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de Fusion
Chapitre II
La Fusion par Confinement Magnétique du Plasma
II.1. Introduction
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Pr. Abdelaziz SID Phys & Tehno. de Fusion
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Pr. Abdelaziz SID Phys & Tehno. de Fusion
II.1. Introduction
Pour réaliser les réactions de fusion thermonucléaire, le combustible formé par les
isotopes d’hydrogène doit être chauffé à des très hautes températures, de l’ordre de
dizaines de kilo électron volt. Ceci est nécessaire pour vaincre la répulsion
coulombienne entre les deux noyaux à fusionner et les rapprocher à des distances
de l’ordre de la portée de la force nucléaire. Malheureusement, le plasma chaussé à
des températures de cette ordre de grandeurs, subit une diffusion rapide dans le
vide et ne peut pas être maintenir avec une densité suffisante pendant un temps qui
permet à la réaction de fusion thermonucléaire de prendre lieu! Pour cela, le
plasma thermonucléaire doit être confiné par des forces extérieures.
Dans les étoiles le confinement est assuré par la force de gravitation et la fusion
thermonucléaire s’explique par la présence d’une force de gravitation très
importante qui oppose à la diffusion sous l’effet de la pression cinétique.
Sur terre deux techniques sont développées pour confiner le plasma : 1. La voie
magnétique qui utilise des champs magnétiques intenses et la voie inertielle qui
utilise des impulsions laser intenses.
Le critère de Lawson peut être présenté sous forme d’une condition sur les
paramètres du plasma thermonucléaire : le temps de confinement en énergie du
plasma, 𝜏𝐸 , sa densité, 𝑛, et sa température, 𝑇, pour que la réaction se produite et
se continue. Le critère de Lawson dans la fusion thermonucléaire est analogue à la
condition de la masse critique dans les réactions de fission.
où
𝑊𝑓 = 𝑛1 𝑛2 𝐸𝑓 〈𝜎𝑣〉 (2)
𝜂𝑊𝑓 est la puissance spécifique produite par la réaction de fusion et déposée dans
le plasma thermonucléaire, où 𝜂 est le facteur de dépôt. Si on considère que seule
l’énergie des particules alpha est déposée dans le plasma et l’énergie portée par les
neutrons s’échappe ce qui correspond aux réactions principales de la fusion, le
facteur 𝜂 s’exprime comme:
𝐸𝛼
𝜂= . (4)
𝐸𝑓
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𝑛𝑒
Nous rappelons ici que 𝑛 = est la densité des particules dans le plasma
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thermonucléaire.
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Figue 1
Puisque le champ magnétique n’a pas d’effet sur la particule chargée dans la
direction parallèle, le plasma reste en mouvement libre dans cette direction et peut
facilement et rapidement s’échapper dans cette direction sous l’effet de l’agitation
thermique. Pour cela des configurations magnétiques sont développées pour
assurer le confinement du plasma même dans la direction parallèle à la ligne du
champ B. On peut distinguer deux catégories de configuration magnétique : i) des
configurations magnétiques fermée (toroïdale) et ii) des configurations
magnétiques ouvertes (piège magnétique).
Ces deux catégories sont proposé, dans le but d’assurer le confinement total du
plasma dans une enceinte pour un temps de confinement nécessaire pour que les
réactions de fusion prennent place.
La technique des pièges magnétiques est basée sur l’idée de confiner le plasma
dans une enceinte virtuelle caractérisée par un champ magnétique d’intensité
relativement faible au centre et ce champ devient de plus en plus intense en
s’éloignant du centre de l’enceinte le long de la ligne du champ magnétique. Le
champ magnétique présente donc un gradient dans la direction parallèle et dans la
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Le miroir simple est instable vis-à-vis les instabilités de type flûte dans lesquelles
le plasma renflements vers l'extérieur dans les régions à faible champ. L'instabilité
de type flûte peut être supprimée en plaçant le plasma dans un puits magnétique
tridimensionnel.
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Figure 2
Piège magnétique simple produit par une bobine simple
Figure 3
La déformation de la surface du plasma par l’instabilité flûte
dans un miroir simple
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Figure 4
Le piège à B minimum
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Figure 5
Relaxation de la distribution anisotrope par diffusion dans un piège à B-
minimum
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Figure 6
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Figure 7
L'idée de base du miroir tandem, illustré sur la figure 6. Il s’agit de créer une
différence de potentiel 𝜙𝑖 entre les bouchons d'extrémité formés par des miroirs à
B minimum et la cellule centrale en créant une différence de densité. Selon la
distribution de Maxwell-Boltzmann.
𝑒𝜙𝑖
𝑛𝑒 (𝑧) = 𝑛0 exp( ) (8)
𝑇𝑒
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𝑛𝑇
où la définition 𝛽 = a été utilisée.
𝐵2 /2𝜇0
Les calculs indiquent que des champs magnétiques supérieurs à 20T peuvent être
nécessaires dans les bouchons d'extrémité, ce qui nécessite d’utiliser des aimants
supraconducteur. De plus, la pénétration du plasma dense dans les deux
extrémités nécessiterait des énergies de faisceau neutres de l'ordre de 1𝑀𝑒𝑉, ce qui
impose à nouveau un problème technologique. La réduction de cette énergie peut
être obtenue, en principe, par ajout de deux cellules barrières thermiques. En
ajoutant un simple miroir (la bobine barrière) à chaque l'extrémité du solénoïde,
isolant ainsi partiellement les bouchons d'extrémité du solénoïde. Le but est d'isoler
thermiquement les électrons les plus chauds dans le bouchon d'extrémité de
relativement des électrons relativement plus froids dans la cellule centrale. Si une
température électronique plus élevée peut être maintenue dans les bouchons par un
chauffage électronique intense (par exemple, avec des micro-ondes à la fréquence
électron-cyclotron), puis le pic de potentiel dans le bouchon nécessaire pour
confiner les ions l'échappement du solénoïde peut être généré avec une densité 𝑛𝑝
beaucoup plus faible à la fin bouchons. Une grande réduction de la densité dans les
bouchons réduit la puissance consommée dans les prises et par conséquence
l'amélioration de 𝑄.
𝑛
𝑒𝜙𝑏 = 𝑇𝑐 ln( 𝑐 ) (10)
𝑛𝑏
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Les électrons venant de la fiche (plug) dans la barrière voient un potentiel négatif
𝜙𝑖 + 𝜙𝑏 , donné par
𝑛𝑝
𝑒(𝜙𝑖 + 𝜙𝑏 ) = 𝑇𝑝 ln( ) (11)
𝑛𝑏
où 𝑇𝑐 est exprimé en kilo électronvolts. C'est sensiblement plus grand que pour le
𝑒𝜙𝑖
les miroir à cellules simple quand ≃ 2 − 3.
𝑇𝑐
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Figure 8
La géométrie toroïdale
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et
1
𝑚𝑣∥2 ⃗R
⃗ 𝑚𝑣∥2
⃗⃗⃗
𝑉c = − 2 2
⃗⃗⃗⃗⃗
𝐵𝜙 × = ⃗
𝑘 (16)
𝑞𝐵ϕ 𝑅2 𝑞𝐵𝜙 𝑅
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Figure 9
Dans la filière TOKAMAK, Le champ poloïdal peut être produit par un courant
électrique toroïdal circulant dans le plasma mais dans le cas du stellerateur il est
généré par un ensemble de bobines toroïdales externes.
Dans le tokamak, le champ poloïdal est lié à la densité de courant toroïdal par la loi
d'Ampère et le calcul montre que 𝐵𝜃 a la même forme que 𝐵𝜙 :
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𝐵θ0
𝐵θ = 𝑟 (18)
1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑅0
Figure 10
0 +𝐵0
√𝐵ϕ θ 𝐵0 𝐵0
𝐵 = √𝐵ϕ2 + 𝐵θ2 = 𝑟 = 𝑟 = , (19)
1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃 1+ 𝑐𝑜𝑠𝜃 1+𝜖
𝑅0 𝑅0
𝑟
où 𝜖 = 𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑅0
Figure 11
où
𝐵0
𝐵(𝜃 = 𝜋) = , (21)
1−𝜖
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𝐵0
𝐵(𝜃 = 0) = , (22)
1+𝜖
Le champ vertical interagit avec le courant plasma 𝐼𝜙 pour produire une force
intérieure. 𝐹𝑣 = 𝐼𝜙 𝐵𝑣 qui équilibre juste 𝐹𝜃 .
Figure 12
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𝜇0 𝐼 = 2𝜋𝑎𝐵𝜃 (24)
𝑊 𝑍𝑒𝑓𝑓 1 2 𝐵𝜙 2
𝑃Ω (
𝑚3
) = 10−6 𝜂𝑗 2 = 7 × 10−2 3 (𝑞(𝑎)) ( 𝑅 ) (26)
0
𝑇𝑒2 (𝐾𝑒𝑉)
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𝑅0
Pour les paramètres de tokamak conventionnels (𝐵𝜙 = 5𝑇, =3-5, 𝑞(𝑎) = 2 − 4)
𝑎
des températures maximales de l'ordre de 1𝐾𝑒𝑉sont prédites. Ainsi, il n'apparaît
pas probable que les tokamaks puissent être chauffés à des températures
thermonucléaires sans autres formes de chauffage auxiliaires. Le chauffage
ohmique jusqu'à l'allumage nécessiterait beaucoup plus des champs et/ou des
𝑅0
valeurs plus petites de ; une telle approche a été étudiée.
𝑎
Pour obtenir des particules très énergétiques, la méthode est d'utiliser des champs
électriques intenses pour accélérer un faisceau de particules chargées (des ions de
deutérium). Cependant, ces particules chargées ne pourraient pas rentrer telles
quelles dans le tokamak, car si la configuration magnétique piège les particules à
l'intérieur de la machine, elle empêche aussi les particules venant de l'extérieur d'y
entrer. Il faut par conséquent neutraliser le faisceau avant de l'injecter dans la
décharge, d'où le nom d'injecteur de neutres donné au système. Un injecteur de
neutres est donc composé de trois parties principales :
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Afin de pénétrer jusqu'au centre de la décharge pour y déposer leur énergie, les
particules du faisceau doivent être portées à très haute énergie. On peut atteindre
jusqu'à 100 keV avec des ions positifs de deutérium, mais au-delà de cette limite,
l'étape de neutralisation devient très délicate, et il faut passer à des ions négatifs de
deutérium, plus difficiles à créer au niveau de la source d'ions mais avec une bien
meilleure efficacité de neutralisation, pour atteindre le MeV nécessaire à la
machine de prochaine génération ITER.
Les injecteurs fonctionnant en ion positif sur les machines actuelles (JET par
exemple) permettent de fournir des puissances importantes au plasma (de l'ordre de
20-30 MW), suffisantes pour passer le seuil permettant d'accéder à un mode de
confinement amélioré (mode H).
Nous avons présenté sur la figure 11 un schéma simplifié d’un système NBI
(neutral beam injection) pour un faisceau de deutérium.
Figure 13
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𝑒 2 𝑛𝑖 𝑒 2 𝑛𝑒
𝜔𝑝𝑖 = √ , 𝜔𝑝𝑒 = √ sont respectivement la frquence plasma ionique et la
𝜀0 𝑚 𝑖 𝜀0 𝑚 𝑒
2 2 ≅𝜔
fréquence plasma électronique, où 𝜔𝑝 = √𝜔𝑝𝑖 + 𝜔𝑝𝑒 𝑝𝑒
𝑒𝐵 𝑒𝐵
Ω𝑖 = , Ω𝑒 = sont respectivement la fréquence cyclotronique ionique et la
𝑚𝑖 𝑚𝑒
Ω𝑖 𝑚𝑒
fréquence cyclotronique électronique : = ≪ 1.
Ω𝑒 𝑚𝑖
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Et à la fréquence :
2 Ω2
𝜔𝑝𝑖 𝑒
𝜔 = 𝜔𝐿𝐻 = √ 2 +Ω2 dite la résonnace hybride basse
𝜔𝑝𝑒 𝑒
Il est important de noter que ces fréquence de résonnance sont calculer pour un
plasma froid en négligeant l’effet de la température sur la dispersion de l’onde EM.
Elles restent valables pour les hautes fréquences. Dans les autres cas, elles doivent
être corrigés en introduisant l’effet de température et pression cinétique sur la
dispersion.
Une fois que la température du plasma est élevée par d'autres méthodes de
chauffage auxiliaires au point où une quantité importante de fusion a lieu, les
particules alpha de 3,5 MeV produites lors de la réaction de fusion D-T constituent
un mécanisme de chauffage interne.
Les particules alpha chargées suivront les lignes de champ magnétique et resteront
dans le plasma pour céder leur énergie par collision avec les ions et les électrons du
plasma, à moins que la dérive vers les parois du tokamak due à la courbure et au
gradient de B est suffisamment grand pour que les particules alpha heurtent la
paroi. Dans un tokamak l’excursion due à la dérive est inversement
proportionnelles au champ poloïdal, 𝐵𝜃 , local qui est à son tour proportionnel au
courant de plasma via la loi d'Ampère, le confinement des particule alpha et le
chauffage alpha s'améliorent tous deux avec l'augmentation du courant de plasma.
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Exercices
Exo 1.
Exo 2.
Exo 3.
𝑛 = 1020 𝑚−3 .
Exo 4.
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Exo 5.
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