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Exemples d’études de cas

Droit Commercial
S4 - 2023

 CAS 1 :
M. Karim est salarié dans une usine de fabrication d’automobiles. Comme
c’est un passionné de voitures d’occasions, il lui arrive régulièrement, de faire
de bonnes affaires d’achats et de revente entre particuliers. Ces opérations
lui procurent souvent des revenus assez conséquents.
M. Karim pense que son activité demeure civile et il ne se considère pas
comme commerçant car il n’est pas immatriculé au registre du commerce.

Dites si ses allégations sont probables et pourquoi ?


Solution :
1- Faits :
M. Karim est salarié dans l’automobile, en parallèle de son travail, Il achète
régulièrement des voitures d’occasion et les revend plus cher ce qui lui
procurent souvent des revenus assez conséquents. Ces opérations se fassent
sans que M. Karim soit immatriculé au registre de commerce.
Dans la situation présente, il s’agit de la définition de l’acte de commerce.
(Donnez la définition de l’acte de commerce).
2- Application de la règle de Droit au cas présent :
 Vérifier si dans le cas de M. Karim, les critères de la définition de l’acte
de commerce sont présents : l’achat et l’intention de revente ave
profit.

Dans la situation présente tous les critères de la commercialité sont


présents :
« Il lui arrive régulièrement de faire de bonnes affaires. Il achète des
voitures d’occasion et les revend plus cher ce qui lui procurent souvent
des revenus assez conséquents.

 Vérifiez les autres critères de commercialité.


- M. Karim exerce cette activité à titre habituel : « Il lui arrive
régulièrement… ».
- M. Karim est un professionnel : « il est salarié dans une usine de
fabrication d’automobiles. Comme c’est un passionné de
voitures d’occasions… ».
- Il réalise ces opérations de manière Indépendante : « …en
parallèle de son travail… ».
Par conséquent ses actes sont des actes de commerce même s’il n’est pas
immatriculé au RC. De ce fait, il est un commerçant de fait.
3- l’obligation de l’immatriculation au RC.
« Toutes les personnes physiques et morales, marocaines ou étrangères,
exerçant une activité commerciale sur le territoire du Royaume, sont tenues
de se faire immatriculer au RC ». (Article 37 du CC).
L’immatriculation au RC doit être requise dans les trois mois de l’ouverture de
l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de commerce.
Les commerçants non-inscrits « commerçants de fait » risquent une amende
et ne bénéficient pas de la présomption de commercialité contrairement aux
commerçant de droit. Les personnes physiques ou morales qui ne se font pas
immatriculer ne peuvent se prévaloir à l’égard des tiers. Elles sont privées de
tous les droits dont bénéficient les commerçants par exemple:
• De la production de leurs documents comptables en justice pour faire
preuve.
• De la réclamation de la prescription quinquennale à l’égard des non
commerçants. (Article 5 CC).
• De la revendication de leur droit ă la propriété commerciale.
• De leur qualité de commerçant.

 Vérifier l’incompatibilité :
M. Karim doit faire son choix entre : l’activité civile et l’activité
commerciale.
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 CAS 2:
Alain est un âgé de 16 ans lorsqu’il reçoit en héritage de son père qui est
décédé l’imprimerie qui se trouve à Rabat. Alain qui avait l’habitude d’aider
son père durant son temps libre dans l’imprimerie, souhaite pouvoir exploiter
ce commerce.
Est-ce possible ? Rappeler le problème juridique posé dans le cas.
Solution :
1-Faits :
Alain souhaite pouvoir exploiter l’imprimerie de son père décédé vu qui avait
l’habitude d’aider son père durant son temps libre. Toutefois Alain n’a que 16
ans.
Dans la situation présente, il s’agit des conditions juridiques de l’exercice du
commerce posées aux personnes, notamment la condition de la capacité
juridique et les étrangers.
2- Rappel de la règle de Droit :
Pour pouvoir exercer le commerce, il faut jouir de la capacité juridique qui est
fixée à 18 ans en droit marocain (Article 209 Moudawana) et la capacité
commerciale : Ne pas tomber sous le coup d’une déchéance ou d’une
incompatibilité.
3- Application de la règle de droit au cas :
En appliquant la règle de droit qui fixe la capacité juridique à 18 ans, Alain ne
peut pas reprendre ce commerce (l’imprimerie de son père). Ce qui mènera
le juge à mettre le fonds de commerce (l’imprimerie) en location-gérance en
attendant qu’Alain accède à la majorité. Toutefois, il existe deux exemptions :
Cas du Mineur anticipé et Cas du mineur doué,
Dans notre cas nous sommes devant un mineur émancipé. Le mineur
musulman ou son représentant légal peut donc demander au tribunal de
déclarer sa majorité de manière anticipée à 16 ans (Article 218 de la
Moudawana).
Cette déclaration Tarchid ou émancipation, autorise le mineur anticipé à
exercer le commerce sous certaines conditions.
Mais comme les faits ne précisent ni la confession d’Alain ni sa nationalité
nous sommes donc devant :
- Si Alain est de nationalité marocaine de confession hébraïque, Il obéira
à la loi de son statut personnel. Il est majeur à 20 ans mais peut exercer
une activité commerciale à sa puberté si son tuteur légal l’autorise.
- Si Alain est un étranger résidant au Maroc, selon l’article 16 CC, quand
un étranger n’a pas l’âge de la majorité requis par la loi marocaine et
qu’il est réputé majeur par sa loi nationale, il ne peut exercer le
commerce qu’après autorisation du tribunal (Ex : sa loi dit majeur à 16
ans).
Aussi, il faut noter que les étrangers n’ont pas le droit d’exercer le
commerce sauf autorisation administrative.

Enfin, cet acte d'autorisation doit être enregistré et affiché au tribunal de


première instance du domicile commercial d’Alain.
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 CAS 3

M. Ali souhaite créer seul une entreprise de fast Food à Marrakech. Toutefois il
s'inquiète. En effet, il possède une ferme à Marrakech ainsi qu’une maison
dans laquelle il réside avec sa famille, et une résidence secondaire à Dar
Bouazza.

Il vous demande comment il lui est possible de protéger son patrimoine et de


quelles manières et quelles sont les formalités à effectuer ?
Solution

1-Faits :

M. Ali souhaite créer une entreprise, sans aucun associé, tout en protégeant
son patrimoine personnel.
Dans ce cas nous somme devant une entreprise individuelle.

2-La règle de droit au cas :

Une activité professionnelle peut être exercée par un seul individu, inscrit au
registre de commerce et responsable indéfiniment sur ses biens propres des
dettes de son entreprise.
L’individu est alors propriétaire d’un fonds de commerce personnel qui
constitue un élément de son patrimoine.
L’entrepreneur et l'entreprise constituent donc une seule et même entité sur
le plan juridique. L’entreprise est juridiquement confondue avec son
dirigeant :
- L’entreprise individuelle n’a donc aucune existence juridique propre.
- L’entreprise individuelle n’a donc pas de patrimoine propre.
- La responsabilité de l’entrepreneur est, par conséquent, très étendue :
L’ensemble du patrimoine de l’entrepreneur garanti de l’ensemble de
ses dettes.
- L’entreprise individuelle : entreprise à haut risque ?

3-Application de la règle de droit au cas :

La forme juridique de l’entreprise individuelle présente des avantages mais


aussi des inconvénients : confusion de patrimoine. Par conséquent, M. Ali qui
souhaite créer une entreprise individuelle doit tenir compte de plusieurs
critères lui permettant de protéger son propre patrimoine et de mener à bien
son projet.
Ainsi, nous conseillons à M. Ali la création d'une SARLAU (Société à
responsabilité limitée à associé unique). Cette forme de société lui permettra
d’exploiter son fonds de commerce individuellement, sans aucun associé, et
de protéger ses biens personnels.
Aussi, la création d'une SARLAU s'effectue par une simple immatriculation au
registre de commerce en fonction de la nature de son activité.
Monsieur Ali pourra utiliser son nom patronymique pour désigner son
entreprise.

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 CAS 4:

Lina décide de créer une entreprise de restauration rapide. Elle démarre


seulement son activité et souhaite éviter de multiples formalités de création
en raison du coût que cela engendre. Il souhaite exploiter et gérer elle-même
sa société.

Quelles structures juridiques à la fois simples et rapides lui conseillez-vous et


quels avantages a-t-elle ?
Quelles sont les limites de chaque régime ?
Que peuvent faire les créanciers en cas de non-paiement par Lina des dettes
qu'il a contractées.
Peuvent-ils saisir les biens personnels de Lina ?
Qu'aurait pu faire Lina afin de protéger son patrimoine ?
Quelles formalités doivent être accomplies ?

Solution :

Il existe deux types d'organisations à but lucratif, l'entreprise individuelle et la


société. Dans le cas de Lina qui démarre son activité seule et qui souhaite
éviter les multiples formalités de création en raison du coût que cela
engendre, je propose celles pouvant se rapprocher de à ses critères :

 L'entreprise individuelle :

Elle sera alors le seul maître à bord pour diriger son entreprise. L'avantage est
que la constitution et le fonctionnement de l’entreprise individuelle sont
simples. Toutefois, il n'y a pas de capital social, car dans ce cas le patrimoine
de l'entrepreneur et l'entreprise sont confondus et la responsabilité est
illimitée. Comme toute entreprise individuelle, sa responsabilité est illimitée.
Les créanciers pourront saisir les biens professionnels comme personnels en
cas de dette non honorée.

 L’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée SARLAU

Afin de séparer le patrimoine personnel de celui de l'entreprise tout en


répondant aux critères de Lina, en plus la SARLAU n'impose pas de capital
minimum à sa création et la responsabilité de l'entrepreneur est limitée au
montant de ses apports sauf en cas de faute de gestion ou accordée des
cautions en son nom propre. La SARLAU engage la responsabilité civile et
pénale du dirigeant.
Aussi, la création d'une SARLAU s'effectue par une simple immatriculation au
registre de commerce. Lina devra donc procéder à l’immatriculation de son
entreprise au registre de commerce tout en respectant la procédure légale.

Il faut également penser à la future évolution de l’entreprise. En effet, son


développement ou d'autres évènements extérieurs peuvent nécessiter la
modification de sa structure juridique. Il faudra donc connaître l'impact de la
croissance de l’entreprise sur sa structure juridique ainsi que les modalités de
transmission et de restructuration possibles.
En cas d'accroissement de capital ou si Lina souhaite changer de régime
social elle pout transformer son entreprise individuelle en société.
Elle devra, dans ce cas, accomplir les formalités légales de publicité afin d'en
informer les tiers via un journal d'annonces légales et de demander son
insertion au Bulletin Officiel

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