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Les quatre phases d’essais cliniques (Cf page 22 du livre Le grand secret
de l’industrie pharmaceutique de Ph.Pignare) coûtent très cher car il faut
réaliser de multiples tests sur des patients volontaires de plus en plus
nombreux. Notons que plus faible est l’apport thérapeutique du candidat-
médicament, plus grand doit être le nombre de patients nécessaire pour
mettre en évidence ce petit apport nouveau,et plus coûteux devient donc
l’essai!
5)Quelques remarques :
-Les études comparatives avec les médicaments déjà existants, si elles ont
été publiées, peuvent être biaisées ( par exemple essai limité à six mois
pour masquer l’inefficacité du traitement d’un an).
-Les industriels évitent les études comparatives sur de longues périodes,
menées sur des populations non sélectionnées dans le cadre de la vie réelle
, en effet elles révèlent des résultats bien différents de ceux du dossier
et moins positifs .
-Les effets secondaires indésirables sont très souvent passés sous silence
ou tempérés auprès des médecins et des agences du médicament. De plus c’est
après de longues années d’utilisation sur des milliers ou des millions de
patients qu’un médicament se révèle éventuellement plus néfaste qu’utile.
-Tous les essais ne sont pas publiés par les industriels qui dévoilent
seulement ceux favorables aux candidats-médicaments. Mais quand des
chercheurs indépendants peuvent avoir accès à toutes les données de ces
essais, ils s’aperçoivent que les résultats sont différents et globalement
inférieurs.
-En France, on compte 130.000 hospitalisations par an pour accident
iatrogène (provoqué par un médicament).
-Certes les études cliniques coûtent très cher, mais les aides des Etats
les financent en partie : les Etats-Unis par exemple ont créé une agence à
cet effet.La recherche publique a joué un rôle essentiel dans la découverte
des antiprotéases contre le sida, mais c’est l’industrie pharmaceutique qui
a réalisé les bénéfices sur leur vente.
Conclusion
Le prix élevé des nouveaux médicaments n’est pas justifié. Il devrait
être fixé en fonction de la réelle valeur ajoutée thérapeutique .La revue
indépendante Prescrire estime que, sur 1996 nouveautés vendues en vingt
ans, sept seulement sont réellement innovantes !! Il faudrait donc plus
d’études auprès de populations non choisies pour les essais cliniques et
plus de suivi après la mise sur le marché.
Conclusion
Deux mesures assez simples pourraient être adoptées pour faire baisser
les prix et contrebalancer la formidable influence des lobbies: ouvrir les
commissions des agences du médicament aux journalistes et au public, rendre
obligatoires les études cliniques de tous les nouveaux médicaments par
rapport aux anciens.
Le marché économique du médicament est faussé car il n’y a pas d’équilibre
entre l’offre très importante, bien organisée et puissante et la demande
inorganisée.
E.Conclusion
«Il faut réorienter l’IPH vers des objectifs compatibles avec les
améliorations de la santé et de la qualité de vie plutôt qu’avec la seule
expansion économique et le profit »((Germain Velasquez,coordinateur à
l’Organisation Mondiale de la Santé).
Mais attaquer l’IPH ne sert à rien si on ne crée pas autre chose, en
partant d’idées simples : à qui appartient le médicament, à son
inventeur ? au fabriquant ? au patient qui en a besoin ? ou à
l’intermédiaire qui l’achète et le revend ?
Pour nous, c’est un bien commun de l’humanité et il n’est pas une
marchandise. Les priorités pour la recherche devraient être fixées, non par
rapport au marché mais en fonction des besoins réels de santé, par l’OMS
ou un consortium public international. Pour financer cette institution qui
prendrait en charge la recherche, pourraient être créés un impôt sur toutes
les ventes mondiales pratiquées par l’IPH et/ou une taxe Tobin, fer de
lance d’Attac, sur les mouvements de la spéculation financière.
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Sources : débats sur France Inter, France Culture, revue La Recherche,
les livres de Philippe Pignare, des articles du Monde Diplomatique ou de
revues mutualistes et certaines chroniques de M.Winkler sur France Inter …