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Nationale Supérieure de Management
Master Management des organisations
Management des
processus
opérationnels
Dr TOUMI Djamila
Cours n° 2:
la modélisation des
processus opérationnels
INTRODUCTION
• Dans le premier cours nous avons expliqué que l’approche
processus est une méthode d’analyse et de modélisation, dont un
des buts est de travailler collectivement sur l’amélioration de
l’efficacité d’une organisation.
• Le résultat de l’identification des processus doit donc être clair,
compris par un grand nombre d’acteurs et facilement
partageable. beaucoup de consultants et experts conseillent une
représentation graphique du résultat de l’identification des
processus. On parle alors d’établir la cartographie des processus.
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Généralités
4
• Dans l'entreprise, les processus représentent une chaîne d'opérations qui
transforment une entrée en une sortie
• par exemple : le traitement administratif des commandes, la
conception des produits nouveaux, la fabrication, la livraison...,
• Un processus combine
• un flux,
• une valeur ajoutée produite,
• des ressources,
• des procédures,
• des facteurs clefs de succès,
• des connaissances et des compétences,
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• Un processus est caractérisé par 6
paramètres :
• Le pilote,
• Les ressources requises,
• Des éléments d'entrée,
• La valeur ajoutée,
• Des éléments de sortie,
• Le système de mesure, de surveillance
ou de contrôle associé.
6
Modéliser un processus, c’est décrire :
La succession des activités qu’il comporte,
Le contenu de chaque activité,
Les éléments en entrée,
Les éléments en sortie,
Les acteurs,
Les délais,
Les interfaces entre activités,
Les éléments de contrôle & de mesure,
…
7
La réalisation des modèles
8
Pourquoi modéliser les processus métier ?
• La modélisation des processus métier est au cœur même de la
démarche d'analyse dynamique d'une organisation. Que ce
soit dans le cadre d'une démarche d'amélioration ciblée ou
d'une réorganisation plus globale, la modélisation des
processus permet de formaliser le fonctionnement précis
d'une organisation en utilisant un langage standard et
aisément compréhensible.
La richesse sémantique, offerte par les techniques et outils de
modélisation organisationnelle de l'entreprise, facilite ainsi
une perception commune des processus métiers orientée
"amélioration" ponctuelle ou continue.
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• La modélisation de processus consiste à structurer et à représenter
visuellement les activités de l'entreprise. Les modèles ainsi créés
conduisent généralement à la création de logigrammes. Cette discipline
utilise parfois l'acronyme BPM en référence au « Modélisation de
procédure d'entreprise », mais cet usage tend à disparaître, car il peut
être confondu avec le « Business Process Management », dont la
modélisation est une des activités.
• La distinction fondamentale entre ces deux notions de BPM réside dans
le fait que pour la seconde, on s'intéresse à donner à l'entreprise les
moyens de piloter et de maîtriser ses processus‐métiers, tandis que la
première ne consiste qu'à les modéliser (toujours avec un objectif venant
de l'extérieur : optimisation de chaîne de production, expression de
besoins fonctionnels pour un développement logiciel, ré ‐ organisation
suite à un rapprochement entre deux filiales d'une entreprise, par
exemple).
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• La modélisation des processus est un moyen d'adresser les problématiques
suivantes :
• analyse et de pilotage des activités de l'entreprise,
• urbanisation du système d'information,
• gestion des risques,
• documentation des activités de l'entreprise,
• exécution des processus ("gestion de workflows").
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Structurer la démarche
• La modélisation d'un métier est une activité dont
l'objectif est de construire un modèle de
l'organisation étudiée. Mais chaque partie prenante
(Directeur financier, Responsable des ventes...) a une
vision différente de l'entreprise. Les modèles métiers
devront décrire les aspects statiques et dynamiques
avec un niveau d'abstraction ignorant les détails de
son implémentation. Cette description ignorera
volontairement tous les aspects informatiques. On
s'intéresse uniquement aux modèles d'une La cartographie des processus d’une
organisation. entreprise ou d’une organisation est une
façon graphique de restituer
l’identification des processus et leur
interaction
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Visualiser l'organisation en mode dynamique
• La qualité de la réalisation de la phase de
modélisation des processus métiers tout
comme celle de l'établissement de
la cartographie des processus d'ailleurs,
conditionnent la pertinence de l'image
que l'on se crée mentalement des
principes de fonctionnement de
l'entreprise. Cette phase mérite donc
toute l'attention requise pour éviter toute
forme de contresens et passer ainsi à côté
d'avantages concurrentiels potentiels.
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formalisme et normes
De nombreux formalismes de modélisation des processus existent,
• Méthode UML
UML, Unified Modeling Language, est un langage de modélisation orienté objet.
Ce langage est le fruit du rapprochement des trois méthodes orientées objet :
Booch conçue par Grady Booch, OMT Object Modeling Technique de James
Rumbaugh et OOSE Object Oriented Software Engineering de Ivar Jacobson. Les
trois experts ont uni leurs expériences et compétences afin de définir un langage
de modélisation standard et universel. UML est supporté par l'OMG Object
Management Group. Voir aussi sur le site Chef de projet UML.
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• BPML
BPML Business Process Modeling Language
• XPDL
XPDL, XML Process Definition Language, est proposé comme un
langage standard de description des processus. Il est supporté par
le Workflow Management Coalition (WfMC). XPDL est construit à
partir du langage XML Extensible Markup Language. XPDL définit
un format standard d'échange, afin de faciliter notamment
l'utilisation d'outils graphiques ou de description des processus de
différentes origines.
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• Modélisation des processus métiers, BPMN
BPMN, Business Process Modeling Notation, est un
langage graphique normalisé de représentation des
processus métier. L'objectif étant d'utiliser un langage
commun afin de faciliter la réalisation et la
communication de la modélisation. Le projet BPMN
initié par BPMI, Business Process Management
Initiative, est supporté par l'OMG, Object Management
Group.
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• Méthode OSSAD
OSSAD, Office Support Systems Analysis and Design, est
une méthode d'analyse, conception et mise en oeuvre des
systèmes d'information développée dans le cadre d'un
projet ESPRIT. Cette démarche de modélisation des
processus est en rupture avec ses ainées MERISE ou SADT
qui se focalisaient quasi exclusivement sur les aspects
techniques, en proposant la description des
fonctionnement et comportements des systèmes
informatiques.
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Comment représenter un
processus?
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Avant de commencer à réaliser la cartographie, il nous
faudra déterminer comment représenter un processus
graphiquement. Il existe de nombreuses façons de
symboliser un processus. Il existe même des logiciels
qui permettent de créer des cartographies de façon
automatique.
Dans ce cours comme dans le TD Nous allons utiliser
une méthode de représentation simple et qui peut
être réalisée avec n’importe quel logiciel bureautique
capable de faire des schémas simples.
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• Voici quelque outils informatiques de modélisation des processus
métier
• mega.com Modélisation des processus avec MEGA Process
• metastorm.com Enterprise Architecture : Metastorm ProVision
• win‐design.com WinDesign Business Process
• smartdraw.com Easy Business Process Management Graphics
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• Nous représentons un processus par le symbole suivant :
• Dans les logiciels de la suite Microsoft Office, vous trouverez cette forme
dans le menu « Formes » de la barre d’outils insertion, en choisissant
«flèches pleines ». Si vous utilisez, Microsoft Visio, vous trouverez le
symbole sous le nom « Message à l’utilisateur » dans le gabarit « Formes
diagramme SDL » des gabarits « Diagrammes de flux ».
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• Un processus est toujours caractérisé par des entrées et des sorties,
nous les indiquons systématiquement dans la cartographie :
Entrés du Sorties du
processus Nom du processus processus
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• Enfin, un processus est également caractérisé par une suite
d’opérations qui apportent une valeur ajoutée aux entrées en les
transformant en sorties. Nous rajoutons dans notre schéma une
phrase courte avec un verbe d’action à l’infinitif pour décrire cette
valeur ajoutée. Cette phrase décrit en même temps la finalité du
processus.
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• Voici quelques exemples :
Prospection
Marché ciblé Trouver des clients Clients
potentiels pour le potentiels
marché ciblé
Réception
Articles livrés Réceptionner, Articles
contrôler et stocker contrôlés et
les articles livrés par stocker
nos fournisseurs
Assistance
Question Réponses
Accueillir et traiter les
demandes d’assitance
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Etape 1 – décrire l’entreprise tout entière comme
un macro‐processus
• L’approche processus est une approche systémique. Cela veut
dire, entre autres, qu’il y aura plusieurs niveaux d’analyse. Ce qui
est considéré comme le système à un niveau d’analyse, l’usine
par exemple, va devenir sous‐système quand on monte d’un
cran, en analysant l’entreprise auquel appartient l’usine. De
même, le système Usine va devenir environnement quand on
descend d’un niveau, en portant l’analyse sur un atelier, comme
le montre le schéma ci‐dessous :
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objet de l’analyse ce qui est en dehors ce qui est dedans
= = =
SYSTÈME ENVIRONNEMENT SOUS‐SYSTÈMES
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Exemple
Djoumanafood network est une
W}ÉâÅtÇtyÉÉw ÇxàãÉÜ~
entreprise de fabrication de barres
chocolatées . Elle conçoit et
fabriques des barres chocolatés
qu’elle vend sur le marché .
La barre de chocolat ou barre
chocolatée est
une confiserie composée le plus
souvent d'un biscuit enrobé
de chocolat, prenant généralement
la forme d'une barre.
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• Le schéma ci‐dessous représente cette entreprise comme macro‐
processus de réalisation :
Pour plus de clarté, nous avons groupé les entrées et sorties par provenance/
destination (marché, clients et fournisseurs) en indiquant celles‐ci dans la
cartographie.
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Etape 2 – décrire les processus qui prennent en
charge les entrées du macro‐processus
Ici nous descendons d’un niveau d’analyse et créons la cartographie de niveau 2.
• Pour cela, il faut aller « sur le terrain »
en suivant, très concrètement,
Pour construire la cartographie auprès des acteurs concernés, qui
de niveau 2, la méthode prend en charge une entrée, quel
consiste à «tracer » d’abord traitement il effectue, quel est le
toutes les entrées du schéma
de niveau 1. Pour chaque
résultat de ce traitement et où va le
entrée, il faut identifier quelle résultat de ce traitement. Ce travail
est la « boîte » qui la prend en consiste donc à suivre tous les flux
charge. Nous appellerons cette entrants.
« boîte » processus
élémentaire.
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Exemple
Revenons à notre exemple. La
W}ÉâÅtÇtyÉÉw ÇxàãÉÜ~
première entrée du macro‐
processus de réalisation de
l’entreprise était « les besoins du
marché ». Après avoir été sur le
terrain nous avons identifié la «boîte
noire » qui prenait en charge cette
entrée et nous l’avons décrit comme
un processus :
Marketing
Marché Analyser les besoins Marché
du marché et
Besoins déterminer l’offre du Le produit
produit
30
W}ÉâÅtÇtyÉÉw ÇxàãÉÜ~
Constatez que la
sortie de ce Marché Besoins Marketing Le produit
Analyser les besoins du marché Marché
processus et déterminer l’offre du produit
correspond à une
des sorties Demande
identifiées du Client de prix
Commandes prix Client
macro‐processus.
Nous le
représentons dans
la cartographie de
niveau 2 comme Matières
fournisseur premières Commandes
ceci : fournisseur
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Dans la cartographie de niveau 2, nous représentons cela comme ceci :
W}ÉâÅtÇtyÉÉw ÇxàãÉÜ~
D’autres entrées
rentrent dans des Marketing
Besoins Analyser les besoins L’offre du
processus qui Marché du marché et produit Marché
produisent des déterminer l’offre
du produit
sorties non
identifiées dans le Demande prix
schéma de niveau 1. Client de prix Commercial
Analyser et valider
Commandes
acceptées
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étape 3 – décrire les processus élémentaires qui
génèrent les sorties « orphelines »
• Ici nous descendons d’un niveau d’analyse et créons la cartographie de niveau 2.
Ce travail est tout à fait analogue à ce
que nous avons fait en partant
Après avoir tracé toutes les des entrées. Constatez
entrées, il nous reste dans
notre exemple de l’entreprise
que ce travail a généré deux nouvelles
DFN, deux sorties orphelines : « entrées internes » (« chocolats
les produits finis destinés aux fabriqués » et « besoins en matière »)
clients et les commandes faites
auprès des fournisseurs. Nous
allons donc identifier les
processus élémentaires qui les
génèrent..
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W}ÉâÅtÇtyÉÉw ÇxàãÉÜ~
Marketing
Analyser les besoins Le
du marché et
Besoins déterminer l’offre
produit Marché
Marché du produit
Commercial Commandes
Analyser et valider acceptées
Demande de les commandes
prix prix
Client Commandes Client
Logistique sortant
Contrôler emballer
Barres et expédier les Barres
fabriquées expédiées
barres
Logistique entrant Matières
Réceptionner premières
Acceptées et
Matières contrôler et stocker
les matières P
stockées
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Après avoir pris en compte toutes les entrées
et sorties du schéma de niveau 1, il y a
généralement encore des trous.
Il s’agit des entrées et sorties internes des
processus élémentaires identifiés qui
sont en « électron libre ».
Il faut donc combler ces trous, c’est‐à‐dire
identifier les processus élémentaires
manquants.
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étape 4 – décrire les processus élémentaires qui
manquent dans la chaîne
Il s’agit de prendre chaque « sortie
interne » (dans notre exemple les
On constate que de nouveaux « commandes acceptées » et «
processus sont apparus matières stockées ») et de décrire les
(études, achats, prospection, processus
planification et
approvisionnement). de
qui les prennent en charge. Bien sûr, ce
nouvelles entrées et sorties « travail peut aussi se faire
internes » sont décrites, dans l’autre sens, en partant des
essentiellement pour «entrées internes » (les « barres
expliquer les interactions entre fabriqués » et « besoins en matières »).
les processus.
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Quelques règles pour bien modéliser les processus
• Bien modéliser n’est pas un problème d’outillage, mais de
méthode : la véritable difficulté est d’appliquer des règles simples,
pour aboutir à un modèle qui soit à la fois fidèle et utile. Il ne suffit pas
de maîtriser les notations BPMN ou UML : comme pour la musique,
savoir lire une partition ne fait pas de vous un Mozart
• Pour remédier à cette situation, il convient d'appliquer les dix règles
concrètes de modélisation des processus :
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Distinguer processus et procédure
• le processus décrit uniquement les invariants, c’est‐à‐dire les
règles universelles applicables à toutes les organisations,
indépendamment des moyens utilisés pour son
exécution. Les moyens sont à décrire dans les procédures. Par
exemple, une entreprise peut décider de mettre en place un
processus unique et multi‐canal pour traiter les réclamations de
ses clients. Ce processus se déclinera ensuite selon différentes
procédures, selon que la communication avec le client se fait
par courrier, par e‐mail, ou par téléphone.
• Distinguer processus et procédure est la condition
indispensable pour identifier les règles communes que
l’entreprise s’impose – ou que le monde extérieur lui impose ‐,
et bien les séparer des contraintes liées aux moyens utilisés.
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Se contenter de 3 niveaux de description :
• Nous recommandons de n’utiliser que trois
éléments pour décrire les processus : au niveau le
plus détaillé, la tâche, puis la phase, et enfin le
processus lui‐même. Un quatrième niveau de
description est utile lorsque l’on veut décrire les
procédures : nous recommandons d’introduire la
notion d’opération. Chaque tâche est alors décrite
comme une suite d’opérations. Par exemple, contrôler
l’identité d’une personne se décline en plusieurs
opérations selon les pays et les supports (carte
d’identité, badge, passeport biométrique…)
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Définir les tâches par la transformation d’un objet métier
• toute tâche doit modifier un objet Métier. Par objet Métier,
Rhapsodies Conseil entend un élément manipulé au quotidien par
les acteurs de l’Entreprise. Il est assez facile de dresser une liste des
principaux objets Métiers. Ce sont souvent les mêmes d’une
entreprise à l’autre : des produits, des commandes, des contrats,
des matériels… La règle permet alors de déterminer quelles sont
les tâches qui sont vraiment nécessaires. En effet, comme on
l’entend souvent dire, une tâche doit avoir une valeur ajoutée. Un
moyen concret de s’en assurer, est de vérifier que la tâche a
effectivement modifié un objet. A l’inverse, toute action qui ne
modifie rien n’a pas de valeur ajoutée, il est donc totalement
inutile de la décrire.
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Distinguer les pouvoirs des compétences :
• les compétences nécessaires à l’accomplissement
des activités n’ont pas à intervenir lorsqu’il s’agit
de décrire un processus. Ces compétences seront
à prendre en compte dans un deuxième temps
seulement, au moment de définir les moyens
nécessaires pour exécuter les tâches, c’est‐à‐dire
lorsque l’on déclinera les procédures.
Choisir de spécialiser ou non des agents en
fonction de leur compétences est une décision
purement économique
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faire valider :
• Un processus , une phase de processus , voir une tâche
deviennent un standard de l’entreprise lorsqu’ils sont
validés
• Les processus doivent être validés
• Fonctionnellement par les opérateurs
• Formellement par une cellule centralisée et dédiée
• Enfin, La cartographie doit être lisible, et rapidement
appréhendable bannir les description verbeuses
(procédures)
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LES FACTEURS DE SUCCÈS
• Déployer un cadre méthodologique partagé
• Formalisme de représentation
• Granularité des représentations
• Mettre en œuvre une instance de validation des
processus
• Animer un réseau de modélisateur
• Communiquer et utiliser le référentiel , publication
intranet support des projets d’entreprise, outil de
référence pour les opérationnels
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Les effets induits de la cartographie
• Une nouvelle vision de l’entreprise
• Une augmentation de la transparence
• Un nouveau prisme d’analyse pour le management
La vision processus est déstabilisatrice : nécessité de
transformer les facteurs de troubles en atout
Il faut gérer le changement induit
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