Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
KPMG - Limoges
25 rue Hubert Curien
PA Romanet
87038 Limoges Cedex 1
1
Mémoire soutenu le 2 Juillet 2013
2|Page
SOMMAIRE
SOMMAIRE ................................................................................................................ 3
REMERCIEMENTS .................................................................................................... 5
RESUME .................................................................................................................... 6
PRESENTATION DE L’ENTREPRISE ..................................................................... 7
Historique ......................................................................................................................... 7
Organisation ..................................................................................................................... 8
Missions ............................................................................................................................ 9
INTRODUCTION ...................................................................................................... 11
Partie 1 – L’entreprise en difficulté ...................................................................... 13
I. L’entreprise face aux obstacles : quelle démarche adopter ?.......................... 13
A. Qu’est-ce qu’une entreprise en difficulté ? .............................................................................. 13
1. La notion d’entreprise en difficulté ........................................................................................ 13
2. Les critères de distinction des entreprises face aux difficultés ........................................ 15
B. D’où proviennent ces difficultés ? ............................................................................................. 16
1. Le verdict d’études chiffrées.................................................................................................. 16
2. L’état non exhaustif des facteurs de difficultés des entreprises ...................................... 18
3|Page
A. Présentation de l’entreprise ....................................................................................................... 41
B. Présentation de la situation comptable .................................................................................... 43
1. La société holding ................................................................................................................... 43
2. La société charentaise ........................................................................................................... 47
3. La société haut-viennoise ...................................................................................................... 50
C. Résumé de la situation ............................................................................................................... 53
CONCLUSION ......................................................................................................... 71
EVALUATION PERSONNELLE ............................................................................. 73
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE .................................................................. 74
4|Page
REMERCIEMENTS
J’adresse mes remerciements à l’ensemble des équipes du cabinet pour avoir contribué à
la bonne réalisation de mon stage.
Par ailleurs, je tiens à remercier l’IAE de POITIERS qui favorise l’insertion des étudiants
dans le monde du travail en incluant la réalisation de stages en milieux professionnels
dans le cursus scolaire. Je remercie également Monsieur MERIC, en sa qualité de
responsable pédagogique, pour son aide à la rédaction de mon mémoire.
5|Page
RESUME
L’entreprise est au cœur de l’activité économique d’un pays. Quelque soit sa forme
juridique, son mode de fonctionnement ou encore son objet, elle contribue à la croissance
du pays dans lequel elle exerce. Toutefois, de nos jours, toutes les structures (entreprise
privée, établissement public, association) ainsi que les particuliers doivent orchestrer une
gestion de leurs besoins avec des ressources restreintes ou une gestion de besoins
croissants avec les mêmes ressources. Ce phénomène engendre une baisse de la
demande générale puisque chacun va se recentrer sur ce qui lui est essentiel.
Lorsque les difficultés s’installent dans une structure, il est parfois complexe qu’elle
réagisse seule. Dans ce type de situation, il paraît important de s’entourer de bons
conseils (experts-comptables, avocats) apportant une vision extérieure de la situation. Par
ailleurs, ces interlocuteurs sont confrontés à d’autres cas et sont plus à même d’apporter
un dénouement aux problèmes.
Par le biais de ce mémoire, nous allons étudier le cas d’une entreprise confrontée à des
difficultés de plusieurs natures, remettant en cause la pérennité de son activité. Nous
allons aborder les thématiques suivantes : cerner le ou les problème(s), analyser la
situation actuelle, envisager diverses solutions, opter pour celle qui semble la plus
adaptée. L’ensemble de la démarche se fait en collaboration avec l’équipe dirigeante de
l’entreprise ainsi que l’expert-comptable et l’avocat. Nous verrons donc quels sont leurs
rôles dans ce type de situation.
6|Page
PRESENTATION DE L’ENTREPRISE
Historique
KPMG provient de la fusion des groupes Peat Marwick International (PMI) et Klynveld
Main Goerdeler (KMG) intervenue en 1986. C’est un cabinet international dont la
direction, qui a pour objet de coordonner les cabinets nationaux, se trouve en Suisse.
P Sir William Barclay Peat, fondateur du cabinet William Barclay Peat and Co en 1890 à
Londres,
M James Marwick et Roger Mitchell, fondateurs de Marwick Mitchell and Co en 1897 à
New-York,
G Dr. Reinhard Goerdeler, décédé le 3 janvier 1996, président pendant de nombreuses
années du cabinet allemand KPMG.
En 1945, Fiduciaire de France scinde ses activités en deux sociétés distinctes : Fiduciaire
de France (expertise comptable) et Fidal (juridique et fiscal).
1
Société Anonyme
7|Page
En 1986, la fusion des groupes PMI et KMG donne naissance au groupe KPMG.
En 2003, Fidal se sépare physiquement de KPMG S.A., suite à la LSF 2. Cette loi,
adoptée en 2003 par le Parlement Français, vise à renforcer le contrôle interne pour
disposer d’une meilleure information financière, dans un but de transparence fiscale.
Organisation
Les PME de plus de 50 salariés représentent 30 % de l’activité KPMG S.A. . Il ne faut pas
oublier de mentionner le secteur associatif, puisqu’on dénombre 6 300 associations au
sein du portefeuille clients de KPMG.
Une distinction est opérée entre le marché local et le marché national. Le marché national
concerne des clients qui exercent leur activité sur des marchés régionaux, nationaux,
voire internationaux et dont les contraintes sont très fortes en raison d’un contexte
concurrentiel mouvant. Le marché local correspond aux professions libérales, aux TPE3,
etc. ayant un rayonnement local.
2
Loi de Sécurité Financière
3
Très Petites Entreprises
8|Page
KPMG-Limoges est divisé en plusieurs équipes qui s’occupent de marchés différents :
• Equipe de 16 personnes
Gestion sociale
• Responsable : Marc BECHON
• Equipe de 4 personnes
Secteur public santé
• Responsable : Loïc BALLET
KPMG fournit des services d’expertise comptable, de certification des comptes, d’aide à la
création, de conseil, etc.
Missions
Proximité : la Région Ouest est représentée par 30 sites facilitant les relations
avec la clientèle.
Réactivité : l’ensemble des collaborateurs du groupe s’efforce d’être le plus
disponible possible pour les clients de façon à répondre rapidement à leurs
attentes.
Spécialisation : au sein d’un cabinet KPMG se trouvent plusieurs équipes
responsables de marchés différents. Par ailleurs, un découpage est effectué selon
les secteurs d’activité (BTP, grande distribution, etc.) mais aussi selon les
missions exercées (commissariat aux comptes, expertise comptable,
consolidation).
9|Page
KPMG souhaite être au plus proche de l’actualité en proposant des formations à ses
collaborateurs. Certaines peuvent être effectuées par l’intermédiaire du portail
d’information : kpmgnet.fr. Sur ce portail, on peut trouver des dépêches quotidiennes
sociales, fiscales et juridiques, des articles et dossiers classés par thèmes, des
évènements KPMG, etc. Ce site est dédié aux petites et moyennes entreprises pour
décrypter l’actualité.
Par ailleurs, le groupe souhaite aussi soutenir les initiatives visant à l’insertion
professionnelle et sociale en renforçant les actions d’éducation, de formation et
d’entreprenariat.
De plus, il s’engage dans des partenariats sportifs tels que le « Challenge Altigliss » ou
encore la « Course Croisière EDHEC ». A cela s’ajoute le mécénat culturel pour lequel
nous pouvons citer le festival d’Aix-en–Provence.
KPMG est une grande structure, développée à l’échelle mondiale, qui s’efforce d’être la
plus locale et humaine possible en impliquant ses collaborateurs et en diversifiant ses
missions.
10 | P a g e
INTRODUCTION
Les principales théories des cycles économiques défendent une alternance entre
croissance et crise. La croissance renvoie à un stade de développement de l’entreprise
tandis que la crise est une étape durant laquelle l’entreprise rencontre des obstacles. Le
cycle de l’activité économique débute par une phase d’expansion suivie d’une phase de
crise qui déclenche une phase de dépression pour s’achever sur une phase de reprise.
Bien évidemment, le point critique se trouve ici : les entreprises doivent trouver les
capacités pour passer de la phase de dépression à la phase de reprise. Ce cheminement
peut être plus ou moins long selon les compétences du personnel, les moyens financiers
dont l’entreprise dispose, et le contexte environnemental dans lequel elle évolue.
Une entreprise en difficulté est une entreprise confrontée à des problèmes d’une ou
plusieurs nature(s) qui remettent en cause la pérennité de son activité. Il est courant que
les termes de « défaillance » et « difficulté » soient confondus. Toutefois, la défaillance
fait référence un degré de difficultés important.
Il est complexe pour les entreprises de se projeter dans l’avenir en raison d’une fiscalité
mouvante et d’une législation en perpétuel changement. Elles doivent adapter leur
structure générale aux changements de la société.
La crise touche la France, comme bon nombre de pays, depuis quelques années, mais
les clôtures de fin d’année 2012 furent particulièrement marquées par des carences de
diverses natures. Une des sociétés dans laquelle nous sommes intervenus m’a
particulièrement intéressée. En effet, le groupe avait une structure en crise et nous avons,
dans notre mission d’expert-comptable, contribué à la mise en place d’une solution. Cette
expérience m’a donné l’envie d’approfondir le sujet à travers ce mémoire.
Ce cas particulier d’entreprise en difficulté traduit une situation plus générale qui nous
conduit à se poser la question suivante :
Quelle conduite l’entreprise doit-elle adopter pour faire face aux difficultés actuelles ?
11 | P a g e
Nous verrons, dans une première partie, ce qu’est une entreprise en difficulté, pourquoi
elle se trouve dans une telle situation et comment réagir en fonction du degré de gravité
de cette dernière. Ensuite, dans une seconde partie, nous étudierons le cas particulier
d’une entreprise en difficulté en considérant la condition actuelle de l’entreprise, les
circonstances de ses problèmes ainsi que l’issue choisie.
Corrections et
Rédaction du relectures
mémoire
Détermination
d'un plan
Etude de
documents
(états
comptables,
Délimitation manuels, etc.)
du sujet
12 | P a g e
Partie 1 – L’entreprise en difficulté
Une entreprise en difficulté ne rime pas obligatoirement avec « dépôt de bilan ». Cette
qualification est attribuée lorsqu’une entreprise est face à des obstacles plus ou moins
importants. Il est également essentiel de souligner que certaines structures font le choix
de cesser leur activité ; cette décision est volontaire.
Auparavant, les difficultés touchaient plus particulièrement les petites entités ainsi que
celles nouvellement créées. Or, depuis le début des années 2000, la « contamination »
s’étend également aux grosses entreprises (exemple : « Goodyear », 20074).
Les entreprises peuvent subir ce que l’on appelle la défaillance. Cette situation est la
conséquence d’un nombre élevé d’obstacles auxquels la société fait face. Le processus
de défaillance est progressif. Une société est tout d’abord défaillante économiquement,
puis financièrement, et enfin juridiquement. Cette dernière défaillance est la conséquence
des deux premières.
4
Source : http://www.libération.fr
13 | P a g e
La défaillance économique d’une entreprise intervient à partir du moment où elle n’est
plus rentable économiquement. L’indicateur utilisé afin de chiffrer cette tendance est
l’EBE5. Le stade ultime de défaillance est avéré lorsque la valeur ajoutée de la société est
négative : non seulement elle ne crée plus d’emploi mais elle consomme des ressources.
Voici le calcul de ces deux notions économiques:
versements assimilés)
La défaillance financière d’une société est la résultante de l’impossibilité de faire face aux
décaissements. Le passif à court terme (dettes fournisseurs, fiscales et sociales) est
supérieur à l’actif réalisable (créances clients, disponible de trésorerie). De plus, la société
n’opère pas de gestion de la dette, ce qui la conduit à des incidents de paiements. Afin de
déterminer l’insolvabilité ou non de l’entreprise, il est possible de recourir au calcul de
plusieurs ratios comparant des actifs et des passifs de même échéance.
Exemples :
à
o Ratio de liquidité générale (fonds de roulement): à
o Ratio de l’endettement :
5
E c de t B ut d’E ploitatio
6
Valeur ajoutée
14 | P a g e
2. Les critères de distinction des entreprises face aux difficultés
On peut s’interroger sur l’égalité des sociétés face aux problèmes. Il est vrai que plusieurs
critères nous permettent de constater qu’elles n’ont pas toutes les mêmes réactions ni les
mêmes moyens pour faire face à cette situation.
Dans un premier temps, les entreprises ne sont pas touchées de la même manière selon
leur profil. Deux entreprises en difficulté sur trois sont des sociétés7. Les « affaires
personnelles » sont plus épargnées et ce, pour deux raisons. Premièrement, une « affaire
personnelle » implique, comme son nom l’indique, le patrimoine personnel de
l’entrepreneur. Ce dernier va être plus réactif vis-à-vis des difficultés rencontrées par la
société puisqu’il n’y a pas de distinction entre le patrimoine professionnel et personnel de
l’entrepreneur. Deuxièmement, l’exercice d’un métier ou d’une qualification technique
assure une certaine pérennité aux « affaires personnelles » concernant la demande.
La SARL8 est la forme sociétale la plus touchée. En effet, cette forme juridique est
fréquemment utilisée pour les lancements de projet en raison des avantages suivants9 :
Dans un deuxième temps, la taille est un facteur influant sur la propension à rencontrer
des embûches. En effet, les petites entreprises sont plus sujettes à des faillites car elles
disposent de moins de moyens pour pallier aux difficultés. En raison d’un manque de
ressources financières, il paraît plus compliqué en interne d’investir dans des outils de
contrôle adéquats, et en externe de s’entourer de conseils appropriés (avocats, experts-
comptables, etc.). Cependant, cette idée est à nuancer puisque, depuis les années 2000,
le phénomène de défaillance se propage aux grandes entreprises. Les dépôts de bilan
sont donc plus coûteux en termes d’emplois.
7
Source : « Les entreprises en difficulté », Carole GRESSE (2003)
8
Société à Responsabilité Limitée
9
Source : http://www.lecoindesentrepreneurs.fr
15 | P a g e
Dans un troisième temps, le secteur d’activité peut favoriser la confrontation de
l’entreprise aux obstacles. Selon une étude de la COFACE10 en 2012, trois catégories de
secteurs d’activité se distinguent :
Anticiper les difficultés auxquelles les entreprises font face permet d’éviter les relations
conflictuelles avec les partenaires de l’entreprise. Pour effectuer cette prévision, il est tout
d’abord nécessaire d’en étudier les principales causes.
La première étude est réalisée par le CEPME12, devenu OSEO BDPME13, en 1986.
Quarante trois causes de défaillances possibles ont été soumises à l’appréciation de 267
entreprises.
La réduction de l’activité
Quel que soit son statut (professionnel privé, public ou particulier), chacun tente de
réduire ses dépenses entraînant une baisse de la demande générale. Parallèlement, afin
de rester compétitives sur le marché, les entreprises sont parfois amenées à baisser leurs
10
Co pag ie F a çaise d’Assu a ce pou le Co e ce E t ieu : age ce sp cialis e da s l’assu a ce-
crédit pour protéger les entreprises contre le risque de défaillance de leurs clients.
11
Source : « Les entreprises en difficulté » (2003)
12
C dit d’E uipe e t des Petites et Mo e es E t ep ises
13
Banque de Développement des Petites et Moyennes Entreprises
16 | P a g e
prix de vente. La conjugaison d’une diminution des volumes de ventes et d’une réduction
de la valeur entraîne une baisse non négligeable du chiffre d’affaires.
Ils sont dus aux décalages de trésorerie. Les délais de règlements clients / fournisseurs
varient selon les entreprises et leurs interlocuteurs. L’entreprise doit donc anticiper
d’éventuels décalages entre les deux et disposer des moyens nécessaires pour les
financer. Les problèmes de trésorerie sont souvent liés au manque d’anticipation.
L’équipe dirigeante doit maintenir une bonne ambiance de travail. Le personnel est ainsi
plus motivé et reste soudé en cas de difficultés.
Ces causes ne sont ni progressives, ni prévisibles. Il peut s’agir de litiges avec les
partenaires de la société, d’une escroquerie, d’un décès au sein de l’entreprise, ou encore
d’un sinistre.
La deuxième étude est celle de l’INSEE15, réalisée en 1997 sur un échantillon de 500
entreprises. Le constat général consiste à dire que, dans la plupart des cas, la défaillance
de l’entreprise est la conjonction de plusieurs facteurs et non pas la conséquence d’un
seul facteur. Trois causes principales se dégagent de cette étude :
14
http://www.lecoindesentrepreneurs.fr
15
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
17 | P a g e
La réduction des débouchés
Les banques sont le premier interlocuteur auquel on pense. En effet, un niveau de taux
d’intérêts trop élevé ou un refus de prêt peut provoquer une charge financière trop lourde
à supporter pour l’entreprise, la mettant en péril. Cependant, il serait trop simple
d’incriminer le secteur bancaire ; les banques protègent leurs intérêts pour subvenir aux
besoins d’autres sociétés. Par ailleurs, l’entreprise choisit parfois d’investir dans un projet
qui n’aboutit pas. Nous devons également penser aux retards de paiement des clients
représentant un manque financier pour l’entreprise. De plus, la charge des impôts et taxes
représente un poids non négligeable.
Nous venons de voir les principales causes dégagées par des études, intéressons-nous
maintenant aux causes d’un point de vue plus général.
Par ailleurs, les entreprises ont parfois tendance à financer des investissements
importants par le biais de crédits à court terme plutôt qu’à moyen et long terme. Leur
objectif étant d’éliminer le plus rapidement possible les charges financières liées à
18 | P a g e
l’emprunt. Or, en ayant cette réaction, elles alourdissent leur charge financière qui peut
parfois leur être fatale. Le niveau d’endettement élevé est un des symptômes de
l’entreprise en difficulté.
Ensuite, la sous-capitalisation est une des situations mettant en péril l’entreprise : il s’agit
de l’insuffisance de ses capitaux propres par rapport à ses dettes. Cette situation
augmente le risque de faillite puisque l’entreprise n’est plus apte à « éponger » ses pertes
éventuelles. Les créanciers encourent un risque de non-paiement ou non-remboursement
de leurs dettes. L’indépendance de l’entreprise est remise en question puisqu’en situation
de sous-capitalisation elle se trouve à la merci de ses partenaires. Cette dépendance vis-
à-vis des tiers apparaît également lorsque l’entreprise dispose d’une capacité
d’autofinancement faible. En effet, l’autofinancement permet à l’entreprise d’investir, de
rembourser ses emprunts, d’épargner, etc.
Commercialement parlant, l’entreprise peut être mise en péril. C’est le cas lorsqu’elle
propose un produit obsolète ou lorsque le nouveau produit qu’elle lance n’atteint pas la
cible visée ou bien encore que le circuit de distribution utilisé est inadéquat.
Il est de plus en plus fréquent de voir des sociétés se développant dans différents
secteurs d’activité. C’est ce que l’on appelle une diversification. Cette démarche repose
sur une volonté d’être autonome. La diversification permet d’atteindre divers marchés et
d’obtenir des compétences dans plusieurs domaines. Toutefois, elle présente un risque
de perte d’économies d’échelle. Les économies d’échelle correspondent à une réduction
du coût unitaire d’un produit en augmentant la quantité produite. Par conséquent, lorsque
l’entreprise opte pour une diversification de sa production, la quantité produite est répartie
19 | P a g e
entre les différents produits entraînant des coûts unitaires plus importants qu’en
production de masse. La diversification doit être raisonnable afin de ne pas pénaliser les
économies d’échelle.
Nous savons qu’il existe des causes diverses et variées pouvant remettre en question la
continuité de l’exploitation de l’entreprise. Maintenant, posons-nous la question de savoir
comment peut-on détecter ces difficultés et qui a la possibilité de le faire.
Afin de surmonter les obstacles éventuels, les entreprises mettent en place des
procédures internes de contrôle, avec l’appui d’acteurs externes tels que l’expert-
comptable. Dans le cas où ces démarches ne suffisent pas, des procédures judiciaires de
prévention existent pour traiter les difficultés en amont.
L’entreprise risque d’être mise en péril lorsqu’elle perd un client important ou lorsqu’elle
fait face à des impayés ou créances irrécouvrables.
Par ailleurs, l’entreprise peut détecter des difficultés lorsqu’elle rencontre des problèmes
de trésorerie récurrents. La notion de trésorerie correspond à l’argent dont l’entreprise
dispose en caisse ou sur ses comptes bancaires pour faire face aux dépenses courantes.
Les problèmes de trésorerie font référence aux décalages entre les entrées et les sorties
qui ne sont pas financés ou anticipés. Nous pouvons citer comme exemple concret le fait
de payer un fournisseur avant d’avoir reçu le paiement du client ; l’entreprise doit avancer
l’argent. A l’échelle d’une ou deux transaction(s) de ce genre, l’impact n’est pas forcément
16
Chambre de Co e ce et d’I dust ie
20 | P a g e
important. En revanche, si l’entreprise base sa gestion financière sur ce système, elle
s’expose à un manque de moyens et des risques d’endettement.
La CCI conseille aux entreprises, pour pallier aux problèmes de trésorerie, de surévaluer
leurs besoins, de surveiller les postes « stocks », « clients », « fournisseurs », et d’établir
un suivi de leur compte bancaire avec la réalisation d’un état de rapprochement bancaire.
Cet état consiste à justifier l’écart entre le solde du compte bancaire transmis par la
banque et celui obtenu en comptabilité. L’écart correspond généralement à des écritures
passées en comptabilité mais non encore passées en banque.
D’autres facteurs peuvent attirer la vigilance des entreprises. Il peut s’agir du départ d’un
salarié occupant un poste clé, d’une perte de compétitivité des produits ou services, et
des pertes en capital.
Il est essentiel pour une entreprise d’avoir une vision de ses forces et faiblesses ainsi que
de son environnement, il est fortement conseillé aux entreprises d’établir les matrices
SWOT17 et 5M18.
17
Strenghts, Weaknesses, Opportunities, Threats
18
Mo e s, Mai d’Oeuv e, M thodes, Milieu, Mati e
19
Source : succes-marketing.com
20
Source : wikipedia.org
21 | P a g e
2. Les appuis externes
o 50 salariés,
o 3 100 000 euros de chiffre d’affaires hors taxes,
o 1 550 000 euros d’actif au bilan.
L’entreprise fait donc parfois appel à un expert-comptable afin d’établir la clôture des
bilans. Ce dernier peut épauler l’entreprise, dans sa recherche d’outils de contrôle. Par
l’analyse du bilan et du compte de résultat, il est apte à alerter l’entreprise en cas de
difficulté. Plus particulièrement, l’étude des cycles trésorerie / fournisseurs / clients rend
une image de la situation financière de l’entreprise.
Afin d’étudier le rôle des banques dans la démarche de prévention et de détection des
entreprises en difficulté, j’ai pu m’entretenir avec un employé du pôle « Entreprises » de la
banque X. Il est important de préciser que la présentation qui va suivre n’est pas
forcément applicable à toutes les banques, même si certains aspects restent généraux.
Les banques sont à même de collecter des informations et de les partager avec des
organismes tels que la Banque de France, la COFACE et la SFAC21 afin de détecter le
risque de défaillance d’une entreprise. Par ailleurs, au sein même des banques, des
réunions internes sont organisées à ce sujet. Une demande d’attention peut être formulée
sur telle ou telle entreprise, en fonction du secteur d’activité.
Les banques ont également recours à des outils internes de détection tels que la notation
interne utilisée par les conseillers-« clientèle entreprises ». Elle repose sur deux types de
notation :
22 | P a g e
o la note de concours : elle est fonction d’une part de la nature du crédit et d’autre
part des sûretés et du pourcentage de couverture proposés.
Le greffe des entreprises en difficulté joue un rôle de détection. Il s’agit de l’ensemble des
services et personnels des tribunaux venant en aide aux magistrats pour les jugements.
En effet, afin d’examiner la situation d’une entreprise, le greffe dispose d’informations
recueillies auprès de l’URSSAF22 et du Trésor Public reflétant l’endettement fiscal et
social. Par ailleurs, il dispose d’informations en provenance du RCS23 telles que le non-
dépôt des comptes, la perte de capital, ou encore les injonctions de payer. Ces éléments
donnent lieu à des coefficients permettant d’établir une liste des entreprises en danger.
Sur cette base, le Président du Tribunal de Commerce est à même de convoquer, de
manière confidentielle, le chef de l’entreprise en difficulté afin d’obtenir des explications.
22
U io s de Recouv e e t des cotisatio s de S cu it Sociale et d’Allocatio s Fa iliales
23
Registre du Commerce et des Sociétés
23 | P a g e
contrepartie, le groupement de prévention agréé analyse ces informations en toute
confidentialité et doit agir comme un avertisseur en cas d’indices de difficultés.
Lorsque ces démarches de détection ne suffisent pas, l’entreprise peut avoir recours à
des procédures judiciaires de prévention afin d’éviter une situation plus critique.
1. La procédure d’alerte
La procédure d’alerte date de la loi du 1er Mars 1984. Elle a pour objectif de donner des
« clignotants » à la direction de l’entreprise sur lesquels elle devra s’expliquer et réagir
avant que la situation ne devienne plus préoccupante voire irréversible. La procédure
d’alerte a un but préventif pour éviter la cessation des paiements. Le motif de l’ouverture
de cette procédure est l’existence de faits, de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation.
Une procédure d’alerte ne peut pas être mise en place lorsque l’entreprise fait déjà l’objet
d’une procédure collective (redressement judiciaire ou liquidation judiciaire). Par ailleurs,
l’entreprise ne doit pas être en ECP24. Si elle se trouve dans cette situation alors qu’elle
est en cours d’une procédure d’alerte, cette dernière doit être interrompue.
Cette procédure peut être interne ou externe, selon le poste occupé par son « initiateur ».
Il avertit les interlocuteurs de la société sur les difficultés qu’elle rencontre.
Dans un premier temps, nous allons nous intéresser à la procédure d’alerte interne c’est-
à-dire déclenchée par un acteur de l’entreprise : le commissaire aux comptes, le comité
d’entreprise et les actionnaires.
24
Etat de Cessation des Paiements
24 | P a g e
Le commissaire aux comptes
Le rôle du commissaire aux comptes est la certification des comptes. Il apparaît donc
comme un acteur essentiel de la procédure d’alerte de par sa triple compétence en
matière comptable, financière et juridique. Sa mission lui procure un certain recul sur la
situation de l’entreprise et, de ce fait, une capacité à prendre rapidement conscience
d’une éventuelle dégradation.
D’une part, dans les sociétés anonymes, le commissaire aux comptes fait part au
Président du Conseil d’Administration ou du Directoire de faits de nature à compromettre
l’activité de la société. La notification est également apportée au Président du Tribunal de
Commerce. Le Conseil d’Administration ou le Directoire doit formuler une réponse dans
les quinze jours suivant cette demande. Si tel n’est pas le cas, le commissaire aux
comptes requière la délibération de son interlocuteur. Si cette phase n’aboutit pas, celui-ci
procède alors à la rédaction d’un rapport à destination des actionnaires de la société et de
son comité d’entreprise. En cas de non-réaction de ces derniers, le commissaire aux
comptes en témoigne auprès du Président du Tribunal de Commerce.
D’autre part, dans les autres sociétés, la requête est formulée auprès du gérant de la
société, tenu d’apporter une réponse dans les quinze jours également. S’il ne le fait pas,
le comité d’entreprise de la société, les délégués du personnel et le Président du Tribunal
de Commerce sont informés. Si aucune suite n’est donnée (non-réponse ou réponse
insatisfaisante), le commissaire aux comptes établit un rapport spécial transmis à
l’Assemblée Générale. Enfin, si elle ne donne pas suite à sa demande, le commissaire
aux comptes informe le Président du Tribunal de Commerce de la situation en expliquant
à la fois ses démarches et les réponses obtenues.
Il est important de signaler qu’en cas de défaut d’alerte par le commissaire aux comptes,
celui-ci peut engager sa responsabilité civile lorsque l’avenir de l’entreprise devient
irrémédiablement compromis. De plus, en cas de co-commissariat aux comptes, la
décision d’alerte doit être prise conjointement.
25 | P a g e
« tout fait de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de
l’entreprise »25. Le comité d’entreprise formule une requête auprès du dirigeant de
l’entreprise qui est donc exclu du vote du comité d’entreprise et qui ne peut s’opposer à
cette décision. Le commissaire aux comptes doit être informé du déclenchement de la
procédure.
Les actionnaires
Les actionnaires peuvent être également initiateurs de cette procédure d’alerte. Ce sont
les actionnaires représentant au moins 5% du capital d’une SA et les associés non
gérants de SARL. La requête s’effectue par écrit auprès des dirigeants de l’entreprise et
le motif reste le même. Cette demande peut être réalisée deux fois par exercice. La
réponse est attendue dans un délai d’un mois, mais aucune sanction n’est prévue dans le
cas contraire. Les questions et réponses, lorsqu’il y en a, sont transmises au commissaire
aux comptes.
Dans un deuxième temps, nous allons voir les initiateurs externes à l’entreprise.
25
Source : « Management des entreprises en difficulté », Laetitia LETHIELLEUX (2008)
26 | P a g e
2. Les procédures de règlement amiable
a. Le mandat ad hoc
Le mandat ad hoc est une procédure mise en place en cas d’absence de cessation des
paiements, dans un but de prévention des difficultés de l’entreprise.
La requête doit être motivée et justifiée. Le dirigeant de l’entreprise doit joindre à celle-ci
un ensemble de documents (comptes annuels, état des créances et des dettes, etc.). Elle
a un coût, d’environ 150 €26, évalué avec l’accord du chef d’entreprise. L’objectif de la
procédure n’est pas de remplacer le dirigeant de l’entreprise mais de l’aider à résoudre
ses problèmes.
Le mandataire ad hoc est nommé pour trois mois renouvelables plusieurs fois (aucun
délai n’est fixé). Sa rémunération est fixée par le Président du Tribunal à l’issue de sa
mission. Il ne doit pas avoir perçu de rémunération, de quelque forme que ce soit, d’une
personne détenant le contrôle de la société ou étant contrôlé par cette dernière.
La fin du mandat ad hoc intervient lorsqu’un accord contractuel est trouvé entre les parties
ou lorsque la mission du mandataire a échoué (absence d’accord). Nous pouvons noter
deux avantages majeurs procurés par le mandat ad hoc :
26
Source : « Management des entreprises en difficulté », Laetitia LETHIELLEUX (2008)
27 | P a g e
b. La procédure de conciliation
La procédure de conciliation est une notion introduite par la loi du 26 Juillet 2005. Elle a
pour objectif l’obtention d’un accord amiable, confidentiel ou soumis à publicité, entre le
débiteur et ses principaux créanciers.
Cette procédure peut intervenir lorsque les difficultés sont avérées ou prévisibles, et que
l’entreprise n’est pas en ECP ou ce, depuis moins de 45 jours.
28 | P a g e
L’accord le plus courant est l’échelonnement des dettes d’où la nécessité d’un bon
dialogue avec les créanciers. Le mandataire ad hoc ou le conciliateur sont bien souvent
des administrateurs judiciaires car expérimentés en redressement d’entreprise et en
négociation avec les créanciers.
Le droit des entreprises en difficulté est ce que l’on appelle « les procédures collectives ».
Dans le but de ralentir « l’hémorragie » liée aux défaillances des entreprises, le législateur
a réformé ces procédures collectives entre 1984 et 1985. Ces réformes portent sur :
Les procédures collectives ont pour objet de conférer provisoirement un statut juridique à
l’entreprise et d’imposer des règles de poursuites aux créanciers. Elles sont instituées
pour éviter la défaillance en chaîne, c’est-à-dire éviter que l’entreprise en crise entraîne
dans sa chute d’autres sociétés. Le droit des entreprises en difficulté a subi un
remaniement avec la loi du 26 Juillet 2005. Nous allons étudier brièvement, dans cette
troisième partie, les trois procédures collectives existantes à ce jour : la procédure de
sauvegarde judiciaire, la procédure de redressement judiciaire, et la procédure de
liquidation judiciaire. Avant cela, il est nécessaire de définir quelques notions juridiques.
29 | P a g e
A. Préambule
1. Définitions
Toute procédure collective débute par une période d’observation (PO) permettant
d’établir un diagnostic de la société. Elle ne doit pas être trop longue car le passif de la
société peut s’aggraver avec le temps. Elle commence au jugement d’ouverture de la
procédure (ou, au plus tard, deux mois après) et dure six mois maximum. Elle peut être
prolongée de six mois (à la demande du débiteur, de l’administrateur, ou du ministère
public), auxquels s’ajoutent six autres mois sur demande du Parquet27.
Rappelons que le jugement d’ouverture (JO) est la décision du juge de lancer une
procédure judiciaire vis-à-vis d’une société. Antérieurement à ce jugement, la période
suspecte (PS) fait suite à la constatation de l’état de cessation des paiements. Elle peut
s’étendre jusqu’à 18 mois.
L’état de cessation de paiement (ECP) est l’impossibilité pour une entreprise de faire
face au passif exigible avec son actif disponible. Le passif exigible correspond aux dettes
dont le paiement peut être réclamé immédiatement. L’actif disponible regroupe l’ensemble
des sommes dont l’entreprise peut immédiatement disposer. Lorsqu’il a lieu, l’ECP est fixé
à une date précise par le Tribunal, pouvant être la date du jugement d’ouverture. Il peut
être reporté sans être antérieur à 18 mois du jugement d’ouverture.
PO : maxi = 6 + 6 + 6 mois
PS JO
ECP + 18 mois
18 mois maximum
27
Ensemble des magistrats du ministère
30 | P a g e
2. Interlocuteurs des procédures
Seules les personnes morales de droit public ne peuvent pas faire l’objet de procédures
collectives. Il s’agit de l’Etat, des départements, des communes et des établissements
publics à caractère administratif ou commercial.
Les contrôleurs sont désignés par le juge-commissaire parmi les créanciers pour une
durée allant de un à cinq ans. Ils assistent le mandataire judiciaire ainsi que le juge-
commissaire. Ils sont tenus à la confidentialité et exercent pour le compte de l’entreprise.
Le représentant des salariés est désigné soit par le comité d’entreprise soit par les
délégués du personnel, ou les salariés en l’absence des deux acteurs précédents. Les
modalités de désignation sont précisées par décret en Conseil d’Etat.
31 | P a g e
3. Schéma des procédures collectives
28
B. Procédure de sauvegarde
Avant de statuer, le juge peut auditionner toutes les personnes susceptibles d’apporter
des informations sur le dossier (débiteurs, représentants du comité d’entreprise ou
28
Source : « Management des entreprises en difficulté », Laetitia LETHIELLEUX (2008)
32 | P a g e
délégués du personnel, etc.). La procédure de sauvegarde est mise en place à partir du
moment où le jugement d’ouverture est prononcé. Lorsque cette procédure fait suite à
une procédure de conciliation ou un mandat ad hoc dans les 18 mois de leur ouverture, le
dossier doit être examiné en présence du ministère public. Si l’ECP est déclaré au cours
de la procédure de sauvegarde, l’entreprise est directement transférée vers une
procédure de redressement judiciaire.
33 | P a g e
Les effets de la procédure
C. Procédure de redressement
Le débiteur doit effectuer sa demande auprès du Tribunal au plus tard 45 jours après
l’ECP.
La procédure peut également être déclenchée par une saisine d’office du Tribunal. Le
Président du Tribunal de Commerce convoque alors le dirigeant de l’entreprise à huis
clos. La saisine du Tribunal par le Procureur de la République ou sur requête du ministère
public est également un mode de déclenchement de la procédure de redressement.
34 | P a g e
Le jugement d’ouverture de la procédure de redressement doit être notifié au greffier dans
les huit jours de la date du jugement. Par ailleurs, il doit faire l’objet d’une mention au
RCS et d’une publicité au BODACC29 dans les 15 jours.
o Les comptes doivent être certifiés par un commissaire aux comptes ou établis par
un expert-comptable,
o L’entreprise doit compter plus de 150 salariés,
o L’entreprise doit réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 20 millions d’euros.
Ce comité peut être créé à l’initiative de l’administrateur, dans les 30 jours à compter du
jugement d’ouverture. Il a pour but de se prononcer sur le projet de plan en s’assurant
que les intérêts de tous les créanciers sont protégés.
29
Bulleti Officiel D’A o ces Civiles et Co e ciales
35 | P a g e
Continuation de l’entreprise
L’entreprise conserve son activité et son équipe dirigeante. Néanmoins, elle doit procéder
à quelques restructurations, mentionnées dans le jugement du Tribunal, pouvant être :
Cette solution intervient lorsque le débiteur est dans l’impossibilité d’assurer lui-même le
redressement de l’entreprise. Ne perdons pas de vue le triple objectif de la procédure de
redressement : poursuite de l’activité, maintien des emplois, et apurement du passif.
Dans le cas où la cession de l’entreprise est partielle, elle porte sur une ou plusieurs
branche(s) complète(s) et autonome(s) d’activité. La cession est règlementée, imposant
que l’offre soit écrite et qu’elle comporte un certain nombre d’informations (prévisions
d’activité et de financement, prix de cession, éléments repris, etc.).
Le prix de l’offre est fixé dans le jugement arrêtant le plan et ne peut subir aucune
modification. L’offre ne peut être effectuée par :
o Le débiteur lui-même,
o Les dirigeants de droit ou de fait de la société,
o Les parents ou alliés jusqu’au deuxième degré,
o Les personnes ayant ou ayant eu la qualité de contrôleur au cours de la
procédure.
36 | P a g e
Ces personnes ne peuvent également pas acquérir des biens ou titres de capital dans les
5 années suivant la procédure.
D. Procédure de liquidation
La loi du 26 juillet 2005 donne pour la première fois une définition de la liquidation
judiciaire : cette procédure est destinée à mettre fin à l’activité de l’entreprise ou à réaliser
(recouvrer) le patrimoine du débiteur par une cession globale ou séparée de ses droits et
de ses biens. La liquidation judiciaire apparaît comme une solution ultime, lorsque le
redressement judiciaire est manifestement impossible.
La procédure de liquidation ne peut être ouverte que lorsque l’entreprise est en ECP et
que le redressement judiciaire est manifestement impossible.
Le débiteur doit effectuer une demande auprès du Tribunal, au plus tard 45 jours après
l’ECP, si aucune demande de procédure de conciliation n’a été effectuée dans ce même
37 | P a g e
délai. La procédure de liquidation peut également faire suite à une saisie d’office du
Tribunal, à une saisie du Tribunal par requête du ministère public ou par l’un des
créanciers de l’entreprise. Elle peut aussi résulter d’une transformation de la procédure de
redressement judiciaire en liquidation judiciaire. En revanche, aucune procédure de
liquidation judiciaire ne peut être ouverte si une autre est déjà en cours.
Le jugement d’ouverture est notifié par le greffier, dans les huit jours suivants, au débiteur,
à l’administrateur judiciaire, au liquidateur judiciaire, au Procureur de la République, et au
trésorier-payeur général. Il fait l’objet d’une publicité au RCS, au BODACC ainsi qu’au
JAL30. S’il fait suite à un mandat ad hoc ou à une procédure de conciliation, le dossier doit
être examiné en présence du ministère public.
38 | P a g e
une saisie immobilière s’il n’y a aucun acquéreur. Les actifs immobiliers peuvent
également être vendus selon deux méthodes : vente de gré à gré ou vente aux enchères.
Lorsque le débiteur est une personne morale il conserve ses fonctions. En revanche,
lorsqu’il s’agit d’une personne physique il ne peut plus exercer son activité. Cela se traduit
par une interdiction de représenter l’entreprise, de conclure un contrat, de gérer son
patrimoine (professionnel et personnel), d’effectuer ou de recevoir des paiements.
En principe, l’entreprise cesse son activité. Toutefois, l’activité peut être maintenue
exceptionnellement pour une durée de trois mois maximum, pouvant être prolongée de
trois mois supplémentaires sur demande du Procureur. Des conditions sont à respecter
afin de bénéficier du maintien de l’activité :
La liquidation judiciaire peut également être simplifiée. C’est une innovation de la loi du
26 Juillet 2005. Ce type de procédure est plus rapide et moins coûteux que la liquidation
judiciaire classique.
39 | P a g e
Sa mise en place dépend de trois conditions cumulatives :
La liquidation judiciaire simplifiée ne doit pas durer plus de 15 mois. Le Tribunal peut, à
tout moment, basculer vers une liquidation classique.
Dans la partie suivante, il est question d’une entreprise en difficulté pour laquelle nous
sommes intervenus au cours de mon stage. Nous avons repris le dossier, géré
antérieurement par un de nos confrères, peu de temps avant la clôture de fin d’année.
L’équipe dirigeante, consciente de la situation critique de l’entreprise, s’est entourée de
conseils externes que sont l’expert-comptable et l’avocat. En tant qu’expert-comptable,
nous avons matérialisé l’ampleur des problèmes. Suite à cela, une démarche d’étude des
possibilités éventuelles a été lancée en collaboration avec l’équipe dirigeante et l’avocat.
Celle-ci a abouti à la mise en œuvre d’une décision développée à la fin de la deuxième
partie.
40 | P a g e
Partie 2 – Le sort des entreprises en
difficulté : l’étude d’une PME
Dans le cadre de mon stage, nous sommes intervenus, à une période proche de la clôture
de l’exercice, dans un groupe dont l’une des sociétés se trouvait en difficulté. Dans la
deuxième partie de ce mémoire, nous allons donc concrètement envisager le thème des
entreprises en difficulté par l’étude d’un cas réel.
I. Situation de l’entreprise
A. Présentation de l’entreprise
L’entreprise, objet de notre étude, fait partie d’un groupe constitué d’une société holding,
de deux SARL31, ainsi que d’une SCI32. L’ensemble des structures est domicilié en
Charente sauf l’une des deux SARL basée en Haute-Vienne. Par souci de confidentialité,
nous appellerons la société holding H2S, la SARL localisée en Charente PCI, et la SARL
située en Haute-Vienne IFO.
31
Société à Responsabilité Limitée
32
Société Civile Immobilière
41 | P a g e
La société holding H2S est détenue par quatre associés, personnes physiques, à parts
égales (soit 25 %). L’un des associés, Monsieur B, est gérant minoritaire de toutes les
structures.
PCI est détenue à 99,87 % par H2S (soit 1498 parts sur un total de 1500 parts).
Messieurs A et B détiennent 1 part chacun.
La SCI est détenue à 80 % par H2S. Les 20 % restants sont répartis entre les quatre
mêmes associés à parts égales (soit 5 % chacun).
IFO est détenue à 99,33 % par H2S (soit 298 parts sur un total de 300 parts). Messieurs
A et B détiennent 1 part chacun.
PCI a été créée en novembre 2005. Son activité principale est la vente et l’installation de
matériel agricole. H2S et IFO existent respectivement depuis Mai et Juin 2008. L’activité
principale d’IFO est la vente, le négoce, le commerce en gros et demi-gros, ainsi que le
détail de fournitures industrielles. La SCI compte à son actif l’immeuble d’exploitation de
PCI. En contrepartie, elle reçoit des loyers. Le groupe est fiscalement intégré, c’est-à-dire
que les résultats fiscaux des sociétés du groupe sont consolidés (agrégés).
PCI exerce son activité dans le secteur agricole qui connaît des difficultés depuis
quelques années. En effet, les aides aux agriculteurs ont été réduites et ces derniers se
concentrent sur ce qui est essentiel pour assurer la survie de leur activité. Par
conséquent, ils réalisent très peu d’investissements et opèrent les réparations de leurs
matériels seuls. PCI se trouve donc confrontée à une perte de son chiffre d’affaires.
La notion de temps est un critère essentiel, totalement illustrée dans ce cas. PCI n’a pas
réagi assez rapidement face à ces baisses d’activité. Elle n’a pas opéré de
restructurations au sein de l’entreprise, ni envisagé une quelconque diversification.
Cependant, nous devons préciser que la situation a été prise en charge avant que
l’entreprise ne tombe dans le droit des procédures collectives. La mission touche donc le
domaine de la prévention.
En revanche, un autre critère vient s’ajouter au manque de temps : l’entreprise fait partie
d’un groupe. L’objectif premier est d’éviter l’effet de contagion. Or, les difficultés de
paiements auxquelles PCI fait face se répercutent chez H2S, la société holding. Le coût
42 | P a g e
final est supporté par IFO puisque H2S n’a pas d’autres ressources que les remontées
financières de ses filiales.
Les entreprises sont liées entre elles, c’est pourquoi nous devons étudier les documents
comptables de chaque structure afin d’avoir une vision globale de la situation. Les valeurs
présentées dans les tableaux suivants seront en kiloEuros (K €)33.
Afin de mieux cibler le sujet, nous allons procéder à une analyse bilancielle et une
approche par le compte de résultat de chaque société hormis la SCI, puisqu’elle contient
uniquement des immeubles. Nous ferons ensuite un point sur la situation de la société en
difficulté : PCI.
1. La société holding
Une holding est « une société qui a pour vocation de regrouper des associés ou
actionnaires qui souhaitent acquérir une influence significative dans les sociétés détenues
par celle-ci »34.
La société holding H2S est la société mère du groupe détenant les SARL PCI et IFO,
ainsi que la SCI. C’est une holding active puisqu’elle s’occupe de la gestion administrative
de ses filiales. En effet, elle emploie deux salariés et refacture des prestations
administratives à ses filiales (factures, devis, comptabilité, etc.). Ses revenus pourraient
également provenir de dividendes reçus de ses filiales. Par ailleurs, elle permet au groupe
de bénéficier du régime fiscal d’intégration. Il est très avantageux dans notre cas puisque
les résultats d’IFO et ceux de PCI se compensent.
33
Soit K € = €
34
Source : http://www.actufinance.fr
43 | P a g e
Le tableau suivant présente la marge sur l’activité. En d’autres termes, il permet de se
rendre compte de l’absorption des produits de l’activité par les charges afférentes. Les
charges présentées dans le tableau ci-dessous sont strictement liées à la production.
La holding est un prestataire de services : sa marge sur les opérations de négoce est
donc forcément de 100 %. Les 140 K € sont des refacturations de prestations
administratives de la holding à ses filiales.
44 | P a g e
La société holding n’a aucune charge du type maintenance des locaux, eau, électricité
puisque c’est une société « physiquement absente ». Les seuls frais à sa charge sont les
postes d’honoraires, de charges de personnel et d’impôts et taxes. L’ancien expert-
comptable facturait ses honoraires à la holding et cette dernière procédait à des
refacturations à ses filiales (prestations administratives). H2S emploie deux salariés : le
gérant minoritaire de l’ensemble des sociétés et la comptable du groupe.
L’EBE (ou EBIDTA35) est plus important que l’an passé car les prestations administratives
ont augmenté de 56 % et, parallèlement, les charges supportées par la holding n’ont pas
varié.
Le résultat net avant impôt est quasiment semblable à l’EBE puisqu’H2S ne possède pas
d’immobilisation à son actif, elle n’a donc aucun amortissement à comptabiliser. La
société holding supporte une charge d’intérêts d’emprunt dans le résultat financier. A cela
s’ajoute une dépréciation des titres de sa filiale PCI pour 30 K € en raison de la situation
critique de la société et de la décision prise suite aux divers échanges avec les associés.
Le résultat exceptionnel résulte de l’abandon du compte courant d’H2S chez PCI
répondant à la même problématique. H2S a un résultat net comptable négatif de 69 K €
en 2012 soit une baisse de 22 % par rapport à 2011.
35
Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization
45 | P a g e
Comme nous l’avons dit précédemment, les ressources de la holding H2S sont
uniquement composées des refacturations de prestations administratives. Les salaires de
la holding doivent être financés par les filiales. Or, PCI ne procure aucune ressource
financière à H2S. C’est donc IFO qui supporte seule les charges d’H2S. Compte tenu que
le groupe bénéficie du régime de l’intégration fiscale, le risque fiscal lié à cette prise en
charge est limité.
Capitaux Investis (en k€) déc.-12 déc.-11 Financement (en k€) déc.-12 déc.-11
Immobilisations incorporelles 0 0 Capital & Reserves 20 24
Immobilisations corporelles 0 0 Resultat net -69 -3
Investissement
Autres dettes exploitation -12 -32 Total financements MLT ext. 102 -6
Total financements exploit. -13 -35
Working Capital Exploitation -11 -32 Total financements stables 53 14
Creances-Dettes / Impôt Société 34 -17
Dettes / participation des salariés 0 0 Credit de mobilisation / Factor 0 0
Autres créances 0 0 Decouvert bancaire 2 0
Autres dettes 0 0
Working Capital Hors Exploitation 34 -17 Total financements CT 2 0
Working Capital Global 24 -49
Liquidités (cash) 0 2 Total financements externes 103 -6
Tréso
46 | P a g e
comprennent les comptes courants de messieurs A et B ainsi que celui d’IFO. Le poste
« découvert bancaire » correspond au compte bancaire négatif de la société.
2. La société charentaise
La société charentaise est « la brebis galeuse » du groupe. Nous savons que l’activité de
PCI est en baisse de par la mauvaise conjoncture du secteur d’activité auquel elle
s’adresse.
Les difficultés du secteur d’activité se répercutent sur ses ventes qui sont inférieures en
2012 de 19 % à celles de 2011. Cependant, le chiffre d’affaires de 2011 doit être retraité
d’une opération de refacturation entre les deux SARL de 42 K €. L’ancien expert-
comptable avait passé une écriture générant un produit du côté de PCI et une charge du
côté d’IFO. Cette écriture n’a pas pu nous être justifiée et fait l’objet d’un litige entre les
associés puisque certains n’en avaient pas connaissance. Tout compte fait, le chiffre
d’affaires réel en 2011 était de 359 K €, soit une réelle baisse en 2012 de 9 %.
47 | P a g e
A cela s’ajoutent des achats de marchandises plus coûteux et plus importants en termes
de volume. Ces évolutions contraires ont un impact négatif sur la marge. La marge sur
l’activité connaît une baisse de 43 %. Elle représente 40,1 % du chiffre d’affaires en 2012
contre 56,8 % en 2011. Malgré le retraitement de l’opération de refacturation, la marge
sur l’activité a tout de même chuté d’environ 30 %.
Contrairement à 2011, la marge dégagée en 2012 ne permet pas de faire face aux frais
de structure générale s’élevant à 192 K € (dont 75 % de charges de personnel). L’EBE est
donc négatif de 62 K €, alors qu’il était positif en 2011. C’est une insuffisance brute
d’exploitation qui signifie que PCI ne gagne plus d’argent avec son activité.
PCI possède des immobilisations et comptabilise donc une dotation aux amortissements.
Par ailleurs, elle fait l’objet d’une dépréciation de ses comptes clients du fait des difficultés
financières des agriculteurs. Le résultat financier est uniquement composé de charges
financières correspondant aux intérêts des emprunts. Le résultat exceptionnel comprend
l’abandon du compte courant de la holding (H2S) en produit et la dépréciation du fonds
48 | P a g e
commercial ainsi que les régularisations des comptes fournisseurs en charges. Le résultat
net avant impôt est négatif de 27 K €.
La chute du résultat de PCI entre 2011 et 2012 s’explique par trois raisons principales.
Capitaux Investis (en k€) déc.-12 déc.-11 Financement (en k€) déc.-12 déc.-11
Immobilisations incorporelles 35 70 Capital & Reserves 17 6
Immobilisations corporelles 24 12 Resultat net -27 11
Investissement
Autres dettes exploitation -45 -55 Total financements MLT ext. 96 167
Total financements exploit. -109 -81
Working Capital Exploitation 56 126 Total financements stables 86 184
Creances-Dettes / Impôt Société 0 0
Dettes / participation des salariés 0 0 Credit de mobilisation / Factor 0 0
Autres créances 0 0 Decouvert bancaire 29 24
Autres dettes 0 0
Working Capital Hors Exploitation 0 0 Total financements CT 29 24
Working Capital Global 56 126
Liquidités (cash) 1 0 Total financements externes 126 191
Tréso
49 | P a g e
Regardons, tout d’abord, les capitaux investis. Le fonds de commerce de PCI est
immobilisé pour 70 K € mais déprécié de moitié (35 K €) en raison de sa perte de valeur.
Les autres immobilisations correspondent à du matériel industriel ou des installations
techniques. Elles ont doublé entre 2011 et 2012 en raison de l’achat de véhicules. Le
poste « clients » comporte les créances douteuses pour 12 K € ainsi que la dépréciation
de ces mêmes comptes pour 10 K €. Les fournisseurs comprennent 7 K € de dettes
envers IFO. Les autres dettes d’exploitation regroupent les dettes fiscales et sociales.
Concernant le financement, les fonds propres font apparaître une perte de plus de la
moitié du capital. Cette situation nécessite la convocation d’une AGE36 pour décider de la
continuité de l’exploitation de la société ou non. Si le choix de la continuité d’exploitation
est pris, les associés doivent reconstituer les fonds propres de la société dans les 2 ans.
Le poste « emprunts à moyen et long terme » montre que PCI doit encore rembourser
88 K € d’emprunts. Les échéanciers d’emprunts courent jusqu’en 2014 et 2016. Les
quatre associés personnes physiques sont cautions solidaires et indéfinies de ces
emprunts. Cela pose problème car les associés C et D, salariés d’IFO, n’avaient pas
connaissance des difficultés rencontrées par PCI ainsi que de la gestion menée dans
cette société (notamment l’écriture de refacturation).
3. La société haut-viennoise
36
Assemblée Générale Extraordinaire
50 | P a g e
31/ 12/ 2012 En % 31/ 12/ 2011 En %
Production 0 0.0% 0 0.0%
Services 0 0.0% 0 0.0%
Négoce de marchandises 1 587 100.0% 1 6 11 100.0%
Ventes 1 58 7 100.0% 1 611 100.0%
Achats matières 0 0.0% 0 0.0%
Achats marchandises -925 -58.3 % -904 -56 .1%
Achats consom m és -925 -58 .3% -904 -56.1%
Marge sur achats consom m és 662 41.7% 706 43.9%
Sous-traitance 0 0.0% 0 0.0%
Achats-fournitures 0 0.0% 0 0.0%
Services extérieurs et autres services extérieurs 0 0.0% 0 0.0%
Frais variables de personnel 0 0.0% 0 0.0%
Impôts et taxes 0 0.0% 0 0.0%
Coûts variables liés à l'activité 0 0.0% 0 0.0%
Marge sur coûts variables 662 41.7% 706 43.9%
Achats-fournitures 0 0.0% 0 0.0%
Services extérieurs et autres services extérieurs 0 0.0% 0 0.0%
Frais directs de personnel 0 0.0% 0 0.0%
Impôts et taxes 0 0.0% 0 0.0%
Dotations aux amortissements 0 0.0% 0 0.0%
Coûts directs sur activité 0 0.0% 0 0.0%
Marge sur opérations de négoce 662 41.7% 706 43.9%
Les ventes de 2012 ont affiché un très léger recul par rapport à 2011 puisqu’elles ont
seulement diminué de 1,50 %. Parallèlement à cela, les achats de marchandises n’ont
augmenté que de 2,32 %. Les achats représentent un peu plus de la moitié du chiffre
d’affaires.
IFO n’a recours ni à la sous-traitance ni à des services extérieurs. Par suite, la marge sur
activité est la même que la marge sur achats consommés, c’est-à-dire 662 K €. Elle s’est
dégradée de 6,23 % par rapport à 2011.
51 | P a g e
Les frais de structure générale ont augmenté d’environ 10 % en 2012. Cet accroissement
s’explique par une tendance générale à la hausse de l’ensemble des charges, et tout
particulièrement des postes « charges de personnel » et « honoraires » qui sont les plus
importants. La masse salariale d’IFO est plus importante puisque la personne en
apprentissage en 2011 a été embauchée en CDI37 en 2012. Le poste « honoraires » est
constitué des refacturations de la holding relatives aux prestations administratives. Le
poste « entretien et maintenance » est supérieur de 71 % en 2012 par rapport à 2011 car
IFO dispose d’un parc d’immobilisations vieillissant.
La marge sur les opérations de négoce est suffisante pour supporter l’ensemble des frais
de structure générale malgré leurs augmentations. L’EBE dégagé est de 34 K €, soit
2,20 % du chiffre d’affaires.
Une dépréciation du stock d’IFO a été effectuée en 2011 pour un montant de 41 K €. Cela
s’explique par la présence d’un stock « mort », autrement dit qui a peu de chance d’être
vendu, d’où sa dépréciation. Cette dernière est reprise en 2012 créant un produit pour
IFO.
37
Contrat à Durée Indéterminée
52 | P a g e
Regardons maintenant l’approche bilancielle d’IFO mettant en relief les capitaux investis
et les financements opérés.
Capitaux Investis (en k€) déc.-12 déc.-11 Financement (en k€) déc.-12 déc.-11
Immobilisations incorporelles 0 0 Capital & Reserves 215 137
Immobilisations corporelles 66 37 Resultat net 43 78
Investissement
Financement
Autres valeurs exploitation 12 30
Total Actifs circulant exploit. 494 618
Fournisseurs -242 -323
Activité
Concernant le financement, les fonds propres d’IFO sont composés du capital social
s’élevant à 30 K €, de la réserve légale dotée au maximum (soit 10 % du capital social),
du report à nouveau créditeur et du résultat de l’exercice. Les fonds propres d’IFO ont
augmenté de 20 % entre 2011 et 2012. IFO doit rembourser 109 K € d’emprunts. Les
échéanciers d’emprunts courent jusqu’en 2015 et 2016. Le poste « autres financements à
moyen et long terme » est composé des dettes fiscales et sociales.
C. Résumé de la situation
L’analyse des documents comptables de fin d’année nous donne une vision de la
situation économique des sociétés. Prenons un peu de recul avec tous ces chiffres…
53 | P a g e
Nous sommes en présence de trois structures liées :
H2S comptabilise à l’actif de son bilan des participations dans PCI et IFO pour 30 K €
chacune.
En revanche, la structure PCI n’est économiquement pas viable. Elle ne parvient pas à
supporter les charges incombant à son activité. Cette dernière court à sa perte et risque
d’entraîner le reste du groupe dans son déclin. C’est pourquoi il est essentiel de réagir
rapidement et de prendre la décision qui pourra satisfaire l’ensemble du groupe.
En résumé, nous savons que PCI n’est pas viable économiquement puisque l’activité
agricole est en perdition. Nous devons trouver une solution pour cesser l’activité sans
« casse ». La démarche à suivre, quelle que soit l’issue choisie, est de stopper l’activité,
de prévenir les clients, et de terminer les chantiers en prévision.
Antérieurement à la clôture définitive des bilans, nous avons fait le point sur la situation de
PCI afin d’envisager les suites possibles. C’est pourquoi les différents éléments que nous
avons chiffrés ne correspondent pas forcément à ceux des bilans que nous venons
d’étudier.
54 | P a g e
Supposons que PCI parvienne à liquider son actif et payer ses dettes.
En K €
Stock + 40
Dû client + 134
Dettes fournisseurs et autres - 130
Découvert - 30
Solde = + 10
Le delta positif de 10 K € obtenu serait utilisé pour financer les comptes courants, les
remboursements d’emprunts, ainsi que les frais de licenciements. PCI ne dispose donc
pas des ressources nécessaires pour combler tous les frais qui lui incombent. D’autant
plus que nous savons que PCI ne récupèrera pas l’ensemble de son dû client et ne
vendra pas l’ensemble de son stock.
La prochaine partie est consacrée à l’étude des différentes solutions envisageables pour
permettre à l’ensemble du groupe de sortir de la situation critique actuelle. L’intervention
de conseils est préférable ne serait-ce que pour avoir une vision extérieure de la situation.
Par ailleurs, les conseils sont utiles pour décrypter le langage utilisé par les tribunaux par
exemple.
Comme nous l’avons dit précédemment, l’entreprise que nous étudions n’a pas fait l’objet
d’une procédure collective. La réaction, un peu tardive, s’est faite au stade de la
prévention.
Les solutions envisagées dans notre cas doivent prendre en considération l’intérêt de
chaque société du groupe. Nous avons émis les hypothèses d’un dépôt de bilan de la
société charentaise, d’une restructuration de l’ensemble du groupe avec une fusion des
deux SARL, ou d’une cession de parts sociales ou de fonds de commerce. Nous
procèderons à l’analyse de chaque solution puis nous préciserons celle qui convient le
mieux.
55 | P a g e
A. Le dépôt de bilan
Le dépôt de bilan de PCI a été la première solution envisagée par les quatre associés.
Nous avons donc expliqué ce qu’était le dépôt de bilan et quelles conséquences cela
aurait sur l’entreprise et le groupe.
Le dépôt de bilan est souvent perçu comme un échec du dirigeant de l’entreprise. Cette
notion doit être dédramatisée car le dépôt de bilan ne doit pas être systématiquement
assimilé à une quelconque fraude ou irresponsabilité du dirigeant de l’entreprise.
Il est important d’envisager cette solution rapidement dans les deux cas suivants :
La notion de temps est présente dans toutes les démarches afin d’éviter une situation
encore plus critique et coûteuse qu’elle ne l’est déjà. En effet, plus le temps s’écoule et
plus le passif de la société s’accroît. Une non-réaction de la part du dirigeant face à la
situation ou une réaction tardive peut lui porter préjudice devant les tribunaux en étant
qualifiée d’erreur de gestion.
o Le montant du passif exigible ne peut être payé dans les délais impartis,
o La rentabilité de l’exploitation de l’entreprise est mauvaise,
o Les perspectives de la rentabilité de l’exploitation sont en berne.
Une entreprise qui envisage le dépôt de bilan n’est pas uniquement une entreprise qui
réalise des pertes. C’est une entreprise qui, en plus d’être déficitaire, ne dispose d’aucune
réserve ou capacité de recapitalisation auprès des actionnaires pour éponger les pertes.
56 | P a g e
2. L’application au cas étudié
Reprenons les trois points clés conduisant au dépôt de bilan. PCI fait l’objet d’un passif
exigible important qu’elle n’a pas les moyens de financer. En effet, ses réserves ne sont
absolument pas suffisantes pour combler les pertes et les actionnaires ne souhaitent pas
réinvestir dans le capital de la société. La rentabilité de l’exploitation de PCI est très
mauvaise puisqu’elle exerce dans un secteur d’activité en recul ces dernières années.
Les perspectives de rentabilité d’exploitation ne sont pas encourageantes. Suite à
l’analyse de ces éléments, nous avons émis l’hypothèse d’un dépôt de bilan. Les quatre
associés envisageaient sérieusement cette solution ; cependant, d’autres éléments
viennent contrebalancer cette idée.
Par ailleurs, l’écriture de refacturation entre les deux SARL fait l’objet d’un litige entre les
associés pouvant engendrer des « règlements de comptes ». Cette écriture peut être
qualifiée de « faute de gestion avérée », commise par le gérant de PCI (Monsieur B),
ayant conduit à la production d’un faux bilan. Ceci entraîne l’extension de la procédure
collective au patrimoine du gérant qui doit recouvrer le passif de PCI. Etant donné que le
gérant de PCI est également celui des autres structures, l’ensemble du groupe serait
fermé pour financer les dettes de PCI.
B. La restructuration
57 | P a g e
1. La restructuration du groupe
C’est ce que l’on appelle une fusion absorption. La fusion absorption est une opération
par laquelle une ou plusieurs sociétés effectuent un transfert total de patrimoine à une
société déjà existante en vue de leur dissolution.
L’opération de fusion est marquée par une absence de contraintes de liquidité monétaire
puisque la rémunération se fait sous forme de droits sociaux (titres en contrepartie des
apports).
Suite à la restructuration, PCI et IFO n’existeraient plus en tant que telles puisqu’elles
transmettraient leur patrimoine à H2S. Cette décision poserait le problème du coût de la
fusion, supporté à terme par IFO. D’une part, elle devrait éponger les dettes de PCI en
régularisant le passif pour pouvoir redémarrer sur des bases saines. D’autre part, la
nouvelle structure devrait procéder à des licenciements car la charge de personnel des
deux SARL réunies serait trop importante pour une seule entité. Or, PCI n’a aucune
ressource financière, les licenciements seraient financés par IFO.
Ces licenciements feraient peser sur le groupe un risque prud’homal. Les licenciements
de PCI peuvent être justifiés par des motifs économiques puisque la société se trouve en
situation de crise. Cependant, cette opération est contrecarrée par la fusion financée par
la suite. Les salariés peuvent attaquer PCI en justice ; or PCI étant absorbée par H2S,
l’action en justice concernerait l’ensemble du groupe. IFO, quant à elle, ne peut pas
justifier ses licenciements puisque sa structure est viable.
Une action en justice conduit à une « décote » des sociétés. Le groupe ne peut pas se
permettre une telle situation, notamment concernant IFO qui a une structure saine, car il
est déjà compliqué de conserver sa place sur un marché.
58 | P a g e
C. La cession
La cession est la transmission d’un bien, d’un droit ou d’une créance. Dans le cas
présent, nous avons envisagé deux hypothèses : la cession de parts sociales et la
cession de fonds de commerce.
La cession des parts sociales nécessite l’accord de l’acquéreur par les associés. La vente
des parts sociales doit être notifiée aux associés par huissier ou lettre recommandée avec
accusé de réception. Le gérant de la société doit convoquer une AGE sous huit jours suite
à cette notification. L’approbation est donnée par la majorité des voix représentant au
moins la moitié des parts sociales. En cas de non-réponse des associés, l’agrément est
validé à l’issue d’un délai de trois mois.
La cession doit être constatée par un acte sous seing privé (convention entre les parties)
ou un acte notarié. L’enregistrement de l’acte de cession se fait auprès du service des
impôts des entreprises de l’acquéreur ou du cédant. Cet acte doit être déposé au greffe
du Tribunal de Commerce. La cession des parts sociales est soumise aux droits
d’enregistrement et la plus-value éventuelle est soumise à l’impôt sur le revenu.
La cession des parts d’H2S conduit à céder l’ensemble du groupe puisque PCI et IFO
sont détenues par la société holding. La cession des parts d’IFO permet, par le biais de la
holding, de financer les dettes de PCI permettant un « nouveau départ ». La cession des
parts de PCI permet au reste du groupe, ayant une structure saine, de se libérer d’un
« poids ».
59 | P a g e
La plus-value éventuellement réalisée est taxable à l’impôt sur les sociétés, dans notre
cas (H2S, PCI et IFO étant à l’impôt sur les sociétés). A cela s’ajoute une imposition
personnelle du vendeur lorsqu’il s’attribue la plus-value. Par ailleurs, le repreneur perd le
bénéfice de la continuité des relations professionnelles (fournisseurs).
La cession du fonds de commerce ne peut être réalisée que dans les deux SARL puisque
le fonds de commerce doit être exploité et la holding a pour seule activité la gestion
administrative de ses filiales. Le cessionnaire reprend le fonds de commerce ainsi que le
personnel mais pas les dettes. Les emprunts doivent être remboursés par le vendeur.
Nous venons de voir trois solutions possibles aux vues de la situation. Le dépôt de bilan
présente un fort risque d’extension de la procédure collective aux autres entités du
groupe. Les associés ne veulent donc pas courir le risque de voir l’ensemble des sociétés
se fermer.
Dans le cas d’une restructuration du groupe, nous savons que le coût de la fusion sera
supporté à terme par IFO. Or, les associés C et D, salariés d’IFO, ne veulent pas
supporter les dettes de PCI car ils ne se considèrent pas responsables de celles-ci
puisqu’ils ne prennent pas part à la gestion de la société.
Enfin, la cession des parts sociales ne convient pas aux attentes des associés. Ils ne
souhaitent pas céder les parts sociales d’H2S, synonyme de vente de l’ensemble du
groupe. La cession des parts d’IFO ou de son fonds de commerce ne règlerait pas le
problème de PCI puisque ses perspectives de rentabilité d’exploitation ne sont pas
encourageantes. La cession des parts de PCI ou de son fonds de commerce semble
difficilement envisageable puisqu’il faudrait qu’un repreneur externe soit intéressé. Or,
non seulement la situation actuelle de PCI est critique mais les perspectives d’activité
sont en berne.
Notre problématique n’est résolue par aucune des solutions que nous venons de voir car
elles ne conviennent pas à l’ensemble des structures du groupe. Nous allons donc voir
par la suite quel recours nous avons choisi pour résoudre la situation critique dans
laquelle se trouve le groupe.
60 | P a g e
III. Entreprise en difficulté : quel avenir ?
Suite à une longue réunion en présence des quatre associés, nous avons évoqué les
solutions décrites dans la partie précédente en se rendant compte qu’elles n’étaient pas
adaptées à notre cas de figure. Les éléments principaux qui en ressortent sont :
Les nombreuses discussions autour des constats chiffrés, des analyses personnelles et
des points de vue de chacun, ont abouti à ce qui s’est avéré être la solution la plus
optimale pour tous.
L’associé A, salarié de PCI, souhaitait sortir du capital social des sociétés. Cependant,
étant ancien dans la société, son licenciement n’était pas envisageable compte tenu des
frais que cela occasionnerait. Une négociation a donc été entamée entre les associés afin
de convenir qu’il trouve un autre emploi et quitte le groupe de son plein gré. C’est
effectivement ce qui s’est produit puisque Monsieur A a trouvé un autre emploi
rapidement.
Afin de donner à cette solution toutes ses chances de réussite, les associés ont décidé
d’abandonner le compte courant d’H2S chez PCI (88 K €) et de déprécier les titres de PCI
chez H2S puisque l’on considère que sa valeur est nulle car la société est en difficulté.
Pour mettre en œuvre cette solution, nous avons procédé à l’évaluation des parts ainsi
qu’à l’élaboration d’un prévisionnel.
61 | P a g e
B. L’accompagnement comptable
Monsieur B reprend l’activité de PCI et, pour se faire, il doit acheter les parts de PCI à
H2S. Nous devons évaluer la société PCI pour déterminer le prix d’achat des parts que
Monsieur B devra payer.
Pour déterminer la valorisation des parts de chaque société, les associés se sont
accordés sur une méthode simple basée sur les capitaux propres corrigés des plus ou
moins-values latentes.
Afin d’avoir une vision juste de l’activité économique des structures, une correction
préalable des capitaux propres a été réalisée, à savoir :
Les capitaux propres de PCI avant retraitement s’élevaient à - 63 K €. Afin d’obtenir les
capitaux propres corrigés, nous retranchons la dépréciation du fonds de commerce
(35 K €) à ce montant, puis nous ajoutons l’abandon de compte courant d’H2S (88 K €).
Les capitaux propres corrigés sont négatifs de 10 K €. Par conséquent, la valorisation des
parts de PCI est égale à 0.
Les capitaux propres d’IFO avant retraitement étaient de 260 K €. A cela nous ajoutons la
plus-value du fonds de commerce (valorisée par les associés) comprise entre 100 K € et
200 K €. Nous obtenons donc des capitaux retraités compris entre 360 K € et 460 K €.
Les capitaux propres d’H2S avant retraitement était de 70 K €. A cela nous soustrayons
l’abandon de compte courant chez PCI (88K €) et la dépréciation des titres (35 K €). Nous
ajoutons ensuite la plus-value latente des titres d’IFO nette de la participation d’H2S dans
62 | P a g e
IFO (soit 30 K €). Elle est comprise entre 330 K € et 430 K € (360 – 30 ou 460 -30). Nous
obtenons donc des capitaux propres retraités compris entre 280 et 380 K €.
2. L’élaboration du prévisionnel
Monsieur B souhaite racheter la société PCI détenue par la société holding H2S pour 1 €
symbolique. Suite à cette opération Monsieur B détient 100 % de PCI.
Nous avons vu précédemment que différents accords ont été conclus, notamment
l’abandon des comptes courants. Afin de réaliser ce prévisionnel nous avons pris comme
référence le bilan et compte de résultat N-1. Certains postes ont été revus en
collaboration avec Monsieur B, en fonction de la conjoncture et des diverses décisions de
gestion à venir.
Le premier document prévisionnel que nous allons voir est le compte de résultat. Il sera
suivi d’une étude de la CAF, du bilan prévisionnel et enfin du plan de financement. Les
tableaux suivants sont en euros.
63 | P a g e
Compte de résultat N-1 % 2013 % 2014 % 2015 %
Ventes de marchandises 291 271 100% 100 000 100% 180 000 100% 260 000 100%
Chiffre d'affaires 291 271 100% 100 000 100% 180 000 100% 260 000 100%
Reprises sur provisions 697 0%
Autres produits d'exploitation 839 0%
Total des produits d'exploitation 292 807 101% 100 000 100% 180 000 100% 260 000 100%
Achats effectués de
179 092 61% 15 000 15% 46 500 26% 71 350 27%
marchandises
Variation de stock de
15 890 5% -3 000 -3% -6 900 -4% -6 350 -2%
marchandises
Fournitures consommables 7 500 8% 8 950 5% 10 800 4%
Services extérieurs 23 220 23% 29 003 16% 27 947 11%
Charges externes 55 286 19% 30 720 31% 37 953 21% 38 747 15%
Impôts et taxes 1 926 1% 1 246 1% 1 446 1% 1 992 1%
Salaire brut (Salariés) 20 000 20% 20 000 11% 40 000 15%
Charges sociales (Salariés) 8 998 9% 8 998 5% 18 002 7%
Salaire brut (Dirigeant) 19 200 19% 30 000 17% 33 600 13%
Cotisations TNS 8 518 9% 13 278 7% 14 866 6%
Charges de personnel 135 868 47% 56 716 57% 72 276 40% 106 468 41%
Dotations aux amortissements 7 697 3% 10 853 11% 12 100 7% 12 000 5%
Autres charges d'exploitation 398 0%
Total des charges d'exploitation 396 157 136% 111 535 112% 163 375 91% 224 207 86%
Résultat d'exploitation -103 350 -35% -11 535 -12% 16 625 9% 35 793 14%
Charges financières 6 990 2% 3 267 3% 4 192 2% 3 533 1%
Résultat financier -6 990 -2% -3 267 -3% -4 192 -2% -3 533 -1%
Résultat courant -110 340 -38% -14 802 -15% 12 433 7% 32 260 12%
Produits exceptionnels 90 465 31% 17 400 17%
Charges exceptionnelles 605 0%
Résultat exceptionnel 89 860 31% 17 400 17%
Impôt sur les bénéfices 390 0% 1 865 1% 4 839 2%
Résultat de l'exercice -20 480 -7% 2 208 2% 10 568 6% 27 421 11%
Les ventes de marchandises sont revues à la baisse pour être réalisables et en phase
avec la situation économique actuelle. Monsieur B souhaite développer une nouvelle
activité (installation et maintenance de matériels dans le secteur du BTP38) et cesser, au
fur et à mesure, « l’ancienne » activité de PCI, source de difficultés financières. C’est
pourquoi nous estimons que le chiffre d’affaires va évoluer de manière croissante au
cours des trois années.
38
Bâtiment et Travaux Publics
64 | P a g e
L’évaluation des charges externes est effectuée en fonction des années précédentes
mais également selon ce que Monsieur B estime nécessaire à son activité. Les achats
sont donc revus à la baisse proportionnellement aux ventes de marchandises.
PCI dispose d’ores et déjà d’immobilisations mais Monsieur B prévoit l’acquisition d’une
machine utile à la nouvelle activité. Le coût d’acquisition de la machine est estimé à
30 K €.
Le résultat du premier exercice obtenu est faible mais positif puisqu’il s’agit de l’exercice
de restructuration. Le compte de résultat prévisionnel, même en étant pessimiste,
démontre que l’activité peut être viable.
39
Capacit d’Autofi a ce e t
65 | P a g e
La CAF reprend le résultat de l’exercice corrigé des produits non encaissables et des
charges non décaissables. PCI dégage une CAF positive et croissante sur les prochaines
années à venir. Cela traduit une capacité de la société à financer, seule, ses dépenses.
Cependant, cette capacité est faible et nécessite l’appui d’un financement externe (nouvel
emprunt de 130 K €).
Si l’on retranche à la CAF le remboursement des emprunts en capital ainsi que les
dividendes distribués, nous obtenons ainsi l’autofinancement net, c’est-à-dire ce qu’il
reste réellement à l’entreprise pour investir et développer son activité. L’autofinancement
net de la première année est négatif en raison de l’important remboursement d’emprunts
réalisé par le biais du nouvel emprunt contracté. La situation se régularise les années
suivantes.
66 | P a g e
A l’actif du bilan, le poste « immobilisations » a augmenté de 30 K € (acquisition d’une
machine). Le stock et le dû client de « l’ancienne » activité de PCI sont considérés
comme respectivement vendu et recouvré. Le stock et le dû client estimés dans ce bilan
prévisionnel le sont selon la méthode du normatif. Cette méthode consiste à déterminer
une rotation du stock et un dû client à x jours du chiffre d’affaires TTC40. Prenons un
exemple afin de mieux comprendre cette notion :
Données : Une société dégage un chiffre d’affaires hors taxes de 1 000 K €. Ses clients
payent à 45 jours.
Calcul : (1 000 000 *1.196) * (45/365) = 147 452 €
Résultat : Le dû client de la société est estimé à 147 452 €.
Au passif du bilan, le capital social est détenu à 100 % par Monsieur B, suite au rachat
des parts de PCI à la holding H2S. Les réserves sont négatives puisqu’elles absorbent le
déficit de PCI réalisé en 2012. Nous constatons que PCI parvient à reconstituer la moitié
de ses fonds propres en 2014. Le capital restant dû des emprunts au 31/12/2013 est de
149 K €. Il est constitué du capital à rembourser du nouvel emprunt ainsi que celui d’un
emprunt non remboursé par anticipation de par son faible montant. Les dettes
fournisseurs sont remboursées grâce au nouvel emprunt. Concernant les dettes fiscales
et sociales, leur diminution s’explique par la réduction de la masse salariale de PCI.
40
Toutes Taxes Comprises
67 | P a g e
Le plan de financement prend en compte l’acquisition de la machine, la variation du BFR41
et le remboursement des emprunts pour calculer le besoin de financement de la société.
Le BFR correspond aux éléments que l’entreprise doit financer pour faire fonctionner son
activité. Le BFR se calcule de la manière suivante :
Sur l’année 2013, PCI doit faire face à l’acquisition d’une machine (30 K €), au
financement du BFR négatif en raison du remboursement des dettes fournisseurs, et au
remboursement des emprunts par anticipation. PCI génère 158 K € de cash pour faire
face à ses besoins d’où un solde de trésorerie positif.
Nous venons de donner la méthode de calcul du BFR mais qu’en est-il du calcul du fonds
de roulement ?
41
Besoin en Fonds de Roulement
42
Cha ges Co stat es d’Ava ce
43
P oduits Co stat s d’Ava ce
44
Valeur Nette Comptable : Valeur Brute - Amortissements
68 | P a g e
Les résultats prévisionnels pour PCI sont encourageants. Les soldes obtenus sont
positifs. Monsieur B est conscient que la reprise de PCI ne va pas être simple et qu’il va
falloir limiter les dépenses quelles qu’elles soient.
La séparation de PCI du reste du groupe doit être constatée par un acte juridique. Par
ailleurs, PCI doit présenter le prévisionnel aux banques afin d’obtenir des sources de
financement pour le redémarrage de son activité.
AVANT APRES
La seconde étape consiste à présenter les prévisionnels aux banquiers. Monsieur B doit
présenter le dossier prévisionnel à sa banque afin d’obtenir un nouveau prêt permettant le
69 | P a g e
financement de l’opération. En effet, ce nouveau prêt lui permettra d’étaler ses dettes afin
de redémarrer sainement l’activité.
La société PCI n’est pas un cas isolé. De plus en plus de sociétés se trouvent dans
l’impasse vis-à-vis de leur activité et doivent trouver les moyens de pallier à ces difficultés.
La notion de temps est un facteur indispensable pour évaluer la situation. Dans le cas
présent, l’intervention a eu lieu avant que PCI ne tombe dans le droit des entreprises en
difficulté et ne fasse l’objet d’une procédure collective. Le cas de PCI démontre également
le rôle important que jouent les conseils externes (expert-comptable et avocat). Ils
disposent d’une vision extérieure de la situation et permettent de réguler les rapports
humains.
70 | P a g e
CONCLUSION
Toutefois, les mesures de prévention sont parfois trop tardives et l’entreprise bascule
dans le droit des « procédures collectives ». La situation et la démarche à adopter
s’évaluent en fonction de l’importance des obstacles auxquels les entreprises font face et
leur stade d’avancement. La législation tend à s’éloigner du droit-sanction. En effet, les
réformes de 1984 et 1985 prônent la sauvegarde de l’entreprise et le maintien de l’emploi.
La loi du 26 Juillet 2005 accrédite ces intentions en préconisant d’appréhender les
difficultés le plus tôt possible. Ce mémoire, appuyé par l’étude de cas, démontre
l’importance de l’anticipation et de la surveillance pour agir en temps voulu et ne pas
mettre en place une solution de dernier recours.
71 | P a g e
Un outil, très répandu mais parfois mal utilisé, permet d’assurer ce suivi : il s’agit du
tableau de bord. Cet outil, créé par Messieurs Kaplan et Norton au début des années 90,
recense plusieurs indicateurs de la performance d’une entreprise. Il permet de mesurer la
réalisation des objectifs fixés au préalable sur une période donnée. Il est spécifique à
chaque société puisque toutes les entreprises n’exercent pas dans le même secteur
d’activité et ne souhaitent pas assurer un suivi des mêmes éléments. Cet outil d’aide au
management peut se révéler déterminant lorsque d’éventuelles divergences entre
prévision et réalisation sont détectées rapidement. Les actions correctrices seront prises
en conséquence, et permettront d’orienter les décisions futures.
72 | P a g e
EVALUATION PERSONNELLE
Le stage de fin d’études est une opportunité pour mettre en application les enseignements
reçus tout au long de notre parcours scolaire. Il fait également appel à nos aptitudes
personnelles.
J’ai effectué mon stage de première année de Master au sein du cabinet d’expertise-
comptable et de commissariat aux comptes KPMG-Limoges. J’ai pu réitérer l’expérience
en réalisant mon stage de deuxième année de Master au sein de ce même cabinet. Ce
stage étant d’une plus longue durée (six mois), j’ai eu l’occasion d’accomplir de nouvelles
missions.
L’essentiel de mon travail portait sur des tâches d’expertise-comptable mais je suis
intervenue sur des missions de commissariat aux comptes. J’ai trouvé un grand intérêt à
effectuer ces deux métiers puisqu’ils sont étroitement liés mais abordent les comptes
différemment.
La réalisation d’un deuxième stage dans la même entité permet d’intervenir sur des
dossiers « connus ». La phase de prise de connaissance de la société est déjà accomplie,
cela laisse donc plus de temps pour approfondir son travail et voir d’autres aspects de la
clôture comptable comme le conseil au chef d’entreprise.
73 | P a g e
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE
OUVRAGES
ARTICLES
SITES INTERNET
o http://www.entrepriseprevention.com
o http://www.apce.com/
o http://www.netpme.fr/info-conseil-1/droit-societes/entreprise-difficulte/fiche-
conseil/40594-prevention-difficultes-entreprises-traitement-curatif-
prevention
o http://www.lecoindesentrepreneurs.fr
o http://www.actufinance.fr
74 | P a g e