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L1 Philosophie des Sciences

Culture Générale : Histoire des Sciences


2011-2012 Semestre 1

3. Thermodynamique (l'énergie)

michel.puech@paris-sorbonne.fr

pourquoi la thermodynamique ?
1) parce que c'est une référence qui permet de
bonnes argumentations en phil. des sci.
2) parce que c'est une théorie scientifique (du
19e siècle), exemplairement :
abstraite, très conceptuelle, et en partie qualitative
intéressante par ses objets :
au départ : la théorie de la chaleur et des transferts de
chaleur
puis la théorie de l’énergie, sous toutes ses formes ses
transformations
et enfin la théorie de l’ordre, de la quantité d’ordre dans
l’univers et de sa variation
y compris l’ordre interne des organismes vivants
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la chaleur
phénoménologie :
questions sur la température et la chaleur
existence de capteurs sensoriels thermiques
bien isolés et directs dans la physiologie humaine
ce n’est pas le cas pour les autres grandeurs physiques
(masse, charge électrique, vitesse, radioactivité,
pression…)
à cause de l’importance de la T° pour la survie san s doute
on peut y chercher (bachelardiennement) une
explication de la remarquable lenteur de sa
théorisation scientifique :
une « ontologie naturelle » de la chaleur, qui a pendant
longtemps bloqué son approche scientifique

la chaleur

qu’est-ce que la chaleur ? qu’est-ce qu’une


« quantité de chaleur » ?
comment la chaleur circule-t-elle entre les corps ?
pourquoi la chaleur dilate-t-elle les corps, et produit-elle à
certains paliers des changements d’état ?
solide / liquide / gaz ?
pourquoi un moteur chauffe-t-il ?
y compris électrique ?
y compris un muscle ?
et un micro-processeur ?
pourquoi les frottement chauffent-ils ? (toboggan,
manche de pioche)

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la chaleur

les représentations pré-scientifiques de la


chaleur : le calorique
la chaleur est conçue comme un fluide,
ET confondue avec la température
→ le « fluide calorique »
depuis l’Antiquité, un « fluide subtil », le calorique
« subtil » = on ne peut pas l’observer directement
« fluide » = il circule entre les corps, généralement par
contact
sa circulation « explique » les variations de température :
perte ou gain de calorique
lié à un autre fluide subtil, le « phlogistique », qui est
responsable du feu, des combustions – phlogiston = inflammable

la chaleur

la thermométrie
exemplaire : la mesure, le passage au quantitatif,
passage instrumenté
→ mathématisation et surtout modélisation
fluide impossible à isoler et à peser (Lavoisier), le
« calorique » peut être mesuré en termes de
quantité de chaleur :
par la quantité (= la masse) de glace qu’un corps
fait fondre
dans de la « glace fondante » (...)

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la chaleur

des lois étonnantes sont observées


existence d’un modèle quantitatif et d’instruments de mesure
→ nouvelles observations, exploration
l’eau bouillante ne dépasse pas 100° C
quelle que soit la quantité de chaleur qu’on lui fournit (à pression
normale)
exemplaire : c’est grâce à l’instrument de mesure qu’on s’aperçoit
qu’on ne comprend pas ce qu’on croyait comprendre
l'existence d'un zéro absolu
= l’échelle absolue de température : il y a des T° en dessous de 0°C,
idem en Fahrenheit, puisqu’on ne fait que comparer avec des corps qui
ont une certaine T°, pour établir le point 0 (ex : la glace fondante)
mais sans autre hypothèse que celles sur la pression des gaz, supposée
linéairement dépendante de la T°, on peut établir u ne échelle absolue (sans
savoir ce qu’« est » la T°)
on construit un thermomètre à gaz (= dont la pression augmente avec la T°) et
on mesure la baisse de pression lorsque la T° desce nd de 1°C, puis on
extrapole : à -273°C la pression du gaz doit être n ulle, et on ne peut aller plus
bas, la pression négative n’ayant pas de sens ; on appelle cette échelle celle
des degrés Kelvin, notés °K
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la température
idée naturelle :
les harmonisations de température sont des réductions
simples à la moyenne algébrique (…)
= confusion entre chaleur et température
Joseph BLACK (1728-1799)
démonstration utilisant balance et thermomètre :
une livre d’or à 150°F plongée dans une livre d’eau à
50°F
→ équilibre à 55°F
= à une même température l’or « contient 19 fois
moins de chaleur que la même masse d’eau » (…)

la température

on élève 1 g d’eau de 14.5°C à 15.5°C


(températures) :
le gramme d’eau a reçu une quantité de chaleur de
1 calorie

c’est la définition de la quantité de chaleur et de


sa mesure

c’est petit, on utilise donc souvent la kilocalorie, kC

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la température

différence chaleur / température

→ notion de chaleur massique d’un corps


= la quantité de chaleur qu’il faut fournir à 1 g
pour élever sa température de 1°C
plus exactement dans le système de concepts et de mesure
actuel : la quantité d'énergie (en Joules) qu'il faut fournir à un kg
pour élever sa T° de 1°K ; l'unité est le J.kg -1.K-1
= la mesure de la « résistance » qu’un corps
oppose à être réchauffé
= la mesure de la chaleur qu’il « rend » quand il se
refroidit
→ l’eau comme excellent fluide caloriporteur
le chauffage central
l'effet des océans sur le climat
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l'énergie

chaleur → noyau dur du paradigme newtonien :


les forces et leur « travail » (= énergie) :

la chaleur produit du travail


(des forces)
ex : le couvercle de la casserole qui bout...

le travail produit de la chaleur


ex : frottements...

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l'énergie

→ le paradigme newtonien intègre la chaleur /


l'énergie
notion auparavant autonome
et l'intègre avec succès →

nouvelle entité générale de la


thermodynamique : l’énergie
elle est directement liée aux forces (mécaniques)
elle devient centrale dans un paradigme scientifique
du 19e siècle : l’énergétisme
qui s’oppose à l’atomisme

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la thermodynamique
comme théorie de l'énergie
les différentes formes de l’énergie et leurs
transformation :
thermique : chaleur qui fait évaporer
l’eau…
chimique : pile
électrique
nucléaire
potentielle
montagnes russes (livre Einstein Infeld)
cinétique
impact d’un projectile
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la thermodynamique

source :
Wikipédia
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la thermodynamique

1er principe de la thermodynamique :


la conservation de l’énergie
Sadi Carnot, 1796-1832
→ 1850, Kelvin et Clausius : conservation de
l’énergie
et non de la chaleur ou du calorique
la chaleur (ou le « calorique », dont c’est l’acte de décès)
n’est pas une composante fondamentale de l’univers,
une entité dernière
puisqu’elle ne se conserve pas dans les échanges
l’énergie si
exemple de disparition d’un concept [scientifique] très
ancien, et « naturel », et correspondant à une entité
qu’on croyait « mesurer » et même « sentir », la chaleur

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approfondissement de ce cours
BACHELARD Gaston, La psychanalyse du feu,
1938, repr. Paris : Gallimard (Folio)

Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Thermodynamique
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie

http://culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/XML/db/csphysique/metadata/LOM_CSP_Energie_Balian.xml

= un cours de culture scientifique générale sur la


thermodynamique (sans équation, et remarquable)

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