Vous êtes sur la page 1sur 20

Physique

Physique
préparatoire –
Prépa niv. IV
Livret 8
Calorimétrie

Mise à jour janvier 2009

*FC1651081.0*
FC 1651
165108 1.0

Centre National d’Enseignement et de Formation A Distance


Objectifs

Le livret précédent nous a permis d’aborder les notions de température, de


chaleur, de dilatation, toutes les notions qui ne sont en fait que les diverses mani-
festations d’un même phénomène. Comment le définir ? Comment le quantifier ?
À la fin de ce livret, vous saurez :
– définir l’énergie calorifique ;
– reconnaître les différentes sources de chaleur et expliquer les modes de
transfert de chaleur ;
– calculer la quantité de chaleur nécessaire pour réchauffer un corps.

Conception : AFPA-CNEFAD

AVERTISSEMENT AU LECTEUR
Le présent livret fait l’objet d’une protection relative à la propriété intellectuelle, conformément aux dispo-
sitions du Code du même nom.
Son utilisateur s’interdit toute reproduction intégrale, partielle ou par voie dérivée et toute diffusion dudit
document sans le consentement exprès de l’AFPA.
Sous réserve de l’exercice licite du droit de courte citation, il est rappelé que toute reproduction intégrale,
partielle ou par voie dérivée de ce document, sans le consentement exprès de l’AFPA, est constitutive du
délit de contrefaçon sanctionné par l’article L. 335-2 du Code de la Propriété Intellectuelle.

© AFPA 2008
Dépôt légal, août 2008
Sommaire

Méthode .................................................................................... 4

1. Notion de chaleur............................................................... 5
1.1. Approche ...................................................................... 5
1.2. Structure de la matière..................................................... 5
1.3. Intervention de l’énergie calorifique ................................... 6
1.4. Conséquence de cette intervention ..................................... 6
1.5. Énergie calorifique et température ..................................... 6

2. Définitions et sources de chaleur ....................................... 7


2.1. Définitions ..................................................................... 7
2.2. Sources de chaleur.......................................................... 7
2.3. Modes de transfert de la chaleur ....................................... 8

3. Quantité de chaleur............................................................ 9
3.1. Expériences ................................................................... 9
3.2. Chaleur massique ........................................................... 10
3.3. Quelques exemples de chaleur massique ............................ 11

4. Réversibilité du phénomène ............................................... 12


4.1. Le phénomène de réversibilité ........................................... 12
4.2. Enceintes adiabatiques .................................................... 13

5. En résumé ........................................................................... 15

Corrigé des exercices ............................................................... 17

LIVRET 8 Calorimétrie 3
Méthode

1. Étude du livret
• Le livret s’étudie dans l’ordre chronologique. Après une première lecture,
n’hésitez pas à revenir en arrière si vous avez l’impression de ne pas avoir
bien compris certains points : quand on apprend, il est normal de ne pas
tout comprendre à la première lecture.
Il est très important que vous travailliez à votre rythme.
• Faites tous les exercices qui vous sont proposés et vérifiez vos réponses en
les comparant aux corrections proposées en fin de livret, même si vous êtes
sûr de les avoir résolus correctement. Vous pourrez ainsi renforcer votre
maîtrise du sujet et découvrir d’éventuels compléments ou des solutions plus
astucieuses que les vôtres.
• Si vous avez des doutes sur le sens d’un mot, vérifiez-le à l’aide d’un
dictionnaire.
2. Réalisation des exercices
Vous réaliserez les exercices de deux façons différentes :
– soit vous êtes invité à répondre aux questions directement sur le fascicule
(exercice signalé par le pictogramme .) ;
– soit vous utiliserez une feuille séparée (exercice signalé par le pictogramme
3).
3. Réalisation de l’évaluation
• Faites l’évaluation, en respectant les conseils d’organisation donnés en
première page de cette évaluation, puis envoyez-la à la correction.
• Votre travail se poursuit au retour de l’évaluation notée et commentée par le
correcteur. Le correcteur peut vous proposer de reprendre certains points,
de retravailler certains exercices ou de revenir sur des notions vues dans le(s)
livret(s) précédent(s).
Pour progresser, il est important de prendre en compte les remarques du
correcteur et de suivre ses conseils.

4 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


1. Notion de chaleur

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
1.1. Approche
La notion de chaleur est intuitivement liée à la sensation de chaud ou de froid,
c’est-à-dire à la notion de température. Les travaux de James Joule (1818-1889),
physicien anglais, ont permis de définir la vraie nature de la chaleur.
Il existe une relation étroite entre l’énergie interne que possède la matière et la
quantité de chaleur qu’elle peut dégager.
La chaleur apparaît ainsi comme une forme d’énergie susceptible :
– de modifier la température d’un corps ;
– de changer l’état d’un corps.

1.2. Structure de la matière


La matière est constituée de « grains » élémentaires très petits : les atomes. Ceux-
ci sont constitués d’un noyau et d’électrons.
électron
noyau

Atome
d’hydrogène H
noyau

électron
Atome
d’oxygène O

En général ces atomes sont regroupés en petit nombre pour former des « grains »
un peu plus gros appelés molécules.

Molécule d’eau H2O

Les molécules s’attirent mutuellement : en bonne logique, elles devraient être


serrées les unes contre les autres. En réalité, chaque molécule évolue dans un
volume à l’intérieur duquel elle se déplace en tous sens d’un mouvement
désordonné, heurtant constamment ses voisines.
L’intérieur d’un matériau est tout à fait comparable à un billard où de nombreuses
boules s’entrechoqueraient continuellement.
En conclusion, la matière est constituée de molécules en perpétuel mouvement,
subissant entre elles des chocs innombrables dont la fréquence est fonction de
la température.

LIVRET 8 Calorimétrie 5
1.3. Intervention de l’énergie calorifique
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT

L’attraction que les molécules exercent les unes sur les autres devrait les amener
en contact permanent et créer un édifice rigide où elles seraient à l’état de repos.
Ce sont les « bouffées d’énergie » qui contrarient cette tendance et provoquent le
mouvement désordonné des molécules qu’on appelle « agitation thermique ». La
chaleur agit un peu à la manière d’un joueur de billard qui à tout instant
« relancerait » l’une ou l’autre boule dans le jeu pour en entretenir le désordre.
Si l’apport d’énergie calorifique disparaît ou diminue, le mouvement des
molécules se ralentit et l’énergie contenue dans les corps s’échappe peu à peu ;
elle contribue à échauffer les corps environnants.
PROPRIÉTÉ : Un corps qui se refroidit se comporte comme une source de chaleur.

1.4. Conséquence de cette intervention


Chaque molécule a besoin d’un espace pour se mouvoir : elle occupe donc un
volume beaucoup plus grand que son volume propre. C’est finalement ce volume
multiplié par le nombre de molécules qui détermine les dimensions d’un objet.
C’est l’agitation thermique des molécules qui provoque la sensation physique de
chaleur, car cette agitation se transmet par contact entre deux corps qui se
touchent.
Lorsqu’un corps reçoit un supplément d’énergie calorifique, l’agitation de ses
molécules augmente, les chocs sont plus nombreux et plus violents : au toucher,
la sensation de chaleur est plus grande ; en outre, le volume nécessaire à chaque
molécule devient plus important et par suite, les dimensions de l’objet
s’accroissent : la chaleur dilate les corps.
La chaleur peut être telle que la distance moyenne entre les molécules devient trop
grande : l’attraction devient plus faible et l’édifice moléculaire finit par s’effondrer :
le corps passe de l’état solide à l’état liquide.
Si l’apport d’énergie continue, l’agitation devient telle que les molécules perdent
toute solidarité et qu’elles s’égarent en tous sens : le corps passe de l’état liquide
à l’état gazeux.

1.5. Énergie calorifique et température


On peut imaginer qu’en l’absence de toute excitation d’origine calorifique les
molécules verront leur agitation diminuer et puis cesser. Elles vont progressi-
vement, sous l’effet de leur attraction mutuelle se rapprocher les unes des autres
et devenir immobiles.
À ce moment, la température de la matière est nulle.
C’est un état extrême au-dessous duquel on ne peut descendre : cette température
absolue s’appelle : le zéro absolu.
C’est le zéro de l’échelle des températures exprimées en Kelvin.
Il correspond à – 273 °C (« degré Celsius »).

6 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


Au zéro absolu tous les corps connus sont solides. Ils occupent un volume

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
minimum qui est la somme des volumes propres de chaque molécule. Ils sont extrê-
mement denses, la matière ne comporte plus de vide.
Pour que la température de ces corps s’élève il faut les chauffer, leur apporter une
certaine quantité d’énergie calorifique.
Dans quelles conditions doit-on apporter cette quantité d’énergie ? Comment la
mesurer ? Tous les corps ont-ils besoin de la même énergie pour voir leur tempé-
rature augmenter de 1 °C ? C’est ce que nous allons étudier maintenant.

2. Définitions et sources
de chaleur

2.1. Définitions
La calorimétrie est l’art de calculer les quantités d’énergie calorifique (ou plus
simplement les quantités de chaleur) mises en œuvre dans les processus qui
accroissent ou réduisent la température d’un corps.
La chaleur est, au même titre que le travail, un transfert d’énergie. Ils sont tous
deux exprimés dans les mêmes unités et se retrouvent souvent tous deux liés dans
différents phénomènes. Ainsi un corps qui se déplace produit un travail et est
généralement accompagné de frottements générateurs de chaleur.
Le joule (J) est l’unité de travail et de quantité de chaleur utilisée dans le Système
International (SI).

2.2. Sources de chaleur


Les sources de chaleur sont diverses, ainsi :
– de deux corps en contact mais à des températures différentes, le corps le plus
chaud est source de chaleur pour le corps le plus froid à partir du moment de
la mise en contact ;
– les combustibles dégagent de la chaleur : combustion du bois, du charbon,
du fuel, d’un gaz… ;
– le passage d’un courant électrique dans une résistance s’accompagne d’un
dégagement de chaleur : plaque électrique d’une cuisinière, ballon de pro-
duction d’eau chaude électrique, fer à repasser… ;
– certaines réactions chimiques ;
– les chocs ;
– les frottements, et c’est là probablement un des phénomènes les plus courants,
même s’ils restent la plupart du temps parasites : échauffement des freins d’un
poids lourd, échauffement des pneumatiques d’une voiture pendant les trajets,
échauffement de l’outil lors du tournage ou du fraisage d’une pièce mécanique,
échauffement des navettes spatiales à leur entrée dans l’atmosphère… ;

LIVRET 8 Calorimétrie 7
– le soleil constitue une source de chaleur non négligeable, sans lui pas de vie
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
sur terre. Il faut cependant comprendre que le soleil chauffe notre bonne vieille
terre par rayonnement. Ce rayonnement est de nature électromagnétique et ce
n’est pas à proprement parler une transmission de chaleur, en particulier il peut
se propager dans le vide, c’est-à-dire sans aucun support matériel.

2.3. Modes de transfert de la chaleur


La chaleur se transmet par trois modes :
– Par conduction :
Plaçons l’une des extrémités d’une tige d’acier dans un foyer. Cette partie de
la tige d’acier en contact avec la flamme reçoit de la chaleur. Nous constatons
que, très rapidement, l’autre extrémité de la tige d’acier devient brûlante.
L’agitation thermique s’est transmise, de proche en proche, dans le métal :
c’est le phénomène de conduction de la chaleur.
– Par convection :
Dans une pièce au contact d’un radiateur l’air se réchauffe, il se dilate, devient
plus léger que l’air froid et s’élève dans la pièce. Ce phénomène crée des
« courants d’air » ascensionnels et la chaleur se répand dans toute la pièce du
fait de cette circulation d’air.
On constatera le même phénomène dans une casserole d’eau sur le feu. Des
courants se créent et permettent une répartition de la chaleur dans toute la
masse du liquide.
– Par rayonnement :
Outre celui dû au soleil, le rayonnement intervient aussi dans les fours à micro-
ondes : un dispositif adapté provoque dans les aliments une agitation molé-
culaire très grande et par suite une augmentation de la température dans la
masse même des aliments.
Le phénomène inverse existe également et tout corps chaud émet un rayon-
nement infrarouge. Pour éviter ces déperditions on utilise des métaux polis ou
des surfaces argentées qui réfléchissent ce rayonnement.

. Exercice 1
QUESTION 1 Quelle est l’unité de travail dans le Système International ?
...............................................................................................................................................................

QUESTION 2 Quelle est l’unité de quantité de chaleur dans le Système International ?


...............................................................................................................................................................

8 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


3. Quantité de chaleur

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
3.1. Expériences
Première expérience
Chauffons 200 grammes d’eau. Agitons-la régulièrement pour uniformiser la tem-
pérature et notons celle-ci toutes les 30 secondes.

Thermomètre

Agitateur
200 g
d’eau
Source
de chaleur

Nous constatons qu’elle s’élève régulièrement de 7 °C toutes les 30 secondes.


La source de chaleur est constante, elle fournit à l’eau la même quantité de
chaleur toutes les 30 secondes et l’élévation de température est la même toutes
les 30 secondes.
PROPRIÉTÉ : L’élévation de température d’un corps est proportionnelle à la
quantité de chaleur fournie.

Deuxième expérience
Renouvelons la même expérience, mais avec 400 grammes d’eau, soit le double
de ce qu’il y avait précédemment.
Dans les mêmes conditions, nous constatons qu’il faudra 1 minute pour aug-
menter la température des 400 grammes d’eau de 7 °C.
PROPRIÉTÉ : La quantité de chaleur nécessaire pour échauffer un corps est pro-
portionnelle à la masse de ce corps.

Troisième expérience
Remplaçons maintenant les 400 grammes d’eau par 400 grammes d’huile
minérale.

400 g
d’huile

LIVRET 8 Calorimétrie 9
Dans les mêmes conditions, il faudra bien moins d’une minute pour augmenter la
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
température des 400 grammes d’huile minérale de 7 °C.
PROPRIÉTÉ : La quantité de chaleur nécessaire pour échauffer un corps varie en
fonction de la nature du corps chauffé.

EN RÉSUMÉ
La chaleur est une grandeur mesurable.
La quantité de chaleur à fournir à un corps est proportionnelle à l’élévation
de température, à la quantité de matière de ce corps.
La quantité de chaleur dépend de la nature du corps.

3.2. Chaleur massique


On peut formuler le résultat de ces expériences à l’aide de la relation :
FORMULE : Q = c.m.(θ 2 – θ 1 )
Q est la quantité de chaleur nécessaire pour réchauffer un corps depuis la tem-
pérature initiale θ 1 (se lit « têta 1 ») jusqu’à la température finale θ 2 (se lit
« têta 2 »). Q est exprimé en joule (J) ou en kilojoule (kJ).
La chaleur massique c est une constante de proportionnalité qui dépend de la
nature du corps appelée chaleur massique du corps sous pression constante. Elle
est exprimée en joule par kilogramme et par degré celsius soit :
J.kg –1 .°C –1
(ou kJ.kg –1 .°C –1 )
m est la masse du corps étudié, exprimée en kilogramme (kg).
Les températures θ 1 et θ 2 sont exprimées en degrés celsius (°C) ou en kelvin (K).

REMARQUE : Lorsque l’on fait θ 2 – θ 1 = 1 °C et m = 1 kg , on obtient Q = c .

DÉFINITION : La chaleur massique d’un corps est égale à la quantité de chaleur


qu’il faut fournir à une unité de masse de ce corps pour élever sa température
de 1 °C ou 1 K sans modification de son état physique.

NB : Pour l’application de la formule, il faudra toujours faire très attention à


n’utiliser que des unités cohérentes.
Pour Q = m.c.(θ 2 – θ 1 ) on choisira l’une ou l’autre des deux solutions :
Q en J, m en kg, θ 2 – θ 1 en °C et donc c en J.kg –1 .°C –1
ou bien :
Q en kJ, m en kg, θ 2 – θ 1 en °C et donc c en kJ.kg –1 .°C –1 .

10 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


3.3. Quelques exemples de chaleur

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
massique
Dans le tableau suivant, la chaleur massique c est exprimée en kJ.kg – 1 .°C –1 .

Substance c Substance c Substance c


Eau 4,18 Aluminium 0,895 Fer 0,451
Alcool 2,47 Béton 0,878 Cuivre 0,385
Huile minérale 1,88 Acier 0,476 Mercure 0,138

Un corps est d’autant mieux conducteur de la chaleur que son coefficient c est
plus petit.
Exemple : Le cuivre est meilleur conducteur que l’aluminium.
L’eau est moins bonne conductrice que l’alcool.

3 Exercice 2
Considérons que la chaleur massique de l’eau est c = 4,18 kJ.kg –1 .°C – 1 ,
qu’elle est constante et que 1 dm3 d’eau (soit 1 l d’eau) pèse 1 kilogramme.

QUESTION 1 Quelle est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1 °C


1 dm3 d’eau ?

QUESTION 2 Quelle est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 10 °C


10 dm3 d’eau ?

QUESTION 3 Quelle est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 10 °C


10 kg de cuivre ?

QUESTION 4 Calculez la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 10 °C à


60 °C la quantité d’eau contenue dans un chauffe-eau électrique de 300 litres.

QUESTION 5 Quelle quantité de chaleur sera nécessaire pour permettre l’élé-


vation de température de 20 °C à 470 °C d’une masse de 300 kg d’acier ?

REMARQUE : La calorie (cal) est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à un


gramme d’eau pour élever sa température de 1 °C.
1 kilocalorie = 1 000 calories
La kilocalorie est la quantité de chaleur qu’il faut fournir à un kilogramme d’eau
pour élever sa température de 1 °C.
Comme la chaleur massique de l’eau est c = 4,18 kJ.kg–1 .°C –1 , on a les
correspondances suivantes :
1 kcal = 4,18 kJ
1 cal = 4,18 J

LIVRET 8 Calorimétrie 11
3
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
Exercice 3
QUESTION Calculez, en kilocalories, la quantité de chaleur nécessaire pour élever
de 10 °C à 60 °C la quantité d’eau contenue dans un chauffe-eau électrique d’une
capacité de 300 litres.

4. Réversibilité du phénomène

4.1. Le phénomène de réversibilité


Quand un corps se refroidit à pression constante d’une température θ 2 à une tem-
pérature θ 1 , il perd sa chaleur au profit des corps environnants qui s’échauffent.
Ce phénomène peut aussi être appelé « enthalpie d’un corps ».
La quantité de chaleur perdue par ce corps se calcule par la même formule :
m.c.(θ 2 – θ 1 ) .
Il est vérifié également que la chaleur perdue par un corps qui se refroidit est
strictement égale à la chaleur gagnée par le (ou les) corps qu’il a réchauffé(s).
Autrement dit, lorsque l’on mélange deux corps ayant des températures diffé-
rentes, le corps chaud se refroidit et le corps froid s’échauffe ; la quantité de
chaleur perdue par le corps chaud est strictement égale à la quantité de chaleur
gagnée par le corps froid.
Prenons un exemple.
On mélange dans une cuve 10 l d’eau à 80 °C et 30 l d’eau à 20 °C.
Calculons la température moyenne obtenue.
Il y a échange d’énergie entre l’eau à 80 °C et l’eau à 20 °C ; l’énergie totale
cédée par l’eau à 80 °C est égale à celle reçue par l’eau à 20 °C.
La température finale du mélange est la même pour la totalité de la quantité d’eau
(30 l + 10 l = 40 l) ou encore de la masse d’eau (30 kg + 10 kg = 40 kg).
Appliquons la formule m.c.(θ 2 – θ 1 ) pour chaque type d’eau.
RAPPEL : La chaleur massique de l’eau est c = 4,18 kJ.kg –1 .°C –1 .
Pour l’eau à 80 °C, on a : 10 × 4,18 × (80 – θ ) .
Pour l’eau à 20 °C, on a : 30 × 4,18 × (θ – 20 ) .
L’énergie cédée par l’eau à 80 °C est égale à l’énergie reçue par l’eau à 20 °C,
donc :
10 × 4,18 × (80 – θ ) = 30 × 4,18 × (θ – 20 )
3 344 – 41,8 θ = 125,4 θ – 2 508
5 852 = 167,2 θ
D’où :
θ = 5 852
--------------- = 35 °C .
167,2

12 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


3

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
Exercice 4
On considère que la chaleur massique de l’eau est c = 4,18 kJ.kg –1 .°C –1 et
que 1 dm3 d’eau (soit 1 l d’eau) pèse 1 kilogramme.

QUESTION 1 Quelle quantité de chaleur doit-on apporter à 1 dm3 d’eau pour


élever sa température de 0 °C à 20 °C ?

QUESTION 2 Quelle quantité de chaleur doit-on apporter à 1 dm3 d’eau pour


élever sa température de 0 °C à 30 °C ?

QUESTION 3 Si l’on mélange ces 2 dm3 d’eau, quelle sera la température du


mélange (après agitation et en supposant qu’il n’y a pas de déperditions de
chaleur) ?

4.2. Enceintes adiabatiques


Les expériences telles que celles décrites dans l’exercice 2 sont supposées réaliser
sans échange de chaleur autre qu’entre les deux corps considérés. Cela n’est
possible que si toutes les précautions sont prises pour limiter les échanges avec
l’environnement (l’air ambiant, les récipients).
Pour ce faire on utilise des enceintes adiabatiques c’est-à-dire des enceintes
fermées et dont les parois seraient parfaitement imperméables à la chaleur
(bouteilles thermos, calorimètre).

Agitateur
Thermomètre

Récipient
en verre argenté
Isolant Vide
Vide Eau
Parois
argentées Isolant

Bouteille thermos Calorimètre

Le calorimètre est le récipient le plus adapté à ce genre d’expérience et il sert


régulièrement à l’évaluation de la chaleur massique des corps.
Prenons comme exemple, l’expérience suivante.

LIVRET 8 Calorimétrie 13
Première étape
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT

On suspend un bloc de fer et on l’introduit dans un récipient contenant de l’eau


en ébullition. Le bloc de fer ne doit pas toucher le fond du récipient.

Eau en
ébullition Fer

Au bout de quelques minutes, sous pression normale, les températures du bloc de


fer et de l’eau s’uniformisent à 100 °C.

Deuxième étape
On mesure la quantité d’eau contenue dans le calorimètre et la température θ 1
de cette eau.

θ1

Calorimètre

Troisième étape
On retire le métal du récipient et on l’introduit aussitôt dans le calorimètre.
On ferme le calorimètre.
On agite légèrement et on suit l’évolution de la température dans le calorimètre
jusqu’à ce qu’elle se stabilise.
On relève alors la température finale θ 2 de l’ensemble eau-fer à l’intérieur du calo-
rimètre.

θ2

Calorimètre

14 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


3

APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
Exercice 5
On introduit un bloc de cuivre de 200 g à une température de 60 °C dans un
calorimètre contenant 0,1 litre d’eau à une température de 20 °C. La tempé-
rature finale, mesurée à l’aide d’un thermomètre, est de 26,22 °C.

QUESTION Déterminez la valeur de la chaleur massique du cuivre à partir de cette


expérience.

3 Exercice 6
Un récipient en métal de masse 2 kg contient 4 l d’eau (4 kg). L’ensemble est à
la température de 40 °C. On y plonge un morceau de même métal de masse
3 kg à la température de 200 °C. La température de l’ensemble récipient
métallique – eau – morceau de métal se stabilise à une température finale de
50 °C.

QUESTION Calculez la chaleur massique du métal en kcal.kg –1 .°C –1 .


NB : On suppose qu’il n’y a aucune perte de chaleur vers l’extérieur.

5. En résumé
Reprenons ensemble les six principes de la calorimétrie.

Premier principe
Il faut toujours la même quantité de chaleur pour produire le même phénomène.
C’est ce principe de l’invariabilité du rapport de cause à effet qui a permis
d’établir une unité de chaleur cohérente.
En vertu de ce principe on peut, par exemple, faire bouillir une même quantité
d’eau sur une petite flamme ou sur un brûleur très vif ; la petite flamme devra agir
plus longtemps, mais au total, on aura lieu de faire intervenir la notion TEMPS
dans l’évaluation de la puissance calorifique d’un appareil de chauffage.

Deuxième principe
Lorsqu’un phénomène absorbe de la chaleur, le phénomène exactement inverse
dégage une égale quantité de chaleur.
L’eau qu’on chauffe absorbe de l’énergie, qu’elle restitue en se refroidissant : c’est
le principe du chauffage central à eau chaude.
L’eau entrant en quantité déterminée dans la chaudière, s’échauffe de θ 1 à θ 2
degrés. Elle entre en même quantité dans les radiateurs où elle se refroidit de θ 2
à θ 1 degrés. Ce faisant, elle restitue intégralement la chaleur qui lui a été fournie
par le foyer de la chaudière.
Tel est le cycle théorique du chauffage. En réalité, si l’on enregistre quelques
pertes, cela provient de l’imperfection inévitable des appareils : air chaud

LIVRET 8 Calorimétrie 15
s’évadant par la cheminée de la chaudière, rayonnement inutile des conduites
APPRENTISSAGE ET ENTRAÎNEMENT
mal ou non isolées entre chaudière et radiateurs etc.

Troisième principe
La quantité de chaleur à fournir à un corps pour l’échauffer est directement pro-
portionnelle à la masse de ce corps.

Quatrième principe
La quantité de chaleur à fournir à un corps pour l’échauffer est directement pro-
portionnelle à l’élévation de la température.
Ce principe toutefois n’est valable que si les variations de températures sont suffi-
samment limitées pour que l’on ne passe pas par les « seuils de changement
d’état » (ébullition de l’eau par exemple).

Cinquième principe
La quantité de chaleur à fournir à un corps pour l’échauffer est directement pro-
portionnelle au coefficient de chaleur massique de ce corps.

Sixième principe
La chaleur se transmet toujours du corps le plus chaud vers le corps le plus froid :
il y a « échange » de chaleur, et, si l’on fait abstraction des pertes, il y a égalité
absolue entre la chaleur perdue par le corps chaud et la chaleur gagnée par le
corps froid.

16 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


Corrigé des exercices

CORRIGÉ DES EXERCICES


Exercice 1
1. Le joule.
2. Le joule.

Exercice 2
RAPPEL : Q = m.c.(θ 2 – θ 1 )
1. Q = 4,18 × 1 × 1 = 4,18 kJ
2. Q = 4,18 × 10 × 10 = 418 kJ
3. Q = 0,385 × 10 × 10 = 38,5 kJ
4. 300 litres d’eau représentent 300 kg.
Chaleur massique de l’eau :
c = 4,18 kJ.kg –1 .°C –1
Différence de température :
θ 2 – θ 1 = 60 – 10 = 50 °C
D’où :
Q = 4,18 × 300 × 50 = 62 700 kJ
5. Chaleur massique de l’acier :
c = 0,476 kJ.kg –1 .°C –1
Différence de température :
θ 2 – θ 1 = 470 – 20 = 450 °C
D’où :
Q = 0,476 × 300 × 450 = 64 260 kJ

Exercice 3
La kilocalorie est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1 °C un
kilogramme d’eau. Ici la quantité d’eau s’est élevée de 60 - 10 = 50 degrés.
D’où : Q = 300 × 50 = 15 000 kcal .

LIVRET 8 Calorimétrie 17
Exercice 4
CORRIGÉ DES EXERCICES

1. Q = 4,18 × 1 × 20 = 83,6 kJ
2. Q = 4,18 × 1 × 30 = 125,4 kJ

3. La température du mélange est la moyenne des deux températures car le


mélange est formé de deux corps de même nature :
20° + 30° = 50° = 25°
----------------------- ---------
2 2

Exercice 5
On prend les valeurs et les notations suivantes :
• Chaleur massique du cuivre : c cu .
• Chaleur massique de l’eau : c eau = 4,18 kJ.kg –1 .°C –1 .
• Masse de cuivre : m cu = 200 g .
• Quantité d’eau contenue dans le calorimètre : m eau = 0,1 kg .
• Température initiale de l’eau : θ 1 = 20 °C .
• Température finale de l’eau : θ 2 = 26,22 °C .
• Température initiale du cuivre : θ 1' = 60 °C .
• Température finale du cuivre : θ 2' = 26,22 °C .
• Chaleur échangée par l’eau : Q eau .
• Chaleur échangée par le cuivre : Q' cu .
On utilise la formule générale : Q = m.c.(θ 2 – θ 1 ) .
On en déduit les expressions des chaleurs échangées :
Q eau = m eau c eau (θ 2 – θ 1 ) = 0,1 × 4,18 (26,22 – 20) = 2,599 kJ
Q' cu = m cu c cu (θ 2' – θ 1') = 0,2 × c cu (26,22 – 60 ) = – 6,756 c cu
Le calorimètre a des parois adiabatiques et permet d’éviter les pertes de chaleur
vers le milieu extérieur. Le système eau-cuivre échange donc de la chaleur au
cours de l’expérience de telle sorte que l’on ait la relation :
Q eau + Q' cu = 0
On a donc l’équation suivante à résoudre :
2,599 – 6,756 c cu = 0
Finalement on obtient la valeur du coefficient de chaleur massique du cuivre :
c cu = 0,385 kJ.kg –1 .°C –1

18 PHYSIQUE Physique préparatoire – Prépa niv. IV


Exercice 6

CORRIGÉ DES EXERCICES


Le système récipient-eau-métal étant isolé on peut écrire la relation :
Q r + Q eau + Q m = 0
Avec :
Q m = quantité de chaleur échangée par le morceau de métal.
Q eau = quantité de chaleur échangée par l’eau.
Q r = quantité de chaleur échangée par le récipient métallique.
Ainsi :
Soit c la chaleur massique du métal.
Q m = 3 c(50 – 200 ) = – 450 c
Q eau = 4 × 1 × (50 – 40 ) = 40 kcal
Q r = 2 c(50 – 40 ) = 20 c
On a donc l’équation suivante à résoudre :
20 c + 40 – 450 c = 0
Finalement :
40
c = --------- è 0,093 kcal.kg –1 .°C –1
430

LIVRET 8 Calorimétrie 19
PHYSIQUE
Physique préparatoire –
Prépa niv. IV
Livret 1 Les forces

Livret 2 Densité – Masse – Poids

Livret 3 Moments des forces

Livret 4 Couples de forces

Livret 5 Les trois états de la matière – Notions de pression

Livret 6 Pression et débit des liquides

Livret 7 Température – Dilatation

Livret 8 Calorimétrie

Livret 9 Vitesse – Vitesse de rotation

Livret 10 Travail – Puissance

Livret 11 Énergie – Rendement

Livret 12 Gaz parfaits Impression : AFPA – SEDEX

Vous aimerez peut-être aussi