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Pr. Abdelaziz SID Phys & Tehno.

de Fusion

Chapitre II
La Fusion par Confinement Magnétique du Plasma

II.1. Introduction

II.2. Critère de Lawson

II.2.1. Formulation du critère de Lawson

II.2.2. Discussion des différents régimes

II.2.3. Forme pratique pour le critère de Lawson

II.3. Le confinement magnétique du plasma

II.3. 1 Comportement du plasma dans un champ magnétique

II.3. 2 Configuration ouverte (piège magnétique)

 Piège magnétique simple


 Piège magnétique à B-minimum
 La configuration Tandem du piège magnétique et le confinement des
ions

II.3.3 Configurations magnétique fermée (toroïdales)

II.3.3.1 Le confinement dans une structure toroïdal (la filière Tokamak)

 Le champ toroïdal et la dérive du plasma


 Le champ poloïdal (suppression de la dérive)
 Le champ vectoriel

II.4. Chauffage du plasma

II.4.1. Chauffage ohmique

1
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II.4.2. Chauffage par injection des atomes neutres

II.4.3. Chauffage par radiofréquence

II. 5. Etat actuel des recherches sur la fusion magnétique et perspectives

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II.1. Introduction
Pour réaliser les réactions de fusion thermonucléaire, le combustible formé par les
isotopes d’hydrogène doit être chauffé à des très hautes températures, de l’ordre de
dizaines de kilo électron volt. Ceci est nécessaire pour vaincre la répulsion
coulombienne entre les deux noyaux à fusionner et les rapprocher à des distances
de l’ordre de la portée de la force nucléaire. Malheureusement, le plasma chaussé à
des températures de cette ordre de grandeurs, subit une diffusion rapide dans le
vide et ne peut pas être maintenir avec une densité suffisante pendant un temps qui
permet à la réaction de fusion thermonucléaire de prendre lieu! Pour cela, le
plasma thermonucléaire doit être confiné par des forces extérieures.

Dans les étoiles le confinement est assuré par la force de gravitation et la fusion
thermonucléaire s’explique par la présence d’une force de gravitation très
importante qui oppose à la diffusion sous l’effet de la pression cinétique.

Sur terre deux techniques sont développées pour confiner le plasma : 1. La voie
magnétique qui utilise des champs magnétiques intenses et la voie inertielle qui
utilise des impulsions laser intenses.

II.2. Critère de Lawson


Le critère de Lawson, en fusion thermonucléaire, met en relation les énergies
produite et perdue par le plasma afin de déterminer si la réaction est possible et s'il
est rentable. Il est nommé en l'honneur de John D. Lawson qui l'a décrit pour la
première fois en 1955, dans une note alors classée confidentielle de l'établissement
de recherche atomique d'Harwell (Grande-Bretagne) où il travaillait. L'article fut
publié deux ans plus tard dans les Proceedings of the Physical Society.

II.2.1. Formulation du critère de Lawson

Pour que la fusion se produit et se maintient, il faut que la somme de l’énergie


produite par les réactions de fusion, déposé dans le plasma, 𝜂𝐸𝑓 , et l’énergie de
mise en œuvre de la réaction, 𝐸𝑒𝑥𝑡 , (l’énergie de chauffage du plasma), nécessaire
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pour provoquer la réaction, compense au moins les pertes inhérentes à la


production d'énergie, 𝐸𝑝 .

Le critère de Lawson peut être présenté sous forme d’une condition sur les
paramètres du plasma thermonucléaire : le temps de confinement en énergie du
plasma, 𝜏𝐸 , sa densité, 𝑛, et sa température, 𝑇, pour que la réaction se produite et
se continue. Le critère de Lawson dans la fusion thermonucléaire est analogue à la
condition de la masse critique dans les réactions de fission.

Il est plus judicieux de considérer le bilan en puissance spécifique au lieu de bilan


en énergie. En termes de bilan de puissance spécifique (la puissance par unité de
volume) le critère de Lawson s’écrit :

𝑊𝑒𝑥𝑡 + 𝜂𝑊𝑓 ≥ 𝑊𝑝 , (1)

𝑊𝑓 = 𝑛1 𝑛2 𝐸𝑓 〈𝜎𝑣〉 (2)

est la puissance spécifique produite par la réaction de fusion thermonucléaire où


𝑛1 , 𝑛2 et 〈𝜎𝑣〉 sont respectivement la densité des ions de type 1, la densité des
ions de type 2 et la réactivité moyenne. Si le combustible thermonucléaire est un
mélange à parts égales de (Deutérium et de Tritium par exemple) : 𝑛1 = 𝑛2 =
𝑛𝑒 𝑛
= . 𝐸𝑓 est l’énergie produite par une réaction de fusion. Dans ce cas,
2 2
l’équation (3) s’écrit :
𝑛2
𝑊𝑓 = 𝐸𝑓 〈𝜎𝑣〉 (3)
4

𝜂𝑊𝑓 est la puissance spécifique produite par la réaction de fusion et déposée dans
le plasma thermonucléaire, où 𝜂 est le facteur de dépôt. Si on considère que seule
l’énergie des particules alpha est déposée dans le plasma et l’énergie portée par les
neutrons s’échappe ce qui correspond aux réactions principales de la fusion, le
facteur 𝜂 s’exprime comme:
𝐸𝛼
𝜂= . (4)
𝐸𝑓

4
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où 𝐸𝛼 est l’énergie de la particule alpha et 𝐸𝑓 est l’énergie produite lors d’une


réaction. Dans le cas de la réaction D+T→ 𝛼 + 𝑛 : 𝐸𝛼 = 3.5𝑀𝑒𝑉, 𝐸𝑓 = 17,55𝑀𝑒𝑉
et 𝜂 = 0.2 = 1/5. Le un cinquième de l’énergie thermonucléaire contribue au
chauffage du plasma.

𝑊𝑒𝑥𝑡 désigne la puissance spécifique de la source d’énergie qui chauffe le plasma.


𝑊𝑒𝑥𝑡 peut s’écrire comme :
𝑊𝑓
𝑊𝑒𝑥𝑡 = , (5)
𝑄

où Q est le fameux facteur d’amplification de l’énergie dans les installations de


fusion thermonucléaire.

La puissance spécifique perdue, 𝑊𝑝 , supposée constante correspond à la variation


de l’énergie interne dans le temps de confinement, 𝜏𝐸 , soit :
(𝑛1 +𝑛2 +𝑛𝑒 )𝑇 3𝑛𝑇
𝑊𝑝 = = (6)
𝜏𝐸 𝜏𝐸

𝑛𝑒
Nous rappelons ici que 𝑛 = est la densité des particules dans le plasma
2
thermonucléaire.

En tenant compte des équations 2-6, l’équation (1) se présente comme :


12𝜏𝐸
𝜏𝐸 𝜏𝐸 ≥ 1 𝐸 . (7)
𝐸𝑓 〈𝜎𝑣〉( + 𝛼 )
𝑄 𝐸𝑓

Cette équation (7) correspond à la formulation du critère de Lawson comme


condition sur le temps de confinement, 𝜏𝐸 , la densité, 𝜏𝐸 et la température, . Notant
ici que la réactivité moyenne ne dépond que de la température, 𝜏𝐸 .

II.2.2. Discussion des différents régimes

L’équation (7) se discute en terme du facteur d’amplification 𝑄, soit :

a. Régime d’allumage : s’obtient pour 𝑄 ⇢ ∞. Ceci correspond au cas où la


réaction de fusion se maintien en coupant la source de chauffage extérieur

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du plasma thermonucléaire. Le critère de Lawson s’écrit dans ce cas


comme :
12𝑇
𝑛𝜏𝐸 ≥
𝐸𝛼 〈𝜎𝑣〉

b. Régime de Break Even : Correspond à la situation seuil où 𝑄 = 1, c’est à


dire que l’énergie produite par la réaction compense exactement l’énergie
12𝑇
fournie pour chauffer le plasma. Dans ce cas : 𝑛𝜏𝐸 ≥ 𝐸 ,
𝐸𝑓 〈𝜎𝑣〉(1+ 𝛼 )
𝐸𝑓

c. Régime du réacteur : Le réacteur de fusion thermonucléaire est destiné de


fonctionner avec un 𝑄entre les deux cas a et b. Actuellement dans la course
de produire de l’énergie thermonucléaire le 𝑄 atteint est entre 30 et 40.

II.2.3. Forme pratique pour le critère de Lawson

La réactivité du combustible thermonucléaire pour des températures de fusion dans


la gamme : 10 𝐾𝑒𝑉 ≤ 𝑇 ≤ 20 𝐾𝑒𝑉 qui correspond à la température de
fonctionnement des réacteurs de fusion, la réactivité varie comme 𝑇 2 . Par
conséquent des relations pratiques pour le critère de Lawson sont établies sous
forme d’une condition seuil sur le produit 𝑛𝜏𝐸 𝑇, soit par exemple:

𝑛𝜏𝐸 𝑇 ≥ 1021 (𝑚−3 𝑠 𝐾𝑒𝑉) pour la réaction D-T.

II.3. Le confinement magnétique du plasma


II.3.1 Le comportement du plasma dans un champ magnétique

La force de Lorentz due à la présence d’un champ magnétique, 𝐵, agit


perpendiculairement à la vitesse de la particule chargée et a donc un effet rotatif
dans le plan perpendiculaire à la direction de la ligne du champ magnétique. Cette
force oblige la particule chargée de suivre une trajectoire hélicoïdale autour de la
ligne du champ magnétique c.à.d. le champ magnétique assure un confinement du
plasma uniquement dans la direction perpendiculaire où la particule reste à
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distance du rayon de Larmor de la ligne du champ et cette distance est inversement


𝑣⊥ |𝑞|𝐵
proportionnelle à l’intensité du champ magnétique B : 𝑟𝐿 = où 𝜔𝑐 = est la
𝜔𝑐 𝑚
fréquence cyclotron associée à la particule chargée (m,q).Ceci montre que le
confinement est efficace tant que le champ est intense.

Figue 1

Trajectoires des particules chargées dans un champ magnétique axial

Puisque le champ magnétique n’a pas d’effet sur la particule chargée dans la
direction parallèle, le plasma reste en mouvement libre dans cette direction et peut
facilement et rapidement s’échapper dans cette direction sous l’effet de l’agitation
thermique. Pour cela des configurations magnétiques sont développées pour
assurer le confinement du plasma même dans la direction parallèle à la ligne du
champ B. On peut distinguer deux catégories de configuration magnétique : i) des
configurations magnétiques fermée (toroïdale) et ii) des configurations
magnétiques ouvertes (piège magnétique).

Ces deux catégories sont proposé, dans le but d’assurer le confinement total du
plasma dans une enceinte pour un temps de confinement nécessaire pour que les
réactions de fusion prennent place.

II.3. 2 Configuration magnétique ouverte (piège magnétique)

La technique des pièges magnétiques est basée sur l’idée de confiner le plasma
dans une enceinte virtuelle caractérisée par un champ magnétique d’intensité
relativement faible au centre et ce champ devient de plus en plus intense en
s’éloignant du centre de l’enceinte le long de la ligne du champ magnétique. Le
champ magnétique présente donc un gradient dans la direction parallèle et dans la
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direction antiparallèle au champ magnétique. Le miroir magnétique a connait une


série d’amélioration pour l’adapter à assurer le confinement de plasma
thermonucléaire à partir de sa forme initiale simple.

 Piège magnétique simple

Le piège magnétique simple peut être schématisé par la figure 2 où le champ


magnétique est produit par des bibines simples.

La particule chargée reste piégée dans un mouvement d’aller-retour entre deux


plans miroir magnétiques caractérisés par des champs magnétique intenses de tel
sorte que la vitesse de la particule devient purement perpendiculaire, sa vitesse
parallèle s’annule et la particule rebrousse chemin. La particule reste donc piégée
dans un mouvement d’aller-retour autour du centre de l’enceinte (où le champ est
faible) entre deux plans dit plans miroirs, où le champ est plus fort.
1
Le calcul quantitatif basé sur la conservation de l’énergie cinétique, 𝐸𝑐 = 𝑚𝑣 2 =
2
1 2
1 𝑚𝑣⊥
𝑚(𝑣∥2 + 𝑣⊥2 ), et du moment magnétique, 𝜇 = 2
, de la particule durant le
2 𝐵
mouvement parallèle montre que le mouvement est oscillatoire entre deux plans
miroirs où la vitesse parallèle s’annule.

Le miroir simple est instable vis-à-vis les instabilités de type flûte dans lesquelles
le plasma renflements vers l'extérieur dans les régions à faible champ. L'instabilité
de type flûte peut être supprimée en plaçant le plasma dans un puits magnétique
tridimensionnel.

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Figure 2
Piège magnétique simple produit par une bobine simple

Figure 3
La déformation de la surface du plasma par l’instabilité flûte
dans un miroir simple

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 Le piège magnétique à B minimum et


la suppression de l’instabilité flute
Un tel piège magnétique dit à B-minimum (figure 4) est développé dans le
but de supprimer les instabilités flûte. La configuration magnétique de ce
piège peut être créée par une bobine enroulée comme les coutures d'une
balle de baseball, comme illustré à la figure 4. Le concept de miroir
minimum-B est bien compris sur la base des résultats de plus d'une dizaine
d'expériences, mais les perspectives d'aboutir à un bilan de puissance
favorable dans un réacteur à fusion ne sont pas bons.
L'instabilité de la flûte peut être supprimée si le champ augmente, dans
toutes les directions, c'est-à-dire si le plasma se trouve dans un puits
magnétique tridimensionnel.
Dans ce cas, où la force vers l'intérieur de la pression magnétique est plus
forte que la force vers l'extérieur de la pression cinétique, ce qui conduit à la
suppression de la déformation de la figure 3 et la surface se ramène ainsi sa
position d'équilibre.
La stabilisation par B-minimum des miroirs a évolué à travers un certain
nombre de configurations magnétiques. La dernière étape de cette évolution
utilise un ensemble de « yin-yang” bobines enroulées un peu comme les
coutures d'une balle de baseball.
Les principes de confinement dans un miroir à B minimum sont
essentiellement les mêmes que celles décrites précédemment pour le miroir
simple, à savoir le confinement est gouverné par diffusion des ions dans le
cône de perte et le temps de confinement est définie par ça.
Les dérives sont considérablement plus compliquées, mais ils n'entraînent
pas de mouvement de particules hors de la zone de confinement.
Le miroir de base minimum-B est instable contre les instabilités de « cône de
perte » entraînées par la relaxation de la distribution de vitesse anisotrope.
Le processus est illustré sur la figure 5. La diffusion des ions tend à relaxer
la distribution anisotrope de la figure 5a a vers celui de la figure 5b, qui a
moins d'énergie libre. La différence d'énergie libre est convertie en énergie
cinétique plasma pendant le processus de relaxation, ainsi constituant une
instabilité qui détruit le confinement. Cette instabilité du cône de perte peut

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être supprimée en remplissant la distribution de la figure 4a par injection des


ions d’une façon parallèle : 𝑣∥ ≫ 𝑣⊥ .
Le miroir à B minimum a été soigneusement étudié et il est raisonnablement
bien entendu. Les performances les plus favorables projetées pour un miroir
B minimum conduit à un facteur d'amplification de puissance plasma de
𝑄 ∼ 1 à 2 qui est loin de la valeur demandée pour un bilan de puissance
positif dans un réacteur de fusion : Q≥ 15. Il s'ensuit que les perspectives du
réacteur pour un miroir à B minimum pour la production d'électricité sont
médiocres. Malgré ça, le miroir à B minimum a des applications potentielles
comme source de neutrons pour caractérisation de matériaux ou produire des
matières fissiles par transmutation nucléaire du thorium-232 ou de
l'uranium-238.

Figure 4
Le piège à B minimum

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Figure 5
Relaxation de la distribution anisotrope par diffusion dans un piège à B-
minimum

 La configuration Tandem du piège magnétique et le confinement


des ions
Car les électrons s'échappent plus vite que les ions, les miroirs magnétiques
à B minimum fonctionnent avec un potentiel électrostatique. Dans le but
d’assurer le confinement d’un grand nombre d’ions, un miroir de
configuration dite tandem est développé. Cette configuration est illustrée sur
la figure 6. Il s’agit d’un miroir simple limité par deux miroirs à B
minimum. Ceci permit de confiner des ions dans la cellule centrale de la
configuration en tandem avec énergie électrostatique importante qui dépasse
𝑒𝜙
l’énergie thermique : > 1.
𝑇

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Figure 6

Configuration Tandem du miroir magnétique

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Figure 7

L’évolution du piège magnétique du piège simple vers la configuration Tandem

L'idée de base du miroir tandem, illustré sur la figure 6. Il s’agit de créer une
différence de potentiel 𝜙𝑖 entre les bouchons d'extrémité formés par des miroirs à
B minimum et la cellule centrale en créant une différence de densité. Selon la
distribution de Maxwell-Boltzmann.
𝑒𝜙𝑖
𝑛𝑒 (𝑧) = 𝑛0 exp( ) (8)
𝑇𝑒

En utilisant les indices p et c pour désigner le bouchon d'extrémité et la cellule


centrale, respectivement, cette relation peut être utilisée pour obtenir
𝑛𝑝 𝛽𝑝 𝐵𝑝2
𝑒𝜙𝑖 = 𝑒(𝜙𝑝 − 𝜙𝑐 ) = 𝑇𝑒 ln ( ) = 𝑇𝑒 ln ( 2 ) , (9)
𝑛 𝑐 𝛽 𝐵
𝑐 𝑐

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𝑛𝑇
où la définition 𝛽 = a été utilisée.
𝐵2 /2𝜇0

Le concept de base du miroir tandem a été établi expérimentalement. Puisque la


plupart du volume de plasma dans le miroir tandem se trouve dans la cellule
2
centrale, la puissance spécifique (∝ 𝑛2 〈𝜎𝑣〉 est proportionnelle à (𝛽𝑝 𝐵𝑝2 ) . Ainsi,
pour obtenir un grand potentiel et une densité de puissance adéquate, il est
2
nécessaire d'avoir un grand (𝛽𝑝 𝐵𝑝2 ) .

Les calculs indiquent que des champs magnétiques supérieurs à 20T peuvent être
nécessaires dans les bouchons d'extrémité, ce qui nécessite d’utiliser des aimants
supraconducteur. De plus, la pénétration du plasma dense dans les deux
extrémités nécessiterait des énergies de faisceau neutres de l'ordre de 1𝑀𝑒𝑉, ce qui
impose à nouveau un problème technologique. La réduction de cette énergie peut
être obtenue, en principe, par ajout de deux cellules barrières thermiques. En
ajoutant un simple miroir (la bobine barrière) à chaque l'extrémité du solénoïde,
isolant ainsi partiellement les bouchons d'extrémité du solénoïde. Le but est d'isoler
thermiquement les électrons les plus chauds dans le bouchon d'extrémité de
relativement des électrons relativement plus froids dans la cellule centrale. Si une
température électronique plus élevée peut être maintenue dans les bouchons par un
chauffage électronique intense (par exemple, avec des micro-ondes à la fréquence
électron-cyclotron), puis le pic de potentiel dans le bouchon nécessaire pour
confiner les ions l'échappement du solénoïde peut être généré avec une densité 𝑛𝑝
beaucoup plus faible à la fin bouchons. Une grande réduction de la densité dans les
bouchons réduit la puissance consommée dans les prises et par conséquence
l'amélioration de 𝑄.

Les électrons provenant du solénoïde central dans la barrière voient un potentiel


négatif 𝜙𝑏 , qui peut être dérivé de la distribution de Maxwell-Boltzmann :

𝑛
𝑒𝜙𝑏 = 𝑇𝑐 ln( 𝑐 ) (10)
𝑛𝑏

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Les électrons venant de la fiche (plug) dans la barrière voient un potentiel négatif
𝜙𝑖 + 𝜙𝑏 , donné par
𝑛𝑝
𝑒(𝜙𝑖 + 𝜙𝑏 ) = 𝑇𝑝 ln( ) (11)
𝑛𝑏

La combinaison de ces deux relations donne


𝑛𝑝 𝑛
𝑒𝜙𝑖 = 𝑇𝑝 ln ( ) + (𝑇𝑝 − 𝑇𝑐 )ln( 𝑐 ) (12)
𝑛 𝑏 𝑛 𝑏

Le confinement dans le solénoïde central est décrit par :


1/2 𝑒𝜙𝑖 𝑒𝜙
(𝑛𝜏𝑝 )𝑐 ≃ 1011 𝑇𝑐 exp( 𝑖 ) (13)
𝑇𝑐 𝑇𝑐

où 𝑇𝑐 est exprimé en kilo électronvolts. C'est sensiblement plus grand que pour le
𝑒𝜙𝑖
les miroir à cellules simple quand ≃ 2 − 3.
𝑇𝑐

II.3.3. Configurations magnétique fermée (toroïdale)


L’idée de base de cette technique est de confiner le plasma dans une enceinte de
forme torique (un cylindre qui renferme sur lui-même) par un champ magnétique
toroïdale, où les lignes de champ se renferment sur elles-mêmes.

On distingue, trois filières développées : le Tokamak, le Stellerateur et Aston. Ces


trois filières sont basées sur la même conception de base et se différent par
quelques détails technique surtout par le mécanisme de produire le champ
magnétique poloïdal qui s’ajoute au champ toroïdale afin de corriger l’effet de
dérive des particules chargées. Nous allons présenter en détails la filière Tokamak
la plus prometteuse.

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II.3.3.1. Le confinement dans une structure toroïdal (la


filière Tokamak)
Le système des coordonnées le plus convenable pour la géométrie toroïdale est
seule des coordonnées toroïdales (figure 8). Dans ce système, un point 𝑀 situé
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
dans le tore est repéré par une longueur et deux angles (𝑟, 𝜃, 𝜑) : 𝑟 = |𝑂 1 𝑀 |, 𝜃 est
l’angle entre ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂1 𝑀 et le plan horizontal, 𝜑 est l’angle azimutale. Les coordonnées
cylindriques (𝑅, 𝜑, 𝑧) et toriques (𝑟, 𝜃, 𝜑) sont liées par les relations suivantes :

 𝜑 = 𝜑 l’angle azimutal est la même dans les deux systèmes de


coordonnées
 𝑅 = 𝑅0 + 𝑟𝑐𝑜𝑠𝜃
 𝑧 = 𝑟𝑠𝑖𝑛𝜃

 Le champ toroïdal et la dérive du plasma


Dans une configuration toroïdale, le plasma est confiné principalement par un
champ magnétique toroïdal intense : ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵𝜙 = 𝐵𝜙 ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢𝜙 .

Figure 8

La géométrie toroïdale

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Le champ toroïdal, 𝐵𝜙 , est produit par un ensemble de bobines dans lesquelles le


⃗⃗⃗⃗𝜃 ). Le calcul montre que
courant électrique circule dans la direction poloïdale (𝑢
dans la région du plasma 𝐵𝜙 est de la forme:
0
𝐵ϕ
𝐵ϕ = 𝑟 (14)
1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑅0

où 𝐵ϕ0 = 𝐵ϕ (𝑟 = 0) et 𝑅0 est le rayon de l’axe mineur par rapport à l’axe majeur.

On remarque que ce champ (Equation 14) présente un gradient et les ligne de


champ présente une courbure. Ceci provoque un mouvement de dérive. Les
vitesses de dérive due au gradient du champ et à la courbure sont respectivement
données par :
1 2 1 2
𝑚𝑣⊥ 𝑚𝑣⊥ 𝜕𝐵𝜙
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉∇𝐵 = 2 3
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵𝜙 × ∇⃗ 𝐵𝜙 = 2 2 𝜕𝑅

𝑘 (15)
𝑞𝐵ϕ 𝑞𝐵ϕ

et
1
𝑚𝑣∥2 ⃗R
⃗ 𝑚𝑣∥2
⃗⃗⃗
𝑉c = − 2 2
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵𝜙 × = ⃗
𝑘 (16)
𝑞𝐵ϕ 𝑅2 𝑞𝐵𝜙 𝑅

La vitesse de dérive due au gradient et à la courbure est :


1 2
𝑚𝑣⊥ 𝜕𝐵𝜙 𝑚𝑣∥2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉∇𝐵,𝑐 = (2 2 𝜕𝑅 + ⃗
)𝑘 (17)
𝑞𝐵ϕ 𝑞𝐵𝜙 𝑅

⃗ pour les ions (vers le haut du Tokamak) et elle


Cette vitesse est dirigée suivant 𝑘
est suivant −𝑘⃗ pour les électrons (vers le bas du Tokamak), ce qui produit une
séparation de charge dans le plasma engendrant un champ électrique (figure 9)
ayant une composante perpendiculaire au champ magnétique. Ce champ électrique
induit donc une autre dérive de type 𝐸⃗ × 𝐵 ⃗ qui transporte le plasma vers
l’extérieur du tore. Donc, on ne peut pas confiner le plasma dans une structure
magnétique toroïdal pure à cause de la vitesse de dérive. Il est nécessaire de
corriger cette situation par superposition d’autre champ magnétique au champ
toroïdal qui est le champ magnétique poloïdal.

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Figure 9

La dérive dans une configuration toroïdale pure

 Le champ magnétique poloïdal et la suppression du dérive :

Lorsque on superpose au champ toroïdale, ⃗⃗⃗⃗⃗


𝐵𝜙 , un champ poloïdal, 𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗Θ , la forme
des lignes du champ total devient hélicoïdales. Dans ce cas la vitesse de dérive des
⃗ 𝐵 s’annule à la moyenne :
électrons et des ions due à la courbure et aux dérives ∇
pour les ions, dans le demi-tour toroïdal de la ligne du champ défini par : 0 < 𝜃 <
𝜋 la dérive est ascendante vers le haut et radialement vers l'extérieur du tore. Dans
l’autre demi-tour : 0 < 𝜃 < 𝜋 , le contraire, la dérive est descendante vers le haut
et radialement vers l’intérieur du tore. Pour les électrons, on a l’inverse.

⃗⃗⃗⃗⃗Θ , l’effet de la vitesse de dérive s’annule à la moyenne sur


Donc avec l’ajout de 𝐵
une période poloïdale!

Dans la filière TOKAMAK, Le champ poloïdal peut être produit par un courant
électrique toroïdal circulant dans le plasma mais dans le cas du stellerateur il est
généré par un ensemble de bobines toroïdales externes.

Dans le tokamak, le champ poloïdal est lié à la densité de courant toroïdal par la loi
d'Ampère et le calcul montre que 𝐵𝜃 a la même forme que 𝐵𝜙 :

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𝐵θ0
𝐵θ = 𝑟 (18)
1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑅0

Figure 10

Supression de dérive à la moyenne dans une structure magnétique

constituée d’un champ 𝐵ϕ et un champ 𝐵θ

Malgré la suppression à la moyenne de la vitesse de dérive par la composante 𝐵θ ,


le champ total (la somme de 𝐵θ et 𝐵ϕ ) reste inhomogène, son amplitude dépend de
𝑟 et de 𝜃:

0 +𝐵0
√𝐵ϕ θ 𝐵0 𝐵0
𝐵 = √𝐵ϕ2 + 𝐵θ2 = 𝑟 = 𝑟 = , (19)
1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃 1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃 1+𝜖
𝑅0 𝑅0

𝑟
où 𝜖 = 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑅0

 Le champ magnétique vertical

L’inhomogénéité de 𝐵 induit in déséquilibre entre la pression cinétique et la


pression magnétique, 𝑝𝑚 , étant donné que la pression cinétique, 𝑛𝑇, du plasma est
homogène sur la surface torique.
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En moyenne la pression magnétique intérieure équilibre la pression cinétique vers


l'extérieur.

A un point de la surface du tore, 𝑝𝑚 est donné en fonction de B par :


𝐵2
𝑝𝑚 = 𝑝𝑚 (𝑟, 𝜃) = (20)
2𝜇0

Figure 11

Déséquilibre entre la pression magnétique et

la pression cinétique sur la surface du tore

En tenant compte de cette équation combinée avec l’équation (19), on constate


que :

La force magnétique est supérieure à la pression cinétique sur l'intérieur à 𝜃 = 𝜋


𝐵0
𝐵(𝜃 = 𝜋) = , (21)
1−𝜖

et elle est inférieure à la pression cinétique sur le moteur hors-bord extérieure à


𝜃 =0:

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𝐵0
𝐵(𝜃 = 0) = , (22)
1+𝜖

Une autre façon de comprendre le déséquilibre de force est de considérer la force


de Lorentz de interaction entre le courant plasma 𝐼𝜙 et le champ poloïdal 𝐵𝜃 . La
composante verticale du champ poloïdal est ascendante pour 3𝜋/2 < 𝜃 < 𝜋/2 et
descendante pour 𝜋/2 < 𝜃 < 3𝜋/2 pour un courant plasma comme le montre la
figure 8. La composante descendante interagit avec le courant de plasma pour
produire une force vers l'extérieur, et la composante ascendante interagit pour
produire une force vers l'intérieur. Car la composante du champ poloïdal est plus
forte, il existe une force nette vers l'extérieur 𝐹𝜃 . Cette force 𝐹𝜃 doit être
3𝜋
compensée en ajoutant un champ vertical qui s'ajoute à 𝐵𝜃 sur < 𝜃 < 𝜋/2 et
2
𝜋
soustrait de 𝐵𝜃 sur < 𝜃 < 3𝜋/2 , comme indiqué sur la figure 10.
2

Le champ vertical interagit avec le courant plasma 𝐼𝜙 pour produire une force
intérieure. 𝐹𝑣 = 𝐼𝜙 𝐵𝑣 qui équilibre juste 𝐹𝜃 .

Figure 12

Bilan de force en présence d’une composante verticale

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II.4 Chauffage du plasma


Trois modes de chauffage sont développées dans la fusion thermonucléaire
magnétique : le chauffage ohmique, le chauffage par onde électromagnétique et le
chauffage par in jection des neutres.

II.4.1 Chauffage ohmique .

Pour les concepts de confinement, comme le tokamak et le RFP, pour lesquels un


le courant circule dans le plasma, le frottement de collision fournit un chauffage
intrinsèque mécanisme. Le dépôt de puissance de chauffage résistif ou ohmique
peut être écrit :
𝑊 𝑍𝑒𝑓𝑓 𝐼 2 (𝐴)
𝑃Ω ( 3 ) = 10−6 𝜂𝑗 2 = 2.8 × 10−15 3 (23)
𝑚
𝑎4 (𝑚)𝑇𝑒2 (𝐾𝑒𝑉)

où il a été supposé dans la seconde égalité que la densité de courant j est


uniformément répartie sur la section efficace du plasma (𝐼 = 𝜋𝑎2 𝑗), 𝑍𝑒𝑓𝑓 est la
charge effective en moyenne sur tous les ions du plasma.

En utilisant la loi d'Ampère,

𝜇0 𝐼 = 2𝜋𝑎𝐵𝜃 (24)

et la définition du facteur de sécurité :


𝑎𝐵𝜃
𝑞(𝑎) = (25)
𝑅0 𝐵𝜙

La puissance du chauffage ohmique peut s’exprime comme:

𝑊 𝑍𝑒𝑓𝑓 1 2 𝐵𝜙 2
𝑃Ω (
𝑚3
) = 10−6 𝜂𝑗 2 = 7 × 10−2 3 (𝑞(𝑎)) ( 𝑅 ) (26)
0
𝑇𝑒2 (𝐾𝑒𝑉)

Cette formule illustre deux points importants :

i-𝑃Ω sature avec l'augmentation de la température,

ii-𝑃Ω est maximale dans les petits tokamaks à haut champ.

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Considérons maintenant la possibilité de chauffer un plasma du tokamak à la


température thermonucléaire avec chauffage ohmique. Pour que le plasma se
chauffe et sa température augmente, la puissance de chauffage ohmique doit
dépasser la perte de puissance due à la conduction thermique, à la convection et au
perte par rayonnement. En négligeant les pertes radiatives, on obtient :
3
𝑛𝑇
𝑃Ω > 𝑃tr = 10−6 2 (27)
𝜏𝐸

Utilisant l'expression empirique pour le confinement de l'énergie dans un chauffage


ohmique du plasma, conduit à une expression de la température maximale qui peut
être atteinte avec chauffage ohmique, soit :
5
2 𝑍𝑒𝑓𝑓 𝐵𝜙 2
𝑇𝑒 (KeV) < 1.46 (𝑞(𝑎))2 ( ) (28)
𝑅 0

𝑅0
Pour les paramètres de tokamak conventionnels (𝐵𝜙 = 5𝑇, =3-5, 𝑞(𝑎) = 2 − 4)
𝑎
des températures maximales de l'ordre de 1𝐾𝑒𝑉sont prédites. Ainsi, il n'apparaît
pas probable que les tokamaks puissent être chauffés à des températures
thermonucléaires sans autres formes de chauffage auxiliaires. Le chauffage
ohmique jusqu'à l'allumage nécessiterait beaucoup plus des champs et/ou des
𝑅0
valeurs plus petites de ; une telle approche a été étudiée.
𝑎

II.4.2 Chauffage par injection des neutres :

Pour obtenir des particules très énergétiques, la méthode est d'utiliser des champs
électriques intenses pour accélérer un faisceau de particules chargées (des ions de
deutérium). Cependant, ces particules chargées ne pourraient pas rentrer telles
quelles dans le tokamak, car si la configuration magnétique piège les particules à
l'intérieur de la machine, elle empêche aussi les particules venant de l'extérieur d'y
entrer. Il faut par conséquent neutraliser le faisceau avant de l'injecter dans la
décharge, d'où le nom d'injecteur de neutres donné au système. Un injecteur de
neutres est donc composé de trois parties principales :

 une source d'ions


 un accélérateur
 un neutraliseur

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Afin de pénétrer jusqu'au centre de la décharge pour y déposer leur énergie, les
particules du faisceau doivent être portées à très haute énergie. On peut atteindre
jusqu'à 100 keV avec des ions positifs de deutérium, mais au-delà de cette limite,
l'étape de neutralisation devient très délicate, et il faut passer à des ions négatifs de
deutérium, plus difficiles à créer au niveau de la source d'ions mais avec une bien
meilleure efficacité de neutralisation, pour atteindre le MeV nécessaire à la
machine de prochaine génération ITER.

Les injecteurs fonctionnant en ion positif sur les machines actuelles (JET par
exemple) permettent de fournir des puissances importantes au plasma (de l'ordre de
20-30 MW), suffisantes pour passer le seuil permettant d'accéder à un mode de
confinement amélioré (mode H).

Nous avons présenté sur la figure 11 un schéma simplifié d’un système NBI
(neutral beam injection) pour un faisceau de deutérium.

Figure 13

Chauffage par injection des neutres

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II.4.3.Chauffage par ondes électromagnétiques

Le lancement d’ondes électromagnétiques dans le plasma provoque dans ce


dernier un mouvement ondulatoire collectif où les électrons et ions oscillent à la
fréquence de l’onde lancée. Sous certaines conditions l’énergie cinétique associée à
cette oscillation se dissipent dans le plasma et se transforme en énergie thermique
sous l’effet de collisions et entraine un chauffage dit chauffage par ondes
électromagnétique.

L’étude de la dispersion d’ondes électromagnétique dans un plasma magnétisé, se


propageant dans la direction du champ magnétique, conduit à la relation de
dispersion suivante :
2 2 𝜔
2 2 2 𝜔𝑝𝑖 𝜔 𝜔𝑝𝑒
𝑐 𝑘 −𝜔 + + =0 (29)
𝜔±Ω𝑖 𝜔±Ω𝑒

𝑘, 𝜔 sont respectivement le nombre d’onde et la fréquence de l’onde se propageant


dans le plasma.

𝑒 2 𝑛𝑖 𝑒 2 𝑛𝑒
𝜔𝑝𝑖 = √ , 𝜔𝑝𝑒 = √ sont respectivement la frquence plasma ionique et la
𝜀0 𝑚 𝑖 𝜀0 𝑚 𝑒

2 2 ≅𝜔
fréquence plasma électronique, où 𝜔𝑝 = √𝜔𝑝𝑖 + 𝜔𝑝𝑒 𝑝𝑒

𝑒𝐵 𝑒𝐵
Ω𝑖 = , Ω𝑒 = sont respectivement la fréquence cyclotronique ionique et la
𝑚𝑖 𝑚𝑒
Ω𝑖 𝑚𝑒
fréquence cyclotronique électronique : = ≪ 1.
Ω𝑒 𝑚𝑖

La résonnance de l’onde avec le plasma, où 𝑘 ↦ ∞ apparait pour deux valeur de


𝜔:

𝜔 = Ω𝑖 qui correspond à la résonnance ionique et 𝜔 = Ω𝑒 qui correspond à la


résonnance électronique.

Quand l’onde électromagnétique est lancée perpendiculairement à la ligne du


champ magnétique, la relation de dispersion prend une autre forme différente et la
résonnance apparait dans les fréquence suivantes :
2 + Ω2 dite la résonnance hybride haute
𝜔 = 𝜔𝑈𝐻 = √𝜔𝑝𝑒 𝑒

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Et à la fréquence :

2 Ω2
𝜔𝑝𝑖 𝑒
𝜔 = 𝜔𝐿𝐻 = √ 2 +Ω2 dite la résonnace hybride basse
𝜔𝑝𝑒 𝑒

Il est important de noter que ces fréquence de résonnance sont calculer pour un
plasma froid en négligeant l’effet de la température sur la dispersion de l’onde EM.
Elles restent valables pour les hautes fréquences. Dans les autres cas, elles doivent
être corrigés en introduisant l’effet de température et pression cinétique sur la
dispersion.

II.4.4.Chauffage par particules alpha

Une fois que la température du plasma est élevée par d'autres méthodes de
chauffage auxiliaires au point où une quantité importante de fusion a lieu, les
particules alpha de 3,5 MeV produites lors de la réaction de fusion D-T constituent
un mécanisme de chauffage interne.

Les particules alpha chargées suivront les lignes de champ magnétique et resteront
dans le plasma pour céder leur énergie par collision avec les ions et les électrons du
plasma, à moins que la dérive vers les parois du tokamak due à la courbure et au
gradient de B est suffisamment grand pour que les particules alpha heurtent la
paroi. Dans un tokamak l’excursion due à la dérive est inversement
proportionnelles au champ poloïdal, 𝐵𝜃 , local qui est à son tour proportionnel au
courant de plasma via la loi d'Ampère, le confinement des particule alpha et le
chauffage alpha s'améliorent tous deux avec l'augmentation du courant de plasma.

Plusieurs méga ampères de courant plasma suffisent à confiner la majorité des


particules alpha particules dans un tokamak.

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II. 5 Etat actuel des recherches sur la fusion magnétique et


perspectives
Le confinement magnétique est la voie privilégiée pour l'énergie, car il offre de meilleures
perspectives de développement. La grande majorité des recherches se concentre sur le tokamak,
une configuration inventée en URSS dans les années 1960. C'est la configuration choisie
par ITER, réacteur de démonstration en construction à Cadarache dans le sud de la France, dont
l'objectif est de démontrer un gain de 10 - le plasma sera chauffé par 50 mégawatts de puissance
et doit générer 500 mégawatts de puissance de fusion. Si ce projet impliquant 35 nations a connu
des débuts difficiles, la construction avance à rythme soutenu et le premier plasma est attendu
officiellement pour fin 2025, avec une démonstration de la fusion prévue vers la fin des
années 2030.

Le Royaume-Uni a récemment lancé le projet STEP (Spherical Tokamak for Electricity


Production) qui vise à développer un réacteur connecté au réseau dans les années 2040. La Chine
poursuit avec CFETR un ambitieux programme visant à démontrer la production électrique et de
tritium dans les années 2040. Enfin, l'Europe prévoit après ITER un démonstrateur
tokamak (DEMO) pour les années 2050, ce qui implique un déploiement seulement dans la
deuxième partie du siècle.

Une autre configuration - le stellarator - est explorée notamment en Allemagne


avec Wendelstein-7X qui démontre de très bons résultats. Si le confinement dans un stellarator
est en deçà de ce qu'un tokamak peut atteindre, sa stabilité intrinsèque et les résultats récents en
font une alternative sérieuse.

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Exercices
Exo 1.

Considérons un plasma de tokamak avec 𝑅0 = 5𝑚, 𝑎 = 1.2𝑚, 𝑍𝑒𝑓𝑓 = 1.5 et


𝑞(𝑎) = 2.5.

Calculer la température maximale atteignable par chauffage ohmique pour


𝐵𝜙 = 4, 8 𝑒𝑡 12 𝑇.

Exo 2.

Soit un Tokamak caractérisé par : 𝑍𝑒𝑓𝑓 = 1 et 𝑞(𝑎) = 2,


𝑎𝐵𝜙
Calculent la valeur de nécessaire pour être capable de chauffer un plasma de
𝑅0
tokamak ohmiquement à des températures thermonucléaires de 7 keV.

Exo 3.

Considérons un tokamak avec 𝑅0 = 5𝑚, 𝑎 = 1.2𝑚, 𝐵𝜙 = 5.5𝑇, 𝑍𝑒𝑓𝑓 = 1.2 et

𝑛 = 1020 𝑚−3 .

Calculez l'énergie de deutéron 𝐸𝐵 requise pour chauffage effectif du plasma par un


faisceau des neutres.

Exo 4.

Calculer la densité de puissance déposée par un faisceau, 𝑃𝐵 , et la puissance totale


du faisceau requis pour chauffer le plasma de 1 à 7 keV dans le Tokamak de
l’exercice 3.

Calculer l’énergie totale du faisceau déposée dans le plasma pendant le chauffage.

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Exo 5.

 Calculer les fréquences requises pour le chauffage ECH (la fréquence


cyclotronique électronique) et ICRF (fréquence cyclotronique
ionique) d'un plasma de deutérium de densité 𝑛 = 2 1020 𝑚−3 et
champ magnétique 𝐵0 = 4,5 𝑇.
 Calculer les longueurs d’ondes correspondances.

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