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2020
Introduction à la bactériologie
SBIOB209
FLORENCE MUCCINO
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Aux environs de 3,9 milliards d’années, il y a le « late heavy bombardment » : toute une série
de météorites arrivent sur la planète et la chauffe une dernière fois. Les bactéries qu’on trouve
aujourd’hui et qui datent de très tôt dans l’arbre phylogénétique sont toutes thermophiles ou
hyperthermophiles, elles résistent donc aux hautes températures. L’hypothèse est que la vie
cellulaire existait déjà aux environs de -3,9 ou -3,8 milliards d’années, ce qui veut dire que
dans cette période, et pendant certainement 3 milliards d’année la vie sur terre sera
uniquement microbienne : QUE des microorganismes. A cette période, les bactéries vont
inventer la vie cellulaire, la photosynthèse(s) par exemple (=anoxygenic phototrophic
bacteria) on des populations bactériennes très diversifiées qui ont rempli la planète, elles
vivent dans l’eau car la vie sur terre est impossible. Pourquoi ? car il n’y a pas de couche
d’ozone, et cette couche d’ozone est apparue grace à l’oxygène. Cet oxygène a été produit
par des (cyano)bactéries. Cette photosynthèse qui génère de l’oxygène a généré une des plus
grandes pollutions de la planète. L’oxygène de notre atmosphère provient de la prolifération
de ces bactéries, qui font la photosynthèse. L’oxygène se dissout d’abord dans l’eau et va faire
rouiller la terre (roches en Afrique sont rouges car c’est du fer oxydé, à une époque
l’atmosphère était réductrice) et progressivement, l’oxygène va s’accumuler et ne sera plus
assimilé par l’océan, il va alors se libérer dans l’atmosphère et va saturer à 21%.
A partir de -2 milliards d’années les eucaryotes apparaissent, et puis -1,5 milliards des algues,
et puis bien après vie multicellulaire.
Quand on regarde un arbre phylogénétique, on voit que les bactéries on une diversité
gigantesque. On voit aussi les Archées qui proviennent d’un branchement tardif avec les
eucaryotes, et qui ont des caractères communs avec des bactéries et avec des eucaryotes,
comme les nucléosomes par exemple. Deux bactéries ont plus de chances d’êtres différents
que nous et un vers de terre.
Les bactéries ont eu 2 milliards d’année pour inventer la biologie moléculaire et la biochimie,
chaque fois qu’une bactérie trouvait un truc super, la glycolyse par exemple, il y a des
mécanismes de transfert d’ADN qui leur permettait de s’échanger le matériel génétique et
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donc de conférer à d’autres bactéries l’avantage. Ça a donné des choses communes à tous, ou
presque, les organismes vivants actuels :
• La structure et fonction des ribosomes (ARN et protéines), les protéines sont très
conservées car les bactéries qui ont vécues seules sur terre ont sélectionné des
ribosomes de plus en plus efficaces, qui faisaient de moins en moins d’erreur.
• Mécanismes de réparation/réplication de l’ADN (celui des bactéries devait déjà être
agressé à cette période-là)
• Synthèse des protéines, qui peut se faire au travers d’une membrane. Grace au
translocon, les ribosomes peuvent injecter le peptide qu’ils sont en train de synthétiser
au travers d’une membrane. RE par exemple.
• Métabolisme carboné central (glycolyse, cycle de Krebs, voie des pentoses phosphate).
Exemple de la fumarate hydratase, il n’y a que deux sortes actuellement mais il y en
avait peut-être plusieurs., sélectionné les plus efficaces.
• Synthèse enzymatique des aa, des sucres, des bases, des coenzymes.
• Transport actif au travers des membranes, les ABC transporter= protéines dans les
membranes qui forment un canal pouvant s’ouvrir et associé à une ATPase, et
l’hydrolyse de l’ATP est couplé à l’ouverture du canal. Permet de faire les transports
contre gradient de concentration
• Les photosynthèses
• Respiration (L’ATP synthase fabrique de l’ATP en se servant d’un gradient de protons)
La nature a produit une pollution gigantesque mais a appris à utiliser ce déchet (l’oxygène)
pour faire de la respiration.
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C’est la théorie de l’endosymbiose : des cellules (archées) ont démarré une symbiose avec des
bactéries qui proviennent du groupe des protéobactéries et qui étaient capables de faire la
respiration. Il faut savoir que les eucaryotes sont apparus à un moment où l’oxygène apparait
et des théories disent que le rôle des mitochondries est au départ de bouffer l’oxygène qui
était toxique, mais ce n’est pas confirmé. Les chloroplastes des plantes viennent d’ancêtres
qui auraient ressemblé à des cyanobactéries. → On retrouve dans les mitochondries de l’ADN
qui est proche d’un ancêtre des protéobactéries et dans les chloroplastes de l’ADN proche
des cyanobactéries. → Des cellules archées auraient acquis des organites provenant de
bactéries préexistantes.
Les bactéries et les archées (procaryotes) ont des organisations cellulaires plus simples que
les eucaryotes. Il n’y a pas de compartiment cellulaire conservé chez les bactéries, elles ont un
nucléoïde qui contient l’ADN car on n’a pas de noyau. On a aussi des plasmides, ce sont des
éléments d’ADN circulaires, qui peuvent par exemple conférer le caractère pathogène d’une
bactérie. La bactérie a une paroi cellulaire qui est constituée du peptidoglycan.
Les Archées sont des cellules dont l’origine évolutive branche avec les eucaryotes, elles sont
assez différentes des bactéries : pas de peptidoglycan mais un pseudopeptidoglycan, leurs
lipides sont différents, … Elles produisent le méthane sur la planète, se retrouvent dans le
rumen des ruminants.
Exemple de l’étude de Miller : il a découvert une grosse tache de lumière dans l’océan, et ce
phénomène s’appelle la mère lactée. A cet endroit, on a évalué qu’il devait y avoir 4x10²²
bactéries luminescentes. Il existe des bactéries qui produisent de la luciférase, et cette enzyme
consomme de l’oxygène pour produire de la lumière : ce phénomène peut se faire à l’échelle
de dizaines de km. Cela peut se faire avec des bactéries libres dans l’eau mais aussi associées
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à des organismes. Par exemple, le calamar a un light organe qui héberge des bactéries
luminescentes, une phéromone est produite quand elles sont en très grand nombre, et elles
vont produire de la lumière. Cette lumière est utile aux calamars pour échapper des
pathogènes, en attirant des partenaires, … Ce n’est utile que la nuit donc tous les matins, le
calamar expulse 90% des bactéries qui pourront aller dans d’autres individus.
Les bactéries sont capables de grandes choses, qui ne se voient pas à l’œil nu
Comment une bactérie est capable d’assembler un flagelle ? Protéine qui polymérise en
formant un anneau (MS ring) et d’autres protéines s’assemblent du coté intérieur de la
bactérie (C ring) et il y a une sorte de tonneau qui s’installe à l’intérieur de ce complexe et qui
permet de sécréter d’autres protéines, notamment des protéines qui vont traverser les
différentes couches de l’enveloppe bactérienne et qui vont former à l’extérieur une structure
qui est coudée (crochet) et au bout de celui-ci, il y a des collerettes. Au bout de celles-ci
s’accroche un complexe pentamérique qui va accueillir une protéine qu’on appelle la
flagelline. Elle va former des polymères gigantesques qui vont former un flagelle, et plusieurs
flagelles se forment en parallèle et vont s’embobiner l’un autour de l’autre.
Autre chose impressionnante chez les bactéries : leur nombre. Il y en a entre 1029 et 1030 sur
terre. Elles contribuent à 20% du recyclage du carbone, 80% de l’azote, 80% du phosphore.
Beaucoup de bactéries vivent en compétition, et d’autres en coopération. Souvent la
coopération de groupes de bactéries permet d’être plus compétitives par rapport à un autre
groupe.
Techniques qui permettent de dissoudre les membranes des bactéries et de venir avec des
sondes nucléiques qui sont colorées et qui s’hybrident à de l’ADN bactérien typique d’un
genre. On peut alors remarquer des micro-colonies qui sont à proximité les unes des autres.
Ces bactéries de genres très différents vont s’échanger des métabolites et ces bactéries vont
être capable de proliférer grâce au fait qu’elles coopèrent avec des bactéries différentes. Il
existe aussi des tas de morphologies différentes. Toutes ces espèces différentes qui coopèrent
forment des microbiomes.
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La seconde moitié du 19ème siècle est l’époque de Koch et Walter : ils vont mettre en culture
des bactéries sur des rondelles de patate, et ils ont montré que des colonies poussaient, et
que ces organismes pouvaient former des colonies qui venaient d’un seul individu donc l’idée
de clone était déjà là. Ensuite Richard Pétri crée les boites rondes dans lesquelles il met un
milieu gélosé d’agar, pour solidifier le milieu riche et donc permettre la prolifération d’un
individu (s’il est capable de proliférer seul sur ce milieu). Koch a découvert l’agent de l’anthrax,
de la tuberculose et du choléra.
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Louis Pasteur a détruit la théorie de la génération spontanée : les gens pensaient que la boue
pouvait générer des vers de façon spontanée ; il décrit aussi les fermentations lactique et
alcoolique, il va montrer comment des échantillons peuvent se faire contaminer ; et contribue
à la théorie des germes pour une série de pathologie.
Coloration de Gram : la grosse différence entre les + et les – est en fait l’épaisseur de la paroi,
qui est constituée de peptidoglycan. Les Gram – ont un peptidoglycan très lâche, et les Gram
+ en ont un très épais. Quand on colore les bactéries en violet, on fixe la coloration violette
dans les bactéries mais si on met de l’alcool, ça va dissoudre les deux membranes. Le fait qu’il
y ait beaucoup de peptidoglycan épais, va emprisonner le violet dans les Gram + alors que
dans les Gram – le violet pourra sortir, elles seront alors décolorées. La safranine va donc venir
les colorer en rouge.
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Cours du 23/04
Après la division, les bactéries en génèrent qui ont la même forme qu’elles. C’est conservé
pour une bonne raison, ça permet une adaptation à l’environnement.
Exemples : maladie de Lyme, la bactérie est un spirochète : grâce à leur forme de tirebouchon
elles peuvent nager dans le tissu de la peau. Caulobacter : va fabriquer une substance
adhésive à un pôle et une fois que cette colle est fabriquée, elle va se coller à un support, à la
roche par exemple, puis va se faire pousser un pédoncule entre la région collante et le pôle
où la région collante a été fabriquée, qui va s’allonger au fur et à mesure de la vie de la
bactérie. On peut donc mesurer la vieillesse d’une bactérie en mesurant la taille de son
pédoncule. Ces bactéries forment des biofilms sur les roches au fond de l’eau, c’est ce qui rend
gluant les roches. Le fait que la bactérie allonge son pédoncule au fur et à mesure que le
biofilm grandit permet à la bactérie de rester au-dessus du biofilm pour pouvoir se nourrir et
continuer à se diviser.
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d’import des nutriments et d’export des déchets, c’est la surface de membrane disponible par
rapport au volume de cytoplasme. Une façon d’accroitre ce rapport entre la surface et le
volume et bien c’est d’être petit.
Au plus on est petit, plus on a rapport S/V grand, plus on a de chances de pouvoir inclure des
transporteurs très efficaces pour importer/exporter. Les bactéries classiques font de 1 à 3 m
de grandeur, E. coli est de 1 m de long et 2 m de large.
Evidemment il y a toujours des exceptions, comme Pelagibacter ubique qui est une
protéobactérie vivant dans les océans forme de petits batônnets de 0,2 m de large et 0,5
m de long. Thiomargarita namibiensis forment des coques gigantesques, qui peuvent aller
jusqu’à 0,75 MILIMETRES.
On peut constater qu’il y a beaucoup de protéines dans la membrane interne. Normal car c’est
une membrane qui doit avoir tous les transporteurs d’électrons pour faire la respiration, tous
les transporteurs pour importer des nutriments (très spécifiques donc nombreux), toutes les
protéines qui permettent de transporter d’autres protéines à l’extérieur, des translocons qui
permettent aux ribosomes (qui sont à la face interne de la membrane externe) de fabriquer
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des protéines qui seront transloquées vers l’extérieur. Cette membrane est le cœur de la
bactérie. C’est là aussi que sont dirigées toutes les synthèses de la paroi cellulaire.
Il y aussi des lipides, deux types : des phospholipides avec des liaisons ester. Chez les Archées
les liaisons sont de type éther. Des hopanoïdes qui ressemblent à des stérols qui ont des
groupements hydrophiles et un gros groupement hydrophobe. Ils sont enchâssés dans la
membrane et ont leurs groupements hydrophiles qui sont présentés vers l’extérieur.
transport des solutés. Il y a des transporteurs à faible affinité mais qui sont saturés à
des hautes concentrations, et il y a des transporteurs à haute affinité qui peuvent
transporter avec des concentrations plus faibles. Attention ça ne veut pas dire qu’ils
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vont plus vite ! Il y a des transporteurs qui vont simplement accélérer la diffusion
(canal), il y a aussi beaucoup de transporteurs actifs comme des ABC transporteurs :
protéines qui ont un dimère de perméases dans la membrane et cette perméase peut
s’ouvrir dans un sens ou dans l’autre. Du côté cytoplasmique, on a une paire de
protéines qui sont des ATPases qui vont s’attacher à la perméase et vont l’énergiser
pour permettre de transporter des solutés contre le gradient de concentration. La
proton motrice force est utilisée pour extruder des protons de la cellule. Quand ils
rentrent, ils peuvent recharger de l’ATP.
• La conservation d’énergie : c’est l’endroit où on excrète des protons et puis profiter du
gradient de proton pour transporter des molécules, recharger de l’ATP
• Ancrer des protéines qui participeront aux transports, à la chémotaxie : les bactéries
sont capables qd il y a une source de nourriture et qu’elles peuvent nager, de remonter
un gradient de concentration pour aller où il y a le plus de nourriture. Elles font ça
grâce à des récepteurs ancrés dans la membrane cytoplasmique
Les Gram- ont une petite couche de peptidoglycan, et sur le feuillet extérieur de la membrane
externe se trouve le lipopolysaccharide. La surface de ces bactéries est plus hétérogène.
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Le peptidoglycan
Son rôle est de permettre la résistance à la pression de turgescence. [Attention, les Gram- ne
supportent pas moins la pression car la membrane externe joue aussi un rôle pour la
résistance]. La concentration en métabolites est telle qu’on a une pression de 2atm dans la
bactérie, il faut donc une structure rigide qui permet de résister à cette pression. Le
peptidoglycan est la cible privilégiée des antibiotiques et est caractéristique des bactéries.
Seules certaines espèces n’en ont pas, comme les mycoplasmes (pathogène intracellulaire
obligatoire ayant perdu la possibilité de faire du peptidoglycan car la pression de turgescence
dans la bactérie est la même que celle dans le cytoplasme). De plus, le peptidoglycan est
reconnu par le système immunitaire comme le fait qu’il y a une bactérie qui est à un endroit
où elle ne devrait pas être (le sang par exemple). Le peptidoglycan trahit la présence de la
bactérie, donc il y a des pathogènes qui se sont débrouillés pour produire plus du tout de
peptidoglycan, ou juste au moment où elles en ont besoin, quand elles se divisent.
Il n’y a pas de peptidoglycan chez les Archées, c’est un pseudopeptidoglycan. Par contre ça
n’existe pas du tout chez les eucaryotes.
GOM : unités monosaccharidiques qui sont connectées les unes aux autres : forment les
chaines de glycan →polymère. Alternance de deux sucres, et ces sucres sont NAM et NAG. Sur
chaque NAM on a une petite chaine de peptide (en bleu) qui peut faire des liens entre les
NAM. Dans cette structure on a donc des chaines de glycan et des courts peptides qui peuvent
être liés entre eux (→d’où le nom de peptidoglycan).
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La nature des liens peptidiques peut changer d’un groupe de bactéries à l’autre
TUYAU
* * *
Sur M on a une petite branche de peptides qui se lie à une autre branche de peptide qui
est sur un autre M. Ces peptides sont particuliers car ils ont des acides aminés anormaux :
Chez E. Coli par exemple, on a une L-alanine normale, puis le glutamate qui est un D-
glutamate (dans les protéines on a un L-glutamate). Il existe une enzyme, la D-glutamate
racémase, qui va transformer le L-glutamate de la cellule en D-glutamate puis il va être
incorporé dans la synthèse du peptidoglycan. Cette synthèse commence à l’intérieur de la
cellule et se termine à l’extérieur.
L’acide aminé suivant est du méso-diaminopimélate (DAP) : c’est comme une lysine sauf
qu’il a un carboxylate en plus sur le dernier carbone de la chaine latérale. Ce DAP est d’une
part liée à une D-alanine dans le même peptide (*), et il PEUT être lié à la D-alanine d’un
autre peptide (*). Le lien peptidique se fait donc entre le 3ème acide aminé d’un peptide
et le 4ème acide aminé de l’autre. Ceci, c’est la structure générale des Gram-, mais il y a des
différences : chez Staphylococcus aureus (Gram+) qui vit sur notre peau, le peptide est un
peu différent : il y a une L-lysine au lieu du DAP et elle va former un lien covalent avec un
Interbridge de pentaglycines, qui sont attachées à la D-alanine (*). [Il existe aussi des
liaisons DAP-DAP].
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La structure atomique est pour information. 2 sucres (NAM et NAG) + sur NAM le Tetrapeptide
(L-ala, D-glu, DAP, D-ala). Les liens entre les différents sucres sont des liaisons (1,4) et celles-
ci sont la cible du lysozyme, qui est une enzyme qui peut découper et dégrader le
peptidoglycan de bactéries qui essaieraient de proliférer.
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Cours du 27/04
Peptidoglycan des Gram +
Grosse épaisseur de peptidoglycan, et les glycans sont orientés sous forme de câbles assez
large (50 nm) et ils font le tour de la cellule. Chez les bactéries, la nature des peptides peut
être assez différente (schéma page précédente) : chez lactobacilles par exemple, on peut avoir
un D-lactate à la place de la D-alanine, ça peut permettre de résister à certains antibiotiques.
Pour ponter les peptides, on a aussi de temps en temps un pont de 5 glycines = interbridge
(staphylocoque).
Dans leurs parois, elles ont aussi des acides téichoïques (2 sortes existent), ils sont soit associés
à la membrane plasmique (alors appelés lipotéichoïques) grâce à une ancre lipidique
(glycolipide dans la membrane) qui est enchâssée dans la membrane, puis une structure
filamenteuse qui peut sortir à l’extérieur du peptidoglycan. La deuxième sorte d’acide
téichoïque est plus simple : ils sont directement accrochés aux NAM (peptidoglycans).
La structure filamenteuse des acides téichoïques est en fait un glycérol (ou un ribitol) suivi par
un phosphate, et ainsi de suite. Il y a des groupements alcools qui sont substitués par du D-
glucose ou de la D-alanine (l’un ou l’autre ou les deux). D’une espèce à l’autre il y a beaucoup
de différences ! Dans ces acides, les phosphates amènent beaucoup de charges négatives, cela
veut dire qu’on peut potentiellement emprisonner des ions divalents, du Magnésium par
exemple.
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Chez deux Gram+, la structure de ces acides peut être différentes : chez S. aureus lipide ancré
dans la membrane plasmique, puis deux sucres, un phosphate, un glycérol et puis les
successions de phosphate glycérol, phosphate glycérol, … et sur le glycérol il y a un R qui
signifie qu’on peut mettre un D-alanine ou un D-glucose. Chez S. pneumoniae on a aussi la
partie ancrée dans la membrane, puis on a trois sucres attachés à un groupement glycérol,
puis une autre structure très différente qui est répétée. A RETENIR : un glycérol avec ses
chaines acyl qui trempent dans la membrane plasmique, quelques sucres et puis des régions
répétées (glycérols ou ribitols substitués avec des D-alanine ou D-glucose).
Acide téichoïque : NAG et NAM et sur le NAM, le peptide est ancré et sur un autre atome du
NAM, il y a l’accrochage d’un phosphate, puis deux sucres et puis des glucosamines, et ensuite
des répétitions de phosphate glycérol non substitués (1 à 3), puis une quarantaine de
répétitions phosphate glycérol qui sont soit substitués par un OH, soit D-alanine soit D-
glucose.
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Détail de la structure de l’enveloppe : la membrane externe est donc une barrière donc pour
se nourrir et excréter, il y a des porines qui permettent une diffusion facilitée. Dans la
structure, on peut voir des lipopolysaccharides (LPS) qui ont trois parties : Lipid A, core, et O-
specific polysaccharide.
Le LPS est une structure qui représente une très grande majorité des lipides de la face externe
de la membrane externe. La grande majorité des lipides de la face interne de la membrane
externe sont des phospholipides classiques → La membrane externe est profondément
ASYMETRIQUE. Membrane interne, Membrane externe,
Les lipides A sont des Nglucosamines avec des chaines acyl qui constituent le feuillet externe
de la membrane externe. Ces glucosamines ont des groupements phosphate de chaque côté
qui vont être ponté les uns aux autres avec du Magnésium (50% du Mg de la cellule se trouve
la). Dans le core : KDO sont des sucres à 8 carbones, puis des heptoses, puis des hexoses.
Chaine O est une répétition d’un ou plusieurs sucres linéaire ou branché.
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Il y a des souches bactériennes qui diffèrent par leur chaine O, et il existe des bactéries qui
vivent avec du LPS où il n’y a pas de chaine O (Haemophilus influenze) : leur core change en
fait tout le temps : quand le système immunitaire les reconnait, il les élimine mais il loupe les
mutants, et ainsi de suite. → LPS fait de trois parties, et est variable d’une souche à l’autre.
Entre les deux membranes, il y a une petite couche de peptidoglycan, et des protéines de
15kDa peuvent diffuser au travers car tous les ponts peptidiques ne sont pas fermés : c’est un
maillage assez lâche. Et la membrane externe est attachée au peptidoglycan (chez E. coli)
grâce à une protéine appelée lipoprotéine de Braun. Du côté N-terminal, elle a une cystéine
qui est accrochée à des groupements lipidiques qui permettent de s’insérer dans la face
interne de la membrane externe. Le dernier acide aminé de cette protéine (côté C-terminal)
est une lysine (chaine latérale=groupement amine) et l’amine va être attaché de manière
covalente au peptidoglycan, ce qui va assurer une structure stable entre la membrane externe
et le peptidoglycan.
Pour les bactéries qui ont une chaine O, elles peuvent former des colonies d’aspect très lisse
et cet aspect vient de leur chaine O à leur surface. Il y a des mutants qui ont perdu cette chaine
O, ils ont alors un aspect différent et sont appelés Rough. Les E. coli de labo sont Rough par
exemple.
Bactérie qui, quand elle arrive dans l’intestin va proliférer et ensuite elle décide sortir : elle
pousse nous cellules épithéliales à excréter de l’eau et du Chlore.
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Slime layer
Capsule
• Slime layer : n’exclut pas les petites particules, et attachée faiblement à la surface donc
on ne la voit pas souvent, on peut le détacher facilement.
• Surface layer : structure protéique extracellulaire présentant un arrangement 3D
régulier. Protéines qui forment une structure multimérique qui est répétée, et ces
structures répétées peuvent se reconnaitre de manière spécifique.
• Fimbriae : polymères de protéines qui forment des filaments et sont souvent
impliquées dans les phénomènes d’adhésion. Par exemple, dans le cas
d’uropathogènes qui vont s’attacher à la surface des cellules de l’hôte car au bout de
ces poils, il y a une adhésine FimH (protéine) qui peut adhérer à des surfaces cellulaires.
Il y a aussi des bactéries qui utilisent des fimbriae pour s’associer entre elles, et formes
des pellicules sur les liquides.
• Les pili (2 sortes) sont en général plus longs et moins nombreux. Ce sont des endroits
où les phages peuvent s’associer. La deuxième montre deux bactéries, une avec des
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fimbriae et l’autre sans. Entre les deux il y a un pilus de conjugaison. Ce pilus permet à
une bactérie d’en attraper une autre et de la rapprocher. La conjugaison est un
phénomène qui permet à de l’ADN de passer d’une bactérie donneuse à une bactérie
accepteuse, et on ne sait pas si ce passage se fait au travers du pilus ou seulement
quand les bactéries sont rapprochées. Ce n’est pas encore sur. Sur la photo on a pu
mettre ce poil de conjugaison grâce à des phages qui s’y sont accrochés.
o Pilus conjugatif : son rôle est d’adhérer à un partenaire lors de la conjugaison,
de rapprocher le partenaire et peut être participer au transfert d’ADN. En
général la cellule receveuse n’est pas consentante.
o Les pili de type IV : appliqués dans au moins 3 types de phénomènes :
l’adhésion (coller des bactéries entre elles pour flotter sur un liquide), la
transformation bactérienne (incorporation d’ADN nu qui se trouve à l’extérieur
de la cellule), et la twitching motility (motilité par secousse). La twitching ça
fonctionne un peu comme quand on fait de l’escalade : on allonge un bras puis
on le rétracte pour s’avancer sur la prise : la bactérie projette un pilus devant
elle, l’attache au support puis tire sur ce pilus pour se rapprocher du point de
contact. Pour que ça fonctionne, les pili doivent être tous du même côté. Cela
veut dire que les deux pôles des bactéries ne sont pas identiques, et qu’elles
savent quel pôle est utilisable pour quelle fonction.
Gliding motility : bactéries qui se déplacent en tournant : elles accrochent des
points de contact sur la surface puis tourner leur corps cellulaire pour se
déplacer sur ces points de contact.
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• Flagelle : structure qu’on peut trouver à la surface des bactéries, qui peut être unique
et donc polaire (=bactérie monotriche). Les bactéries péritriches ont plusieurs flagelles
qui sont dans tous les sens, et ils peuvent souvent s’emmêler pour stimuler un
déplacement plus efficace. Les bactéries lophotriches ont plusieurs flagelles mais tous
du même côté, rassemblés à un pôle.
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Chémotaxie : les bactéries ont développé des systèmes de sensing qui leur permettent de
réaliser si oui ou non elles remontent un gradient de concentration.
Deux cas :
• CW = clock wise : si les bactéries font tourner leurs flagelles dans le sens des aiguilles
d’une montre, elles font du tumble (mouvement hératiques, elles tournent sur elles-
mêmes)
• CCW = counter clock wise : si les flagelles tournent dans le sens contraire des aiguilles
d’une montre, les bactéries peuvent à intervalles irréguliers du run et du tumble. Cela
permet, en passant de l’un à l’autre, de moduler le temps passé à faire du run. Au plus
les bactéries sont proches de sources de nutriments, plus elles font du tumble, et plus
elles en sont loin, plus elles font du run. Elles font du CCW tant qu’elles remontent des
gradients de concentrations, et une fois qu’elles sont dans une zone ou le gradient
n’augmente plus, elles ne font plus que du CW et ne se déplacent plus
Elles ont à un endroit de la cellule des chémorécepteurs qui sont groupés, ce qui permet
que dès qu’un seul est touché par une molécule, tous deviennent réceptifs. Il y aussi un
module de signalisation qui permet de moduler la rotation du flagelle (un sens ou l’autre)
et donc moduler à quelle fréquence la bactérie fait du run ou du tumble. E.coli a 5
chémorécepteurs par exemple.
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Phototrophes puisent l’énergie dans la lumière, et les chémotrophes utilisent des composés
chimiques. Il existe deux types de chémotrophes : les chémoorganotrophes (organismes qui
vont tirer leur énergie de composés organiques), et les chémolitotrophes (utilisent des
composés inorganiques).
Photosynthèses
L’oxygénique produit de l’oxygène, il existe d’autres types de photosynthèses : anoxygéniques
par exemple (ne produisent pas d’oxygène).
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Le stockage d’énergie à court terme se fait sous forme d’ATP ou d’AcoA (surtout pour les
bactéries anaérobies) et le stockage à long terme peut se faire sous forme de glycogène, ou
de poly--hydroxybutyrate (PHB) : composés à 4 carbones répétés, avec des groupements
méthyls et esters. Le groupement méthyl peut être remplacé et alors ça forme des poly--
hydroxyalkanoate (PHA) (forment des granules dans les bactéries).
Rappel de bioénergétique
Énergie libre : quand on a une réaction, on va avoir un G qui peut s’exprimer dans des
conditions standards, même si ces conditions n’arrivent jamais.
Comme on est jamais dans les conditions standards, il faut bien différencier G’ (réel) et
G’0 (standard) !
Important pour savoir ce que les bactéries peuvent faire ou ne pas faire : le potentiel de
réduction, et celui-ci est donné en conditions standards.
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oxydée
réduite
A droite, la tour rédox : permet de classer les demi-rédox en fonction du potentiel rédox. Ce
qu’il faut comprendre, c’est que les bons donneurs sont en haut dans la tour et les bons
accepteurs sont en bas. Équation de nernst : pas savoir, juste savoir qu’on peut lier les
potentiels rédox aux différences d’énergie libre.
Cours du 28/04
Le coenzyme NADH est un bon donneur d’électrons (-0,32) et les coenzymes rédox peuvent
transporter les électrons d’un endroit à un autre dans la cellule et donc ils permettent donc
de pairer des réactions rédox : comme la fermentation lactique
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L’oxygène est le meilleur accepteur d’électrons : si cela marche si bien, pourquoi est-ce qu’il y
a d’autres respirations qui existent ? Deux raisons :
• L’oxygène est peu soluble dans l’eau, et il faut se souvenir que la vie sur notre planète
s’est formée d’abord uniquement dans l’eau. Avant, il n’y avait pas de couche d’ozone,
et l’ozone est apparue grâce à l’oxygène. Sans ozone, les UV cramaient la vie sur terre
et donc la vie ne pouvait se développer que dans l’eau. Puisque l’oxygène est peu
soluble dans l’eau, les bactéries ont dû apprendre à utiliser autre chose.
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Les bactéries font la photosynthèse oxygénique avec des chloroplastes parce qu’elles ont fait
une symbiose avec des ancêtres des cyanobactéries. La photosynthèse anoxygénique peut par
exemple consommer de l’H2S, en fabriquant du soufre puis du sulfate. Ces photosynthèses
sont ancestrales et au lieu de se servir de la chlorophylle habituelle, les bactéries ont
sélectionné des molécules plus diversifiées : les bactériochlorophylles (pigment pour capter
énergie lumineuse). Il y a une grande variété de bactéries qui ont pleins de vésicules/organites
intracellulaires pour faire la photosynthèse.
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Protéines qui peuvent servir au transport des électrons : ferrédoxine a un centre fer-soufre et
ce soufre peut permettre de fixer du fer, qui pourra être oxydé/réduit.
RETENIR : il y a une diversité gigantesque par rapport aux plantes, chaque mécanisme utilise
de la puissance réductrice sous diverses formes, et consomme de l’ATP.
Fixation de l’azote N2
Les eucaryotes ne peuvent pas le faire, mais des bactéries libres aérobies, libres anaérobies
ou symbiotiques peuvent. Il existe deux formes de l’azote : une forme libre (azote
atmosphérique) et les formes fixées (tout de suite assimilables). Fixer de l’azote consiste à
transformer de l’azote moléculaire N2 en ammoniac. Peu de bactéries savent le faire, mais on
en trouve un peu partout dans l’arbre phylogénétique. Ce sont des bactéries capables de
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pousser dans des milieux en absence de carbone et d’azote, qui sont fixés à partir du CO2 et
du N2 de l’air dissous.
La dinitrogénase réductase est en fait inactivée par l’oxygène moléculaire, et toutes les
bactéries qui fixent de l’azote ont inventé quelque chose qui leur permet de protéger cette
enzyme :
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80% du recyclage de l’azote sur notre planète est fait par les bactéries.
La fixation d’azote se fait dans des conditions aérobies (peut aussi anaérobie), et ensuite les
réactions du bas (cycle) se font dans des conditions anaérobies.
Processus de nitrification : comment à partir d’ammoniac on peut faire des nitrates. On verra
ensuite le processus de dénitrification.
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La nitrification
Deux étapes : on fait du nitrite, puis du nitrate. En fait ce sont deux rédox successives : on
prend de l’ammoniaque, et on fabrique du nitrite (présence d’oxygène car très bas dans la
tour rédox).
1ère étape :
2ème étape :
Le nitrite va servir à faire du nitrate, de nouveau on extrait des électrons qui vont générer de
la puissance réductrice, qui vont permettre de générer un gradient de proton, et ensuite
régénération d’ATP.
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Les bactéries consomment beaucoup d’ammoniac et de nitrite pour que le processus soit
rentable, comme les potentiels rédox sont pas top (peu efficace niveau énergétique).
La dénitrification
Processus important dans l’agriculture car dans les engrais il y a beaucoup de nitrate. Quand
il pleut, on va avoir des conditions anoxiques (voir schéma) ce qui va activer la dénitrification.
Le N2O volatile peut réagir avec l’ozone, ce qui va produire du HNO2 : pluies acides.
La dénitrification ce n’est pas toujours mauvais ; dans les stations d’épuration de l’eau il y a
des bassins avec des boues et des processus où les composés se font dégrader par étape. La
dénitrification permet d’enlever les nitrates de l’eau.
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L’épuration de l’eau est un processus dans lequel les bactéries ont un rôle fondamental.
Les méthanogènes
sont très souvent des
archées : elles vont
générer du méthane.
Station d’épuration
sert à transformer des
composés complexes
en composés très
simples volatils.
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Cours du 30/04
Point de vue du cycle cellulaire, elle est bloquée en G1: elle peut nager et à un moment, elle
va trouver un environnement où il y a de la nourriture (compétente pour la chémotaxie) et va
essayer d’adhérer à une surface (si elle trouve l’environnement bon) grâce au flagelle qui peut
toucher une surface : 1ère forme d’attachement très lâche. Ensuite, les pili vont entrer en
contact avec la surface et peuvent se rétracter, ce qui rapprochera la bactérie de la surface. À
ce pôle (avec flagelle), elle va produire une structure appelée holdfast (boule orange), un
polysaccharide, qui permet de coller de façon très forte à une surface. Elle va ensuite faire
grandir un pédoncule (stalk) entre le holdfast et son corps cellulaire. Elle va grandir, puis se
diviser. Au pôle opposé au pédoncule, il y a un flagelle qui est fabriqué qui va rester immobile
pour ne pas arracher le pédoncule, tant que la division n’est pas finie, le flagelle ne peut pas
tourner et les pili sont synthétisés à la fin. On a eu une division asymétrique : on a une mère
pédonculée qui pourra rentrer directement en phase S, elle va synthétiser son ADN et la
ségrégation des chromosomes (pas mitose !!!) se fait pendant la synthèse. Au moment de la
division il y a donc un chromo dans une bactérie et l’autre chromosome dans l’autre bactérie.
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Donc à la fin de la division on a une cellule pédonculée qui pourra reprendre directement le
cylcle et l’autre cellule produite est nageuse et va aller vers la nourriture grâce au gradient de
nutriment qu’elle va remonter. Il y a alors deux modes de vies : un mode de vie nomade
(nageuses) et un mode de vie sédentaire (pédonculées). Stratégie cool pour croitre tant qu’il
y a de la nourriture et coloniser de nouveaux environnements qui seraient libres. Une fois
qu’on est pédonculée on ne peut pas redevenir nageuse !
• Dissémination à courte distance (point de vue écologie) : s’il y a un flux dans une
rivière, la bactérie va être courbée dans le sens du flux et donc la cellule fille qui va
être générée au pôle opposé au pédoncule, elle va avoir un flagelle et des pili qui vont
pousser au pôle opposé au pédoncule, et ses pili vont se retrouver très proches de la
surface : phénomène d’adhésion immédiat. Quand la division se termine, la cellule fille
va se différencier en bactérie pédonculée (si nourriture présente), va fabriquer un
holdfast, et va aussi s’orienter dans le courant. Ça permet en fait à la bactérie de rester
dans un environnement ou il y a de la nourriture.
• Bactéries sensibles à des phages : CbK ne s’attaque qu’aux nageuses car il se lie aux
flagelles et aux pili, et comme les pédonculées n’en ont pas, on peut tuer toutes les
bactéries nageuses d’une population (wtf). On peut aussi visualiser la capacité d’une
bactérie à nager : bactérie sauvage a été déposée sur une boite de pétri avec un peu
moins d’agar que la normale : milieu semi-solide, elles peuvent donc nager et on peut
les voir. Ces tests de sensibilité aux phages et de motilité permettent de faire des
cribles génétiques : on peut par exemple chercher des mutations sur des individus déjà
mutants.
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Methylobacterium extorquens : bactérie pigmentée qui fait partie de la phyllosphère, elle vit
sur les feuilles des plantes. Seule bactérie à pousser sur des milieux minimums avec quelques
composés minéraux et une source de carbone très simple comme du méthanol. Dans les
feuilles des plantes on a des enzymes appelées pectine methylestérases qui produisent parfois
du méthanol, et cette bactérie l’utilise comme seule source de carbone. De plus, la première
étape de transformation de méthanol pour l’incorporation, c’est la formation de
formaldéhyde → très toxique. La bactérie en accumule dans son périplasme et elle y résiste,
comme à la dessication.
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Myxococcus xanthus : plus généralement, les Myxobactéries : prédateurs mobiles qui peuvent
faire de la gliding motility et de la twitching motility, elles projettent un pilus puis tire dessus
pour se déplacer. Elles peuvent aussi faire marche arrière et voyager en groupe. Quand les
conditions sont mauvaises, elles peuvent former des tas de cellules, et certaines espèces
peuvent faire des fruiting bodies. Elles génèrent alors des myxospores (très stables) qui
germeront pour redonner des cellules typiques (bactéries en forme de bâtonnet).
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L’expression d’antibiotiques tue les bactéries qui ont été attirées, contribue à la génération
des nutriments qui sont utilisés pour générer la croissance d’hyphes aériennes, qui vont se
découper en spores et être libérées.
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polymère de la protéine MamK (homologue de l’actine). Les bactéries ont inventé les
filaments intermédiaires, elles ont inventé l’actine et la tubuline. À quoi ça sert qu’une
bactérie puisse s’orienter dans le champ magnétique terrestre ? Le champ magnétique étant
essentiellement vertical, avoir des cristaux de magnétite permettrait à la bactérie de s’orienter
dans les sédiments de manière à s’y enfoncer pour éviter de se retrouver dans des
environnements où il n’y a pas d’oxygène (ce sont des bactéries anaérobies).
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Cours du 04/05
Les bactéries peuvent vivre en groupes mono- ou poly-spécifiques
Une seule espèce ou plusieurs espèces différentes. Les biofilms comportent une matrice qui
entoure les bactéries. Étapes de la formation d’un biofilm :
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Pourquoi est-ce que les bactéries ont un intérêt à s’entourer de polysaccharide ? Car ils
peuvent retenir l’eau, elles peuvent donc éviter la dessication, et car si on a des composés
agressifs la matrice peut les protéger.
Quand ces biofilms sont formés par des bactéries pathogènes et bien cela limite l’action des
antibiotiques car ceux-ci auront du mal à diffuser jusqu’au cellules et ensuite, les cellules se
trouvant dans un biofilm ne sont pas toutes en activité métabolique, il y en a beaucoup qui ne
poussent plus et deviennent alors plus tolérantes aux antibiotiques.
Comment une cellule décide tout à coup de devenir nomade ou sédentaire ? On a découvert
qu’il y a un messager intracellulaire diGMP cyclique qui va réguler la décision de la bactérie
pour être nomade ou former un biofilm.
Microbiomes
Communautés bactériennes qui sont associés à des organismes vivants plus grands. Ce n’est
pas propre à l’homme, il en existe aussi chez les animaux et chez les plantes (autour des
racines il y a des milliers d’espèces).
Chez l’homme il y a de 1013 à 1014 bactéries par personne, alors qu’on a 1013 cellules ! 1/3 du
poids des fèces sont des bactéries ! Dans l’intestin on peut dire qu’il y a au moins 1000
phylotypes : c’est dur de parler d’espèce pour les bactéries car la définition d’espèce pour les
animaux n’est pas applicable aux bactéries, donc on va déterminer la séquence de l’ARN 16S
(petite S-U ribosomes) et rien qu’en déterminant sa séquence en nucléotides on peut
déterminer à quelle « espèce » on a à faire. On va donc définir les bactéries par e fait qu’elles
ont des séquences en 16S assez proches. S’il y a moins de 98% de ressemblance alors on
considère que ce sont des phylotypes différents. Microbiomes sur la peau, dans les voies
respiratoires (pas dans les poumons car les macrophages alvéolaires mangent les bactéries),
dans la cavité buccale, sur les dents (plaque dentaire), dans l’intestin et le vagin.
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Selon l’endroit où on se retrouve dans le système digestif, on n’aura pas les mêmes bactéries.
Dans l’estomac on retrouvera des bactéries qui doivent vivre à un pH 2. Certaines souches
d’Helicobacter pylori sont à la base d’ulcères de l’estomac et de cancer de l’estomac. Il y a une
spécificité de biotope associé à une spécificité d’espèce qui peuvent y vivre et qui interagissent
avec la structure humaine. Du duodénum à l’iléum la concentration en bactéries par gramme
va augmenter. Bacteroidetes jouent un rôle très important dans notre système digestif ! On a
aussi des Archées qui produisent du méthane, qui est un gaz inflammable (pet flambé). On
arrive au colon, l’endroit où il y a les plus de bactéries dans notre corps.
Un fœtus n’a pas encore de microbiomes intestinaux, cela se fait dans les premiers jours après
la naissance.
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Par exemple, les végétariens ne sauraient pas survivre sans leur microbiote intestinal car on
ne trouve pas de vitamine B12 dans les plantes.
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Les personnes obèses ont certaines proportions de bactéries élevées que n’ont pas les
individus minces (attention ce sont souvent juste des associations). La souris mince a
beaucoup de bacteroidetes et de firmicutes et peu de méthanogènes. Chez la souris obèse, on
a une plus petite proportion de bacteroidetes et une plus grande proportion de
méthanogènes. Chez les souris obèses il y a production de grande quantité de AGV (acides
gras volatils : acétate, propionate et butyrate) et ces composés sont produits par la
fermentation des bactéries dans notre intestin et constituent 10% de l’apport énergétique
journalier. Ces phénomènes de fermentation sont inhibés par l’hydrogène moléculaire, et
quand on accumule beaucoup de méthanogènes et bien l’hydrogène va servir à produire du
méthane. En faisant du méthane on aura donc diminué la quantité d’hydrogène moléculaire
et donc on ne va plus inhiber la fermentation, on aura donc plus d’AGV donc aussi plus
d’apport énergétique (→gros).
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• Non-lytiques : ils ne provoquent pas la mort bactérienne mais peuvent prendre leur
contrôle pour leur faire produire des phages.
• Lytiques : ils rentrent, font des copies d’eux-mêmes, tuent la bactérie puis sortent.
• Lysogéniques : vont générer la lyse, mais pas tout de suite. Intérêt : s’il tue
directement la bactérie, il va générer 100 copies de lui-même, alors que s’il s’installe
sans la tuer pendant des générations, la bactérie va continuer de proliférer. Il peut
alors tuer 1 milliard de bactéries et donc faire 100 milliards de phages.
Comment peut-on dénombrer les phages ? On prend des bactéries sensibles à ce phage, et ici
on prend des phages lytiques. On mélange dans un tube à essai une culture de bactérie, avec
de l’agar et les phages. On va chauffer le milieu mais pas trop, pour que les phages puissent
encore se mouvoir, et alors aller infecter les bactéries. On dépose l’ensemble sur une boite de
Pétri. Les phages vont commencer à rentrer dans les bactéries et il va générer 100 copies de
lui-même par bactérie qu’il infecte. Il y a tellement de bactéries mortes, qu’aux endroits où
elles meurent, il y a des trous : on peut alors compter les trous (plage de lyse) et donc en
déduire le nombre de phages.
Il y a une énorme diversité dans la structure des phages, et plein de types de génomes !
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Ces bactériophages ont des gènes qui s’expriment dans un ordre donné : il y a des ARN
messagers précoces moyens et tardifs qui vont encoder des protéines précoces, moyennes ou
tardives. Tout à la fin il y a la production du lysozyme qui peut couper le peptidoglycan et qui
permet de libérer les phages au moment de la lyse de la bactérie. Si on purifie toutes les
protéines d’un phage et qu’on les mélange, un phage va se réassembler tout seul.
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• Batch : on prend un milieu nutritif stérile et on rajoute des bactéries qui vont avoir
besoin d’un temps d’adaptation. Courbe verte = densité optique, on peut à différents
temps prélever un échantillon de la culture et mesurer la turbidité. Plus il y a des
bactéries, plus le milieu est trouble, plus la lumière est arrêtée. Cette densité optique
est d’abord stagnante (lag = nécessaire pour resynthétiser des composants nécessaires
à la croissance), et puis augmente de manière exponentielle (log = les bactéries se
divisent à une vitesse maximum) puis enfin s’arrête pour former la phase stationnaire
(deux choses qui peuvent limiter la croissance : des éléments commencent à manquer
dans le milieu et la bactérie ne peut pas les fabriquer, elle va ralentir sa croissance. Ou
alors de l’acétate peut s’accumuler dans le milieu et limite la croissance), et ensuite la
mort. En parallèle à ça, la ligne rouge correspond à la concentration en organismes
vivants par millilitres et cette courbe suit bien la courbe verte. Bien retenir les 4
phases !
• Culture continue en fermenteur/chémostat : c’est une espèce de casserole vitrée avec
un moteur qui fait tourner le milieu, et le but est d’oxygéner le milieu. On peut amener
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On prend une hanse de platine et on la flambe. On la refroidit puis dans un milieu de culture,
à proximité d’une flamme pour avoir un milieu stérile, on y étale du milieu qui était dans un
tube. À la fin on peut obtenir des colonies isolées.
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• Avoir une boite de Pétri avec un milieu gélosé et on y dépose par exemple 100L de
suspension bactérienne, et on veut compter le nombre de bactéries vivantes. On utilise
alors un râteau en verre qui permettra d’étaler la suspension bactérienne sur le milieu
jusqu’à ce que tout le liquide soit absorbé par la gélose. On met alors à l’incubateur et
le lendemain on vient compter les colonies. S’il y avait 100 bactéries vivantes dans
notre suspension, on aura 100 colonies. C’est une méthode très sensible ! S’il y a trois
bactéries on aura 3 colonies visibles !
• Cultiver les bactéries dans et sur le milieu : utile pour des bactéries qui ne supportent
pas l’oxygène. On met les bactéries puis on ajoute seulement le milieu à une
température juste au-dessus du point de fusion de l’agar. Après l’incubateur, des
bactéries vont se retrouver à l’intérieur de l’agar, et d’autres sur la surface.
Suivant les types de substrats sur lesquelles les bactéries peuvent pousser, on peut
identifier quel type de bactéries on a.
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Cours du 05/05
V. Pathogènes bactériens
Visualisation d’une plaque dentaire : les caries sont associées à Streptococcus mutans qui est
Gram+ qui ont l’habitude de fermenter quand on mange du sucre, et l’acide lactique produit
consomme l’émail de la dent. MAIS on a découvert grâce à des systèmes de colorations qu’il
y a beaucoup plus de pathogènes que ça ! Il peut donc y avoir des situations où il n’y a pas
qu’un pathogène impliqué dans une maladie par exemple.
Quelques définitions
Infection : ne veut pas toujours dire pathogénicité ! Pathogénicité est de type oui ou non : on
est pathogène ou pas mais attention une souche pathogène n’est pas toujours pathogène,
d’un individu à l’autre on peut ne pas présenter de symptômes. Dissémination : si on a un
pathogène qui infecte un individu mais qui est incapable de sortir pour aller contaminer
d’autres individus, ce n’est plus un pathogène !
Un pathogène, c’est comme une bactérie normale sauf qu’elle va coloniser un milieu un peu
plus hétérogène. Les bactéries pathogènes répondent à la sélection Darwinienne : chaque
bactérie qui arrive à améliorer ses étapes d’adhérence, de colonisation, d’invasion et de
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Adhérence
Les épithéliums sont en général ce que les pathogène rencontrent en premier. Il y a donc
possibilité d’adhérer aux cellules épithéliales et aux molécules qui sont exposées (mucine par
exemple), ensuite il y a des bactéries qui profitent d’une blessure pour envahir notre corps.
Les insectes qui piquent peuvent aussi transmettre des pathogènes (maladie de Lyme par
exemple Borrelia profite de la tique pour coloniser, sans cet insecte elles n’y arriveraient pas).
L’entrée est sélective pour les pathogènes, exemple : Streptococcus pneumoniae n’a aucune
chance d’infecter l’estomac alors que c’est un pathogène très infectieux au niveau des
poumons. Ils ont donc des caractéristiques d’adhérence qui leur permettent de rentrer par
certains organes mais pas par d’autres → spécificité, barrière d’espèce !
L’adhérence peut être la clé de la sélectivité d’hôte d’un pathogène bactérien : étude à
l’institut Pasteur : Listeria monocytogenes (Gram +) peut se retrouver dans du fromage, et
pour rentrer elle se sert de la protéine internaline A et cette protéine interagit avec une E-
cadhérine (se trouve à l’extérieur des cellules). Ce pathogène est spécifiquement humain, il
ne s’attaque pas à la souris. Ils ont comparés les séquences d’E-cadhérine de l’humain et de la
souris (séquence proche) et ils se sont rendu compte que chez l’humain, où il y a une proline
et bien c’est un glutamate chez la souris. Quand on a une proline, l’internaline A peut interagir
alors qu’elle ne peut pas avec le glutamate.
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Invasion
Terme générique qui peut recouvrir des situations très différentes (grande spécificité aussi).
Le pathogène va rejoindre une niche de réplication, s’y multiplier et disséminer. Il arrive qu’en
voulant rejoindre une niche, le pathogène en rejoigne par accident une autre niche dans une
localisation qui ne va pas lui apporter un avantage pour la dissémination. Haemophilus : chez
certains jeunes enfants des variants d’Haemophilus colonisent le sang, qui peut passer la blood
brain barrier, et ces bactéries vont coloniser les méninges, ce qui ne leur sert à rien et on peut
avoir une méningite.
Invasion modeste du sang = bactériémie (même si parfois pas à l’aise dans le sang).
Colonisation
Terme générique qui peut recouvrir des situations très différentes. D’un pathogène à l’autre
la colonisation peut prendre des formes très différentes.
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On peut aussi générer des mutants et voir dans quelles mesures il est encore capable
d’infecter et de tuer son hôte. Il y a donc bien un côté quantitatif au niveau de la virulence :
on va mesurer quelque chose !
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On trouve Vibrio cholerae dans l’environnement où elle peut soit vivre libre sous forme
nageuse, qu’on appelle forme planctonique, qui peut avoir deux types d’appendice : un
flagelle unique et polaire, et des MSHA (pili de type 4) qui sont sensibles au mannose :
permettent l’accrochage des bactéries entre elles, et à des matrices mannosylées. Ces
bactéries ont des formes planctoniques mais elles peuvent aussi former des biofilms sur des
surfaces abiotiques, des détritus, ou aussi sur le zooplancton et le phytoplancton (adhèrent à
la chitine). On va donc ingérer du matériel contaminé, ces biofilms vont se désagréger dans
notre organisme et des formes planctoniques vont envahir nos tissus. De nouveaux types de
pili (TCP) qui permettent l’adhérence vont être produits en même temps que la toxine et vont
coloniser la surface des cellules intestinales (ne rentrent pas dedans), puis on relargue
(diarrhée) des formes planctoniques, des morceaux de biofilms et des bactéries qui adhèrent
les unes aux autres (cluster de bactéries) qui reformeront des biofilms à l’extérieur = voie oro-
fécale (caca-environnement-bouche) : il y a donc un cycle qui implique des formes libres,
l’adhérence, la génération d’une forme de dissémination, la génération de biofilms.
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l’acidification de la vacuole, d’acquérir des nutriments, … Les îlots de pathogénicité sont des
segments de génome qui viennent d’ailleurs (transfert horizontal de gène).
Ils permettent de transporter des protéines soit depuis le cytoplasme, soit depuis le
périplasme, afin de les excréter.
• Système de sécrétion de type 1 (T1SS) : ressemble aux pompes pour les métabolites
toxiques. Elles ont une protéine dans la membrane externe (TolC) qui est une espèce
d’adaptateur sur lequel plusieurs types de pompes peuvent venir se brancher.
L’origine évolutive du T1SS ce sont des pompes d’extrusion.
• Système de sécrétion de type 2 (T2SS) : déjà plus compliqué, il y a tout un complexe
dans la membrane interne, un polymère dans la membrane externe, et dans le
périplasme on a des protéines adaptatrices qui stabilisent tout le système. Excréter
depuis le cytoplasme vers l’extérieur. On se rend compte que cette structure est
homologue aux pili de type 4 : peuvent toucher un endroit puis se rétracter
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Qu’est-ce qui est sécrété par les systèmes de sécrétion ? Quels sont les substrats ? Ce sont des
protéines qui peuvent remplir des rôles très diversifiés à l’avantage de la bactérie et pas
seulement chez les pathogènes. En général les systèmes fonctionnent en une seule étape (les
substrats vont directement à l’extérieur).
C’est un peu plus compliqué pour le T2SS car les protéines doivent d’abord être transloquées
dans le périplasme (2 manières : Sec et Tat) Sec : permet de transporter soit de façon co-
traductionnelle ou post-traductionnelle des protéines depuis le cytoplasme jusqu’au
périplasme. (Partie de la sécrétion qui se fait par ancrage du ribosome au système sec et
production de la protéine qui se replie dans le périplasme. Tat : protéines peuvent traverser
la membrane déjà repliée. Elles se replient dans le cytoplasme et utilisent le système Tat pour
traverser la membrane toute repliées. T2SS transporte les protéines quand elles sont dans le
périplasme.
Pour le T3SS, on a des petites protéines (chaperonnes) qui s’associent avec les effecteurs et
aident à leur sécrétion. Effecteur = protéine sécrétée par la bactérie et qui a un effet sur la
biologie de la cellule infectée.
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T6SS est un système où on a une épée dans un fourreau et la taille du fourreau peut
diminuer, l’épée va alors dépasser avec des toxines à son bout, et elle peut traverser la
membrane externe ainsi que la membrane d’une cellule voisine → injecter des toxines
dans une cellule hôte. Ce système est contact-dépendant, l’épée transperce seulement s’il
y a un contact qui se forme.
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Les exotoxines
Ce sont des toxines qui peuvent causer des dommages à distance, celles qui agissent au niveau
de l’intestin sont appelées entérotoxines. Il y a aussi des neurotoxines qui agissent sur le
système nerveux.
Les toxines de type AB : la choléra toxine est de type AB (A2B5) la S-U sont chargées de la
reconnaissance des structures cellulaires et la A qui est internalisée possède l’activité toxique.
La toxine botulique est une neurotoxine de type A2B5.
Les cytotoxines : entrainent la mort des cellules dans lesquelles elles se fixent. Elles se fixent
souvent dans les membranes et forment des pores et ça permet la sortie et l’entrée de petites
molécules qui entraînent la mort de la cellule. On les appelle hémolysines car il y a un test très
simple qui consiste à faire pousser des bactéries sur un milieu gélosé qui contient du sang et
si les protéines qui forment des pores sont produites, elles vont s’insérer dans la membrane
des GR et provoquer leur lyse. Il y aura un halo autour des colonies qui prouve qu’elles sont
présentes. Il y aussi la lécithinase de Clostridium perfringens qui va dégrader les membranes.
Les endotoxines
Ne sont pas des toxines ! C’est en fait la portion lipide A du LPS. La portion lipide A possède
des chaînes acyl associées à des glucosamines qui ont des groupements phosphate et c’est
cette structure qui va être reconnue par un complexe de protéine TLR4/MD-2. Dans le système
immunitaire il y a des TLR qui sont formé de domaines associés (arcs de cercle). Ces arcs
reconnaissent la protéine MD-2 qui elle-même reconnaît les lipides du lipide A. En fait cela
permet de reconnaître qu’il y a du lipide A à un endroit où il ne devrait pas y en avoir, le sang
par exemple. Quand une bactérie essaye de proliférer, elle libère du lipide A qui est reconnu
→ signal de danger → fièvre, libération de cytokines, …
Il y a des bactéries qui ont trouvé un moyen de limiter leur reconnaissance, par exemple en
évitant d’avoir un phosphate, en ayant des chaînes acyle plus longues, …
Appelé endotoxine car en haute concentration dans le sang, ça induit une réaction
immunitaire très forte.
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Cours du 12/05
Traitement des infections bactériennes
Les antibiotiques sont inutiles contre une infection virale car ils ciblent les bactéries. On
distingue deux types d’antibiotiques : les bactériostatiques (inhibent la croissance et ne tuent
pas) et les bactéricides (tuent). Des antibiotiques bactéricides en labo peuvent être
bactériostatiques pendant une infection car ce qu’il se passe en labo est différent de ce qu’il
se passe dans un hôte infecté.
MIC = concentration la plus petite d’antibiotiques qui est capable d’inhiber la croissance dans
une condition standard de labo → ce n’est pas une mesure parfaite car la MIC sera pas la
même si en pleine infection ou labo. On peut mesurer MIC en prenant une bactérie et on
l’ensemence dans une plaque multi puits (boite en plastique qui a une dimension qui est
toujours la même, ça peut être manipulé par robot donc position des puits toujours pareil, on
peut y faire des réactions biochimiques, des PCR, des cultures bactériennes.) On fait alors
pousser notre bactérie d’intérêt dans tous les puits et on ajoute 12 antibiotiques différents
dont on veut tester l’efficacité, et pour lesquels on veut mesurer le MIC. La concentration en
antibiotique va être élevée à gauche, puis dilué de puits en puits en allant vers la droite. Quand
le puit est jaune, ça veut dire que la bactérie a poussé, quand ce n’est pas jaune la bactérie n'a
pas poussé. Sur l’image des dias, le puit entouré en rouge = concentration la plus petite en
antibiotique qui inhibe la croissance de cette bactérie dans ces conditions.
Notion de « Souche » : Par exemple chez Vibrio cholerae il y a des souches numérotées jusqu’à
O139 et ces souches diffèrent par le fait qu’elles ont une chaine O différente. On a donc une
espèce bactérienne et les souches qu’on utilise sont des souches de référence partagées, ce
qui permet de comparer les résultats, mais les souches qu’on trouve dans un patient elles ne
sont pas les mêmes que celles qu’on trouve en laboratoire, même si c’est la même « espèce » :
il y a des variations. Quand on a une infection à une bactérie, il faut d’abord savoir à quoi est
résistante la souche qu’on a, à quoi elle est sensible, avant de traiter le patient : on fait donc
les tests pour voir à quel antibiotique elle est sensible.
On peut aussi (manière moins quantitative) déposer des bactéries sur une boite de Pétri et
avant qu’elles ne poussent, on met des disques imbibés d’antibiotiques : après croissance on
peut regarder et autour des disques la bactérie n’a pas poussé car l’antibiotique a diffusé.
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Il existe aussi des languettes avec des concentrations élevées en antibiotique en haut et faibles
en bas. On dépose cette languette sur le milieu après avoir déposé les bactéries : quand les
bactéries sont près des zones où il y a beaucoup d’antibiotique elles ne poussent pas, et quand
elles sont près des zones où il y en a peu elles poussent. On peut évaluer la MIC à vue d’œil,
et comparer des souches entre elles.
D’où viennent les antibiotiques ? Flemming les a découverts. Dans les écosystèmes on trouve
des champignons et des bactéries ensemble qui sont en coopération et en compétition.
L’entente n’est pas tjrs cordiale entre les champignons et les bactéries et Flemming a constaté
ça sur une boite de Pétri : on voit un champignon qui pousse sur une boite contaminée par
des bactéries. On remarque que tout autour du champignon, rien ne pousse. Il a donc isolé et
purifié une molécule (pénicilline G) produite par le champignon (Penicillium) qui inhibait la
croissance des colonies de bactéries.
Les bactéries produisent aussi des antibiotiques, il n’y a pas que les champignons ! Mais les
bactéries ont des mécanismes de résistance naturels contre les antibiotiques. La résistance
est arrivée au moment où on a commencé à traiter les antibiotiques.
Il existe des milliers d’antibiotiques mais il y a une majorité qui est inutilisable pour traiter les
infections bactériennes. Pourquoi ? D’abord ils peuvent ne pas être assimilés
(détruits/éliminés dès qu’on avale), ou être toxiques.
Notion de spectre d’antibiotique = gamme de bactéries infectées. Pénicilline de base pas très
efficace sur Gram- car leur membrane externe empêche l’accès de la pénicilline aux enzymes
qui fabriquent le peptidoglycan (cible), la vancomycine est un antibiotique et est utilisé quand
les Gram- sont résistantes à la pénicilline. Tétracycline a un spectre très large.
Gros problème avec les antibiotiques : utilisation dans l’agriculture ! Ils permettent un
accroissement du poids plus rapide chez les animaux domestiques. Très mauvaise idée car on
balance des quantités énormes d’antibiotiques dans la nature, on sélectionne dans le
microbiote des germes résistants aux antibiotiques : on creuse notre propre tombe car on
sélectionne des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Les antibiotiques ciblent en général des processus qui sont essentiels : la gestion de la
compaction de chromosomes par exemple (topoisomérases ciblées par des quinolones), la
rifampin cible l’ARN polymérase, la traduction est ciblée par beaucoup d’antibiotiques
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(streptomycine, …), la paroi des Gram + ciblée par la pénicilline, et la daptomycine cible la
membrane interne.
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Le problème, c’est que ces résistances, une fois qu’elles sont dans un chromosome bactérien,
peuvent sauter sur des éléments mobiles (plasmides) qui peuvent passer d’une bactérie à
l’autre. Donc la résistance est transférable à sa descendance et à d’autres bactéries.
Elles ciblent les PBP (=enzyme qui reconnait une liaison peptidique entre deux D-Ala et capable
de recréer une liaison peptidique avec un méso DAP) qui sont des transpeptidases : elles sont
capables de défaire une liaison peptidique pour en refaire une autre.
On a ici l’enveloppe d’une Gram- : on y voit le peptidoglycan qui comporte des NAG et des
NAM en alternance. Sur les NAM il y a un peptide, et au moment de la synthèse du
peptidoglycan, on va d’abord fabriquer du NAM à partir de NAG et sur ce NAM on a attaché 5
acides aminés dont deux D-Ala. Cette molécule (= lipide 1) activée avec de l’UDP va être
attachée à l’undecaprenyl phosphate qui est un lipide inséré dans la membrane externe et qui
peut faire du flipping. À ce moment on attache en plus un NAG (= lipide 2) et la flippase va
permettre le mouvement de flipping : tout l’élément va se retrouver tourné vers l’extérieur.
Attention seul le lipide 2 peut faire le flipping ! On va alors avoir deux activités :
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Attention il y a des PBP qui sont à la fois des transpeptidases et des transglycosylases (= PBP
de haut poids moléculaire). Transglycosylase : enzyme qui fabrique la partie glycan du
peptidoglycan et transpeptidase : gère les ponts entre les peptides.
D’une pénicilline à l’autre, le R va changer. Ce qu’il se passe, c’est que les PBP vont attraper
de la pénicilline en croyant que ce sont des D-Ala-D-Ala, elles vont cliver le lien entre l’azote
et le carbone en croyant cliver une liaison peptidique. Une fois qu’elles ont fait ça, la molécule
ne s’en va pas, elle reste coincée dans le site actif et donc la transpeptidase est foutue ! Or,
dans la fabrication du peptidoglycan, les activités de dégradation et de synthèse du
peptidoglycan sont concomitantes : tout se passe en même temps. Donc si on inhibe les
enzymes qui font de la synthèse de peptidoglycan mais qu’on inhibe pas celles qui le
dégradent, on va déséquilibrer ce phénomène, la bactérie va dégrader son peptidoglycan plus
que ce qu’il ne faut → mort de la bactérie.
La pénicilline G et certains de ses dérivés peuvent être clivés par des -lactamases
Enzymes capables de cliver le noyau -lactame et on peut générer des variants résistants à
ces -lactamases (donc antibiotique sera pas inactivé). Si le noyau est clivé par l’enzyme,
l’antibiotique est inactivé. Ces enzymes sont sécrétées dans l’espace périplasmique chez les
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Gram- car c’est là qu’elles vont cliver les -lactames de l’antibiotique qui agissent pour tuer la
bactérie.
Ne surtout pas confondre ces trois mots ! Quand une bactérie produit des enzymes qui
dégradent des antibiotiques, elle est résistante et aura une MIC élevée : peut croître jusqu’à
62 g/ml de l’antibiotique. Ici on a une population homogène. Si on prend des résistants,
qu’on les cultive avec antibiotiques, qu’on les repique en absence d’antibiotique, puis qu’on
les recultive avec de l’antibiotique, ils seront 100% résistants.
Dans le cas des persistants : la MIC est la même par rapport aux susceptibles et quand on
applique un antibiotique bactéricide, il va tuer 99% premier pourcents à un rythme
« normal » : les susceptibles continuent de mourir à la même vitesse mais les persistants, une
sous-population, vont mourir beaucoup plus lentement ! Quand on applique un traitement,
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par exemple après 8 heures 0,01% des bactéries qui ont survécu. Si à ce moment là
l’antibiotique est excrété, ces populations peuvent reprendre leur croissance. Ce qui change
c’est qu’il y a une petite part de la population qui est moins sensible aux antibiotiques. On a
une population hétérogène. Si on prend une population bactérienne après un traitement et
qu’on la remet en culture sans antibiotique, puis qu’on les retraite aux antibiotiques, on
retrouvera seulement un centième de % de bactéries persistantes : ce ne sont pas toutes les
bactéries qui sont devenues persistances.
Tolérant : concerne toute la population, la mortalité est donc plus lente mais la MIC est la
même, et la population est homogène.
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Sur 10 ans souvent on voit apparaître des souches résistantes car les bactéries échangent de
l’ADN sous forme de plasmides et de transposons, et la sélection darwinienne fait le reste →
usage de combinaison d’antibiotiques de classes différentes pour réduire la probabilité
d’acquisition de résistances.
Logique : on applique une pression de sélection sur l’environnement, vont émerger les plus
aptes à survivre et vont prendre le pas sur la population. Darwinisme !
La résistance doit être combattue car on voit émerger de plus en plus de problèmes de
résistance et si on ne fait rien d’ici 2050, la résistance aux anti-microbiens tuera plus que le
cancer.
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