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L’escroquerie disait Alfred CAPUS est « une bonne affaire qui a rencontré une
mauvaise loi », C’est ce dont témoigne le présent arrêt soumis à notre commentaire.
Une société de droit suisse UBS AG, promoteur de la Société d’Investissement A
Capital Variable(SICAV) de droit luxembourgeois appelée Luxalpha, gérée par l’une de ses
filiales, avait omisd'informer les investisseurs que la société Bernard X... Investment
Securities (BMIS) assurait la double fonction de sous-dépositaire et de courtier de la SICAV,
la société française Compagnie Lebon (LEBON) avait souscrit d’actions de la SICAV le 1 er
février 2005.
Elle a assignée devant le tribunal de commerce de Paris en responsabilité quasi
délictuelle pour la réparation du préjudice qu'elle avait subi. La société UBS AG a formé un
contredit à l’encontre du jugement devant la cour d’appel, que cette dernière a accueilli, d’où
le pourvoi en cassation de LEBON. Devant la cour de cassation, dans son pourvoi, la société
Compagnie Lebon prétendait que lajuridiction française est compétente dans l’affaire sur la
base de l’article 5.3 de la Convention de Lugano du 16 septembre 2018 stipulant que le
défendeur peut être attrait, en matière délictuelle ou quasi délictuelle, devant le tribunal du
lieu où le fait dommageable s'est produit. En effet, Lebon soutient que ce lieu est situé en
l’espèce en France : les conditions de commercialisation en France des actions de la SICAV
reposaient sur des informations erronées et partielles diffusées en France.
La Cour de Cassation devait donc répondre à la question suivante : Comment s’apprécie
la détermination du lieu du fait dommageable qui fonde la compétence de la juridictionen cas
de préjudices financiers dans le contexte des organismes de placement collectif ?
Le reproche adressé à la cour d’appelne convaincra pas la Cour de cassationqui rejettera
le pourvoi elle considère que la souscription des actions SICAV s’est réalisée directement au
Luxembourg à une date antérieure, le fait dommageable ne s’est donc pas produit en France et
les juridictions françaises ne sont donc pas compétentes.
Pour donner une réponse à cette problématique on va analyser successivement, la
détermination du lieu du fait dommageable (I) comme facteur de désignation du tribunal
compétent, et ensuite l’adaptation par le juge du l’article 5.3 de la convention de Lugano au
préjudice financiers (II).
II- L’adaptation du juge de l’article 5.3 de la convention de Lugano : dans le cadre d’un
préjudice financier, l’article 5.3 de la convention de Lugano a été adapté, La souscription
comme événement causal (A’),