Vous êtes sur la page 1sur 34

Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers- Meknès

Module : Transmissions Mécaniques

Transmission de
puissance par engrenage

A. Khellouki

Année 2019/2020
Transmission de puissance par engrenage

Chapitre I : Etude géométrique des engrenages

1- Généralités – Définition – But


Les engrenages ont pour fonction de transmettre une puissance d’un arbre en rotation à un autre
arbre tournant à une vitesse généralement différente, les deux vitesses restant dans un rapport
constant.

Les solutions concurrentes :

- transmission par accouplement, les arbres devant être dans le prolongement l’un de l’autre,
- transmission par friction : roues de friction, courroies plates ou courroies trapézoïdales sur
poulies,
- transmission par courroie crantée sur poulies ou par chaîne sur roues.

Pour un prix de revient modéré, les engrenages ont pour avantages de transmettre de la puissance
entre deux arbres :
- avec un rapport de vitesse i rigoureusement constant
- à très basse et très haute vitesse (< 1 à >100 000 tr/min)
- jusqu’à de très grandes puissances ( 109 W)
- avec une grande fiabilité ( > 99,999 %)
 avec une grande durabilité (> 100 000 heures)
- entre des arbres dans toute position dans l’espace

L’engrènement est un phénomène connu depuis plusieurs siècles, les moulins à vent utilisaient
des engrenages en bois assez perfectionnés, et les mécanismes d’horlogerie ont utilisé très tôt les
roues dentées. Le développement des moteurs thermiques et électriques a provoqué un fort
développement de ce type de transmission.

Un engrenage est un ensemble de deux roues dentées complémentaires, chacune en liaison (pivot
ou glissière) par rapport à un support (souvent le bâti).
La petite roue se nomme le pignon, la grande roue extérieure s’appelle la roue, la grande roue
intérieure s’appelle la couronne. L’une des roues peut avoir un rayon infini, elle s’appelle alors
une crémaillère.
Le rapport de transmission i est par définition :
w
i = sortie (1)
wentrée

On distingue les différents types d’engrenages suivants (Fig. 1) :

· les engrenages à axes parallèles à denture droite ou hélicoïdale,


· les engrenages à axes concourants à denture droite ou hélicoïdale,

2
Transmission de puissance par engrenage

· les engrenages à axes non concourants ou gauches (roue et vis sans fin, hypoïde, etc.)

Fig. 1 Les différents types d’engrenages

2- Etude succincte de l’engrènement dans le cas d’un engrenage


cylindrique droit
2-1 Les surfaces primitives
On appelle surfaces primitives, les surfaces fictives des roues de friction associées donnant la
même cinématique que l’engrenage.
Pour expliquer cela faisant la schématisation suivante:
Considérons deux axes parallèles O1 et O2. L’axe moteur tourne avec une vitesse angulaire w1.
On désire que l’axe mené O2 tourne en sens inverse avec une vitesse angulaire w2.
Une première solution apparaît:
Monter une poulie sur chaque arbre et relier ces deux poulies par une courroie croisée comme
l’indique la figure 2a.
Appelons c1 et c2 les diamètres de ces deux poulies. Écrivons que les deux poulies ont la même
vitesse tangentielle, égale à la vitesse de déplacement de la courroie (il faut évidemment exclure
tout glissement entre la courroie et les deux poulies) :
 c1n1 =  c2 n2
Ce qui donne :
c1 n2
= (2)
c2 n1
Si a est l’entraxe, nous pourrons avoir un grand nombre de combinaisons possibles, la seule
condition étant :
c1 + c2 < 2a (3)

3
Transmission de puissance par engrenage

La figure 2b représente la condition limite dans laquelle les deux poulies ont pris les diamètres
maximaux d1 et d2 :

d1 n2
= ; d1 + d2 = 2 a (4)
d 2 n1
On ne peut plus mettre de courroie, mais si la pression de contact est suffisante, on peut
cependant effectuer la rotation sans aucun glissement relatif des poulies : nous obtenons alors
un dispositif à roues de friction.
Nous concevons qu’un tel dispositif n’offre pas toujours la garantie d’avoir un rapport constant
des vitesses angulaires. Dès que les efforts à transmettre dépassent une certaine valeur, il faut
faire appel à des roues munies de dents à la périphérie: nous sommes donc tout naturellement
amenés à l’engrenage parallèle extérieur, dans lequel nous conserverons par la pensée les deux
cercles de diamètres d1 et d2 roulant sans glisser l’un sur l’autre et satisfaisant aux relations (4)
(Fig 2c): ces cercles sont appelés cercles primitifs.
Si nous nous plaçons maintenant dans l’espace, nous appellerons cylindres primitifs les deux
cylindres fictifs de diamètres d1 et d2 qui roulent sans glisser l’un sur l’autre.

 c1n1 =  c2 n2

c1 n2
=
c2 n1

c1 + c2 < 2a

d1 n2
=
d 2 n1
d1 + d2 = 2 a

Fig. 2 Analogie entre engrenages, poulies-courroies et roues de friction

2-2 Construction géométrique d’une dent

2-2-1Développante de cercle
Une dent droite est construite suivant la méthode géométrique dite de développante de cercle.
La développante de cercle est définie comme suit : considérons une droite qui roule sans glisser
sur un cercle ; un point M quelconque de cette droite décrit une courbe appelée développante du
cercle considéré. Pour mieux expliquer cela, voici un schéma de montage simple permettant de
tracer la développante de cercle:
Une développante est la courbe décrite par l’une des extrémités d’un fil d’abord enroulé sur une
courbe à laquelle il est fixé par son autre extrémité et que l’on déroule de manière qu’il soit
toujours tendu. Si la courbe sur laquelle le fil est enroulé est un cercle, on appelle cette courbe

4
Transmission de puissance par engrenage

une développante de cercle (Fig. 3). Il faut noter que le fil reste toujours normal à la développante
de cercle en tout point.

Fig. 3 Principe de la méthode de développante de cercle

2-2-2 Equation de la développante de cercle (Fig. 4)


Un point M quelconque sur le profil en développant de cercle peut être repéré par les
coordonnées polaires (ρ, θ)
En utilisant le roulement sans glissement en T d’un plan sur le cercle de base de rayon rb, on peut
écrire :

Longueur (TM) = arc (TP) C'est-à-dire ici,


rb tan(   ) = rb ( +   ) (αρ est appelé angle d’incidence au point M, il prend le nom d’angle
de pression si M est sur le cercle primitif , il est noté α dans ce cas)
 = tan(   ) −   (c’est la fonction qu’on appelle involute, symbole : inv)
 = inv (  ) (avec αρ en radian) (5)
rb
Et finalement :  = (6)
cos(  )

Fig. 4 Coordonnées polaire d’un point appartenant à la développante de cercle

5
Transmission de puissance par engrenage

2-3 Ligne d’action et angle de pression

On trace la développant de cercle sur un morceau de carton lié au cercle de rayon rb1 que l’on
découpe suivant le contour du profil obtenue. On répète le même processus sur un autre cercle de
rayon rb2 (Fig. 5). On place les deux cercles sur un plan avec leurs centres O1 et O2 à une distance
c.
La droite H1-H2 est la perpendiculaire commune aux deux profils et elle coupe toujours la ligne
des centres au point I. Le fil qui a servi à générer les développantes se superpose à la courroie. De
cette façon, les profils de développante de cercle reproduisent l’action voulue de la courroie.
La droite H1-H2 est appelé ligne d’action ; c’est le lieu des points de contact des deux profils du
début à la fin d’engrènement. Elle est aussi la tangente commune des deux cercles de bases au
point de tangence H1 et H2.
Il est facile de montrer que le point I (le Centre Instantané de Rotation) où la ligne d’action
coupe la ligne des centres est également le point où les deux cercles primitifs, de diamètre d1 et
d2, roulent sans glisser l’un sur l’autre.
Nous avons en effet :

d1 d b1 n2
= = (7)
d 2 d b 2 n1
Le diamètre primitif peut être déduit du diamètre de base db suivant la relation :

db
d= (8)
cos 

L’angle α est appelé angle de pression, il est très souvent égal à 20° (denture normalisée),
pourtant on peut trouver d’autre valeur.
La figure 6 présente en détail ces différents éléments.

α H1

α
H2

Fig. 5 Ligne d’action et angle de pression

6
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 6 Géométrie de l’engrènement

Pour assurer la continuité de l’engrènement il est nécessaire d’avoir une succession de profils
conjugués, la distance entre deux profils consécutifs doit être constante et égale pour les deux
roues dentées ; cette distance, caractéristique de l’engrènement, est appelé le pas de base pb
(Fig.6).
On a:

Distance (MN) = arc (A1 B1) = arc (A2 B2) = pb = 2π rb1 / Z1 = 2 π rb2 /Z2 (9)

Où Z1 et Z2 sont les nombres de dents des deux roues.

La condition de roulement sans glissement des cercles primitifs donne la relation suivante :
2r1 2r2 2a
= = =p (10)
Z1 Z2 Z1 + Z 2

Le paramètre p est une caractéristique du fonctionnement de l’engrenage, il est appelé pas de


fonctionnement ; nous pouvons définir le module m de fonctionnement :
mZ1 mZ 2 m( Z1 + Z 2 )
r1 = , r2 = ,a= (11)
2 2 2

2-4 Epaisseur d’une dent


Connaissant l’épaisseur s sur le cercle primitif, on peut déterminer l’épaisseur sM sur un cercle de
rayon quelconque rM :
On démontre à partir de la figure 7 que :

s 
s M = rM  + 2(inv − inv m ) (12)
r 

7
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 7 Calcul des épaisseurs

3- Fabrication des engrenages

· Par moulage : au sable, pour solides en fonte ou en acier, sous pression pour roues en alliages
légers, ou matières plastiques. Les dentures sont très souvent achevées sur une machine à tailler.
· Par forgeage : il donne également des dentures brutes.
· Par taillage (Fig. 8) :
Les dents sont usinées complètement et successivement soit par une fraise de forme (fraise au
module ou fraise disque) ou par génération avec outil crémaillère, ou encore par génération avec
outil-pignon ou fraise mère.

Fig. 8 Les procédés de taillage des engrenages couramment utilisés

8
Transmission de puissance par engrenage

4- Principe de génération d’une roue dentée par outil crémaillère


Pour fabriquer un engrenage, on le fait fonctionner en synchronisme avec ce que l’on appelle une
crémaillère de base (Fig. 9). La crémaillère sert de couteau pour tailler les dents dans le cylindre
de métal qui deviendra une roue dentée.

Fig. 9 Crémaillère de base

La crémaillère de base est une roue de diamètre infini.


Le flanc des dents d’une crémaillère est une droite.
Le flanc des dents de la crémaillère fait un angle α avec la ligne primitive, c’est l’angle de
pression.
Les dents sont espacées le long de la ligne primitive d’une distance p, c’est le pas primitif.
Les dents ont une épaisseur p/2 sur la ligne primitive.
On définit le module m :
p
m= (13)

ha = y m
hf = 1,25 y m

Avec y : la constante de saillie (ou saillie réduite), elle est égale à 1 pour les dentures
normalisées.

Pour générer une roue dentée de Z dents, on place la ligne primitive de la crémaillère de base à
une distance r = m Z/2 du centre du disque dans lequel la roue dentée est généré (Fig. 10).
Le cercle primitif de l’engrenage généré roule sans glisser sur la ligne primitive de la crémaillère.
On applique donc exactement le principe de la développant de cercle. Le pas p de la
crémaillère se transfère donc à la roue sur son cercle primitif, d’où :

2R
p=
Z
p 2R
=m=
 Z

D = mZ (14)

9
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 10 Processus de génération de dents avec un outil crémaillère

5- Caractérisation des engrenages cylindriques à denture droite


5-1 Définitions
Cylindre primitif de fonctionnement ; diamètre primitif d : cylindre décrit par l’axe
instantané de rotation du mouvement relatif de la roue conjuguée par rapport à la roue considérée.
La section droite du cylindre primitif donne le cercle primitif de diamètre d.
Cylindre de tête ; diamètre de tête da : cylindre enveloppe du sommet des dents. La section
droite du cylindre de tête donne le cercle de tête de diamètre da.
Cylindre de pied ; diamètre de pied df : cylindre enveloppe du fond des dents. La section droite
du cylindre de pied donne le cercle de pied de diamètre df .
Saillie ha : distance radiale entre le cylindre de tête et le cylindre primitif.
Creux hf : distance radiale entre le cylindre de pied et le cylindre primitif.
Hauteur de dent h : distance radiale entre le cylindre de tête et le cylindre de pied.
Flanc : portion de surface d’une dent comprise entre le cylindre de tête et le cylindre de pied.
Profil : section d’un flanc par un plan normal à l’axe.
Pas : longueur d’un arc de cercle primitif compris entre deux profils consécutifs.
Largeur de denture b : largeur de la partie dentée d’une roue mesurée suivant une génératrice
du cylindre primitif.
Entraxe entre deux roues a : plus courte distance entre les axes des deux roues.
Cercle de base : cercle permettant d’obtenir le profil en développante de cercle des dents.
Ligne d’action : normale commune à deux profils de dents conjuguées, en leur point de contact.
Angle de pression α: angle de la ligne d’action avec la tangente aux cercles primitifs (α = 20°
pour une denture normalisée).

10
Transmission de puissance par engrenage

Module m : valeur permettant de définir les caractéristiques dimensionnelles de la roue dentée.


C’est le rapport entre le diamètre primitif et le nombre de dents.

Fig. 11 Engrenage extérieur à denture droite

5-2 Désignation, symbole, formule

Le diamètre de base : db = d cos α


Le pas de base : pb = p cos α

Les roues extérieures tournent en sens contraires alors que pour un engrenage intérieur, les deux
roues tournent dans le même sens (Fig. 12). Le taillage des dentures est plus délicat dans ce
dernier cas et le plus souvent, la roue est en deux parties : une couronne dentée rapportée sur un
plateau à moyeu. L’assemblage de ces deux pièces peut prendre des formes variables, mais doit
comporter un centrage précis.

11
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 12 Engrenage intérieur à denture droite

6 - Caractérisation des engrenages cylindriques à denture hélicoïdale


Les engrenages à denture hélicoïdale permettent un fonctionnement plus silencieux que celui des
engrenages à denture droite ; ils présentent également un meilleur rendement. Ils sont notamment
utilisés dans les boîtes de vitesses d’automobiles, les réducteurs et les multiplicateurs de vitesses.
Remarquons que l’étude faite au début sur le profil en développante de cercle pour un engrenage
à denture droite, se réalise de la même manière pour un engrenage à denture hélicoïdale. Il suffit
de prendre un plan tangent faisant un angle β avec la génératrice D de contact des cylindres
primitifs.

6-1 Définitions
Hélice primitive : intersection d’un flanc avec le cylindre primitif d’une roue hélicoïdale.
Angle d’hélice β : angle entre la tangente à l’hélice primitive et une génératrice du cylindre
primitif.
Pas apparent pt : longueur de l’arc de cercle primitif compris entre deux profils homologues
consécutifs.
Pas réel pn : pas mesuré sur une hélice normale à l’hélice primitive.
Module apparent mt : rapport entre le pas apparent et le nombre de dents.
Module réel mn : rapport entre le pas réel et le nombre de dents.

Fig. 13 Engrenage extérieur à denture hélicoïdale

12
Transmission de puissance par engrenage

Quel que soit le diamètre, les roues dentées à denture hélicoïdale de même module et de même
angle d’hélice engrènent entre elles, à condition que les hélices soient de sens contraire (Fig.
13). Les dentures hélicoïdales provoquent une poussée axiale, d’où la nécessité de l’emploi de
butées. La poussée axiale est proportionnelle à l’angle d’hélice β. On peut donc réduire la
poussée axiale en diminuant l’angle d’hélice, mais on peut également la supprimer, en utilisant
des roues jumelées dont les dentures sont inclinées en sens opposé (Fig. 14a) ou encore par
l’utilisation d’une denture en chevrons (Fig. 14b).

a b

Fig. 14 Roues jumelées et Engrenage chevrons

6-2 Désignation, symbole, formule

Diamètre de base : db = d cos αt


Angle de pression : tan αn = tan αt cos β

13
Transmission de puissance par engrenage

7- Caractérisation des engrenages coniques


Les engrenages coniques sont des engrenages à axes concourants. Ils permettent de transmettre le
mouvement entre deux arbres concourants, avec un rapport de vitesse rigoureux. Les conditions
d’engrènement imposent que les deux roues doivent avoir même module et que les sommets des
deux cônes soient confondus. Ce dernier impératif oblige le concepteur à un centrage très précis
des deux roues pour assurer un fonctionnement correct. Il faut donc prévoir au montage un
réglage axial des deux roues. On peut utiliser par exemple des boîtiers et des cales de réglage.

7-1 Définitions

Cône primitif, angle primitif δ: cône décrit par l’axe instantané de rotation du mouvement
relatif de la roue conjuguée par rapport à la roue considérée. Le demi-angle au sommet de ce
cône est l’angle primitif δ.
Cône de tête, angle de tête δa : cône enveloppe des sommets des dents. Le demi-angle au
sommet de ce cône est l’angle de tête δa.
Cône de pied, angle de pied δf: cône enveloppe des bases des dents. Le demi-angle au sommet
de ce cône est l’angle de pied δf.
Cône complémentaire: cône dont les génératrices sont perpendiculaires à celles du cône primitif,
à l’extrémité externe de la largeur de la denture.
Diamètre primitif d: diamètre du cercle intersection du cône primitif et du cône complémentaire
(cercle primitif).
Diamètre de tête da: diamètre du cercle intersection du cône de tête et du cône complémentaire
(cercle de tête).
Diamètre de pied df : diamètre du cercle intersection du cône de pied et du cône complémentaire
(cercle de pied).
Largeur de denture b: largeur de la partie dentée de la roue mesurée suivant une génératrice du
cône primitif.
Saillie ha: distance entre le cercle primitif et le cercle de tête mesurée suivant une génératrice du
cône complémentaire.
Creux hf: distance entre le cercle primitif et le cercle de pied mesurée suivant une génératrice du
cône complémentaire.
Angle de saillie θa : différence entre l’angle de tête et l’angle primitif.
Angle de pied θf : différence entre l’angle de pied et l’angle primitif.

14
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 15 Engrenage conique

7-2 Désignation, symbole, formule

Pas : longueur de l’arc de cercle primitif compris entre deux profils homologues consécutifs.
Hauteur de dent : distance entre le cercle de tête et le cercle de pied, mesurée suivant une
génératrice du cône complémentaire.

15
Transmission de puissance par engrenage

8- Caractérisation d’un engrenage gauche : roue-vis sans fin


C’est un engrenage hélicoïdal dont les axes sont orthogonaux et non concourants. La
transmission par ce type d’engrenage donne une solution simple pour les grands rapports de
réduction, avec un fonctionnement peu bruyant. La poussée de la vis est forte surtout si la
démultiplication est grande. On utilise alors une butée à billes ou à rouleaux ou encore des
roulements à contact oblique pour réaliser la liaison pivot avec le support. Lorsque l’inclinaison
des filets est faible (vis à un filet), la transmission est irréversible, ce qui est souvent utile, car le
réducteur s’oppose à toute rotation commandée par la machine réceptrice (exemple: appareils de
levage). Toutefois le rendement est alors faible, et de plus le couple de démarrage est beaucoup
plus fort que le couple à vitesse de régime. Le rendement est meilleur avec les fortes inclinaisons,
à condition que les métaux en présence soient bien choisis et l’exécution des dentures très
précises, avec des états de surface très soignés. Le frottement est important et donne un
rendement médiocre, mais suffisant dans le cas de faibles puissances

8-1 Définitions
· Pour la vis,
Filet : une des dents de la vis. Les vis peuvent avoir un ou plusieurs filets.
Cylindre de référence : surface primitive de référence de la vis.
Hélice de référence : hélice d’intersection d’un flanc avec le cylindre de référence de la vis.
Pas hélicoïdal pz : distance axiale entre deux profils homologues consécutifs d’un filet.
Pas axial px : rapport entre le pas hélicoïdal et le nombre de filets (le pas axial est égal au pas
hélicoïdal si le nombre de filets est égal à 1).
Module axial mx : rapport entre le pas et le nombre π .

· Pour la roue,
Le profil de la roue est le profil conjugué de celui de la vis. L’engrènement d’une vis avec une
roue n’est possible que si elles ont même module axial et même angle d’hélice. Les
caractéristiques dimensionnelles de la roue sont identiques à celles d’une roue à denture
hélicoïdale. La roue est généralement cylindrique pour transmettre des efforts relativement
faibles, mais pour transmettre des efforts importants, une roue creuse est préférable (Fig. 17).

16
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 16 Système roue et vis sans fin

8-2 Désignation, symbole, formule

Fig. 17 Forme de la roue

17
Transmission de puissance par engrenage

Chapitre II Conduite de l’engrènement des


dentures à axe parallèles

1- Introduction
Pour fonctionner ensemble, les deux roues doivent :
1. avoir été générées par la même crémaillère de base, c’est à dire, avoir le même module m et le
même angle de pression α,
2. respecter une certaine proportion de leurs nombres de dents pour éviter l’interférence des
profils conjugués,
3. avoir toujours en prise au moins une paire de dents pour assurer la continuité d’engrènement,
4. avoir des jeux fonctionnels.

2- Conditions de Continuité d’engrènement


2-1 Périodes d’approche et de retraite

I
I

Début de l’engrènement Fin de l’engrènement

Fig. 1 Continuité d’engrènement

18
Transmission de puissance par engrenage

Définitions :

Période d’approche : c’est la période comprise depuis le début de l’engrènement en A jusqu’au


moment où le point de contact est en I.
Longueur d’approche : longueur de ligne d’action parcourue pendant la période d’approche (AI)
Période de retraite : c’est la période comprise depuis le moment où le point de contact est en I
jusqu’à la fin de l’engrènement en B.
Longueur de retraite: longueur de ligne d’action parcourue pendant la période de retraite (IB)
Longueur de conduite :

AB = AI +IB (1)

Arc de conduite : arc dont ont roulé sans glisser l’un sur l’autre les deux cercles primitifs
pendant tout l’engrènement :
AB
a = (2)
cos 

2-2 Rapport de conduite

Dans le cas d’une denture droite, c’est le rapport :


AB a
 = = (3)
pb p

Il faut obligatoirement que la longueur de conduite soit supérieure au pas de base (l’arc de
conduite supérieur au pas primitif) :

AB  pb ; donc a  p (4)

Pratiquement, εα>1,25

On démontre que :

ra21 − rb21 + ra22 − rb22 − (r1 + r2 ) sin  Important(5)


 =
2rb1, 2 / Z1, 2

Nous verrons plus loin qu’il y a intérêt à avoir la plus grande valeur du rapport de conduite pour
la capacité de charge et le silence de fonctionnement.
Sa valeur diminue au fur et à mesure que l’angle de pression augmente : la valeur de cet angle de
pression ne doit donc pas être trop élevée pour les engrenages où l’on recherche avant tout le
silence de fonctionnement. Il peut même se faire que l’on s’écarte parfois, pour certaines
applications particulières, de l’angle de pression normalisé α = 20°
Sa valeur est d’autant plus grande que les nombres de dents sont élevés.

19
Transmission de puissance par engrenage

2-3 Cas d’une denture hélicoïdale


Dans le cas d’une denture hélicoïdale, il faut distinguer entre rapport de conduite apparent est
rapport de recouvrement :
- Rapport de conduite apparent : il est calculé suivant le plan apparent, il est déterminé donc de
la même façon que pour une denture droite : sauf que dans ce cas il faut utiliser le pas de base
apparent :
AB
 = (6)
p bt

Avec : pbt = pbn /cos β

- Rapport de recouvrement : le contact de deux dents conjuguées dure plus longtemps pour une
denture hélicoïdale que pour une denture droite. En fait, la forme hélicoïdale fait que le profil de
la dent sur la face avant est décalé par rapport au profil sur la face arrière de la dent ce qui crée
une longueur de contact supplémentaire qu’on appelle longueur de recouvrement, il correspond
à l’arc v’1 I’1 ou v’1 I’2 sur la figure 2 :
L’arc de recouvrement = b tan β (7)
Avec b la largeur de la dent.

Le rapport de recouvrement est donc :


b tan 
 = (8)
pt
Le rapport de conduite totale est la somme des deux :

 =  +   (9)

Fig. 2 Denture hélicoïdale : continuité de l’engrènement

20
Transmission de puissance par engrenage

3- Phénomène d’interférence
3-1 Interférence géométrique
Les interférences sont des phénomènes qui se produisent soit durant l’opération de génération
(taillage, rectification, etc.), soit durant l’engrènement d’un pignon avec une roue, dans des
conditions défavorables telles que certaines parties utiles du profil se trouvent rognées par l’outil,
ou que les profils conjugués du pignon et de la roue tendent à se pénétrer l’un l’autre à certains
instants.
La figure 3 schématise trois conditions d’engrènement de deux roues :
a- Le point extrême d’action A0 est situé entre I et T (point de tangence avec le cercle de base)
(Fig. 3a) Le contact s’effectue à l’extérieur du cercle de base de la roue 2 ; Il n’ y a pas
d’interférence.
b - Le point extrême d’action A0 est confondu avec T (Fig. 3b) : le cercle de tête de la roue 1
passe par « le point d’interférence » de la roue 2. Le contact arrive jusqu’au cercle de base de la
roue 2, et nous sommes juste à la limite du phénomène d’interférence.
c - Le cercle de tête de la roue 1 passe au-delà du point d’interférence de la roue 2 et donc à
l’extérieur du cercle de base (Fig 3c): il se produit alors le phénomène d’interférence. Ce
phénomène se manifeste par un dégagement important du pied de la dent, avec raccordement par
angle vif V avec la partie en développante ; nous constatons qu’en plus de l’affaiblissement de la
résistance de la dent, il se produit une élimination de la partie QV de développante.
Le point T (qui appartient au cercle de base est souvent appelé «point d’interférence »).
Pour éviter l’interférence il suffit que le contact du début à la fin ne dépasse jamais les cercles de
base qui sont l’origine de la développante de cercle, en d’autre terme, le cercle de tête de la roue1
ne dépasse pas le point d’interférence T, ce qui se traduit par la condition :

OA0 <OT (10)

On démontre que cette expression aboutit à la condition générale suivante:

4( y2 Z 2 + y22 ) Important
Z1 min = Z 22 + − Z2 (12)
sin 2 
Avec :
Z1 : nombre de dents du pignon (ou roue menante)
Z2 : nombre de dents de la roue (ou roue menée)
y2 : saillie réduite de la roue menée = ha2 /m, il est égal à 1 pour une denture normalisée

alpha = 20° pour les eng droit


et alphat pour hélicoïdale

21
Transmission de puissance par engrenage

Roue 1

Roue 2

Fig. 3 Phénomène d’interférence

3-2 Cas d’interfernce de taillage par crémaillère de référence


Si l’on considère l’engrènement d’un pignon avec une crémaillère, le seuil d’interfernce est
atteint, pour un nombre de dent z du pignon qu’il est très facile de calculer :

z min =
2y0 Important (13)
sin 2 
y0 = ha /m

Ce seuil de non-interference devient dans le cas d’une denture hélicoïdale :

2 y0 cos  Important
zmin = (14)
sin 2  t

Exemple : avec y0 = 1 et α0 = 20° (le cas d’une denture normalisée sans correction), z = 17 pour
une denture droite, cela veut dire qu’un pignon de nombre de dent inférieur à 17 ne peut pas être
générer par un outil crémaillère. La même chose peut se produire dans le cas général de
l’engrènement d’un pignon (z <17) avec une crémaillère. Nous verrons par la suite qu’il existe
une solution pour résoudre ce problème : la correction des dentures.

4- Glissement entre les profils conjugués

4-1 Vitesse de glissement

Les deux profils conjugués roulent et glissent l’un sur l’autre. Lorsque le point de contact se
trouve en I, au point de tangence des cercles primitifs, le mouvement est un roulement sans

22
Transmission de puissance par engrenage

glissement car I est le Centre Instantané de Rotation. En avant et en arrière de ce point, un


glissement s’ajoute au roulement.
Ce glissement relatif occasionne en particulier la perte de puissance par frottement et la
détérioration par grippage dans certaines applications à grande vitesse particulièrement chargées.
Il faut donc chercher à le minimiser.
Ce glissement est mis en évidence sur la figure 4. Au point A de la ligne d’action, ce sont les
points a1 et a2 qui sont en contact ; au point C ce sont les points c1 et c2. Les arcs se
correspondent donc pendant le temps nécessaire pour le déplacement du point de contact de A à
C. Nous voyons que
L’arc (a2 c2)> l’arc (a1 c1) (15)

D’où la valeur du « glissement relatif » = l’arc (a2 c2) - l’arc (a1 c1)

Nous pourrions dire de même que les arcs (d1 b1) et (d2 b2) se correspondent pendant le temps
nécessaire pour le déplacement du point de contact de D à B :

L’arc (d1 b1)> l’arc (d2 b2) (16)

Les relations (14) et (15) indiquent tout d’abord que le glissement change de sens de part et
d’autre du point primitif.
Nous allons maintenant mettre en évidence une autre propriété fondamentale : le glissement
relatif est nul au point primitif, et augmente progressivement au fur et à mesure que le
point de contact s’éloigne du point primitif.

Fig. 4 Mise en évidence du glissement relatif

Nous pourrons calculer aussi la vitesse de glissement en un point quelconque k sur la ligne
d’action :

23
Transmission de puissance par engrenage

V g = ( w1  w2 )  Ik (17)
Avec :
- w1 ,w2 vitesses angulaires du pignon
- Ik distance du point de contact au point primitif,
- signe (+) pour engrenage extérieur, et signe (–) pour engrenage intérieur.

La figure 5 trace le diagramme de la vitesse de glissement

Fig. 5 Vitesse de glissement

4-2 Glissement spécifique

Durant le temps nécessaire pour le déplacement du point de contact de A à C par exemple, le


glissement relatif des deux profils est (Fig. 4) :

g = l’arc (a2 c2) - l’arc (a1 c1) (18)

Bien que ce glissement relatif soit le même pour les deux profils, nous concevons cependant qu’il
aura une répercussion plus marquée sur le pignon que sur la roue, car il sera réparti sur un arc (a1
c1) plus petit que (a2 c2). En plus de la notion de glissement et de vitesse de glissement, il sera
donc du plus haut intérêt de faire apparaître un rapport extrêmement important pour toutes les
questions d’usure : le glissement spécifique. La valeur moyenne des glissements spécifiques de
A à C est :

arc(a2 c2 ) − arc(a1c1 )
- pour le pignon : g s1 = (19)
arc(a1c1 )

arc (a2 c2 ) − arc (a1c1 )


- pour la roue g s2 = (20)
arc (a2 c2 )

24
Transmission de puissance par engrenage

Le développement de ces deux équations aboutit aux expressions suivantes plus faciles à
calculer :

( Z1 + Z 2 ) IM
- pour le pignon 1 : g s1 = (21)
( Z 2 )T1 M

( Z1 + Z 2 ) IM
- pour la roue 2 : g s2 = (22)
( Z1 )T21M

Avec M le point de contact suivant le quel nous voulons calculer le glissement spécifique, T1 et
T2 sont les points de tangence avec les cercles de bases.
Le maximum de gs1 est atteint au point de début de contact (point A, qui est le point d’intersection
du cercle de tête de la roue 2 avec la ligne d’action, Fig. 1), le maximum de gs2 est atteint au
point de la fin de contact (point B, qui est le point d’intersection du cercle de tête du pignon 1
avec la ligne d’action, Fig. 1)

Nous pouvons également utiliser un abaque pour calculer les glissements spécifiques (Fig. 6) :
- X = y’/Z’
- k = Z/Z’
Avec Z’ le nombre de dents de la roue conjuguée et y’ la saillie réduite de la roue conjuguée.

Fig. 6 Glissements spécifiques

25
Transmission de puissance par engrenage

Chap III Correction des dentures

1. Quelques définitions de base

-Tracé de la crémaillère de référence (Fig. 1)

La ligne de référence est une droite du profil de la crémaillère de référence par rapport à laquelle
sont définies les dimensions des dents. Pour les engrenages de mécanique générale, dont les
modules de denture sont compris dans les limites suivantes : 1 < m < 20, la figure 1 donne le
profil normalisé de la crémaillère de référence pour m = 1. Ce profil correspond aux dentures en
développante de cercle. Il a les flancs rectilignes et répond aux caractéristiques suivantes :

- angle de pression : 20° ;


- hauteur de dent : 2,25 m.

Les sommets des dents sont à une distance de la ligne de référence égale au module, et
l’épaisseur des dents, mesurée sur cette ligne, est égale à l’intervalle. La valeur de l’arrondi à
fond de dents est fixée pour les cas courants, à environ 0,40 m. Elle pourra être augmentée
jusqu’à une limite de 0,45 m dans certains cas particuliers et pour autant que les conditions
d’engrènement le permettent. Dans le cas d’une denture hélicoïdale, les caractéristiques ci-dessus
sont les caractéristiques « réelles ou normales».

- Crémaillère génératrice normalisée

L’outil-crémaillère de base, crémaillère génératrice d’un système de roues en développante de


cercle, est absolument emboîtable dans la crémaillère de référence (Fig. 1).
Nous affecterons de l’indice 0 les éléments de définition : angle de pression α0 , module m0.

- Cercle primitif de référence

La figure 2 schématise la génération d’une roue de Z dents à partir de la crémaillère génératrice.


Nous appellerons cercle primitif de référence de la roue et ligne primitive de génération de la
crémaillère les deux éléments qui roulent sans glisser l’un sur l’autre durant la génération (Fig.
2).
Cette dernière condition signifie que le pas p de la denture sur le cercle primitif de référence est
égal au pas p0 de la crémaillère génératrice.
Par ailleurs, la ligne d’action de génération est normale au profil de la crémaillère et tangente au
cercle de base de la roue taillée : cela signifie en particulier que le diamètre du cercle de base est
égal au diamètre primitif de référence, multiplié par le cosinus de l’angle de pression α0 de la
crémaillère.

26
Transmission de puissance par engrenage

Fig. 1 Crémaillère de référence Fig. 2 Cercle primitif de référence

2. Denture normale et denture déportée

2-1 Denture normale


Une denture est dite « normale » si, pendant la génération, la ligne primitive de génération de la
crémaillère génératrice est confondue avec la ligne de référence de celle-ci (Fig.3).

Fig. 3 Denture droite normale

Nous pouvons donc écrire les caractéristiques géométriques d’une denture normale :

Tableau 1
au

2-2 Denture extérieure déportée avec déport positif ou négatif

27
Transmission de puissance par engrenage

Une denture est dite « déportée », si, pendant la génération, la ligne primitive de génération de la
crémaillère génératrice (tangente au cercle primitif de référence) est différente de la ligne de
référence de celle-ci. Le déport est dit positif si la ligne de référence est extérieure au cercle
primitif de référence (Fig. 4a). Le déport est négatif si la ligne de référence coupe le cercle
primitif de référence (Fig. 4b).
Le déplacement de profil est la distance entre la ligne de référence et la ligne primitive de
génération.
Le coefficient de déport, ou plus simplement le déport, est le déplacement de profil ramené au
module unité de la crémaillère génératrice ; il a pour symbole x (x1 pour le pignon, x2 pour la
roue) :

x = le déplacement du profil / m (1)

Nous savons que le diamètre primitif de référence a la valeur d = Zm, que la denture soit normale,
déportée avec déport positif ou négatif. Par définition même du cercle primitif de référence qui
roule sans glisser sur la ligne de génération de la crémaillère, nous pourrons écrire que l’épaisseur
s sur le cercle primitif de référence est égale à l’intervalle de la crémaillère sur la ligne primitive
de génération (Fig. 4) :

s = m0 ( + 2 x tan  0 ) (2)
2
Avec déport x positif ou négatif.
L’épaisseur de tête diminue lorsque le déport positif augmente : (Fig. 5). Il convient donc de ne
pas exagérer sa valeur pour éviter une dent trop pointue.

Fig. 4 Denture droite déportée Fig 5 Dentures avec déports négatif, nul et
positif, ayant même cercle primitif de
référence et même cercle de base

28
Transmission de puissance par engrenage

Les caractéristiques géométriques d’une denture déportée extérieure ou intérieure sont regroupées
dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 2
Tableau3

3. Fonctionnement d’un engrenage corrigé


Un engrenage corrigé est constitué de deux roues ayant subit des déports de dentures x1 et x2, ces
deux roues avant d’être mises ensemble ont le même module m0 et le même angle de pression α0
; ils ont donc le même pas p0 et le même pas de base pb0.
Lorsque les deux roues sont mises en engrènement il se trouve que l’entraxe de fonctionnement
est diffèrent de celui de référence car les formes des dentures ont changées (diamètre de tête,
diamètre de pied). Les profils sont toujours conjuguées mais il existe deux rayons primitifs r’1 et
r’2 généralement différents des rayons primitifs de taille r1 et r2. L’angle de pression ainsi que le
module et le pas primitif changent aussi puisqu’ils sont tous liés.
Par contre les rayons de base et le pas de base restent les même. C’est cette propriété qu’on va
exploiter pour déterminer les paramètres d’engrènement pendant le fonctionnement à partir des
paramètres d’engrènement de référence :

pb0 = pb’
π m0 cos α0 = π m’ cos α’ (3)
D’ou :
m' cos  0
= (4)
m0 cos  '
On en déduit:

m' a' d ' p' cos  0


= = = = (5)
m0 a0 d 0 p0 cos  '

29
Transmission de puissance par engrenage

Pour une denture hélicoïdale :

m' a' d ' p' cos  t 0


= = = = (6)
m0 a0 d 0 p0 cos  t '

Détermination de α’ =f(α0):

La condition d’engrènement sans jeu au niveau des rayons primitifs de fonctionnement s’écrit :

cos  0
s1 '+ s 2 ' = p' = m' = m0 (7)
cos  '

Avec :
s 
s'1 = r '1  1 + 2(inv 0 − inv ' )
 r1 

s 
s' 2 = r ' 2  2 + 2(inv 0 − inv ' ) (8)
 r2 

s’1 ,s’2 sont les épaisseurs des dents au niveau du cercle primitif de fonctionnement,
s1, s2 sont les épaisseurs des dents au niveau du cercle primitif de taillage :

s1, 2 = m0 ( + 2 x1, 2 tan  0 ) (voir § 2-2)
2

En développant (7) on aura :


 x + x2 
inv ' = inv 0 + 2 tan  0  1  (9)
 z1 + z 2 
Pour une denture hélicoïdale :
 x + x2 
inv 't = inv t 0 + 2 tan  0  1  (10)
 z1 + z 2 
Pour une denture intérieure :
 x − x1 
inv ' = inv 0 + 2 tan  0  2  (11)
 z 2 − z1 

4- Fonctionnement sans changement d’entraxe


Considérons la figure 6. Nous avons représenté un engrenage à denture normale, à gauche, et un
engrenage à denture corrigée sans variation d’entraxe, à droite. L’entraxe commun est l’entraxe
de référence a ; les cercles primitifs de référence sont confondus avec les cercles primitifs de
fonctionnement ; l’angle de pression de fonctionnement correspond à l’angle de pression α0 de la

30
Transmission de puissance par engrenage

crémaillère génératrice. Sur les cercles primitifs, les dentures du pignon et de la roue ont le même
pas : π m0

a- denture extérieure b- denture intérieure

Fig. 6 Fonctionnement sans changement d’entraxe

Nous avons la relation suivante :

s1 + s2 = πm0 (12)

Avec s1, s 2 : épaisseurs des dents du pignon, de la roue,

Nous arrivons à la condition fondamentale pour que l’entraxe de fonctionnement coïncide avec
l’entraxe de référence a :

Il faut que la somme des épaisseurs s1 et s2 sur les cercles primitifs de référence soit égale au
pas de la crémaillère génératrice.

Nous avons la relation :


s1 = m0 ( + 2 x1 tan  0 )
2

+ 2 x 2 tan  0 )
s 2 = m0 ( (13)
2
La condition s1 + s2 = πm0 implique :

x1 + x2 = 0 (14)

31
Transmission de puissance par engrenage

Engrenage extérieur à denture hélicoïdale :


m0
st1 + s t 2 = mt 0 = 
cos 
x1 + x2 = 0 (15)

Engrenage intérieur à denture droite :

z2 − z1
a = m0 ( ) ; s1 + s2 = m0
2
x2 − x1 = 0 (16)

Engrenage intérieur à denture hélicoïdale :

m0 z2 − z1
a= ( ) ; s1 + s2 = mt 0
cos  2
x2 − x1 = 0 (17)

5- Critères de Choix de déport


5-1 Eviter l’interférence
Le déport est parfois utilisé dans le but d’éviter l’interférence quel soit de taillage ou de
fonctionnement. Nous avons vu au chap II § 3-2, que les pignons de nombre de dents inférieur à
17 ne peuvent pas être taillé par une crémaillère de référence. Pourtant cela peut être possible si
pendant le taillage la ligne de référence de la crémaillère se trouve écarté de la ligne de
génération : on réalise donc un déport de la dent. Il suffit de choisir un coefficient de déport qui
améliore le seuil de non interfernce de taillage à savoir :

2y0
z min = Pour une denture droite (18)
sin 2 

On démontre qu’il suffit de remplacer y0 (la saillie réduite de la crémaillère) par 1- x0 et chercher
le coefficient de déport x0

Exemple : pour tailler un pignon z = 10 (α = 20°), on choisit un déport x = +0,42

De même pour éviter l’interférence de fonctionnement, on se reporte à la condition (12) du chap


II §3-1. Il s’agit tout simplement de remplacer y2 (la saillie réduite) par : y2 = 1+x2

5-2 Equilibrer les glissements spécifiques


Le glissement est un phénomène néfaste à la tenue des dents et le bon fonctionnement des
engrenages surtout si ce glissement n’est pas équilibré sur le pignon et la roue. Pour minimiser et
aussi égaliser les glissements pour la roue et le pignon, on utilise couramment le déport des

32
Transmission de puissance par engrenage

dentures. Il s’agit de résoudre l’équation : g s1 max = g s 2 max en cherchant les déports x1 et x2


convenables.
Un abaque (Fig. 7) permet d’obtenir les valeurs de déport x1 et x2 pour égaliser les glissements
spécifiques.
Ce système de correction est relatif aux engrenages ayant un angle de pression de 20°. Le nombre
i est le rapport du nombre de dents de la roue à celui du pignon.
Z
i= 2 avec Z2 > Z1 (19)
Z1
Généralement, et suivant une recommandation ISO :
Si Z1 + Z2 > 60, il n’est pas nécessaire de varier l’entraxe : x1 = -x2
Si Z1 +Z2 < 60, il faut varier l’entraxe.
x1 est donné par la courbe AB ;
x2 est donné par la courbe correspondant à i à l’intérieur du triangle ABA’

Fig. 7 système de correction permettant l’égalisation des glissements spécifiques max sur le
pignon et sur la roue

33
Transmission de puissance par engrenage

5-3 Améliorer le rapport de conduite

On peut utiliser la correction de denture pour améliorer le rapport de conduite en choisissant des
coefficients de déport convenable qu’on peut les sortir facilement de l’expression du rapport de
conduite :

ra21 − rb21 + ra22 − rb22 − (r1 + r2 ) sin  Important


 = (20)
2rb1, 2 / Z1, 2

34

Vous aimerez peut-être aussi