits graves qui se sont déroulés le 30 novembre 2019, nous vous informons que nous
avons décidé d’engager une procédure de licenciement à votre encontre.

En application des dispositions de l’article L 1232-2 du Code du Travail, nous vous prions de bien
vouloir vous présenter au siège social de l’entreprise situé 3 bd d’Ornano 75018 Paris, le lundi 9
décembre 2019 à 10h00 pour un entretien avec M. Marc Duprès, Directeur des ressources
humaines.

Au cours de cet entretien, nous vous exposerons les motifs qui ont fondé notre décision de vous
licencier.

Par ailleurs, compte tenu de la gravité de la faute qui vous est reprochée, votre maintien dans
l’entreprise pendant la durée de la procédure est impossible. Nous prononçons donc votre mise à
pied à titre disciplinaire et à effet immédiat à compter de la remise en main propre de ce courrier.
Nous vous demandons donc de ne plus vous présenter à votre travail jusqu’à la notification de
notre décision.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos respectueuses salutations.

Le Directeur
M. Henri Bartholmé

3
Commentaire d’arrêt (4 points)

Analysez l’arrêt ci-dessous en précisant dans votre réponse la synthèse des faits, les procédures antérieures,
les demandes et arguments des parties, la problématique juridique, la réponse en droit et la réponse en
l’espèce.

REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Toulouse, 30 juin 2010), que Mme X... a été engagée le 24 janvier 2005 par la
société Bruno Saint-Hilaire en qualité de "responsable collection homme" statut cadre, coefficient 6 de la
convention collective des industries de l'habillement ; qu'elle a été licenciée le 18 juillet 2007 , qu'elle a saisi la
juridiction prud'homale de demandes, notamment à titre d'heures supplémentaires ;

Attendu que l'employeur fait grief à l'arrêt de le condamner à payer à la salariée une certaine somme à titre
d'heures supplémentaires alors, selon le moyen, que sont considérés comme ayant la qualité de cadre dirigeant,
laquelle exclut le paiement d'heures supplémentaires, les cadres auxquels, en premier lieu, sont confiées des
responsabilités dont l'importance implique une grande indépendance dans l'organisation de leur emploi du
temps, qui, en second lieu, sont habilités à prendre des décisions de façon largement autonome, et qui, en
troisième lieu, perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes de
rémunération pratiqués dans leur entreprise ou établissement , qu'en l'espèce, la cour d'appel a constaté que
Mme X... disposait d'une très grande autonomie dans l'organisation de son temps de travail, nécessitée par le
haut niveau de responsabilité qu'elle détenait en matière d'élaboration de la collection homme, et qu'elle était
classée au coefficient le plus haut de la convention collective en terme de rémunération, de sorte qu'elle
remplissait les trois conditions précitées ; qu'en refusant pourtant d'en déduire sa qualité de cadre dirigeant au
sens de l'article L. 3111-2 du code du travail, motif pris de ce qu'elle n'aurait pas rempli la quatrième posée par
ce texte dès lors qu'elle n'était pas suffisamment associée à la direction de l'entreprise, la cour d'appel a ajouté
aux trois conditions cumulatives de l'article L. 3111-2 du code du travail une quatrième condition non prévue
par la loi, et n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations ; qu'elle a, partant, violé l'article
L. 3111-2 du code du travail ;

Mais attendu que, selon l'article L. 3111-2 du code du travail, sont considérés comme cadres dirigeants les
cadres auxquels sont confiées des responsabilités dont l'importance implique une grande indépendance dans
l'organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon largement autonome
et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes de rémunération
pratiqués dans leur entreprise ou établissement ; que ces critères cumulatifs impliquent que seuls relèvent de
cette catégorie les cadres participant à la direction de l'entreprise ;

Et attendu qu'ayant relevé que la salariée, bien que disposant d'une grande autonomie dans l'organisation de son
travail nécessitée par son haut niveau de responsabilité dans l'élaboration de la collection homme et étant classée
au coefficient le plus élevé de la convention collective, ne participait pas à la direction de l'entreprise, la cour
d'appel a, par ce seul motif, légalement justifié sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne la société Bruno Saint-Hilaire aux dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, la condamne à payer à Mme X... la somme de 2 500 euros ;
4

Vous aimerez peut-être aussi