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ENJEUX ENÉRGETIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

Corrigé proposé par M. Belkheiri Driss


Les besoins de l’humanité en énergie sont énormes et vitaux ; la consommation moyenne annuelle par
habitant vaut environ 23MWh.an−1 .hab−1 , soit l’équivalent de 2t de pétrole ou 1g d’uranium (235 U ). Les
principales sources d’énergie fossile, le charbon et le pétrole, sont en épuisement et sont polluantes, en plus.
Les enjeux énergétiques et environnementaux s’imposent, d’où la necessité d’avoir recours à d’autres
sources, comme les énergies renouvelables et la conversion chimique-électrique ; et à ce propos les accu-
mulateurs à base de lithium connaissent un formidable essor depuis la découverte des anodes de graphite
par R. Yazami, et ses équipes, vers 1990, et on cherche à augmenter davantage la capacité de stockage de
leur énergie massique (en Wh.kg−1 ) et volumique. Ainsi ces accumulateurs sont omniprésents dans les
ordinateurs, les téléphones, les véhicules électriques (ou hybrides), etc..
Cette épreuve comporte de nombreuses questions indépendantes.

Données
• La température T (K ) = 273 + t(◦ C ).
• La pression standard : P◦ =1 bar=105 Pa.
• On note ϕ l’état physique d’un corps A : A ϕ : s ,ou, l ,ou, g , où s : solide, l : liquide, g : gazeux, etc.
• Nombre d’Avogadro : NA = 6, 02.1023 .
• Constante des gaz parfaits : R = 8, 32 SI
• La charge de l’électron, noté e− , est q = −e = −1, 6.10−19 C ; le Faraday 1F = e.NA = 96500C.
• Formule de Nernst donnant le potentiel E(ox/red) à 25◦ C:
0,06
aox .aαH O+
− + ◦
Ox + n.e + α.H3O
red + βH2O : E(ox/red) = E (ox/red) + n .log10 3
,
ared
où a X représente l’activité de la substance chimique X considérée et E◦ le potentiel standard.
• Le produit ionique de l’eau Ke (298K ) = [ H3O+ ].[OH − ] = 10−14 .
• D’autres données sont insérées dans les parties concernées.

Exercice
1. Généralités

1.1 Structures électroniques des élements 11H : 1s1 et 168O : 1s2 2s2 2p2 .
1.2 On considère la réaction : 2H2 + O2 −→ 2H2O
L’oxydant est le dioxygène O2 ; Le réducteur est le dihydrogène H2 .
Un oxydant est une entité chimique suceptible de capter des électrons ;
Un réducteur est une entité chimique suceptible de céder des électrons.
1.3 Le solvant H2O peut être oxydé ou réduit.
Dans le couple ox1 /H2O, l’oxydant ox1 est O2 : O2 + 4e− + 4H + −→ 2H2O.
Dans le couple H2O/red2 , le réducteur red2 est H2 : H2O + 2e− + 2H + −→ H2 + H2O.

2. Pile à combustible La pile à combustible est basé sur la réaction 2H2 + O2 −→ 2H2O.

2.1 On a la demi-réaction 2H + + 2 e−
H2,g .
Le nombre de moles de dihydrogène n H2 est lié au nombre de moles d’e- ne− n H2 = 21 .ne− .
m H2
2.2 Soit Q la charge qui circule lors de la consommation de m H2 = 1kg : n H2 = M H2 (= 500 moles).
mH
On en déduit ne− (= 1000moles), de charge Q = e.NA .ne− = F.ne− = 2.F. MH2 = 9, 6.107 C.
2
1
Or 1C = 1A.1s = 103 mA. 3600 h, donc Q = 2, 67.107 mA.h.
2.3 La fém de la pile est E = 0, 7V. La valeur de l’énergie électrique est We = Q.E, soit W = 6, 76.107 J
.
On obtient H2 par CH3OH + H2O
3H2 + CO2 , d’enthalpie libre standard ∆r G ◦ ( T ) = 10, 41 −
0.2205.T (kJ.mol −1 ).
2.4 L’enthalpie libre standard ∆r G ◦ ( T = 300 + 273 = 573K ) = −1, 16.105 J < 0 : donc cette réaction
est quantitative à t = 300◦ C.
2.5 On considère le bilan global des deux réactions précédentes :

 (1) : CH3OH + H2O −→ 3H2 + CO2
(2) : 2H2 + O2 −→ 2H2O : × 23
Bilan : CH3OH + 23 O2 −→ CO2 + 2H2O

Le fonctionnement global pile-réformeur revient à la combustion du méthanol avec le dioxygène.

3. On considère l’accumulateur au plomb : voir figure 1. On étudie sa décharge


 La cathode (+) est formée de l’oxyde PbO2 entourant Pb et fait intervenir le couple PbO2 /Pb2+ , en
milieu acide ;
 L’anode (-) est une plaque de Pb et fait intervenir le couple Pb2+ /Pb ;
 L’électrolyte est une solution S0 concentrée de H2 SO4 de concentration c.
Eexemple d’un accumulateur avec : Charge : Q = 40A.h . Force électromotrice fém : E = 12V.

Figure 1: accumulateur au plomb

3.1 Lors de la décharge, on a les deux demi-réactions aux deux bornes :


A la borne négative : Pb −→ Pb2+ + 2 e−
A la borne positive : PbO2 + 2 e− + 4 H + −→ Pb2+ + 2 H2O
D’où la réaction globale : Pb + PbO2 + 4 H + + 2 SO42− −→ 2 Pb2+ + 2 SO42− + 2 H2O.
3.2 La décharge Q = 40A.h = 40.3600C = 1, 44.105 C, le nombre de moles d’e− ayant circulé est
ne− = NQA e .
ne−
Le nombre de moles de Pb ayant réagit est n Pb = 2 .
Q
La masse de plomb ayant réagi m Pb = n Pb .MPb = m Pb = MPb . 2.F ; AN : m Pb = 154g.
3.3 Détermination la concentration c de S0 .
On réalise S1 : 1mL de S0 + 1000mL d’eau ; on a pHS1 = 2, 13.
3.3.1 La première acidité de H2 SO4 est forte et la 2eme a un pKa,2 ( HSO4− /SO42− ) = 1, 9.
Les deux réactions acidobasiques de l’acide sulfurique:
H2 SO4 + H2O → HSO4− + H3O+ : totale
HSO4− + H2O
SO42− + H3O+ :Ka,2
On a aussi l’autoprotolyse de l’eau.
Finalement, en solution on a : SO42− , H3O+ , HSO4− et très peu de OH − .

Figure 2: domaine de pH pour la prédominance des espèces

3.3.2 On a [OH − ] = ε −→ 0 et H2 SO4 −→ 0.


On a trois inconnues et on a besoin de trois relations ; on note a = [ HSO4− ], b = [SO42− ] et
h = [ H3O+ ].
(1) : concervation de la matière c1 = a + b ;
(2) : L.A.M Ka,2 = b.h
a ;
(3) : Electroneutralité h = a + 2b + ε
3.3.3 Détermination de la concentration c1
c1 .h c1 .Ka,2
(1) et (2) donnent : a = h+Ka,2 et b = h+Ka,2 , et qu’on reporte dans (3)
h.(h + Ka,2 )
On obtient c1 = ; AN c1 = 4, 54.10−3 mol.L−1
h + 2.Ka,2
On en déduit la valeur de c : d’où c = 1000.c1 = 4, 54 mol.L−1 .

Problèmes

I Problème 1 : quelques aspects liés aux réactions de combustions


I.1. Pollution causée par les moteurs thermiques

On veut comparer les rejets de dioxyde de carbone CO2 causés par chacun des deux moteurs thermiques :
à essence, noté es et à gazole (gas-oil ou diesel), noté go. On donne leurs formules chimiques de l’essence
C8 H18 et du gazole C15 H32 , ainsi que leur masses volumiques respectives en kg.dm−3 : ρes = 0, 74 et ρ go =
0, 85.
I.1.1. Les réactions de combustion complète pour les deux hydrocarbures :
Essence (1) : C8 H18 + 252 (O2 + 4N2 ) → 8 CO2 + 9 H2O + 50N2
Gasoil (2) : C15 H32 + 23 (O2 + 4N2 ) → 15 CO2 + 16 H2O + 92N2
I.1.2. Deux moteurs à essence et à gazole consomment chacun V = 5L/100km. Pour calculer les masses
de CO2 générées, calculons la quantité de matière de chaque hydrocarbure.
mes ρes .V
Pour l’essence : nes = Mes = Mes ;
m go ρ go .V
Pour le gasoil : n go = Mgo = Mgo .
nCO es mCO es
D’après la réaction (1) n1es = 82 = MCO 2es .8 .
2
n go nCO2 go mCO2 go
De même, pour (2) : 1 = 15 = MCO go .15 .
2
mCO2 ,go 15 ρ go Mes
D’où le rapport des masses de CO2 rejetées : η = mCO2 ,es = = 1, 15, et donc le gazole est
8 ρes Mgo
le carburant le plus polluant.
I.2. Étude thermochimique de la réaction de formation d’un biodiesel à partir de l’huile de colza. On
schématise cette réaction en phase liquide homogène par :
A + 3M
B + 3E, où E est le biodiesel synthétisé.
Données :
Substance A M B E
∆ f H ◦ (kJ.mol −1 ) -2129 -239,1 -688,5 -734,5
S◦p ( J.K −1 .mol −1 ) 2405,81 127,24 204,47 830,04

I.2.1. On détermine l’enthalpie de réaction est donnée par la loi de Hess, avec la convention sur les
coefficients stoechiométriques νk < 0 pour un réactif et νk > 0 pour un produit :
n
∆r H ◦ ( T ) = ∑ νk .∆H ◦f ,k (T )
1
On trouve∆r H ◦ (298K ) = −45, 65kJ.mol −1 < 0 : la réaction est exothermique.
n
I.2.2. De meme, on calcule l’entropie standard de la réaction ∆r S ( T ) = ◦
∑ νk .Sk◦ (T ) et on trouve ∆r S◦ (298K)
1
−92, 94J.K −1 mol −1 .
I.2.3. L’enthalpie libre standard de la réaction est ∆r G ◦ ( T ) = ∆r H ◦ ( T ) − T.∆r S◦ ( T ). On trouve ∆r G ◦ ( T ) =
−17, 95kJ.mol −1 < 0 : la réaction est thermodynamiquement possible.
∆r G ◦ ( T )
La constante thermodynamique de la réaction est K ( T ) = exp(− ).
RT
Le calcul donne K ( T = 298) = 1397.

On considère que les deux réactifs sont introduits initialement en proportions stoechiométriques ; on note
n0 le nombre de moles initial de A et α le taux d’avancement de la réaction défini par α = nξ0 où ξ est
l’avancement de la réaction.
I.2.4. L’expression de la constante d’équilibre s’écrit :K = Πai i , où des les activités à l’équilibre sont
ν
n
ai = xi = n i .
∑ k =1 n k
nd
I.2.5. Si on note nd la quantité disparue de A, alors α = n0
A+ 3M
B + 3 M
Initial n0 3n0 0 0
Equilibre n0 − n d 3n0 − 3nd nd 3nd
Equilibre n0 (1 − α ) 3n0 (1 − α) αn0 3αn0
( nnB .( nntotE )3 )
La constante d’équilibre K = ntot .
A
( ntot .( nntot
M 3
) )
α 4
Après simplification, on aura K = .
1−α
1
1 ±K 4
On pose β = ±K = ±6, 11, d’où on calcule α =
4
1
, avec α ≤ 1 ; ainsi à l’équilibre α = 0, 86 la
1 ± K4
transformation a un bon rendement.
dLnK ( T ) ∆r H ◦
I.2.6. D’après la loi de de Van’t Hoff = < 0 : K diminue si T augmente.
dT R.T 2
dα α (1 − α )
A partir des dérivées logarithmiques, on aura : = > 0 donc puisque K ( T ) décroit avec
dK 4K
la température, alors pour favoriser le sens direct de cet équilibre, on doit diminuer la température
(mais la cinétique?).
Remarque
Industriellement, cette réaction est réalisée à 80◦ C entre A et un excès de méthanol M, et en présence de
méthanolate de sodium, CH3ONa. On justifie le choix de la température de travail, assez élevée, afin de
favoriser la cinétique de la réaction, de plus on opère en présence d’un catayseur CH3ONa .
I.2.7. Le biodiesel E est un ester : Cn H2n+1 − COO − Cn0 H2n0 −1 , où n et n0 sont deux entiers, il a donc
pour formule brute Cn”+1 H2n”O2 , n” = n + n0 ∈ N ∗ .
La combustion complète d’une masse m E = 1g de E de masse molaire ME , avec O2 , s’écrit :
Cn”+1 H2n”O2 + 3n”2 O2 → ( n” + 1) CO2 + n” H2 O.
nE nCO2 n H2 O
On a donc : 1 = n”+1 = n” .
mCO2 m H2 O
Les quantités de matières produites sont nCO2 = MCO2 et n H2 O = M H2 O .
m H2 O .MCO2
D’où on tire n” = ' 17
mCO2 .M H2 O − m H2 O .MCO2
D’après les données, on déduit la formule brute de l’ester est C18 H34O2 , c’est à dire : x = 18 et
y = 34. Un ester a pour formule R − COOH − R0
Remarque
Il serait plus judicieux de raisonner sur des donnnées plus précises mCO2 = 2, 825g et m H2 O = 1, 094g, ce
qui donnerait la formule de E : CH3 − COO − C17 H33 , n = 1, n0 = 17.

I.3. Nocivité du monoxyde de carbone CO

Dans le corps humain, au niveau des poumons, le dioxygène se fixe sur l’hémoglobine (sang), notée Hb, par
complexation pour donner HbO2 qui transportera ainsi le dioxygène par le sang aux organes.
I.3.1. La réaction de combustion incomplète (mélange pauvre en O2 ) d’un hydrocarbure produit du CO,
à la place du CO2 , et l’on a :
2.x 0 +y0 y0
Cx0 Hy0 + 4 O2 → x 0 CO + 2 H2O.
I.3.2. On assimile le sang à une solution aqueuse, dans laquelle les gaz O2 et CO sont dissous (d), et on
donne à 37◦ C, les constantes des équilibres simplifiés :
Hb + O2,d
HbO2 : K1 = 7, 5 et Hb + COd
HbCO : K2 = 1575.
On considère la réaction : HbO2 + COd → HbCO + O2,d : K = K K1 = 220  1 ; donc le monoxyde
2

de carbone ” prend la place du dioxygène dans l’hémoglobine oxygénée.


Le manque prolongé de dioxygène entraine, en définitive, la mort ; de plus le danger du monoxyde
de carbone est aggravé car il est incolore, inodore et sa densité est voisine de celle de l’air.
I.3.3. Dosage du monoxyde de carbone dans un air pollué

On veut déterminer la masse de COg contenue dans un volume d’air pollué V = 20L. On effectue les
opérations suivantes :
I.3.3.1. A 150◦ C, tout le monoxyde CO est oxydé par le pentaoxyde de diiode I2O5 , et on obtient CO2
et I2 .
On écrit les demi-réactions puis la réaction bilan ; mais auparavant on détermine le nombre
d’oxydation n.o ( I, I2O5 ) = +V.
 1 demi − reaction : CO2 + 2e− + 2H3O+
 ere

CO + 3H2O : E1
eme
2 demi − reaction : I2O5 + 10e + 10H3O − +
I2 + 15H2O : E2
Bilan : 5CO + I2O5
5CO2 + I2 : K1 ( T )  1

I.3.3.2. Tout le diiode ainsi libéré est réduit dans un volume v = 8, 3mL d’une solution de thiosulfate de
sodium (2Na+ , S2O32− ) Sred de concentration c = 1, 1.10−2 mol.L−1 ; le thiosulfate est en excès.
On écrit les demi-réactions puis la réaction bilan
I2 + 2e−
2I − : E3
 ere
 1 demi − reaction :
2eme demi − reaction : S4O62− + 2e−
2S2O32− : E4
Bilan : 2S2O32− + I2
S4O62− + 2I − : K2 ( T )  1

I.3.3.3. La quantité de matière totale de thiosulfate (2Na+ , S2O32− ) apportée est nred = c.v
Une 1ere quantité de matière n1,red de thiosulfate (2Na+ , S2O32− ) est dosée par n I2,1 générée par
nI n S2 O 2 −
le dosage de CO, et on a : 12,1 = 1,red 2 =
3,1
2 .
L’autre quantité en excès n2,red est dosée, en retour, par une autre solution apportant n I2 ,2 = c0 .v0
de I2 , et on a n2,red = 2c0 v0 .
D’où n I2 ,1 = n I2 ,CO = 12 (c.v − 2.c0 v0 ).
n I2 ,1
Or d’après le dosage du monoxyde CO, on a la relation : nCO 5 = 1 .
mCO
Donc on aura nCO = 52 (c.v − 2.c0 v0 ) = M CO
.
Finalement, on trouve la masse, µCO = 5.M 0 0 −1
2.V ( c.v − 2.c v ), soit µCO = 9, 8µg.L .
CO

Cette valeur est ”acceptable” mais elle reste proche (légèrement inférieure ) de la norme de
l’OMS ( 10µg.L−1 ).

I.4. Oxygénation insuffisante des êtres vivants


Les enthalpies de combustion à la température du corps humain Th = 310K (37◦ C) :
Pour le glucose ∆c H1◦ (C6 H12O6 ) = −2808kJ.mol −1 et pour l’acide lactique ∆c H2◦ ( H A) = −1361kJ.mol −1 .
I.4.1. La réaction de glycolyse est : C6 H12O6 −→ 2C3 H6O3 .
L’enthalpie standard ∆ g H = 2∆ f H ◦ (C3 H6O3 ) − 1.∆ f H ◦ (C6 H12O6 ). Ces enthalpies peuvent se

calculer à partir des réactions de combustions (1) et (2) du glucose et de l’acide lactique respective-
ment.
(1): C6 H12O6 +6 O2 −→ 6 CO2 + 6 H2O: ∆c H1◦
(1): C3 H6O3 +3 O2 −→ 3 CO2 + 3 H2O: ∆c H2◦
En utilisant la loi de Hess, on obtient :
∆ f H ◦ (C6 H12O6 ) = 6 ∆ f H ◦ (CO2 ) + 6 ∆ f H ◦ ( H2O) − ∆c H1◦ ;
∆ f H ◦ (C3 H6O3 ) = 3 ∆ f H ◦ (CO2 ) + 3 ∆ f H ◦ ( H2O) − ∆c H2◦ .
Finalent, on obtient l’enthalpie de glycolyse : ∆ g H ◦ = −∆c H1◦ − 2 ∆c H2◦ = −86kJ.mol −1 .

Le sang est assimilé à une solution aqueuse. Son pH est principalement imposé par le couple CO2,aq /HCO3− ,
avec les concentrations [CO2,aq ] = 2, 2mmol.L−1 et [ HCO3− ] = 22mmol.L−1 .
Le dioxyde de carbone dissous est un diacide faible : pKa1 = 6, 4 et pKa2 = 10, 3.
I.4.2. Détermination du pH du sang pH0 ; on considère la 1ere acidité du CO2 :
− + [ HCO3− .[ H3O+ ]
CO2 + H2 .O + H2O
HCO3 + H3O : Ka1 = .
[CO2 ]
K .[CO2 ]
D’où [ H3O+ ] = a1 , le calcul donne pH0 = 7, 4.
[ HCO3− ]
I.4.3. Au cours d’efforts physiques importants, il se forme, dans les muscles, de l’acide lactique H A de
pKa = 3, 85. Cet acide passe dans le sang où, pour être éliminé, il doit être transformé en ions
lactate, notés A− .
La réaction acido-basique qui a lieu est : H A + HCO3−
A− + CO2 + H2O : K = KKa1a = 224  1.
I.4.4. Après un effort violent, l’acide lactique passe dans le sang à raison d’environ c a = 3mmol.L−1 . Une
accumulation trop importante de cet acide est responsable du phénomène de crampe.
Calculons pH1 la valeur du pH du sang après l’effort (neutralisation de l’acide le plus fort par la
base la plus forte dans le milieu réactionnel :
Etat H A+ HCO3−
A− +
(CO2 + H2O)
Initial 3 22 0 2, 2
Equilibre 3−x 22 − x x 2, 2 + x
x.(2, 2 + x )
On écrit la constante de l’équilibre K = .
(3 − x ).(22 − x )
19
On peut faire l’approximation 3 − x ' 0, x ' 3, d’où on calcule pH1 = pKa1 + log 5,2 = 6, 8.
Remarque : un calcul poussé (Python) donne x = 2, 996.

II Problème 2 : l’accumulateur lithium-ion


Données : Masses molaires : M( Li ) = 6, 9g.mol −1 ; M(C ) = 12g.mol −1 . La masse volumique du lithium est
ρ Li = 537, 6kg.m−3 . Potentiels redox (T = 298K) : E1◦ ( H + /H2,g ) = 0, 00V ; E2◦ ( Li+ /Lis ) = −3, 00V.
II.1. Préliminaire
II.1.1. La structure du Li ( Z = 3) = 1s2 2s1 .
Pour acquérir la structure du gaz rare le plus proche (He), il perd un e− et donner l’ion Li+ . D’où
son caractère bon réducteur c’est un métal alcalin ; de plus il est électropositif.
II.1.2. On considère la réaction d’oxydo-réduction entre le lithium et l’eau.
 +


 1ere demi − reaction : Li −→ Li+ + 1e− : E1 = E1◦ + 0,06 Li
1 .log 1
1
P◦ 2

 2eme demi − reaction : H2O + 1e− −→ 1
+ OH − : E2 = E2◦ + 0,06

2 H2,g 1 .log 1
[OH − ].p H2
 2
 1
 p
 Bilan : Li + H2O −→ ( Li+ + OH − ) + 21 H2,g : K(T ) = [ Li+ ].[OH − ]. PH◦2 2
. c12


0

A l’équilibre, les potentiels redox sont égaux : E1e = E2e , d’où on déduit la valeur de la constante
( E ◦1 − E ◦2 )
d’équilibre K ( T = 298K ) = 10 = 1050  1 : donc la réaction est totale.
2.0,06

II.1.3. À température ambiante, le lithium possède une structure cubique centrée (CC) d’arrête a.

Dans une maille, le nombre N d’atomes Li : 8 aux sommets, et 1 à l’intérieur, d’où


N = 8. 18 + 1. 11 = 2.
On a tangence des atomes (sphères dures) selon la grande diagonale, donc a = √4 .r Li
3

2.MLi
La masse volumique est : ρ Li = .
NA .a3

2.MLi  13
3
Ainsi, le rayon de l’atome de lithium r Li = 4 . . A.N r Li = 151, 2pm.
NA .ρ Li
Le rayon de l’ion rion = 60 pm < r Li car l’atome a perdu 1 e− et l’orbitale 2s est vide.
II.1.4. La structure cristalline du cristal LiCoO2 est cubique à faces centrées en anions O2− . la moitié des
sites octaédriques est occupée par les ions Co et l’autre moitié est occupée progressivement par les
ions Li.
Pour déterminer xmax , on peut utliser une première méthode avec un argumentaire simple.
1ere méthode : lorsque la moitié des sites octaédriques est totalement (au max) occupée par les ions
de lithium, le nombre de ces ions est le meme que celui que des ions cobalt : 1 ion de Li pour 1 ion
de Co pour deux ions de O d’ou la formule Li1 Co1O2 .
2eme méthode : on représente la maille du cristal LiCoO2 .
La position : centre du cube et milieux des arretes.
Le nombre No des sites octaédriques No = 1. 11 + 12. 14 = 4.
II.1.5. Comme le nombre d’ions O2− est N = 8. 81 + 6. 12 = 4, on aura 2Li+ , 2Co2+ , 4O2− , d’où la maille est
formée de deux motifs LiCoO2 .

II.2. Étude de l’accumulateur lithium-ion


On considère l’exemple de l’accumulateur de la figure 3 :

• l’électrode négative (-) est du carbone graphite (hexagonal) Cgra où peuvent s’insérer des atomes
lithium ; cette électrode est formé par le composé d’insertion de formule Li x C6 , x variant de zéro
dans l’état déchargé, à un dans l’état chargé.
• l’électrode positive (+) est constituée d’un cristal d’oxyde de cobalt CoO2 dans lequel des ions
lithium peuvent s’insérer. Cette électrode peut être décrite par Li x CoO2 .
• A l’intérieur, les ions lithium migrent dans un solvant approprié.

Lors de la charge, la réaction électrochimique qui se produit est la réduction des ions lithium qui
s’accompagne de l’insertion des atomes de lithium dans le graphite. Lors de la décharge, les atomes
de lithium sont oxydés et les ions lithium se désinsèrent du graphite.
Dans la suite, on étudie la charge de l’accumulteur lithium-ion.

Li xC6 Electrolyte Li 1-x CoO 2

Figure 3: accumulateur lithium-ion en charge par le générateur G

II.2.1. La demi-réaction de réduction ayant lieu à l’électrode (-) : Li+ + 1e− + 6 C −→ LiC6 .
II.2.2. On détermine les nombres d’oxydation demandés :
n.o (Co, dans CoO2 ) = + IV et n.o ( Fe, dans Li x CoO2 ) = + I I I.
On en déduit la demi-réaction d’oxydation à l’électrode (+) menant à la désinsertion du Li+ .
LiCoO2 −→ CoO2 + Li+ + 1 e− .
II.2.3. L’équation bilan traduisant ces phénomènes pendant la charge est :
6C + LiCoO2 −→ CoO2 + LiC6 .
Remarque : la réaction globale qui a lieu lors de la décharge est l’inverse de celle de la charge :
CoO2 + LiC6 −→ 6 C + LiCoO2 .
II.2.4. Détermination de la charge stockable.
1
II.2.4.1. Dans 1 g de graphite, on a NC = 12 .NA = 5.1022 atomes de C.
D’où on détermine le nombre maximum Nmax,Li = 16 .NC = 8, 36.1021 : atomes de lithium
insérés dans 1 g de graphite.
II.2.4.2. Chaque atome de lithium peut libérer un électron, donc Nmax,Li peut libérer le nombre égal
d’e− : Ne− = Nmax,Li .
Donc la charge électrique maximale Qmax = e.Ne− = 72 1
.e.NA en C.g−1 de C.
On a aussi Qmax = 72 1 1
.e.NA 103 mA. 3600 h = 1339 C.g−1 = 372mA.h.g−1 .
II.2.5. On donne pour un accumulateur Li-ion d’un téléphone portable : masse m = 50g, charge Q =
2675mA.h, tension à vide E = 3, 6V.
II.2.5.1. La circulation de la charge Q = 2, 675.3600 = 9630 C, correspond au nombre de moles d’électrons
MLI .Q
ne− = QF = 2, 77.10−5 mol et donc à la masse m Li = MLi .ne− = qui va s’insérer dans le
F
graphite. Soit m Li = 0, 69g.
II.2.5.2. L’énergie massique w = E.Q −1
m , soit w = 192, 6W.h.kg .
Cette densité d’énergie est plus importante que celle d’une batterie de plomb w0 = 40W.h.kg−1
pour une meme masse la capacité est multipliée par 5, donc c’est un enjeu majeur.

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