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Initiation à la comptabilité
Générale
Selon l’article 1er des dispositions générales du SYSCOHADA <Toute entreprise au sens de l’article 2
doit mettre en place une comptabilité destinée à l’information externe comme à son propre usage. A
cet effet :
•elle classe, saisit, enregistre dans sa comptabilité toutes opérations entraînant des mouvements de
valeur qui sont traitées avec des tiers ou qui sont constatées ou effectuées dans le cadre de sa ges-
tion interne ;
•elle fournit, après traitement approprié de ces opérations, les redditions de comptes auxquelles elle
est assujettie légalement ou de par ses statuts, ainsi que les informations nécessaires aux besoins
des divers utilisateurs.>
Pour répondre aux besoins de ces utilisateurs, le SYSCOHADA, à son article 3 précise : <La compta-
bilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence, aux obligations de régularité, de sincé-
rité et de transparence inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à communication des
informations qu’elle a traitées.>
Information de l’entité
Toute personne associée, à quelque degré que ce soit, à la gestion de l’entreprise doit s’appuyer sur
des états comptables pour prendre ses décisions. La comptabilité, tout au long de l’année, fournit
aux dirigeants de l’entreprise et à leurs collaborateurs les informations nécessaires :
- pour évaluer les ressources et le patrimoine de l’entreprise ;
- pour estimer la structure financière de l’entreprise ;
Les personnes qui fournissent les capitaux à risques et leurs conseillers sont concernées par le
risque inhérent à leurs investissements et par la rentabilité qu'ils produisent. Ils ont besoin d'infor-
mations pour les aider à déterminer quand ils doivent acheter, conserver, vendre.
Les entreprises doivent aussi procéder à la déclaration des salariés à la Caisse Nationale de Pré-
voyance Sociale dénommée IPS-CNPS, Institution de Prévoyance Sociale, Caisse Nationale de Pré-
voyance Sociale. Comme son nom l’indique, c’est à cette structure que doivent être payées les coti-
sations sociales patronales (payées en plus du salaire par l'employeur) et salariales (qui viennent en
déduction du salaire brut, payées par le salarié).
Information du personnel
Les membres du personnel et leurs représentants sont intéressés par une information sur la stabilité
et la rentabilité de l'entreprise qui les emploie. Ils sont également intéressés par des informations
L'audit est une activité de contrôle et de conseil qui consiste en une expertise par un agent compé-
tent et impartial et un jugement sur l'organisation, la procédure, ou une opération quelconque de
l'entité.
Il permet de faire le point sur l'existant (état des lieux) afin d'en dégager les points faibles et/ou non
conformes (suivant les référentiels d'audit). Cela, afin de mener par la suite les actions adéquates
qui permettront de corriger les écarts et dysfonctionnements constatés. L'audit comptable et finan-
cier est un examen des états financiers de l'entreprise, visant à vérifier leur sincérité, leur régularité,
leur conformité et leur aptitude à refléter l'image fidèle de l'entreprise. Cet examen est effectué par
un professionnel indépendant, commissaire aux comptes ou auditeur.
Le bilan
Le Bilan de l’exercice fait apparaître de façon distincte, à l’actif : l’actif immobilisé, l’actif
d’exploitation attaché aux activités ordinaires, l’actif hors activités ordinaires et l’actif de trésorerie;
au passif : les capitaux propres et ressources assimilées, les dettes financières, le passif
•Un actif est une ressource contrôlée par l'entreprise du fait d'événements passés et dont désavan-
tages économiques futurs sont attendus par l'entreprise. Les actifs d’une entité se composent essen-
tiellement de valeurs immobilisés (terrains, constructions, matériel, etc.), de stocks, de créances et
d’avoirs en trésorerie.
•Un passif est une obligation actuelle de l'entreprise résultant d'événements passés et dont l'extinc-
tion devrait se traduire pour l'entreprise par une sortie de ressources représentatives d'avantages
économiques. Les passifs d’une entité se composent essentiellement de dettes. 5
•Les capitaux propres sont l'intérêt résiduel dans les actifs de l'entreprise après déduction de tous
ses passifs.
Le compte de résultat
Le compte de résultat récapitule les charges et les produits de l'exercice. Selon le régime juridique
de l’entité, le solde des charges et des produits constitue :
- le bénéfice ou la perte de l’exercice ;
-l’excédent ou l’insuffisance de ressources.
•Les produits sont les accroissements d'avantages économiques au cours de l'exercice qui ont pour
résultat l'augmentation des capitaux propres autres que les augmentations provenant des apports
des participants aux capitaux propres.
•Les charges sont des diminutions d'avantages économiques au cours de l'exercice qui ont pour ré-
sultat de diminuer les capitaux propres autrement que par des distributions aux participants aux
capitaux propres.
Le TAFIRE est un état financier du système normal. Il retrace les flux de ressources et les flux
d’emplois de l’exercice. Il fait apparaître pour l’exercice les flux d’investissement et de financement,
les autres emplois et ressources financiers et la variation de la trésorerie.
Il décrit la manière dont, au cours de l’exercice, les ressources nouvelles mises à la disposition de
l’entreprise lui ont permis de faire face à ses besoins et complète l’analyse statique du bilan.
Application
Vous pouvez en conclure que les terrains, les constructions, le matériel, les stocks, les créances
clients et les avoirs en banque sont des actifs, car ils sont des ressources contrôlées par l'entreprise
du fait d'événements passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par l'entre-
prise. Le total des actifs s’élève donc à :
100 000 + 300 000 + 150000 + 80 000 + 30 000 + 20 000 = 680 000 FCFA.
Vous pouvez aussi en conclure que les emprunts à long terme à rembourser et les dettes fournis-
seurs sont des passifs car ce sont des obligations actuelles de l'entreprise résultant d'événements
passés et dont l'extinction devrait se traduire pour l'entreprise par une sortie de ressources repré-
sentatives d'avantages économiques. Le total des passifs s’élève donc à :
150 000 + 50 000 = 200 000 FCFA.
Bilan au 31 décembre N
Vous avez également relevé les éléments de l’entreprise Alpha pour l’année N :
•Ventes : 500 000 FCFA
•Intérêts perçus (produits financiers) : 3 000 FCFA
•Achats : 350 000 FCFA (il n’y a pas de variation des stocks durant l’année N)
•Autres charges externes (locations, entretien et réparations, primes d’assurance, frais de déplace-
ment, frais postaux et de télécommunications, etc.) : 30 000 FCFA
•Rémunérations du personnel : 50 000 FCFA
•Impôts et taxes : 10 000 FCFA
•Intérêts payés (charges financières) : 5 000 FCFA
•Amortissements : 20 000 FCFA
Vous pouvez en conclure que les ventes et les intérêts perçus sont des produits car ce sont des ac-
croissements d'avantages économiques au cours de ‘exercice qui ont pour résultat l'augmentation
des capitaux propres. Le total des produits s’élève donc à :
500 000 + 3 000 = 503 000 FCFA.
Vous pouvez aussi en conclure que les achats (s’ils sont tous consommés), les autres charges ex-
ternes, les rémunérations du personnel, les impôts et taxes, les intérêts payés et les amortissements
sont des charges car ce sont des diminutions d'avantages économiques au cours de l'exercice qui
ont pour résultat de diminuer les capitaux propres. Le total des charges d’élève donc à :
350 000 + 30 000 + 50 000 + 10 000 + 5 000 + 20 000 = 465 000 FCFA.
Le résultat de l’exercice N est donc de : 503 000 -465 000 = 38 000 FCFA.
Puisque les produits sont supérieurs aux charges, il s’agit d’un bénéfice.
On pourra présenter le compte de résultat également sous forme de tableau avec :
- à gauche, les charges et le résultat net (puisqu’il est inférieur aux produits) :
- à droite, les produits.
Pour l’opération 1, il faudra ajouter 10 000 FCFA au poste « Banque » et retirer 10 000 FCFA au
poste « Clients ».
Pour l’opération 2, il faudra ajouter 20 000 FCFA au poste « Emprunt à long terme » et retirer 20
000 FCFA au poste « Fournisseurs ».
On pourrait analyser ces variations de bilan (entre le 31 décembre N et le 3 janvier N+1) de la ma-
nière suivante :
Pour l’opération 3, il faudra retirer 15 000 FCFA au poste « Banque » et retirer 15 000 FCFA au
poste « Emprunt à long terme ».
Pour l’opération 2, il faudra ajouter 5 000 FCFA au poste « Matériel » et ajouter 5 000 FCFA au
poste « Fournisseurs ».
On pourrait analyser ces variations de bilan (entre le 3 janvier N+1 et le 5 janvier N+1) de la ma-
nière suivante :
Les opérations examinées à la Chapitre3 n’avaient pas d’incidence sur les capitaux propres. Mais de
nombreuses opérations ont une incidence sur les capitaux propres et dégagent un résultat. C’est le
cas des ventes (et des achats), des paiements de salaires, d’impôts, de charges dites externes (par
exemple de frais d’entretien), d’intérêts perçus, etc.
On pourra analyser les opérations ci-dessus et leur incidence sur le bilan de l’entité Alpha de la ma-
nière suivante :
Le problème est que la technique ci-dessous ne permet pas d’analyser le résultat de la période.
Il serait donc souhaitable d’intégrer au tableau ci-dessus des lignes complémentaire analysant
l’évolution des capitaux propres, le poste <capitaux propres> comprenant 3 postes :
- le capital initial ;
- les résultats d’exercices précédents gardés par l’entité (dans un poste réserves) ;
- le résultat de l’exercice (qui n’apparaîtra en fait qu’en fin de période), ce résultat étant analysé
dans la période dans des postes de charges et de produits.
On pourra alors avoir le tableau d’analyser suivant(en considérant un capital initial de 300 000FCFA
et des réserves de 180 000 FCFA).
Le résultat de la période est de 30 500 - 24 500 = 6 000 FCFA.
Dans la Chapitre précédente, nous avons considéré que tous les stocks étaient vendus ou que le
niveau de stock n’était pas modifié. Il en est rarement ainsi en pratique.
Il convient d’analyser le cas de l’entité Bêta.
Analyse du cas
L’entreprise Bêta a été constituée le 1ermars N avec un capital de 10 000 FCFA composé d’un dépôt
en banque de 8 000 FCFA et d’un stock de 2 000 FCFA. Le 3 mars, elle achète un lot de marchan-
dises à crédit de 20 000 FCFA. Le 4 mars elle paie, par chèque bancaire, un loyer de 2 000 FCFA. Le 13
5 mars, elle vend un lot de marchandises pour 15 000 FCFA à crédit au client LOUKOU. Le 8 mars,
elle reçoit et met à l’encaissement un chèque de 7 500 FCFA de son client LOUKOU. Le 10 mars, elle
décide d’établir un bilan et un compte de résultat et fait l’inventaire de ses marchandises en stock :
10 000 FCFA.
Si l’on veut déterminer le résultat de manière arithmétique, on déterminera d’abord un résultat sur
ventes égal aux ventes (soit 15 000 FCFA) diminué des achats vendus, c’est à dire des achats (soit
20 000FCFA) diminués des variations de stock (augmentés si le stock a diminué, ce qui ne pas le cas
dans cet exemple) soit de 2 000 à 10 000 = 8 000 FCFA) : ce résultat sur ventes est donc de 15 000
- (20 000 - 8 000) = 3 000 FCFA. Il y lieu de déduire par ailleurs la charge de loyer soit 2 000 FCFA,
ce qui ramène le bénéfice net à 1 000 FCFA.
En utilisant le tableau tel qu’il se présente à la Chapitre précédente, on peut faire l’analyse suivante;
La technique des tableaux utilisée dans les Chapitres précédents risque d’être impossible à pratiquer
si le nombre d’opérations devient trop important. Aussi, il été imaginé, il y a déjà fort longtemps, un
système dit « de comptabilité en partie double » (par Luca Pacioli, un moine toscan, en 1494).
•Si un actif augmente, c’est un emploi pour l’entité, s’il diminue (par le vente d’un actif par
exemple), c’est une ressource.
•Si un passif augmente, capitaux propres ou dettes, c’est une ressource pour l’entité, s’il diminue,
c’est un emploi.
•Si un produit augmente, c’est une ressource, s’il diminue c’est un emploi.
On peut enfin constater qu’à chaque opération il y a un emploi et une ressource (ce qui explique le
qualificatif de « partie double »).
1.Un client paie par virement bancaire une somme de 10 000 FCFA à l’entité Alpha. 15
Le poste « Banque » augmente de 10 000 FCFA, c’est un actif qui augmente, c’est un emploi.
Le poste « Clients » diminue de 10 000 FCFA, c’est un actif qui diminue, c’est une ressource.
L’emploi est le poste « Banque » pour 10 000 FCFA et la ressource le poste « Clients » pour 10
000FCFA.
2. Un fournisseur à qui il était dû 20 000 FCFA accepte la conversion de sa créance sur Alpha en
emprunt à long terme.
Le poste « Fournisseurs » diminue de 20 000 FCFA, c’est un passif qui diminue, c’est un emploi.
Le poste « Emprunt à long terme » augmente de 20 000 FCFA, c’est un passif qui augmente, c’est
une ressource.
L’emploi est le poste « Fournisseurs » pour 20 000 FCFA et la ressource le poste « Emprunt à long
terme » pour 20 000 FCFA.
3. L’entité Alpha rembourse par virement bancaire une partie de l’emprunt à long terme 15
000FCFA.
Le poste « Emprunt à long terme » diminue de 15 000FCFA, c’est un passif qui diminue, c’est un
emploi.
Le poste « Banque » diminue de 15 000 FCFA, c’est un actif qui diminue, c’est une ressource.
L’emploi est le poste « Emprunt à long terme » pour15 000 FCFA et la ressource le poste « Banque»
pour15 000 FCFA.
4. L’entité Alpha fait l’acquisition (à crédit) auprès du fournisseur Oméga d’un matériel d’une
valeur de 5 000 FCFA.
Le poste « Matériel » augmente de 5 000 FCFA, c’est un actif qui augmente, c’est un emploi.
Le poste « Fournisseurs » augmente de 5 000 FCFA, c’est un passif qui augmente, c’est une res-
source.
L’emploi est le poste « Matériel » pour 5 000 FCFA et la ressource le poste « Fournisseur » pour 5
000 FCFA.
6. Vente du lot de marchandises au comptant pour 30000 FCFA (payé par banque).
1. Un client paie par virement bancaire une somme de 10 000 FCFA à l’entité Alpha.
Le poste « Banque » augmente de 10 000 FCFA, c’est un actif qui augmente, c’est un débit.
Le poste « Clients » diminue de 10 000 FCFA, c’est un actif qui diminue, c’est un crédit.
Débit : « Banque » : 10 000 FCFA - Crédit : « Clients» : 10 000 FCFA
2. Un fournisseur à qui il était dû 20 000 FCFA accepte la conversion de sa créance sur Alpha en 17
emprunt à long terme.
Le poste « Fournisseurs » diminue de 20 000 FCFA, c’est un passif qui diminue, c’est un débit.
Le poste « Emprunt à long terme » augmente de 20 000 FCFA, c’est un passif qui augmente, c’est
un crédit.
Débit : « Fournisseurs » : 20 000 FCFA - Crédit : « Emprunt à long terme » 20 000 FCFA
3. L’entité Alpha rembourse par virement bancaire une partie de l’emprunt à long terme 15 000
FCFA.
Le poste « Emprunt à long terme » diminue de 15 000FCFA, c’est un passif qui diminue, c’est un
débit.
Le poste « Banque » diminue de 15 000 FCFA, c’est un actif qui diminue, c’est un crédit.
Débit : « Emprunt à long terme » :15 000 FCFA - Crédit: « Banque » : 15 000 FCFA
4. L’entité Alpha fait l’acquisition (à crédit) auprès du fournisseur Oméga d’un matériel d’une
valeur de 5 000 FCFA.
Le poste « Matériel » augmente de 5 000 FCFA, c’est un actif qui augmente, c’est un débit.
Le poste « Fournisseurs » augmente de 5 000 FCFA, c’est un passif qui augmente, c’est un crédit.
Débit : « Matériel » : 5 000 FCFA - Crédit : « Fournisseur » : 5 000 FCFA.
6. Vente du lot de marchandises au comptant pour 30000 FCFA (payé par banque).
Le poste « Banque » augmente de 30 000 FCFA, c’est un poste d’actif qui augmente, c’est un débit.
Le poste « Ventes de marchandises » augmente de 30 000 FCFA, c’est un poste de produits qui
augmente, c’est un crédit.
Débit : « Banque » : 30 000 FCFA - Crédit : « Ventes de marchandises » : 30 000 FCFA.
Dans la pratique, les opérations sont enregistrées chronologiquement dans un document qu’on ap-
pelle le journal (du fait que les opérations sont enregistrées le jour le jour).
Puis elles sont reportées, à partir du journal, dans un grand livre (appelé ainsi parce que, dans le
passé, les opérations étaient reportées dans un livre volumineux) dans des comptes, qui reflètent les
différentes variations des postes du bilan et du compte de résultat.
09.04.N
Banque 3 000
Ventes de marchandises 3 000
Vente de marchandises au comptant
10.04.N
Stock de marchandises 15 000
Variation de stock de marchandises 15 000
Evaluation du stock au 10 avril
Total 80 000 80 000
15 000 15 000
Compte « Fournisseurs »
Dates Libellés Débits Dates Libellés Crédits
05.04. N Règlement d’une 5 000 02.04. N Achat de marchan- 20 000
partie de l’achat du dises à crédit
2avril.
Solde créditeur 15 000
20 000 20 000
Compte « Clients »
Dates Libellés Débits Dates Libellés Crédits
04.04. N Vente de mar- 12 000 06.04. N Encaissement d’une 6 000
chandises à crédit partie de la vente du
04 avril
19 000 19 000
24 000 24 000
15 000 15 000
2 000 2 000
3 000 3 000
15 000 15 000
Chapitre8 : La balance
En fin de période (et notamment avant l’établissement du bilan et du compte de résultat), il est éta-
bli, à partir des comptes du grand livre, un document appelé « Balance » qui comprend les colonnes
suivantes :
- numéro des comptes ;
- noms des comptes ;
- totaux débits ;
- soldes débiteurs ;
- soldes créditeurs.
On appelle ce document balance, car les totaux doivent être équilibrés.
Pour l’exemple analysé dans le journal, et le grand livre du chapitre 7, on obtiendrait la balance sui-
vante :
Il est à remarquer que le total des débits (et crédits) de la balance est le même que celui du journal
soit 80 000.
Compte
de ré-
Charges Produits sultat
Achat de marchandises 24 000 Ventes de marchandises 15 000 du 1er
Variation de stock de marchandises -15 000 au 10
Autres charges externes 3 000
avril N
Rémunérations du personnel 2 000
Résultat 1 000
Total 15 000 Total 15 000
Bilan au 10 avril N
Actif Passif
Stocks 15 000 Capital 10 000
Clients 6 000 Résultat 1 000
Banque 5 000 Fournisseurs 15 000
Total 26 000 Total 26 000
Le Système comptable OHADA retient une codification décimale des comptes avec neuf classes
ayant les codes 1 à 9. Les huit premières classes sont réservées à la comptabilité générale tandis 25
que la comptabilité des engagements et la comptabilité analytique de gestion (CAGE) se partagent la
dernière classe.
Les composantes du résultat sont, d’une part, les classes 6 et 7 enregistrant les charges et les pro-
duits des activités ordinaires et, d’autre part, la classe 8 réservée aux comptes des autres charges et
des autres produits ;
Classe 6 : comptes de charges des activités ordinaires (charges d’exploitation et charges finan-
cières) ;
Classe 7 : comptes de produits des activités ordinaires (produits d’exploitation et produits finan-
ciers) ;
Classe 8 : comptes des autres charges et des autres produits (participations des travailleurs, sub-
ventions d’équilibre, etc.).
La codification du Système comptable OHADA est aménagée de sorte à établir des constantes et des
parallélismes susceptibles d'aider à mémoriser et à comprendre les comptes.
Dans les achats de biens et services, il y a lieu de débiter un compte d’achat, d’une part et de crédi-
ter un compte de fournisseurs, d’autre part, lorsque les achats sont effectués à crédit (ou de créditer
un compte de trésorerie lorsque les achats sont effectués au comptant, encore qu’il soit possible des
éparer l’écriture relative aux achats de celle relative au paiement). D’autre part, la TVA, qui peut
être récupérée, est comptabilisée sur une ligne distincte des achats de biens et services.
26
« Opération type » d’achat de biens et services
Supposons que la société Alpha ait reçu le 19 mars N de son fournisseur Sigma la facture n°
537suivante :
Marchandises 8 000
TVA 18 % 1 440
TTC 9 440
Cette opération sera comptabilisée comme suit :
19.03. N
601 Achat de marchandises 8 000
445 TVA récupérable sur achat 1 440
40 Fournisseurs 9 440
Facture 537 Sigma
Exemple 1
La société Alpha a reçu le 20 mars N de son fournisseur Oméga la facture n° 745 suivante :
9 000
Escompte 1 % 90
8 910
TVA 18 % 1 603,8
TTC 10 513, 8
27
On passera l’écriture comptable suivante :
20.03. N
601 Achat de marchandises 9 000
445 TVA récupérable sur achat 1 603,8
Produits financiers ou escomptes obtenus 90
40 Fournisseurs 10 513,8
Facture 745 Omega
Exemple 2
La société Alpha a reçu le 21 mars N de son fournisseur Upsilon la facture d’avoir n° 49 suivante :
Ristourne sur marchandises 1 000
TVA 18 % 180
TTC 1 180
20.03. N
Dans les ventes de biens et services, il y a lieu de débiter un compte de clients, d’une part et de
créditer un compte de ventes, d’autre part, lorsque les ventes sont effectués à crédit (ou de débiter
un compte de trésorerie lorsque les ventes sont effectués au comptant, encore qu’il soit possible de
séparer l’écriture relative aux ventes de celle relative au paiement). D’autre part, il y a lieu, de
comptabiliser séparément la TVA collectée sur les ventes qui, déduction faite de la TVA récupérable,
doit faire l’objet d’un versement au trésor public.
52 Banque 5 000
411 Client Delta 5 000
Chèque n°
La comptabilité trouve sa source dans l’antiquité. Ainsi son histoire peut être divisée en plu- 30
sieurs grandes périodes :
Quelques centaines d'années plus tard, en Egypte, la tenue comptable était du domaine
réservé des scribes. Le papyrus remplace alors les tablettes d'argile. Ils vont alors imaginer
les premiers la méthode des « comptes à colonnes séparées » et qui servent à enregistrer
les recettes, les loyers et les dépenses.
31
Le modèle comptable romain est basé plus sur la trésorerie. Il s’intéresse aux flux réels. Le
résultat net d’une activité était en principe déterminé en fin de période d’investissement en
comparant le montant total de trésorerie capitalisé au montant de capital d’argent investi.
C’est au cours de cette période que les premiers écrits majeurs sur la comptabilité vont être
publiés par Luca Pacioli.
Les commerçants italiens se réapproprient les techniques antiques. Ils les modernisent en
présentant le débit et le crédit sur deux colonnes.
Au XIIIe siècle, la comptabilité va connaitre un bon qualitatif grâce aux Vénitiens et les Flo-
rentins. On assiste à la naissance de la « méthode comptable vénitienne » ayant pour prin-
cipe que chaque opération comptable mouvemente deux comptes. Prenons le règlement de
marchandise par un « client ». Dans ce cas le compte « client » et le compte « caisse » sont
simultanément imputés. Ainsi, on constate déjà, à cette période, que le total débit est égal
au total crédit.
Au XVIème siècle, l’Europe est gouverné par les monarchies absolues. Ce sont les rois qui
font les lois. Ils élaborent uniquement des textes réformateurs traitant de tous les sujets sauf
du droit privé. Il faut attendre le XVIIème siècle pour que Louis XIV s’attaque à ce chantier.
Il modifie, en premier la législation fiscale en 1665. Son contrôleur général des finances,
Jean-Baptiste Colbert met en place « le conseil des reformes » chargés de recenser les
abus connus en matière commerciales et préparer un projet de texte.
À l’issu de ce travail, l’ordonnance de Colbert est promulguée en 1973. C’est ce texte qui
donne une valeur légale à la comptabilité. Elle rend obligatoire la tenue des livres de com-
merce.
1
Luca Paciolipublie en 1490 un œuvre dont le titre original est la "Summa di arithmetica, geometri-
ca,proportione et proportionalita" ;qui peut se traduire en français par « Traité d’arithmétique, de
géométrie, des proportions et de la proportionnalité ».
Expert SYLLA / Cours d’initiation à la comptabilité générale / L1 de SEG / UJLoG / 2015-2016
Les sanctions prévues en la matière sont lourdes, le débiteur qui gonfle son passif ou son
actif est poursuivi pour avoir provoqué lui-même sa banqueroute. Ce qui est un crime grave
susceptible d’être puni par la peine de mort.
Ayant acquis une place de choix dans le droit des affaires, la comptabilité continue son évo-
lution pendant les siècles qui suivent le XVIIème siècle.
33
……2.2 L’évolution de la comptabilité du XVIIIe au début du XXe
siècle
Cette période est marquée par deux évolutions techniques majeures qui viennent compléter
l’usage de la comptabilité à parties doubles décrit et commenté par Luca Pacioli. Il s’agit
de :
Parallèlement à l’apparition de ces systèmes, vont apparaitre au XIXe siècle les documents
de synthèse (le bilan et le compte de résultat) ainsi que la comptabilité analytique à travers
le calcul des prix de revient.
Considéré pendant longtemps comme une technique, il faut attendre le XXe siècle pour voir
la comptabilité intégrée les sciences sociales.
Le « commissaire de sociétés » institué par la loi sur les sociétés du 24 juillet 1867 est
l’ancêtre du « commissaire aux comptes ». Progressivement, ses pouvoirs s’agrandissent.
Mais, il faut attendre 1969 pour devenir « Compagnie Nationale des Commissaires aux 34
Comptes ». Une entité placée sous tutelle du Ministre de la Justice. Cette structure a pour
objet le bon exercice de la profession, sa surveillance ainsi que la défense de l'honneur et
de l'indépendance de ses membres.
Par ailleurs, Il a fallu attendre 1881 pour que la première organisation importante de comp-
tables en France soit créée sous le nom de la « Société de Comptabilité de France ». Ce
dernier laisse sa place à l'Ordre national des experts comptables et des comptables agréés
dont les modalités sont promulguées par l’Ordonnance du 19 septembre 1945.
Dans les pays membre de l’OHADA, il existe une seule organisation qui regroupe les com-
missaires aux comptes et les experts comptables.
De plus, à travers le monde, les comptables ne travaillent pas selon les mêmes normes. Du
fait de la mondialisation et du développement des entreprises multinationales, la normalisa-
tion internationale devient un impératif.
Des lors, l’IASC fonctionne et publie des IAS alors que les organisations comptables profes-
sionnelles utilisent d’autres référentiels dans les comptes sociaux. Nous sommes donc dans
une période d’incertitude. Deux faits vont cependant ouvrir un champ important pour l’avenir
2
IASC : International Accounting Standard Committee
3
Allemagne, Australie, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Japon, Mexique,
Pays-Bas,
4
IAS : International Accounting Standard
Suite à ces innovations, l’accord de juillet 1995 change le cours de l’histoire de la normalisa- 36
tion comptable. Il est signé entre l’IASC et l’OICV5 et stipule que les entreprises dont les
états financiers seront conforment aux IAS n’auront pas à les retraiter pour être cotées en
bourse, y compris sur les bourses américaines. En contrepartie, les normes internationales
devront être révisées pour être conforme aux recommandations du projet ED 326.
Cinq ans plus tard, en mai 2000, après le respect des engagements pris par l’IASC, l’OICV
recommande à ses membres d’accepter l’utilisation des normes IAS pour les émissions et
cotations effectuées par les émetteurs dont les états financiers sont conforment aux normes
IAS.
Par ailleurs, l’IASC fait sa mue en devenant indépendant de la profession comptable.
L’organe central du normalisateur international devient IASB7 et les normes prennent le nom
d’IFRS8. De plus, plusieurs normes sont révisées et de nouvelles sont adoptées.
Cette décennie participe à la convergence des visions des normalisateurs vers les IAS. Ce
qui prépare le monde à une comptabilité harmonisée.
5
OICV : Organisation Internationale des Comités de Valeurs mobilières
6
Projet ED32 appelé « comparabilité des états financiers » envisage l’adoption de normes révi-
sées afin de réduire les options.
7
IASB : International Accounting Standards Board
8
IFRS : International Financial Reporting Standard
37
À cette situation s’ajoute deux faits importants :
Ce qui avait présagé d’une standardisation des normes comptables dans le monde.
Alors que les membres de l’IASB sont confiants quant aux soutiens des pays les plus signi-
ficatifs de notre planète à sa politique. Le plan stratégique 2014-2018 publié par la SEC
semble prendre ses distances avec les normes IFRS. Ce qui montre que le chemin pour
une normalisation internationale est encore parsemé d’embuches.
Dans l’espace OHADA, les normes IFRS ne sont pas imposées aux entreprises cotées sur
les marchés de valeurs mobilières.
Les difficultés de normalisation internationale sont réelles. L’une des explications peut être
l’existence de deux écoles : l’école continentale et l’école anglo-saxonne.
9
SEC : Securities and Exchange Commission, le normalisateur des Etats-Unis d’Amérique.
38
Le système comptable OHADA est un référentiel comptable qui s’inscrit dans la lignée de
l’école continentale de pensée et de pratique comptables. Une longue histoire a présidé à
son avènement.
L’histoire révèle que plusieurs systèmes comptables ont été utilisés dans l’espace OHADA.
Du fait que les pays, qui deviendront membres de l’OHADA, étaient des colonies françaises,
c’est la constitution française qui s’applique dans cette espace. Avant l’indépendance en
1960, ce sont les plans comptables français de 1947 et 1957 qui sont d’actualité.
Les entreprises étant toutes de droit français, ne rencontraient aucune difficulté à se sou-
mettre à cette réglementation.
La première décennie après les ‘indépendances’, aucun changement n’interviendra dans la
législation pour plusieurs raisons :
Les ressources humaines sont inexistantes en Afrique pour traiter les sujets pointues
et spécifiques à des secteurs particuliers. Les leaders africains sont plutôt préoccu-
pés par la formation des enseignants, des agents de santé et des agents de sécurité
39
que par celle des experts en comptabilité.
Les ressources des nouveaux États proviennent essentiellement des ressources na-
turelles agricoles et minéralières, des prêts et des dons. les impôts payés par les en-
treprises sur la base de leur résultat fiscal ne constituent pas une priorité.
Les premières constitutions sont des copies, à des détails près, de celle de la
France.
Au lendemain des indépendances, les pays africains vont mettre en place des regroupe-
ments d’État. Entre autre structure, on peut citer l’OCAM10. Cette structure est fondée es-
sentiellement sur le renforcement de la solidarité et de la coopération. En 1970, un plan
comptable commun entre en vigueur au sein de cette organisation. Mais, il tient compte des
réalités économiques de chaque pays. Ainsi, il existe le plan OCAM de Côte d’Ivoire, le plan
OCAM du Sénégal, le plan OCAM du Cameroun…
10
Organisation Commune des États Africains, Malgaches et mauriciens. Composition de l’OCAM
en 1970 : Cameroun, Centrafrique, Congo,
Côte d’Ivoire, Dahomey (devenu Togo), Gabon, Haute-Volta (devenue
Burkina-Faso), Madagascar, Maurice, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad,
Congo et Zaïre.
41
Section 2 : La réforme en cours du SYSCOA
La pression des investisseurs potentiels qui souhaite une présentation de l'information fi-
nancière selon un référentiel comptable généralement admis sur le plan international se fait
de plus en plus forte11. Cette situation a interpellé les autorités de régularisation comptables
qui depuis des années ont la volonté de faire de la comptabilité un instrument d’informations
financières transparentes et fiables visant à améliorer l’environnement des affaires dans
l’Union et à offrir aux investisseurs un référentiel comptable adapté à l’économie moderne.
Pour donc rassurer le milieu des affaires, le Conseil Comptable Ouest-Africain (CCOA), a
engagé des travaux de réformes du Système Comptable Ouest Africain.
La réforme du SYSCOA est entrée entre en vigueur le 1er janvier 2014 et a pour objectif de
converger vers les normes IFRS.
11
Voir les termes de références des audits de projets commandités par la BANQUE MONDIALE,
la BAD, ainsi que les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux: le référentiel comptable ap-
plicable est "les normes comptables internationales" ou un référentiel pouvant être considéré
comme "équivalent"
Les articles 8, 11, 13, 25, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 37, 38, 45 et 45 sont modi-
fiés.
42
Tous les États membres de l’UEMOA sont membre de l’OHADA. La coexistence de deux systèmes
comptables dans l’espace UEMOA crée une situation de conflit juridique.
Cette situation avait été réglée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA qui a décidé une
mise à jour du SYSCOA en 2001. En effet, le règlement 07/2001/CM/UEMOA a procédé à
une modification du SYSCOA pour le rendre conforme au SYSCOHADA.
Depuis donc 2001, le seul référentiel comptable qui s’applique dans l’espace UEMOA est le
SYSCOHADA.
En cas de modification du SYSCOA, comme c’est le cas, l’article 112 du SYSCOHADA est
clair : « Sont abrogées à compter de la date d'entrée en vigueur du présent Acte Uniforme
et de son annexe toutes dispositions contraires. »
Les articles nouveaux qui sont en conflit avec ceux du SYSCOHADA ne doivent pas être
appliqués.
Or, la réforme en cours comporte plusieurs articles dans ce cas. Constatant donc la coexis-
tence de deux référentiels comptables différents dans l'espace OHADA et la confusion que
Les états financiers sont établis de façon à permettre leur comparaison dans le temps,
exercice par exercice, et leur comparaison avec les états financiers annuels des autres en-
treprises dressés dans les mêmes conditions de régularité, de fidélité et de comparabilité.
Le SYSCOA exige la production des états financiers au plus tard dans les quatre (4) mois
qui suivent la date de clôture de l’exercice. Ces états financiers annuels comprennent :
le Bilan ;
le Compte de Résultat ;
l’Etat annexé ;
l’Etat supplémentaire statistique ;
le Tableau financier des ressources et des emplois (TAFIRE).
12
la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OHADA, en date du 17 octobre 2013
et du Conseil des Ministres de l'OHADA en date du 30 et 31 janvier 2014.