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Chapitre 2 Les Granulats
Chapitre 2 Les Granulats
2.1. Définition
Par définition, les granulats sont l’ensemble des matières inertes, naturelles ou
artificielles qui constituent le squelette d’un béton. Les éléments sont agglomérés sous l’action
du ciment hydraté (formation d’un conglomérat artificiel).
Les granulats lourds sont essentiellement utilisés pour la confection des bétons lourds
(𝜌 > 3000Kg/m3) employés pour la construction d’ouvrages nécessitant une protection
biologique contre les rayonnements (accélérateur et pile atomique). La protection est d’autant
plus efficace que l’épaisseur est plus grande et la densité plus élevée.
Granulats légers
- Masse volumique : 𝜌 ≃500 à 1800 Kg/m3
- Origine naturelle : cas de la pierre ponce, argile,…
- Origine industrielle : cas de laitiers, schiste expansé,…
Ils permettent de confectionner des bétons dits légers (𝜌 ≃ 500 à 1800 Kg/m3).
3. Les granulats doivent être propre c’est-à-dire exempts des matières chimiques,
organiques, ou terreuses ainsi que des poussières du matériau même :
Mode opératoire
𝑚1
(a) (b ) (c) (d )
Seuls les états (a) et (c) sont bien définies. L’état (b) dépend de la quantité d’eau
absorbée. L’état (d) dépend de la quantité d’eau superficielle. L’état (c) peut être considéré
comme un état neutre par rapport à l’absorption et/ou la restitution d’eau.
En pratique on se réfère toujours à l’état parfaitement sec, état (a), qui a l’avantage
d’être bien définie, facilement réalisable et qui ne fait intervenir qu’un seul matériau.
Du point de vue confection du béton, il est bon de savoir l’état dans lequel se trouvent
les grains, parce qu’il peut avoir de l’influence sur la quantité d’eau de gâchage disponible.
granulat sec, notée m [kg], que peut contenir un récipient de volume unitaire V [m3] (volume
occupé par les grains et les interstices). Elle est calculée par la formule de la relation (2.2) :
𝑚
𝜌𝑎𝑝𝑝 = 𝑉 (2.2)
Il est à noter que pour les grains non-poreux, la masse volumique des grains 𝜌 et la
masse volumique absolue 𝜌𝑎𝑏𝑠 se confondent c’est-à-dire :
𝜌= 𝜌𝑎𝑏𝑠 (2.5)
Or 𝜌𝑎𝑝𝑝≤ 𝜌 , alors :
k≤1 (2.7)
v=1-k (2.8)
𝑉𝑝 𝜌𝑔𝑟
pm = 𝑚𝑒𝑎𝑢 (2.10)
𝑚𝑔𝑟
1. Granulométrie
a. Définition de la granulométrie
La granulométrie d’un matériau c’est-à-dire la répartition des grains selon leur grosseur
est une caractéristique importante pour la détermination du dosage des constituants d’un béton
(incidence sur la compacité et sur la maniabilité du mélange).
b. Détermination de la granulométrie
On détermine la granulométrie d’un matériau par tamisage d’un échantillon sur une
série de tamis (mailles carrées, coté dt) ou de passoires (trous ronds, diamètre dp) dont la
dimension caractéristique des ouvertures (dt ou dp) varie suivant une loi bien déterminée.
Lorsqu’on est amené à utiliser, pour une étude de composition, des tamis et des
passoires, on admet qu’il y a équivalence des résultats quand dp=1,25dt.
La tendance actuelle est d’abandonner les passoires et de n’utiliser que les tamis.
c. Série de tamis
On détermine la granulométrie d’un matériau par tamisage d’un échantillon, sur une
série de tamis de maille carrée de côté dt dont la dimension des ouvertures varie suivant une loi
bien déterminée.
Dn=d0 * qn (2.12)
ASTM : 0,149/ 0,297/ 0,590/ 1,19/ 2,38/ 4,76/ 9,52/ 19,10/ 38,10/ 76,2/ TYLER
: 0,147/ 0,295/ 0,589/ 1,17/ 2,36/ 4,70/ 9,42/ 18,85/ 38,10/ 76,2/
Dans les normes Françaises, pour les sables, la raison de la série des tamis est q3=2.
Ainsi elles utilisent les diamètres ci-dessous :
dt [mm]: 5,0/ 6,30/ 8,0/ 1,0/ 12,5/ 16/ 20/ 25/ 31,5/ 40/ 50/ 63/ 80
d. Analyse granulométrique :
Faire plusieurs prises à différents endroits du tas. L’échantillon ainsi obtenue est divisé par
quatre parts égaux de façon à obtenir deux échantillons de deux parts chacun (cfr. Fig. 2.17)
Par exemple :
1 2
1‘ 2‘
4‘ 3‘
1’ et 3’ : 2eme échantillon d’essai
Le tamisage est parachevé pour chaque tamis séparément. On pèse le refus individuel de chaque
tamis, on en déduit le tamisât, c’est la totalité de ce qui passe au travers du tamis considéré. Et,
l’on trace la courbe granulométrique qui donne le tamisât exprimé en pourcentage (échelle
linéaire) en fonction de l’ouverture des tamis (le plus souvent échelle logarithmique).
Y,Tamisât [ % ]
Courbe granulométrique
Log d
0,80
Figure2- 2: Courbe granulométrique
3°) Remarque
Remarques :
𝑛 −1
(𝑦 𝑛 −1 −𝑦𝑛 −2 )
yn-1
yn-2
dn-2 dn-1 D dn
Figure1-16 : définition conventionnelle du diamètre maximal D=dn-1+(dn-1-dn-2) (100−𝑦 )
(2-13)
Remarque :
4. Module de finesse.
Le module de finesse est donné par la formule
Ou
Par exemple dans les normes Belges, un bon sable pour le béton doit avoir son module de finesse
entre 1,4 et 3,4 c’est-à-dire 1,40 ≤ Mf ≤ 3,40.
Selon le chercheur Français DREUX, un bon sable à béton doit présenter un module de finesse
compris entre 2,20 et 2,80 c’est-à-dire 2,20 ≤ Mf ≤ 2,80 (bonne résistance et bonne ouvrabilité)
:
- En-dessous de 2,20 c’est -à-dire Mf < 2,20, le sable possède une majorité d’éléments
fins et très fins, ce qui nécessite une augmentation du dosage en eau, d’où une chute de
- si on désire obtenir une ouvrabilité satisfaisante et une bonne résistance avec des risques
de ségrégation limités, on utilisera un sable avec un module de finesse compris entre
2,20 et 2,8 c’est-à-dire 2,20 ≤ Mf ≤ 2,8
- Si on recherche particulièrement la facilité de mise en œuvre au détriment probable de
la résistance, on utilisera un sable avec un module de finesse compris entre 1,8 et 2,20
c’est-à-dire 1,8 ≤ Mf ≤2,20
- Si on recherche les résistances élevées, on utilisera un sable avec un module de finesse
compris entre 2,8 et 3,2 c’est-à-dire 2,8 ≤ Mf ≤ 3,2 mais on aura une moins bonne
ouvrabilité et des risques de ségrégation.
5. Superficie spécifique.
Chaque grain entrant dans la composition d’un mélange d’un béton
doit être entouré par un film d’eau. Comme il est impossible de calculer la superficie réelle des
grains, on définit une superficie conventionnelle : superficie spécifique.
Alors Si= 3
𝜌.𝑅
Pour l’ensemble des fractions, superficie spécifique sera donné par la relation (2.21)
:
Si 𝑦𝑖 (2.21)
S=𝜌6 ∑𝑖 ∆ 𝑑𝑦𝑝𝑖𝑖
(2.22)
S (2.25)
𝜌 𝑑𝑜
Srel = 𝑑0 (2.27)
𝑑𝑝𝑖
13
Exemple :
Pour le système ISO-R10, le tableau ci-dessous donne pour une fraction i la superficie
spécifique relative en utilisant les relations (2.23) et (2.27).
0
0,050 200 10,0
0,080 14,25 0,70
0,150 66,67 12,5
0,160 18 0,56
0,300 33,33 16
0,315 22,50 0,44
0,600 16,67 20
0,630 28,25 0,35
1,200 8,33 25
1,25 35,75 0,28
2,375 4,21 31,5
2,5 45,00 0,22
4,725 2,12 40
5 56,50 0,18
7,150 1,40 50
6,30 71,50 0,14
9 1,11 63
8,00 90,00 0,11
11,250 0,89 80
10,0
Tableau 2-4: Superficie spécifique relative pour une fraction i, dans le système ISO-R10
Remarque :
Les valeurs du tableau montrent que la superficie spécifique relative varie très fort dans
la zone de faibles diamètres mais peu dans la zone de gros grains. Ce sont, par conséquent, les
fractions fines qui ont la grande influence sur la quantité d’eau de mouillage.
6. Poids fictif
Pour tenir compte du rôle important joué par les particules fines dans la composition
d’un béton FAURY a introduit la notion de poids fictif. A chaque fraction ∆𝑦 située entre deux
tamis qui se suivent, il établit un coefficient pondéral i (0≤i≤1).
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Pf 𝑌 (2,28)
7. Indice de forme
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Ig=∑ 𝑒 (2.29)
∑𝑙
Les normes Belges donnent dans le tableau 2.6 les indices de forme de granulat.
dt max ≤20 mm >20 mm
Concassé ordinaire 0,275 ≤ Ig ≤ 0,400 0,350 ≤ Ig ≤ 0,425
Ré-concassé 0,400 ≤ Ig ≤ 0,450 0,425 ≤ Ig ≤ 0,485
Ré-concassé cubique 0,450 ≤ Ig 0,485 ≤ Ig
Tableau 2-6 : les indices de forme de granulats suivant les normes Belge iii.
Mélange de différents constituants
Comme un béton est constitué de plusieurs matériaux inertes (au moins deux), il est
indispensable de pouvoir calculer au départ des granulométries individuelles et du dosage des
constituants, la granulométrie du mélange.