Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Laurent Jenny
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
ISBN 9782707343314
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-critique-2016-12-page-982.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
Michel Foucault
}
La Grande Étrangère
À propos de littérature
Édition établie et présentée par Paris, Éditions de l’EHESS,
Philippe Artières, Jean-François 2013, 224 p.
Bert, Mathieu Potte-Bonneville
et Judith Revel
}
Œuvres Paris, Gallimard,
Édition publiée sous la coll. « Bibliothèque de la Pléiade »,
direction de Frédéric Gros 2 vol., 2015, 1640 et 1740 p.
}
« Homère, les récits,
l’éducation, les discours » Gallimard, NRF, n° 616,
Transcrit et présenté par 2016, p. 103-150.
Martin Rueff
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
Roussel l’été 1957, lit les auteurs de Tel Quel en 1963, relit
Beckett en 1968 1 ». Si certaines de ses lectures, pourtant
passionnées, comme celle de Char, ne transparaissent pas
explicitement dans ses écrits, d’autres vont devenir des réfé-
rences centrales : Roussel ou Sade, par exemple. Et Foucault
ne se contente pas de lire la littérature, il lit aussi la cri-
tique. Blanchot bien sûr a une influence décisive sur lui, mais
Foucault n’ignore rien d’une critique universitaire plus clas-
sique, notamment l’école de Genève qui dans les années 1960
est tendue entre phénoménologie et formalisme naissant.
Foucault connaît et cite Georges Poulet (Les Métamorphoses
du cercle), Jean Rousset (La Littérature de l’âge baroque),
Starobinski (Les Anagrammes de Ferdinand de Saussure),
Jean-Pierre Richard (L’ Univers imaginaire de Mallarmé) 2.
Faut-il rappeler qu’en 1963, immédiatement après la publica-
tion de Naissance de la clinique, sort dans la collection « Le
chemin » son Raymond Roussel, livre qui, pour la première
et dernière fois de son œuvre, relève de plein droit de la
critique littéraire ?
C’est aussi le moment où Foucault s’attache à définir une
place spéculative de la littérature et de la critique : dans son
esprit c’est tout un, parce que la littérature qui l’intéresse a
toujours une dimension réflexive. En 1964, dans la « Première
séance » de la conférence qu’il donne aux facultés universi-
taires de Saint-Louis à Bruxelles, Foucault déclare accorder
une valeur « quasi philosophique » à la critique littéraire et
il lui reconnaît « deux directions différentes » : « Les unes
concernent les signes par lesquels les œuvres se désignent
à l’intérieur d’elles-mêmes. Et les autres concerneraient
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
« lieu » du désœuvrement, elle ne renonce pas tout à fait à
l’acception plus concrètement thématique que lui accordent
Poulet ou Rousset en décrivant ces grands schèmes formels
qui régissent à la fois forme et pensée à une époque culturelle
donnée : la « sphère » à la Renaissance ou la « vrille » à l’âge
baroque. En outre, le structuralisme de Jakobson, avec ses
deux « axes » du langage, paradigmatique et syntagmatique,
laisse entrevoir une nouvelle forme de spatialité, plus langa-
gière que littéraire. Peut-être est-ce Jean-Pierre Richard dans
L’
Univers imaginaire de Mallarmé qui permet le mieux,
aux yeux de Foucault, de rassembler une telle dispersion de
sens. Dans cet ouvrage, en effet, Jean-Pierre Richard montre
comment, chez Mallarmé, les valeurs de « l’éventail » ou de
« l’aile », bien loin d’être décoratives, renvoient au déploie-
ment de la signification et à l’espace sémantique qu’il institue.
Au fond, les deux directions de la critique n’en font qu’une :
« Le livre de Mallarmé, dans son impossibilité obstinée, rend
quasi visible l’invisible espace du langage, cet invisible espace
dont il faudrait faire l’analyse, non seulement chez Mallarmé,
mais pour tout auteur que l’on voudrait aborder 4. » Tel est
le programme que Foucault va tenter de réaliser à la fin des
années 1960.
L’
étude de la « spatialité » de l’œuvre conduit ainsi à
celle de « l’auto-implication de la littérature par elle-même ».
Foucault a précisément mis en œuvre cette perspective dans
son Raymond Roussel. Cet essai déroute par une rigueur
réflexive qui semble redoubler celle de Roussel lui-même. Il
aggrave le jeu des simulacres et des reflets rousselliens par un
geste critique où le lecteur se perd plutôt qu’il ne se retrouve.
Mais il s’agit pour Foucault de dépasser le « cas » Roussel et de
conférer à cette démarche une valeur plus générale. Car, au
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
Le dossier « Homère, les récits, l’éducation, les discours »
s’ouvre, trois ans avant le Figures III de Genette 5, sur une
singulière esquisse de narratologie, puisqu’elle consiste en
une grille des figures d’auto-implication dans le discours
du récit. Homère est posé comme fondateur avec le double
décrochage énonciatif que constituent dans l’Iliade l’« invo-
cation épique » et dans l’Odyssée le méta-récit de l’aède
Demodocos, racontant à Ulysse sa propre histoire. Par le
premier, Homère manifeste que ce n’est pas l’aède qui est
à l’origine de sa propre parole. Il ne chante qu’à l’écoute de
Muses, elles-mêmes traductrices d’une Mémoire antérieure,
sa parole est la « restitution d’un récit absolu, premier, inen-
tendu encore, mais silencieusement articulé déjà par la voix
blanche des Invisibles 6 ». Par le second, en plein cœur de
l’Odyssée, Homère ouvre une mise en abyme qui brouille les
places du personnage et du narrateur, en les faisant s’engen-
drer l’une par l’autre. Cervantès, de son côté, illustre « le jeu
de la reproduction fidèle » en faisant du narrateur de Don
Quichotte le copiste d’un manuscrit arabe. Son héros, d’ail-
leurs, n’est-il pas le lecteur de sa propre histoire dans le
second volume ? Chez Sterne ou Diderot, le jeu prend plu-
tôt la forme de l’« interruption inopinée », chaque personnage
retardant l’avancée du récit par l’enchâssement d’une histoire
supplémentaire où se perd la source première de la parole.
Enfin, Proust, dans la Recherche, nous propose l’histoire
d’un livre que nous ne lirons jamais puisqu’il s’arrête au
moment où toutes les conditions sont enfin réunies pour que
Marcel se mette à l’écrire. En somme, Foucault nous propose
une sorte de narratologie négative, celle même qu’un Blanchot
aurait pu mettre en place s’il avait cherché à systématiser les
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
plutôt que de l’« omnes » ? Dans un second mouvement,
Foucault a donc tenté une généralisation de son approche sur
l’exemple qui pouvait sembler lui être le plus rebelle : la nar-
rativité flaubertienne très lisse de L’ Éducation sentimentale.
Sans doute Flaubert n’est-il soupçonnable d’aucune invocation
aux Muses, mais la voix qui énonce « sans corps ni visage »,
« point gris inassignable et agile qui court le long d’une série
d’événements », (en termes genettiens, celle du « narrateur
extradiégétique »), n’est assurément pas celle de l’auteur.
D’où procède-t-elle exactement, demande Foucault : « Quel est
ce récitant ? Ou plutôt, car la question est vaine, où donc se
trouve-t-il situé par rapport à ce qu’il raconte 7 ? ». Et il ajoute :
Par rapport à toutes les situations et toutes les figures du roman,
cette voix est toujours en surplomb : parfois si légèrement qu’on
croit la percevoir comme la voix même d’un personnage, parfois
si nettement qu’on l’entend comme une grande voix souveraine :
parfaite mémoire ou invention illimitée du passé. […] On voit
qu’elle joue à peu près le même rôle que la voix des muses évoquée
par Homère au début de l’Iliade. […] L’ invocation qui dédouble
le discours et introduit dans le récit une autre voix parlante
n’apparaît jamais dans le texte : et nulle part dans l’Éducation il
n’y a de place pour le jeu qui fait croire que celui qui parle est un
autre. Mais si elle s’est effacée comme jeu, sa fonction demeure et
elle fait surgir au-dessus des propos des personnages, au-dessus
de leurs monologues muets, au-dessus du ressassement actuel de
leur souvenir, un autre discours où tous ceux-là sont repris, et qui
constitue le récit. Discours souverain et presque intemporel comme
pourrait l’être la mémoire des muses. L’ irruption de ce présent,
flottant presque sans date, au dernier chapitre de l’Éducation,
assure exactement les fonctions de l’invocation homérique ; mais
elle l’inverse ; elle en inverse la place dans l’œuvre, mais elle en
inverse aussi la direction puisqu’elle ne pointe pas vers l’infaillible
mémoire mythique, mais vers le simple et menu geste d’écrire 8.
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
plus limpide [...] les mécanismes du discours demeurent irré-
ductibles aux éléments du récit et à leurs combinaisons 10 ».
Cependant, dans les derniers feuillets de son texte
préparatoire, Foucault bute sur la difficulté d’assigner un
sens précis au terme « discours ». Au cœur de la littérature,
il a cru y voir un « niveau autonome », « un tout-puissant
préalable » qui fonctionne comme « condition de possibilité
pour le sujet parlant ». Mais voici qu’en sortant du champ
littéraire, il est tenté par une toute autre acception du terme,
plus proche de sa compréhension comme « genre » au sein
de la tradition rhétorique, et strictement antagoniste de la
littérature. Alors qu’on pourrait identifier la « littérature » à
une parole qui manifeste la langue elle-même et ses possibles
(ce qui la pousse vers la fiction), le « discours », exemplifié
cette fois par la harangue de Périclès au livre II de La Guerre
du Péloponnèse de Thucydide, manifesterait au contraire
ses marges extralinguistiques : qui le prononce, à l’adresse
de qui, dans quelles circonstances et à quelle fin (ce qui le
tourne vers le savoir). À ce point, par un brusque revire-
ment, le divorce semble soudain consommé entre littérature
et savoir. Et de fait, il ne sera plus question de littérature
dans L’ Archéologie du savoir, tout au moins explicitement,
ni dans la suite de l’œuvre de Foucault, à de rares exceptions
près.
À vrai dire, cette indécision quant à la notion de « dis-
cours », dans laquelle s’ensable la réflexion littéraire de
Foucault, recouvre des tensions et des incertitudes qui tra-
vaillaient tout autant le statut de la « littérature ». Ces ambi-
guïtés étaient de trois ordres : elles portaient sur l’historicité
de la littérature, sur son rapport à la « folie » et sur sa valeur
de déprise.
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
ture, ou bien ce sont des jeux destinés par leurs figures à
rassurer le langage commun plutôt qu’à l’inquiéter. Ainsi, la
majeure partie des auteurs qui ont servi à exemplifier l’auto-
implication de l’énonciation littéraire (Homère, Cervantès,
Sterne et Diderot) relèveraient en fait d’un âge pré-littéraire.
Mais on voit bien que par un autre versant, d’inspiration
blanchotienne, Foucault admet aussi une anhistoricité du
fait littéraire puisque l’essence de la littérature moderne
est sans cesse élucidée à travers des mythes antiques. Dans
sa conférence « Littérature et langage » de 1964, il pouvait
ainsi avancer, invoquant Sade et Chateaubriand : « On pour-
rait dire si vous voulez que dans la littérature, dans cette
forme de langage qui existe depuis le xixe siècle, il n’y a que
deux sujets réels, deux sujets parlants dans la littérature,
c’est Œdipe pour la transgression et Orphée pour la mort,
et il n’y a que deux figures dont on parle, et auxquelles en
même temps, à mi-voix, et comme de biais, on s’adresse,
ces deux figures, c’est la figure de Jocaste profanée, c’est
la figure d’Eurydice perdue et retrouvée 11. » On aura noté,
via Orphée, la référence implicite à L’ Espace littéraire.
Et dans « cette voix blanche des Invisibles » qu’il situe à
l’origine du poème homérique, comment ne pas reconnaître
une destitution énonciative proprement blanchotienne ?
La littérature est donc à la fois dans l’Histoire et hors de
l’Histoire, et lorsqu’elle n’existe pas encore, elle ne cesse de
se précéder elle-même.
La relation de la littérature à la « folie » n’est pas moins
ambiguë. Il y a pour Foucault une folie langagière dont on ne
saurait faire l’Histoire parce qu’elle découle intrinsèquement
de la faculté de parler. Dans « Le langage en folie », émission
radiophonique de 1963, il déclare ainsi : « Tout homme qui
parle use, au moins en secret, de l’absolue liberté d’être fou
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
avec la littérature proprement dite apparaît une autre folie,
folie réflexive si l’on veut, qui consiste pour l’écrivain à faire
face au lieu vide et aveuglant d’où émerge sa parole, lieu des
dédoublements et des répétitions sans origine. C’est, décliné
sous des formes différentes, le vide pur d’Igitur, le vol de la
pensée chez Artaud ou la prolifération des simulacres rous-
selliens. Or cette folie de l’affrontement lucide à l’impossible,
ou, en termes blanchotiens, du « désœuvrement », sans se
confondre avec la folie « clinique » dont Foucault entend faire
l’Histoire, peut coïncider avec elle. Roussel, de façon moins
spectaculaire qu’Artaud, conjoint évidemment les deux. Il est
à la fois le « pauvre petit malade » traité par Janet comme cas
clinique et l’un des écrivains qui accomplissent le mieux le
déploiement de la réflexivité discursive propre à la littérature
moderne. On peut, conformément aux thèses de l’Histoire de
la folie, l’appréhender comme victime de l’objectivation d’un
entrecroisement de « formations discursives » conduisant à
sa marginalisation et à son exclusion, ou, au contraire, le
reconnaître comme un maître méconnu de la modernité lit-
téraire. Il est frappant que le Raymond Roussel ait été publié
la même année (1963) que Naissance de la clinique sans que
Foucault ait cherché à lever l’équivoque pesant sur la « folie »
roussellienne. C’est peut-être qu’il n’en voyait aucune.
Il n’empêche que le problème ricoche sur le plan plus
large de l’indépendance (ou non) de la littérature vis-à-vis
des formations discursives qui lui sont contemporaines.
Là encore Foucault ne tranche pas de façon évidente. Dans
Naissance de la clinique, il peut ainsi associer la position
du sujet lyrique au xixe siècle et la connaissance positive de
l’homme comme relevant d’une même épistémè et il ajoute :
« Mais faut-il s’étonner que les figures du savoir et celles du
langage obéissent à une même loi profonde, et que l’irruption
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
dire propre au langage, soit réductible aux régimes discur-
sifs de son époque ? Quant au statut d’exception qui semble
seul motiver son intérêt pour Mallarmé ou pour Roussel,
quelle valeur lui accorder exactement ? Faut-il y voir, comme
dans le dossier préparatoire de l’ Archéologie du savoir, « la
tâche peut-être de toute pensée » qui serait de « laisser venir
au langage l’espace de tout langage 14 » ? Ou faut-il résolument
dissocier figures du savoir et figures du langage, « en tentant
de faire réapparaître positivement tous les discours non lit-
téraires qui ont pu effectivement se constituer à une époque
donnée et en excluant la littérature 15 » ?
Dans sa présentation d’« Homère… », Martin Rueff
estime que, dès la version finale de L’ Archéologie du savoir,
Foucault réalise ce programme en donnant congé à la litté-
rature : « Foucault ne veut pas que l’on puisse penser que le
travail du discours trouve son explication dans l’œuvre des
écrivains 16. » Si ce constat semble indéniable au regard de la
suite de l’œuvre, cela ne signifie pourtant pas que Foucault
n’ait tiré aucun savoir de la littérature. Mais ce savoir, il ne
faut pas le chercher au niveau du contenu des œuvres, de
leur valeur explicative, il faut le situer dans une certaine posi-
tion énonciative incarnée par la littérature. Paradoxalement,
ce que la particularité de la littérature a enseigné à Foucault,
c’est une propriété générale des « énoncés », qu’ils relèvent
de la médecine, du droit, de la théologie ou de l’histoire
naturelle : leur caractère impersonnel et pour partie ininten-
tionnel. J’en veux pour preuve cette remarque à laquelle il
s’attarde dans L’ Archéologie du savoir :
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
place déterminée et vide qui peut être effectivement remplie par
des individus différents 17.
© Éditions de Minuit | Téléchargé le 19/02/2021 sur www.cairn.info via Beijing Foreign Studies University (IP: 60.247.127.215)
longtemps qu’il aura scruté les discours comme champ de
savoir. Mais après L’ Archéologie du savoir, c’est le privilège
du discursif (et non pas seulement du littéraire) qui se trouve
remis en question. Sartre avait assez férocement reproché à
Foucault de n’associer ses changements d’épistémè à aucune
praxis. C’est précisément vers des pratiques que Foucault va
se tourner, c’est là qu’il cherchera à identifier des stratégies de
rupture en un adieu simultané au discours et à la littérature.
Laurent JENNY
19. Ibid.