Vous êtes sur la page 1sur 16

Prépa

ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

DYNAMIQUE DES FLUIDES


















2. Description d’un fluide en écoulement en régime stationnaire
Grandeurs eulériennes Décrire les propriétés thermodynamiques et mécaniques d’un fluide à l’aide des
Champ des vitesses grandeurs locales pertinentes.
Ligne de courant, tube de courant Analyser des vidéos, des simulations ou des cartographies.
Régime stationnaire Évaluer le caractère divergent ou rotationnel d'un écoulement uniforme, à
symétrie sphérique, à symétrie axiale (radiale ou orthoradiale) en connaissant
l’expression du champ des vitesses.
Débit volumique et débit massique Exprimer les débits volumique et massique.
Définir le vecteur densité de flux de masse.
Écoulement stationnaire dont le champ Établir un bilan local et global de matière en régime stationnaire.
des masses volumiques est uniforme Établir qu’en régime stationnaire le champ des vitesses est à flux conservatif.
Connaître les propriétés d’un écoulement pour lequel le champ des vitesses est
à flux conservatif.
Écoulement stationnaire et irrotationnel Connaître les propriétés d’un écoulement pour lequel le champ des vitesses est
à circulation conservative.
Énergétique des écoulements parfaits Définir un écoulement parfait.
dans une conduite Énoncer, à l’aide d’un bilan d’énergie, la relation de Bernoulli en précisant les
hypothèses.
Établir un bilan de puissance pour un circuit hydraulique ou pneumatique avec
ou sans pompe.
Perte de charge singulière et régulière. Modifier la relation de Bernoulli afin de tenir compte de la dissipation d’énergie
mécanique par frottement.

I. Description d’un fluide en mouvement stationnaire


1.1. Grandeurs eulériennes
Description Lagrangienne : En mécanique du point, décrire le mouvement d’un mobile
consiste à suivre sa position dans l’espace au cours du temps et à en déterminer sa vitesse.
Ex : Un GPS équipant un véhicule permet de mesurer à chaque instant sa position et sa vitesse.
Rq : Si la vitesse est constante, le véhicule est en mouvement uniforme. Un autre véhicule,
passant un instant plus tard au même endroit n’aura pas forcément la même vitesse.

Description Eulérienne : On se place en un point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) de l’espace et on observe les


différents mobiles passants en ce point.
Ex : Lors d’un contrôle de vitesse, la police positionne un radar sur le bord de la route qui
mesure la vitesse des différents véhicules qui se succèdent à cet endroit précis.

Lycée Jules Garnier 1


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

Rq : Une mesure de vitesse constante (dans le temps), par exemple lorsqu’il y a embouteillage,
signifie que tous les véhicules ont la même vitesse en ce point : le régime est stationnaire.

L’approche Lagrangienne est adaptée à l’étude du mouvement d’un point, des solides peu
déformables, alors qu’en mécanique des fluides et des milieux déformables, c’est l’approche
Eulérienne qui est privilégiée, permettant de faire un bilan local des grandeurs (masse,
quantité de mouvement et énergie)

À l’instant 𝑡, en chaque point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) d’un fluide les grandeurs mésoscopiques locales
permettant de décrire le comportement thermodynamique et mécanique d’un fluide sont :
la masse volumique 𝜌 𝑀, 𝑡 , la vitesse 𝑣 𝑀, 𝑡 , la pression 𝑝 𝑀, 𝑡 , la température 𝑇 𝑀, 𝑡 , …

1.2. Champ des vitesses
Définition du champ de vitesse
À l’instant 𝑡, en chaque point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) d’un fluide, on définit la vitesse 𝑣 𝑀, 𝑡 = 𝑣 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡
égale à la vitesse de l’élément mésoscopique de fluide passant à cet instant à cette position.
On obtient la cartographie de l’écoulement, il s’agit d’un champ de vecteurs.

Ex : Champ des vitesses montrant une convection obtenu en prenant une photographie avec un
temps de pose court d’un fluide contenant des particules réfléchissantes de magnésium
Source Hydrodynamique physique GUYON HULIN PETIT
Glace
















1.3. Ligne de courant et tube de courant

Définition d’une ligne de courant
Ligne de champ de vecteurs 𝑣 𝑀, 𝑡. , tangente en 𝑣⃗(𝑀1 , 𝑡. )
chaque point 𝑀 au vecteur vitesse à un instant 𝑡. donné. 𝑣⃗ (𝑀/ , 𝑡. ) 𝑀1
𝑀/

Définition d’un tube de courant
Ensemble des lignes de courant s’appuyant sur un
contour fermé. 𝐶 𝐶’

Lycée Jules Garnier 2


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

1.4. Régime d’écoulement


Suivant la dimension 𝐷 caractéristique du procédé, la vitesse 𝑣 du fluide, sa masse volumique
𝜌 et sa viscosité 𝜂, on peut distinguer trois comportements pour l’écoulement d’un fluide
grâce au nombre de Reynolds :
𝜌𝑣𝐷
𝑅𝑒 =
𝜂
Régime Laminaire Transitoire Turbulent
𝑅𝑒 𝑅𝑒 ≲ 2000 2000 ≲ 𝑅𝑒 ≲ 3000 𝑅𝑒 ≳ 4000
Ligne
d’émission
dans une
canalisation
Ligne de
courant
autour d’un
cylindre
Peu de mélange entre les Fort mélange entre les
Apparition de tourbillons,
Description couches du fluide couches du fluide,
d’oscillations
Mouvement régulier Mouvement aléatoire

1.5. Caractère stationnaire

Définition du régime d’écoulement stationnaire
Pour un écoulement stationnaire ou permanent, les grandeurs ne dépendent pas du temps :
>?
pour le champ des vitesses 𝑣 𝑀, 𝑡 = 𝑣 𝑀 = 0.
>@

Ex : Lorsqu’il y a émission alternative de tourbillons en aval d’un cylindre en régime transitoire,
le régime est instationnaire. De même pour le cyclone si son œil se déplace.

Rq : Dans le cas d’un écoulement stationnaire, une ligne de courant est confondue avec la
trajectoire d’une particule et la ligne d’émission en un point de l’écoulement.

1.6. Caractère uniforme

Définition d’un écoulement uniforme
La vitesse des particules est la même en tout point 𝑀. Le champ des vitesses ne dépend pas
>? >? >?
des coordonnées : 𝑣 𝑀, 𝑡 = 𝑣 𝑡 = 𝑣(𝑡)𝑢 = = = 0. Avec 𝑢 un vecteur unitaire
>B >C >D
fixe.


1.7. Caractère divergent
Un élément de fluide appelé particule de fluide peut se translater, tourner comme pour un
solide, mais aussi se déformer.

On s’intéresse aux quatre écoulements stationnaires élémentaires dont on fournit l’expression
du champ de vitesse (avec 𝑎 > 0 et 𝑏 > 0) et les lignes de courant.

Lycée Jules Garnier 3


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides


𝑦 𝑦 𝑦 𝑦



Particule à 𝑡 Particule à 𝑡 + 𝑑𝑡
Particule à 𝑡 + 𝑑𝑡
Particule à 𝑡 + 𝑑𝑡
𝑦 𝑦 𝑦 𝑦

Particule à 𝑡 + 𝑑𝑡 Particule à 𝑡
𝑥 Particule à 𝑡 𝑥 Particule à 𝑡 𝑥 𝑥

𝑥 𝑥 𝑥 𝑥
𝑣⃗/ (𝑀) = 𝑎𝑢d⃗B + 𝑏𝑢d⃗C 𝑣⃗1 (𝑀) = 𝑎𝑥𝑢d⃗B + 𝑏𝑦𝑢d⃗C 𝑣⃗c (𝑀) = 𝑎𝑦𝑢d⃗B + 𝑎𝑥𝑢d⃗C 𝑣⃗e (𝑀) = −𝑎𝑦𝑢d⃗B + 𝑎𝑥𝑢d⃗C


1. Sur chaque graphique, on a tracé à l’instant 𝑡 l’allure d’une particule de fluide de forme
rectangulaire. Tracer l’allure de cette particule de fluide à l’instant 𝑡 + 𝑑𝑡.
2. Dans chaque cas, déterminer à l’ordre un, l’augmentation de volume 𝑑𝑉 de la particule
de fluide au bout d’un temps 𝑑𝑡.
3. On donne l’expression en coordonnées cartésiennes de l’opérateur divergence du champ
de vitesse 𝑣 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡 = 𝑣B 𝑢B + 𝑣C 𝑢C + 𝑣D 𝑢D . Calculer son expression dans chaque cas.
Conclure.

Expression de l’opérateur divergence en coordonnées cartésiennes
𝜕𝑣B 𝜕𝑣C 𝜕𝑣D
div 𝑣 = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

2. Pour les cas 1, 3 et 4 𝑑𝑉 = 0 alors que pour le cas 2 :
𝑑𝑉 = 𝑎𝑥𝑦𝑑𝑡 + 𝑏𝑥𝑦𝑑𝑡 + 𝑎𝑥𝑏𝑦𝑑𝑡 1 ≈ 𝑎 + 𝑏 𝑥𝑦𝑑𝑡 = 𝑎 + 𝑏 𝑉𝑑𝑡
3. Pour les cas 1, 3 et 4 div 𝑣 = 0 alors que pour le cas 2 :
div 𝑣 = 𝑎 + 𝑏

Interprétation physique de l’opérateur divergence
QR
L’augmentation relative du volume par unité de temps d’une particule de fluide placée en
R
un point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) est égale à la divergence du champ de vitesse :
dV = div 𝑣 . 𝑉. 𝑑𝑡
div𝑣⃗ div𝑣⃗
div 𝑣 > 0, le fluide diverge en 𝑀, c’est le départ des lignes de courant > 0 < 0

div 𝑣 < 0, le fluide converge en 𝑀, c’est la fin des lignes de courant




Définition d’un écoulement incompressible
Les particules de fluide peuvent se translater, tourner et se déformer mais leur volume reste
constant, l’écoulement est isochore (isovolume) :
div 𝑣 𝑀, 𝑡 = 0

Rq1 : Un écoulement uniforme est incompressible.
Rq2 : Ne pas confondre un écoulement incompressible et un fluide incompressible : un fluide
incompressible 𝜌 = 𝑐𝑡𝑒 est nécessairement en écoulement incompressible div 𝑣 = 0 (voir
2.2) mais un fluide compressible, tel un gaz, peut être en écoulement incompressible
?
(uniforme par exemple) lorsque son nombre de Mach 𝑀 = est inférieur à 0,2 (soit
WXYZ
_/ _/
𝑣 < 0,2.340 = 68𝑚. 𝑠 ≈ 250𝑘𝑚. ℎ pour l’air).

Lycée Jules Garnier 4


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides


Rq3 : Un champ possédant des lignes de champ radiales peut avoir une divergence nulle :
𝑎𝑥 𝑎𝑦
𝑣⃗(𝑀) = 𝑥 1 + 𝑦 1 𝑢d⃗B + 1
𝑥 + 𝑦1 C
𝑢
d⃗ 𝑎 > 0 pour une « source » et 𝑎 < 0 pour une « puit »

Rq4 : Pour un écoulement incompressible, les lignes de champs forment des boucles ou
débutent et terminent à l’infini.

1.8. Caractère rotationnel
3. Dans chaque cas précédent, déterminer de quel angle élémentaire 𝑑𝜃 la particule de
fluide a tourné pendant la durée 𝑑𝑡. (On pourra utiliser les diagonales aux instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡)
4. On donne l’expression en coordonnées cartésiennes de l’opérateur rotationnel du champ
de vitesse 𝑣 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑡 = 𝑣B 𝑢B + 𝑣C 𝑢C + 𝑣D 𝑢D . Calculer son expression dans chaque cas.
Conclure.

Expression de l’opérateur rotationnel en coordonnées cartésiennes
𝜕
𝜕𝑥 𝑣B
𝜕𝑣D 𝜕𝑣C 𝜕𝑣B 𝜕𝑣D 𝜕𝑣C 𝜕𝑣B 𝜕
rot 𝑣 = − 𝑢B + − 𝑢 + − 𝑢D = 𝑣
∧ C
𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑥 C 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦 𝑣D
𝜕
𝜕𝑧

3. Pour les cas 1, 2 et 3 𝑑𝜃 = 0 alors que pour le cas 4 :
𝑎𝑥𝑑𝑡 𝑑𝜃
tan 𝑑𝜃 = ≈ 𝑎
𝑥 𝑑𝑡
4. Pour les cas 1, 2 et 3 rot 𝑣 = 0 alors que pour le cas 4 : rot 𝑣 = 2𝑎𝑢D

Interprétation physique de l’opérateur rotationnel
La vitesse de rotation d’une particule de fluide Ω placée en un point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧) est
proportionnelle au rotationnel du champ de vitesse : ddddd⃗
rot𝑣⃗
1
Ω = rot 𝑣
2

Définition d’un écoulement irrotationnel

Les particules de fluide peuvent se translater, changer de volume et se déformer mais ne
tournent pas :
rot 𝑣 = 0
Le champ est aussi appelé champ à circulation conservative.

Rq1 : Un écoulement uniforme est irrotationnel.
Rq2 : 𝑤 = rot 𝑣 est appelé vecteur vorticité, il est élevé est quasiment homogène dans le
centre d’un vortex (tourbillon), où le fluide tourne en bloc comme un solide.
Rq3 : - Un champ possédant des lignes de champ circulaire peut avoir un rotationnel nul :
𝑎𝑦 𝑎𝑥
𝑣⃗(𝑀) = − 1 𝑢
d⃗B + 1 𝑢
d⃗ « extérieur d’un vortex »
𝑥 +𝑦 1 𝑥 + 𝑦1 C

- Un champ possédant des lignes de champ droites peut avoir un rotationnel non nul :
𝑣⃗ (𝑀) = 𝑎𝑦𝑢 d⃗B « cisaillement »

Lycée Jules Garnier 5
Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

II. Bilan de masse


2.1. Débit massique et vecteur densité de flux de masse

Définition du débit massique
Le débit massique 𝐷p correspond à la masse élémentaire 𝛿𝑚 ayant traversé la surface 𝑆 par
unité de temps et s’exprime en 𝑘𝑔. 𝑠 _/
𝛿𝑚
𝐷p =
𝑑𝑡

On considère un fluide de masse volumique 𝜌 𝑀, 𝑡 et
caractérisé par un champ de vitesse 𝑣 𝑀, 𝑡 . Entre les
instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡, une masse élémentaire 𝛿𝑚 de fluide
franchit une surface élémentaire 𝑑𝑆. 𝑑ℎ
𝑑𝑙 𝑣⃗
Les particules de fluides qui vont réussir à traverser cette 𝜃
surface se trouvent dans un cylindre oblique de hauteur 𝑑𝑆
𝑑ℎ = 𝑑𝑙 cos 𝜃 donc de volume 𝑑𝑆𝑑ℎ = 𝑑𝑆𝑑𝑙 cos 𝜃 d’où :
𝑛d⃗
𝛿𝑚 = 𝜌𝑑𝑆𝑑𝑙 cos 𝜃
Qw 𝜃 𝑣⃗
D’autre part, 𝑣 = donc :
Q@
𝛿𝑚
= 𝜌𝑑𝑆𝑣 cos 𝜃
𝑑𝑡
On peut faire apparaitre le produit scalaire entre 𝑣 et 𝑛 le vecteur unitaire normal à la surface
élémentaire 𝑑𝑆 :
𝛿𝑚
= 𝜌𝑣 ∙ 𝑛𝑑𝑆
𝑑𝑡

Définition du vecteur densité de flux de masse
Le débit massique est le flux du vecteur densité de flux de masse 𝚥 𝑀, 𝑡 :

𝐷p = {
𝚥 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛 avec 𝚥 𝑀, 𝑡 = 𝜌 𝑀, 𝑡 𝑣 𝑀, 𝑡
avec 𝑛 le vecteur unitaire normal à la surface élémentaire 𝑑𝑆. Le vecteur densité de flux de
masse (ou vecteur densité de courant) s’exprime en 𝑘𝑔. 𝑚_1 . 𝑠 _/

Rq : Le flux d’un vecteur à travers une surface est algébrique. 𝑑𝑆
La masse 𝛿𝑚 est effectivement reçue par le milieu 2 de la part 𝑣⃗
𝜃
le milieu 1 si cos 𝜃 > 0 et Milieu 1 Milieu 2
𝑛d⃗/→1
𝐷p = 𝚥 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛/→1 > 0
{

2.2. Débit volumique
Définition du débit volumique
Le débit volumique 𝐷? , s’exprime en 𝑚c . 𝑠 _/ correspond au volume élémentaire 𝛿𝑉 ayant
traversé la surface 𝑆 par unité de temps :
𝛿𝑉
𝐷? =
𝑑𝑡
Le débit volumique est le flux du vecteur vitesse 𝑣 𝑀, 𝑡 à travers la surface 𝑆:

𝐷? = 𝑣 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛
{

Lycée Jules Garnier 6


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

Rq1 : Pour un fluide incompressible (et indilatable) la masse volumique est une constante en
tout point du fluide 𝜌 𝑀, 𝑡 = 𝜌, le fluide est donc homogène et :



𝐷p = 𝜌 𝑣 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛 𝐷p = 𝜌𝐷?
{

Rq2 : Pour un écoulement uniforme au niveau de la surface plane 𝑆 :



𝐷? = 𝑣 𝑑𝑆𝑛 = 𝑣𝑆 cos 𝜃
{
si la vitesse est de plus colinéaire à 𝑛 :
𝐷? = 𝑣𝑆
si de plus le fluide est incompressible :
𝐷p = 𝜌𝑣𝑆

2.3. Equations de conservation de la masse
a) Bilan global de masse
On considère un volume 𝑉 constant et fixe, appelé volume de contrôle, délimité par une
surface de contrôle à travers laquelle transite un fluide. Entre les instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡, le bilan
de masse s’écrit :
𝑑𝑚(𝑡) = 𝛿𝑚} − 𝛿𝑚~
avec 𝑑𝑚(𝑡) la variation de la masse dans le volume de contrôle, 𝛿𝑚} et 𝛿𝑚~ les masses
entrante et sortante qui peuvent s’écrire en fonction des débits :
𝑑𝑚(𝑡) = 𝐷p} 𝑑𝑡 − 𝐷p~ 𝑑𝑡

Equation globale ou intégrale de la conservation de la masse

Pour un volume fixe 𝑉 𝑛d⃗~
𝛿𝑚}
𝑑𝑚 𝑡 𝑛d⃗} 𝛿𝑚~
= 𝐷p} 𝑡 − 𝐷p~ 𝑡 𝑆~
𝑑𝑡
avec 𝑚(𝑡) la masse de fluide présente dans le volume, 𝐷p} 𝑡 𝑆} 𝑚(𝑡)
et 𝐷p~ 𝑡 le débit de fluide entrant et sortant Volume de contrôle


Rq : 𝑚 𝑡 = R 𝜌 𝑀, 𝑡 𝑑𝑉 ; 𝐷p} 𝑡 = { 𝚥 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛} ; 𝐷p~ 𝑡 = { 𝚥 𝑀, 𝑡 𝑑𝑆𝑛~ avec 𝑛}
• X
orienté vers l’intérieur du volume et 𝑛~ vers l’extérieur.

b) Bilan local de masse
Volume de contrôle
On considère un écoulement unidimensionnel 𝑧
s’effectuant suivant l’axe (𝑂𝑥) par exemple dans
une canalisation de section 𝑆. On applique le bilan
de masse entre les instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡 à volume
d⃗B
𝑗(𝑥, 𝑡)𝑢 d⃗B
𝑗(𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡)𝑢
élémentaire 𝑑𝑉 constant et fixe délimitant une
tranche de fluide situé entre 𝑥 et 𝑥 + 𝑑𝑥 : d⃗B
𝑆𝑢 𝑆(−𝑢
d⃗B )

𝑦
- Augmentation de la masse entre 𝒕 et 𝒕 + 𝒅𝒕 :
À l’instant 𝑡, la masse contenue dans 𝑑𝑉 s’écrit : 𝑆 𝑆
𝑑𝑚 𝑡 = 𝜌 𝑥, 𝑡 𝑆𝑑𝑥
et à l’instant 𝑡 + 𝑑𝑡 elle vaut : 𝑥 𝑥 + 𝑑𝑥
𝑑𝑚 𝑡 + 𝑑𝑡 = 𝜌 𝑥, 𝑡 + 𝑑𝑡 𝑆𝑑𝑥

Lycée Jules Garnier 7


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

La variation de masse dans le volume de contrôle s’écrit donc :


𝑑 1 𝑚 𝑡 = 𝑑𝑚 𝑡 + 𝑑𝑡 − 𝑑𝑚 𝑡 = 𝜌 𝑥, 𝑡 + 𝑑𝑡 𝑆𝑑𝑥 − 𝜌 𝑥, 𝑡 𝑆𝑑𝑥
𝜌 𝑥, 𝑡 + 𝑑𝑡 − 𝜌 𝑥, 𝑡
𝑑1 𝑚 𝑡 = 𝑆𝑑𝑥𝑑𝑡
𝑑𝑡
𝜕𝜌 𝑥, 𝑡
𝑑1 𝑚 𝑡 = 𝑆𝑑𝑥𝑑𝑡
𝜕𝑡
- Masses entrantes entre 𝒕 et 𝒕 + 𝒅𝒕 :
L’écoulement étant unidirectionnel, on a 𝚥 𝑀, 𝑡 = 𝑗 𝑥, 𝑡 𝑢B = 𝜌 𝑥, 𝑡 𝑣 𝑥, 𝑡 𝑢B
La masse entrante au niveau de l’abscisse 𝑥 s’écrit :
𝛿𝑚} 𝑥 = 𝑗 𝑥, 𝑡 𝑢B ∙ 𝑆𝑢B 𝑑𝑡 = 𝑗 𝑥, 𝑡 𝑆𝑑𝑡
La masse entrante au niveau de l’abscisse 𝑥 + 𝑑𝑥 s’écrit :
𝛿𝑚} 𝑥 + 𝑑𝑥 = 𝑗 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡 𝑢B ∙ 𝑆 −𝑢B 𝑑𝑡 = −𝑗 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡 𝑆𝑑𝑡
- Bilan de masse
𝑑 1 𝑚 𝑡 = 𝛿𝑚} 𝑥 + 𝛿𝑚} 𝑥 + 𝑑𝑥
𝜕𝜌 𝑥, 𝑡
𝑆𝑑𝑥𝑑𝑡 = − 𝑗 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡 − 𝑗 𝑥, 𝑡 𝑆𝑑𝑡
𝜕𝑡
𝜕𝜌 𝑥, 𝑡 𝑗 𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑡 − 𝑗 𝑥, 𝑡
𝑆𝑑𝑥𝑑𝑡 = − 𝑆𝑑𝑥𝑑𝑡
𝜕𝑡 𝑑𝑥
𝜕𝜌 𝑥, 𝑡 𝜕𝑗 𝑥, 𝑡
=−
𝜕𝑡 𝜕𝑥
𝜕𝜌 𝑥, 𝑡 𝜕𝑗 𝑥, 𝑡
+ = 0
𝜕𝑡 𝜕𝑥

En généralisant à trois dimensions :
Equation locale de la conservation de la masse ou équation de continuité hydrodynamique

𝜕𝜌 𝑀, 𝑡
+ 𝑑𝑖𝑣 𝚥 𝑀, 𝑡 = 0
𝜕𝑡
avec 𝚥 𝑀, 𝑡 = 𝜌 𝑀, 𝑡 𝑣 𝑀, 𝑡 le vecteur densité de flux de masse, 𝑑𝑖𝑣 l’opérateur divergence

2.4. Cas particuliers
a) Ecoulement en régime stationnaire
En régime stationnaire (ou permanent), les grandeurs sont constantes au cours du temps.
Ainsi la masse présente dans le volume de contrôle est constante :
𝑑𝑚
= 0 𝐷p} = 𝐷p~
𝑑𝑡
Pour un écoulement unidimensionnel :
𝜕𝜌 𝜕𝑗 𝑥, 𝑡
=0 = 0
𝜕𝑡 𝜕𝑥
Le vecteur densité de courant ne dépend pas de la coordonnée 𝑥, il est donc constant. Sachant
que 𝐷p} = 𝑗𝑆, puisque la section est uniforme on retrouve la conservation du débit massique.

Conservation du débit massique en régime stationnaire

En régime stationnaire, le débit massique se conserve :

𝐷p} = 𝐷p~ 𝑑𝑖𝑣 𝚥 𝑀 = 0

Lycée Jules Garnier 8


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

b) Ecoulement incompressible
Pour un fluide incompressible 𝜌. est constante dans le temps et dans l’espace, les équations
locales et intégrales de conservation de la masse s’écrivent :
𝜕𝜌.
+ 𝑑𝑖𝑣𝜌. 𝑣 𝑀, 𝑡 = 0 𝑑𝑖𝑣 𝑣 𝑀, 𝑡 = 0
𝜕𝑡
𝑑𝜌. 𝑉W…†@‡ôw}
= 𝜌. 𝐷?} 𝑡 − 𝜌. 𝐷?~ 𝑡 𝐷?} 𝑡 = 𝐷?~ 𝑡
𝑑𝑡

Rq : Ces relations se généralisent à l’écoulement incompressible grâce au théorème de Green-
Ostrogradski (voir formulaire et électromagnétisme)

Conservation du débit volumique pour un écoulement incompressible

Pour un écoulement incompressible, le débit volumique se conserve, le champ des vitesses
est un champ à flux conservatif :
𝐷?} (𝑡) = 𝐷?~ (𝑡) div 𝑣 𝑀, 𝑡 = 0

Ex : Lance à incendie
On considère l’écoulement d’un fluide supposé incompressible dans une lance à incendie
« grande puissance » de section circulaire, de diamètre d’entrée 𝑑} = 100𝑚𝑚, suivi d’un
rétrécissement jusqu’à un diamètre 𝑑~ = 25𝑚𝑚 pour un débit de 1000𝐿/𝑚𝑖𝑛.
1. Tracer l’allure des lignes de courant.
2. Calculer la vitesse supposée uniforme en entrée.
3. En déduire la vitesse en sortie de lance.

1.
𝑑} 𝑑~
𝐸 𝑆

2. En entrée et en sortie l’écoulement est uniforme, de plus il est incompressible donc le
débit volumique se conserve :
𝐷? = 𝑣} 𝑆} = 𝑣~ 𝑆~
4.1
4𝐷? 60 _/
𝑣} = 1 = 𝜋. 0,11 = 2,1𝑚. 𝑠
𝜋𝑑}
3.
𝑣} 𝑆} 𝑑} 1
𝑣~ = = 𝑣} = 2,1. 41 = 34𝑚. 𝑠 _/
𝑆~ 𝑑~

Rq1 : Des lignes de courants resserrés correspondent à une vitesse élevée.

Rq2 : Autant de lignes entrent et sortent du volume de contrôle. Un cas particulier correspond
à aucune ligne ne traversant la surface de contrôle.

Propriété des lignes de champ d’un champ à flux conservatif

Pour un champ 𝑣 𝑀, 𝑡 à flux conservatif div 𝑣 𝑀, 𝑡 = 0 ∀ 𝑀, les lignes de champ sont
ininterrompues et peuvent former des boucles.

Lycée Jules Garnier 9


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

III. Bilan d’énergie


3.1. Notion de viscosité
a) Force de viscosité
Entre deux couches d’un fluide, on peut distinguer les efforts normaux, qui ne sont autres que
les forces de pression 𝑑𝐹† , et les efforts tangentiels 𝑑𝐹@ , appelés encore forces de cisaillement.
Les couches de fluide dont la vitesse est plus importante entrainent les couches de vitesse
plus faible par frottement.
Par exemple pour un fluide s’écoulant suivant l’axe 𝑥, la force tangentielle est de la forme :
𝜕𝑣B
𝑑𝐹@ C • →C • = 𝜂 𝑑𝑆𝑢B Fluide 𝜂(𝑃𝑙)
𝜕𝑦
avec 𝜂 la viscosité du fluide qui dépend de la nature du fluide et de Eau 1.10_c
la température. Elle s’exprime en poiseuille (𝑃𝑙) Air 1,8.10_’
1𝑃𝑙 = 1𝑘𝑔. 𝑚_/ . 𝑠 _/ = 1𝑃𝑎. 𝑠 Glycérine 1,4

Rq : dans le cas d’un écoulement uniforme, la vitesse ne dépend pas des coordonnées, la force
de cisaillement est nulle. De même dans le cas statique.

𝑦


Couche 𝑣⃗(𝑦 + 𝑑𝑦)
𝑦 “
ddddd⃗@
𝑑𝐹
𝑣⃗
ddddd⃗†
𝑑𝐹
Couche

𝑦 _ 𝑣⃗(𝑦) Paroi
immobile
𝑥

Force exercée de la
couche supérieure sur la Influence de la
viscosité Un glacier alpin
couche inférieure

b) Conditions aux limites
Les forces de viscosité entrainent une variation progressive de la vitesse dans l’espace, toute
discontinuité spatiale est exclue. Cela est en particulier vrai au niveau d’une paroi, ainsi si
celle-ci est immobile, la couche de fluide en contact aura aussi une vitesse nulle.

c) Fluide parfait

Définition d’un fluide en écoulement parfait
Ecoulement sans dissipation énergétique (la viscosité est
négligeable) et échange thermique interne et externe.
𝑣⃗
Rq1 : Dans le cas des gaz, le modèle de l’écoulement parfait est
une très bonne approximation. Pour les liquides, cela dépend de
Couche
la viscosité du fluide et de l’écoulement. limite

Rq2 : Les effets de viscosité sont en fait restreints à une couche Paroi immobile
très fine proche de la paroi appelée couche limite.

Lycée Jules Garnier 10


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides
𝑧
3.2. Relation de Bernoulli 𝛿𝑉}
𝑧} 𝑔⃗
a) Hypothèses
- Ecoulement stationnaire Volume de
- Fluide incompressible (homogène) contrôle
- Fluide en écoulement parfait
- Pas de pièce mécanique en mouvement au sein 𝑧~
du fluide 𝛿𝑉~
- Axe 𝑧 de l’altitude ascendant Instant 𝑡 Instant 𝑡 + 𝑑𝑡

b) Démonstration
On considère un fluide en écoulement dans une conduite ou plus généralement un tube de
courant (fixe car le régime est stationnaire).

On veut appliquer le théorème de l’énergie mécanique à une quantité de fluide de masse 𝑚
constante en mouvement entre les instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡.

À l’instant 𝑡, la masse 𝑚 est répartie d’une part dans le volume de contrôle (fixe) mais
également dans le volume élémentaire 𝛿𝑉} qui entre dans le volume de contrôle pendant
l’intervalle de temps 𝑑𝑡.
À l’instant 𝑡 + 𝑑𝑡, le volume de fluide 𝛿𝑉} est totalement rentré dans le volume de contrôle,
mais un volume 𝛿𝑉~ en est sorti. La masse 𝑀 est répartie dans le volume de contrôle et dans
le volume élémentaire 𝛿𝑉~ de sortie.

Le théorème de l’énergie mécanique sous forme différentielle s’écrit :
𝑑𝐸p = 𝛿𝑊•†@,†W + 𝛿𝑊}B@,†W
Les seules forces non conservatives qui travaillent sont les forces de pression :
𝛿𝑊•†@,†W = 0 ; 𝛿𝑊}B@,†W = 𝛿𝑊—‡}~~~•…†
Seule l’énergie potentielle de pesanteur est prise en compte :
𝐸p = 𝐸W + 𝐸——
On a 𝛿𝑚} = 𝜌} 𝛿𝑉} et 𝛿𝑚~ = 𝜌~ 𝛿𝑉~ , comme le fluide est incompressible 𝜌} = 𝜌~ = 𝜌
L’écoulement est stationnaire donc la masse dans le volume de contrôle est constante d’où :

𝛿𝑚} = 𝛿𝑚~ 𝛿𝑉} = 𝛿𝑉~ = 𝛿𝑉
L’énergie mécanique aux instant 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡 s’expriment :
1
𝐸p 𝑡 = 𝐸p˜ 𝑡 + 𝜌𝛿𝑉𝑣} 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔𝑧}
2
1
𝐸p 𝑡 + 𝑑𝑡 = 𝐸p˜ 𝑡 + 𝑑𝑡 + 𝜌𝛿𝑉𝑣~ 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔𝑧~
2
Puisque le régime est stationnaire, l’énergie mécanique du volume de contrôle est constante
𝐸p˜ 𝑡 = 𝐸p˜ 𝑡 + 𝑑𝑡 . On en déduit la variation d’énergie mécanique :
1
𝑑𝐸p = 𝐸p 𝑡 + 𝑑𝑡 − 𝐸p 𝑡 = 𝜌𝛿𝑉 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔 𝑧~ − 𝑧}
2
𝛿𝑊—‡}~~~•…† = −𝑝} −𝛿𝑉 − 𝑝~ 𝛿𝑉
Le théorème de l’énergie mécanique donne :
1
𝜌𝛿𝑉 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔 𝑧~ − 𝑧} = 𝑝} 𝛿𝑉 − 𝑝~ 𝛿𝑉
2

Lycée Jules Garnier 11


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

Relation de Bernoulli
Pour un fluide incompressible de masse volumique 𝜌, en écoulement stationnaire et parfait,
soumis uniquement à la pesanteur, avec 𝑧 ascendant, pour deux points 𝐴 et 𝐵 appartenant à
une même ligne de courant : 𝑧 𝐴
𝑧› 𝑣⃗› 𝑝›
1 1
1 1 𝑔⃗
𝜌𝑣› + 𝜌𝑔𝑧› + 𝑝› = 𝜌𝑣œ + 𝜌𝑔𝑧œ + 𝑝œ
2 2 𝑧œ 𝑣⃗œ 𝑝œ
𝐵
/
Rq : Pour un écoulement irrotationnel, 𝜌𝑣 1 + 𝜌𝑔𝑧 + 𝑝 est une constante dans tout le fluide.
1

c) Applications
Ex1 : Souffle entre deux feuilles
𝑝•@ 𝐵
Entre les points 𝐴 et 𝐵, la relation de Bernoulli s’écrit :
1 1 1 𝐴
𝜌𝑣› 1 + 𝑝•@ = 𝜌𝑣œ 1 + 𝑝œ 𝑝œ = 𝑝•@ − 𝜌 𝑣œ 1 − 𝑣› 1 𝑝•@
2 2 2
Puisque l’écoulement est incompressible, le débit volumique se conserve. Ainsi
𝑣› < 𝑣œ 𝑝œ < 𝑝•@ . Les forces de pression entrainent un rapprochement des feuilles.

Ex2 : Aile d’avion Simulation avec l’appli Wind Tunnel
On considère un écoulement
𝑝•@
quasistationnaire de l’air autour
d’une aile d’avion. La vitesse de
l’air loin de l’avion est de norme 𝑣. . 𝐴
𝑀

Les lignes de courant passant sur le
dessus de l’aile sont plus 𝑀′ 𝐵
resserrées, donc au point 𝐴,
𝑣› > 𝑣. , inversement au point 𝐵, 𝑉d⃗.
𝑣œ < 𝑣. .

Comme le fluide est un gaz, on peut négliger l’énergie potentielle de pesanteur, ainsi entre le
point 𝑀 éloigné et le point 𝐴, le théorème de Bernoulli donne :
1 1
𝜌𝑣› 1 + 𝑝› = 𝜌𝑣. 1 + 𝑝•@
2 2
1
𝑝› = 𝑝•@ + 𝜌 𝑣. 1 − 𝑣› 1 < 𝑝•@
2
De même entre un point 𝑀′ éloigné et le point 𝐵 :
𝑝œ > 𝑝•@
La force exercée par l’air sur l’aile est en partie orientée verticalement vers le haut, la portance
permettant le vol de l’avion, l’autre composante horizontale est appelée trainée.

Ex3 : Lance à incendie
4. Déterminer la pression relative 𝑝 − 𝑝•@ au niveau de la section d’entrée de la lance,
supposée horizontale, si en sortie elle vaut 𝑝•@ = 1𝑏𝑎𝑟.

4. Le fluide est incompressible, supposé parfait, entre le point 𝐸 et le point 𝑆, le théorème
de Bernoulli s’écrit :
1 1 1
𝜌𝑣 1 + 𝑝 = 𝜌𝑣{ 1 + 𝑝•@ 𝑝{ − 𝑝•@ = 𝜌 𝑣{ 1 − 𝑣 1 = 6,1𝑏𝑎𝑟
2 2 2

Lycée Jules Garnier 12


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

3.3. Relation de Bernoulli généralisée


a) Démonstration
Si l’écoulement du fluide n’est plus considéré comme parfait, des pertes d’énergie par
frottement peuvent avoir lieu au sein du fluide et entre le fluide et la paroi. D’autre part, si un
élément mécanique en mouvement est présent dans le volume de contrôle, comme pour une
pompe, un transfert d’énergie sous forme de travail est mis en jeu entre cet élément et le
fluide.
Le théorème de l’énergie mécanique s’écrit :
𝑑𝐸W + 𝑑𝐸—— = 𝛿𝑊—}‡@}~ + 𝛿𝑊—‡}~~•…† + 𝛿𝑊¡@•w}
1
𝜌𝛿𝑉 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔 𝑧~ − 𝑧} = 𝛿𝑊—}‡@}~ + −𝑝~ 𝛿𝑉 + 𝑝} 𝛿𝑉 + 𝛿𝑊¡@•w}
2
1
𝜌𝛿𝑉 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝛿𝑉𝑔 𝑧~ − 𝑧} + 𝑝~ − 𝑝} 𝛿𝑉 = 𝛿𝑊—}‡@}~ + 𝛿𝑊¡@•w}
2
On peut faire apparaitre le travail volumique 𝛿𝑊—}‡@}~ = 𝑤—}‡@}~ 𝛿𝑉 ; 𝛿𝑊¡@•w} = 𝑤¡@•w} 𝛿𝑉
1
𝜌 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝑔 𝑧~ − 𝑧} + 𝑝~ − 𝑝} = 𝑤—}‡@}~ + 𝑤¡@•w}
2

ou la puissance liée à chaque travail : 𝛿𝑊—}‡@}~ = 𝑃—}‡@}~ 𝑑𝑡 ; 𝛿𝑊¡@•w} = 𝑃¡@•w} 𝑑𝑡
1
𝐷? 𝜌 𝑣~ 1 − 𝑣} 1 + 𝜌𝑔 𝑧~ − 𝑧} + 𝑝~ − 𝑝} = 𝑃—}‡@}~ + 𝑃¡@•w}
2

Relation de Bernoulli généralisée
Pour un fluide incompressible de masse volumique 𝜌, en écoulement stationnaire, soumis
uniquement à la pesanteur, avec 𝑧 ascendant, le bilan d’énergie mécanique entre deux points
𝐴 et 𝐵 appartenant à une même ligne de courant s’écrit :
1 1
𝜌𝑣œ 1 + 𝜌𝑔𝑧œ + 𝑝œ − 𝜌𝑣› 1 + 𝜌𝑔𝑧› + 𝑝› = 𝑤—}‡@}~ + 𝑤¡@•w}
2 2
𝑤—}‡@}~ < 0 le travail volumique lié à la viscosité du fluide, on parle de perte de charge,
𝑤¡@•w} le travail utile volumique, appelé travail indiqué, lié au mouvement d’une pièce mobile
dans le fluide (pompe)
Ces travaux volumiques sont liés aux puissances par l’intermédiaire du débit volumique :
𝑃—}‡@}~ = 𝐷? 𝑤—}‡@}~ ; 𝑃¡@•w} = 𝐷? 𝑤¡@•w}

Rq : comme le travail volumique 𝑤—}‡@}~ est homogène à une pression, on le note parfois
∆𝑝—}‡@}~ < 0, faisant apparaître la chute de pression liée aux pertes de charge. Pour un
écoulement parfait 𝑤—}‡@}~ = 0 et si 𝑤¡@•w} = 0, il n’y a pas de perte de charge.

b) Notion de pertes de charge
- Pertes de charge singulière
Prenons l’exemple d’une canalisation subissant un
élargissement brutal. Une portion du fluide ne contribue
pas au mouvement utile du fluide, compte tenue de la
viscosité, cela entraine des pertes locales d’énergie.

- Pertes de charge régulière
Les frottements entre les différentes couches de fluide ainsi qu’avec la paroi, entrainent des
pertes d’énergie proportionnelles à la longueur de la canalisation.

Lycée Jules Garnier 13


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

c) Application
Ex : Vidange d’un réservoir d’eau
On considère un réservoir de section 𝑆 = 20𝑚1 contenant une hauteur 𝐻 = 3,2𝑚 d’eau. À
sa base, une ouverture de section 𝑠 = 3.10_1 𝑚1 permet l’évacuation de l’eau à l’air libre dans
un premier temps. L’écoulement est supposé incompressible, stationnaire et homogène.
L’accélération de la pesanteur est prise égale à 𝑔 = 10𝑚. 𝑠 _1 .
𝑧 𝐴 𝐴
𝑧

𝑆 𝑔⃗ 𝑆 𝑔⃗

z z
𝐻 𝐻 𝐿
𝐵
𝑠 𝐶
𝑠
z z
1. Sur une durée réduite, expliquer pourquoi le niveau d’eau peut-il être considéré constant.
2. Déterminer la vitesse de sortie 𝑣~ . Faire l’application numérique.
En sortie, on ajoute une canalisation d’une longueur 𝐿, entrainant des pertes de charge :
1
∆𝑝—}‡@}~ = −𝐾 𝜌𝑣~ 1 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐾 = 3
2
3. Déterminer l’expression de 𝑣~ la vitesse de sortie de la canalisation. Commenter
l’influence des pertes de charge. Faire l’application numérique.

1. Il y a conservation du débit volumique puisque le fluide est incompressible :
𝑠
𝑣{ 𝑆 = 𝑣~ 𝑠 𝑣{ = 𝑣~
𝑆
Or 𝑠 ≪ 𝑆 donc la vitesse du fluide en surface est très faible. Sur une durée réduite, le niveau
d’eau est quasiment constant.
2. On applique le théorème de Bernoulli entre un point 𝐴 de la surface libre et un point 𝐵
de la sortie sur la même ligne de courant :
1
𝜌𝑔𝐻 + 𝑝•@ = 𝜌𝑣~ 1 + 𝑝•@ 𝑣~ = 2𝑔𝐻
2
𝑣~ = 2.10.3,2 = 8𝑚. 𝑠 _/
3. On applique le théorème de Bernoulli entre un point 𝐴 de la surface libre et un point 𝐶
de la sortie de la canalisation sur la même ligne de courant en remarquant que 𝑣œ = 𝑣˜ = 𝑣~ ′
car la section est constante entre 𝐵 et 𝐶 :
1 1
𝜌𝑣~ ′1 + 𝑝•@ − 𝜌𝑔𝐻 + 𝑝•@ = −𝐾 𝜌𝑣~ ′1
2 2
1
1 + 𝐾 𝜌𝑣~ ′1 = 𝜌𝑔𝐻
2
2 𝑣~
𝑣~¦ = 𝑔𝐻 =
1+𝐾 1+𝐾

𝐾 > 0 𝑣~¦ < 𝑣~
𝑣~ ′ = 4𝑚. 𝑠 _/




Lycée Jules Garnier 14


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

IV. Notions de forces dans un fluide dynamique


4.1. Notion de pression dynamique
Considérons un véhicule en déplacement horizontal à vitesse 𝑣 constante dans un fluide
initialement au repos. On se place dans le référentiel du véhicule. On suppose l’écoulement
stationnaire. Loin en amont du véhicule la pression vaut 𝑝. . Il existe une ligne de courant qui
se termine sur un point 𝐴 du véhicule appelé point d’arrêt. Quelle est la pression totale en 𝐴 ?


𝑃d⃗• 𝑃d⃗•
𝑂 𝐴
𝐹⃗ 𝑇d⃗

𝑃d⃗ 𝑃d⃗


On applique la relation de Bernoulli sur la ligne de courant 𝑂𝐴 horizontale.
1
𝑝› = 𝑝. + 𝜌𝑣 1
2
/ 1
Le terme 𝜌𝑣 est appelé pression dynamique.
1

Ex : Tube de Pitot 𝐴 𝐵
Un tube de Pitot est un appendice profilé
utilisé pour déterminer la vitesse relative
𝑣 d’un véhicule par rapport à un fluide.
Il est constitué de deux orifices 𝐴 et 𝐵, l’un au niveau du point d’arrêt, l’autre le long du profile
et reliés par des canalisations internes à un manomètre différentiel. Le fluide contenu dans
les canalisations est supposé statique et incompressible. On négligera la pesanteur. Loin en
amont du véhicule la pression vaut 𝑝. . En 𝐵, 𝑣œ ≈ 𝑣. Exprimer 𝑣 en fonction de 𝑝› et 𝑝œ .

/
On applique la relation de Bernoulli sur la ligne de courant 𝑂𝐴 horizontale : 𝑝› = 𝑝. + 𝜌𝑣 1
1
/ /
On applique la relation de Bernoulli sur la ligne de courant 𝑂𝐵 : 𝑝œ + 𝜌𝑣œ 1 ≈ 𝑝. + 𝜌𝑣 1
1 1
1 —§ _—¨
𝑣œ ≈ 𝑣 𝑝œ = 𝑝. et 𝑣 =
©

4.2. Notion de force de trainée
La force de trainée 𝑇 est la composante de la force du fluide sur le véhicule
dans la direction du mouvement. On définit le coefficient de trainée 𝐶B par le
/
rapport entre la force de trainée et le produit de la pression dynamique 𝜌𝑣 1
1
Surface frontale
par la surface frontale 𝑆ª : du sous-marin
1
𝑇 = 𝐶B 𝜌𝑣 1 𝑆ª
2
𝐶B est de l’ordre de l’unité et dépend fortement du nombre de Reynolds et de la rugosité.

Ex : Pour une sphère lisse en régime laminaire 𝑇 = 6𝜋𝑅𝜂𝑣. Exprimer 𝐶B en fonction de 𝑅𝑒.
2 𝜂 24
𝐶B = 6𝜋𝑅𝜂𝑣 1 1 = 12 =
𝜌𝑣 𝜋𝑅 𝜌𝑅𝑣 𝑅𝑒
Pour 𝑅𝑒 = 1 ; 𝐶B ≈ 24

Rq : On définit de même le coefficient de portance 𝐶D .

Lycée Jules Garnier 15


Prépa ATS > Dynamique des fluides Mécanique des fluides

Annexes



















Simulation de la cartographie du vent de surface (à 10m d’altitude) lors du cyclone Oma le 19/2/2019 à 12h locale
Source Météo-France Nouvelle-Calédonie

Lignes d’émission et norme de la vitesse Lignes d’émission et champ de pression

Simulation avec l’appli Wind Tunnel

Lycée Jules Garnier 16

Vous aimerez peut-être aussi