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INTRODUCTION GENERALE

Dans un monde en perpétuelles mutations marqué par la quasi- impossibilité de l’Etat


à couvrir tous les domaines de l’économie, on assiste à une ascension de petites,
moyennes entreprises (PME) et grandes entreprises qui sont le fruit d’initiatives
privées. En effet, ces unités commerciales ou industrielles qui sont le plus souvent
l’œuvre d’un seul promoteur, ou de quelques associés tentent d’apporter des réponses
concrètes aux besoins des populations dans les domaines non couverts ou non
suffisamment couverts par l’Etat.
Néanmoins, elles évoluent pour la plupart dans le secteur de l’informel et sont
caractérisées de ce fait par l’absence de tenue d’une comptabilité fiable. Cela
s’explique en général par leur taille et leurs ressources limitées. Malheureusement ce
caractère informel de leur comptabilité constitue un handicap à leur croissance car
pour bénéficier de concours financiers de la part des prêteurs et faire face à
l'environnement concurrentiel, elles doivent disposer d’informations comptables
fiables.
Selon l’acte uniforme OHADA, <<Et sont astreintes à la mise en place d'une
comptabilité, dite comptabilité générale, les entreprises soumises aux dispositions du
Droit commercial, les entreprises publiques, parapubliques, d'économie mixte, les
coopératives et, plus généralement, les entités produisant des biens et des services
marchands ou non marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou
non, des activités économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur des
actes répétitifs, à l'exception de celles soumises aux règles de la comptabilité publique
>>1.
Afin de pallier à cela, nombreuses sont aujourd’hui ses nouvelles entreprises qui
confient la tenue de leur comptabilité à des structures externes compétentes et
spécialisées. On parle d’externalisation de la fonction comptable qui se traduit chez le
prestataire par la réalisation d’une mission d’assistance comptable. On rencontre
généralement les formes d’assistance suivantes :

 Tenue de la comptabilité en plus de l’établissement des déclarations fiscales et


sociales (cas d’une externalisation par le client de sa fonction comptable) ;
 Supervision et suivi de la tenue de la comptabilité (dans le cas où le client gère
sa comptabilité) ;
 Assistance à l’élaboration des états financiers en fin d’année ;
 Contrôle périodique de la tenue des documents comptables ;
 Élaboration de supports de suivi comptable et extracomptable ;
1
Chap. 1 Dispositions générales-art 2 de l’acte uniforme OHADA adopté le 24/03/2000
 Mise en place de la comptabilité analytique et budgétaire ;
 Assistance aux prises d’inventaire (immobilisation et stocks de marchandises) ;
 Assistance à l’élaboration des situations déclaratives fiscales (TVA, IUTS,
TPA, etc.), (CSOEC, 1998).
Toutefois, il convient de noter que la plupart des prestations d’assistance comptable se
réalise sous la première forme ci-dessus indiquée et c’est sur la base de celle-ci que
s’effectuera notre étude.

Il est à rappeler qu’au Niger, seuls les experts comptables membres de


l’ONECCA et, par extension, les sociétés valablement constituées dans les conditions
prévues par la loi sont les seules habilités à effectuer les missions de tenue et d’arrêté
de comptes. La mission d’assistance comptable a la particularité de comporter un
risque élevé en matière de responsabilité pour le professionnel comptable. Ce défi de
la qualité des missions d’assistance comptable et du risque élevé qui s’impose à la
plupart des cabinets d’expertise comptable nous emmène à nous poser la question
suivante :

Quel est le niveau de qualité du processus de conduite des missions d’assistance


comptable d’un cabinet d’expertise comptable ?
Notre intérêt pour cette étude est apparu lors d’un stage que nous avions effectué en
2020 pour le compte d’une société de transfert d’argent « ABC », mission d’assistance
assuré par un cabinet d’expertise comptable.

L’approche adopté par le cabinet dans la réalisation de ce genre de mission a suscité


notre curiosité d’explorer cette thématique afin y apporter notre modeste contribution.

De manière précise, nous avons fait l’option de traiter ce sujet comme thème de
mémoire intitulé « Diagnostic du processus de conduite d’une mission d’assistance
comptable par un cabinet d’expertise comptable ».

Aussi pour des raisons de confidentialité, de secret professionnel et aussi à la publicité


personnelle2, le nom de la société ainsi que celui du cabinet sur lequel s’appuie ce
présent document ne seront pas cité.

2
« Toute publicité personnelle est interdite » stipuler dans les provisions du code de déontologie de l’ONECCA
Ainsi, le contenu de l’étude s’articulera autour de quatre (4) chapitres présentés
en deux grandes parties :

 La première présentera le cadre méthodologique de l’étude et les différentes


aspects théoriques, développés en deux (2) chapitres :
 Chapitre I : Cadre méthodologie de l’étude et démarche du travail.
 Chapitre II : Les aspects théoriques de la recherche.
 La seconde partie est réservé au cadre pratique composé également de deux (2)
chapitres :
 Chapitre III : Présentation du cabinet et de la société (ABC).
 Chapitre IV : Présentation et analyses des résultats de l’étude.
1ère Partie : Le cadre méthodologique de l’étude et les
différentes aspects théoriques
Chapitre I : Cadre méthodologique et démarche du travail
Comme tout travail de recherche, nous avons structurés en notre étude en deux (2)
sections, le cadre méthodologique traite de la problématique de la recherche, les
objectifs de l’étude, la méthodologie de recherche et les hypothèses de l’étude en
section 1 et la démarche du travail plus précisément la démarche générale de conduite
d’une mission d’assistance comptable en section 2.

Section 1 : Cadre méthodologique de l’étude


1.1. Problématique de la recherche
Par rapport à la mission d'audit qui emprunte de nombreuses techniques, la mission
d'assistance comptable est une mission unique par ses objectifs et ses moyens. Il
favorise la promotion de la profession en lui donnant l'opportunité de réaliser un
travail de qualité dans ses missions actuelles.
De plus, l'évolution de la situation économique et sociale favorise l'évolution de la
profession d'expert-comptable afin de poursuivre son rôle d'accompagnement des
entreprises dans le domaine comptable. Par conséquent, le défi pour l'industrie est
d'améliorer continuellement la qualité du service, ce qui se traduit par le strict respect
des règles établies et la satisfaction des besoins des clients. Plusieurs raisons
expliquent la qualité insuffisante des prestations d'assistance comptable en amont :
 Les mauvais critères de sélection du prestataire ;
 Le non suivi par le client de l’exécution du contrat de prestation ;
 L’absence de reporting à périodicité courte par le prestataire pouvant permettre
au client de voir l’évolution du travail ;
 La surcharge de travail du prestataire qui dispose généralement d’un
portefeuille important de client et d’un personnel restreint ;
 Le manque de qualification du personnel ;
 La mauvaise organisation du travail (absence de méthodologie concrète,
insuffisance des outils de travail, etc.) ;
 La mauvaise définition des objectifs à atteindre lors de la signature du contrat
entre les deux parties ;
 L’absence d’un manuel de procédures retraçant les différentes étapes et actions
à mener de la réception des pièces justificatives à l’établissement des états
financiers, ou sa non actualisation lorsque le prestataire en dispose.

Ces causes entrainent inévitablement des conséquences plus ou moins graves parmi
lesquelles la perte de la clientèle, une image écornée, des poursuites judiciaires.
Pour éviter ces conséquences, plusieurs solutions sont envisageables :
 La définition de critères pertinents de sélection du prestataire ;
 La définition claire et précise par les deux parties des objectifs du contrat ;
 Le suivi et le contrôle par le client de l’exécution du contrat de prestation ;
 La mobilisation de ressources humaines suffisantes et qualifiées pour
l’exécution des missions ;
 La mise à la disposition du personnel comptable de ressources matérielles et
financières suffisantes pour une bonne exécution des missions ;
 La mise en place d’une politique de formation continue pour tenir compte des
évolutions du métier ;
 En cas d’absence, l’élaboration d’un manuel de procédures qui retrace les
différentes étapes de la mission d’assistance comptable, ou son actualisation
pour les prestataires qui en disposent ;
 Le recours à un diagnostic par la mise en œuvre de l’approche processus.

De toutes les solutions ci-dessus, la dernière nous a impressionnés car toutes les autres
solutions se combinent d'une manière ou d'une autre. La mise en œuvre de l'approche
processus permet l'amélioration des processus clés, ce qui conduit inévitablement à la
performance de la distribution de haute qualité. La plupart des cabinets comptables
sont confrontés au défi de la qualité des missions d'assistance comptable, ce qui nous
amène à nous poser les questions suivantes :
 Quelle est la politique qualité du cabinet et modèle professionnel ?
 Quelle est la qualité du processus de réalisation des tâches d'assistance
comptable ?
 Comment se mesure cette qualité dans une mission d’assistance comptable ?
 Comment améliorer ce processus de conduite des missions d’assistance
comptable ?

1.2. Objectifs de l’étude


Les objectifs de la présente étude sont déclinés en objectif général et spécifiques :
1.2.1. Objectif général

L’objectif général visé à travers cette étude est d’apprécier la qualité du processus de
conduite des missions d’assistance comptable du cabinet.
1.2.2. Objectifs spécifiques

De cet objectif général découlent les objectifs spécifiques suivants :


 Décrire le processus ;
 Analyser chaque étape du processus en fonction des bonnes pratiques en la
matière ;
 Faire des recommandations afin de contribuer à l’amélioration du processus.

1.3. La méthodologie de recherche


Pour élaborer le présent mémoire nous avons d’abord répertorié les
sources de nos informations, recenser les acteurs pouvant nous renseigner sur le
thème central de notre travail, élaboré un calendrier de rencontre pour des
entretiens. Ensuite, nous avons procédé à la synthèse des éléments des
différents entretiens et Observations avant de commencer à rédiger le brouillon
du mémoire. Les éléments issus de la consultation des ouvrages nous ont permis
de donner forme au document.
1.4. Hypothèses de l’étude

Pour le besoin de cette analyse, nous formulons deux principales hypothèses à


savoir :
 Hypothèse 1 : Le cabinet maitrise son processus de conduite des missions
d’assistance comptable.

 Hypothèse 2 : Ces processus garantissant un niveau de qualité des prestations


existent et appliqués de façon approprier.

1.5. Intérêt de l’étude

L’intérêt de notre étude se situe à trois niveaux :


 Pour nous-mêmes

Ce travail de recherche nous permettra de renforcer nos connaissances théoriques sur


l’assistance comptable, de constater sa mise en œuvre sur le terrain, mais aussi de
mettre en pratique nos capacités d’analyse d’une problématique de gestion.

 Pour le cabinet

Cette étude devrait permettre au cabinet de prendre connaissance s’il en existe, des
failles de son processus de conduite des missions d’assistance comptable et des
suggestions que nous lui formulons pour une meilleure qualité de ce processus.

 Pour l’ETEC
Notre mémoire de fin d’étude viendra enrichir la documentation de la bibliothèque de
l’école et servira de guide pour tous les étudiants qui comme nous auront à rédiger des
thèmes similaires.

Section 2 : Démarche générale d’une mission d’assistance comptable


Avant toute acceptation de la mission, le cabinet est amené à prendre rapidement
connaissance de l’entreprise afin de définir la mission, d’en apprécier les risques
éventuels et de proposer un budget. Mais, il apparaît bien vite que cette prise de
connaissance, suffisante pour une première approche de la mission, est beaucoup trop
succincte si la proposition de mission se concrétise. En outre, la connaissance d’une
entreprise n’a pas un caractère ponctuel. Elle se poursuit tout au long de la mission et
se matérialise par la constitution d’une documentation permanente sur l’entreprise
consignée dans un dossier permanent. Le cabinet procède à un diagnostic général de la
situation de l’entreprise (mise en évidence de ses forces et ses faiblesses et
appréciation de la mesure dans laquelle la pérennité de l’entreprise est assurée ou peut
être remise en cause) ainsi qu’une prise de connaissance des procédures de contrôle
interne.
2.1. La prise de connaissance de l’entité
Préparer la lettre de mission nécessite de prendre connaissance de l’entreprise et
notamment, de son organisation comptable et administrative, afin de définir les
contours de la mission et de proposer un budget d’honoraires. Pour connaître l’entité,
la démarche est la suivante :
 Collecter certaines informations sur le client : nature de l’activité, nature du
marché, activités faisant l’objet d’une réglementation spécifique, contraintes
liées à l’environnement, statut juridique, régime social et fiscal, organisation
générale de la comptabilité, système comptable utilisé, personnel comptable,
problèmes comptable spécifiques, niveau de contrôle interne, degré
d’informatisation, délais de production des états financiers ;
 Analyser ces informations en vue de définir les besoins essentiels du client et
notamment la nature exacte de la mission ;
 Apprécier les risques éventuels liés à la mission

2.1.2. La lettre de mission


La lettre de mission vise à définir l’étendue des engagements réciproques entre le
cabinet et son client. Elle est établie sur la base des données recueillies dans la phase
de connaissance de l’entité et en reprenant les données financières résultant du budget.
Dans la lettre, suivant les recommandations de l’ONECCA on doit trouver, les
objectifs de la mission, les obligations réciproques, les termes de référence, le délai
d’exécution, les conditions financières ainsi que la nécessité de l'accès sans restriction
à tout document et pièces justificatives. Lorsque les deux parties se mettent d’accord
sur les différentes clauses de la mission, cette dernière est alors acceptée par le cabinet.
2.2. Description du processus de planification de la mission
La planification de la mission passe par la mise en place d’un planning de mission et
d’un programme de travail.
2.2.1. Le planning de la mission
Le planning est un outil d’organisation interne du cabinet. Il découle directement du
budget retenu pour la mission. Il répartit les temps affectés aux collaborateurs par
dossier.
2.2.2. Le programme de travail
Le programme de travail est plus qu’un outil à caractère administratif établi dans un
but d’optimisation de la mission, comme l’est par exemple le planning de la mission.
C’est un outil réellement opérationnel destiné à orienter et guider les acteurs tout au
long des travaux. Il est établi en fonction des caractéristiques propres au client et à la
mission, émanant notamment de la connaissance de l’entreprise et des termes de la
lettre de mission. Il est souvent la réponse aux questions suivantes :
 Qu’est-ce qu’il faut faire ?
 Qui va le faire ?
 En combien de temps ?
 Et quelle est la priorité ?

2.2.3. L’organisation d’une équipe d’assistance comptable


L’équipe se compose généralement d’un expert-comptable, d’un chef de mission et
d’un ou plusieurs assistants. Lorsque la taille de la structure l’impose, les chefs de
mission sont supervisés par un directeur de mission qui est donc à un niveau
hiérarchique intermédiaire entre l’expert-comptable et le chef de mission. Mais,
lorsque la taille de la structure à assister est infime, il n’y a souvent ni expert-
comptable, ni directeur de mission, la mission est dirigée par le chef et supervisé par
l’expert-comptable.
2.2.3.1. Rôle et attributions de l’expert-comptable
L’expert-comptable assure la responsabilité entière de la mission ; à ce titre, ses
attributions principales sont :
 Assurer le contact au plus haut niveau avec le client ;
 Négocier, approuver et contrôler le budget de la mission ;
 Constituer l’équipe de travail ;
 Établir et approuver le planning de la mission ainsi que le programme de travail
;
 Contrôler l’avancement des travaux, le respect des normes et l’application des
méthodes de travail du cabinet ;
 Superviser la mission et signer tout rapport et tout courrier.

2.2.3.2. Rôle et attributions du chef de mission


Le chef de mission a la responsabilité de la conduite de la mission sur le terrain. Il est
à la fois le planificateur, l’animateur et le superviseur du travail des assistants. Il assure
aussi un contact permanent avec le client, établit les projets de rapports et de notes qui
doivent être adressés au client.
2.2.3.3. Rôle des assistants
Les assistants ont pour rôle de réaliser les travaux qui leur sont confiés par le chef de
mission, dans le cadre du programme de travail.
2.2.4. Les documents de travail
Les normes de travail conduisent le chef de mission et ses collaborateurs à documenter
leur travail dans le but de :
 Justifier le travail accompli ;
 Constituer un ensemble d’éléments de preuve vis-à-vis des tiers et vis-à-vis du
cabinet ;
 D’assurer la qualité et l’efficacité du travail grâce à la supervision ;
 Permettre la transmission de l’information. Les supports peuvent se répartir en
feuilles de travail, en dossiers de travail et en questionnaires.

2.2.4.1. Les feuilles de travail


Elles sont utilisées afin de permettre de garder la trace des travaux effectués, des
erreurs ou anomalies décelées ainsi que des suggestions formulées. Les feuilles sont
conçues et aménagées pour effectuer des travaux répétitifs. Elles évitent de concevoir à
chaque fois un cadre approprié. Chaque feuille de travail doit pouvoir se rattacher soit
en amont avec une feuille récapitulative, soit en aval avec une feuille d’analyse plus
détaillée.
2.2.4.2. Les dossiers de travail
L’objectif est de recueillir l’ensemble des feuilles de travail pour mieux organiser et
contrôler la mission, s’assurer que le programme s’est déroulé sans omission, faciliter
le travail en équipe. La structure générale des dossiers de travail conduit à distinguer le
dossier permanent du dossier de l’exercice. -Un dossier permanent proprement dit
regroupe toutes les informations générales relatives à la société ou à la structure
(projet, associations, ONG etc.) et utiles tant à la connaissance de l’entreprise dans son
ensemble qu’aux contrôles à effectuer dans les différentes étapes des missions. Il
classe tout ce qui est utile pour les missions ultérieures. Il contient des informations de
type économiques, financières, comptables, juridiques, fiscales. Il évite de reposer les
mêmes questions et nécessite une mise à jour régulière. Trois catégories de documents
sont à classer dans le dossier permanent, à savoir :
 Les documents d’information générale sur l’entreprise ;
 Les informations détaillées d’ordre juridique, fiscal et social ;
 Les feuilles de travail de vérification du contrôle interne comptable.

Tous les documents classés dans un dossier sont référencés. Le dossier de l’exercice
ou dossier annuel regroupe les documents servant de supports à l’établissement des
états financiers de l’exercice concerné par la mission. Ce dossier est constitué au fur et
à mesure du déroulement de ladite mission. Les dossiers de travail permettent au
superviseur de la mission de mieux l’organiser et la contrôler.
2.2.4.3. Les questionnaires
Les questionnaires sont utilisés pour guider le chef de mission dans ses contrôles et
son diagnostic. Ils peuvent être utilisés comme un élément du programme de travail :
dans ce cas, on raye les questions non applicables. Il existe des questionnaires pour
chaque étape de la démarche :
• questionnaire de prise de connaissance ;
• questionnaire de régularité formelle et de contrôles généraux ;
• questionnaire de diagnostic général ;
• questionnaire de contrôle interne : Système comptable ;
• questionnaire de contrôle interne des petites entreprises ;
• questionnaire de contrôles comptables, en cours et en fin d’exercice ;
• questionnaire de contrôles généraux de fin de mission.
Chapitre II : Les aspects théoriques de la recherche

L’assistance comptable, bien qu’étant une prestation d’actualité est néanmoins


méconnue du grand public et particulièrement d’un grand nombre de PME. Il s’agira
pour nous à travers ce chapitre, non seulement de nous familiariser avec ce nouveau
service professionnel mais aussi d’aider nos lecteurs à sa compréhension.

Pour ce faire, nous nous appesantirons en Première section sur les aspects tels que :
Les généralités sur la comptabilité ;

Et deuxième section, nous aborderons Le diagnostic du processus de conduite d’une


mission d’assistance comptable ;

Section 1 : Généralités sur la comptabilité et Diagnostic du processus de conduite


d’une mission d’assistance comptable.

1.1 Généralités sur la comptabilité


La comptabilité est un système d’organisation de données financières qu’une
entreprise met en place dans le but de fournir, en temps réel, l’état de sa situation
financière. Dans un premier temps, elle est un outil d’information financière, car elle
permet, à chaque clôture d’exercice, la présentation des comptes annuels afin que les
différentes parties prenantes de la société, à savoir les investisseurs, les fournisseurs,
les clients et les actionnaires, soient informés de la situation financière de l’entité.
Dans un second temps, la comptabilité est un outil de gestion car elle aide les
dirigeants de l’entité à la prise de décisions opérationnelles ou stratégiques.
L’organisation comptable diffère selon les zones d’application. En Afrique de l’ouest
précisément dans la zone UEMOA, le référentiel comptable utilisé est le
SYSCOHADA qui a connu une mise à jour avec l’entrée en vigueur, depuis janvier
2018, du nouveau référentiel appelé SYSCOHADA révisé. Cependant des normes
internationales dites normes IFRS ont été produites par l’IASB, qui est l’organisme
international chargé de l’élaboration des normes comptables internationales, pour les
sociétés cotées en bourse afin d’accroître la comparabilité des états financiers de
sociétés d'un même secteur dans des pays différents. On évalue la comptabilité à l’aide
d’outils appelés états financiers de synthèse. Ils sont au nombre de quatre :

 Le bilan ;
 Le compte de résultat ;
 Le Tableau des flux de trésorerie ;
 Et les notes annexes.

1.1.1. Pourquoi tenir une comptabilité ?

Outre sa mission de « fournisseur » d’informations financières, la comptabilité est un


moyen de preuve en cas de contrôle de l’administration fiscale, du commissaire aux
comptes ou encore, en cas de litige avec une autre entité. Sa tenue est obligatoire en
vertu des dispositions légales du SYSCOHADA REVISE qui, dans son 1er article,
stipule que : « Toute entité produisant des biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent une activité à but lucratif ou non lucratif,
doit mettre en place, pour l’information interne et externe, une comptabilité générale »
Correctement tenue, elle représente un véritable outil de preuve permettant de justifier
et de suivre différentes opérations. Elle permettra, à titre d’exemple, pour une société
civile :

 De sécuriser des montages financiers sur le plan fiscal ;


 De rendre compte de la gestion faite par le gérant aux associés (il s’agit d’une
obligation légale qui rend la tenue d’une comptabilité indirectement obligatoire)
;
 De rendre les comptes courants d’associés opposables aux tiers (notamment aux
autres associés et à l’administration fiscale) ;
 De suivre avec précision les modalités de libération du capital non appelé lors
de la création de la société par exemple (montant, associé concerné, etc.).
La comptabilité est un outil indispensable pour évaluer les performances réelles de
l’entreprise et ainsi anticiper et prévoir l’avenir.
1.1.2 Le système comptable OHADA

1.1.2.1 Historique et objectifs

Avant de définir le système comptable, nous allons nous intéresser à l’OHADA. Le


système juridique et judiciaire de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires (OHADA) est l'une des expériences d'intégration juridique les plus
réussies de la fin du 20ème siècle. Créée par le Traité de Port-Louis du 17 octobre
1993 (révisé le 17 octobre 2008 à Québec - Canada), l'OHADA est une organisation
internationale de plein exercice, dotée d'une personnalité juridique internationale, qui
poursuit une œuvre d'intégration juridique entre les pays qui en sont membres.
L'adhésion, prévue par l'article 53 du Traité, est ouverte à tout État membre de l'Union
africaine non signataire et à tout État non-membre de l'Union africaine et invité à y
adhérer d'un commun accord de tous les États parties. L'OHADA regroupe aujourd'hui
17 États (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon,
Guinée Bissau, Guinée, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, République Centrafricaine,
République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo). Les langues de travail
sont le français, l'anglais, l'espagnol et le portugais.

Son objectif est la facilitation des échanges et des investissements, la garantie de la


sécurité juridique et judiciaire des activités des entreprises. Le droit de l'OHADA est
ainsi utilisé pour propulser le développement économique et créer un vaste marché
intégré afin de faire de l'Afrique un « pôle de développement ». Les autorités de
l'UEMOA, reconnaissant le rôle important que doit jouer la comptabilité dans le
développement et l'intégration économiques des Etats de l'Union, ont décidé de
réaliser un nouveau Plan Comptable Général Commun, dénommé SYSTEME
COMPTABLE OUEST AFRICAIN, en abrégé SYSCOA, devenu applicable dans
l'Union depuis le 1er janvier 1998. Les travaux réalisés à la suite du Traité de
l'OHADA comportent un important volet de "Droit comptable" destiné à favoriser
l'harmonisation comptable ; ils ont servi de constante référence dans l'élaboration du
SYSCOA (système comptable de l'Ouest africain). Le SYSCOA s'appuie sur l'Acte
uniforme relatif au Droit comptable prévu dans le Traité de l'OHADA. Le plan
comptable lui-même a été adopté en deux étapes. Le référentiel a d’abord été adopté le
1er janvier 1998 par les 8 pays membres de l'Union économique et monétaire ouest-
africaine, puis a été étendu à tous les pays signataires du traité de l’OHADA à partir du
1er janvier 2002.

Les six objectifs du SYSCOA sont :

 L’instauration de pratiques comptables uniformes ;


 La fiabilisation de l’information financière ;
 La recherche de l’image fidèle ;
 La convergence vers les normes internationales ;
 La mise à la disposition des entreprises d’un référentiel, outil moderne de
gestion ;
 Et l’alimentation de la centrale des bilans en informations de qualité.
A noter que sont exclus de son champ d'application les banques, les établissements
financiers, les compagnies d'assurances, ainsi que les entreprises soumises aux règles
de la comptabilité publique

1.1.2.2. Le nouveau référentiel comptable

Un nouveau référentiel comptable est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2018 : le
SYSCOHADA révisé. Ce référentiel est subdivisé en deux grandes parties : L’acte
uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière et le Système
comptable OHADA qui lui est également subdivisé en deux parties : le plan comptable
général OHADA et le dispositif comptable relatif aux comptes consolidés et comptes
combinés. L’entrée en vigueur de ce nouveau référentiel est fixée à la date du 1er
janvier 2018 pour les comptes personnels ou sociaux des entités et au 1er janvier 2019
pour les comptes consolidés. Pour les entités cotées en bourses et qui doivent présenter
leurs comptes selon le référentiel des normes comptables internationales (IFRS) la date
d’entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2019. Ce nouveau référentiel est doté d’un
cadre conceptuel et de nouvelles pratiques importantes ont été érigées afin de
permettre l’amélioration du traitement comptable et la présentation des documents de
synthèse. Ainsi, nous avons répertorié quelques changements majeurs apportés par ce
nouveau référentiel :
 Les actifs fictifs sont supprimés du bilan ;
 La souscription à l’approche par les composants pour inscrire et amortir le coût
des immobilisations corporelles ;
 Un meilleur traitement sur les opérations de location ;
 La suppression de la méthode du bénéfice partiel des contrats de pluri-exercice
qui consiste à prendre en compte le bénéfice partiel en fin d’exercice seulement,
si le contrat global est bénéficiaire ;
 L’obligation faite aux entités inscrites à une bourse des valeurs ou faisant appel
public à l’épargne, de produire en sus de leurs états financiers individuels en
normes SYSCOHADA ou selon le référentiel comptable spécifique à leurs
activités, des états financiers en normes internationales d’information financière
(IFRS) afin de garantir la qualité et la comparabilité des données produites ;
 La comptabilisation des révisions majeures au détriment des provisions pour
charges à répartir ;
 La suppression du système allégé ;
 La substitution du TAFIRE par le tableau des flux de trésorerie.

1.1.3 La fonction d’expertise-comptable au Niger


La fonction d’expertise-comptable au Niger est régie par l’ordre national des experts-
comptables et comptables agréés (ONECCA). L’ONECCA a été créé le 13 juin en
vertu de la loi n°2003-023 qui consacre création l’ONECCA conformément à la
directive n°02/97/CM de l’Union Monétaire Ouest-Africaine. C’est un établissement
public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et regroupant
obligatoirement et exclusivement les personnes habilitées à exercer la profession
d’expert-comptable ou de comptable agréé. Pour exercer le métier d'expertise
comptable au Niger, il faut obligatoirement s’inscrire au tableau de l'ONECCA. Les
différentes exigences de l’ordre pour faire valider sa candidature sont disponibles soit
sur le site internet ou sur le document mise à la disposition des membres de
l’ONECCA et la clientèle. L’ONECCA regroupe entre autres :
 24 experts comptables ;
 12 sociétés d’expertise comptable ;
 25 comptables agréés ;
 01 société comptable
 08 experts comptables stagiaires.
1.1.3.1. L’accès à la profession
Selon la direction de l’ordre, est considéré comme expert-comptable, celui qui, inscrit
au tableau de l’ordre, fait profession habituellement de :
 Réviser, apprécier, vérifier et redresser les comptabilités des entreprises et des
organismes auxquels il n’est pas lié par un contrat de travail ;
 Certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle des états financiers requis
des entreprises par les dispositions législatives et réglementaires en vigueur ;
 Exercer les fonctions de commissaire aux comptes et de commissaire aux
rapports, et, à cet effet notamment, évaluer les entreprises en cas de fusion,
scission, cession, absorption, apport partiel d’actif et augmentation de capital ;
 Effectuer des audits comptables et financiers.

Nul ne peut faire usage des titres, ni exercer la profession d’expert-comptable s’il n’est
inscrit au tableau de l’Ordre et s’il n’a prêté serment d’exercer sa profession avec
conscience et probité. L’expert-comptable est un professionnel libéral, conseiller
naturel de l’entreprise, dont les missions sont définies contractuellement dans le
respect d’une éthique professionnelle contrôlée par l’Ordre.
1.3.1.2 Code de déontologie professionnelle
Une des marques distinctives de la profession comptable est qu'elle assume la
responsabilité d'agir dans l’intérêt général. En conséquence, la responsabilité d'un
professionnel comptable ne se limite pas à satisfaire exclusivement les besoins d'un
client ou d'un employeur en particulier. Pour agir dans l'intérêt général, le
professionnel comptable doit respecter les règles d'éthique prescrites dans le code des
devoirs professionnels. Le Code par rapport aux autres pays de l’UEMOA en général
comprend les principes de base de l'éthique professionnelle des professionnels
comptables et propose un cadre conceptuel permettant l'application de ces principes.
Le cadre conceptuel apporte des indications sur les principes d'éthique de base. Les
professionnels comptables sont tenus d'appliquer ce cadre conceptuel afin d'identifier
les menaces pesant sur la conformité aux principes de base, d'évaluer leur importance
et, si ces menaces ne sont pas manifestement négligeables, d'appliquer les sauvegardes
permettant de les éliminer ou de les ramener à un niveau acceptable faisant que la
conformité aux principes de base n'est pas compromise. Puis une partie qui illustre la
façon dont il convient d'appliquer le cadre conceptuel à des situations spécifiques. Elle
donne des exemples de sauvegardes susceptibles de répondre de façon appropriée aux
menaces entravant la conformité aux principes de base et présente des exemples de
situation où il n'existe pas de sauvegardes permettant de juguler ces menaces et où par
conséquent il convient d'éviter l'activité ou les liens qui les occasionnent. Et enfin,
présente les autres devoirs et obligations des professionnels comptables et, en
particulier, les rapports des membres de l’ONECCA avec la clientèle, avec l’Ordre et
entre professionnels comptables. Sont également exposées les conditions d’exercice de
la profession, les obligations liées au stage d’expertise comptable et à la formation
continue ainsi que les sanctions applicables.

1.1.4. Organisation comptable : Les documents de synthèse


 Le Bilan
La définition du bilan qui est donnée dans l’acte uniforme du SYSCOHADA révisé est
la suivante : « le bilan est un état de synthèse qui permet de décrire en termes d’actif et
de passif la situation patrimoniale de l’entité à une date donnée. » Le bilan est
constitué de deux parties : l’actif et le passif. Dans la partie « actif » on y retrouve tous
les éléments ayant une valeur économique positive. L’actif est considéré comme une
ressource contrôlée par l'entité résultant d'événements passés et pouvant procurer à
l’entité des avantages économiques futurs. Il comprend :
 L’actif immobilisé qui englobe les immobilisations corporelles, incorporelles et
financières ;
 L’actif circulant qui englobe les actifs assurant la fonction d’exploitation de
l’entité ;
 La trésorerie-actif qui représente les avoirs et disponibilités de l’entité.

Le Passif est considéré comme l'ensemble des ressources permettant à une entité de
financer son actif. Il est constitué :
 Des capitaux propres et dettes financières aussi appelés ressources stables ;
 Du passif circulant ;
 De la trésorerie-passif.

Le bilan élabore ces éléments selon trois grandes fonctions que sont : la fonction
d’investissement, la fonction de financement et la fonction d’exploitation.
 Le compte de résultat
Le compte de résultat est un document de synthèse que les entités doivent présenter à
la fin de leur exercice afin d’avoir une vue globale sur leur performance économique.
Ce document synthétise l’ensemble des charges et des produits de l’entité au cours
d’une période donnée et indique le résultat des activités. L’élaboration du compte de
résultat fait ressortir des soldes intermédiaires de gestion que sont :
 La marge commerciale qui permet de connaitre les performances des entités
commerciales ;
 La valeur ajoutée qui représente la différence entre la production et la
consommation ;
 L’excédent brut d’exploitation qui représente la ressource tirée de l’exploitation
après rémunération du facteur travail ;
 Le résultat d’exploitation qui représente la ressource nette dégagée par la
totalité des opérations d’exploitation ;
 Le résultat financier qui représente la différence en les produits financiers et les
charges financiers ;
 Le résultat de l’activité ordinaire qui est le résultat issu de l’activité courante et
habituelle de l’entité ;
 Le résultat hors activité ordinaire qui est le résultat des opérations non
récurrentes de l’entité ;
 Le résultat de l’exercice qui représente le revenu destiné aux associés.

 Le tableau des flux de trésorerie


Ce document a remplacé le TAFIRE (Tableau financier des ressources et des emplois).
Le tableau des flux de trésorerie est un tableau retraçant l’ensemble des entrées et des
sorties de trésorerie de l’entité. Ce tableau comporte trois grandes catégories que sont :
 Les flux de trésorerie des activités opérationnelles ;
 Les flux de trésorerie des activités d’investissement ;
 Les flux de trésorerie des activités de financement.
Les flux de trésorerie liés aux activités opérationnelles sont les variations de liquidité
relatives à l’activité principale de l’entité et de toute autre activité différente des
activités d’investissement et de financement. Le montant de ces flux indique le besoin
net de l’entité en matière d’investissement. Les flux de trésorerie liés aux activités de
financement sont ceux qui proviennent des activités affectant la structuration des
capitaux propres et des emprunts de l’entité. Cette section du tableau permet de faire
une analyse sur la politique de financement de l’entité à savoir si l’entité se finance sur
fonds propres ou sur dettes financières. Les activités d’investissement sont
représentées par les acquisitions et les sorties d’actifs à long terme. Ces flux
d’acquisition et de cession d’immobilisations permettent d’évaluer la politique
d’investissement du dirigeant de l’entité et la rentabilité de ses décisions.
 Les notes annexes
Elles correspondent à des informations supplémentaires et des commentaires faites sur
le bilan, le compte de résultat et le tableau des flux de trésorerie. Les notes annexes
prennent en compte toutes les informations susceptibles d’influencer l’opinion des
lecteurs des états de synthèse. Une déclaration de conformité au plan comptable
OHADA doit obligatoirement être attachée aux notes annexes. Les éléments figurant
dans les notes annexes doivent faire l’objet de référence vers l’information liée dans
chaque état de synthèse.

Section 2 : Diagnostic du Processus de conduite d’une mission d’assistance


comptable

2.1 Processus de conduite d’une mission d’assistance comptable

Le processus de conduite des missions d’assistance comptable fait l’objet d’une


normalisation. C’est le cas en France avec la norme professionnelle applicable à la
mission de présentation des comptes (NP 2300) définie par le Conseil Supérieur de
l’Ordre des Experts Comptables (CSOEC). Toutefois, ce processus ne fait pas encore
l’objet d’une normalisation propre à l’espace OHADA qui s’appuie de ce fait sur les
normes françaises en la matière. De manière résumée, les différentes étapes de la
mission d’assistance comptable dans sa forme la plus courante sont les suivantes :

 Acceptation de la mission par les parties et rédaction de la lettre de mission ;


 Prise de connaissance du client ;
 Reporting périodiques et élaboration des déclarations fiscales et sociales ;
 Clôture des comptes ;
 Travaux d’arrêté des comptes ;
 Travaux de fin de mission, (CSOEC, 2012).
2.2.1.1 Phase préliminaire

Cette phase comprend l’acceptation de la mission par les parties et la rédaction du


contrat.

2.2.1.1.1 Acceptation de la mission

Selon le CNCC (1988), « il conviendra d’évaluer périodiquement la liste des clients


potentiels et celle des clients existants. Avant de décider d’accepter ou de conserver un
client, il sera nécessaire d’évaluer l’indépendance du cabinet, sa capacité de satisfaire
les demandes du client, ainsi que l’intégrité de la direction de ce dernier ».

En effet, un cabinet doit avoir en place des politiques et des procédures régissant
l’acceptation de nouveaux clients et l’évaluation permanente des clients actuels. Avant
d’accepter un nouveau client, il faut s’enquérir de son historique, de ses attitudes et de
ses valeurs.

A cet effet, le professionnel pourra réunir certaines informations préalables sur :

 La manière dont le client s’est adressé au cabinet et les raisons pour lesquelles
le client est conduit à recourir ou à changer son prestataire ;
 Sa situation juridique et financière en recueillant les informations auprès des
milieux des affaires et bancaires ;
 La qualité de la direction ;
 La compétence du personnel comptable et financier et le bien-fondé du système
comptable et de contrôle interne ;
 L’évolution de l’activité de l’entreprise et sa position concurrentielle.
Cette prise de connaissance est complétée par la revue des états financiers et
documents fiscaux, sociaux et juridiques du client.

A cet égard, certains facteurs doivent être pris en considération avant l’acceptation
d’une nouvelle mission à savoir :

 La capacité d’exécuter le travail ;


 L’indépendance ;
 Le risque professionnel ;
 La prise de contact avec son prédécesseur le cas échéant.
 La capacité d’exécuter le travail
Le cabinet doit s’assurer qu’il possède les compétences, l’expérience et l’effectif
nécessaires pour exécuter la mission conformément aux normes généralement
reconnues, aux règles de déontologie et aux lois applicables à l’entreprise dans les
délais impartis, (CNCC,1988).

 L’indépendance
Les règles de déontologie exigent des professionnels comptables qu’ils demeurent
libres de toute influence, de tout intérêt ou de toute relation qui pourrait porter atteinte
à leur objectivité ou à leur jugement professionnel. A cet effet, toute relation avec le
client qui pourrait indiquer un conflit d’intérêts, doit être évitée, (CNCC, 1988).

 Le risque professionnel
Avant d’accepter une nouvelle mission, il faut apprécier avec soin le risque
professionnel potentiel auquel le cabinet pourrait être exposé. Il s’agit notamment du
risque de perte, de préjudice, de poursuites ou d’atteinte à l’image. Pour cela, il faut se
renseigner suffisamment sur la réputation et l’intégrité de la direction de l’entreprise
cliente, la situation financière de l’entité et ses engagements et la situation générale du
secteur d’activité, (CNCC, 1988).

 La prise de contact avec son prédécesseur


Les règles de déontologie exigent du professionnel comptable pressenti qu’il se mette
en rapport avec son prédécesseur avant d’accepter une mission, et ce, afin de
déterminer les facteurs dont il devrait tenir compte avant de prendre sa décision,
(CNCC, 1988).

Tous ces éléments, qui devront être reconsidérés dans certaines circonstances, ne sont
que pour aider le professionnel à prendre une décision éclairée, et le cas échéant, à
bien définir le domaine de la mission afin d’envisager les possibilités effectives de sa
réalisation avec une bonne qualité. Ceci débouchera sur une convention ou une lettre
de mission proposée au client.

2.2.1.1.2 Signature de la lettre de mission

Après acceptation par les parties des conditions générales d’intervention et en


application du code de déontologie des experts comptables, le prestataire établit une
lettre de mission dans laquelle il définit les termes, les conditions de la mission et les
obligations réciproques des parties.

Cette lettre constitue un contrat qui a pour objectif principal de s'assurer qu'il n'existe
aucun malentendu avec le client quant aux termes de la mission. Elle facilite la
planification des travaux et permet de confirmer l'acceptation ou le maintien de la
mission qui est confiée à l’expert-comptable.

La lettre de mission comporte en général les éléments suivants :

 La nature et l’objectif de la mission y compris le fait qu'elle ne constitue ni un


audit, ni un examen limité ;
 Les obligations et responsabilités respectives de l’expert-comptable et de la
direction de l’entité dans le cadre de la mission ;
 La périodicité ou la durée de la mission et les modalités de fin de mission ;
 Le fait que la mission n’a pas pour objectif de déceler les erreurs, actes illégaux
ou autres irrégularités, par exemple des fraudes ou des malversations
éventuelles ;
 La nature des informations à communiquer par la direction et le fait que celle-ci
est responsable de la fiabilité, de l'exhaustivité et de l’exactitude des
informations fournies à l’expert-comptable ;
 Le référentiel comptable sur la base duquel les comptes sont présentés ;
 La forme du rapport établi à l’issue de la mission ;
 Les honoraires et les modalités de paiement, (CSOEC, 1998).
La phase préliminaire est la plus importante du processus car elle conditionne le succès
de la mission.

2.2.1.2 Phase d’exécution de la mission

Cette phase s’étend de la prise de connaissance du client à la réalisation des travaux


d’arrêté des comptes.

2.2.1.2.1 Prise de connaissance du client

Toute entreprise présente des spécificités qui résultent de son environnement, de son
activité ou de son historique. Dans le cadre d’une mission d’assistance comptable, il
importe d’identifier et de cerner ces dernières pour mieux appréhender les termes de la
mission aussi bien sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif. Il revient alors au
professionnel de collecter un certain nombre d’informations relatives aussi bien à
l’organisation interne qu’à l’organisation légale de l’entreprise. Cette recherche facilite
l’identification des éléments essentiels et des risques éventuels non traduits dans les
comptes, (LEMANT, 1995).

C’est une réflexion qui permet en outre de bien saisir :

 Les modalités de réalisation de l’activité de l’entreprise : principales fonctions,


fonctions sous-traitées, engagements contractuels, conventions collectives, etc.
 La documentation comptable et la documentation relative au système
d’information existantes ;
 Le manuel des procédures du contrôle interne ;
 Les notes internes ;
 Les états financiers des exercices écoulés ;
 Les réglementations spécifiques au marché, à l’activité de l’entreprise et à son
cadre juridique ;
 Les réglementations sociales et fiscales spécifiques à l’entreprise.
La recherche documentaire est généralement réalisée par le responsable de la mission.

2.2.1.2.2 Planification des travaux

La planification doit être organisée de façon à permettre de traiter à temps les


problèmes qui pourront être rencontrés et de respecter les délais définis avec le client
ou imposés par la réglementation légale.

Le prestataire doit s’assurer de la disponibilité des moyens humains et matériels


programmés pour l’intervention au niveau d’une mission donnée conformément au
calendrier qu’il entend proposer. La constitution d’une équipe d’intervenants devrait,
en tout état, se faire dans le souci d’optimiser la relation entre la qualité générée et le
coût qui s’en suit.

En outre, la planification a pour but d'assurer la qualité et l'efficacité dans le


déroulement de la mission à réaliser.

Selon le CSOEC (2012), elle conduit à :

 Planifier le déroulement des travaux dans le temps avec l’estimation du temps


alloué ;
 Organiser l'équipe d'intervenants en adéquation avec la mission à réaliser ;
 Définir les travaux à effectuer, en lien avec l'entreprise, en établissant un
programme de travail adapté.
Dans le détail, le programme de travail dresse la liste des points à examiner, des
travaux à réaliser, des rapprochements à faire et des contrôles de concordance et de
cohérence à établir. En fait, il doit être conçu comme un élément adaptable aux
circonstances rencontrées au cours du déroulement de la mission.

2.2.1.2.3 Reporting périodiques et élaboration des déclarations fiscales et sociales

Il s’agira dans ce point de faire ressortir le contenu de ces deux activités :

 Reporting périodiques
Ces travaux se déroulent selon la périodicité définie par les parties (mensuelle,
trimestrielle, semestrielle, rarement annuelle) et ont pour avantage de réduire
considérablement la charge de travail en fin d’exercice. Ils contribuent ainsi à mieux
organiser les travaux d’arrêté de comptes qui conduisent à l’élaboration des états
financiers annuels. Il s’agit essentiellement de :

 La collecte et la classification des pièces comptables ;


 Les imputations comptables ;
 La saisie informatique.
Une fois les travaux relatifs à une période, terminés, ils font l’objet de revue et de
validation par le superviseur avant de passer à une autre période.

 Elaboration des déclarations fiscales et sociales


Concomitamment aux reporting périodiques, le prestataire procède à l’élaboration de
certaines déclarations. C’est le cas en général des déclarations de Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA), de l’Impôt Unique sur les Traitements et Salaires (IUTS), de la Taxe
d’Apprentissage (TAP) et de la cotisation de sécurité sociale (CNSS).

Certaines déclarations sont quant à elles annuelles. C’est le cas de l’Impôt sur le
Bénéfice (ISB) et de l’Impôt du Minimum Forfaitaire (IMF).

2.2.1.1.2.4 Clôture des comptes

Elle a lieu en général le 31 décembre de chaque année et marque le début des travaux
d’arrêté des comptes. Au cours de cette étape, le prestataire recense et collecte auprès
de la direction les informations nécessaires pour déterminer les écritures de
régularisation ou d’inventaire, notamment :

 Les taux d'amortissement applicables ;


 L'état récapitulatif du stock de marchandises et des en-cours de production,
établi et signé par la direction ;
 La liste éventuelle des travaux faits par l'entreprise pour elle-même ;
 La liste des créances douteuses ;
 Les dépréciations d’actifs ;
 Le montant des provisions ;
 Le dénouement des opérations bancaires à la clôture ; Etc., (csoec, 2012).

2.2.1.2.5 Travaux d’arrêté des comptes

Ces travaux sont la constatation des écritures de régularisation, le contrôle des


comptes, la prise en compte des évènements postérieurs à la clôture de l’exercice.

 Les écritures de régularisation


Il s’agit d’un certain nombre d’écritures qui sont passées en fin d’exercice à partir de la
balance générale avant inventaire.

L'objectif des écritures de régularisation est de prendre en compte, sur le plan


comptable, les divergences entre les valeurs réelles des éléments du patrimoine et les
soldes des comptes correspondants avant inventaire. Elles concernent : les
amortissements et les provisions, les charges et les produits et les autres comptes du
bilan, (Groupe Revue Fiduciaire, 2003).

 Les amortissements
Les dotations annuelles aux amortissements sont passées pour chaque immobilisation
en tenant compte des dates d’entrée et de sortie. Si l’entreprise établit des situations
intérimaires, il s’agira de passer les écritures pour la dernière période, (Groupe Revue
Fiduciaire, 2003).

 Les provisions
Le droit comptable OHADA distingue trois types de provisions :

 Les provisions pour dépréciation d’éléments d’actif appelées charges


provisionnées lorsqu’elles concernent l’actif à moins d’un an ;
 Les provisions pour risques et charges ;
 Les provisions réglementées.
Les événements, opérations et actifs devant entraîner des provisions doivent être
connues en vue du respect du postulat de prudence.

 Les charges et produits


La régularisation des charges et des produits découle de l’application du principe de
l’'indépendance des exercices. Ce principe consiste à rattacher à chaque exercice les
produits et les charges le concernant et rien que ceux-ci. Il oblige à faire sortir du
résultat les charges et les produits concernant les exercices futurs ; ce qui entraîne des
ajustements.

Les écritures devant être passées concernent :

 Les charges à payer et charges constatées d’avance ;


 Les produits à recevoir et produits constatés d’avance ;
 Les intérêts à payer et à recevoir ;
 Les réductions attendues des fournisseurs et celles à accorder aux
clients ;
 Les opérations pluri-exercices en cours, (Sambe & Diallo, 2003).
 Les autres comptes du bilan
Les écritures d’ajustement doivent être passées sur tous les comptes du bilan pour
lesquels il y a un décalage entre le solde comptable et l’inventaire physique réalisé. Par
exemple, il peut être nécessaire de passer des écritures pour solder des avances sur des
immobilisations déjà livrées et dont les montants figurent toujours dans ces comptes,
(Groupe Revue Fiduciaire, 2003).

 Contrôle des comptes


Selon le CSOEC (2012), à partir de la balance générale après écritures d’inventaire,
l’expert- comptable procède à la lecture d’ensemble des comptes afin de s'assurer que
ceux-ci :

- Ne présentent pas d’anomalies manifestes ;


- Ne sont entachés d'aucune erreur mathématique ;
- Donnent une information cohérente et vraisemblable.
Pour ce faire, il effectue des contrôles par sondages sur les comptes de bilan et de
résultat les plus significatifs de l’activité de l’entité : justification des soldes,
rapprochement avec des pièces justificatives externes, recoupement avec des pièces
justificatives internes. Il prend en considération le caractère significatif des données.
En outre, au cours de cette phase de lecture, il met en œuvre des procédures
analytiques pour le contrôle de la cohérence et de la vraisemblance des comptes.

L’application de cette technique lui permet de vérifier la cohérence et la vraisemblance


des comptes pris dans leur ensemble au regard des éléments collectés tout au long de
ses travaux sur l'entité et son secteur d'activité.

Lorsque ces procédures analytiques mettent en évidence des informations qui ne sont
pas en corrélation avec d'autres informations, des variations significatives ou des
tendances inattendues, il détermine les procédures complémentaires à mettre en place
pour expliquer ces variations et ces incohérences.

Lorsqu’à l’issue des procédures complémentaires mises en œuvre ces incohérences


sont confirmées, l’expert-comptable s'efforce d'obtenir des explications de la direction.
Si les explications données ne sont pas pertinentes et que les informations comptables
présentées sont considérées par ce dernier comme insuffisantes pour l’utilisateur des
comptes, il en tire les conséquences dans son rapport en formulant, selon les cas, une
conclusion avec observation ou un refus d’attester.

 Prise en compte des évènements postérieurs à la clôture de l’exercice


Les événements postérieurs sont les événements intervenus au cours de l’exercice ou
d’un exercice antérieur et qui ne sont connus qu’entre la date de clôture de l’exercice
et celle d’arrêté des comptes.

Les événements postérieurs peuvent avoir ou non un lien avec une situation existant à
la clôture de l’exercice. Leur prise en compte pour la détermination du résultat de
l’exercice doit respecter les conventions comptables suivants :

• Prudence

Seuls doivent être pris en compte, les événements susceptibles de générer une
diminution du résultat (risque ou perte). Les événements susceptibles de générer un
produit ne sont pris en compte qu’exceptionnellement.

• Continuité de l’exploitation
La détermination du résultat annuel doit être effectuée dans le cadre du principe de
continuité. Dans l’hypothèse où un événement n’ayant aucun lien direct prépondérant
avec une situation existant à la clôture de l’exercice survient entre la date de clôture et
la date d’établissement des comptes, une information est donnée en annexe si cet
événement est susceptible, par son influence sur le patrimoine et la situation financière
de l’entité, de remettre en cause la continuité de l’exploitation.

Les évènements postérieurs sont à intégrer aux comptes s’ils procurent des
informations permettant :

o Soit de mieux estimer les sommes relatives aux conditions existant à la


clôture de l’exercice ;
o Soit de remettre en cause l’hypothèse de continuité de tout ou partie de
l’entreprise.
2.2.1.3 Travaux de fin de mission

Il s’agit de l’édition des états financiers, de la documentation des travaux et de


l’élaboration du rapport de fin de mission.

2.2.1.3.1 Edition des états financiers

Les états financiers annuels sont édités après la phase de contrôle des comptes. Pour
les comptes personnels dans l’espace OHADA, ils comprennent le bilan, le compte de
résultat, le Tableau de Flux et de Trésorerie (TFT), ainsi que les notes annexées.

Ces états financiers sont rendus obligatoires en tout ou en partie, en fonction de la


taille des entreprises appréciée selon des critères relatifs au chiffre d'affaires.

En fonction des critères définis, il existe trois classifications :

- les entreprises assujetties au système normal (droit commun) qui sont tenues de
présenter un bilan, un compte de résultat, un TFT et une note annexée ;

- les entreprises assujetties au système allégé (PME/PMI) qui présentent un bilan,


un compte de résultat et une note annexée ;
- les très petites entreprises assujetties au système minimal de trésorerie pour
lesquelles un bilan, un compte de résultat et un état de variation de l’avoir net sont
exigés.

2.2.1.3.2 Documentation des travaux

L’expert-comptable constitue un dossier de travail pour chacune des entités pour


laquelle il effectue une mission d’assistance comptable. Le dossier de travail contient
la documentation des travaux ; celle-ci doit permettre à un autre professionnel
expérimenté n’ayant pas pris part à la mission d’être en mesure de comprendre les
problématiques rencontrées au cours de la mission et d’apprécier la pertinence des
travaux réalisés par l’expert-comptable.

L’expert-comptable documente et formalise dans ce dossier, les travaux effectués et


notamment les discussions intervenues avec la direction ou avec d’autres
interlocuteurs qui portent sur les problématiques susceptibles d’avoir une incidence
significative sur les comptes. Dans le cas où il a identifié une information
contradictoire ou incohérente susceptible d’induire en erreur le lecteur des comptes, il
documente dans le dossier de travail la manière dont cette contradiction ou cette
incohérence a été résolue pour la présentation finale des comptes. Le dossier de travail
comprend en général :

 Toutes les informations utiles sur l'entreprise pour la mission en cours et les
missions ultérieures ;
 Tous les documents de travail relatifs aux comptes annuels de l'exercice.
De manière détaillée, le dossier contient :

 Un exemplaire de la lettre de mission ;


 Les documents juridiques de l’entité et les contrats importants ;
 La description de l'entreprise et de son activité ;
 La description du système comptable ;
 Un programme de travail adapté et un questionnaire aide-mémoire ;
 Le grand livre si celui-ci a été utilisé comme feuille de travail et qu’il
fait apparaître les contrôles opérés ;
 Les feuilles de travail relatives à l'arrêté des comptes ;
 Les feuilles de travail relatives à l’examen de la cohérence et de la
vraisemblance
 Une note de synthèse générale ;
 Un exemplaire des comptes définitifs ;
 Une copie signée du rapport établi, (csoec, 2012).
Dans le cas d’une mission récurrente, les éléments ci-dessus cités font l’objet d’une
actualisation dans un dossier existant appelé dossier permanent.

2.2.1.4 Rapport de fin de mission

Le rapport émis à l'issue d'une mission d’assistance comptable prend la forme d’une
attestation qui comporte une conclusion exprimant une assurance formulée sous une
forme négative sur la cohérence et la vraisemblance des comptes pris dans leur
ensemble. Les comptes annuels sont annexés à l'attestation. L’expert-comptable évalue
si les éléments collectés lors de ses travaux ont un caractère suffisamment probant
pour étayer cette conclusion.

L’expert-comptable formule dans l’attestation soit :

 Une conclusion favorable sans observation(s) ;


 Une conclusion favorable assortie d’une ou de plusieurs observations ;
 Un refus d’attester, (csoec, 1995).
 Conclusion favorable sans observation(s)
L’expert-comptable formule une conclusion sans observation (s) lorsqu’il a pu mettre
en œuvre sans limitation toutes les diligences correspondant à une mission d’assistance
comptable et qu’il n’a relevé, au cours de ses travaux, aucun élément de nature à
remettre en cause la cohérence et la vraisemblance des comptes pris dans leur
ensemble.

 Conclusion favorable avec observation (s)


L’expert-comptable formule une conclusion avec observation(s) :
- lorsqu’il a rencontré au cours de sa mission des limitations dans ses diligences ;

- lorsqu’il a relevé une ou plusieurs incertitudes affectant les comptes ;

- lorsqu’il est en désaccord avec le client sur une ou des options prises par ce
dernier.

Toutefois, il faut qu’il estime que les incidences de ces faits sur les comptes ne sont
pas suffisamment significatives pour refuser d’attester la cohérence et la
vraisemblance de ceux-ci mais qu’elles méritent d’être portées à la connaissance des
utilisateurs des comptes.

 Refus d’attester
L’expert-comptable exprime un refus d’attester lorsqu’il estime que les incidences des
faits relevés sur les comptes sont d’une importance telle qu’il ne peut obtenir un
niveau d’assurance suffisant.

Cependant dans la pratique, certaines diligences mal exécutées peuvent avoir des
répercussions négatives sur la qualité de la mission. Il conviendra donc d’élaborer un
diagnostic afin de déceler les causes et tenter d’apporter des solutions. Mais comment
élaborer le diagnostic d’un processus d’assistance comptable ?

2.3 Diagnostic du processus de conduite d’une mission d’assistance comptable


Le diagnostic de processus ou management des processus va de l’identification des
activités clés à leur amélioration. Il est aussi qualifié d’« approche processus » car il
consiste à aborder le fonctionnement de l’entreprise par ses processus. Il fait évoluer la
façon de travailler ; des possibilités de rationalisation des activités apparaissent et
l’amélioration d’un processus a un impact visible et direct sur le produit ou service.

Notre revue de littérature ne nous a pas permis d’identifier une démarche de diagnostic
propre au processus de conduite des missions d’assistance comptable. Cependant, à
l’image de nombreux processus, celui-ci peut faire l’objet d’un diagnostic par la mise
en œuvre d’une démarche standard organisée en trois grandes phases que sont : le
choix des activités clés, l’analyse et l’amélioration. En outre, pour ce type de processus
(processus de conduite des missions d’assistance comptable), l’approche retenue est
généralement « l’amélioration processus » qui consiste à améliorer une partie du
processus plutôt que le processus dans sa totalité. Elle s’oppose à la « Réingénierie du
processus » qui vise à reconcevoir le processus dans son ensemble.

2.3.2.1 Choix des activités clés

Cette première phase consiste essentiellement en la définition des activités clés du


processus.

2.3.2.1.1 Définir les activités clés

Il s’agit de sélectionner les activités qui permettent à l’organisation d’atteindre


majoritairement les objectifs qu’elle s’est définis à travers le processus.

C’est à chaque organisme de déterminer les activités clés de son processus. La


détermination des activités clés est de la responsabilité de la direction3.

Les activités clés du processus de conduite des missions d’assistance comptable


généralement identifiées sont :

 Accepter la mission ;
 Rédiger et signer la lettre de mission ;
 Prendre connaissance du client ;
 Planifier les travaux ;
 Réaliser les reporting périodiques et élaborer les déclarations fiscales et sociales
périodiques ;
 Clôturer les comptes ;
 Arrêter les comptes ;
 Éditer les états financiers ;
 Documenter les travaux ;
 Rédiger le rapport de fin de mission
2.3.2.1.2 Analyse des activités clés

Cette deuxième phase est l’objet de quatre étapes et s’étend de l’élaboration du


logigramme à l’analyse critique du processus.
3
(JAMBART & CABY, 2000)
2.3.2.1.3 Effectuer la représentation graphique (ou logigramme)

A ce niveau, il s’agit de schématiser le processus afin de se faire une vue d’ensemble


des activités qui le composent, des interconnexions entre ces activités. La
représentation graphique du processus ou logigramme4 est un outil de description des
processus mais qu’il convient de compléter par d’autres outils comme la description
narrative afin de se faire une connaissance plus approfondie du processus.

A travers la figure ci-après, nous présentons la représentation graphique d’un


processus donné.

Figure 1 : Représentation graphique d’un processus


Phases
Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4

Acteurs

Source : Brandenburg & Wojtyna (2003 :20) /extrait du mémoire de fin de cycle
SAWADOGO Wendlasida Kader – MPTCF (2012/2013 : 24p) – CESAG

2.3.2.2 Etablir un listing des dysfonctionnements

Après la description des activités, pour chaque activité sélectionnée, on établit une liste
des dysfonctionnements apparents ou réels qui devront faire l’objet d’une analyse
détaillée. En effet, il s’agira pour chaque activité, par le biais des tâches que la
composent, de détecter les anomalies susceptibles d’affecter sa bonne exécution.

4
Un logigramme est un outil visuel utilisé en communication, pédagogie, de Lean management, de gestion de projet/planification ou lors
de démarches de Qualité, hygiène, sécurité, environnement, d'aide à la décision de gestion du risque ou lors de démarches de créativité.
Parmi les dysfonctionnements cités, déterminer :

Ceux qui touchent spécifiquement à une activité ;


Ceux qui touchent plusieurs activités à la fois, (IZOLAND, 2013).

2.3.2.3 Effectuer l’analyse critique du processus par une analyse détaillée des
dysfonctionnements

A ce niveau, les dysfonctionnements préalablement identifiés feront l’objet d’une


analyse détaillée. Pour ce faire, plusieurs outils peuvent être utilisés :

Diagramme causes et effets (ou diagramme d ’Ishikawa)5 ;


Brainstorming ;
Le diagramme de Pareto6 ;
QQOQCCP : Quoi, Qui, Où, Quand, Comment, Combien, Pourquoi ? ;
Analyse de la Relation Client/Fournisseur Interne (RCFI) ;
AMDEC : Analyse des Modes de défaillance et leurs Effets et de leur Criticité 7.
Cette analyse consistera pour chaque faille, à rechercher les causes apparentes ou
réelles ainsi que leurs conséquences sur le fonctionnement de l’activité.

Il faut noter que les causes réelles d’un phénomène sont souvent fort éloignées des
causes apparentes8.

2.3.2.3.1 Analyser de manière critique le processus en vue de l’améliorer

Cette étape pose les bases de la phase d’amélioration. Elle consiste, sur la base des
résultats obtenus de l’analyse des dysfonctionnements, à réfléchir sur les solutions qui
peuvent être adoptées pour une correction de ces failles et une amélioration de la
qualité du processus.

2.3.2.4 Amélioration du processus

5
Ce diagramme représente de façon graphique les causes aboutissant à un effet. Il peut être utilisé comme outil de modération d’un
remue-méninge et comme outil de visualisation synthétique et de communication des causes identifiées.
6
Le diagramme de Pareto est un graphique représentant l'importance de différentes causes d'un phénomène.
7
MITONNEAU, 2006
8
Pointe de l’iceberg
La troisième phase regroupe les étapes d’élaboration du plan d’action, de pilotage et
d’évaluation.

2.3.2.4.1 Etablir un plan d’action

La reconfiguration de certaines activités du processus s’inscrit dans une véritable


démarche d’innovation et de changement.

Le plan d’action doit reprendre :

Les recommandations d’amélioration à mettre en place ;


La maîtrise du processus nouvellement amélioré (pilotage, évolution,).
Il faudra aussi s’assurer que l’organisation dispose de tous les moyens, humains,
matériels nécessaires à la mise en œuvre des actions.

2.3.2.4.1.1 Piloter et Evaluer

Une fois l’amélioration du processus réalisée, il faut en assurer la maîtrise en :

Se donnant les moyens de repérer et de mesurer ses résultats ou performances, par des
indicateurs d’évaluation (tableaux de bord - mesures & indicateurs) ;

Écrivant éventuellement les nouvelles procédures ;


En programmant des examens détaillés à intervalles réguliers pour fixer, le cas
échéant, de nouvelles améliorations, (IZOLAND, 2013).

2.3.2.5 Modèle d’analyse


Le travail théorique en-cours nous a permis de proposer un modèle théorique pour
résoudre le problème posé. Nous proposons donc de manière schématique le modèle
d’analyse suivant :
Figure 2 : Modèle d’analyse

PHASES ETAPES OUTILS

Entretien
CHOIX Identification des activités
Analyse
clés du processus
documentaire

Description des Entretien


Activités clés Observation
Analyse
documentaire

Identification des Entretien


ANALYSE Faiblesses du Observation
processus

Analyse des faiblesses - Diagramme


d’Ishikawa

Recommandations Connaissances
personnelles
AMELIORATION
Ouvrages
Diagramme
Source : Nous-mêmes

2ème Partie : Cadre Pratique de l’étude

.
CHAPITRE III : Présentation du Cabinet et de la société ABC
Dans ce chapitre nous avons délibérément fait le choix d’une présentation sommaire
respectivement du cabinet en section 1 et de l’entreprise ABC en section 2 avant de
nous permettre de gagner en efficacité car notre travail n’est orienté vers
l’établissement d’une monographie de ces deux institutions.
Section 1 : Présentation générale du cabinet
Le cabinet est une entreprise individuelle crée en janvier 2020. C’est un cabinet dont la
représentation est basée à Niamey. Ce cabinet nigérien qui a pour partenaire plusieurs
cabinet de la place et à l’internationale. Dans son approche pédagogique, le cabinet
apporte sa contribution à la formation des cadres à travers l’offre des stages pratiques
aux étudiants qui en fait la demande.
1.1 Objectif du cabinet

Le cabinet réalise les missions à la demande de ses clients en étroite collaboration avec
leurs services.
La personnalisation des prestations est un souci majeur pour le cabinet. Ainsi, le
cabinet implique les clients dans la mise en place des outils de gestion intégrés aux
fins de les amener à prendre ne charge et à appliquer les recommandations formulées.
Les interventions s’appuient sur des méthodologies et des outils pratiques éprouvés
que le cabinet adopte au contexte et aux objectifs des missions.
Au-delà des résultats attendus d’une mission, le cabinet veille :
 A transférer aux collaborateurs de l’entreprise un savoir-faire reposant sur des
méthodes de travail expérimentés ;
 A faire bénéficier ses clients de son expérience.

1.2 Les prestations du cabinet

Les prestations proposées par le cabinet sont diverses et variées et s’étendent sur une
gamme profonde.
 Commissariat aux comptes
Ces missions légales sont réalisées conformément au cadre réglementaire de contrôle
et au souhait de bonne information : sincérité, fiabilité, vérifiabilité… exigé par les
mandataires (Conseil d’administration, Assemblée générale).
 Organisation et conseil en gestion
Il assiste ses clients à réaliser la maitrise de :
 Leur système d’organisation générale ;
 Leur système d’information : Fonction par fonction ;
 Leurs procédures de traitement des informations.
Un suivi est assuré pour évaluer les mises en application et pour apporter les
redressements éventuels.
 Audit contractuel
Les missions d’audit sont réalisées dans un cadre contractuel. Le cabinet met en avant
les exigences de la profession (normes générales, normes de supervision et normes de
rapport). Les conditions consignées pour les conventions de Credit (Cas de de
financements par les bailleurs) sont examinées et croisées avec les rigueurs et
méthodologie de la profession.
 Etude de projet
Le cabinet réalise les études de faisabilité pour les clients désirant réaliser une activité
économique, pour les organisations non gouvernementales.
Les études d’impact qu’il réalise tend à évaluer, quantifier les incidences au plan de
l’économie nationale, au plan des aspects sectoriels non lucratifs (protection de
l’environnement, sauvegarde de la femme et de l’enfant, etc..).
 Assistance à la réforme du secteur parapublic
Dans le cadre des politiques de réforme du secteur parapublic ou d’ajustement, le
cabinet met ses compétences à la disposition de l’Etat aux fins de l’assister à
réorganiser, à redynamiser des secteurs de l’économie nationale.
 Assistance juridique, fiscale, sociale et judiciaire
Le cabinet réalise pour ses clients ainsi que pour les tribunaux des missions de
diagnostic, d’évaluation, d’expertise…. De leurs relations d’affaires. Tout comme dans
le cadre de litige et de liquidation, il intervient pour assister les tribunaux à définir les
situations actives et passives des partenaires impliqués.
 Assistance comptable
Le cabinet couvre ce volet pour les clients avec le parfait maitre des systèmes
comptables des secteurs d’activités, leurs particularités, les exigences du plan
comptable en vigueur, le cadre règlementaire comptable, fiscal, social et commercial.
Il assiste les clients à procéder aux imputations des écritures quotidiennes à la
réalisation des documents internes périodiques (balance, états de rapprochement,
situations intermédiaires) mais aussi à l’élaboration des documents périodiques
obligatoires (états financiers, état de déclaration fiscale, sociale).
 Séminaire de formation
Le cabinet réalise pour ses clients : une analyse des besoins, un plan de formation et
l’animation de celle-ci.
Les séminaires de formation ont tous une particularité commune : ils sont réalisés à la
<< carte>> et sont profondément pratiques parce que réalisés par des praticiens pour
des praticiens.
 Recrutement
Le cabinet procède pour ses clients aux analyses des besoins : évaluation des postes,
étude des adéquations poste/ profil, sélection, entretien et option sur les candidats
potentiels.
Il propose sur ses clients, les éventuels redéploiements avec les mesures
d’accompagnement assorties des incidences financières et sociales.
Pour faire face à la demande de sa clientèle et répondre aux objectifs qu’il s’est fixés,
le cabinet a mis en place une architecture organisationnelle composée des cadres
compétents et compétitifs.
1.3 Organisations du cabinet

Le cabinet offre plusieurs types de prestations. Son cadre institutionnel est le reflet des
services qu’il propose à sa clientèle. Il est organisé en trois (3) départements dont deux
(2) fonctionnels dirigés chacun par associé-gérant, les consultants et ses assistants qui
exécutent les missions qui relèvent de leurs domaines.
Les différents départements sont :
 Département Expertise
 Département Audit
 Département Assistance comptable
3.1.4 les moyens du cabinet
Le cabinet est managé par une équipe animée d’une volonté commune de proposer un
ensemble de services professionnels efficaces et concrets aux entreprises dans leurs
domaines de compétence. Pour atteindre son objectif, elle s’appuie sur une culture
commune dont les principales caractéristiques comprennent une aptitude à travailler
ensemble et une volonté de qualité.
Cette équipe est composée d’hommes d’expériences complémentaires :
 Des professionnels au conseil d’audit ;
 Mais aussi des opérationnels et des domaines de métier dans différents
domaines.
Il dispose au plan des moyens techniques des micro-ordinateurs.
Outre le cadre organisationnel du cabinet, il nous également paru nécessaire de
présenter de manière sommaire la société <<ABC>> à travers certains de ses repères.
Section 2 : Description de la société << ABC>>
Pour des raisons de confidentialité et de secret professionnel, le nom de la société
servant de cas pratique pour l’élaboration du présent document ne sera pas cité. Par
contre nous nous sommes intéressés sur la composition des ressources humaines de
cette institution et son cadre organisationnel de travail.
2.1 Les agents de la société << ABC>>
Le personnel de cette société est composé de :
 D’un Directeur général ;
 Quatre Directions (Ressources humaines, contrôle interne administrative et
financier, Juridique) ;
 Des services qui sont rattachés aux directions en fonction du domaine ;
 Un personnel d’appui (manœuvre, chauffeur, gardien, …)
2.2 Organisation du travail
L’organisation du travail de la société <<ABC>> permet une bonne circulation des
informations entre tous les services à travers une synergie d’action et un esprit de
travail d’équipe avancé.
Ce qui nous amène à la dernière partie de notre travail dont le thème central sera la
présentation et analyses des résultats de nos travaux de recherche.
Chapitre IV : Présentation et analyses des résultats de l’étude.
L’objectif de ce chapitre est de prendre connaissance dans un premier temps, la
description du processus de conduite des missions d’assistance comptable dans le
cabinet Y en faisait ressortir les différentes étapes qui le constitue et dans un second
temps d’analyse ce processus dans la pratique afin de reformuler des
recommandations.
Section 1 : Description du processus de conduite des missions d’assistance
comptable dans le cabinet d’expertise comptable.

Le processus de conduite des missions d’assistance comptable du cabinet peut être


décomposé en trois grandes phases :

Une phase préliminaire ;


Une phase de réalisation des travaux ;
Une phase de clôture.
1.1. Phase préliminaire

Cette phase regroupe les travaux d’évaluation du besoin réel du client, d’élaboration de
l’offre, d’élaboration et signature de la lettre de mission et de planification.

1.1.1. Evaluation du besoin réel du client

Les missions de l’expert-comptable sont généralement ambigües pour beaucoup de


PME, en particulier celles qui ne disposent pas d’une fonction comptable en leur sein.
Il s’agit donc pour le cabinet à travers cette étape de mieux cerner le contenu du besoin
du client.

Lorsque le contenu du besoin est clair, il n’y a pas de problème. Par contre, lorsque le
contenu du besoin formulé par le client n’est pas clair, il revient au cabinet de le
recadrer selon sa compréhension et de le proposer au client pour appréciation.

1.1.2. Elaboration de l’offre


Après avoir évalué le besoin réel du client, le cabinet procède à l’élaboration de
l’offre. Cette élaboration de l’offre consiste pour le cabinet à définir entre autres la
nature des diligences à mettre en œuvre et le montant des honoraires qu’il soumet au
client pour appréciation.

Ce dernier peut demander le réaménagement de l’offre s’il estime que certains aspects
ne lui conviennent pas. Et ce n’est qu’après consensus entre les deux parties sur les
conditions de réalisation de la mission qu’est rédigée la lettre de mission.

1.1.3. Elaboration et signature de la lettre de mission

Après acceptation par les parties des conditions liées à la mission, le cabinet procède à
la rédaction de la lettre de mission. Pour rappel, la lettre de mission est un contrat écrit
liant un cabinet d’expertise comptable et son client. Elle renseigne essentiellement sur
les modalités d’intervention, le contenu de la mission (nature, étendue et limites), les
obligations des parties, la durée de la mission et le montant des honoraires. A l’issu de
la rédaction, un exemplaire original de la lettre est envoyé au client.

1.1.4. Planification

La planification consiste à prévoir l’approche générale des travaux et les procédures


d’assistance comptable à mettre en œuvre par les membres de l’équipe d’intervention.

Elle se matérialise d’une part par l’évaluation des ressources indispensables à la


réalisation de la mission et d’autre part par l’élaboration d’un programme de travail.

1.1.4.1 Evaluation des ressources

Il s’agit de l’évaluation des ressources humaines, matérielles et financières


indispensables à la bonne exécution de la mission.

1.1.4.2 Elaboration du programme de travail

A travers le programme de travail, le cabinet définit l’étendue des diligences estimées


nécessaires pour la bonne exécution de la mission ; il indique la durée affectée à
l’accomplissement de chaque diligence et les ressources nécessaires.
Toutefois, à l’occasion de la mise en œuvre des travaux d’assistance comptable, le
cabinet pourra être amené à modifier des éléments planifiés et consignés dans le
programme de travail. Il peut être ainsi amené à modifier son approche générale, à
revoir ses choix et à prévoir des travaux complémentaires ou différents.

1.2. Phase de réalisation de la mission

Cette phase comprend les étapes de prise de connaissance de l’entité, d’évaluation du


contrôle interne et de réalisation des travaux comptables.

1.2.1. Prise de connaissance de l’entité

Dans le cas d’une première mission, le cabinet procède à une visite des lieux, à des
entretiens, à une collecte d’informations et de documents sur l’entité et son
environnement afin de mieux la connaitre.

Toutefois, lorsqu’il s’agit d’une mission récurrente, le cabinet effectue simplement une
mise à jour de sa connaissance de l’entité afin de prendre en compte l’évolution de
celle-ci. Les informations recueillies à cet effet sont d’ordre général et spécifique.

Informations générales
Ces informations sont de nature interne et externe.

Informations internes
Il s’agit des informations portant sur l’identité de l’entité (dénomination sociale, objet
social, siège social, N° RCCM, etc.), son historique, sa politique de recrutement du
personnel, son organisation, etc.

Informations externes
Les informations externes portent sur la situation de l’entité dans sa branche d’activité
économique et l’évolution de son secteur d’activité.

Informations spécifiques
Ces informations portent sur les caractéristiques spécifiques du client.

Caractéristiques commerciales
Il s’agit de la clientèle de l’entité et son évolution, la concurrence, etc.
Caractéristiques juridiques
Il s’agit des statuts de l’entité, de la structure de son capital, de ses principaux contrats
et conventions, etc.

Caractéristiques fiscales de l’entité


Il s’agit des informations sur le régime fiscal, les impôts et taxes auxquels est assujetti
le client, etc.

Caractéristiques comptables
Il s’agit des informations sur l’organisation comptable du client, le volume des
opérations, etc.

Caractéristiques financières
Il s’agit des informations sur la performance du client, sa rentabilité, son équilibre
financier, etc.

1.2.2. Evaluation du contrôle interne

Avant le démarrage des travaux, le cabinet procède à une évaluation du contrôle


interne du client. Cette évaluation joue un rôle indispensable dans la réussite de la
mission. Le cabinet procède à l’évaluation sur la base de son expérience. Il vérifie
l’existence d’un manuel de procédures. Si le client en dispose, il prend connaissance
des procédures. Dans le cas contraire il s’informe sur les procédures en usant de
techniques comme l’entretien entre autres. Après prise de connaissance des
procédures, il procède à une analyse point par point afin d’identifier les zones à risques
potentiels pouvant avoir un impact sur l’organisation comptable.

Toutefois, rappelons que la mission d’assistance comptable n’est pas une mission
d’audit et ne requiert donc pas les mêmes exigences que celle-ci en matière
d’évaluation du contrôle interne.

1.2.3. Travaux comptables

Les travaux comptables s’étendent de la collecte des pièces justificatives à l’édition


définitive des états financiers en passant par l’établissement des déclarations fiscales
périodiques.
De manière plus détaillée, ces travaux sont :

Les travaux comptables périodiques ou reporting périodiques :


L’élaboration des déclarations fiscales périodiques ;
Les travaux d’arrêtés des comptes et contrôle ;
L’édition des états financiers.

1.2.3.1 Reporting périodiques

Il s’agit de l’enregistrement périodique des opérations de l’entité. Cette étape consiste


en la collecte et classification des pièces comptables, les imputations desdites pièces et
la saisie informatique. Elle se déroule suivant la périodicité définie dans la lettre de
mission (mensuelle, trimestrielle ou semestrielle).

Collecte et classification des pièces comptables


Les pièces comptables sont collectées auprès de l’entité et après vérification de leur
validité (authenticité du cachet ou de la signature) elles sont reproduites et rangées
dans des classeurs suivant leur nature et suivant un ordre chronologique.

La classification des pièces comptables au cabinet obéit au modèle suivant :

 Classeur Caisse
Il regroupe les pièces justificatives des paiements de factures fournisseurs en espèces,
des règlements de factures clients en espèces, les copies des justificatifs de versements
en banque, les copies de chèques pour l’approvisionnement de la caisse.

 Classeur Banque
Il regroupe les pièces justificatives des paiements de factures fournisseurs par chèque,
des règlements de factures clients par chèque, les copies de chèques pour
l’approvisionnement de la caisse.

 Classeur Clients
Il regroupe les factures de ventes et prestations à crédit.

 Classeur Fournisseurs
Il regroupe les factures d’achat à crédit.
 Classeur des Opérations diverses
Notons à ce niveau que pour le cas d’une société de transfert d’argent, le classeur
banque, caisse et opérations diverses sont les seules à être utiliser.

Ce classeur regroupe les états de salaires, les copies des déclarations de TVA, des
retenues, etc. Notons qu’il existe un classeur pour chaque banque (classeur banque A,
classeur banque B, etc.). Dans chaque classeur Banque doit figurer le relevé bancaire
qui retrace l’historique des règlements de la période concernée.

Ces opérations de classification des pièces comptables ont pour avantage de faciliter
les travaux d’imputation.

 Imputations comptables
Les travaux d’imputations proprement dits sont précédés de l’établissement de la liste
des comptes de l’entité. Ci-dessous, nous proposons une liste non exhaustive des
comptes.

 Cas d’une société de transfert d’argent 


Tableau 1 : Compte de trésorerie

COMPTE PRINCIPALE
10 VALEUR EN CAISSE 11 COMPTE DE TRESORERIE
COMPTES AUXILIAIRES COMPTES AUXILIAIRES
N°COMPTE LIBELLES N°COMPTE LIBELLES
10111111111 Caisse principale Niamey 1111111111 BCEAO Compte ordinaire
10121111111 Caisse principale Zinder 1112111111 BCEAO Compte de Règlement
10131111111 Caisse principale Maradi 1141111111 ECOBANK 1
10141111111 Caisse principale Tahoua 1141211111 ECOBANK 2
10151111111 Caisse principale Agadez 1141311111 ORABANK
10161111111 Caisse principale Tillabéry 1141411111 BSIC
10171111111 Caisse principale Dosso 1141511111 BIN
10181111111 Caisse principale Diffa 1141611111 SONIBANK
10191111111 Caisse international zone CFA Benin 1141711111 ATALANTIQUE
10191211111 Caisse international zone CFA Burkina Faso 1141811111 CORIS BANK
10191311111 Caisse international zone CFA Cote D'ivoire 1141911111 BCN
10191411111 Caisse international zone CFA Mali    
10191511111 Caisse international zone CFA Sénégal    
10191611111 Caisse international zone CFA Togo    
10192111111 Caisse internationale hors zone CFA Nigéria    
10192211111 Caisse internationale hors zone CFA Ghana    
Source : Compte paramétré lors d’une mission par le cabinet.

Tableau 2 : Compte opération clientèle et Liaison

COMPTE PRINCIPALE
OPERATION AVEC LA
27 CLIENTELE 34 Compte de liaison
COMPTES AUXILIAIRES COMPTES AUXILIAIRES
N°COMPTE LIBELLES N°COMPTE LIBELLES
27211111111 34111111111
1 Envoi reçu Niamey 1 Compte de liaison Niamey
27221111111 34211111111
1 Envoi reçu Zinder 1 Compte de liaison Zinder
27231111111 34311111111
1 Envoi reçu Maradi 1 Compte de liaison Maradi
27241111111 34411111111
1 Envoi reçu Tahoua 1 Compte de liaison Tahoua
27251111111 34511111111
1 Envoi reçu Agadez 1 Compte de liaison Agadez
27261111111 34611111111
1 Envoi reçu Tillabéry 1 Compte de liaison Tillabéry
27271111111 34711111111
1 Envoi reçu Dosso 1 Compte de liaison Dosso
27281111111 34811111111
1 Envoi reçu Diffa 1 Compte de liaison Diffa
27291111111 34911111111
1 Envoi reçu zone CFA Benin 1 Compte de liaison zone CFA Bénin
27292111111 Envoi reçu zone CFA Burkina 34912111111 Compte de liaison zone CFA Burkina
1 Faso 1 Faso
27293111111 Envoi reçu zone CFA Côte 34913111111 Compte de liaison zone CFA Côte
1 d'ivoire 1 d'Ivoire
27294111111 34914111111
1 Envoi reçu zone CFA Mali 1 Compte de liaison zone CFA Mali
27295111111 34915111111
1 Envoi reçu zone CFA Sénégal 1 Compte de liaison zone CFA Sénégal
27296111111 34916111111
1 Envoi reçu zone CFA Togo 1 Compte de liaison zone CFA Togo
27297111111 Envoi reçu hors zone CFA 34921111111 Compte de liaison zone hors CFA
1 Nigéria 1 Nigéria
27298111111 Envoi reçu hors zone CFA 34922111111 Compte de liaison zone hors CFA
1 Ghana 1 Ghana
       
Source : Compte paramétré lors d’une mission par le cabinet.

Tableau 3 : Extrait de quelques comptes de charges

COMPTE PRINCIPALES
62 Charge d'exploitation 6311  
COMPTES AUXILIAIRES COMPTES AUXILIAIRES
N°COMPTE LIBELLES N°COMPTE LIBELLES
62121111111
1 Loyer Bâtiment 631111111111 Taxe d'apprentissage
62131111111
1 Charge locatives 632111111111 Taxe professionnel
62141111111 Entretiens et réparations des
1 biens immobilisés 632181111111 Autres impôts directes
62141111111 Impôts indirects et autres
1 Maintenance 632311111111 taxes assimiles
62151111111
1 Assurance Automobile 632411111111 Droit d'enregistrement
62151111111
1 Assurance incendie 632421111111 Droit de timbres
62152111111 Autres impôts, taxes et
1 Assurance risque informatique 632911111111 droits assimilés
62161111111
1 Frais d'études et de recherches    
Source : Compte paramétré lors d’une mission par le cabinet.

L’imputation se matérialise par l’inscription sur une fiche d’imputation, des comptes
relatifs à l’opération. En d’autres termes, elle se traduit par la constatation comptable
d’une opération de l’entité sur une fiche d’imputation. La fiche d’imputation est
ensuite jointe à la pièce comptable correspondante.
Des imputations que nous avons pu réaliser, nous proposons quelques-unes qui sont
matérialisées dans les tableaux ci –dessous.
Tableau 4 : Imputation Règlement des frais bancaires : Cas de Orabank

REF DATES MONTANTS MONTANTS


COMPTES A COMPTES A
DE DE JOURNAUX LIBELLES
DEBITER CREDITER
SAISIE SAISIE DEBIT CREDIT

1 Déc-18 ORABANK 601141111 15 471 114121111111 15 471 FRAIS BANCAIRES

2 Janv-19 ORABANK 601141111 65 293 114121111111 65 293 FRAIS BANCAIRES

3 Févr-19 ORABANK 601141111 68 688 114121111111 68 688 FRAIS BANCAIRES

4 Mars-19 ORABANK 601141111 108 521 114121111111 108 521 FRAIS BANCAIRES

5 Avr-19 ORABANK 601141111 68 073 114121111111 68 073 FRAIS BANCAIRES


Source : Nous – même
Tableau 5 : Imputation sur le journal Achat des opérations de la caisse siège : société ABC

REF DE JOURNAU COMPTES A MONTANTS COMPTES A MONTANTS COMPTES A MONTANTS


DATES LIBELLES
SAISIE X DEBITER 1 DEBIT 1 DEBITER 2 (TVA) DEBIT 2 CREDITER CREDIT
ACHAT DE MAT
44214111111 35124111111 35224111111 INFORMATIQU
Juil-17 18 ACHAT 1 6 450 000 1 570 000 1 7 020 000 E
ACHAT DE MAT
44214111111 35124111111 35224111111 22 350 INFORMATIQU
Août-17 26 ACHAT 1 21 472 500 1 877 800 1 300 E
ACHAT DE MAT
44214111111 35124111111 35224111111 INFORMATIQU
Janv-18 80 ACHAT 1 4 957 983 1 942 017 1 5 900 000 E
ACHAT DE MAT
44214111111 35124111111 35224111111 INFORMATIQU
Avr-18 105 ACHAT 1 471 000 1 89 490 1 560 490 E
ACHAT DE MAT
44214111111 35124111111 35224111111 INFORMATIQU
Juin-18 123 ACHAT 1 1 588 235 1 111 765 1 1 700 000 E

Source : Nous-même
Les travaux d’imputation allègent les travaux de saisie comptable.
 Saisie comptable
La saisie comptable est la traduction informatique des écritures comptables de
l’entreprise. Au cabinet, elle s’opère de plusieurs logiciels dont le plus utilisé et le
plus connus du grand public logiciel de comptabilité SAGE 100 et parfois celle des
clients.
En effet, Le démarrage de la saisie est précédé d’une phase de paramétrage du logiciel
au cours de laquelle sont définis le plan des comptes de l’entreprise, la liste des tiers
(clients et fournisseurs) de l’entreprise, les journaux de saisie, le taux de taxe (TVA),
etc. Une fois le paramétrage terminé, débute la saisie. Cette dernière est réalisée dans
les différents journaux créés pour l’occasion. A l’issu des saisies d’une période
donnée, celles-ci sont vérifiées par pointage avec les pièces comptables et transmises
au chef de la mission pour validation. Les travaux de saisies se déroulent suivant le
rythme défini par les parties (mensuel, trimestriel ou semestriel) et ne prennent fin
qu’à la clôture des comptes.
1.2.3.2 Etablissement des déclarations fiscales périodiques
Les déclarations fiscales périodiques sont établies en fonction du régime
d’assujettissement du client. Au Niger, les contribuables sont répartis dans trois
régimes en fonction de leur chiffre d’affaires, de la nature de leur activité et de leur
forme juridique :
 Le régime du réel normal d’imposition (RNI) ;
 Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI) ;
En général, les impôts faisant l’objet de déclarations sont :
 La TVA qui est payée au plus tard le 15 du mois suivant la période de
déclaration (mensuelle ou trimestrielle) ;
 Le Minimum de perception qui est le minimum d’impôt dû en cas de déficit par
les entreprises soumises à l’ISB ;
 L’Impôt sur les Sociétés au taux de 30% et qui donne lieu au versement de trois
acomptes provisionnels au plus tard le 15 juillet, le 15 octobre de chaque année
et le 15 janvier de l’année suivante ;
 L’IUTS à déclarer au plus tard le 15 du mois suivant ;
 La cotisation CNSS.

1.2.3.3Travaux d’arrêté des comptes et contrôle


Les reportings périodiques ont pour avantage d’alléger les travaux d’arrêté des
comptes pour le cabinet.
En effet, ces travaux lui permettent de disposer des informations nécessaires à la date
d’arrêté des comptes. Ces informations sont entre autres : état des créances,
dépréciations d’actifs, montant des provisions, et d’autres informations concourant aux
écritures d’inventaire de fin d’exercice.
L’équipe procède donc à la détermination des écritures de fin d’exercice (écritures
d’inventaire et écritures de régularisation). Ces écritures sont ensuite transmises au
chef de mission pour validation.
A l’issu de ce processus, on obtient la balance générale des comptes après inventaire.
Après établissement de la balance générale des comptes après inventaire, le chef de
département procède à la lecture d’ensemble des comptes afin de s'assurer que ceux-
ci :
Ne présentent pas d’anomalies manifestes ;
Ne sont entachés d'aucune erreur mathématique ;
Donnent une information cohérente et vraisemblable.
Pour s’assurer de la cohérence et de la vraisemblance des comptes, deux types de
contrôles sont mis en œuvre :
Les contrôles de cohérence ;
Les contrôles de vraisemblance.
Les contrôles de cohérence procèdent par recoupements d’informations comptables et
extracomptables.
Comme exemple de comptes faisant l’objet de ce type de contrôle nous avons : les
stocks, les situations de caisse, les avoirs en banque, etc.
Quant aux contrôles de vraisemblance, ils consistent à comparer des valeurs soit par
rapport à une période passée soit par rapport à des informations du secteur
professionnel.
Exemple : taux de marge, variation du chiffre d’affaires, etc. Il peut s’agir encore de
rapprocher :
Les comptes des fournisseurs avec les comptes d’achats et de TVA déductible ;
Les comptes des clients avec les comptes de ventes et de TVA collectée ;
Les montants des achats, des ventes, des acquisitions d’immobilisations avec
les montants de la déclaration de TVA d’un mois.
Le résultat obtenu de ces contrôles est transmis à l’expert-comptable pour qu’il en tire
les conclusions dans le rapport de fin de mission qu’il établira.
1.2.3.4 Edition des états financiers
A l’issu du processus de contrôle sont édités les comptes annuels du client dont le
bilan, le compte de résultat, etc.
2.3. Phase de clôture
Cette phase consiste en la documentation des travaux et en l’élaboration du rapport de
fin de mission.
2.3.1. Documentation des travaux
La documentation a pour avantage de faciliter les missions ultérieures mais aussi elle
doit permettre à un autre professionnel expérimenté n’ayant pas pris part à la mission
d’être en mesure de comprendre les problématiques rencontrées au cours de celle-ci et
d’apprécier la pertinence des travaux réalisés.
Elle comprend :
Le dossier permanent : il regroupe toutes les informations utiles sur l'entreprise
pour la mission en cours et les missions ultérieures ;
Le dossier de l’exercice : il contient tous les documents de travail relatifs aux
comptes annuels de l'exercice.

2.3.2. Rapport de fin de mission


Sur la base des conclusions issues des contrôles de cohérence et de vraisemblance, un
pré- rapport est élaboré et sert de base de discussion avec l’entreprise. A l’issu de cet
entretien, un rapport définitif prenant en compte les observations de l’entreprise est
établi. Ce rapport prend la forme d’une attestation qui comporte une conclusion
exprimant une assurance formulée sous une forme négative sur la cohérence et la
vraisemblance des comptes pris dans leur ensemble. Les comptes annuels sont annexés
à l'attestation.
2.4. Informations complémentaires
Il s’agit dans cette section de présenter des informations complémentaires obtenues au
moyen de nos outils de collecte de données et qui viennent renforcer d’une manière ou
d’une autre la description du processus
ELEMENTS REPONSES
Le client (niveau de risque client) ;
Critères d’acceptation d’une Les objectifs de la mission ;
nouvelle mission La faisabilité ;
Le coût
Si le contrat est renouvelable tacitement, sauf
fait nouveau majeur compromettant la
continuité ;
La satisfaction du client ;
Critères de renouvellement d’une L’expression de la volonté de poursuivre
mission exprimée par le client ;
Le respect des obligations de chaque côté (si le
cabinet n’a pas donné satisfaction pour une
raison ou pour une autre, le contrat ne sera pas
renouvelé même si le client le souhaite).
Le cabinet pense que l’esprit de confraternité
(entre membres de l'ONECCA) l’oblige et
Prise de connaissance avec le
n’hésite donc pas à prendre attache avec son
prédécesseur
prédécesseur en cas de nouvelle mission qui lui
est confiée
Prise de connaissance du client  
·         Mise à jour des Le dossier permanent est mis à jour et les
connaissances (dans le cas d’une travaux comptables révèlent certaines
mission récurrente) informations qui nécessitent la mise à jour des
connaissances du client
Travaux comptables (en cours  
d’exercice)
·         Réception des pièces dans les Non.
délais
·         Retard dans la collecte des Cela provoque des incidences sur le planning
pièces des travaux et par moment sur la qualité
Travaux d’arrêté des comptes Déterminé entre les deux parties et en fonction
(durée) de l'avancé dans le planning des travaux
Autres  
·         Désignation des membres de Selon les compétences spécifiques de chacun.
l’équipe d’intervention. La supervision à un haut niveau incombe au
responsable du cabinet notamment l'expert-
comptable
·         Existence de salle d’archives Non (toute fois prévue dans le programme de
et durée de conservation. structuration du cabinet)
·         Existence d’un manuel de Oui. En plus le cabinet dispose d’un manuel de
procédures. qualité
·         Le personnel du cabinet Non.
bénéficie régulièrement de
formations (séminaires, etc.).
·         L’effectif du personnel est Oui
suffisant au regard de la charge de
travail.
·         Le cabinet traite avec Non.
rigueur le problème de mise à
disposition par le client des pièces
comptables.
Source : Nous-même

Section 2 : Analyse du processus de conduite des missions d’assistance comptable


par le cabinet Y et Recommandations.

2.1 Analyse du processus


Pour analyser nos résultats, nous utiliserons des diagrammes de cause à effet,
également appelés diagrammes "Ishikawa" ou diagrammes "Fishbone" ou "5M", qui
sont des outils développés par Kaoru Ishikawa pour la gestion de la qualité. C'est un
outil pour déterminer la cause du problème. Nous avons une vision globale des causes
des problèmes, et des représentations structurées de toutes les causes de résultats. Il
existe une relation hiérarchique entre les causes et nous pouvons déterminer la cause
première du problème. Le diagramme d'Ishikawa permet de limiter l'oubli des causes
et fournit des éléments de recherche de solutions. Cette méthode peut agir sur la cause
pour corriger le défaut et apporter une solution en prenant des mesures correctives. La
structure de cette image est généralement d'environ 5M. Kaoru Ishikawa suggère
d'examiner les effets réels de l'incident sous cinq angles différents :

 Matière : les matières et matériaux utilisés et entrant en jeu, et plus


généralement les entrées du processus ;
 Matériel : l'équipement, les machines, le matériel informatique, les logiciels et
les technologies ;
 Méthode : le mode opératoire, la logique du processus et la recherche et
développement ;
 Main-d'œuvre : les interventions humaines ;
 Milieu : l'environnement, le positionnement, le contexte de travail.

En appliquant le diagramme au processus de conduite des missions d’assistance


comptable du cabinet décrit plus haut, nous identifions les dysfonctionnements
suivants :

Figure 3 : Diagramme d’Ishikawa appliqué au processus de conduite des missions


d’assistance comptable du cabinet.
Matières Matériel

Pas d’observations
Collecte tardive des
pièces comptables

(1)
Passivité face à Effectif
Pression
la collecte des faible
pièces Compétences
stagiaires

Méthodes Milieu Main d’œuvre

Source : Nous-mêmes, à partir d’IZOLAND (2013)


(1) : qualité moyenne des prestations d’assistance comptable.

 Commentaires des causes identifiées


 Au niveau du volet « Matière » : La collecte tardive des pièces comptables
n’est pas le fait du cabinet mais plutôt des clients qui ne prennent pas le plus
souvent toutes les dispositions nécessaires pour obtenir ces pièces à temps. Ceci
bouleverse le programme de travail élaboré pour l’exécution de la mission pour
laquelle le retard est constaté mais aussi le programme général d’exécution de
toutes les missions lorsque les retards sont importants et observés sur plusieurs
missions. Ce bouleversement de l’organisation se matérialise par une surcharge
du travail qui ne joue pas en faveur d’une bonne qualité des travaux comptables
liés à l’exécution de la mission du client retardataire.

 Au niveau du volet « Matériel » : Les informations recueillies de même que


nos observations physiques ne laissent apparaitre aucune faille significative liée
au volet matériel.

 Au niveau du volet « Méthode » : Les informations recueillies nous font


constater que les retards dans la mise à disposition des pièces comptables par le
client sont un phénomène récurrent. Cette récurrence traduit donc une certaine
passivité du cabinet qui, en prenant des mesures fortes, réussirait à résoudre
considérablement ce problème.

 Au niveau du volet « Milieu » : Les retards dans la fourniture des pièces


comptables au cabinet provoquent une surcharge du travail (généralement en fin
d’année) qui à son tour fait subir au personnel d’assistance comptable une
pression du fait qu’il doit produire les états financiers dans un délai précis.
Cette pression est donc liée à une situation particulière et est non le fait
volontaire des supérieurs hiérarchiques. En outre, elle n’est pas sans risques tels
que : l’omission, l’erreur, etc.

 Au niveau du volet « Main d’œuvre » : Le département Assistance Comptable


ne dispose pas de ressources humaines suffisantes au vu du nombre important
de mission et de la charge de travail exigée pour l’exécution de chaque mission.
Et en cas de retard dans la collecte de pièces comptables, le problème devient
plus sérieux en raison d’un manque de disponibilité des agents. Ce qui conduit à
responsabiliser des stagiaires sur certaines tâches assez importantes. Cette
responsabilisation des stagiaires n’est pas sans risques dans la mesure où la
plupart d’entre eux disposent de connaissances théoriques importantes mais ne
sont pas suffisamment imprégnés dans la pratique.

2.2 Recommandations
Nos recommandations sont fondées sur les causes ci-dessus indiquées mais d’autres
seront faites dans le but d’améliorer davantage la qualité du processus Assistance
Comptable du cabinet. Les recommandations que nous apportons dans le but de
contribuer à une plus grande amélioration de la qualité des missions d’assistance
comptable du cabinet sont :
 S’agissant du retard dans la collecte des pièces comptables Le cabinet pourrait
dans un premier temps sensibiliser de nouveau, les clients quant aux
conséquences engendrées par la fourniture tardive des pièces comptables. Et si
le phénomène persiste, il pourrait gérer avec un peu plus obligatoire cette
question en émettant une clause spéciale si celle-ci n’existe pas encore, dans la
lettre de mission. Cette clause indiquerait qu’en cas de retard dans la collecte
des pièces du fait du client, le cabinet se réserve le droit de définir les mesures à
appliquer. Celles-ci pourraient aller de la non priorisation de la mission du
client, à la résiliation du contrat lorsque le retard est de nature à compromettre
la bonne exécution dans les délais des autres missions.

 S’agissant de la passivité Nous formulons la même recommandation que


précédemment, les deux causes étant intimement liées.

 S’agissant de la pression Afin d’éviter la pression, nous suggérons au cabinet


de prendre les mesures nécessaires pour éviter la surcharge de travail qui est
non seulement le fait du client à travers la fourniture tardive des pièces
comptables, mais peut aussi résulter d’autres facteurs internes au dit cabinet que
nous n’avons malheureusement pas pu identifier dans le cadre de notre étude et
qui mérite tout de même une vigilance permanente. Pour ce faire, il pourrait par
exemple exiger du client la fourniture de ses pièces comptables à temps,
renforcer son organisation interne, renforcer son système de motivation.

 S’agissant du personnel Nous suggérons au cabinet un rehaussement de son


effectif du département Assistance qui est certes plus élevé que celui des autres
cabinets nationaux pour le même département, mais qui au regard de la forte
demande adressée au cabinet mérite d’être revu à la hausse. En outre, cette
revue à la hausse des effectifs aura pour avantage la réalisation de travaux de
grande qualité et pourrait amoindrir la surcharge de travail si le problème de
réception tardive des pièces comptables n’est pas résolu dans le court terme. En
ce qui concerne le cas particulier des stagiaires, le cabinet pourrait organiser des
séances groupées de formation afin de les familiariser aux aspects pratiques
d’une mission d’assistance comptable, si besoin à la démarche propre au
cabinet. Ce qui les rendra aptes à être mobilisé en cas de besoin.

 Autres recommandations
Un autre facteur qui pourrait être pris en compte pour une plus grande qualité des
missions d’assistance comptable est la motivation. Nous suggérons donc au cabinet de
jouer sur cet aspect en mettant à la disposition des équipes d’intervention des
conditions meilleures que celles existantes telles que des moyens de déplacement (par
exemple se doter de véhicules de services pour le transport des équipes), un forfait de
télécommunication pour les besoins de la mission et un rehaussement des indemnités
liées à la mission.

CONCLUSION GENERALE
La compréhension de l’utilité de la comptabilité a boosté l’émergence de nouvelles
structures offrant des prestations dans ce domaine et le développement d’une branche
d’assistance comptable dans les cabinets qui n’en disposaient pas.
L’offre est donc de nos jours très ouverte, sans que le domaine ne soit suffisamment
régulé. Ce qui a des effets négatifs sur la qualité des prestations fournies surtout dans
l’espace OHADA.
C’est ce constat qui nous a conduit à choisir comme thème de notre étude, le
diagnostic du processus de conduite des missions d’assistance comptable par un
cabinet d’expertise comptable afin de le rendre plus efficace.
Nous avons pour ce faire défini un modèle d’analyse que nous avons déroulé
progressivement avec l’aide de nos outils de collecte de données qui nous ont permis
de disposer de toutes les informations nécessaires à notre étude. Et il ressort de ce
diagnostic que la cause principale de la moyenne qualité des prestations d’assistance
comptable du cabinet est la réception tardive des pièces comptables du client.
De cette cause principale découlent les causes secondaires suivantes :
 La passivité du cabinet sur la question ;
 La pression des agents du département ;
 L’effectif limité des agents du département ;
 Le manque de compétences pratiques des stagiaires ;
 La motivation des agents du département.
Au regard de ces causes, nous avons essayé de formuler des recommandations qui
pourraient contribuer à une amélioration de la qualité du processus. Ces
recommandations sont entre autres :
 La résolution du problème de retard dans la collecte des pièces avec un peu
plus obligatoire ;
 Le rehaussement des effectifs du département ;
 Des formations pratiques au profit des stagiaires ;
 Le développement de nouvelles sources de motivation.

Pour finir, nous soulignons que ce travail réalisé n’a pas une prétention à
l’exhaustivité. Ce n’est qu’une initiative. A cet effet, on peut le critiquer et faire des
propositions d’amélioration. C’est pourquoi, nous encourageons de nouvelles
initiatives de recherche dans ce domaine de l’assistance comptable, afin de parfaire
notre réflexion.

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