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Les ((

parYves Chiron

Depuis que le Mexique avait conquis


son indépendance, en 1821, les relations
entre I'Église et l'État mexicain avaient
roujours éré dilficile'. Dans ce pays maio-
ritairement catholique et très fervent, dès
l'origine, comme l'a souligné Jean Meyer,
o I'anticléricalisme mexicain est Le
fait d'une
minorité, mais d'une minorité t/irigeante ,
(l). Au xlx' siècle et au début du xx' siè-
cle, les goLrvernements ont élaboré une
législation anticléricale plus ou moins
appliquée selon que l'extrémisme révolu-
rionnaire et la franc-maçonnerie
gagnaient ou perdaient en influence.
Après la Révolution mexicaine de 1910,
une nouvelle Constitution fut promul-
guée en 1917, sous la présidence de
Catanza. EIle était caractérisée Par un
renforcement du pouvoir présidentiei, un
étatisme centralisateur et des dispositions
très hostiles à l'Église. Celle-ci se voyait
dénier toute personnalité juridique, 1e
gouvernement avait tout pouvoir d'inter-
venir en matière d'organisation du culte,
les væux monastiques et les ordres reli-
gieux étaient interdits, et enfin les clercs
ne pouvaient ni enseigner ni même voter.
Le Saint-Siège avait essayé de maintenir
un représentant à Mexico, Mgr Filippi,
qui avait le titre de Délégué apostolique.
11 fut expulsé en 1923. Pie XI, pape
depuis un an, voulait i'apaisement. Un
accord inten int dans les premiers mois de
1'année 1924. Un diplomate français en
poste à Mexico en a livré la clef: un
Délégué apostolique pourrait à nouveau
être envoyé au Mexique, en échar'ge o la
Curie se déclarait prête à ne pouruoir les siè-
ges épiscopaux udcants que d'ecclésiastiques
éloignés des luttes politiques ,.
Mais à la fin de cette même année

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